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Nous avons besoin d’actions dans le domaine des droits de l’homme
18 février 2019
18 février 2019 18 février 2019« L’épidémie de VIH est une épidémie qui touche les droits humains. Une épidémie de perte de ces droits, de négation de ces droits, d’échec et dans certains cas d’abus et de violations ». C’est avec ces mots que Kate Gilmore, Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l’homme, a ouvert la Consultation sur la promotion des droits de l’homme dans la riposte au VIH.
Au-delà des engagements, des traités et des accords, ce sont des actions qui sont requises : tel était l’objet de l’appel issu de cette consultation, organisée à Genève, en Suisse, les 12 et 13 février, et dont le but était de favoriser les échanges sur les stratégies régionales et sous-régionales et les meilleures pratiques.
Les participants à la consultation ont appris que la stigmatisation et la discrimination, le manque d’accès à la justice, ainsi que les lois, politiques et pratiques répressives sont autant d’obstacles à l’accès à la prévention, au dépistage, au traitement et aux soins anti-VIH pour les personnes les plus vulnérables.
Tout au long de l’événement, un thème central est sans cesse revenu sur la table : la suppression des lois pénales néfastes, le financement des droits de l’homme et la collaboration étroite avec les communautés, à travers un appel adressé aux institutions nationales et régionales pour l’écoute, l’action, le leadership, la réforme et le financement.
Alors que persistent les obstacles traditionnels au respect des droits de l’homme, par exemple la stigmatisation, la discrimination et la criminalisation, de nouveaux problèmes apparaissent. Ont également été soulevées des questions relatives aux moyens de garantir l’inclusion des populations criminalisées dans la couverture santé universelle, ou la poursuite du financement des programmes visant les droits de l’homme et les populations clés lorsque les pays passent au statut de pays à revenu intermédiaire. Plusieurs intervenants, dont Michaela Clayton, Directrice de l’Alliance Sida et droits pour l’Afrique australe, ont adopté une approche descendante et ascendante de la promotion des droits de l’homme, qui s’appuie sur les actions à la fois des responsables politiques et de la société civile ensemble.
« Ce n’est pas simple. Cela ne peut se faire qu’en travaillant en partenariat : gouvernements, société civile, mécanismes de responsabilisation, groupes de défense des droits de l’homme et professionnels de santé », a déclaré Tim Martineau, Directeur exécutif adjoint par intérim de la branche Programme de l’ONUSIDA.
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Les organisations confessionnelles : des partenaires essentiels dans la riposte au sida pour les migrants
22 février 2019
22 février 2019 22 février 2019Les organisations confessionnelles délivrent des services anti-VIH dans les pays les plus touchés par le virus depuis le début de l’épidémie. Les moyens de renforcer la collaboration sur les services anti-VIH pour les migrants et les réfugiés ont fait l’objet d’un récent atelier organisé par le Conseil œcuménique des Églises, l’ONUSIDA et leurs partenaires.
Wangari Tharao, Directrice de la recherche et des programmes chez Women’s Health in Women’s Hands, a émigré du Kenya pour s’installer au Canada à une époque où l’épidémie de VIH commençait à se propager dans toute l’Afrique. Elle ne connaît que trop bien, par sa propre expérience, les nombreux problèmes auxquels les migrants sont confrontés, notamment en ce qui concerne les soins de santé. La barrière de la langue, un mauvais suivi des soins, l’absence d’assurance maladie et de protection sociale et le manque de politiques de santé inclusives pour les migrants sont autant de facteurs qui affectent la santé et la sécurité des migrants lorsqu’ils tentent de s’établir dans un nouveau pays au sein de nouvelles communautés.
Quand Mme Tharao a quitté le Kenya, la stigmatisation et la discrimination étaient omniprésentes. Selon elle, la stigmatisation autour du VIH est restée la même aujourd’hui. « En tant que migrants, nous affrontons le VIH en silence, nous avons très peur de la stigmatisation et de la discrimination et nous hésitons à nous rendre dans les établissements de santé. Il est important de réfléchir à des moyens de délivrer des services aux populations en déplacement, ainsi qu’à des moyens de résoudre les problèmes qu’elles rencontrent », a-t-elle expliqué.
« Nous devons comprendre la vie et le parcours d’un migrant d’un point de vue global et au niveau individuel pour pouvoir comprendre les problèmes auxquels celui-ci se heurte. Le statut juridique, les papiers, les preuves d’identité ne doivent jamais être des motifs de refus d’accès à la santé et au bien-être », a déclaré Tim Martineau, Directeur exécutif adjoint par intérim de la branche Programme de l’ONUSIDA.
