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Le club « Far Away from Home »

05 janvier 2009

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Le développement et la croissance économiques rapides du Viet Nam au cours de la dernière décennie ont entraîné des niveaux accrus de mobilité, tant à l’intérieur du pays qu’au-delà de ses frontières.

Le développement et la croissance économiques rapides du Viet Nam au cours de la dernière décennie ont entraîné des niveaux accrus de mobilité, tant à l’intérieur du pays qu’au-delà de ses frontières. D’importants projets d’infrastructures et de développement, conjugués à la croissance industrielle, ont encouragé des jeunes et des travailleurs de tout le pays à se déplacer vers les grandes villes et les grandes provinces.

Toutefois, dans les zones où l’économie se développe rapidement et où les migrations internes s’accroissent, des facteurs tels que l’éloignement de la famille et de la communauté et des conditions de travail très difficiles contribuent à accroître la vulnérabilité des migrants et des populations mobiles au VIH et à d’autres infections sexuellement transmissibles, car ils adoptent des comportements risqués, comme les rapports sexuels sans protection et la consommation de drogues injectables.

En outre, comme les services de prévention du VIH et de soins de santé ne sont pas spécifiquement ciblés sur les migrants et les populations mobiles, ces groupes tendent à avoir un accès plus restreint à ces services. C’est particulièrement le cas des migrants et des personnes mobiles qui souvent ne sont pas déclarés comme résidents dans la région où ils travaillent.

La population migrante comprend les professionnelles du sexe, les travailleurs migrants sur les chantiers de construction, dans les zones industrielles et d’exportation ainsi que les ouvriers qui travaillent dans les ports fluviaux et les gares routières.

Depuis qu’elle a été désignée Zone industrielle et de transformation en 2002, la province de Ca Tho, dans le sud-ouest du pays, s’est distinguée comme pôle d’attraction pour les travailleurs migrants, car il s’agit de la plus grande ville du delta du Mékong. Le nombre des cas de VIH à Can Tho a également plus que décuplé, passant de 73 en 1997 à 733 en 2006.

En 2004, le Programme régional VIH/sida Canada-Asie du Sud-Est a lancé un projet avec le Département du travail, des invalides et des affaire sociales de Can Tho et le Syndicat de Can Tho, pour entreprendre des activités de prévention du VIH auprès des migrants tels que les travailleurs occasionnels, les chauffeurs routiers et les professionnel(le)s du sexe. Le projet a créé le Club « Far Away From Home », qui vise à offrir un cadre réconfortant et accueillant aux professionnel(le)s du sexe et autres travailleurs migrants de la ville de Can Tho.

On estime à 1100-1600 le nombre de professionnelles du sexe dans la province de Can Tho, dont 400-500 travaillent dans la rue ; les mêmes autorités estiment à 2200-2500 les personnes qui s’injectent des drogues.

Education par les pairs

Le Club permet aux membres des populations mobiles et autres migrants de s’assumer en leur offrant une formation aux compétences psychosociales avec l’accent sur le VIH et les autres infections sexuellement transmissibles, sur le sida, l’expression orale, la sexospécificité et la sexualité, la stigmatisation et la discrimination.

Une équipe de base composée de 10 éducateurs pour les pairs (cinq professionnel(le)s du sexe et cinq travailleurs migrants) a apporté son soutien à plus de 60 membres du Club « Far Away From Home » ; ces derniers ont reçu des informations et des compétences visant à réduire leur risque d’exposition au VIH. Ces membres retournent au sein de leurs réseaux sociaux et partagent leurs connaissances avec leurs pairs, de manière officieuse.

L’une des principales réalisations du projet a été de garantir la confidentialité à tous ceux qui demandent de l’aide et un appui auprès du groupe. L’assurance d’une confidentialité et d’un anonymat complets a encouragé davantage de professionnel(le)s du sexe et de travailleurs migrants à accéder aux services de santé, grâce à l’orientation des membres du Club et des éducateurs pour les pairs. Des orientations ont été assurées en particulier vers une série de dispensaires fournissant des services confidentiels et accessibles à l’intention des populations mobiles, notamment des traitements contre les infections sexuellement transmissibles, le conseil et le test volontaires, et des bilans de santé généraux.

Le club touche chaque mois des centaines de migrants et de personnes mobiles grâce à l’engagement des membres du secteur privé dans des interventions sur les lieux de travail ou à ses activités de proximité dans les points chauds pour les professionnel(le)s du sexe direct(e)s et indirect(e)s.

Faire participer les migrants et les populations mobiles et leur donner les moyens de plaider en faveur de l’accès aux services liés au VIH pour leurs pairs ont été au cœur  de la réussite du programme. En outre, sa rigueur éthique, sa pertinence et son efficacité ont fait du projet un élément réussi des stratégies de prévention du VIH et un travail de référence visant les migrants et les populations mobiles.

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L'ONUSIDA en 2008 : Une année de progrès, de défis, de débats, et de changements

26 décembre 2008

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2008 a été une année de progrès, de défis, de débats et de changements. Dans ce bilan de fin d’année, l’ONUSIDA fournit un instantané des problèmes, des événements et des initiatives clés qui ont façonné la riposte mondiale au sida au cours des 12 derniers mois.

Progrès
Les investissements dans le sida donnent des résultats

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Plusieurs étapes ont été franchies en 2008 : l’objectif d’avoir au moins 3 millions de personnes sous traitement antirétroviral a été atteint ; à la fin de 2008, environ 4 millions de personnes étaient sous traitement.

Il y a eu moins de nouvelles infections à VIH en 2008 qu’en 2005, et le nombre de personnes qui sont mortes à cause du sida a diminué.


Leadership accru pour la riposte mondiale au sida

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L’engagement du leadership pour le VIH s’est maintenu à des niveaux élevés tout au long de 2008. Lors de la Réunion de haut niveau sur le sida et les objectifs du Millénaire pour le développement, les pays ont réaffirmé leurs engagements en faveur de la réalisation des cibles mondiales sur le sida.

Une nouvelle initiative de l’ancien Président du Botswana, M. Festus Mogae, a invité les dirigeants africains à s’unir pour des activités de prévention du VIH. Deux commissions indépendantes sur le sida, l’une en Afrique et l’autre en Asie, ont passé en revue la situation de l’épidémie de sida sur les deux continents et ont appelé les dirigeants à accélérer les efforts de prévention et de traitement du VIH.

Près de US $10 milliards étaient disponibles pour la riposte au sida dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Les dépenses domestiques sur le sida ont augmenté de 25% à 54%, et les pays de l’Afrique subsaharienne ont dépensé six fois plus en provenance de leurs propres ressources. Les Etats-Unis d’Amérique ont engagé US $48 milliards supplémentaires sur cinq ans à partir de 2009 pour le sida, la tuberculose et le paludisme.


