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Lesotho : les bébés préservés du VIH sont cause d’espoir

16 juillet 2009

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M. Michel Sidibé discute avec Mme Pitso de mothers2mothers
Photo: ONUSIDA/G. Williams

« Un renforcement des services de santé maternelle, reproductive et pédiatrique nous permettra de prévenir le décès des mères et l’infection des bébés par le VIH au Lesotho comme ailleurs dans le monde, » a déclaré M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.

Un renforcement des services de santé maternelle, reproductive et pédiatrique nous permettra de prévenir le décès des mères et l’infection des bébés par le VIH au Lesotho comme ailleurs dans le monde

M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

M. Sidibé s’exprimait au cours de sa visite officielle au Lesotho, qui s’est achevée par une visite du département pédiatrique et de la section de santé maternelle et infantile de l’hôpital Reine Elizabeth II à Maseru. Il était accompagné du Dr Mphu Ramatlapeng, Ministre de la santé.

Auparavant, M. Sidibé avait été reçu chez Mme Pitso, une maman séropositive au VIH qui, grâce aux services de prévention de la transmission mère-enfant a donné naissance, il y a 11 mois, à un petit garçon Emlyn, qui n’est pas infecté par le VIH. M. Sidibé a écouté Mme Pitso lui parler de l’avenir radieux qu’elle envisage pour son fils. M. Sidibé a rappelé que la prévention de l’infection à VIH chez les bébés constituait une priorité pour l’ONUSIDA et ses Coparrainants.

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La Ministre de la santé et du bien-être social, le Dr Mphu Ramatlapeng (à gauche) rencontre Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, le 15 juillet 2009.
Photo : ONUSIDA/G. Williams

Le Lesotho a accompli des progrès dans la couverture des services de prévention de la transmission mère-enfant à l’intention des femmes enceintes, qui a passé de 5% en 2006 à 42% dans le premier trimestre 2009. Sans aucune intervention, le risque pour une femme enceinte séropositive au VIH de transmettre le virus à son bébé est de 30% à 40%. C’est au cours de la grossesse et de l’accouchement que le risque est le plus grand, mais il existe aussi pendant l’allaitement, en particulier si le lait maternel est mélangé à d’autres modes d’alimentation. En fournissant des services complets de prévention, il est possible de réduire à moins de 2% le taux de transmission.

« Par ses réalisations, le Lesotho constitue un modèle, notamment dans le domaine de la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, » a souligné M. Sidibé.

A l’hôpital Reine Elizabeth II, M. Sidibé a également souligné la contribution et l’engagement des agents de santé. Le Gouvernement du Lesotho s’efforce de remédier à la crise des effectifs dans les secteurs sanitaire et social et il a élaboré, en partenariat avec les Nations Unies, un plan stratégique d’urgence relatif aux ressources humaines, qui comprend des moyens d’attirer, de former et de fidéliser des personnels de santé.

20090715_Lesotho_200_200.jpgSa Majesté, le roi Letsie III (à droite) a reçu le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, dans son palais de Maseru, Lesotho, le 15 juillet 2009.
Photo : ONUSIDA/G. Williams

Sa Majesté, le roi Letsie III a reçu hier le Directeur exécutif, qui a également rencontré le Premier Ministre Pakalitha Bethuel Mosisili-Qhobosheaneng, des membres de la Commission sida nationale et d’autres hauts fonctionnaires.

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Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA (à droite) écoute des membres de la société civile lui exposer leurs difficultés. Maseru, Lesotho. 15 juillet 2009
Photo : ONUSIDA/G. Williams

Au cours de sa visite de deux jours, il a participé à une réunion commune avec la société civile réunissant le Réseau des personnes vivant avec le VIH et le sida au Lesotho (LENEPWA), le Consortium interreligieux sur le sida du Lesotho (LIRAC) et le Conseil des ONG du Lesotho (LCN). Les organisations ont rappelé la nécessité de renforcer les capacités institutionnelles et la fourniture de programmes efficaces et fondés sur des données avérées, afin de réaliser une riposte intégrée au VIH.

M. Sidibé, s’adressant aux participants qui vivent ouvertement avec le VIH, a déclaré : « C’est grâce à votre expérience et à votre vie que nous sommes parvenus à briser la conspiration du silence entourant le VIH et le sida. »

M. Sidibé a rencontré le personnel des Nations Unies et l’Equipe des Nations Unies dans le pays, avant un déjeuner organisé par Positively Masutsa, un service de traiteur qui emploie exclusivement des personnes séropositives au VIH.

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M. Sidibé et Mme Caroline Ama Sande, Coordonnateur de l’ONUSIDA au Lesotho ont été les hôtes d’une représentation traditionnelle basuto présentée par le personnel des Nations Unies. 15 juillet 2009
Photo : ONUSIDA/G. Williams

Le Ministre des affaires étrangères et des relations internationales par intérim, M. Semano Sekatle a accueilli une soirée comprenant le lancement du premier programme commun des Nations Unies sur le sida au Lesotho. A cette occasion, Mme Ahunna Eziakonwa-Onochie, Coordonnateur résident des Nations Unies dans le pays a déclaré : «  Le Lesotho mérite une ONU unifiée et non fragmentée, sans chevauchement dans les activités et les ressources, mais qui dresse un front unifié face au fléau du VIH. »

Le taux de prévalence du VIH chez les adultes au Lesotho se situe au troisième rang des prévalences les plus élevées du monde, avec 23% des personnes entre 15 et 49 ans vivant avec le VIH. Les relations sexuelles multiples constituent un facteur de risque important dans la situation hyperendémique du Lesotho.

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La Banque mondiale publie un guide de prévention du VIH visant le secteur des transports en Afrique

14 juillet 2009

20090706_wb_transport_260_200 Photo: Banque mondiale

En Afrique subsaharienne, comme partout ailleurs, les couloirs de transport permettent la circulation des biens et des personnes, ce qui favorise l’activité économique et la répartition des richesses. Toutefois, ils contribuent également à la propagation du VIH. Pour lutter contre ce phénomène, le Secteur des transports en Afrique de la Banque mondiale a publié un guide pratique sur la mise en œuvre d’activités de prévention du VIH en tant qu’élément à part entière des chantiers de construction routiers.