Bien que le domaine confessionnel joue un rôle important dans la riposte au VIH, les croyances et les pratiques religieuses ont parfois été utilisées pour justifier des préjugés se traduisant par de la stigmatisation et de la discrimination.
« En tant que communautés religieuses, nous pouvons et nous devons soutenir les migrants et les réfugiés : pour les protéger du VIH et de la tuberculose, pour promouvoir l’accès à la santé et à la prévention et pour réduire la stigmatisation, la discrimination et la violence », a déclaré Olav Fykse Tveit, Secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises.
L’atelier a permis de présenter de nombreux exemples d’organisations confessionnelles qui proposent des services destinés à accueillir, protéger, intégrer les migrants, les réfugiés et les autres personnes en déplacement, et à promouvoir leurs droits. Les réseaux fournis par les mosquées, les églises et les communautés religieuses peuvent être le premier point d’entrée d’un réfugié, d’un migrant ou d’une personne déplacée dans une nouvelle société.
« Les gens font confiance aux groupes confessionnels et nous pouvons nous appuyer là-dessus pour entreprendre des actions de proximité dans les communautés, diffuser des messages de prévention du VIH et délivrer des services de traitement et de soins anti-VIH », a déclaré Michael P. Grillo, Directeur du Programme de formation militaire international sur le VIH pour le Programme de prévention du VIH du Département de la Défense des États-Unis.
Lors de cet atelier, qui s’est tenu à Genève, en Suisse, les 20 et 21 février, les participants ont recensé les principaux éléments d’une feuille de route visant à renforcer l’engagement des organisations confessionnelles et à étendre leur rôle dans la riposte au VIH et la prestation de services pour les migrants et les réfugiés. Elle s’appuiera sur les engagements de la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida et de la Déclaration politique des Nations Unies de 2018 sur la tuberculose, tout en soutenant les engagements du Pacte mondial pour la migration relatifs au droit à la santé.
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Une campagne de dépistage du VIH rassemble la communauté à Bangui
19 février 2019
19 février 2019 19 février 2019Le quartier PK5 situé à Bangui, en République centrafricaine, abrite la majeure partie de la communauté musulmane de la ville. Autrefois zone commerciale animée et épicentre de la vie nocturne de Bangui, PK5 est devenu aujourd’hui pour beaucoup un endroit à éviter.
À l’instar d’une très grande partie du pays, la zone PK5 et sa population ont été très touchées par les violences qui ont embrasé le pays en 2012 et 2013. Les habitants non musulmans de PK5 sont partis et les groupes armés rivaux contrôlent toujours encore la région. À travers tout le pays, les conséquences de ces violences ont entraîné des déplacements de population massifs et une crise humanitaire. Fin 2018, on estimait à 2,9 millions, soit plus de la moitié de la population du pays, le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire et de protection.
Pourtant, les habitants de PK5 font preuve de résilience. Reconnaissant la nécessité d’une plus grande sensibilisation au VIH au sein de la communauté, de jeunes responsables musulmans et le Centre de l’Université catholique, avec l’appui de l’ONUSIDA, ont organisé une campagne de dépistage du VIH et de sensibilisation du 23 janvier au 13 février au Centre de santé Henri Dunant de PK5.
Cette campagne est la première du genre à avoir lieu à PK5 depuis les violences de 2012-2013.Durant ces deux semaines, 1 500 personnes ont eu accès à un dépistage volontaire du VIH et à des services de conseil. Les personnes testées séropositives au VIH ont été orientées vers un traitement.
La campagne a été inaugurée par Pierre Somse, Ministre de la Santé, lors d’un événement auquel ont assisté des responsables religieux, des femmes et des jeunes. M. Somse a lui-même passé un test de dépistage du VIH en soulignant l’importance du fait que tout le monde devait connaître son état sérologique vis-à-vis du VIH. Cette connaissance reste faible dans le pays, avec seulement 53 % des personnes vivant avec le VIH au courant de leur statut.
« Le gouvernement s’engage à intensifier ses efforts dans la délivrance de services sociaux et de santé à tous les Centrafricains. Le PK5 n’est pas oublié et sa population ne sera pas laissée pour compte dans nos actions pour élargir l’accès aux services de dépistage, de traitement, de soins et d’appui anti-VIH », a déclaré M. Somse.
Pamela Ganabrodji, Responsable de l’information et du conseil au Centre de santé Henri Dunant, a ajouté : « Nous sommes très fiers de ce que nous avons accompli dans le cadre de cette campagne sur le VIH, mais il reste des défis à relever. Nous appelons le gouvernement et les partenaires internationaux à continuer de soutenir les activités du Centre de santé Henri Dunant dans le domaine du VIH et de la santé sexuelle et reproductive, qui sont d’une importance critique dans une communauté où les tabous culturels et sociaux représentent un obstacle majeur ».
