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L’ONUSIDA reçoit le Prix Science et médecine lors des 25e Steve Chase Awards
12 février 2019
12 février 2019 12 février 2019Le Desert AIDS Project a décerné son prestigieux prix en Science et médecine à l’ONUSIDA. Le prix a été remis à Gunilla Carlsson, la Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA, Gestion et gouvernance, lors des 25e Annual Steve Chase Humanitarian Awards à Palm Springs, aux États-Unis, le 9 février.
« L’ONUSIDA est profondément honoré de recevoir le prix Science et médecine d’une organisation telle que le Desert AIDS Project, qui a apporté, et continue d’apporter, une contribution aussi remarquable à la riposte au sida. Nous acceptons cette récompense au nom de toutes les personnes qui font en sorte que personne ne soit laissé pour compte ou exclu des services anti-VIH vitaux », a déclaré Mme Carlsson.
Mme Carlsson a été rejointe sur scène par Musah Lumumba El-nasoor, Chef d’équipe de l’Alliance des jeunes d’Afrique australe et orientale sur la santé sexuelle et reproductive et le VIH.
« L’ONUSIDA mobilise les soutiens politiques, donne le tempo et fixe l’agenda mondial, pour veiller à ce que la recherche scientifique bénéficie des ressources et des outils nécessaires pour donner des résultats utiles à tous, y compris ceux qui sont en marge de la société », a déclaré M. El-nasoor.
Baptisée ainsi en hommage à l’un des premiers soutiens financiers du Desert AIDS Project, le designer Steve Chase, la cérémonie des Steve Chase Humanitarian Awards est le plus grand événement de collecte de fonds annuel pour le Desert AIDS Project et une manifestation d’envergure sur le calendrier mondain de Palm Springs.
Steve Chase est décédé d’une maladie liée au sida en 1994 à l’âge de 52 ans, et il a laissé une empreinte extraordinaire sur le Desert AIDS Project à travers son œuvre philanthropique et sa capacité à rassembler les gens. La première cérémonie des Steve Chase Awards fut organisée en son honneur en 1995.
Le Desert AIDS Project propose des services de prévention, de traitement et de soins anti-VIH aux personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus dans la région de Palm Springs. Créé par un groupe de bénévoles en 1984, le projet récolte actuellement des fonds pour agrandir son site de Palm Springs. Avec l’aide des bénévoles et des donateurs, il espère que les nouveaux fonds collectés permettront de répondre aux besoins de santé de 10 000 personnes, dont beaucoup vivant avec le VIH.
Environ 2 000 personnes ont assisté à l’événement, qui a permis de récolter plus d’un million de dollars, lesquels seront affectés au budget de 20 millions requis pour les plans d’extension du Desert AIDS Project. À ce jour, le Desert AIDS Project a recueilli 13 millions de dollars pour cet objectif.
« Sous le leadership fourni par les Nations Unies, et plus particulièrement l’ONUSIDA, nous travaillons tous ensemble, avec le Desert AIDS Project, pour parvenir à ce que l’on croyait autrefois impossible : la fin du sida », a déclaré David Brinkman, Directeur général du Desert AIDS Project.
Michael Gottlieb, Desmond Tutu et Anthony Fauci comptent parmi les précédents lauréats du prix Science et médecine.
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Le Fonds mondial présente son sixième argumentaire d’investissement à New Delhi
08 février 2019
08 février 2019 08 février 2019Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial) a présenté son argumentaire d’investissement de la sixième reconstitution des ressources aux donateurs et aux partenaires lors d’une réunion organisée à New Delhi, en Inde, le 8 février. L’argumentaire d’investissement appelle à investir 14 milliards de dollars sur trois ans pour contribuer à sauver 16 millions de vies grâce aux programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.
Le Fonds mondial estime que les investissements d’aujourd’hui diviseront par deux le taux de mortalité pour ces trois maladies et permettront de renforcer les systèmes de santé d’ici à 2023. Le financement intégral permettra au Fonds mondial de continuer à jouer un rôle critique dans la riposte au VIH, à la tuberculose et au paludisme, en accélérant les progrès vers une couverture santé universelle et les Objectifs de développement durable.