Le manuel, qui s’intitule The route to good living: An overview of roles and responsibilities for HIV prevention strategies in transport sector projects (Vers une vie saine : examen des rôles et responsabilités en matière de stratégies de prévention du VIH dans les chantiers du secteur des transports), montre précisément pourquoi cela est important. Nombre d’études indiquent que la prévalence du VIH est relativement élevée dans ce secteur, notamment chez les chauffeurs routiers qui parcourent de longues distances. Plusieurs études ont révélé qu’au Kenya, en Ouganda et au Rwanda, les chauffeurs étaient plus que deux fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que la population générale.

Bien des ouvriers du transport passent des semaines, voire des mois, loin de leur famille. Ils ont souvent des partenaires sexuels multiples, ce qui favorise la propagation du VIH. À titre d’exemple, une étude au Nigéria a permis de constater que chaque chauffeur avait plus de six partenaires sexuels au cours de différentes haltes qui ponctuent son trajet. Cela signifie que la vulnérabilité des personnes vivant à proximité des pôles d’échange importants est également plus élevée. Au Kenya, le long de la route transafricaine, on a rapporté des comportements à haut risque parmi des garçons et des filles qui se rendaient à des arrêts de bus, et on a constaté une incidence des infections sexuellement transmissibles de 50% chez les filles et de 30% chez les garçons.

20090706_wb_transpor1t_260_200 Photo: Banque mondiale

The route to good living (Vers une vie saine) met en avant des mesures pratiques pouvant être prises afin de prévenir de nouvelles infections chez les ouvriers du transport et les communautés vivant en bordure de route, en insistant particulièrement sur les chantiers de construction routiers. Le manuel propose un résumé des règles de conduite à adopter lors de la conception et la mise en œuvre de ces chantiers, destinées aux ministères des transports, aux équipes de la Banque mondiale, aux prestataires de services, aux consultants, aux groupes des projets dans les pays, aux donateurs et aux ONG. Il présente aussi un examen des rôles et des responsabilités de chaque groupe d’intervenants impliqué dans les différentes étapes des projets : définition, élaboration, mise en œuvre et achèvement. Une stratégie de prévention du VIH devrait faire partie intégrante de l’entreprise et non pas être établie après coup.

Le manuel constitue l’ajout le plus récent aux informations et outils disponibles sur le site Internet relatif aux activités du Secteur des transports en Afrique de la Banque mondiale en matière de lutte contre le sida (en anglais).

20090706_wb_transport2_260_200 Promouvoir la prévention du VIH dans le secteur des transports est une composante fondamentale de la riposte globale au sida.
Photo: Banque mondiale

Il est le fruit du Programme de politiques de transport en Afrique subsaharienne (SSATP), qui favorise les échanges de vues et la collaboration entre un ensemble de partenaires, parmi lesquels la Banque mondiale, en vue de contribuer à la lutte contre le VIH de façon concrète. Partenariat unique au monde rassemblant 35 pays, huit communautés économiques régionales, trois institutions africaines (notamment le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique/Union africaine) et des partenaires internationaux, le SSATP mesure l’importance du secteur des transports dans la réalisation de ses objectifs consistant à lutter contre la pauvreté et à promouvoir la croissance économique et l’intégration régionale.

Pour que le secteur des transports puisse remplir sa fonction centrale, il convient de s’attaquer de manière efficace aux effets de l’épidémie de sida, qui pourraient se révéler catastrophiques. The route to good living (Vers une vie saine) constitue un guide concret permettant de contribuer à la réalisation de cet objectif.

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La Kaiser Family Foundation et l’ONUSIDA publient un rapport sur les fonds alloués à la lutte contre le sida par les pays du G8 et d’autres donateurs importants

13 juillet 2009

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 La Kaiser Family Foundation et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) publient un nouveau rapport sur les fonds alloués en 2008 à la lutte mondiale contre le sida par les pays du Groupe des Huit (G8), la Commission européenne et d’autres gouvernements donateurs.

Ce rapport annuel indique que l’ensemble des engagements des pays développés pour le financement de la lutte contre le sida a totalisé US$ 8,7 milliards en 2008, ce qui constitue une augmentation par rapport aux US$ 6.6 milliards engagés l’année précédente. Les décaissements – qui représentent les ressources effectives mises à disposition au cours d’une année donnée et permettent ainsi de mesurer plus précisément la disponibilité des ressources – ont connu une augmentation encore plus rapide de 56% pour atteindre US$ 7,7 milliards en 2008.

Les décaissements des États-Unis ont totalisé US$ 4 milliards en 2008, une somme supérieure à la moitié de l’ensemble des décaissements et aux décaissements opérés par tout autre pays. Le Royaume-Uni se classe au deuxième rang des donateurs les plus importants, suivi des Pays-Bas, de la France, de l’Allemagne, de la Norvège et de la Suède.

Financer une riposte suffisante et durable à l’épidémie de sida dans les pays à revenu faible et intermédiaire est devenu l’un des défis mondiaux majeurs en matière de santé et de développement. L’assistance internationale des gouvernements donateurs, par le biais d’une aide bilatérale et de contributions au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et via d’autres circuits de financement, est une composante essentielle de la riposte. Fait important, si le rapport fournit les dernières données en date disponibles sur les fonds alloués par les donateurs, les budgets qu’il intègre ont été pour la plupart établis avant que ne s’intensifie la crise économique mondiale actuelle, susceptible de dresser de nouveaux obstacles aux futurs financements.

  • Entre 2002 et 2008, les engagements des pays développés, tout comme leurs décaissements, ont plus que quintuplé. 
  • En 2008, les gouvernements donateurs ont décaissé US$ 5,7 milliards de façon bilatérale et dans le cadre de l’affectation de capitaux à la lutte contre le VIH par le biais d’organisations multilatérales, ainsi qu’un montant supplémentaire de US$ 1,7 milliards pour le VIH par le biais du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et US$ 265 millions à UNITAID.
  • Lorsque les décaissements pour la lutte contre le VIH sont exprimés en part du produit intérieur brut de chaque pays, ce sont les Pays-Bas qui se classent au premier rang, suivis du Royaume-Uni, de l’Irlande et des États-Unis.

Télécharger la version intégrale du rapport : Financer la riposte au sida dans les pays à revenu faible et intermédiaire : assistance internationale du G8, de la Commission européenne et d’autres gouvernements donateurs en 2008 (ppt) (en anglais).