Le dernier jour de la campagne, un dialogue communautaire a été organisé pour discuter des problèmes rencontrés par la population de PK5 en matière de VIH et de santé sexuelle et reproductive. Les besoins sont urgents et vont des services sanitaires et sociaux élémentaires au manque d’opportunités économiques. L’accès insuffisant aux contraceptifs modernes, des connaissances incomplètes sur le VIH et la pauvreté contribuent à rendre les jeunes et les femmes vulnérables au VIH.
« Avec cette campagne, nous, les jeunes de PK5, nous démontrons que nous avons des ressources et que nous faisons partie de la solution concernant le VIH et d’autres problèmes sociaux », a déclaré Aroufay Abdel Aziz, Président des Jeunes Musulmans de République centrafricaine.
Une deuxième phase de cette campagne de dépistage et de sensibilisation au VIH va se poursuivre jusqu’à fin mars et englobera des messages de prévention ciblés sur le VIH, avec une sensibilisation par des pairs-éducateurs et des débats en petits groupes sur les problèmes du VIH et de la santé sexuelle et reproductive.
« L’ONUSIDA va poursuivre son engagement auprès du gouvernement, des autres agences des Nations Unies et des partenaires afin de renforcer l’implication des jeunes dans la riposte au VIH », a déclaré Patrick Eba, Directeur national de l’ONUSIDA pour la République centrafricaine.
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Des populations en bonne santé pour des économies saines en Afrique
15 février 2019
15 février 2019 15 février 2019Des populations en bonne santé jouent un rôle important dans la croissance économique à long terme de l’Afrique, en augmentant les gains économiques grâce à une productivité accrue, à la création d’emplois et à la promotion de l’égalité. Pourtant, les systèmes de santé africains nécessitent des investissements considérables afin de répondre aux besoins de ces populations et de tenir compte de l’évolution des maladies sur le continent.
Malheureusement, la prise en charge médicale en Afrique est limitée par un manque de fonds publics et un financement par des donateurs restreint et imprévisible. Dans le cadre d’efforts innovants visant à trouver un moyen durable de renforcer les systèmes de santé nationaux à travers le continent, des responsables des secteurs public et privé africains se sont réunis le 12 février lors du Forum Afrique Entreprises : Santé, afin de promouvoir le dialogue et de recenser les opportunités de collaboration.
« Donner la priorité à la santé est un choix politique et les dépenses de santé doivent être considérées comme un investissement et non comme un coût. Les investissements dans la santé sont des investissements dans le capital humain », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. Abiy Ahmed, le Premier ministre éthiopien, a ajouté : « Nous avons besoin de soins de santé abordables et de qualité pour tout le monde, qui soient supervisés par les gouvernements et le secteur privé dans un cadre de travail collaboratif afin de permettre un accès équitable ».
Lors de cet événement organisé à Addis Abeba, en Éthiopie, en marge de la 32e session ordinaire de l’Assemblée de l’Union africaine, le rapport Santé et croissance économique en Afrique a été présenté. Ce rapport va permettre d’orienter les investissements et de créer des modèles autour de la santé en Afrique. Il met en avant les opportunités sur lesquelles les gouvernements et le secteur privé peuvent travailler ensemble pour améliorer les résultats en matière de santé et assurer des soins de qualité accessibles à tous.
« D’ici à 2030, on estime que 14 % de toutes les opportunités économiques dans le domaine de la santé et du bien-être se situeront en Afrique, au deuxième rang seulement derrière l’Amérique du Nord. Il s’agit d’une immense opportunité pour le secteur privé », a déclaré Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique.
L’événement a également été l’occasion de lancer l’African Business Coalition for Health (Coalition des entreprises africaines pour la santé), une plate-forme conçue pour mobiliser un noyau dur de champions du secteur privé afin de débloquer les synergies et de faire progresser les résultats en matière de santé dans le but de bâtir des économiques saines dans toute l’Afrique.
« Il est évident que les gouvernements africains ne peuvent pas à eux seuls résoudre les problèmes de santé du continent. Nous n’avons pas d’autre alternative que de nous tourner vers le secteur privé pour compléter les financements gouvernementaux », a déclaré Aigboje Aig-Imoukhuede, Président de l’Initiative africaine pour la gouvernance et Co-président de GBC Health.
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La stigmatisation : une menace pour la vie des personnes vivant avec le VIH
25 février 2019
25 février 2019 25 février 2019« Si mon rôle est d’être un leader, je me devais de dire la vérité », déclare Lloyd Russell-Moyle, député britannique, en revenant sur son action courageuse de révéler sa séropositivité au VIH devant la Chambre des Communes fin novembre 2018, quelques jours avant la Journée mondiale de lutte contre le sida.