Défis
Les efforts de prévention et de traitement du VIH sont à la traîne

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D’importants défis subsistent dans le cadre de la riposte au sida : pour deux personnes placées sous traitement, cinq autres sont nouvellement infectées. Le nombre total des personnes vivant avec le VIH s’est accru pour atteindre 33 millions. Près de 6 millions de personnes ont aujourd’hui besoin de traitement. L’accès au traitement pédiatrique est à la traîne, et les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, les personnes qui s’injectent des drogues et les professionnel(le)s du sexe sont souvent ignorés par les programmes de prévention et de traitement du VIH.


Les crises mondiale ont des répercussions sur la riposte au sida

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Les systèmes de santé sont dépassés – tout comme d’autres secteurs, par exemple l’éducation et l’emploi. La hausse du prix des aliments, ainsi que les pénuries alimentaires, ont placé un fardeau supplémentaire sur la capacité des familles à faire face à leurs besoins. En outre, la crise financière mondiale a créé des incertitudes au sujet de l’impact qu’elle risque d’avoir sur la riposte au sida.


Les droits humains des personnes vivant avec le VIH et des personnes marginalisées sont souvent violés

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De nombreux pays sont en train de réviser leurs lois ou d’en adopter de nouvelles, dont plusieurs visent à protéger les personnes vivant avec le VIH contre la discrimination. Mais dans nombre de pays, on observe une tendance préoccupante à la criminalisation de la transmission du VIH ainsi que des comportements sexuels.


Débats
Le sida est-il terminé?

Le Rapport sur l’épidémie mondiale de sida 2008 de l’ONUSIDA a montré clairement que le sida n’est terminé dans aucune partie du monde, même si le nombre des nouvelles infections à VIH a chuté dans plusieurs pays. Le rapport a mis en garde que le sida restait une cause principale de décès en Afrique. Il soulignait également que l’incidence du VIH est en hausse dans les pays qui connaissent des épidémies plus anciennes tels que les Etats-Unis d’Amérique, l’Australie, l’Allemagne, et le Royaume-Uni. Les dirigeants mondiaux, lors de divers forums internationaux, à commencer par la Réunion de haut niveau sur le sida et la Conférence sur le sida de Mexico jusqu’à l’ICASA de Dakar, ont réfuté avec véhémence la notion que ‘le sida est terminé’.


Le sida affaiblit-il les systèmes de santé ?

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La faiblesse des systèmes de santé a entravé les progrès dans l’accélération de l’accès aux services de traitement du VIH dans de nombreux pays. Parallèlement, le sida a également exercé une pression sur des systèmes de santé déjà faibles dans un grand nombre de pays.

S’exprimant lors de la Conférence internationale sur le sida à Mexico, le Directeur général de l’OMS, le Dr Margaret Chan, a déclaré « Nous ne devrions pas accuser les programmes spécifiques aux maladies d’avoir affaibli les systèmes de santé. La vérité est que pendant des décennies, les gouvernements ont sous-investi dans les infrastructures sanitaires. » Le Dr Chan a ajouté que « d’autres progrès durables dépendent absolument de l’amélioration de la capacité des services. A ce stade, nous avons une opportunité historique d’aligner l’agenda de la riposte au sida sur l’agenda du renforcement des services de santé. »

Au cours d’un entretien, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, le Dr Peter Piot, a déclaré « Il n’y a absolument aucune preuve que le sida ébranle les services de santé. Au contraire, il a certainement renforcé certains services. Les gouvernements déterminés feront en sorte que le financement spécifique à la maladie soit utilisé pour renforcer les capacités locales. »


Y a-t-il une solution miracle pour la prévention du VIH ?

Les stratégies et programmes de prévention du VIH ont été au centre de nombreux débats. Divers experts ont approché la prévention sous des angles différents : le rôle des partenaires sexuels multiples et des relations simultanées, le traitement contre le VIH en tant que mesure de prévention, la circoncision masculine, le rôle des préservatifs, et le report du début de l’activité sexuelle ont fait l’objet de débats.

L’ONUSIDA a soutenu que le mot « seulement » ne s’applique pas au sida – que ce soit pour le traitement seulement, la prévention du VIH seulement, les préservatifs seulement, l’abstinence seulement ou la circoncision masculine seulement. En réalité, ils sont tous nécessaires – une approche réellement exhaustive. Pour l’ONUSIDA, les trois piliers d’une riposte complète et efficace au sida, alors que nous nous approchons de l’accès universel, sont la prévention, le traitement, les soins et l’appui en matière de VIH.

L’ONUSIDA préconise que les pays mettent en œuvre des programmes de prévention du VIH qui seront vraiment efficaces pour réduire les nouvelles infections à VIH. Cela demande une combinaison stratégique d’interventions qui s’adressent aux populations exposées au risque d’infection ou vulnérables à la transmission du VIH et qui utilisent des méthodes de changement comportementales et sociales qui sont appropriées et fondées sur les dernières données probantes.


Changements à l’ONUSIDA
Le mandat du Dr Peter Piot en tant que Directeur exécutif de l’ONUSIDA se termine à la fin 2008.

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A la fin 2008, le Dr Peter Piot, le Directeur exécutif fondateur de l’ONUSIDA, quittera ses fonctions après avoir dirigé l’organisation depuis sa création. En 2009, il rejoindra l’Imperial College de Londres comme premier directeur de son nouvel Institut pour la santé mondiale.


M. Michel Sidibé est nommé nouveau Directeur exécutif de l’ONUSIDA.

Michel Sidibé, l’actuel Directeur exécutif adjoint des programmes pour l’ONUSIDA, a été nommé nouveau Directeur exécutif de l’ONUSIDA lors de la Journée mondiale sida. Il entre en fonctions en janvier 2009.


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Soutenir les jeunes élèves vivant avec le VIH en Namibie et en Tanzanie

23 décembre 2008

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‘Soutenir les besoins éducatifs des élèves séropositifs au VIH : leçons tirées de l’expérience de la Namibie et de la Tanzanie’
Photo: UNESCO

Selon un nouveau rapport de l’UNESCO, les secteurs de l’éducation ne répondent pas aux besoins d’apprentissage des enfants séropositifs au VIH en Namibie et en Tanzanie, leurs ripostes au sida étant décrites comme inappropriées à de nombreux égards.

L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) indique que les écoles et le secteur de l’éducation ont la possibilité et la responsabilité de soutenir les enfants séropositifs au VIH dans leurs apprentissages et leur développement social. Afin d’améliorer les capacités du secteur de l’éducation, elle a commandé ce premier rapport spécifiquement axé sur les besoins éducatifs des élèves séropositifs au VIH.