La Kaiser Family Foundation est une fondation privée sans but lucratif implantée à Menlo Park (Californie), qui se consacre à produire et à diffuser des analyses et des informations qui soient de la meilleure qualité possible sur des questions de santé.

L’ONUSIDA est un programme novateur des Nations Unies, qui rassemble les efforts et les ressources du Secrétariat de l’ONUSIDA et de 10 organisations du système des Nations Unies dans la riposte au sida. Le Siège du Secrétariat se trouve à Genève, Suisse, et le programme emploie du personnel sur le terrain dans plus de 80 pays. Les Coparrainants de l’ONUSIDA sont : le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’ONUDC, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. La priorité numéro un pour l’ONUSIDA consiste à contribuer à la réalisation des engagements mondiaux en faveur de l’accès universel à des interventions complètes pour la prévention, le traitement, les soins et l’appui en matière de VIH. Consultez le site web de l’ONUSIDA sur www.unaids.org.

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Maroc : réunion pour renforcer la riposte au sida sur le lieu de travail

10 juillet 2009

Le monde du travail est un volet essentiel de la lutte efficace contre l’épidémie de sida, qui touche les personnes les plus actives économiquement au sein de chaque population. Dans le monde entier, la majorité des personnes vivant avec le virus sont des travailleurs. Pour faire face à cette tâche, au Maroc, le ministère de l’Emploi, en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’ONUSIDA, a accueilli un atelier national de deux jours sur les programmes VIH sur le lieu de travail, à Casablanca, à la fin du mois de juin.

Réunissant des acteurs de plusieurs secteurs, la réunion a aussi compté parmi ses participants des représentants de syndicats, de ministères, d’employeurs et d’entreprises, d’ONG, de personnes vivant avec le VIH, de médecins et d’experts. Il s’agit de la première réunion de cette taille et portée ; plus de 60 sujets ont été étudiés.

L’initiative du ministère de l’Emploi visant à élaborer un plan sectoriel sur les programmes VIH sur le lieu de travail fait du Maroc un pays pionnier par rapport à d’autres pays à faible prévalence.

Le Dr Moucharafou Idohou, Coordonateur national du projet (OIT) au Bénin

Le principal objectif de cet atelier était de progresser sur la voie de l’élaboration d’un plan stratégique de lutte contre le sida. Ce plan comportant trois volets comprendrait : la prévention du VIH sur le lieu de travail ; les soins et l’appui aux personnes vivant avec le virus et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination ; et la gestion et la coordination de la lutte contre le sida.

Pour réaliser cet objectif, la première journée de la réunion a été consacrée à l’étude de la riposte du Maroc au sida dans le monde du travail à ce jour. Cela a comporté une discussion sur les difficultés rencontrées et les enseignements tirés lors de l’élaboration de programmes VIH dans ce secteur. Les principes et lignes directrices de l’OIT, avec un accent sur le Recueil de directives pratiques du BIT sur le VIH/sida et le monde du travail, adopté en 2001, ont aussi été étudiés.

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Il a été noté que beaucoup de bon travail a déjà été réalisé par plusieurs personnes et organisations, notamment l’Association Marocaine de Lutte contre le Sida (ALCS), SIDA-ENTREPRISES Maroc (réseau national d’entreprises travaillant sur des programmes relatifs au VIH et aux IST sur le lieu de travail), les syndicats et les médecins du travail. Cependant, tous rencontrent un certain nombre de difficultés à inclure la riposte au sida dans le monde du travail.

Le Dr Moucharafou Idohou, Coordonateur national du projet (OIT) au Bénin, s’est rendu à la Conférence pour présenter les principaux moyens d’action de l’OIT et mettre en commun les données d’expérience recueillies lors d’actions menées sur le lieu de travail en Afrique de l’Ouest francophone. Il a déclaré qu’il se réjouissait des avancées réalisées à ce jour. « Je félicite les autorités marocaines pour leur engagement dans la riposte au sida sur la base d’une démarche multisectorielle incluant le lieu de travail. L’initiative du ministère de l’Emploi visant à élaborer un plan sectoriel sur les programmes VIH sur le lieu de travail fait du Maroc un pays pionnier par rapport à d’autres pays à faible prévalence. »

La lutte contre le sida sur le lieu de travail représente un moyen d’action décisif sur la voie de la réalisation de l’accès universel. Nous devons porter une attention particulière aux travailleurs les plus à risque en matière d’infection à VIH et au secteur informel.

Dr Kamal Alami, Coordonnateur de l’ONUSIDA au Maroc

Tout en travaillant à l’élaboration d’un plan stratégique, les participants ont examiné un certain nombre de domaines. Ils ont examiné comment avancer vers la mise en œuvre d’un programme à destination des plus vulnérables, à savoir les travailleurs mobiles et les travailleurs du secteur informel.
De plus, il est nécessaire de renforcer les capacités des organisations d’employeurs, des syndicats et des autres institutions des entreprises tout en mobilisant leurs ressources pour la prévention et les activités éducatives en matière de VIH et pour la lutte contre la stigmatisation et la discrimination. Il a aussi été débattu de la façon de poursuivre la sensibilisation aux droits de l’homme liés au VIH et à ses effets sur les entreprises, ainsi que de la création d’un cadre juridique qui pourrait servir de base aux programmes nationaux de lutte contre le sida visant à lutter contre le VIH dans le monde du travail.

Un certain nombre de conclusions ont émergé à la fin de l’atelier. Les participants ont recommandé :

  • La création d’une commission nationale chargée du VIH sur le lieu de travail à laquelle participeraient les employeurs, les syndicats et le gouvernement ;
  • La mise en place d’activités de plaidoyer pour sensibiliser les partenaires sociaux ;
  • L’adaptation du cadre législatif pour assurer la mise en œuvre de bons programmes VIH sur le lieu de travail ;
  • L’accroissement des recherches sur les groupes les plus à risque ;
  • La mobilisation de financements nationaux et internationaux pour mettre en œuvre le plan stratégique de lutte contre le sida.

Le gouvernement marocain, par le biais du ministère de l’Emploi, a réaffirmé son engagement et sa volonté de travailler avec ses partenaires pour mettre efficacement en œuvre un plan national de riposte au VIH et aux IST sur le lieu de travail.

