Press Release
Le nouveau rapport de l'ONUSIDA révèle que l'épidémie de VIH se trouve à un moment critique dans la région Asie-Pacifique
26 août 2011 26 août 2011Des progrès considérables ont été accomplis dans toute la région, mais la plupart des pays nécessitent des efforts accrus et soutenus pour réaliser « l'objectif zéro »
BUSAN, Corée du Sud, 26 août 2011—L'épidémie de VIH dans la région Asie-Pacifique se trouve à un tournant décisif, selon le nouveau rapport du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). Si les progrès dans la Région ont été impressionnants —notamment une chute de 20 % du nombre des nouvelles infections à VIH depuis 2001 et un taux d'accès à la thérapie antirétrovirale multiplié par trois depuis 2006 —ces progrès sont menacés par une attention inadaptée aux populations courant de plus hauts risques d'infection au VIH et par l'insuffisance des fonds provenant à la fois de sources de financement nationales et internationales.
Présenté lors du congrès international sur le sida dans la région Asie-Pacifique (ICAAP) de 2011, le rapport, intitulé Le VIH dans la région Asie-Pacifique : objectif zéro, a révélé qu'un plus grand nombre de personnes avait accès aux prestations liées au VIH dans l'ensemble de la région. Toutefois, la plupart des pays de la région sont loin de réaliser les objectifs concernant l'accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l'appui en matière de VIH.
« Réaliser l'objectif zéro nouvelle infection dans la région Asie-Pacifique exigera des ripostes nationales reposant sur les meilleures données probantes et scientifiques existantes », a déclaré Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Les programmes liés au VIH doivent être dotés de ressources suffisantes et être fermement axés sur les populations clés. Les investissements effectués aujourd'hui rapporteront plusieurs fois leur mise demain », a-t-il ajouté.
Des progrès dans la riposte régionale au VIH, mais ces acquis restent fragiles
D'après le rapport, environ 4,9 millions [4,5 millions–5,5 millions] de personnes vivaient avec le VIH dans la région Asie-Pacifique en 2009, un chiffre qui est resté relativement stable depuis 2005. La majorité d'entre elles habitait dans l'un des 11 pays suivants : Cambodge, Chine, Inde, Indonésie, Malaisie, Myanmar, Népal, Pakistan, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Thaïlande et Viet Nam.
L'ensemble de la région Asie-Pacifique a connu une diminution de 20 % du nombre des nouvelles infections entre 2001 et 2009—de 450 000 [410 000–510 000] à 360 000 [300 000–440 000]. Le Cambodge, l'Inde, le Myanmar et la Thaïlande ont considérablement réduit leur taux d'infection à VIH aux moyens de programmes de prévention intensifs et de grande envergure destinés aux personnes qui achètent et vendent des services sexuels.
Le nombre de personnes ayant accès au traitement antirétroviral vital dans la région a triplé depuis 2006, atteignant 740 000 personnes à la fin de l'année 2009. Le Cambodge est l'un des huit pays dans le monde à fournir une thérapie antirétrovirale à plus de 80 % des personnes candidates au traitement. Toutefois, à la fin de l'année 2009, plus de 60 % des personnes vivant dans la région Asie-Pacifique qui étaient candidates au traitement n'y avaient toujours pas accès.
Le rapport a mis en évidence une diminution estimée à 15 % des nouvelles infections à VIH chez les enfants depuis 2006. Pourtant, la couverture régionale des prestations liées au VIH visant la prévention des nouvelles infections chez les enfants reste à la traîne par rapport aux moyennes mondiales, notamment en Asie du Sud.
Selon le rapport, l'épidémie du VIH peut se propager même dans les pays où la prévalence était relativement faible. Par exemple, après plus de 20 ans d'une épidémie faible et d'évolution lente aux Philippines, le pays connaît actuellement une propagation rapide de l'infection dans les principales populations exposées. Dans la ville de Cébou, la prévalence du VIH chez les personnes consommant des drogues injectables a augmenté, passant de 0,6 % à 53 % entre 2009 et 2011. À Manille et Cébou, la prévalence du VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est estimée à 5 %.
Populations clés plus exposées au risque d'infection à VIH
Le rapport indique que les nouvelles infections à VIH dans la région restent concentrées au sein des populations clés : les personnes qui achètent et vendent des services sexuels, les consommateurs de drogues injectables, les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transgenres. La plupart des programmes destinés à protéger ces populations et leurs partenaires intimes de l'infection à VIH sont inadaptés en termes d'importance et d'envergure.
Dans la région, la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH et des populations plus exposées au risque d'infection et la discrimination à leur encontre sont toujours très répandues. Environ 90 % des pays de la région conservent des lois et des politiques répressives qui barrent l'accès aux prestations vitales liées au VIH pour les personnes vivant avec l'infection et les populations clés.
D'après les données, une proportion importante des nouvelles infections à VIH au sein des principales populations exposées survient chez les jeunes de moins de 25 ans. Dans la plupart des cas, les programmes de prévention du VIH peinent à atteindre un nombre suffisant de jeunes plus exposés au risque.