Il explique que pendant des années, il a félicité des personnes pour leur travail remarquable sur le VIH et pourtant, il n’a jamais été franc et honnête avec elles sur sa propre vie avec le VIH.
« Moins les gens en parlent, plus c’est difficile pour tout le monde. En tant que parlementaire, mon travail c’est de parler franchement, d’être un porte-voix et d’accompagner les gens dans leur parcours », indique M. Russell-Moyle.
Dans son discours devant la Chambre des Communes, il a décrit la peur qu’il a ressentie quand il a appris qu’il vivait avec le VIH, une dizaine d’années auparavant. Selon lui, il existe une stigmatisation interne, qui l’empêchait d’être sincère quant à son statut, par crainte de « propager » ce qui était autrefois une maladie mortelle et par peur d’être rejeté par les gens s’ils apprenaient qu’il vivait avec le VIH.
« Toute cette stigmatisation fait d’une maladie qui peut être traitée une menace mortelle, en raison de son impact sur la santé mentale des individus et l’accès aux médicaments », a-t-il déclaré dans son émouvant discours du 28 novembre. Dans un entretien téléphonique avec l’ONUSIDA, il précise : « Nous ne devons en aucun cas « glorifier » le VIH, mais il faut dire qu’on peut vivre avec et le gérer ». Il affirme en outre que le VIH ne doit empêcher personne d’avancer, sous quelque forme et par quelque moyen que ce soit.
Il veut à tout prix que les gens comprennent mieux le VIH. « Je veux en arriver en stade où je n’aurai plus à expliquer que si l’on prend un comprimé par jour, [la charge virale devient] indétectable et qu’alors on ne peut plus transmettre le virus à qui que ce soit », ajoute-t-il.
C’est la raison pour laquelle, aux côtés de la principale association britannique représentant les professionnels des soins anti-VIH, BHIVA, M. Russell-Moyle souhaite réformer certaines lois. Par exemple, une loi de l’Union européenne interdit aux personnes vivant avec le VIH d’obtenir une licence de pilote complète.
« Elle est obsolète, puisque le traitement anti-VIH consiste aujourd’hui à prendre un comprimé par jour, sans effets secondaires », explique-t-il.
On l’a aussi beaucoup entendu s’exprimer sur les coupes budgétaires du gouvernement britannique dans le domaine de la santé publique. « Après tant de progrès, nous sommes à la croisée des chemins aujourd’hui », indique M. Russell-Moyle. « Le risque, c’est de lever le pied de l’accélérateur alors que nous sommes si proches de la ligne d’arrivée ».
Ne pas financer les recherches sur un vaccin et réduire le dépistage et la prévention en matière de santé sexuelle aura un coût pour le gouvernement à long terme et gâchera des vies, prédit-il. « C’est une course contre la maladie, et si nous ralentissons l’allure à ce stade, nous sommes certains de la voir regagner du terrain ».
Selon Public Health England, 12 % des personnes vivant avec le VIH en Angleterre ne sont pas au courant de leur état. Une fondation basée à Brighton a lancé une campagne intitulée Pour que le VIH appartienne au passé, destinée à améliorer les connaissances et à encourager les gens à se faire dépister. M. Russell-Moyle fait remarquer que les animations vidéo Stigmasaurus représentent un outil remarquable pour corriger les stéréotypes.
« Nous avons les médicaments et les outils pour permettre à tout le monde de vivre heureux, alors pour ceux qui ne connaissent pas leur statut : allez vous faire dépister, suivez un traitement et ça ira bien ». Et de conclure : « Ça va bien ».
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Échanges entre les experts de Tanzanie et d’Afrique du Sud
20 février 2019
20 février 2019 20 février 2019Dirigée par Oscar Rwegasira Mukasa, Président de la Commission parlementaire sur le VIH et les stupéfiants de la République unie de Tanzanie, la délégation était composée de députés tanzaniens et de représentants de la Commission tanzanienne sur le sida (TACAIDS). Lors de cette visite qui s’est déroulée du 13 au 15 février, M. Mukasa a expliqué que les responsables politiques avaient un rôle important à jouer dans l’union des efforts relatifs à la riposte au sida et la mobilisation des ressources nationales, afin, selon ses mots, « de pouvoir voler de nos propres ailes ».