D’après le Dr Kamal Alami, Coordonnateur de l’ONUSIDA au Maroc, « La lutte contre le sida sur le lieu de travail représente un moyen d’action décisif sur la voie de la réalisation de l’accès universel. Nous devons porter une attention particulière aux travailleurs les plus à risque en matière d’infection à VIH et au secteur informel. »

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Union russe des personnes vivant avec le VIH

09 juillet 2009

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 L’enregistrement officiel de l’Union russe des personnes vivant avec le VIH représente une avancée capitale dans la riposte nationale au sida en Fédération de Russie. L’Union russe a été officiellement enregistrée en mai 2009 et a tenu sa première conférence en juin 2009 sous le thème « Union russe des personnes vivant avec le VIH : de vraies questions de développement ».

L’organisation a parcouru un long chemin depuis la première réunion de 1998, lorsque quelques personnes vivant avec le VIH et des représentants de diverses organisations publiques se sont rassemblées et ont compris la nécessité d’unir leurs efforts pour mieux travailler en faveur de la riposte au sida. Il n’a pas été facile d’élaborer la mission et de se mettre d’accord sur les principes d’un travail conjoint et une structure organisationnelle. Des discussions, des débats, des disputes et des réconciliations se déroulaient parallèlement au réel travail quotidien dans différentes ONG qui œuvraient à la riposte au sida.

Aujourd’hui, l’organisation réunit des personnes issues de 50 régions de la Russie. Elle est fondée sur un principe de districts, qui assure la démocratie et la représentation dans le cadre du réseau et la consolidation des efforts des participants.

« Notre mission organisationnelle est la suivante : nous, personnes vivant avec le VIH, unissons notre potentiel et nos efforts pour améliorer la qualité de vie de chaque individu affecté par le VIH en Russie, » déclare Vladimir Mayanovsky, président du Conseil de coordination de l’Union russe des personnes vivant avec le VIH. « Notre organisation offre une excellente occasion d’améliorer la participation des personnes vivant avec le VIH à la riposte nationale au sida et de contribuer à la lutte contre le VIH aux niveaux fédéral et régional. Nous sommes qualifiés et munis des diverses connaissances et compétences nous permettant de devenir de vrais leaders dans la riposte de la société civile au VIH. »

Les membres de l’Union russe des personnes vivant avec le VIH s’emploient à fournir des programmes de prévention, des groupes d’entraide, des soins palliatifs, à organiser des manifestations spéciales de plaidoyer et à travailler avec les groupes de la population les plus exposés au risque d’infection. Les membres sont répartis en sous-comités axés sur différents domaines thématiques. Ces sous-comités offrent des services de consultation à des milliers de personnes vivant avec le VIH en Russie.

Les membres de l’Union préconisent également d’aborder des problèmes urgents tels que le manque de confidentialité pour les enfants vivant avec le VIH dans le cadre des soins prodigués à l’école primaire ou dans des institutions médicales, ou la loi qui ne permet pas aux personnes vivant avec le VIH d’adopter des enfants. Les membres de l’Union russe des personnes vivant avec le VIH coopèrent avec le système pénitentiaire et apportent un soutien social aux détenus après leur libération.

Les antennes locales de l’Union ont également lancé de nouveaux projets dans leurs domaines. Par exemple, une antenne au Daghestan a introduit un cours spécial d’éducation sur la prévention du VIH à l’Université sociale du Daghestan, qui est mis en œuvre par un des membres de l’Union. L’antenne de Volgograd a ouvert une ligne téléphonique d’urgence qui donne des informations de qualité sur des questions liées au sida. L’antenne de la région fédérale de Khanty-Mansiysk, qui est une des régions de Russie les plus touchées par le VIH, fournit une assistance en matière d’accès au traitement antirétroviral aux personnes qui en ont besoin. En Sibérie, un autre membre de l’Union a lancé le test VIH dans des zones reculées et invité des professionnels médicaux des Centres régionaux de lutte contre le sida à s’y rendre.

Le Dr Larisa Dementyeva, une représentante du Département sur le VIH/sida du Service fédéral de surveillance en matière de protection des droits des consommateurs et du bien-être de l’individu, a salué la conférence russe des personnes vivant avec le VIH.

« Les membres de l’Union russe des personnes vivant avec le VIH sont des jeunes gens bien informés et enthousiastes, » a déclaré le Dr Dementyeva. « Nous considérons l’Union comme notre partenaire pour répondre aux besoins des personnes vivant avec le VIH. L’Union joue un rôle significatif dans la sensibilisation relative à la prévention du VIH, la réduction de la stigmatisation et la promotion de la tolérance. »

Plus de 200 participants venus de 54 régions de la Russie ont discuté du développement stratégique de l’Union russe des personnes vivant avec le VIH pour les deux années à venir et adopté une résolution.

« L’Union russe des personnes vivant avec le VIH possède fort leadership, une structure transparente, des partenaires au gouvernement et au sein de la société civile. L’organisation a un énorme potentiel. Nous la considérons comme l’un de nos principaux partenaires de la société civile pour le renforcement des ripostes au VIH au niveau national, » a déclaré le Dr Marina Semenchenko, Chef d’Equipe de l’ONUSIDA en Russie.

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Michelle Obama se rend sur des lieux d’exécution de projets du PNUD à Moscou

08 juillet 2009

20090708_MObama_200 Michelle Obama en visite à l’école supérieure d’infirmières de la communauté religieuse de Saint Dimitri, à Moscou.
Photo : PNUD/Andrei Radkevich

Le 7 juillet, la première dame des États-Unis, Michelle Obama, a visité l’école supérieure d’infirmières de la communauté religieuse de Saint Dimitri, un établissement qui prodigue des soins aux personnes vivant avec le VIH à Moscou. Sur place, elle a insisté sur le fait qu’il convenait d’accorder une place plus importante à l’information et à l’éducation pour lutter contre la stigmatisation et mieux faire connaître les moyens de s’occuper des personnes vivant avec le VIH. Mme Obama, qui était auparavant membre de l’équipe dirigeante des hôpitaux universitaires de Chicago, a également fait part de son expérience dans le domaine des soins de santé et a souligné l’importance de ce type d’activités.