Des ressources supplémentaires sont nécessaires d'urgence pour combattre le sida
La riposte au sida dans la région Asie-Pacifique est sous-financée selon le rapport. En 2009, 1,1 milliard USD a été alloué à la riposte au VIH dans 30 pays de la région —ce qui correspond approximativement au tiers du financement requis pour réaliser les objectifs de l'accès universel aux prestations liées au VIH.
Si la Chine, la Malaisie, le Pakistan, Samoa et la Thaïlande financent l'essentiel de leur riposte au VIH à partir de ressources nationales, de nombreux pays dans la région Asie-Pacifique dépendent largement des financements extérieurs, en particulier pour la fourniture de la thérapie antirétrovirale. Un investissement accru des ressources nationales, notamment dans les pays à revenu intermédiaire, est crucial pour la riposte au VIH en cours dans la région.
La baisse des dons internationaux menacent également les progrès accomplis dans la riposte régionale au sida. En 2009, l'aide internationale pour la lutte mondiale contre le sida a stagné pour la première fois en dix ans et a même diminué en 2010.
Toujours d'après le rapport, les investissements destinés à protéger du VIH les principales populations exposées restent insuffisants. Seulement 8 % des dépenses totales relatives au sida en Asie du Sud et 20 % en Asie du Sud-Est sont consacrés à la prévention du VIH dans les populations courant de plus hauts risques d'infection, selon les données détaillées des pays ayant fourni un rapport en 2010.
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magnewattsb@unaids.org
ONUSIDA Genève
Saira Stewart
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stewarts@unaids.org
Publications
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- Le VIH dans la région Asie-Pacifique : objectif zéro (en anglais)
Press centre
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Feature Story
À la veille de l'ICAAP 10, les défenseurs de la lutte contre le sida de la région Asie-Pacifique appellent à mettre en œuvre la Déclaration politique sur le VIH/sida
26 août 2011
26 août 2011 26 août 2011
(de gauche à droite) Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, Ratu Epeli Nailatikau, président de la République des Îles Fidji, et Jong Sam Park, PDG de World Vision Korea. Réunion des défenseurs de la lutte contre le sida,
26 août 2011.
Photo : ONUSIDA/Kim
Une réunion des défenseurs de la lutte contre le sida, organisée juste avant la cérémonie d'ouverture du 10e congrès international sur le sida dans la région de l´Asie et du Pacifique (ICAAP 10), a réuni quelques-uns des leaders et des militants les plus actifs d'Asie et du Pacifique, afin d'appeler les États, les associations de donateurs et d'autres partenaires à mettre en œuvre la Déclaration politique sur le VIH/sida de 2011 : Intensifier nos efforts pour éliminer le VIH/sida, adoptée par tous les États membres de l'ONU lors d'une réunion de haut niveau sur le sida en juin.
Ont notamment participé à cet événement le président de la République des Îles Fidji, Ratu Epeli Nailatikau, l'ambassadeur australien pour le VIH, Murray Proctor, l'envoyé spécial pour le sida en Asie et dans le Pacifique, le Dr Nafis Sadik, et le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé.
« La réunion de haut niveau nous a donné les « mots ». Maintenant il nous faut de l'action », a déclaré le président Ratu Epeli Nailatikau. « Nous devons placer la barre plus haut et tirer les leçons des expériences de pays qui ont été confrontés à d'importantes épidémies de VIH, de manière à pouvoir mieux nous concentrer sur les ripostes menées dans nos propres communautés », a-t-il ajouté.
La réunion de haut niveau nous a donné les « mots ». Maintenant il nous faut de l'action. Nous devons placer la barre plus haut et tirer les leçons des expériences de pays qui ont été confrontés à d'importantes épidémies de VIH, de manière à pouvoir mieux nous concentrer sur les ripostes menées dans nos propres communautés
Son Excellence Ratu Epeli Nailatikau, président de la République des Îles Fidji
Avec l'ICAAP, considéré comme le deuxième plus grand forum sur le VIH au monde, cette rencontre des défenseurs de la lutte contre le sida représente pour les participants une formidable opportunité d'harmoniser les stratégies de défense, de débattre et de discuter.
« Cette réunion n'a pas seulement un impact sur la région Asie-Pacifique, mais sur le monde entier. Pour honorer les engagements pris lors de la réunion de haut niveau, vers l'objectif zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida dans le monde, nous devons revoir notre façon d'agir », a indiqué M. Sidibé lors de son intervention. « Pour ce faire, il nous faut des défenseurs de la lutte contre le sida issus des autorités gouvernementales, de la société civile et d'autres partenaires. Mais nous ne devons pas oublier les personnes qui ne se trouvent pas dans cette salle : nous devons aussi écouter ce qu'elles ont à dire », a-t-il déclaré.
De nombreux représentants de parlements nationaux, de la société civile et du secteur privé ont participé à la réunion. Les ambassadeurs pour le VIH et les défenseurs de la lutte contre le sida se sont engagés à soutenir les efforts de défense menés au niveau régional et national et destinés à assurer l'accès des populations les plus touchées aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH.
