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Cinq questions sur la riposte au VIH en Guinée

27 octobre 2021

À la veille du Sommet de l’Afrique occidentale et centrale sur le VIH/sida qui se tiendra à Dakar du 31 octobre au 2 novembre 2021, l’ONUSIDA a posé à ses directeurs nationaux de la région cinq questions sur la riposte au sida dans leur pays. Voici les réponses du Dr Job Sagbohan, Directeur Pays de l’ONUSIDA en Guinée.

“La COVID-19 a eu un impact désastreux sur les personnes vivant avec le sida en Guinée. Il est grand temps qu’on se ressaisisse pour apporter les soins, les tests et les ressources nécessaires pour une réponse appropriée -- et surtout que l’on unisse les efforts des partenaires gouvernementaux, communautaires et privés pour sauver des vies.”

Dr Job Sagbohan Directeur Pays de l’ONUSIDA en Guinée

Alors que les dernières années montraient des résultats encourageants, l’épidémie de COVID-19 en Guinée est venue renverser les tendances de façon inquiétante -- un taux de dépistage et de rétention des personnes recevant des traitements antirétroviraux en baisse, une hausse des décès parmi les patients coinfectés par la tuberculose et le VIH, et une reprogrammation du financement pour le VIH au profit de la COVID-19. Il faut saisir ce sursaut d’intérêt politique dans les problématiques de santé publique pour travailler ensemble et investir nos efforts à bon escient.

En priorité, nous devons donner sa juste place aux communautés, à la société civile et au secteur privé pour accélérer les progrès vers une population en meilleure santé. Le gouvernement et tous les partenaires engagés doivent repenser leur financement des réponses au sida et à la COVID-19 comme des investissements complémentaires et non pas mutuellement exclusifs au risque d’échouer sur les deux tableaux. Enfin, un cadre législatif robuste et juste doit être mis en place pour que ces acteurs soient tenus responsables de leurs actions et travaillent main dans la main avec le gouvernement dans l’intérêt de la société.

1.  Quels sont les principaux progrès réalisés dans la riposte de votre pays à l’épidémie de VIH au cours des cinq dernières années ? 

Tout d’abord, de nets progrès en termes de traitement : d’après les estimations de l’ONUSIDA, le nombre de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) recevant des antirétroviraux (ARV) est passé d’environ 35 000 en 2015 à plus de 61 000 en 2020. Ceci représente un bond du taux de couverture ARV d’environ 30% des PVVIH à près de la moitié. Bien qu’encore trop élevé, le taux de transmission du VIH de la mère à l’enfant est passé de 22% en 2015 à 16% en 2020. Malheureusement, il faut noter que le nombre de nouvelles infections à VIH a quasi doublé sur la même période (de près de 3000 en 2015 à environ 5300 en 2020).

2. Quels sont les principaux défis à relever ?

Nous constatons encore énormément de discrimination et de stigmatisation des personnes vivant avec le VIH, ce qui constitue un frein systémique aux progrès de la riposte. Le gouvernement doit replacer la lutte contre le VIH plus haut dans ses priorités, et s’engager à augmenter la part du budget national au financement de la riposte au VIH, actuellement trop faible.  Enfin, nous devons dédier plus d’efforts à renforcer les capacités de nos partenaires clés -- la société civile et les associations communautaires -- et travailler de façon et cohérente avec le secteur privé.

3. Comment la COVID-19 a-t-elle affecté la riposte au VIH dans votre pays ?

L’impact de la COVID-19 sur la réponse au VIH se manifeste surtout par de nombreuses restrictions sanitaires et par la diminution de la fréquentation des structures sanitaires. On note l’insuffisance de ciblage des populations clés, le ralentissement des actions communautaires et la rupture des intrants de lutte contre le sida (tels que ARV, tests, et autres médicaments). En dehors du temps de travail des acteurs consacré à la lutte contre la COVID-19, on observe une reprogrammation des ressources de lutte contre le VIH en faveur de la réponse à la COVID-19.

Ces éléments se traduisent par la diminution du nombre de personnes séropositives dépistées de 18% (de près de 24 000 en 2019 à près de 19 500 en 2020), et la diminution de 16% du nombre total de personnes mises sous antirétroviraux (de près de 20 500 en 2019 à moins de 17 500 en 2020) d’après les estimations de l’ONUSIDA. De plus, la rétention des patients sous ARV au cours du 1er trimestre de 2020 est en baisse comparativement au dernier trimestre de 2019. Le dépistage est également affecté (baisse de 11%). Enfin, les décès chez les patients coinfectés par la tuberculose et le VIH est à nouveau en légère hausse.

Ces tendances dramatiques nous éloignent de plus en plus des objectifs fixés par le pays.

4. Qui sont les leaders méconnus de la riposte au sida dans votre pays ?

Nous souhaitons reconnaitre le travail dévoué de la plupart des membres du gouvernement, des parlementaires, et des partenaires du secteur privé.

5. Si vous pouviez demander à votre chef d’État de changer une chose pour renforcer la riposte au VIH, quelle serait-elle ?

L’augmentation du budget national pour la lutte contre le VIH et son leadership pour la mise en œuvre de la stratégie nationale pour la mobilisation du secteur privé pour le financement de la lutte. 