La République unie de Tanzanie va prendre la présidence de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) en août et les parlementaires ont indiqué qu’ils allaient profiter de cette opportunité pour impliquer les ministres de la Santé de la SADC dans l’élaboration de politiques sur le VIH et la tuberculose dans la région. « Nous devons aligner les politiques et la législation sur la programmation technique pour le VIH et la tuberculose afin de faire en sorte d’être synchro avec la stratégie 90-90-90 », a déclaré M. Mukasa.
Ces propos ont trouvé un écho lors d’une rencontre avec Aaron Motsoaledi, Ministre de la Santé sud-africain, qui a insisté sur la nature régionale de l’épidémie de sida, de tuberculose et de paludisme, et appelé la République unie de Tanzanie à profiter de son futur rôle de leadership à la tête de la SADC pour faire avancer les politiques et les actions coordonnées. M. Motsoaledi, qui préside le Conseil d’administration du Partenariat Halte à la tuberculose, a rappelé aux délégués les liens inextricables entre le VIH et la TB et fait remarquer que la TB était la première cause de décès en Afrique du Sud et chez les personnes vivant avec le VIH.
Les délégués ont examiné toute une série de questions, notamment la riposte multisectorielle en Afrique du Sud, la législation, la durabilité et les contrats de prestation de services, y compris à l’échelon public, privé et communautaire. Ce voyage d’étude incluait également des visites sur le terrain, dans un centre de santé communautaire et un distributeur automatique de médicaments.
Lors d’une réunion organisée par le Conseil national sud-africain sur le sida (SANAC), son Directeur général, Sandile Buthelezi, a expliqué à la délégation que le VIH représentait toujours une urgence sanitaire. Évoquant le lourd fardeau de la tuberculose résistante aux médicaments, il a déclaré que l’Afrique du Sud était en train d’adopter de nouvelles options de traitement. « L’Afrique du Sud dispose d’un fort leadership politique, mais il y a encore beaucoup à faire pour atteindre nos objectifs », a-t-il indiqué. M. Buthelezi a souligné l’importance de faire participer la société civile et de travailler avec les institutions gouvernementales et le secteur privé afin de coordonner les efforts et de veiller à ce que les besoins des individus les plus exposés au risque d’infection à VIH et des personnes vivant avec le VIH soient pris en compte dans les programmes de lutte contre le VIH.
Mbulawa Mugabe, Directeur national de l’ONUSIDA en Afrique du Sud, s’est félicité de l’immense succès de la riposte dans la région, en indiquant toutefois qu’il existait un risque de céder à l’autosatisfaction. « Les personnes sont sous traitement anti-VIH tout au long de leur vie et nous avons besoin d’un engagement politique pour investir des ressources nationales afin de pérenniser les efforts de prévention et de traitement à long terme », a-t-il déclaré.
Leonard Maboko, Directeur exécutif de TACAIDS, a fait savoir que les parlementaires se serviraient des conclusions de leur voyage d’étude pour renforcer leur riposte nationale, étudier des modèles de prestation de services innovants et encourager une approche multisectorielle. « Nous restons trop souvent entre nous pour débattre : nous devons consulter d’autres personnes sur ces questions », a-t-il reconnu.
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L’Éthiopie montre que les communautés sont à la hauteur
15 février 2019
15 février 2019 15 février 2019Le projet Community, Health Education and Knowledge Building (CHECK – Communauté, éducation à la santé et développement des connaissances) mené en Éthiopie est un projet collaboratif commun de l’Agence italienne pour la coopération et le développement (IACS) et de l’ONUSIDA. Ce projet a pour but de soutenir la sensibilisation sur la prévention du VIH et d’accroître la demande et le recours aux services de santé anti-VIH et autres, y compris sur les maladies non transmissibles.
Le projet est géré par l’intermédiaire de quatre partenaires d’exécution à Awasa, dans la Région des nations, nationalités et peuples du Sud, en Éthiopie. Il cible les femmes, les jeunes et les personnes vivant avec le VIH, y compris les personnes âgées, les professionnelles du sexe, les détenus et les employés de grands projets du secteur privé.
Le 7 février, Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Tibero Chiari, Directeur de l’IACS, et Seharla Abdulahi, Ministre de la Santé éthiopienne, ont visité trois sites de mise en œuvre du projet CHECK afin d’évaluer les progrès et de rencontrer les bénéficiaires du projet.
« Le VIH crée des déchirures dans le tissu social qui nous relie tous ensemble. Mais en Éthiopie, les liens communautaires intègrent des anticorps qui permettent de contrer le VIH. Quand la communauté dispose des bonnes connaissances, elle est capable de rompre le cercle du VIH et de créer des liens plus forts entre les gens », a déclaré M. Chiari.