Pour honorer les engagements pris lors de la réunion de haut niveau, vers l'objectif zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida dans le monde, nous devons revoir notre façon d'agir
Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA
« Malgré les difficultés financières actuelles, la communauté d'Asie et du Pacifique détient ici une occasion d'examiner avec attention les engagements mondiaux et de déterminer la manière dont ces derniers s'intègrent au mieux dans nos contextes régionaux, afin de garantir que les moyens de riposte et les programmes s'adressent clairement aux populations les plus exposées au risque », a déclaré Murray Proctor, ambassadeur australien pour le VIH.
La réunion a également mis en lumière le rôle crucial des leaders existants et émergents dans la riposte au sida dans la région, pour atteindre « l'objectif zéro » et impliquer les jeunes leaders issus des populations les plus exposées au risque. Les jeunes issus des populations marginalisées, comme les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transsexuelles et les professionnel(le)s du sexe, comptent parmi les plus vulnérables à l'infection par le VIH dans la région Asie-Pacifique.
S'exprimant au nom des jeunes du pays accueillant l'ICAAP 10, un jeune leader coréen a déclaré : « C'est la première fois que nous participons à un tel forum à l'échelle régionale. Nous sommes prêts. Nous avons besoin de conseils et de soutien pour nous aider à développer une vision innovante et à veiller à ce que les jeunes coréens exposés au risque puissent avoir accès aux informations et à l'éducation sur le VIH, ainsi qu'aux services de lutte contre le virus ».
Dans le contexte du thème de cette année, « Voix multiples, action unie », les défenseurs de la lutte contre le sida ont signé une déclaration commune qui sera lue lors de la cérémonie d'ouverture officielle de l'ICAAP 10.
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Le dixième congrès sur le sida dans la région de l´Asie et du Pacifique s'est ouvert avec le thème « Voix multiples, action unie »
26 août 2011
26 août 2011 26 août 2011
Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, s'adresse
aux participants au cours de la cérémonie d'ouverture de l'ICAAP 10.
Photo : ONUSIDA/Kim
Le 10e congrès international sur le sida dans la région de l´Asie et du Pacifique (ICAAP) s'est ouvert le 26 août 2011 à Busan, en Corée du Sud, avec le thème « Voix multiples, action unie ». Cet événement est organisé tous les deux ans par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et par la Société de lutte contre le sida en Asie et dans le Pacifique (ASAP).
Parmi les délégués présents à la cérémonie d'ouverture se trouvaient la ministre sud-coréenne de la Santé et de la Protection sociale, Soo-hee CHIN, le président des îles Fidji, Ratu Epeli Nailatikau, et le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé. Par ailleurs, des centaines de militants et de chercheurs venant de l'ensemble de la région se sont aussi déplacés pour l'occasion.
L'ICAAP se déroule à un moment crucial de l'épidémie et de la riposte au sida dans la région. Selon un nouveau rapport publié par l'ONUSIDA avant le congrès, la région Asie-Pacifique se trouve à un tournant décisif : bien que les progrès réalisés dans la région aient été impressionnants et incluent notamment un taux d'accès à la thérapie antirétrovirale multiplié par trois depuis 2006, ils sont menacés par une attention inadaptée aux populations courant de plus hauts risques d'infection au VIH et par l'insuffisance des fonds provenant à la fois de sources de financement nationales et internationales.
Plus de 60 % des personnes qui vivent avec le VIH en Asie et dans le Pacifique n'ont toujours aucun accès au traitement du VIH. La science démontre clairement que, lorsque les malades suivent un traitement antirétroviral, ce dernier offre une protection de 96 % contre le VIH. Alors, qu'attendons-nous ?
Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA
« L'heure n'est pas à l'autosatisfaction », a déclaré le directeur exécutif de l'ONUSIDA devant plus de 2 000 personnes lors de la cérémonie d'ouverture de l'ICAAP. « Plus de 60 % des personnes qui vivent avec le VIH en Asie et dans le Pacifique n'ont toujours aucun accès au traitement du VIH. La science démontre clairement que, lorsque les malades suivent un traitement antirétroviral, ce dernier offre une protection de 96 % contre le VIH. Alors, qu'attendons-nous ? »
Les principaux objectifs de l'ICAAP sont les suivants : responsabiliser et renforcer le leadership politique, communautaire et professionnel en adoptant des approches consultatives, collaboratives et participatives, et offrir une tribune où les acteurs des communautés de toute la région Asie-Pacifique puissent se rassembler afin de proposer une action unie.
« Nous sommes réunis ici parce que, en fin de compte, nous voulons tous la même chose : la santé, un moyen de subsistance et l'acceptation de tous, indépendamment de la race, de la religion, de l'orientation sexuelle, de l'identité de genre, de la profession ou du statut sérologique », a affirmé Laurindo Garcia, ressortissant philippin et coordinateur de deux réseaux régionaux en Asie et dans le Pacifique pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.
Les délégués devraient prendre des engagements sur un vaste éventail de sujets et de contextes en rapport avec l'épidémie de VIH dans la région Asie-Pacifique, dont les obstacles légaux à un accès universel, les progrès récemment accomplis dans la recherche basique et clinique sur le VIH, la prévention dans les communautés en rapide mutation d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et l'environnement politique et financier en constante évolution, ainsi que son implication en faveur de la riposte au sida.