Sommet régional sur le VIH

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Puiser dans les expériences pour améliorer les soins anti-VIH chez les populations clés en Afrique de l’Ouest

18 octobre 2021

Des participantes et participants de quatre pays (Côte d’Ivoire, Guinée, Guinée-Bissau et Sénégal) se sont réunis à Saly, au Sénégal, pour mettre en commun le savoir-faire développé lors de la mise en œuvre du projet régional de renforcement des capacités et de capitalisation des expériences pour une meilleure prise en charge du VIH chez les populations clés en Afrique de l’Ouest (ReCCAP), déployé par ENDA Santé et financé par l’Initiative d’Expertise France.

Le projet vise à renforcer les populations locales afin de leur permettre de cartographier les sites et d’estimer la taille des populations clés sur une base continue au niveau local, de mener des analyses détaillées des services et des besoins en matière de VIH et d’utiliser les résultats pour adapter les services offerts et accroître leur efficacité.

« Le manque de données sur les populations clés empêche le développement d’interventions qui répondent à leurs besoins spécifiques. La cartographie programmatique et les estimations quantitatives généralement réalisées par des cabinets de conseil internationaux ne sont pas toujours adaptées aux besoins des parties prenantes sur le terrain. Des données existent parfois, souvent obsolètes, car les cibles sont dynamiques et mobiles », a déclaré Sidy Mokhtar Ndiaye, responsable des recherches chez ENDA Santé.

La Guinée-Bissau, par exemple, a pu partager son expérience dans l’estimation quantitative et des besoins de quatre groupes de population clé, notamment une analyse des besoins des détenus dans trois prisons du pays. « C’est la première fois qu’une étude sur le VIH a été menée dans les prisons du pays. Les données seront utilisées pour élaborer le nouveau plan stratégique national de lutte contre le VIH », a déclaré Miriam Pereira, responsable du suivi et de l’évaluation chez ENDA Santé Guinée-Bissau. Le pays a terminé le lancement de deux formations nationales ; l’une sur la surveillance par les communautés qui a été utile pour suivre la pandémie de COVID-19 ; l’autre sur la mise en œuvre de la cartographie des populations clés dans quatre régions : Bissau, Bafatá, Bubaque et Mansôa, notamment dans des bars, des restaurants, des hôtels et des espaces publics.

La réunion, qui a accueilli des membres d’entités partenaires et des personnes qui avaient bénéficié de deux formations régionales en 2019 et 2021, a été l’occasion de partager des expériences opérationnelles Sud-Sud et d’élaborer des recommandations pour renforcer les leçons apprises et étendre le projet, en particulier en termes de couverture géographique, avec le soutien de l’ONUSIDA.

« Les populations clés et leurs partenaires de sexualité représentent 69 % des nouvelles infections au VIH en Afrique occidentale et centrale.  Et pourtant, dans la région, le financement reçu pour les programmes destinés aux populations clés ne représente que 2,4 % des financements entre 2016 et 2018. Des projets comme ReCCAP sont essentiels pour promouvoir un investissement plus important dans les populations clés et une programmation éclairée par des données probantes », a déclaré Marie Engel, conseillère régionale de l’ONUSIDA.

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La mobilisation communautaire et les technologies numériques accélèrent la riposte au VIH et à la COVID-19 au Gabon

13 octobre 2021

Le Gabon est l’un des pays partenaires impliqués dans l’initiative Partenariat pour accélérer les tests de la COVID-19 (PATC) en Afrique. Le projet, développé dans le cadre d’un partenariat entre l’ONUSIDA et le Centre Africain de Contrôle et de Prévention des Maladies, vise à encourager l’action collective pour lutter contre les pandémies concomitantes de VIH et de COVID-19 par le biais d’un engagement communautaire renforcé. Ces efforts passent notamment par le déploiement de personnel de santé communautaire.

Le Bureau pays de l’ONUSIDA pour le Gabon, en collaboration avec d’autres acteurs, a choisi de commencer par impliquer les parties prenantes communautaires pour venir en aide aux populations les plus vulnérables, en particulier aux personnes séropositives et à la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexuée (LGBTI), dans le contexte de la COVID-19.

Afin d’améliorer la coordination, d’assurer la réussite de la mise en œuvre et de minimiser les risques, toutes les parties prenantes ont été impliquées dès la phase de conception du projet. Le gouvernement, le ministère de la Santé et le comité de pilotage national du plan de riposte à la pandémie ont été impliqués au plus haut niveau et ont nommé des responsables pour suivre le processus de développement et lancer le projet. Des membres du ministère de la Santé spécialistes des programmes nationaux ont rejoint le projet aux côtés d’un cabinet ministériel, ainsi que de porte-paroles de la société civile et de partenaires de développement.

Le projet soutiendra le déploiement de plus de 70 personnes afin d’accélérer la riposte à la COVID-19 parmi les populations vulnérables et d’atténuer l’impact du coronavirus sur la riposte au VIH et les services pour d’autres maladies, la santé sexuelle et reproductive et la violence sexiste. Il contribuera notamment à garantir la continuité des services en impliquant davantage les communautés. Le projet couvrira quatre régions du Gabon (Libreville, Lambaréné, Port-Gentil et Franceville) gravement touchées par la COVID-19 et qui enregistrent la prévalence du VIH la plus élevée du pays.