Le rapport intitulé ‘Soutenir les besoins éducatifs des élèves séropositifs au VIH : leçons tirées de l’expérience de la Namibie et de la Tanzanie’ recense les obstacles auxquels sont confrontés les établissements d’éducation qui souhaitent répondre aux besoins des enfants et des jeunes vivant avec le VIH, et propose des recommandations et des directives sur la meilleure manière de les aider.

L’une des observations les plus frappantes de l’étude est l’omniprésence de la stigmatisation et de la discrimination. Chaque enfant séropositif interrogé en Namibie et en Tanzanie a décrit de quelle manière il subissait de manière personnelle et permanente les conséquences négatives de la révélation de son statut sérologique VIH. Chacun a senti qu’il était plus sûr de garder le silence sur cette question. La stigmatisation a été décrite comme « plus mortelle » que la maladie elle-même.

Des études ont révélé que les informations sur le VIH communiquées dans les écoles étaient souvent « dépersonnalisées et loin des besoins des individus infectés et affectés par la maladie ». On note, parallèlement à ce sens du déni et au silence qui entoure le VIH, un manque de communication efficace concernant la santé sexuelle et reproductive. Dans de nombreuses écoles, on a découvert que cette question était traitée avec « désinvolture ».

L’étude a révélé que l’environnement scolaire recèle le potentiel pour offrir un appui important pour la prise en charge sociale et le développement de l’enfant. Les familles d’enfants séropositifs au VIH peuvent elles-mêmes être affectées par le virus et cela signifie que l’appui des enseignants et des pairs est susceptible de fournir un complément précieux pour l’enfant. Dans la mesure où de nombreux enfants séropositifs vivent dans des internats plutôt que dans le milieu familial, l’école devient un auxiliaire important à la prise en charge institutionnelle.

Le rapport fait valoir que le manque de données et l’absence d’études masquent l’ampleur des lacunes au niveau de l’appui aux élèves séropositifs. Parallèlement, des éléments concrets concernant la réduction des frais scolaires et l’élargissement des programmes d’alimentation pour les enfants rendus orphelins ou vulnérables par le VIH et les enfants vivant avec le virus donnent à penser que « les choses s’améliorent ».

Le rapport de l’UNESCO recommande que l’on dispense une éducation accessible et de qualité de manière intensifiée et équitable pour tous les enfants. Une telle éducation est considérée comme une action aussi importante que les interventions ciblant spécifiquement les enfants vivant avec le VIH.

Soutenir les jeunes élèves vivant avec le VIH en

Coparrainants:

UNESCO


Publications:

Soutenir les besoins éducatifs des élèves séropositifs au VIH : leçons tirées de l’expérience de la Namibie et de la Tanzanie
Actuellement disponible en anglais, le rapport sera bientôt publié en français et en portugais. Un nombre limité d’exemplaires du rapport peuvent être obtenus gratuitement en adressant un courriel à aids@unesco.org et en précisant le nombre d’exemplaires souhaités et la langue choisie.

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La région Caraïbes doit cibler davantage sa prévention pour que sa riposte au VIH soit plus efficace

22 décembre 2008

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Le Dr Karen Sealey, Directrice de l’Equipe d’appui aux régions pour les Caraïbes de l’ONUSIDA, lors du lancement du rapport 'Keeping score II' à Port of Spain.
Photo: UNAIDS

Les personnes les plus exposées au risque d’infection à VIH dans les Caraïbes ne sont généralement pas incluses au centre des stratégies de prévention du virus. C’est l’une des conclusions du rapport ‘Keeping Score II’ récemment publié par l’Equipe d’appui aux régions pour les Caraïbes à Trinidad et Tobago.

Le rapport ‘Keeping Score II’ est une analyse consolidée des rapports d’activité des pays caribéens présentés par les gouvernements pour la réunion de haut niveau sur le sida de l’Assemblée générale des Nations Unies 2008.

Cependant, près de 80 % des comptes-rendus d’actualisation des pays ne contiennent pas d’informations sur la couverture des programmes de prévention ciblant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe et les consommateurs de drogues injectables. Ces lacunes indiquent, semble-t-il, que bon nombre des décisionnaires nationaux et des personnes chargées de la mise en œuvre des ripostes nationales ne connaissent pas bien le rôle de ces groupes de population les plus exposés au risque d’infection dans leur épidémie et la nécessité d’avoir des programmes de prévention spécifiquement axés sur eux.

Commentant la récente publication du rapport à Port of Spain, le Dr Karen Sealey, Directrice de l’Equipe d’appui aux régions pour les Caraïbes de l’ONUSIDA, a déclaré qu’il était nécessaire d’engager des efforts plus soutenus pour s’assurer que les programmes de prévention du VIH atteignaient les personnes les plus exposées au risque d’infection.

Le Dr Amery Browne, Ministre du Développement social de Trinidad et Tobago, a aussi insisté sur la nécessité, pour les programmes de prévention, d’atteindre des taux de réussite plus élevés lorsqu’il a évoqué la publication du rapport. Indiquant que 20 000 personnes avaient été nouvellement infectées par le VIH dans la région l’an dernier, le Dr Browne a déclaré « Cette statistique épouvantable devrait nous inciter à faire plus que simplement réfléchir à la question. Elle devrait nous encourager à chercher de nouvelles méthodes novatrices pour que les messages de prévention atteignent les publics clés. Nous devons être audacieux ».

Parallèlement à un examen des obstacles, le rapport ‘Keeping Score II’ met aussi en lumière les réalisations de la riposte des Caraïbes au sida. Il y a eu des succès remarquables au niveau du traitement du VIH dont la couverture a été considérablement élargie. A la fin 2007, 30 000 personnes recevaient un traitement antirétroviral, c’est-à-dire 50 % de plus que douze mois plus tôt. La couverture du traitement reste néanmoins inférieure à 45 % dans la région.

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Le rapport ‘Keeping Score II’ est une analyse consolidée des rapports d’activité des pays caribéens présentés par les gouvernements pour la réunion de haut niveau sur le sida de l’Assemblée générale des Nations Unies 2008.

Dans les domaines de la prévention de la transmission mère-enfant du VIH et de la sécurité transfusionnelle, des progrès ont été enregistrés dans différents pays. En outre, on a noté un renforcement de l’engagement politique de haut niveau, un accroissement des ressources allouées aux ripostes nationales et un élargissement/un approfondissement de l’approche multisectorielle.