Nous sommes réunis ici parce que, en fin de compte, nous voulons tous la même chose : la santé, un moyen de subsistance et l'acceptation de tous, indépendamment de la race, de la religion, de l'orientation sexuelle, de l'identité de genre, de la profession ou du statut sérologique.
Laurindo Garcia, militant
Le congrès a aussi pour objectif de garantir que les communautés affectées et leurs familles ne soient pas en butte à la stigmatisation, la marginalisation et la discrimination en luttant contre les obstacles et en œuvrant pour créer des sociétés dans lesquelles tous les droits de l'homme sont garantis.
« En Corée du Sud, nous nous sommes focalisés sur le contrôle de l'infection par le VIH, qui est donc devenue le pilier de notre politique nationale en matière de VIH », a expliqué Mme Chin, ministre sud-coréenne, dans un communiqué. « Néanmoins, nous réalisons aujourd'hui que nous devons modifier notre approche de manière à intégrer aussi les problèmes des droits de l'homme dans les soins des personnes vivant avec le VIH », a-t-elle ajouté. Même si la prévalence nationale du sida en Corée du Sud est très faible, la stigmatisation et la discrimination restent des obstacles majeurs à l'accès aux services de lutte contre le VIH dans la riposte au sida mise en œuvre dans le pays.
Organisée sur cinq jours, la conférence aura rassemblé plus de 4 000 délégués représentant plus de 55 pays autour de discussions sur la riposte au sida dans la région. Le 10e congrès international sur le sida dans la région de l´Asie et du Pacifique s'achève le 30 août.
Discours
Discours
- Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA (26 août 2011) (en anglais)
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Les bénévoles de « Young People We Care » aident les foyers vulnérables au Zimbabwe
24 août 2011
24 août 2011 24 août 2011Une première version de ce témoignage a été publiée sur UNICEF.org
Bénévoles de Young People We Care en pleine récolte pour Ambuya Sylvia Nyawera.
Photo : Bertha Shoko/Nyanga, Zimbabwe
Ambuya Sylvia Nyawera est une femme âgée originaire du village de Dombo, dans la région rurale de Nyanga au Zimbabwe, à environ 300 kilomètres à l'Est d'Harare. Elle souffre de solitude. Après avoir passé le week-end avec son fils John, enseignant dans une autre région de Nyanga, Mme Nyawera est de nouveau seule.
Elle a perdu ses autres enfants à cause de maladies liées au sida il y a quelques années. « S'ils étaient là, ils prendraient soin de moi », dit-elle. « John fait de son mieux mais il ne peut pas être là en permanence car il doit travailler et s'occuper de sa famille ».
Si la prévalence du VIH au Zimbabwe est en déclin, elle reste élevée, à plus de 14 % chez la population adulte. De nombreuses personnes âgées ont subi les dommages collatéraux du VIH, la mort de leurs enfants les laissant isolés. Certains s'occupent également du million d'orphelins du sida à travers le pays.
Si Mme Nyawera languit profondément ses enfants disparus, le ciel lui a envoyé d'autres « enfants » qui lui rendent visite au moins trois fois par semaine par le biais du programme YPWC (Young People We Care). Elle attend leur visite avec impatience.
Soulager le fardeau
Une initiative de l'UNICEF Zimbabwe, le programme YPWC a débuté en 2005. Elle entre dans le cadre d'un effort visant à aider les foyers touchés par la maladie ou composés d'une personne âgée dont personne ne peut s'occuper.
Sans ces enfants, mes récoltes seraient moindres. Ils travaillent dur. Que Dieu les bénisse
Ambuya Sylvia Nyawera, Nyanga, Zimbabwe
Le programme YPWC fournit également des informations aux jeunes sur la prévention du VIH, l'accès aux soins et au traitement pour les jeunes dans le besoin et une formation pour se préparer à l'âge adulte. Plusieurs milliers de jeunes ont maintenant participé au programme.
La saison agricole passée, les membres de YPWC ont aidé Mme Nyawera à planter et récolter environ 20 sacs de maïs, sa plus grosse récolte en cinq ans. Ils l'ont également aidée à planter et récolter des pommes de terre, ce qui a considérablement amélioré la sécurité alimentaire de son foyer.
« Sans ces enfants, mes récoltes seraient moindres. Ils travaillent dur. Que Dieu les bénisse », a déclaré Mme Nyawera.
Une expérience enrichissante
Faire partie d'un club YPWC profite souvent aux jeunes bénévoles. Le club de Nyanga se compose de 10 jeunes ayant terminé l'école.
Avant de devenir membre du programme YPWC, je ne savais pas grand chose du sida. À présent, je sais que je peux vivre une vie normale et productive malgré ma séropositivité
Hilda, membre du club YPWC à Nyanga, Zimbabwe
L'une d'entre eux, Hilda, 18 ans, vit avec le VIH depuis sa naissance et a récemment commencé un traitement antirétroviral. En raison de sa maladie, Hilda est parfois dans l'incapacité de rejoindre son équipe pour les visites à domicile, mais elle ne manque jamais l'occasion d'y aller lorsqu'elle se sent bien.