Avant le lancement officiel du projet, l’ONUSIDA a signé un accord avec la Croix-Rouge gabonaise qui, à son tour, a signé des accords avec le personnel de santé communautaire sélectionné, des membres de six associations et réseaux impliqués dans la riposte au VIH et à la violence sexiste et qui travaillent avec la communauté LGBTI et sur le thème de la santé sexuelle et reproductive.

« Le partenariat avec le Centre Africain de Contrôle et de Prévention des Maladies et l’appui apporté par l’ONUSIDA offrent une lueur d’espoir aux communautés du Gabon qui sont souvent livrées à elles-mêmes. Cela montre que les communautés sont en mesure d’innover et de faire la différence même avec un soutien minime. L’implication des communautés devrait toujours être au cœur de la riposte aux pandémies. Nous espérons que ce soutien pourra se pérenniser, car les besoins sont encore énormes », a déclaré la directrice pays de l’ONUSIDA pour le Gabon, Françoise Ndayishimiye.

Le projet a également un aspect innovant dans le suivi des acteurs communautaires. Une application numérique mobile a été développée pour aider le personnel de santé communautaire à collecter des données en temps réel, surveiller et rendre compte de ses activités. L’application facilite le rendu de rapports hebdomadaires sur la sensibilisation et soutient les activités des personnes vivant avec le VIH et avec la tuberculose, y compris pour ce qui est de la santé sexuelle et reproductive, de la prévention des grossesses précoces, du VIH, de la violence sexiste, de la COVID-19 et de la discrimination.

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Un partenariat pour renforcer l’engagement des communautés dans les ripostes au VIH et à la COVID-19 en Namibie

12 octobre 2021

Les communautés continuent de faire preuve de résilience, d’agilité et d’innovation au cours de la riposte aux pandémies concomitantes de COVID-19 et de VIH. Afin d’autonomiser, de former et de protéger les communautés, l’ONUSIDA, en collaboration avec le ministère namibien de la Santé et des Services sociaux et les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, aide des organisations de la société civile à mettre en œuvre l’initiative Partnership to Accelerate COVID-19 Testing (PACT) en Namibie. Par ailleurs, des activités de sensibilisation des communautés visant à réduire la propagation de la COVID-19, ainsi que la stigmatisation et la discrimination qui y sont liées, mais aussi à minimiser les effets du virus sur les personnes vivant avec le VIH, sont en train de voir le jour.

En mai 2021, la Namibie a connu une augmentation exponentielle de la transmission des cas de COVID-19 au sein des communautés en raison de l’émergence du variant delta. Cette détérioration de la situation a mis à mal les efforts de confinement du pays et son système de santé. Le pays a toutefois été à la hauteur du défi en faisant preuve d’un volontarisme politique et d’un engagement forts. Des interventions à fort impact reposant sur des données probantes ont entraîné une baisse significative des cas, des pourcentages de cas positifs et des décès.

Dans le cadre de l’initiative PACT, quatre organisations de la société civile ayant de l’expérience dans le travail avec des communautés vulnérables et des réseaux de personnes vivant avec le VIH dans des bidonvilles ont reçu le soutien du ministère de la Santé et des Services sociaux ainsi que de l’ONUSIDA pour mettre en œuvre ce projet. Celui-ci se concentre sur la prévention de la COVID-19 et le suivi des contacts, sur l’atténuation de l’impact de la COVID-19 sur la riposte au VIH et sur l’amélioration de l’accès à des soins de santé de qualité dans les 14 régions du pays. Il prévoit à terme de déployer 270 spécialistes de la santé communautaire.

L’ONUSIDA s’associe à trois des quatre organisations de la société civile qui œuvrent dans les trois régions les plus touchées par le VIH et la COVID-19 : Oshana, Erongo et Khomas. Ces dernières regroupent à elles seules 36 % des personnes séropositives, 52 % des cas de COVID-19 et 42 % des décès liés à la COVID-19 dans le pays. Ces organisations de la société civile fournissent un travail remarquable pour répondre aux besoins des populations clés, des adolescentes et des jeunes femmes, ainsi que des personnes séropositives en utilisant les infrastructures et les systèmes existants de la lutte contre le VIH.

« L’éradication des deux pandémies nécessite une plus grande implication des communautés, des partenariats, l’intégration des services liés à la COVID-19 et au VIH, mais aussi d’atteindre les communautés défavorisées et vulnérables. C’est l’approche que l’initiative PACT a adoptée en Namibie pour endiguer la propagation de la COVID-19 », a déclaré la directrice pays de l’ONUSIDA pour la Namibie, Alti Zwandor.

Pour adapter, harmoniser et soutenir la formation des professionnelles et professionnels communautaires de santé, l’ONUSIDA travaille avec le National Health Training Centre, qui a adapté le programme de formation des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies sur la COVID-19 afin d’inclure des informations sur les vaccins, le VIH, ainsi que la santé et les droits sexuels et reproductifs. Quarante formatrices et formateurs émérites du Training Center ont reçu une formation pour dispenser différentes formations dans tout le pays. 250 spécialistes de la santé communautaire supplémentaires et 25 responsables d'équipe ont ensuite reçu une formation avant de se déployer pour mettre en œuvre des activités communautaires de proximité . Outre les visites à domicile et les activités de sensibilisation des communautés, l’une des organisations non gouvernementales, le réseau Tonata  de personnes vivant avec le VIH, a également intégré une vaste campagne d’information par SMS sur la COVID-19 dans les langues locales pour aider les groupes de personnes séropositives. Ce faisant, elle a fait connaître l’initiative PACT à un public beaucoup plus large.