Fondé en 1992, l’établissement enseigne aux infirmières à prodiguer des soins aux personnes vivant avec le VIH, une formation qui s’inscrit dans un projet plus vaste du PNUD, financé par l’Agence des États-Unis pour le Développement international (USAID). L’objectif de l’école supérieure d’infirmières de la communauté religieuse de Saint Dimitri est de contribuer à réduire l’incidence du VIH et du sida en Fédération de Russie, ainsi que les effets de l’épidémie sur la population, en intégrant l’Église orthodoxe russe à la prévention de la propagation de l’épidémie, à la lutte contre la stigmatisation et la discrimination, et à la fourniture de soins et d’appui aux personnes vivant avec le VIH et touchées par le sida.

Sœur Olga, la coordonnatrice du projet, a mis l’accent sur le fait que les personnes nécessitant cette forme d’appui sont bien plus nombreuses, notamment chez les jeunes et les enfants. « Nos sœurs apportent leur aide à des familles dont certains membres sont séropositifs au VIH, ainsi qu’à des enfants séropositifs vivant à l’orphelinat », a-t-elle affirmé.

Le PNUD mène des activités visant à prévenir la propagation du VIH et à limiter les effets du sida. En tant que partenaire du développement et Coparrainant de l’ONUSIDA, qui lui accorde sa confiance, il contribue à faire en sorte que le VIH soit au centre des stratégies nationales de développement et de réduction de la pauvreté. Le PNUD aide également les pays à renforcer leurs capacités à mobiliser tous les niveaux du gouvernement et de la société civile, dans le but de produire une riposte efficace et coordonnée à l'épidémie. Il contribue enfin à protéger les droits des personnes vivant avec le VIH, des femmes et des populations vulnérables. Parce que le VIH est un problème qui touche toute la planète, le PNUD soutient ces efforts nationaux en transmettant des connaissances, en fournissant des ressources et en faisant part des meilleures pratiques du monde entier.

Pour plus d’informations, consultez le site hivrussia.ru (en russe) et le site Internet du PNUD-Russie (en anglais et russe).

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Le réseau postal international va diffuser des messages de prévention du VIH

07 juillet 2009

Une version de ce reportage a été rédigée par Faryal Mirza de l’Union postale universelle (UPU)

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Stopper la propagation du VIH d’ici à 2015 est l’un des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Pour participer à la réalisation de cet objectif, l’Union postale universelle (UPU) et l’ONUSIDA, avec l’Organisation internationale du travail (OIT) et le syndical mondial UNI, ont lancé une campagne mondiale de sensibilisation. Les bureaux de poste des pays participants afficheront des informations relatives à la prévention du VIH qui toucheront le grand public et les employés de ces bureaux.

This awareness-raising campaign is part of the UPU’s ongoing effort to promote sustainable development and social responsibility among postal operators.

Edouard Dayan, Directeur général de l’UPU

« Cette campagne de sensibilisation s’inscrit dans les efforts actuellement entrepris par l’UPU pour promouvoir le développement durable et la responsabilité sociale chez les opérateurs postaux », déclare Edouard Dayan, le Directeur général de l’UPU.

Portée mondiale

Dans de nombreuses régions du monde, les bureaux de poste jouent déjà un rôle social car ils favorisent la diffusion de messages de santé au sein de leur communauté. Au cœur de la campagne de sensibilisation se trouve le réseau physique des postes, sans nul autre pareil, qui compte 660 000 bureaux. Alison Phillips-Pearce, coordonnatrice de la campagne à l’ONUSIDA, est ravie de « [l’]énorme portée » de cette initiative conjointe. De plus, le réseau a une caractéristique particulière. « La poste est un endroit ouvert à tout le monde, des plus jeunes aux plus âgés, et elle ne fait pas de distinction entre les personnes », ajoute Alison Phillips-Pearce.

Claude Montellier, Directeur du programme du développement durable à l’UPU, pense que les bureaux de poste ont un champ d’action très vaste car ils fournissent déjà un accès universel aux informations. De plus, selon lui, cela a conduit l’UPU à examiner comment le réseau postal pourrait rendre service au public, au sens large.

« Encourager la responsabilité sociale se fait par l’élaboration de programmes de sensibilisation aux maladies à destination du personnel des bureaux de poste et du public », déclare Claude Montellier.

Pour cette campagne, l’ONUSIDA a créé des supports au plaidoyer audacieux, notamment des affiches, des cartes postales et des feuillets d’information par pays.

Processus consultatif

En ce qui concerne l’ONUSIDA, Alison Phillips-Pearce a expliqué le choix des supports de la campagne. « Ces supports sont le fruit d’un processus de consultation avec nos partenaires. » Ils ont été soumis à un public du monde entier, à des hommes et à des femmes afin de vérifier la clarté du message. Le résultat final est le slogan suivant : « La poste a votre santé à cœur. Protégez-vous. ».

« Un slogan adaptable était nécessaire pour être sûr que le message veuille dire quelque chose dans le pays dans lequel il est diffusé », a déclaré Alison Phillips-Pearce. Au Brésil, par exemple, un message plus direct était nécessaire ; par conséquent, le slogan lisible sur les supports sera le suivant : « La poste a votre santé à cœur. Protégez-vous. Mettez un préservatif. »

Première phase : Brésil, Burkina Faso, Cameroun, Chine, Estonie, Mali et Nigéria

Dans sa première phase, la campagne s’adressera aux usagers des bureaux de poste des sept pays suivants : Brésil, Burkina Faso, Cameroun, Chine, Estonie, Mali et Nigéria. Ils ont été choisis parce que la prévalence du VIH y est élevée et parce que cela permettait d’agir sur un vaste champ géographique. L’Estonie, par exemple, connaît le taux le plus élevé d’Europe d’infection à VIH. Pendant cette première phase, près de 24 000 bureaux de poste diffuseront et distribueront des supports d’information. D’autres pays membres de l’UPU rejoindront la campagne un peu plus tard dans l’année.

La deuxième phase de la campagne, en 2010, mettra l’accent sur les employés des bureaux de poste, avec l’aide de l’OIT et d’UNI. L’OIT préparera un guide à destination des responsables de ces bureaux pour qu’ils fournissent à leur personnel des informations relatives au VIH. Pour cette deuxième phase, UNI espère recevoir le soutien des syndicats des postes et des travailleurs.