Hilda dit que le fait d'être bénévole lui a permis de mieux gérer son infection au VIH.
« Avant de devenir membre du programme YPWC, je ne savais pas grand chose du sida », se souvient-elle. « À présent, je sais que je peux vivre une vie normale et productive malgré ma séropositivité ».
Un début de solution
Avec l'aide de l'UNICEF et beaucoup d'autres, le YPWC continue de faire la différence dans les villes et villages du pays.
« On ne parlera jamais assez du rôle des clubs YPWC dans les communautés », indique le représentant de l'UNICEF au Zimbabwe, Dr Peter Salama. « À cause du VIH, le fardeau des soins reste très élevé dans de nombreuses communautés », ajoute-t-il. « Les jeunes représentent un élément essentiel de la solution, et nous devons continuer d'honorer leurs compétences et leur énergie ».
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La région Asie-Pacifique se prépare pour son 10e congrès international sur le sida
22 août 2011
22 août 2011 22 août 2011
Plusieurs milliers de participants venant de plus de 55 pays devraient se réunir à Busan, en Corée du Sud, du 26 au 30 août 2011 à l'occasion du 10e congrès international sur le sida en Asie et dans le Pacifique (ICAAP 10).
Dans toute la région, des militants, des responsables gouvernementaux, des organisations internationales, l'ONU, les jeunes, les médias et d'autres partenaires se préparent pour cet événement qui va durer 5 jours et aura pour thème « Voix multiples, action unie ».
Les sessions porteront sur des priorités régionales fondamentales, notamment une orientation accrue sur les principales populations exposées au risque et leur implication, les questions d'ordre juridique et politique et le financement de la riposte, et permettront de structurer le dialogue sur le sida dans la région et d'encourager les partenariats. Organisé tous les deux ans, l'ICAAP sert de tribune aux gouvernements, aux scientifiques, à la société civile et aux personnes vivant avec le VIH pour un échange d'idées à l'échelle de la région la plus grande et la plus peuplée du monde.
Suite à la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le sida 2011, le congrès débattra des moyens de conduire la région vers l'accomplissement des nouveaux objectifs fixés par la communauté internationale à travers la Déclaration politique sur le VIH/sida.
D'incroyables progrès ont été réalisés, mais ces acquis restent fragiles. L'ICAAP représente une occasion importante pour la région de s'unir pour amener l'Asie et le Pacifique vers l'objectif zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida
Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA
« Il s'agit d'un moment critique pour la riposte au sida en Asie et dans le Pacifique », a déclaré Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, qui prononcera le discours d'ouverture et participera à plusieurs sessions. « D'incroyables progrès ont été réalisés, mais ces acquis restent fragiles. L'ICAAP représente une occasion importante pour la région de s'unir pour amener l'Asie et le Pacifique vers l'objectif zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida », a-t-il ajouté.
À la veille de cet événement, plusieurs stratégies innovantes sont en cours pour encourager une participation et une implication accrues dans le congrès régional. Dans le cadre de ces actions, les membres du groupe pop coréen « JYJ » ont fait campagne pour l'événement en tant qu'ambassadeurs du congrès et le groupe se produira lors de la cérémonie d'ouverture.
« Ce congrès intervient à un moment critique de la riposte au sida, 30 ans après la découverte du virus », a déclaré Myung-Hwan CHO, professeur à l'Université de Konkuk en Corée et président du congrès ICAAP 10. « L'ICAAP 10 servira de tribune aux dirigeants politiques, aux communautés touchées par le virus et aux chercheurs de la région Asie-Pacifique pour partager leurs expériences et renouveler leur engagement dans la riposte au sida ».
Un rapport de l'ONUSIDA sur l'épidémie de VIH et la riposte en Asie et dans le Pacifique sera présenté lors de l'ouverture du congrès. Ce rapport soulignera les spécificités de la région, les problèmes rencontrés et les approches novatrices de la lutte contre le VIH.
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- ICAAP10 (en anglais)
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Journée mondiale de l'aide humanitaire : rendre hommage aux hommes au service de l'humanité
19 août 2011
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Chaque jour, des travailleurs humanitaires aident des millions de gens dans le monde entier. La Journée mondiale de l'aide humanitaire, célébrée le 19 août, est l'occasion de rendre hommage aux hommes et aux femmes au service de l'humanité.
Dans le même temps, la campagne 2011 pour la Journée mondiale de l'aide humanitaire s'est associée au Département de l'information des Nations Unies pour le lancement du 3e concours vidéo annuel des Citoyens Ambassadeurs, du 8 août 2011 au 8 septembre 2011.
Cette campagne offre à tous la possibilité de faire part de leurs meilleures idées sur la façon de changer le monde au Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon. Les gagnants remporteront un voyage à New York et auront la chance d'exposer leurs idées en personne au Secrétaire général.