« Ces spécialistes de la santé communautaire sur le terrain affrontent des situations où les membres des communautés font preuve d’agressivité en recevant les informations sur la COVID-19. Dans certains foyers de contagion, la population s’est également plainte d’avoir faim et a indiqué qu’elle n’écouterait les spécialistes de la santé communautaire qu’après avoir reçu une aide alimentaire afin de pouvoir se concentrer », a déclaré Agatha Kuthedze, directrice de la Namibia Planned Parenthood Association (NAPPA). Elle a ajouté que l’organisation avait renvoyé des personnes ayant besoin d’aide sociale vers les autorités pour obtenir une assistance. 

L’initiative continuera d'exploiter ses réussites et d’intégrer les programmes essentiels sur le VIH, la santé et droits sexuels et reproductifs, tout en cherchant sans cesse des innovations pour une riposte au VIH pérenne et complète. Les organisations non gouvernementales partenaires impliquées sont Tonata, le Walvis Bay Corridor Group, NAPPA et Project Hope.

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Aider Haïti à construire une riposte durable au VIH

11 octobre 2021

À la clinique GHESKIO (Groupe Haïtien d’Étude du Sarcome de Kaposi et des Infections Opportunistes) de Port-au-Prince, en Haïti, une jeune femme apprend sa séropositivité. L’équipe la conseille et lui propose immédiatement de s’inscrire à un programme de traitement dans l’établissement.

La mise en place d’une thérapie le même jour figure parmi les approches utilisées par Haïti pour inverser la tendance de son épidémie de VIH. La prévalence du VIH chez les adultes est désormais de 1,9 %, contre 3,2 % au milieu des années 1990. Selon les statistiques gouvernementales, sur les 154 000 personnes vivant avec le VIH, 89 % connaissent leur état sérologique. 93 % des personnes diagnostiquées suivent une thérapie antirétrovirale et 87 % des personnes sous thérapie antirétrovirale ont une charge virale indétectable. Au cours des dix dernières années, les décès dus à des maladies opportunistes ont chuté de 63 % dans ce pays des Caraïbes.

Ces progrès sont le résultat de la collaboration entre le gouvernement haïtien, la société civile et les partenaires de développement internationaux.

Elles sont également dues à des investissements considérables de la part de donateurs. De fait, l’argent consacré au VIH en Haïti provient en très grande partie de sources internationales.

Le Bureau pays de l’ONUSIDA pour Haïti apporte en ce moment son aide au Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) et au ministère de la Santé publique et de la Population pour actualiser l’Indice et le tableau de bord de durabilité (Sustainability Index and Dashboard, SID) en Haïti. Cet exercice est réalisé tous les deux ans. Cet outil cherche à mieux comprendre les visages de la durabilité dans les pays et à apporter des informations pour les décisions d’investissement en matière de VIH. À travers cet exercice, les parties prenantes évaluent les ripostes nationales au VIH du point de vue de la pérennité et de quatre thématiques. Il s’agit du quatrième SID pour Haïti. 

« Les progrès impressionnants réalisés par Haïti au cours de la dernière décennie peuvent être fragilisés par une dépendance excessive aux financements extérieurs. L’ONUSIDA est heureuse d’apporter son soutien au ministère de la Santé publique et de la Population, ainsi qu’au PEPFAR et au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme par le biais de cet exercice visant à construire une riposte plus durable », a déclaré Christian Mouala, Directeur pays de l’ONUSIDA pour Haïti.

L’ONUSIDA continuera de travailler en collaboration avec les responsables nationaux, le PEPFAR, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, la société civile et d’autres partenaires clés de la riposte au VIH pour garantir des interventions nationales justes. L’accent est mis sur l’accès aux communautés les plus vulnérables grâce à une programmation et une mise en œuvre coordonnées, ainsi qu’une intégration cohérente des personnes vivant avec le VIH et des populations clés, y compris dans les contextes humanitaires.

Le directeur exécutif de l’Unité de contrôle des maladies infectieuses et transmissibles (UCMIT), Pavel Desrosiers, a indiqué que le SID est crucial pour identifier les faiblesses de la riposte actuelle au VIH.

Selon Hamfrey Sanhokwe, coordonnateur du PEPFAR pour l’Haïti, le SID aide également les donateurs à « mesurer les progrès accomplis en matière de durabilité programmatique et financière, et à concentrer les efforts pour une riposte nationale optimale au VIH ».

La participation ad hoc de toutes les parties prenantes du VIH est essentielle au processus. « Les personnes vivant avec le VIH étaient représentées et ont apporté leur contribution à toutes les réunions thématiques au cours de la semaine et les échanges ont été productifs », a déclaré Maria Malia Jean, représentante de la Fédération haïtienne des associations de personnes vivant avec le VIH (AFHIAVIH).

Les résultats du SID Haïti 2021 seront finalisés et validés par toutes les parties prenantes d’ici la fin du mois d’octobre. Elles pourront alors visualiser et se concentrer sur les domaines qui nécessitent des efforts supplémentaires, tout en notant les succès accomplis par leur travail acharné.

« Haïti enregistre un très net progrès dans la lutte contre le VIH ; cependant, les efforts doivent continuer et s’intensifier pour garantir d’atteindre les objectifs d’ici 2030 », a déclaré le directeur général du ministère de la Santé publique et de la Population, Lauré Adrien.