Mme Angela Lee Loy, présidente du Comité national de coordination de la lutte contre le sida de Trinidad et Tobago, a déclaré espérer que le rapport ‘Keeping Score II’ serait largement utilisé pour aider la région Caraïbes à structurer et intensifier sa riposte au VIH. « Je pense que c’est une initiative essentielle qui permettra au Comité national de coordination de la lutte contre le sida d’améliorer sa planification stratégique » a-t-elle indiqué.

La région Caraïbes est la deuxième région la plus durement touchée après l’Afrique subsaharienne, avec un taux de prévalence du VIH chez les adultes de 1,1 % et où le sida demeure l’une des principales causes de décès chez les caribéens âgés de 25 à 44 ans. L’épidémie s’est stabilisée dans plusieurs pays – à un niveau généralement élevé toutefois. A la fin 2007, on estimait à 230 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH dans la région.

La région Caraïbes doit cibler davantage sa préve

Reportages:

Importants progrès à déclarer : UNGASS 2008 (12 mars 2008)


Publications:

Keeping Score II (pdf, 2.82 Mb) (en anglais)

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L’amour à l’époque du VIH

19 décembre 2008

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« Il est possible d’aimer une personne séropositive. C’est comme aimer n’importe qui » déclare Christina Rodriguez dans l’un des cinq épisodes d’une nouvelle série de documentaires sur la vie sexuelle et reproductive des jeunes qui vivent avec le VIH. Photo: aids2031

« Il est possible d’aimer une personne séropositive. C’est comme aimer n’importe qui » déclare Christina Rodriguez dans l’un des cinq épisodes d’une nouvelle série de documentaires sur la vie sexuelle et reproductive des jeunes qui vivent avec le VIH.

Agée de 16 ans, Christina a été diagnostiquée séropositive au VIH lorsqu’elle avait 3 ans, au moment où ses parents ont eux-mêmes découvert qu’ils étaient séropositifs. Aujourd’hui, elle parle ouvertement de la manière dont elle s’adapte à son traitement et de la manière dont elle et sa mère gèrent leur séropositivité. « Ca risque peut-être de rendre mes rencontres amoureuses plus difficiles, mais tant que je ne pense pas que la relation est sérieuse, je n’ai pas à dire quoi que ce soit ».

Christina raconte son histoire dans l’un des cinq épisodes qui étudient la manière dont les jeunes qui vivent avec le VIH abordent le passage à l’âge adulte, leur vie sexuelle et reproductive, leur carrière professionnelle et leur famille, et leurs attentes et espoirs dans l’avenir. Chaque épisode présente plusieurs jeunes séropositifs qui vivent dans des villes différentes : New York, Bombay, Londres, Saint-Pétersbourg et Le Cap.

Par le biais d’histoires intimes, la série de documentaires ‘L’amour à l’époque du VIH’ (titre original Love in a Time of HIV) a pour but d’aider à lutter contre le relâchement de la vigilance à l’égard du sida en montrant comment certains jeunes sont affectés par l’épidémie et en éduquant les téléspectateurs sur les besoins impérieux des jeunes – qu’ils soient séropositifs ou séronégatifs – en matière d’accès à des informations et des services de santé sexuelle et reproductive.

« On m’a juste donné un petit bout de papier avec le signe ‘plus’ dessus. Qu’est-ce que c’était ? Qu’est-ce que cela signifiait ? Je ne comprenais pas ce que le ‘plus’ voulait dire à ce moment là. Plus tard, en revanche, au dispensaire [de désintoxication], on m’a simplement interdit d’entrer en me disant que j’étais séropositive au VIH » a déclaré Masha, ancienne consommatrice de drogues injectables qui vit avec le virus.

Masha et son amie sont toutes les deux mariées à de jeunes hommes séronégatifs au VIH. A mesure que l’on raconte leur histoire, le téléspectateur découvre les sérieux dilemmes auxquels ces couples sérodiscordants sont confrontés. Les hommes, qui ont tous les deux 25 ans, sont tellement désireux d’être pères qu’ils ont des relations sexuelles non protégées avec leur épouse qui est séropositive pour essayer de concevoir un enfant sans tenir compte du risque d’être contaminé.

Les jeunes d’aujourd’hui ont grandi parallèlement au développement dans la pandémie de sida et leurs actions sont déterminantes pour l’évolution future du sida. Les jeunes sont aussi affectés de manière disproportionnée par l’épidémie – plus de 40 % des nouvelles infections à VIH recensées à travers le monde affectent les jeunes de moins de 25 ans. Il existe actuellement 10 millions de jeunes qui vivent avec le VIH et bon nombre d’entre eux n’ont pas accès au traitement, aux soins et à l’appui nécessaires pour être bien portants.

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Masha et son amie sont toutes les deux mariées à de jeunes hommes séronégatifs au VIH. Photo: aids2031

Malgré les statistiques criantes qui indiquent que les jeunes d’aujourd’hui sont les plus exposés au risque d’infection à VIH à travers le monde et la foule de difficultés que les jeunes rencontrent quotidiennement – depuis des taux de chômage qui explosent à la violence sexuelle et l’émergence rapide de situations de conflit – on sait très peu de choses sur les idées et les comportements des jeunes, en particulier en ce qui concerne leur santé sexuelle et reproductive. Les jeunes sont rarement consultés pour l’élaboration des politiques et des programmes de santé au niveau national et il existe un écart croissant entre ce que les universitaires/scientifiques et les décisionnaires considèrent comme la « réalité » des vies des jeunes et les expériences réelles que ces derniers connaissent alors qu’ils grandissent dans une économie que se mondialise rapidement.

Les points de vue et les perceptions des jeunes concernant les problèmes auxquels eux et leur pays sont confrontés au quotidien sont essentiels pour élaborer une riposte efficace contre le sida. Leurs idées et opinions doivent être intégrées dans la lutte contre le sida pour s’assurer que les programmes et les politiques prennent en compte les jeunes comme il convient.

La série de documentaires ‘L’amour à l’époque du VIH’ est actuellement diffusée sur BBC World, depuis novembre 2008. Elle fait aussi l’objet d’une diffusion et de débats en ligne. Découvrez plus d’informations sur le site Internet BBC World et visionnez la série sur le site Internet aids2031.

Quelques mots sur aids2031
aids2031 est un projet sur deux ans élaboré en 2007 par un consortium de partenaires – composé d’économistes, d’épidémiologistes, de spécialistes des sciences biomédicales, sociales et politiques – pour étudier ce que l’on a appris sur la lutte mondiale contre le sida et pour fournir des recommandations sur la manière de l’orienter vers une riposte pérenne à long terme. Ce projet ne porte pas sur ce qui devrait être fait en 2031 mais sur ce qui peut l’être différemment aujourd’hui pour changer le visage de la pandémie d’ici à 2031, 50 ans après la description des premiers cas de sida.