Le VIH dans les situations humanitaires
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Série 11 du Fonds mondial : l'ONUSIDA apporte son soutien aux pays pour renforcer leurs propositions
19 août 2011
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Le 15 août 2011, le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme a lancé son appel à propositions de la Série 11.
Cette dernière série de financement tombe à point nommé dans la riposte mondiale contre le sida puisque les pays oeuvrent en faveur d'une montée en puissance des programmes de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH et de l'atteinte des objectifs fixés dans la Déclaration politique sur le VIH/sida 2011 récemment adoptée.
Pour aider les pays à soumettre des propositions de meilleure qualité, l'OMS et l'ONUSIDA, en consultation avec les autres organismes coparrainants de l'ONUSIDA, ont mis au point un kit de ressources pour les dossiers de candidature de la Série 11 du Fonds mondial et un « kit d'outils pour les propositions de populations clés et pour la communauté ciblée. » (en anglais).
« Pour optimiser les ressources, les pays doivent faire des choix d'investissements plus intelligents », a déclaré Tim Martineau, directeur du département : Efficacité des programmes et Soutien aux pays, ONUSIDA. « Ce kit permettra aux pays de prendre des décisions stratégiques qui engendrent plus de résultats et comblent les écarts critiques en termes de ripostes nationales au sida ».
Ce kit permettra aux pays de prendre des décisions stratégiques qui engendrent un impact tangible et comblent les écarts critiques en termes de ripostes nationales au sida
Tim Martineau, directeur du département : Efficacité des programmes et Soutien aux pays, ONUSIDA
Le kit de ressources inclut des notes techniques et des documents de référence sur des domaines thématiques clés pour compléter les directives du Fonds mondial sur la rédaction des propositions. Un site Web propre au Kit de ressources organisé par domaines thématiques a été créé et est accessible via les sites de l'ONUSIDA et de l'OMS.
« Ce kit permettra de traiter certaines des incertitudes et des questions concernant le développement d'une proposition susceptible d'être retenue au Fonds mondial », a précisé Derek Aryee, Président du Mécanisme de coordination des pays au Ghana.
La Série 11 constitue une opportunité importante pour que les pays prennent en compte les priorités clés à inclure dans leurs propositions, notamment les efforts pour éliminer la transmission du VIH de la mère à l'enfant, prendre en charge la co-infection au VIH/TB, renforcer les services destinés aux populations clés et déployer des efforts pour renforcer les interventions du système communautaire.
L'ONUSIDA collabore étroitement avec les pays dans la préparation de leurs dossiers de candidature. Le soutien fourni inclut une assistance technique directe et des informations stratégiques par le biais des bureaux de pays de l'ONUSIDA, ainsi que des revues des propositions par des pairs et des experts avant la date limite de dépôt des dossiers fixée au 15 décembre 2011.
Pour plus d'informations sur le Fonds mondial et la Série 11, rendez-vous à l'adresse http://www.theglobalfund.org/fr/application.
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Fozia : histoire d'un traitement réussi au Sud-Soudan
15 août 2011
15 août 2011 15 août 2011Cet article est une version actualisée d'un article déjà publié sur undp.org
Des femmes vivant avec le VIH en attente d'un traitement dans un hôpital au Soudan.
Photo : ONU/FRED NOY
Affaiblie et incapable de marcher, Fozia Bullen, du village de Nagbaka au Sud-Soudan, avait perdu tout espoir en arrivant à l’hôpital de Maridi, l'un des quelques centres de traitement antirétroviral du pays pour les personnes vivant avec le VIH. Son médecin lui avait annoncé qu’elle avait atteint un stade aigu de la maladie, avec des éruptions cutanées graves, une perte d’appétit et un amaigrissement important.
Après un mois de traitement, Fozia a pu rentrer chez elle en meilleure santé tout en continuant de prendre ses médicaments à domicile. Après quatre mois de traitement, les lésions cutanées ont disparu et elle a repris du poids, ce qui lui permet de s’acquitter de ses tâches quotidiennes, de travailler au potager et de s’occuper de sa famille.
Fozia est l'une des nombreuses personnes vivant avec le VIH au Sud-Soudan, qui est considéré comme présentant une épidémie de VIH généralisée, avec une prévalence estimée à 3 %.
Dans le cadre d'un projet sur cinq ans du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, d'un coût total de 27 millions de dollars, des milliers de personnes bénéficient désormais d'un traitement vital contre le VIH au Sud-Soudan. Ce projet réunit toute une série de partenaires, notamment le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), d'autres agences de l'ONU, la Commission sud-soudanaise sur le sida, le ministère de la Santé et des ONG.
Au total, 4 156 personnes vivant avec le VIH ont pu accéder à un traitement depuis 2008. Le projet, lancé en 2006, a permis la mise en place de plus de 20 centres de traitement à travers le pays.
Des progrès significatifs ont également été enregistrés dans d'autres domaines importants. D'après les dernières données datant de mars 2011, près de 130 000 personnes ont bénéficié de conseils et de tests de dépistage volontaires pour le VIH et plus de 158 000 jeunes ont été informés sur le virus. À l'heure actuelle, selon les dernières études, moins de 10 % de la population possède une bonne connaissance des méthodes efficaces de prévention du VIH.