L’Association Tilla de femmes séropositives gère un centre de broderie qui soutient les femmes vivant avec le VIH à Awasa à travers des activités génératrices de revenus. Dans ce centre, les femmes vivant avec le VIH fabriquent toutes sortes d’articles brodés et tricotés, par exemple des maillots scolaires et des uniformes pour le secteur de la sécurité. Non seulement le centre apporte une aide financière aux femmes qui travaillent ici, mais il leur offre aussi un espace sûr et un appui émotionnel.
« Tilla, c’est un peu comme la maison de maman », explique Aster Kebede, une femme vivant avec le VIH qui travaille au centre. « C’est ma maison, mon école, mon lieu de travail… c’est tout pour moi ».
À quelques pas de Tilla se trouve l’Association Medhin de personnes âgées vivant avec le VIH, qui a le même impact sur ses membres. Beaucoup d’entre eux évoquent les conséquences que la stigmatisation et la discrimination ont eues sur leur vie, en particulier par rapport à leur statut de personnes âgées vivant avec le VIH, ainsi que la perte d’un mari, d’une épouse, d’un foyer ou d’un revenu à cause de la stigmatisation. L’association propose également de petites bourses à un grand nombre de ses membres, qui utilisent ce financement catalyseur pour générer des revenus, créer de petites entreprises et améliorer leur vie.
« Medhin m’a redonné confiance en moi », raconte Bizunesh Kensa, une femme vivant avec le VIH âgée de 64 ans. « Je ne me sens plus vulnérable et je ne m’inquiète plus ».
Le Parc industriel d’Awasa est un mégaprojet qui emploie 28 000 personnes, dont 92 % de jeunes femmes qui, pour un grand nombre d’entre elles, sont originaires des zones rurales de la région. Par l’intermédiaire du projet CHECK, le Bureau régional de la santé d’Awasa a produit et diffusé des supports documentaires sur la prévention du VIH et la santé sexuelle et reproductive pour les employés de ce mégaprojet.
« Ces projets montrent que ce qui compte le plus, c’est la vie des individus. Ils sont la preuve du pouvoir des projets à base communautaire pour rétablir la dignité des personnes vivant avec le VIH et leur redonner espoir en l’avenir », a déclaré M. Sidibé.
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L’OPDAS va élargir son champ d’activité
14 février 2019
14 février 2019 14 février 2019L’Organisation des Premières dames d’Afrique contre le VIH/sida (OPDAS) a annoncé qu’elle était sur le point d’élargir son champ d’activité afin d’incorporer un spectre plus étendu de questions de développement concernant le continent. L’OPDAS a également changé de nom pour devenir l’Organisation des Premières dames d’Afrique pour le développement (OPDAD) et a adopté une vision intitulée « Une Afrique développée avec des enfants, des jeunes et des femmes en bonne santé et autonomes ».
Lors de son assemblée générale organisée à Addis Abeba, en Éthiopie, le 11 février, l’OPDAD nouvellement créée a adopté son plan stratégique pour 2019-2023, qui décrit les principales thématiques sur lesquelles les premières dames travailleront. En font notamment partie la poursuite de l’objectif de réduction des nouvelles infections à VIH et de la mortalité due au sida, les maladies non transmissibles, l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes et des jeunes, la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile, la sécurité sociale et la protection sociale.
Rendant hommage à M. Sidibé, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, la Première dame du Burkina Faso et Présidente de l’OPDAD, Sika Kaboré, a déclaré : « Ce que nous retiendrons de la carrière de Michel Sidibé, c’est que nous pouvons atteindre des objectifs ambitieux si nous y croyons, si nous unissons nos forces de manière stratégique et si nous gardons foi en nos populations et dans les valeurs africaines de solidarité et de partage ». Plusieurs premières dames ont également prononcé quelques mots de soutien et d’appréciation concernant les nombreuses années de leadership et d’engagement de M. Sidibé, et ce dernier s’est vu remettre un certificat de reconnaissance.
« L’ONUSIDA travaille main dans la main avec l’Organisation des Premières dames d’Afrique contre le VIH/sida depuis sa toute première réunion en 2002. J’ai eu le privilège d’être présent à l’époque et j’ai le privilège d’être encore avec vous aujourd’hui. Je vous invite toutes à rester engagées pour en finir avec le sida, car ensemble nous pouvons garantir un avenir meilleur à nos enfants et nos jeunes, et une génération sans sida », a déclaré M. Sidibé.
Les premières dames se sont engagées à poursuivre leurs travaux sur l’une de leurs campagnes phares, « Free to Shine », visant à mettre fin à l’épidémie de sida chez les enfants, les adolescents et les jeunes et à maintenir leurs mères en bonne santé. À ce jour, la campagne a été lancée dans 15 pays d’Afrique, dont beaucoup l’ont intégrée dans leurs plans nationaux de lutte contre le VIH. L’ONUSIDA est en train de mobiliser des fonds supplémentaires pour le lancement de Free to Shine au Zimbabwe et en Sierra Leone, avec un déploiement qui débutera en 2019.