A la fin 2009, aids2031 publiera ses recommandations dans son rapport final intitulé An Agenda for the Future (Ordre du jour pour l’avenir). Pour étayer ce rapport, aids2031 a organisé neuf groupes de travail mondiaux qui sont chacun chargés de s’interroger sur la sagesse conventionnelle, de stimuler une nouvelle recherche et de déclencher des débats publics sur la situation actuelle et future de la riposte au sida. A cette fin, les différents groupes de travail ont fait participer près de 500 leaders, militants et experts au sein et en dehors des communautés concernées par le sida à des discussions dans le cadre de groupes de réflexion, de dialogues publics et d’un sommet des jeunes leaders.

L’amour à l’époque du VIH

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Le Guyana lance la coalition nationale ‘foi et VIH’

16 décembre 2008

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Faith leaders from the Hindu, Christian, Islamic, Rastafarian and Baha’i faiths gathered at the Guyana National "faith-and-hiv" Conference in Georgetown, Guyana, on 11 December 2008.
Credit: UNAIDS

Le 11 décembre 2008, le Secrétariat du Programme national de lutte contre le sida du Ministère de la Santé du Guyana a convoqué une conférence nationale sur ‘la foi et le VIH’, avec le soutien du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). La conférence visait à établir une coalition nationale des leaders confessionnels de toutes appartenances au Guyana afin d’aborder la stigmatisation et la discrimination liées au VIH.

Lors de l’ouverture de la ‘Conférence nationale foi et VIH du Guyana’, des leaders de la foi hindoue, chrétienne, islamique, rastafari et baha’i ont convenu de passer de l’engagement et de la rhétorique à l’action, en approuvant la ‘Déclaration foi et VIH du Guyana’.

Par cette déclaration, les leaders confessionnels reconnaissent la nécessité d’incorporer des informations appropriées sur le VIH dans leurs discours, rituels, éducation religieuse, et formation des futurs chefs religieux. Ils ont aussi accepté de respecter les droits des personnes vivant avec et affectées par le VIH, et d’assurer leur inclusion totale dans la vie religieuse, sociale, familiale et économique.

En outre, il se sont promis d’exhorter les femmes et leurs partenaires masculins à accéder aux soins de santé officiels, notamment au test VIH, étant donné que le VIH est une maladie traitable et que les parents séropositifs au VIH peuvent avoir des enfants exempts de VIH. Ils se sont également engagés à prendre en compte toutes les vulnérabilités auxquelles sont confrontés les enfants affectés par le VIH et vivant avec le virus, en particulier à faire en sorte que soit respecté leur droit d’accéder à l’éducation, au traitement, aux soins et à l’appui dans un milieu aimant.

Enfin, ils ont accepté d’utiliser leurs lieux de culte, leurs établissements d’enseignement et de santé, ainsi que leurs programmes à l’intention des femmes et des jeunes pour fournir la gamme complète des services de prévention, de traitement, de soins et d’appui dans le domaine du VIH.

Dans ses remarques d’introduction, le Ministre de la Santé, le Dr Leslie Ramsammy, a souligné l’importance, pour les organisations confessionnelles, de jouer un rôle plus actif dans la riposte au sida et attiré l’attention sur les résultats d’une enquête récente révélant que seules 50% de ces organisations soutenaient pleinement les personnes vivant avec le VIH.

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Participants at the Guyana National "faith-and-hiv" Conference, Georgetown, Guyana, 11 December 2008
Credits: UNAIDS
Les communautés religieuses, mosquées, temples, églises, hôpitaux et dispensaires se sont efforcés d’apporter leur soutien aux personnes vivant avec le VIH et affectées par le virus à travers le monde. Leur leadership a une influence considérable sur la vie de nombreux individus, et les leaders qui s’expriment de façon responsable au sujet du VIH peuvent avoir un impact puissant au niveau des communautés comme sur le plan international. Toutefois, la réponse de la communauté religieuse peut également être négative. Les personnes vivant avec le VIH ont été stigmatisées par certains chefs religieux et certaines communautés de foi. Des approches de la prévention du VIH, des méthodes et des attitudes à l’égard des personnes plus exposées au risque d’infection par le VIH – tels que les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe ou les consommateurs de drogues injectables – ont parfois entravé la riposte. Beaucoup reste à faire pour éradiquer la stigmatisation et la discrimination liées au VIH.

Malgré la bonne volonté et l’engagement manifestés afin de trouver des manières de travailler ensemble, il y a un écart entre les bonnes intentions et une action commune efficace. L’incompréhension de la manière dont les diverses communautés religieuses sont organisées ; le manque de tolérance et de respect pour les croyances de leurs adeptes ; et la question de savoir comment identifier des initiatives communes qui transcendent les religions organisées, peuvent constituer des obstacles.

La conférence a été utilisée pour orienter les discussions qui permettront au leadership religieux du Guyana d’aborder les questions de stigmatisation et de discrimination liées au VIH et sur la manière dont la ‘Coalition foi et VIH du Guyana’ peut apporter une contribution majeure, en partenariat avec le Secrétariat du Programme national de lutte contre le sida du Ministère de la Santé et ses partenaires, à la réalisation des cibles nationales sur la voie de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH pour tous les Guyaniens, quels qu’ils soient, et où qu’ils soient.

« La riposte au VIH, dans chaque pays, dépend en grande partie d’une large mobilisation de ses dirigeants, de ses institutions et de ses mouvements. Les chefs religieux et leurs communautés sont présents pratiquement partout dans le monde, et font un énorme travail à la fois de proximité et d’introspection. Ils sont d’importantes parties prenantes dans la riposte au VIH, car ils bénéficient d’un avantage stratégique pour ce qui est de l’appui, de la compréhension, et de l’acceptation des personnes vivant avec le VIH, et jouent un rôle majeur dans la prévention des nouvelles infections à VIH, » a déclaré le Dr Ruben del Prado, Coordonnateur de l’ONUSIDA au Guyana.

Le leadership religieux a une influence considérable sur les efforts menés pour mettre fin à la propagation du VIH et, comme le montre le Guyana, cet important leadership peut être renforcé en partenariat avec les pouvoirs publics, la société civile et la communauté internationale.

Le Guyana lance la coalition nationale ‘foi et VI

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Le Dr Peter Piot présente son dernier rapport en tant que Directeur exécutif à l’organe directeur de l’ONUSIDA

16 décembre 2008

20081216_PCB_PP_200_2.jpg Dr Peter Piot a présenté au CCP son dernier rapport en tant que Directeur exécutif.

Lors de la 23ème réunion du Conseil de Coordination du Programme (CCP) de l’ONUSIDA, le Dr Peter Piot a présenté son dernier rapport en tant que Directeur exécutif.