Les succès notables du projet dans la lutte contre l'épidémie de VIH au Sud-Soudan ont été obtenus dans un pays appauvri par plus de vingt années de conflits avec son voisin du nord. Malgré la liesse suscitée par la proclamation de l'indépendance du Sud-Soudan au mois de juillet, la plus jeune nation du monde reste pourtant fragile, avec des infrastructures et des services de base quasi inexistants, une économie en récession, des structures de gouvernance et un état de droit tout juste naissants et le retour des réfugiés qui avaient été obligés de fuir le pays durant la guerre.
Pour soutenir la riposte au sida au Sud-Soudan, l'ONUSIDA est en train de renforcer son bureau à Djouba en ce mois d'août 2011. Le Dr Medhin Zewdu, récemment nommée coordonnatrice de l'ONUSIDA dans le pays, est prête à endosser ses nouvelles fonctions.
« L'appropriation par le pays est fondamentale pour une riposte au sida durable et couronnée de succès », a indiqué le Dr Zewdu. « Je suis impatiente de faire avancer l'agenda sur le sida dans les discussions avec le gouvernement et avec les gens sur le terrain, en particulier la société civile et les personnes vivant avec le VIH », a-t-elle ajouté.
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Combattre les obstacles juridiques et politiques à la prévention du VIH : dialogue régional en Afrique subsaharienne sur le VIH et le droit
12 août 2011
12 août 2011 12 août 2011
En Afrique subsaharienne, la région la plus fortement touchée par le VIH, les obstacles juridiques, politiques et sociaux, notamment la stigmatisation, la discrimination, l'inégalité entre hommes et femmes et la criminalisation des principales populations exposées à un risque accru d'infection par le VIH, continuent de rendre les individus vulnérables au VIH et d'entraver leur capacité, ainsi que celle des communautés et des États, à lutter contre l'épidémie. Telle est la conclusion du dialogue régional pour l'Afrique subsaharienne, organisé par la Commission mondiale sur le VIH et le droit, qui s'est tenu au début du mois d'août à Pretoria, en Afrique du Sud.
Aucun tabou ne doit être ignoré
Une avancée significative est née de l'engagement des participants à mettre en lumière et à débattre de tous les aspects de l'environnement légal relatifs au VIH, notamment les lois et les pratiques en lien avec la stigmatisation et la discrimination, l'accès à un traitement abordable, les enfants et les adolescents, les droits des femmes et la violence sexiste.
« Ce dialogue régional est pour nous, Africains, une formidable opportunité de soulever des questions difficiles, en particulier les lois discriminatoires et punitives qui ciblent les professionnel(le)s du sexe et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que d'autres populations vulnérables au VIH », a expliqué Bience Gawanas, commissaire de l'Union africaine chargée des affaires sociales.
La criminalisation de la consommation de drogues, du commerce du sexe et des relations homosexuelles a également été évoquée par les participants, dans une invitation à s'attaquer à tous les tabous. Cette attitude est d'autant plus remarquable que des évolutions récentes en matière de lois et de politiques punitives ont été observées dans plusieurs pays d'Afrique subsaharienne en relation avec la situation des personnes issues des populations à risque, et que ces évolutions ont soulevé des doutes quant à la volonté des parties prenantes de la région de remédier à ces problèmes. Pas moins de 31 pays de la région considèrent le commerce du sexe comme un crime et les relations homosexuelles constituent une infraction pénale dans au moins une trentaine de pays.
Les obstacles juridiques et politiques entravent la riposte au VIH en Afrique
Ce dialogue régional fait partie d'une série de sept consultations organisées dans toutes les régions du monde, visant pour la Commission à recueillir des informations sur les lois, les politiques et les pratiques qui représentent des obstacles à des ripostes efficaces au VIH. La Commission mondiale sur le VIH et le droit, lancée par le PNUD et l'ONUSIDA en juin 2010, a été mise en place pour faire des recommandations concernant les moyens possibles de s'attaquer à ces obstacles.
Pour être efficace dans la riposte au sida, nous devons répondre aux besoins des millions d'Africains qui, en raison de peurs, de préjugés ou de valeurs et de normes légales, culturelles et sociales profondément enracinées, n'ont pas accès aux services anti-VIH ou ne peuvent vivre leur vie pleinement et dignement
Sheila Tlou, directrice de l'équipe ONUSIDA d'appui aux pays d'Afrique orientale et australe.
Conscients de l'opportunité offerte par la Commission d'examiner et d'étudier les solutions à ces problèmes, des représentants de la société civile et des gouvernements venus de tous les pays de la région se sont retrouvés à cette occasion.
« Pour être efficace dans la riposte au sida, nous devons répondre aux besoins des millions d'Africains qui, en raison de peurs, de préjugés ou de valeurs et de normes légales, culturelles et sociales profondément enracinées, n'ont pas accès aux services anti-VIH ou ne peuvent vivre leur vie pleinement et dignement, », a expliqué Sheila Tlou, directrice de l'équipe ONUSIDA d'appui aux pays d'Afrique orientale et australe.