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République bolivarienne du Venezuela : agir pour lutter contre les ruptures de stocks de médicaments
14 février 2019
14 février 2019 14 février 2019Raiza Farnataro habite dans la ville très animée de Barquisimeto, en République bolivarienne du Venezuela, à environ cinq heures de route de Caracas. Elle vit avec le VIH depuis 18 ans et a toujours eu accès au traitement par l’intermédiaire du système de santé publique. Cependant, avec l’aggravation de la situation économique dans le pays, les médicaments sont devenus rares et elle s’est mise à avoir peur pour sa vie. Au bout de deux années sans traitement, elle a fini par traverser la frontière colombienne, où elle a pu soit acheter des médicaments hors de prix auprès des pharmacies, soit accéder à des dons de médicaments fournis par les organisations non gouvernementales.
Mme Farnataro n’est qu’un exemple parmi les 62 000 personnes vivant avec le VIH dans le pays selon les estimations, qui ont entamé un traitement mais n’ont pas pu avoir un accès constant aux médicaments antirétroviraux, selon le Réseau vénézuélien des personnes séropositives. Les répercussions sont importantes. Les taux d’hospitalisation chez les personnes vivant avec le VIH ont explosé et on estime entre 20 et 30 le nombre de décès liés au sida chaque jour. En septembre 2018, environ 7 700 Vénézuéliens vivant avec le VIH avaient rejoint le flux de migrants vers les pays voisins.
« La crise humanitaire actuelle conduit à une régression considérable et alarmante de la riposte nationale au sida, comparable à la situation au début de l’épidémie de VIH dans les années 1980, voire pire », constate l’activiste de la lutte contre le VIH Alberto Nieves, de l’Action citoyenne contre le sida (ACCSI). « Décès, dégradation progressive de l’état de santé, famine, refus d’accès aux services de santé et au traitement anti-VIH, discrimination, migration massive et xénophobie : telles sont les principales conséquences de cette crise pour toutes les personnes vivant avec le VIH dans le pays ».
En 2017, une étude de l’ACCSI commandée par l’ONUSIDA a permis de produire les premières preuves concrètes de pénuries de médicaments antirétroviraux, ainsi que d’autres médicaments et réactifs au VIH.
La prévention du VIH est également mise à mal. Les experts craignent qu’un accès irrégulier au traitement ne soit susceptible d’alimenter la résistance aux médicaments aussi bien en République bolivarienne du Venezuela que dans les pays voisins. Seulement un quart environ des femmes enceintes bénéficient d’un dépistage du VIH et de la syphilis. En raison des pénuries de nourriture, certaines mères vivant avec le VIH choisissent d’allaiter.
Ces deux dernières années, l’ONUSIDA a collaboré avec le Ministère vénézuélien de la Santé, la société civile, l’Organisation panaméricaine de la Santé (OPS) et d’autres entités des Nations Unies et partenaires de développement afin d’améliorer l’accès au traitement pour les adultes et les enfants vivant avec le VIH dans le pays, ainsi que pour les migrants. L’ONUSIDA s’est joint à la société civile et à l’OPS pour soutenir le plaidoyer qui a abouti à l’attribution de 5 millions de dollars par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme au volet VIH d’un plan visant à coordonner la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme dans le pays.
En partenariat avec Aid for AIDS International, l’ONUSIDA a reçu plus de 60 tonnes de médicaments antirétroviraux, qui ont été distribués à la population par l’intermédiaire de dispensaires gérés par l’État. L’ONUSIDA a également coordonné le don et la distribution de kits de dépistage et de substituts de lait maternel.
« Grâce au soutien de l’ONUSIDA, du Réseau vénézuélien des personnes séropositives et d’autres partenaires stratégiques, nous avons réussi à faire en sorte que le traitement puisse être reçu et délivré dans le pays en 2018. Nos efforts ont permis de réduire l’impact de la crise, en assurant le traitement d’un pourcentage significatif de personnes vivant avec le VIH », explique Jesús Aguais, le Directeur exécutif d’Aid for AIDS. « Sinon, la situation aurait été encore plus tragique », ajoute-t-il.
Cette action a sauvé des vies. Au cours des six derniers mois, Mme Farnataro a reçu ses médicaments antirétroviraux par l’intermédiaire du système de santé publique, grâce aux dons d’Aid for AIDS International.