Troisièmement, en 2011, l’UPU prévoit d’inviter ses Etats Membres à émettre un timbre commémorant la découverte du sida en 1981.

« Le sida touche les vies d’une grande partie de notre population »

En attendant, avec le lancement de cette campagne, la poste camerounaise espère que ses 220 succursales joueront un rôle dans le pays dans lequel près de cinq pour cent des adultes âgés entre 15 et 49 ans vivent avec le VIH.

C’est la première fois que Mireille Ndancha Njilla, opératrice postale, participe à une campagne sanitaire. Elle croit cependant qu’il faut sensibiliser sa communauté au virus car « le VIH et le sida touchent les vies d’une grande partie de notre population ».

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Décision historique de la Haute Cour de Delhi qui reconnaît que la criminalisation abusive est un obstacle à la santé, aux droits de l’homme et à la dignité

07 juillet 2009

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According to Justices Shah and Muralidhar, the Constitution of India recognizes, protects and celebrates diversity.

La Haute Cour de Delhi a déclaré que l’article 377 du Code pénal indien, qui criminalisait les actes sexuels entre adultes consentants dans la sphère privée, violait les droits à la vie privée, à la liberté, à la santé et à l’égalité consacrés dans la Constitution indienne. Même si cette décision a été surtout considérée comme une victoire pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles, il s’agit là d’une victoire pour tous, qu’elles que soient l’orientation et l’identité sexuelle de chacun. Ce jugement est remarquable et progressiste du fait qu’il traduit le rejet d’une conception hétéronormative et homogène de la sexualité. Pour le juge Shah et le juge Muralidhar, la Constitution indienne reconnaît, protège et célèbre la diversité.

Le juge Edwin Cameron de la Cour Constitutionnelle d’Afrique du Sud, s’exprimant lors d’une réunion sur les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à Katmandou, Népal, a déclaré : « L’admissibilité des gays et des lesbiennes est la mesure ultime montrant la capacité d’une société à considérer l’humanité dans son entièreté ainsi que son engagement pour l’égalité, la justice, la laïcité et la coexistence humaine. » Ce jugement a fait faire à la riposte de l’Inde au sida et au mouvement en faveur des droits de l’homme un bond de géant dans cette direction.

La Haute Cour de Delhi a rendu à des millions d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et de personnes transsexuelles en Inde leur dignité et leurs droits de l’homme. Les lois oppressives telles que l’article 377 poussent les gens dans la clandestinité, ce qui fait qu’il est beaucoup plus difficile de les atteindre au moyen des services de prévention, de traitement et de prise en charge du VIH.

M. Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA.

« La Haute Cour de Delhi a rendu à des millions d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et de personnes transsexuelles en Inde leur dignité et leurs droits de l’homme », a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, M. Michel Sidibé. « Les lois oppressives telles que l’article 377 poussent les gens dans la clandestinité, ce qui fait qu’il est beaucoup plus difficile de les atteindre au moyen des services de prévention, de traitement et de prise en charge du VIH. »

Le jugement du juge Shah et du juge Muralidhar se fonde sur des données et repose sur les droits de l’homme. Il s’appuie sur la jurisprudence indienne et du monde entier, les déclarations et engagements internationaux, les études scientifiques et les politiques de l’ONUSIDA.

Dans son affidavit devant les juges, l’Organisation indienne de lutte contre le sida (NACO), adoptant une position contraire à celle du ministère de l’Intérieur, a affirmé que l’article 377 entravait les efforts de prévention du VIH. La NACO a indiqué que seuls 6 % des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes avaient accès aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui en matière de VIH car la plupart d’entre eux n’étaient pas disposés à révéler leur comportement sexuel par peur d’extorsion, de harcèlement et de violence de la part de la justice et de la police. Il a été noté que l’article 377 encourageait les personnes à rester cachées, ce qui fait qu’il leur est plus difficile d’accéder aux services de base aussi bien sociaux, de santé, que liés au VIH.

D’après Jeffrey O’Malley, Directeur du groupe VIH au PNUD, « Une criminalisation abusive constitue un obstacle majeur à la réalisation de l’accès universel. Ce jugement historique souligne l’importance de l’amélioration de l’état des droits de l’homme pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles du monde entier. Nous espérons que d’autres pays suivront cette voie. La réalisation des droits de l’homme pour tous est non seulement fondamentale pour notre humanité commune, mais aussi impérative pour que la riposte au sida soit efficace et que les retombées en matière de santé et de développement soient plus larges. »

La réalisation des droits de l’homme pour tous est non seulement fondamentale pour notre humanité commune, mais aussi impérative pour que la riposte au sida soit efficace et que les retombées en matière de santé et de développement soient plus larges.

Jeffrey O’Malley, Directeur du groupe VIH au PNUD.

Selon le juge Shah et le juge Muralidhar, la criminalisation de l’homosexualité condamne à la perpétuité une partie importante de la société et l’oblige à vivre dans l’ombre du harcèlement, de l’exploitation, de l’humiliation, de traitements cruels et dégradants aux mains de la machine chargée de l’application des lois. Les juges ont cité l’article 12 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, selon lequel « Nul ne sera l'objet d'immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes. »

Les juges ont conclu que la stigmatisation ou la criminalisation des homosexuels uniquement du fait de leur orientation sexuelle allaient à l’encontre de l’éthique de la Constitution. Le jugement énonce que la moralité ne peut pas justifier une restriction des droits de l’homme. Le juge Shah et le juge Muralidhar ont conclu que « s’il est vrai que le domaine de la protection des enfants et de toute personne ne pouvant donner un consentement valide ou le domaine des relations sexuelles non consentantes pourraient constituer “un intérêt national impérieux” sur lequel légiférer, les mesures assurant le respect des mœurs publiques ne constituent pas un “intérêt national impérieux” justifiant l’invasion dans la sphère privée d’adultes homosexuels ayant des rapports sexuels avec d’autres adultes consentants dans leur sphère privée sans intention de causer du mal à autrui. » Les juges ont cité une sommité indienne, le juge Krishna Iyer : « ... L’obligation d’humanisme constitutionnel et la supposition de la bonne foi dans la vie et la liberté ne peuvent pas être inopérantes ou fragmentaires au point qu’une majorité législative de passage en colère contre une minorité puisse, par trois brèves lectures d’un projet de loi et avec le quorum nécessaire, interdire toute modalité excessive et donc rendre stérile le mandat grandiose. »