Dans ce qu’il a appelé son « chant du cygne », le Dr Piot a présenté un examen concis et cependant complet de son mandat à l’ONUSIDA, ainsi que de la riposte au sida vue par les yeux du premier directeur exécutif de l’ONUSIDA.

Le Dr Piot a évoqué à quel point les choses sont différentes aujourd’hui dans le monde  de ce qu’elles étaient lorsque l’ONUSIDA a été créé en 1996, alors que les contributions pour le sida dans les pays en développement n’atteignaient que 250 millions de dollars et que personne n’était sous traitement antirétroviral. Il a poursuivi en décrivant les réalisations de la riposte au sida et a terminé en portant un regard sur les problèmes futurs, notamment le leadership et le financement, la nécessité que les politiques soient informées par la science, l’absence de compromis en matière de droits de l’homme, l’engagement de la société civile, et le « faire travailler l’argent disponible » pour les personnes qui en ont le plus besoin.

Le Dr Piot a conclu son rapport en appelant l’organe directeur de l’ONUSIDA à donner au nouveau Directeur exécutif, M. Michel Sidibé, le même soutien que celui dont il a bénéficié.
Les délégations ont fait part de leur satisfaction. Les pays et délégations sont intervenues pour saluer le travail du Dr Piot, tout en rappelant les défis auxquels est confrontée la riposte au sida et en assurant M. Sidibé de leur appui dans les tâches qui l’attendent. 
M. Sidibé a remercié le conseil de son travail et le directeur exécutif actuel de ses contributions, et il a promis de poursuivre sans relâche les efforts pour inverser le cours de l’épidémie de sida.

Le Dr Piot a clôturé la session en notant que les médias parlent souvent de conflits liés au sida, mais ce qu’on ne voit pas assez, c’est l’étonnante coalition d’intérêts très divers. « Dans quelles autres circonstances verriez-vous tous ces groupes différents ? », a-t-il déclaré. Il a ensuite remercié le président du CCP, M. l’Ambassadeur Mark Dybul, de son leadership et conclu par ces paroles d’Arundhati Roy :
« Ne jamais simplifier ce qui est compliqué et compliquer ce qui est simple. Respecter la force, jamais le pouvoir. Et surtout, observer. Essayer de comprendre. Ne jamais détourner le regard. Et ne jamais, jamais oublier. » 

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Nouvelle enquête sur le site Internet de l'ONUSIDA

12 décembre 2008

L'ONUSIDA cherche à mieux comprendre son public et à savoir dans quelle mesure les utilisateurs de notre site Internet sont satisfaits des fonctions et des contenus disponibles. Les informations fournies nous aideront à évaluer les besoins supplémentaires et nous permettront de rendre le site encore plus utile à l’avenir.

Votre avis nous intéresse et nous vous serions très reconnaissants de nous aider en complétant l’enquête en ligne. Elle ne vous prendra que 5-7 minutes et vos réponses sont totalement confidentielles.

Cliquez ici pour participer à l'enquête

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Plaidoyer pour l’efficacité des essais de méthodes anti-VIH pour les femmes

11 décembre 2008

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Les femmes et les filles représentent la moitié des personnes vivant avec le VIH dans le monde.
Photo: ONUSIDA/P. Virot

Les femmes et les filles, qui représentent la moitié des personnes vivant avec le VIH, sont souvent sous-représentées dans les essais de méthodes biomédicales de prévention du VIH, en particulier dans ceux qui évaluent les nouveaux traitements ou stratégies médicamenteuses. Lorsqu’elles participent, elles sont en nombre trop insuffisant pour qu’on puisse en tirer des conclusions spécifiques. Malgré des différences biologiques entre hommes et femmes qui peuvent influencer le métabolisme des médicaments, les données de recherche ne sont pas ventilées, analysées et communiquées par sexe.

Il y a un an jour pour jour, une réunion prenait fin et marquait le début de l’initiative Femmes et essais de méthodes anti-VIH. Ce nouveau forum ouvrait un dialogue entre académiciens, scientifiques et preneurs de décisions sur les normes de recherche soutenant la relative invisibilité des femmes dans la conception, le déroulement et les rapports des essais cliniques. Cet événement était organisé par quatre partenaires, à savoir l’ONUSIDA, la Coalition mondiale sur les femmes et le sida, le Centre international de recherche sur les femmes (CIRF) et Tibotec.

Un an plus tard, on constate que cette initiative génère un certain intérêt au niveau mondial. « La plus grande réussite de l’année écoulée a été l’approche simultanée et sur plusieurs fronts de la question de la participation des femmes aux essais VIH », a déclaré Karen Manson de Tibotec, co-organisatrice de la première réunion.

« La réunion de Genève a catalysé de nombreuses actions et initiatives dont certaines étaient le fruit des groupes de travail créés pour la réunion et beaucoup d’autres le résultat indirect de la motivation de certains à faire avancer les choses partout où cela était possible. »

Un certain nombre de domaines stratégiques ont été identifiés pendant la consultation de 2007 puis formulés dans un plan d’action mis en œuvre autour des thèmes suivants : conception, mise en œuvre et suivi des résultats des essais.

Conception d’essais prenant compte la réalité féminine

Afin de dresser un tableau précis de la participation des femmes aux essais cliniques, l’une des activités menées au cours de ces douze derniers mois a consisté à évaluer les progrès réalisés depuis 2000 quant à la proportion des femmes associées à la phase finale des essais cliniques de méthodes anti-VIH. L’utilisation de la « carte de pointage » a permis de montrer que les essais financés par des fonds publics, tels ceux financés par l’Institut national de la santé aux Etats-Unis, associaient davantage de femmes que les essais financés par des fonds privés. L’engagement de l’Institut national de la santé à recourir à une représentation appropriée des femmes dans ses essais cliniques est conforme à la législation du pays relative à l’intégration des femmes et des minorités dans les essais financés par le gouvernement.

« Les avancées constatées aux Etats-Unis du fait de la Public Law revitalization act sont une vraie bonne nouvelle. Il nous reste cependant beaucoup à faire pour être en conformité avec ces normes en matière d’essais de traitement anti-VIH », a déclaré le Dr Sharon Walmsley, Professeur de médecine à l’Université de Toronto (Canada), qui a présenté les résultats de cet exercice à la Conférence internationale sur le sida (Mexique, août 2008).