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ArtPositive : utiliser l’art pour sensibiliser à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH

01 octobre 2021

La galerie Marie de Holmsky, au cœur de Paris, a récemment accueilli l’exposition ArtPositive, un projet regroupant des artistes qui vivent avec le VIH. Cette initiative visait à utiliser l’art comme un vecteur pour lutter contre la stigmatisation, la discrimination et l’isolement auxquels sont toujours confrontées les personnes séropositives.

ArtPositive a rassemblé des œuvres de trois peintres, Boré Ivanoff, Adrienne Seed et Nacho Hernandez Alvarez, et du photographe Philipp Spiegel.

« Nous voulons rappeler à tout le monde que le sida n’est toujours pas une chose du passé. Le diagnostic n’est plus un arrêt de mort comme il y a quelques années, et ce, grâce au progrès scientifique. Néanmoins, nous voulons rappeler que les personnes séropositives sont toujours confrontées à des formes extrêmement cruelles et injustes de stigmatisation, d’isolation et même de discrimination », a déclaré M. Ivanoff. « Je suis convaincu que l’art est le meilleur moyen de surmonter toute forme de stigmatisation, d’isolement et de discrimination reposant sur des différences et sur la santé. »

M. Ivanoff, artiste parisien né en Bulgarie, a décidé de dévoiler son statut sérologique il y a deux ans environ. Suite à cette décision, il a reçu de nombreux messages de solidarité et d’appui, mais certains proches ont pris leurs distances. « Cela m’a toutefois conforté dans mon idée que je devais continuer à lutter pour ouvrir les yeux des gens et surmonter cette façon hypocrite de penser et de traiter les personnes qui osent révéler leur statut sérologique vis-à-vis du VIH », a-t-il déclaré. Il a souligné que les activités de sensibilisation et de militantisme sont, avec la création artistique, les seules choses qui lui permettent de préserver un certain équilibre psychologique. Par ailleurs, elles lui donnent une envie de vivre et le sentiment de faire quelque chose d’important et d’utile pour le bien de l’humanité.

Adrienne Seed, artiste, écrivaine, sculptrice et militante de la cause du VIH originaire de Manchester, au Royaume-Uni, est séropositive depuis près de 10 ans. Elle se souvient : « À l’époque, très peu de femmes parlaient ouvertement de leur séropositivité. J’ai commencé à en parler sur mon site Internet, dans les médias et, bien sûr, à travers mon art. »

« Les personnes vivant avec le VIH sont aussi confrontées à la stigmatisation. La société nous juge et nous donne l’impression de mériter une punition », a déclaré José Manuel González Peeters, artiste originaire de Barcelone en Espagne et qui vit avec le VIH.

Philipp Spiegel, photographe séropositif originaire de Vienne, en Autriche, a expliqué que son travail faisait partie d’un projet à long terme intitulé The Privilege of Intimacy (Le privilège de l’intimité). « Mon diagnostic du VIH m’a dépossédé pendant longtemps de mon sentiment d’intimité. Une chose qui m'était si naturelle m’avait été enlevée. Après quoi, je me suis lancé dans un long voyage pour redécouvrir le sens de l’intimité et pour apprendre à l’apprécier encore plus », a-t-il déclaré. « En réfléchissant sur ce sujet, j’ai pris conscience que l’absence d’intimité était plus répandue que je ne le pensais. Elle affecte non seulement les personnes vivant avec le VIH, mais aussi toutes celles qui vivent dans la peur d’être ostracisées ou stigmatisées pour une raison ou pour une autre. Les mères célibataires, les personnes LGBTQ+ dans certains contextes ou toute personne qui pense devoir se cacher pour des raisons sociétales. »

« Nous, les artistes vivant avec le VIH, aimerions exprimer notre sincère gratitude à l'ensemble de nos partenaires officiels et aux médias du monde entier qui nous aident à faire connaître notre cause : la lutte contre la stigmatisation du VIH et la prise de conscience que le sida est encore d’actualité », a déclaré M. Ivanoff, au nom des participantes et participants d’ArtPositive.

« La stigmatisation et la discrimination font que des personnes sont traitées différemment, exclues des services essentiels ou soumises à des restrictions injustifiées sur leur mode de vie, simplement en raison de qui elles sont. C’est formidable de voir comment une communauté d’artistes vivant avec le VIH utilise l’art comme moyen de sensibiliser le grand public aux facteurs de stigmatisation et de discrimination afin de mieux les combattre », a déclaré Laurel Sprague, conseillère spéciale de l’ONUSIDA pour la mobilisation communautaire.

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Lancement en Amérique latine de l’étude multinationale People Living with HIV Stigma Index 2.0

05 octobre 2021

En Amérique latine et dans les Caraïbes, les inégalités sont importantes et généralisées. Par ailleurs, la zone compte des pays où les inégalités sont plus marquées que dans d’autres régions ayant des niveaux de développement similaires. Cette situation a des répercussions sur l’accès aux services de santé et de lutte contre le VIH, en particulier par les populations clés. Les obstacles sociaux et structurels sont des facteurs importants d’inégalités.