Dans leur conclusion, les juges se sont appuyés sur l’un des principes fondamentaux de la Constitution indienne, à savoir l’universalité. « S’il y a bien une doctrine constitutionnelle sous-tendant la Constitution indienne, c’est celle de l’“universalité”. La Cour pense que la Constitution indienne reflète cette valeur profondément ancrée dans la société indienne et qui a été nourrie au fil des générations. L’universalité que la société indienne révèle généralement, littéralement dans chaque aspect de la vie, reconnaît manifestement un rôle à chacun dans la société. Les personnes que la majorité considère comme “déviantes” ou “différentes” ne sont pas exclues ou isolées pour cette raison. Lorsque la société peut faire preuve d’universalité et de compréhension, ces personnes peuvent se voir assurer une vie digne et libre de discrimination. » Pour le juge Shah et le juge Muralidhar, « le droit constitutionnel indien ne permet pas au droit pénal législatif d’être prisonnier des idées fausses sur qui sont les lesbiennes, les gays et les personnes bisexuelles et transsexuelles. On ne doit pas oublier que la discrimination est l’antithèse de l’égalité et que la reconnaissance de l’égalité promouvra la dignité de chacun. »

Dans la Déclaration politique sur le VIH/sida adoptée par les Etats membres des Nations Unies en 2006, les gouvernements se sont engagés à supprimer les obstacles juridiques et à adopter des lois visant à protéger les populations vulnérables. Les données montrent que les pays dotés de lois protégeant les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, les consommateurs de drogues injectables et les travailleurs du sexe fournissent un meilleur accès à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH. L’ONUSIDA et le PNUD, Coparrainant chef de file, en mettant l’accent sur l’élargissement et le renforcement des politiques et des programmes à destination des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des personnes transsexuelles, ainsi que des programmes relatifs au VIH, aideront les pays à supprimer les lois qui empêchent une riposte efficace au sida et à accroître l’accès à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH.

L’ONUSIDA prie instamment tous les gouvernements de garantir le plein respect des droits fondamentaux des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des lesbiennes et des personnes transsexuelles en abrogeant les lois interdisant les actes sexuels entre adultes consentants dans la sphère privée, en adoptant des lois protégeant ces groupes d’actes de violence et de discrimination, en contribuant à des campagnes de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la stigmatisation, et en veillant à ce que l’appui et les services sanitaires et sociaux soient disponibles et accessibles.

Décision historique de la Haute Cour de Delhi qui

Centro de prensa:

L’ONUSIDA salue la décision historique de la Haute Cour de Delhi d’abroger la loi qui pénalise les relations homosexuelles entre adultes (2 juillet 2009)

Voir la décision de la Haute Cour (pdf, 431 Kb) (en anglais)

Les ripostes au sida sont un échec chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les populations transsexuelles (15 mai 2009)

Déclaration de M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie, le 17 mai (15 mai 2009)

El ONUSIDA expresa su preocupación por la decisión de la Asamblea Nacional de Burundi de penalizar las relaciones entre personas del mismo sexo (27 abril 2009)

L'ONUSIDA accueille avec satisfaction la libération au Sénégal de neuf hommes emprisonnés en raison de leur orientation sexuelle (20 avril 2009))

L’ONUSIDA et une large coalition travaillent pour faire libérer neuf hommes ayant eu des rapports sexuels avec des hommes au Sénégal qui ont été déclarés coupables et emprisonnés (15 janvier 2009)

La criminalisation des comportements sexuels et de la transmission du VIH entrave les ripostes au sida (27 novembre 2008)


Multimédia:

icon-video.gifONUSIDA a adressé un message fort au public de la 23ème édition du TEDDY Award à Berlin


%Reportages:

Journée internationale contre l’homophobie (15 mai 2009)

L’épidémie cachée de VIH chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes en Europe orientale et en Asie centrale (26 janvier 2009)

La Chine se penche sur l’incidence du VIH parmi les HSH (16 janvier 2009)

L’homophobie fait obstacle à la prévention du VIH (13 janvier 2009)

ICASA 2008 : Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et VIH en Afrique (7 décembre 2008)


Publications:

Cadre d'action de l'ONUSIDA sur l'accès universel pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles (pdf, 274 Kb.) (en anglais)

Une action conjointe en vue de résultats : Cadre de résultats de l’ONUSIDA, 2009 – 2011

Feature Story

Crise économique mondiale et VIH

06 juillet 2009

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 Un rapport commun de la Banque mondiale et de l’ONUSIDA étudie l’impact potentiel de la crise financière mondiale sur les programmes de prévention et de traitement du VIH à travers le monde. Sur la base des données collectées en mars 2009 auprès de 71 pays, l’analyse cherche à savoir comment la crise pourrait affecter les près de 4 millions de personnes vivant avec le VIH sous traitement et les 7 millions de personnes ayant besoin d’un traitement mais ne pouvant avoir accès à celui-ci, et propose quelques interventions adaptées. Elle a également étudié les effets potentiels sur les activités de prévention. Le rapport laisse entendre que le bien-être de millions de personnes pourrait être remis en question.

La crise financière a débuté dans les économies les plus développées mais son impact s’est fait ressentir dans pratiquement tous les pays, ce qui a suscité des craintes de stagnation ou de diminution de l’aide des donateurs, de contraction des recettes budgétaires des pays en développement et de réduction des transferts de fonds des travailleurs. De nombreux foyers pourraient souffrir d’un accroissement de la mortalité et de la morbidité si les engagements pris par la communauté internationale pour soutenir et développer l’accès au traitement antirétroviral ne sont pas respectés et/ou si les dépenses publiques allouées à la riposte au sida sont réduites.

Le rapport indique que l’une des leçons importantes tirées des crises précédentes est que toute réduction des dépenses de base allouées au développement social a des effets préjudiciables à long terme. Réagir aux pressions budgétaires en réduisant les dépenses de lutte contre le VIH annihilera les progrès récemment enregistrés et nécessitera des initiatives compensatoires onéreuses sur le long terme.