Recrutement et maintien du nombre des participantes aux essais

Il peut s’avérer difficile de convaincre les femmes de participer à des essais cliniques. Lorsqu’elles le font, les recherches montrent qu’elles abandonnent rapidement, pour un certain nombre de raisons. Il est reconnu que la participation de groupes communautaires, y compris de groupes de femmes, à la conception d’essais et aux discussions relatives à la mise en œuvre peuvent améliorer leur participation sur toute la durée des essais. Parvenir à atteindre les lieux où les femmes peuvent se retrouver ou rendre les lieux où sont menés les essais plus accueillants pour les femmes, par exemple en offrant les services d’une garderie et des horaires souples, sont des façons d’attirer les participantes et de faire en sorte qu’elles participent à la totalité des essais.

Essais menés tout en répondant aux besoins des femmes

Les organisateurs d’essais ont des responsabilités éthiques envers les participants. La tenue d’essais cliniques peut en effet toucher la santé des sujets de recherche. Dans les essais cliniques de méthodes anti-VIH, il est obligatoire de fournir des services de santé spécifiques, tels que les mesures de prévention du VIH et l’accès à des traitements antirétroviraux lorsque cela est nécessaire. Pour les participantes, les services de santé offerts doivent aussi comprendre des services liés à la santé sexuelle et reproductive, y compris des frottis réguliers pour dépister le cancer du col de l’utérus et des dépistages réguliers d’infections sexuellement transmissibles.

« En définissant les services de santé sexuelle et reproductive qui seront fournis aux femmes lors des essais de méthodes anti-VIH, ceux qui parrainent ces essais ont la possibilité de bien faire et de faire du bien », déclare Anna Forbes, Directrice adjointe de la Campagne mondiale pour les microbicides.

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Les services de santé offerts doivent aussi comprendre des services liés à la santé sexuelle et reproductive
Photo: ONUSIDA/P. Virot
Mme Forbes, membre de l’initiative Femmes et essais de méthodes anti-VIH, travaille avec d’autres à l’élaboration d’orientations sur les éléments qui pourraient constituer un kit de santé sexuelle et reproductive normalisé pour les essais de méthodes anti-VIH. Elle a souligné l’importance de la fourniture de services acceptables en matière de contraception, de reproduction et de santé sexuelle – offerts sur place, lorsque cela est possible – afin de stimuler le recrutement des participants, de les faire rester pendant toute la durée des essais et de renforcer la solidité des essais en réduisant le plus possible le taux de grossesses non désirées.

« Utiliser les ressources mises en place pour l’essai en vue de construire un accès durable à ces soins après la période d’essai (par exemple en formant le personnel de santé publique local et en achetant du matériel qui peut être laissé sur place à l’usage de la communauté) contribue aussi au respect des responsabilités éthiques induites par les essais et à la réduction des disparités mondiales en matière d’accès aux soins de santé chaque fois que cela est possible, par le biais même des essais », affirme Mme Forbes.

Des essais prenant en compte la sexospécificité

L’initiative Femmes et essais de méthodes anti-VIH a donné lieu à des discussions sur le rôle des essais cliniques dans l’examen de facteurs sociaux tels que la sexospécificité, qui pourraient expliquer les différences des ripostes à une intervention en cours d’examen. Le centre international de recherche sur les femmes (CIRF) joue un rôle directeur dans la promotion d’une perspective sociale des essais.

Cet été, à la Conférence internationale sur le sida qui s’est déroulée au Mexique au cours de laquelle un certain nombre de réunions parallèles se sont tenues sur les « Femmes et [les] essais de méthodes anti-VIH », le CIRF a publié un document sur la difficulté de recruter des femmes pour des essais cliniques et de faire en sorte qu’elles participent à la totalité de l’essai.

Selon Geeta Rao Gupta, Présidente du CIRF et membre d’un groupe d’orientation pour l’initiative Femmes et essais de méthodes anti-VIH, « les essais cliniques offrent une opportunité unique de recueillir et de communiquer des données sociales et comportementales pouvant fournir un tableau plus complet de l’épidémie de VIH chez les hommes et chez les femmes.

Essais donnant des résultats montrant les différences entre hommes et femmes

Il existe un certain nombre de différences entre le fonctionnement du corps des hommes et celui des femmes. Par exemple, la masse corporelle, les cycles hormonaux et les taux de métabolisme sont différents. Cependant, quand les résultats d’essais sont publiés dans des revues scientifiques, ceux-ci n’apparaissent pas ventilés par sexe. Cela veut dire que nous demeurons aveugles en ce qui concerne les niveaux et les dosages de médicaments administrés chez les hommes et chez les femmes.

L’initiative Femmes et essais de méthodes anti-VIH vise à stimuler les personnes pour qu’elles aient un regard neuf sur les pratiques de recherche.

« Quand nous avons fait des exposés visant à éveiller les consciences et l’intérêt d’une large palette de partenaires, notamment les chercheurs, les groupes communautaires, les promoteurs nationaux de la recherche, les entreprises pharmaceutiques, les autorités internationales de réglementation et les rédacteurs en chef de revues médicales, nous avons noté qu’il existait un réel élément de surprise », note Catherine Hankins, Conseiller scientifique en chef à l’ONUSIDA et l’un des moteurs de cette initiative.

« Beaucoup nous ont dit qu’ils n’avaient jamais réfléchi à cette question auparavant et qu’ils n’imaginaient pas qu’on en sache si peu en matière de différences entre les réactions des hommes et celles des femmes aux médicaments, y compris aux médicaments anti-VIH. »

Pour lutter contre cela et mettre la pression sur les chercheurs pour qu’ils conçoivent des essais, sur les promoteurs pour qu’ils les financent, et sur les auteurs pour qu’ils en rendent compte, l’initiative Femmes et essais de méthodes anti-VIH propose une série de questions que les rédacteurs en chef de revues médicales et que les relecteurs devraient poser au moment d’évaluer les manuscrits d’essais. Il y a deux questions fondamentales :

  1. L’étude permet-elle de tirer des conclusions concernant les femmes ? En d’autres termes, le nombre de femmes ayant participé à cette étude est-il suffisant pour qu’une analyse statistique soit possible et pour que l’on puisse tirer des conclusions sur d’éventuelles différences entre hommes et femmes ?
  2. Les données ont-elles été recueillies, ventilées, analysées et communiquées par sexe ?

Le groupe CONSORT (Consolidated Standards of Reporting Trials), dont les lignes directrices sont une référence essentielle pour les auteurs cherchant des conseils sur la façon de rédiger les résultats de leurs essais avant publication, a récemment ajouté un lien sur son site Web vers la page Web de l’ONUSIDA sur les femmes et l'expérimentation d'interventions anti-VIH.