Pour mieux comprendre ces freins, l’Alianza Liderazgo Positivo y Poblaciones Clave (ALEP) coordonne l’étude People Living with HIV Stigma Index 2.0 dans quatre pays de la région : l’État plurinational de Bolivie, l’Équateur, le Pérou et le Nicaragua. Cinq études similaires financées par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial) et en coordination avec la société civile, le Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida, les principaux bénéficiaires du Fonds mondial, le Fonds des Nations Unies pour la population et l’ONUSIDA sont également en cours de manière indépendante à El Salvador, au Honduras, au Guatemala, au Panama et au Paraguay. 

Les résultats de cette initiative conjointe devraient renforcer les efforts régionaux et mondiaux pour éliminer la stigmatisation et la discrimination liées au VIH en favorisant des politiques et des programmes axés sur les communautés et reposant sur des données probantes.

« Pour la première fois depuis la première étude People Living with HIV Stigma Index réalisée en 2008, neuf pays de la même région mèneront une étude de manière coordonnée sur la même période. Il s’agit d’une situation sans précédent qui jouera un rôle déterminant dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH au niveau national et régional », a déclaré Rodrigo Pascal, coordonnateur de l’ALEP pour l’étude People Living with HIV Stigma Index 2.0.

L’étude People Living with HIV Stigma Index 2.0 rassemble des informations sur l’impact de la stigmatisation et de la discrimination sur la vie des personnes vivant avec le VIH, y compris chez les populations clés. Elle a été pensée pour être utilisée par et pour les personnes vivant avec le VIH, y compris les populations clés, et a été élaborée pour soutenir le principe de l’implication des personnes vivant avec le VIH. Ce principe confie aux réseaux la responsabilité de mettre en œuvre l’étude. Cette enquête est inédite. C’est en effet la première fois que des réseaux de personnes vivant avec le VIH coordonnent l’action avec des réseaux de populations clés, l’objectif étant de promouvoir les droits humains et l’accès à des soins anti-VIH complets et différenciés en Amérique latine.

« Ce qui me motive, c’est de faire partie de la réponse aux défis posés par la stigmatisation et la discrimination. Il s’agit des principaux problèmes auxquels nous, les personnes vivant avec le VIH, sommes confrontées depuis le début de l’épidémie », a déclaré Gracia Violeta Ross Quiroga, militante de la lutte contre le VIH, qui coordonne la mise en place de l’étude Stigma Index dans l’État plurinational de Bolivie. « Cette enquête est source d’espoir pour moi, car elle est issue de la communauté, et ce type de ripostes s’est toujours révélé plus efficace dans l’histoire du VIH. »

L’ALEP est une initiative innovante qui réunit le leadership, la vision, les capacités et les forces des réseaux régionaux de l’État plurinational de Bolivie, de Colombie, du Costa Rica, de l’Équateur, du Salvador, du Guatemala, du Honduras, du Nicaragua, du Panama, du Paraguay et du Pérou. Elle travaille en partenariat avec l’ONUSIDA, l’Organisation panaméricaine de la Santé et les instances de coordination nationale dans les pays où un programme du Fonds mondial est en place.

« C’est un excellent exemple de la façon dont les pairs contribuent à leurs propres communautés tout en se penchant sur des questions clés touchant plusieurs problématiques, comme les droits humains, la stigmatisation et la discrimination, et d’autres obstacles structurels. Cette action est essentiellement menée par les communautés, pour les communautés », a déclaré Guillermo Marquez, conseiller principal d’appui aux communautés au sein de l’équipe régionale d’appui de l’ONUSIDA pour l’Amérique latine et les Caraïbes.

Pour en savoir plus sur l’étude Stigma Index 2.0

Suivez les avancées de l’ALEP sur l’initiative multinationale Stigma Index 2.0 sur

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Lancement d'une brochure explicative sur le modèle de loi sur les drogues en Afrique occidentale

28 septembre 2021

Depuis que la Commission des drogues de l'Afrique de l'Ouest a lancé une loi type révolutionnaire sur les drogues en 2018, la société civile de la région et au-delà a engagé les parties prenantes sur la nécessité d'utiliser la loi type comme modèle pour la réforme nationale.

La loi type sur les drogues promeut, entre autres, la disponibilité de services de réduction des risques ainsi que la décriminalisation de la possession de drogues pour usage personnel, ce que l'ONUSIDA réclame depuis longtemps.

Comme la loi type sur les drogues est, de par sa conception, un document long et technique, l'ONUSIDA a soutenu le Réseau ouest-africain sur les politiques en matière de drogues (WADPN) et le Consortium international sur les politiques en matière de drogues (IDPC) pour élaborer et diffuser deux nouveaux outils importants pour la société civile : une ressource plus courte et plus accessible qui résume les points clés de la loi type sur les drogues et un petit guide pour les organisations non gouvernementales locales afin d'explorer comment utiliser la loi type sur les drogues dans leur travail. En d'autres termes, le premier explicatif de plaidoyer porte sur les "ingrédients" clés de la loi type sur les drogues et le second contient une liste de méthodes et de stratégies sur la manière d'utiliser ces ingrédients pour mieux intégrer la loi dans un plaidoyer et faire progresser la réforme de la politique en matière de drogues, sur la base des expériences de la région.

Les documents ont été lancés les 27 et 30 septembre lors de webinaires virtuels en anglais, et français-portugais en direct sur Facebook et peuvent être consultés en anglais, en français et en portugais sur le site https://fr.wadpn.org/resources.