Remise en question de l’accès au traitement

Aujourd’hui, près de 4 millions de personnes sont sous traitement antirétroviral dans les pays sondés. Un nombre encore plus important de personnes pourraient toutefois bénéficier de ce traitement s’il leur était proposé. Un traitement antirétroviral combiné – habituellement composé de trois médicaments pris quotidiennement – fait tomber les niveaux de VIH (la ‘charge virale’) dans le sang à des seuils indétectables et stoppe la progression des dégâts sur le système immunitaire du corps. En prenant ces médicaments conformément à la prescription, les personnes vivant avec le VIH peuvent rester en bonne santé, se sentir bien et être productives. Toutefois, s’il y a une interruption dans la prise des médicaments, pour des raisons de réduction des financements des programmes de traitement du sida par exemple, la réplication du VIH ne sera plus arrêtée et des maladies potentiellement mortelles pourront se développer, la résistance aux médicaments se renforcera et il y aura un risque accru de transmission du virus.

Le rapport décrit comment les personnes interrogées dans 11 % des pays sondés (qui abritent 427 000 personnes sous traitement) ont déclaré que la crise mondiale avait déjà affecté les programmes de traitement dans leur pays. Les personnes interrogées dans 31 % des pays (1,8 million de personnes sous traitement) ont indiqué qu’elles anticipaient des impacts sur le traitement cette année. Parallèlement, 30 % des pays ne savaient pas si les traitements allaient être affectés. On a découvert que les programmes étaient particulièrement vulnérables en Afrique subsaharienne, en Europe orientale et centrale, et dans les Caraïbes.

La vulnérabilité des programmes tient à différentes raisons, notamment la diminution des revenus des ménages (en Afrique, par exemple, les frais de santé à la charge des ménages représentent jusqu’à 60 % des dépenses de santé totales) et le caractère incertain de l’aide extérieure, mais le rapport souligne que les effets seraient identiques quelle que soit la raison à l’origine de la réduction des programmes : hausse de la mortalité et de la morbidité, augmentation des risques de transmission, hausse des coûts financiers sur le long terme et alourdissement de la charge pesant sur les systèmes de santé dans la mesure où un nombre croissant de malades envahissent les hôpitaux publics.

Prévention

Pour deux personnes placées sous antirétroviraux, cinq autres contractent une nouvelle infection. Il est donc essentiel de prévenir les nouvelles infections pour riposter contre l’épidémie. Toutefois, l’enquête a révélé que dans 34 pays (où 75 % des personnes séropositives vivent), les programmes de prévention ciblant les populations les plus exposées au risque seront sans doute réduits. Il semble que les programmes axés sur ces populations soient menacés car ils sont ‘politiquement’ plus facile à réduire ; toutefois, les conséquences pourraient être graves : moins de prévention se traduit par davantage de nouvelles infections et des besoins ultérieurs de traitement plus importants, avec des implications majeures en termes de coûts.

Lutter contre la crise

Bien que les résultats de l’enquête soient inquiétants, le rapport recommande des interventions qui pourraient aider à lutter contre la crise. Les initiatives visant à mieux utiliser les financements existants en réorientant les ressources des programmes à faible impact vers des programmes à fort impact et en comblant les insuffisances de financement les plus urgentes sont soulignées comme des mesures devant être prises. Le suivi des systèmes, y compris les interruptions de traitement, et l’importance de la planification dans un environnement incertain sont d’autres activités sur lesquelles il est nécessaire de se concentrer.

Feature Story

ECOSOC : un forum de haut niveau examine les progrès et problèmes de la santé publique mondiale

06 juillet 2009

20090706_ecosoc_260_200 ECOSOC events are organized in the Economic and Social Council Chamber.
Credit: ECOSOC

Le débat de haut niveau de la session annuelle du Conseil économique et social (ECOSOC) s’est ouvert ce matin à Genève avec des allocutions de Sylvie Lucas, Présidente du Conseil économique et social ; Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies et Hans-Rudolf Merz, Président de la Suisse.

L’Examen ministériel annuel 2009, qui a lieu durant ce segment de haut niveau de l’ECOSOC sera axé sur le thème « Mise en œuvre des objectifs et engagements adoptés au niveau international en matière de santé publique mondiale »

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a participé cet après-midi à une session sur « Les partenariats en matière de santé – enseignements tirés des initiatives multipartites ».

People affected by HIV have always been at the heart of the response.

Michel Sidibé, UNAIDS Executive Director

M. Sidibé a parlé du rôle important joué par les partenariats dans les succès remportés face au sida et de l’importance de la collaboration avec la société civile, les organisations confessionnelles et le secteur privé, rappelant que « les partenariats sont l’élément vital de la riposte au sida. »

« Les personnes frappées par le VIH ont toujours été au cœur de cette riposte, » a déclaré M. Sidibé. Il a également lancé un appel en faveur d’un élargissement de la vision, d’un « mouvement sida + OMD », en vue de résoudre les problèmes de la santé et du développement à l’échelle mondiale.

Michel Kazatchkine, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme participait également à cette session.

Mardi, M. Sidibé participera à une réunion satellite sur la consommation de drogues injectables ainsi qu’à une rencontre ministérielle concernant les vaccins contre le sida.

Le segment de haut niveau constitue, pour les Ministres, les chefs de secrétariat des institutions internationales et les fonctionnaires de haut rang ainsi que pour les représentants de la société civile et du secteur privé, une tribune permettant de débattre des grandes questions à l’ordre du jour international dans le domaine du développement économique, social et environnemental. 

Il est l’occasion

  • D’évaluer le niveau d’avancement de l’ordre du jour des Nations Unies en matière de développement ;
  • D’examiner les principaux obstacles à la réalisation des objectifs et engagements dans le domaine de la santé publique mondiale ;
  • D’envisager des recommandations et propositions d’action, dont de nouvelles initiatives.

Le Conseil économique et social

L’ECOSOC a été créé en 1945 et il est, aux termes de la Charte des Nations Unies, l’organe principal de coordination des activités économiques, sociales et apparentées des 14 institutions spécialisées de l’ONU, des commissions techniques et des cinq commissions régionales. Il reçoit par ailleurs des rapports de 11 fonds et programmes des Nations Unies. Il sert d’instance principale pour l’examen des questions économiques et sociales internationales et pour l’élaboration de recommandations pratiques sur ces questions à l’intention des Etats Membres et du système des Nations Unies dans son ensemble.

La réunion se poursuit jusqu’au 9 juillet au Palais des Nations, à Genève, Suisse.

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