En tant que membre de la Plateforme régionale de coordination interinstitutions pour les réfugiés et les migrants du Venezuela, l’ONUSIDA défend également les droits et les besoins d’accès au traitement des migrants vivant avec le VIH. Les priorités incluent la mise en place d’un observatoire de la société civile pour suivre l’accès à la santé et les problèmes de discrimination, la distribution de supports de communication autour de la prévention, du traitement et des soins, et la sensibilisation contre la discrimination et la xénophobie.
Entre tous ces aspects, l’ONUSIDA insiste sur la nécessité de poursuivre le renforcement de la riposte au VIH dans le pays. « Nous devons poursuivre notre travail avec les différents acteurs nationaux et internationaux pour le bien de tous les Vénézuéliens, et pour garantir la santé et la qualité de vie de toutes les personnes vivant avec le VIH en République bolivarienne du Venezuela », déclare la Directrice nationale de l’ONUSIDA, Regina Lopez de Khalek. « Nous œuvrons de manière à ce que le pays ne soit pas oublié dans l’effort mondial pour en finir avec le sida ».
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Le traitement du sida dans le désert californien
12 février 2019
12 février 2019 12 février 2019Palm Springs, dans le désert du sud de la Californie, aux États-Unis, est une ville réputée pour ses sources thermales, ses hôtels sophistiqués et ses parcours de golf. Depuis les années 1920, les célébrités n’ont cessé d’affluer vers ce terrain de jeu de la jet-set.
Palm Springs abrite aussi une communauté relativement importante de personnes vivant avec le VIH, notamment des hommes gays, dont beaucoup ont plus de 50 ans et présentent des besoins très spécifiques en termes sociaux et de santé.
L’endroit vers lequel bon nombre d’entre eux se tournent pour obtenir un soutien est le Desert AIDS Project, un centre de soins de santé primaires qui propose des services de santé spécialisés pour les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus. Créé par un groupe de bénévoles communautaires en 1984, le Desert AIDS Project représente depuis 35 ans la principale ressource sans but lucratif de la vallée de Coachella en matière de santé et de bien-être pour les personnes de la communauté touchée par le VIH.
« Ma vision, c’est un centre complet de soins de santé primaires et de soins anti-VIH avec des services inclusifs pour tout le monde, quels que soient ses moyens financiers. Nous estimons que le fait de répondre aux besoins humanitaires élémentaires pose les fondements de notre approche holistique des soins », explique David Morris, Directeur médical en chef du Desert AIDS Projet.
À l’heure actuelle, plus de 400 volontaires travaillent sur le projet, qui compte aujourd’hui près de 4 000 patients qui y suivent un traitement, dont la moitié sont touchés par le VIH. En moyenne, 30 à 40 nouveaux patients sont inscrits chaque mois. En plus des soins anti-VIH, le personnel et les bénévoles proposent des soins dentaires, des thérapies comportementales et des services sociaux. Ils proposent également un dépistage du VIH gratuit et confidentiel sept jours sur sept dans différents endroits de la région.
« L’association entre le Desert AIDS Project et l’ONUSIDA, entre niveau local et niveau mondial, nous permet d’échanger sur les stratégies, les expériences et les résultats et montre également que les programmes et les services innovants et complets sur le VIH dans la vallée de Coachella peuvent servir de modèles partout ailleurs », indique Bertil Lindblad, membre du Conseil d’administration du Desert AIDS Project.
Le Desert AIDS Project est devenu renommé et respecté pour sa politique de prestation de services ouverts à tous à Palm Springs, y compris les plus marginalisés. Il propose de nombreux services de santé gratuits ou à faible coût et gère un foyer abordable de 80 places pour les personnes en détresse. Une longue liste d’attente pour obtenir un logement a récemment conduit à des travaux d’extension destinés à créer des places supplémentaires.
« Alors que beaucoup évoquent la fin de l’épidémie de sida, le Desert AIDS Project innove, collabore et travaille chaque jour pour y parvenir », a déclaré Marsha Martin, Déléguée nord-américaine 2017 et 2018 auprès du Conseil de Coordination du Programme de l’ONUSIDA.
Le 8 février, Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA, Gestion et gouvernance, a été invitée à visiter le Desert AIDS Project afin de voir sur le terrain comment le centre répond aux besoins de santé de la communauté touchée par le VIH et des personnes exposées au risque de VIH.
« Le Desert AIDS Project est un exemple de la façon dont une approche sanitaire holistique et l’action communautaire se traduisent en résultats. Il est passé du statut de groupe de bénévoles proposant des services anti-VIH à celui de prestataire de santé. Sa réussite montre ce qu’on peut faire quand on agit ensemble », a-t-elle déclaré.