"Ces nouveaux outils soutiendront et renforceront directement le plaidoyer de la société civile en faveur de politiques de lutte contre la drogue plus axées sur la santé et les droits en Afrique de l'Ouest et, à leur tour, renforceront la réponse au VIH parmi les personnes qui consomment des drogues ", a déclaré Patrick Brenny, directeur de l'équipe d'appui régional de l'ONUSIDA pour l'Afrique occidentale et centrale.

Adeolu Ogunrombi, commissaire de la Commission des drogues de l'Afrique de l'Ouest, a souligné que les besoins et les demandes en matière de traitement de la toxicomanie et de réduction des risques sont élevés, mais que l'offre de services est faible dans la région, et a précisé que la loi fournit des orientations à cet égard. Il a également noté qu'il a été ­démontré que la criminalisation de la possession d'équipements et de matériels, tels que les aiguilles, les seringues et autres accessoires, ­nuit à la fourniture et à l'utilisation des services de réduction des risques et a un impact négatif sur la santé publique.

Une étude de cas a été présentée par Chinwike Okereke, représentant d'une organisation de la société civile et point focal de la Commission des drogues de l'Afrique de l'Ouest au Nigeria, sur l'utilisation de la loi type sur les drogues. En 2020, une coalition d'organisations de la société civile a fait des présentations sur la loi type sur les drogues aux principaux décideurs, notamment le ministère fédéral de la Justice, la Commission de réforme de la législation sur les drogues et l'Agence nationale de lutte contre la drogue. "Le modèle de loi sur les drogues a permis d'avoir des discussions en face à face et de susciter un engouement pour la réforme, ce qui a conduit à une table ronde sur la réforme de la loi sur les drogues où tous les acteurs clés du gouvernement fédéral, de la justice pénale et des États, ainsi que la société civile, ont plaidé en faveur de l'adoption de la loi comme modèle de réforme", a-t-il déclaré. Un engagement plus poussé avec la Commission de réforme de la législation sur les drogues a ensuite conduit à la création d'un groupe de travail qui oeuvre activement à la refonte des lois sur les drogues dans le pays. Il a également encouragé la société civile à utiliser les nouveaux explicatifs et a exhorté les partenaires techniques et financiers à investir davantage dans cet effort à travers l'Afrique de l'Ouest, car la réforme des lois prend du temps.

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Indipensables partenariats pour combler le retard et éradiquer le sida d’ici 2030

24 septembre 2021

L’ONUSIDA, le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial) se sont réunis cette semaine pour présenter le solide partenariat qui rassemble leur organisation, les pays et les communautés. Organisée en marge de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, cette rencontre a souligné que des millions de vies ont été sauvées grâce au partenariat, mais aussi que la COVID-19 avait durement frappé et risquait de saper les efforts pour mettre fin au sida d’ici 2030.

« Nous vivons l'un des moments les plus difficiles de l’histoire du VIH et de la santé mondiale », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Nous devons agir de toute urgence. Nos partenariats sont puissants et agiles, et nous devons utiliser ce que nous avons appris ensemble pour prévenir une résurgence de la pandémie de sida, mettre fin aux inégalités et lutter contre la COVID-19. »

La COVID-19 a eu un impact extrêmement néfaste sur les services anti-VIH au cours des 18 derniers mois. Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial, a déclaré que le nombre de mères recevant des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant a diminué de 4,5 %, que le nombre de personnes ayant bénéficié de programmes de prévention du VIH a reculé de 11 %, que le dépistage du VIH a baissé de 22 % et que la circoncision masculine médicale volontaire à des fins de prévention du VIH a chuté de 27 %. « Nous accusions déjà en retard par rapport à nos objectifs avant l’apparition de la COVID-19 et la COVID-19 nous en éloigne encore plus », a-t-il déclaré. « Il sera incroyablement difficile de combler tout notre retard dans la lutte contre le VIH tant que nous n’avons pas maîtrisé la COVID-19. » 

La Première dame de Namibie, Monica Geingos, qui a échangé en face à face avec Mme Byanyima à New York aux États-Unis, a souligné le creusement des inégalités à cause de la COVID-19. « Après les confinements, nous enregistrons deux fois plus de grossesses chez les adolescentes et nous nous attendons également à une augmentation des nouvelles infections au VIH chez les 15-24 ans », a-t-elle déclaré. « En déscolarisant les enfants, en supprimant l’éducation sexuelle, on met en danger les fruits de l’éducation. » Les données de l’ONUSIDA montrent que la scolarisation des filles dans le secondaire peut réduire de moitié leur risque d’infection au VIH dans certains pays.

Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, président de la République démocratique du Congo et président de l’Union africaine, a envoyé un message vidéo puissant au cours de cet événement. Il a déclaré : « Nous luttons contre le VIH depuis 40 ans. Nos succès et nos échecs nous ont appris que nous ne pouvons pas vaincre une pandémie sans mettre fin aux inégalités ni promouvoir des approches centrées sur les personnes tout en respectant les droits de l’Homme. »

L’emphase a été mise sur la nécessité de partenariats solides et pérennes pour lutter à la fois contre le VIH et contre la COVID-19. Angeli Achrekar, coordonnatrice adjointe des États-Unis pour la lutte mondiale contre le sida, qui a rejoint l’événement en direct à New York, a déclaré : « Rien n’est possible sans partenariat. Le partenariat que nous avons avec le PEPFAR, le Fonds mondial et l’ONUSIDA est absolument essentiel, car nous travaillons main dans la main avec les pays et les communautés, le secteur privé et les organisations multilatérales pour faire bouger les choses. »

Les intervenantes et intervenants ont plaidé en faveur d’un leadership politique audacieux, d’une solidarité mondiale et de partenariats stratégiques qui impliquent les personnes les plus touchées par le VIH. « Nous attendons des gouvernements qu’ils sachent que, sans nous, ils ne peuvent pas atteindre les communautés et leurs objectifs ambitieux », a déclaré Sbongile Nkosi, co-directeur exécutif du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH, qui a participé à l’évènement depuis l’Afrique du Sud. « Les gouvernements doivent comprendre que nous représentons l'alliance la plus efficace dans cette riposte. Nous connaissons les difficultés, nous connaissons les solutions et nous nous engageons à mettre fin au sida. »

L’événement s’est tenu à un moment historique, 40 ans après le signalement des premiers cas de sida, alors que nous fêtons aussi le 25e anniversaire de l’ONUSIDA et le 20e anniversaire du Fonds mondial. « Il y a quarante ans, un nouveau virus est apparu et a déclenché la pandémie de VIH/sida », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé. « Des médicaments efficaces ont été mis au point, mais les plus pauvres du monde n’y avaient pas accès et lutter contre cette grave inégalité a pris plus de dix ans. Les efforts multisectoriels souvent menés par les communautés de personnes vivant avec le VIH ou affectées par le virus ont reçu un soutien international sans précédent de l’ONUSIDA, du Fonds mondial et du PEPFAR. Depuis, des millions de vies ont été sauvées. »

Des réussites importantes ont été accomplies dans l’arrêt des nouvelles infections au VIH chez les enfants et la réduction des décès dus au sida. Toutefois, malgré une baisse de 59 % des décès dus au sida chez les enfants entre 2010 et 2020, Omar Abdi, Directeur exécutif adjoint du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, a souligné qu’il restait encore fort à faire. En 2020, seulement 54 % des enfants séropositifs avaient accès à un traitement anti-VIH, contre 74 % des adultes. « Mettre fin au sida chez les enfants nécessite notre action collective pour amener 1,7 million d’enfants vivant avec le VIH dans le monde vers le traitement anti-VIH pour préserver leur santé et leur qualité de vie. C’est pourquoi nous proposons un cadre mondial pour stimuler l’engagement et galvaniser l’action mondiale afin de mettre fin au sida pédiatrique », a-t-il déclaré.

Usha Rao-Monari, Administratrice associée du Programme des Nations Unies pour le développement, a mis en avant les inégalités qui empêchent les populations clés d’accéder aux services anti-VIH. Elle a déclaré que les services anti-VIH pour les populations clés étaient « inégaux ou totalement absents » et a souligné que les populations clés et leurs partenaires de sexualité représentaient 65 % des nouvelles infections au VIH dans le monde et 93 % des infections en dehors de l’Afrique subsaharienne. « Notre travail est loin d’être terminé », a-t-elle déclaré. « Les inégalités entre les sexes ou intersectionnelles, ainsi que les lois punitives et discriminatoires, augmentent la vulnérabilité des personnes face au VIH et entravent leur accès aux services. Nous devons lutter contre les inégalités qui, depuis des décennies, alimentent la propagation du VIH. »

L’événement hybride s’est composé de discussions entre les participant-es présent-es à New York, de messages vidéo et de vidéoconférences en direct du monde entier. La modération a été assurée depuis Nairobi, au Kenya, par la journaliste lauréate du prix Komla Dumor, Victoria Rubadiri, et sur place à New York par Regan Hofmann, Directeur par intérim du Bureau de liaison de l’ONUSIDA à Washington, DC, États-Unis. 

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Quarante ans de lutte en faveur de l’égalité d’accès aux médicaments vitaux

17 septembre 2021

Les débuts de la lutte contre le sida présentent des similarités frappantes avec la riposte mondiale à la COVID-19.

Des photos inédites de militants et militantes du sida au début des années 1990, qui manifestent pour des médicaments vitaux montrent que leurs préoccupations étaient les mêmes que celles des militantes et militants d’aujourd’hui, qui exigent l’égalité d’accès aux vaccins contre la COVID-19.Les slogans tels que « Dead from drug profiteers » (Les profiteurs pharmaceutiques m'ont tué) et « AIDS $ now » (De l’argent maintenant pour le sida) confortent ce parallèle.

Cependant, les photos soulignent également comment, 40 ans après la découverte des premiers cas de sida, le monde répète les mêmes erreurs dans sa riposte à la COVID-19, car les inégalités continuent d’alimenter les infections et les décès.

Ces clichés, pris par la photographe française Élisabeth Carecchio, montrent des personnes manifestant pour un traitement anti-VIH en mai 1990 devant le National Institutes of Health à Washington aux États-Unis d’Amérique. Ils rappellent le rôle central joué par les activistes au fil des ans, y compris aujourd’hui, en continuant de plaider pour un accès plus juste aux traitements et aux vaccins. Les activistes se mobilisent pour que l’humanité place les gens avant les bénéfices, un élément essentiel de la campagne pour le vaccin universel contre la COVID-19 dont l’ONUSIDA est fière de faire partie. 

Photos : Elizabeth Carecchio

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