Demander des comptes aux gouvernements sur les engagements pris
Dans la Déclaration politique sur le VIH/sida, adoptée à l'unanimité lors de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le sida, tous les États membres se sont engagés à « faire plus pour mettre en place un cadre juridique, social et politique facilitateur afin d’éliminer la stigmatisation, la discrimination et la violence liées au VIH ». Lors du dialogue, les représentants des personnes vivant avec le VIH, des professionnel(le)s du sexe et des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont appelé les parlementaires, les membres du pouvoir judiciaire et les autres responsables gouvernementaux compétents de la région à respecter cet engagement.
À ce jour, les dialogues de la Commission mondiale sur le VIH et le droit ont été organisés dans six régions, et la dernière session, qui sera consacrée aux pays à revenu élevé, devrait avoir lieu les 16 et 17 septembre 2011 aux États-Unis.
Dans la foulée de ce processus de consultation, la Commission mondiale sur le VIH et le droit rédigera des recommandations éclairées par des données probantes et fondées sur les droits humains, qui pourront donner lieu à des actions en justice, pour une riposte au sida efficace qui assure la promotion et la protection des droits des personnes vivant avec le VIH et de celles qui sont les plus vulnérables au virus. Les conclusions seront publiées en décembre 2011.
Liens externes
Liens externes
- Commission mondiale sur le VIH et le droit (en anglais)
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Journée internationale de la jeunesse : les jeunes sont les catalyseurs du développement
12 août 2011
12 août 2011 12 août 2011
En avril, des jeunes venus de plus de 70 pays se sont réunis à Bamako, au Mali, pour le Sommet mondial de la jeunesse sur le VIH, organisé par l'ONUSIDA et le gouvernement malien, à l'occasion duquel les jeunes ont lancé un appel à l'action à destination des leaders mondiaux, à la veille de la Réunion de haut niveau sur le sida qui s'est tenue en juin 2011.
Photo : KK
En cette Année internationale de la jeunesse, qui s'est déroulée d'août 2010 à août 2011, et alors que le monde célèbre la Journée internationale de la jeunesse le 12 août, les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentent un cinquième de la population mondiale. Près de neuf jeunes sur dix vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Nombreux sont ceux qui doivent faire face à des difficultés liées, entre autres, à un accès limité aux soins, à l'éducation et aux opportunités économiques.
Malgré ces obstacles, les jeunes femmes et les jeunes hommes peuvent jouer un rôle significatif pour se sortir eux-mêmes de la pauvreté, ainsi que leurs familles et leurs communautés, et protéger leur santé. Des données récentes de l'ONUSIDA indiquent que la prévalence du VIH chez les jeunes a baissé de plus de 25 % dans 15 des 21 pays les plus touchés par le VIH. Même s'il s'agit là d'une avancée importante, l'accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l'appui en matière de VIH pour les jeunes n'est pas encore acquis.
« Une étape importante a été franchie en juin 2011, avec l'adoption par les États membres de l'ONU de la Déclaration politique sur le VIH, et leur engagement de mettre l'énergie des jeunes au service de la sensibilisation globale au VIH », a déclaré Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Les jeunes choisissent d'attendre plus tard pour leur premier rapport sexuel, ils ont moins de partenaires et utilisent de plus en plus des préservatifs. En d'autres termes, ce sont les jeunes qui mènent la révolution de la prévention du VIH dans le monde ».
Les jeunes choisissent d'attendre plus tard pour leur premier rapport sexuel, ils ont moins de partenaires et utilisent de plus en plus des préservatifs. En d'autres termes, ce sont les jeunes qui mènent la révolution de la prévention du VIH dans le monde
Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA
Pour marquer l'Année internationale de la jeunesse, l'ONUSIDA et ses partenaires ont présenté le rapport intitulé Assurer l'avenir aujourd'hui à la fin du mois de juillet. Ce rapport souligne que les jeunes représentent 41 % de toutes les nouvelles infections au VIH chez les adultes, avec 3 000 jeunes gens nouvellement infectés par le virus chaque jour, et que 4,9 millions de jeunes femmes et de jeunes hommes vivaient avec le VIH dans le monde en 2009. En outre, dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, seulement 24 % des jeunes femmes et 36 % des jeunes hommes ont une bonne connaissance du VIH. Dans de nombreux pays, l'usage du préservatif reste pourtant peu répandu, surtout chez les jeunes femmes.
Pour donner les moyens aux jeunes de se protéger contre le VIH, un appui supplémentaire est nécessaire pour amplifier le mouvement, mené par et pour les jeunes, ce qui exige des services de santé sexuelle et reproductive fondés sur les droits et sur des informations probantes, notamment une éducation à la sexualité. Les réseaux sociaux et les applications mobiles peuvent être utilisés pour concevoir des stratégies innovantes de changement des comportements et fournir de nouveaux moyens d'organisation des mouvements et d'accès à l'information et aux services.
L'ONUSIDA développe actuellement une stratégie sur les façons de travailler plus efficacement avec les leaders de la jeunesse afin de concrétiser l'objectif « zéro nouvelle infection au VIH - zéro discrimination - zéro décès dû au sida ».