Prochaines étapes

Catherine Hankins considère que l’année écoulée a posé les fondations d’un plaidoyer continu par la mise en place d’un cadre d’action et l’élaboration de matériels de sensibilisation : rapport de réunion, brochure, carte de pointage, site Web.
« Nous avons créé un élan en matière de changement des normes de recherche pour que les femmes soient mieux représentées dans les essais cliniques de méthodes anti-VIH et que les communications de résultats sexospécifiques deviennent courantes », déclare-t-elle.
D’après Karen Manson, membre du comité directeur, l’une des prochaines étapes importantes pour l’initiative Femmes et essais de méthodes anti-VIH sera de montrer des résultats tangibles.

« Montrer que plus de femmes participent ou ont accès aux essais cliniques VIH sera essentiel pour rompre l’idée qu’il s’agit d’une barrière insurmontable. »

Catherine Hankins considère qu’une approche collaborative est la clé de voûte de la consolidation et de la réussite à long terme de cette initiative.
« Notre prochaine étape visera à poursuivre la construction d’un réseau de partenaires plaidant pour que les femmes et les adolescentes soient au centre des recherches cliniques sur le VIH. »
Par ce biais, un impact sur l’ensemble de l’épidémie est possible. En tant que Directrice de la Coalition mondiale sur les femmes et le sida, Kristan Schoultz affirme : « Si notre riposte au sida n’est pas efficace pour les femmes – et cela inclue notre riposte du point de vue des essais cliniques – elle ne va tout simplement pas être efficace du tout. »

Plaidoyer pour l’efficacité des essais de méthode

Partenaires:

Coalition mondiale sur les femmes et le sida (en anglais)

Centre international de recherche sur les femmes (en anglais)

Tibotec (en anglais)


Reportages:

Questions d’éthique concernant les essais cliniques VIH (3 décembre 2007)

Le rôle des femmes dans les essais VIH (5 décembre 2007)

Des experts font le point concernant les femmes et les essais cliniques VIH (7 décembre 2007)


Liens externes:

Science, collection spéciale en ligne : tribulations cliniques (octobre 2008)


Discours:

« Lacunes actuelles de l’intensification de l’accès aux diagnostics et aux traitements » : interlocutrice pour les Nations Unies, Dr Catherine Hankins, Conseillère scientifique à l’ONUSIDA Réunion du secrétaire général avec les entreprises pharmaceutiques travaillant sur le VIH, ONU, New York, 9 octobre 2008 (en anglais)


Contact:

Pour tout complément d’information, veuillez envoyer un courriel à l’adresse suivante : womenandtrials@unaids.org


Publications:

La science clinique rejoint les sciences sociales : sexospécificité et recherche sur un vaccin contre le sida (Centre international de recherche sur les femmes, IAVI) (pdf, 2.70 Mb)

Brochure : Rendre les essais sur le VIH efficaces pour les femmes et les adolescentes (juillet 2008) (pdf,140 kb ) (en anglais)

Analyse des influences du genre et du sexe dans la recherche en santé - Guide pour les chercheurs et les évaluateurs (Instituts de recherche en santé du Canada)

Considérations éthiques relatives aux essais de méthodes biomédicales de prévention du VIH (en anglais) (pdf, 750kb)

Guide des bonnes pratiques de participation aux essais de méthodes biomédicales de prévention du VIH (en anglais) (pdf, 3.04Mb)

Presentations at satellite session XVII International AIDS Conference, Mexico City, August 2008:

Women and Trials in High-Income Settings: Clinical Investigator Perspective
Judith S. Currier (ppt)

What does sexual & reproductive health have to do with clinical trials?
Anna Forbes (ppt)

Women and Trials in Low and Middle-income settings: the clinical investigator’s
Perspective Beatriz Grinsztejn (ppt)

Women and clinical trials: where have we been and where are we going?
Catherine Hankins, Chief Scientific Adviser to UNAIDS (ppt)

Women’s Participation in Clinical Trials - Are we POWERED to meet the Challenge?
Dr Sharon Walmsley (ppt)

Creating Meaningful Research for Women: Issues and challenges from the community perspective
Heidi Nass (pdf)

Feature Story

L’ONUSIDA et la FICR reconduisent leur collaboration

11 décembre 2008

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(from left) Elhadj Amadou Sy, Director of Partnerships and External Relations
Credit: UNAIDS/L. Solberg

La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) ont reconduit leur accord de collaboration afin de travailler ensemble pour intensifier les efforts sur la voie de l’accès universel aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui en matière de VIH à travers le monde.

Le partenariat, qui couvre une période de trois ans du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2011, sera axé sur deux thèmes principaux. Premièrement, il s’attachera en particulier à lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH et deuxièmement, il visera également à maximiser les activités de prévention, de traitement, de soins et d’appui dans les situations de crise humanitaire.

Pour atteindre l’objectif qui consiste à réduire la stigmatisation et la discrimination, la FICR travaillera en partenariat avec le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH et le sida (GNP+), l’organisation de premier plan qui défend la qualité de vie de tous les individus vivant avec le VIH.

La collaboration entre la FICR et le GNP+ a joué un rôle déterminant dans l’accord précédent de 2004-2006 conclu avec l’ONUSIDA en s’attaquant à la stigmatisation et la discrimination liées au VIH par le biais des Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

La promotion et la protection des droits de l’homme, la participation accrue des personnes vivant avec le VIH à la riposte au sida, l’égalité des sexes et l’implication de la société civile dans les organes nationaux de coordination et de prise de décisions sont parmi les principes directeurs qui guident cette collaboration.

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Credit: UNAIDS/L. Solberg

A propos de la FICR

La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est la plus grande organisation humanitaire au monde ; elle dispense son aide sans discrimination de nationalité, de race, de religion, de classe ou d’opinions politiques. Fondée en 1919, la Fédération internationale compte des Sociétés nationales membres, un Secrétariat basé à Genève et différents points stratégiques à travers le monde. La Fédération aspire, par le biais de l’engagement volontaire fondé sur les Principes fondamentaux du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, à un monde de communautés ayant davantage de pouvoir, mieux à même de prévenir et de réduire les souffrances humaines et de faire progresser le développement.
    
A propos de l’ONUSIDA

L’ONUSIDA, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, est le principal ambassadeur de l’action mondiale contre l’épidémie. Il rassemble les efforts et les ressources de 10 organisations du système des Nations Unies dans la riposte au sida : le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’ONUDC, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il dirige, renforce et appuie une riposte mondiale élargie visant à prévenir la transmission du VIH, à fournir soins et soutien, à réduire la vulnérabilité au VIH des individus et des communautés, et à atténuer l’impact de l’épidémie.

L’ONUSIDA et la FICR reconduisent leur collaborat

Partenaires:

La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR)


Publications:

Un partenariat vital: le travail de GNP+ et de la FICR en matière de VIH/sida
Collection Meilleures Pratiques de l'ONUSIDA, octobre 2003 (pdf, 1.17 Mb) (en anglais)

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