« Atteindre les objectifs mondiaux fixés pour le VIH, la tuberculose et le paludisme nécessite un financement intégral du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme », a déclaré Tim Martineau, Directeur exécutif adjoint par intérim de l’ONUSIDA, branche Programme. « L’ONUSIDA s’engage à poursuivre son travail aux côtés du Fonds mondial pour faire en sorte que ce dernier atteigne ses objectifs financiers, de manière à ce que les pays puissent en finir avec le sida comme menace de santé publique et sauver davantage de vies ».
L’objectif de la sixième reconstitution des ressources du Fonds mondial, fixé à 14 milliards de dollars, représente une hausse de 1,8 milliard de dollars, ou 15 % de plus que les 12,2 milliards récoltés lors de la reconstitution précédente.
L’ONUSIDA va continuer de renforcer son partenariat de longue date avec le Fonds mondial pour maximiser l’impact des investissements, accélérer les ripostes inclusives centrées sur les individus et en finir avec le sida comme menace de santé publique.
L’ONUSIDA estime qu’il faudra 26,2 milliards de dollars pour financer la riposte au sida en 2020. En 2017, 21,3 milliards de dollars ont été mis à disposition pour la riposte au sida dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Il manque donc 5 milliards de dollars. L’ONUSIDA en appelle aux donateurs et à l’augmentation des fonds provenant de sources nationales pour combler ce déficit et en finir avec les épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme d’ici à 2030, dans le cadre de l’Objectif de développement durable n° 3.
Ensemble, l’ONUSIDA et le Fonds mondial ont permis à des millions de personnes vivant avec le VIH d’accéder à un traitement et aux personnes les plus touchées par l’épidémie de bénéficier des services de santé et d’appui dont elles ont besoin.
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Le Royaume-Uni promet d’en finir avec la transmission du VIH dans le pays d’ici 10 ans
07 février 2019
07 février 2019 07 février 2019Le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord a annoncé qu’il allait mettre fin à la transmission du VIH dans le pays d’ici 10 ans : un engagement largement salué par l’ONUSIDA.
En 2016, tous les États membres des Nations Unies s’étaient engagés à en finir avec l’épidémie de sida d’ici à 2030 dans le cadre de la Déclaration politique des Nations Unies sur la fin du sida. Ce nouvel engagement du Royaume-Uni est une bonne nouvelle, qui montre que le pays reste déterminé à atteindre cet objectif.
Le Royaume-Uni a accéléré massivement ses efforts de riposte au VIH ces dernières années, avec pour résultat une baisse de 28 % des nouveaux cas de VIH au cours des deux dernières années notamment. Toutefois, le gouvernement dit pouvoir en faire davantage.
Le 30 janvier, à Londres, le Secrétaire d’État à la Santé et aux Affaires sociales, Matt Hancock, a lancé une campagne soutenue par un budget supplémentaire de 600 000 £ prélevé sur le fonds pour l’innovation dans la prévention du VIH de Public Health England, à l’occasion du Forum mondial AIDSfree Cities. Ces 600 000 £ seront utilisées pour soutenir 14 organisations volontaires qui pilotent de nouvelles approches dans la prévention du VIH et œuvrent pour impliquer les communautés plus exposées au risque ou défavorisées.
À cette même occasion, la Secrétaire d’État au Développement international, Penny Mordaunt, a fait une déclaration audacieuse concernant l’engagement de son pays dans la fin du sida à l’échelle mondiale. « Même si le monde a franchi un grand pas dans la lutte contre le VIH et le sida, nous devons accélérer nos efforts », a-t-elle affirmé. « Nous sommes convaincus de pouvoir créer un avenir sans sida pour le monde entier. Tel est le niveau de notre ambition. »
Le gouvernement britannique joue un rôle prépondérant dans la riposte mondiale au VIH depuis le début de l’épidémie. Il a investi 1,2 milliard de livres dans le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et élargi l’accès au traitement antirétroviral par l’intermédiaire de UK Aid, un programme quinquennal de 150 millions de livres mis en place pour changer la vie de plus de 3 millions de personnes parmi les plus pauvres du monde.
« Cette annonce représente un autre exemple de l’engagement réel du Royaume-Uni en faveur de la fin de l’épidémie de sida, non seulement dans le pays, mais aussi dans le monde entier », a déclaré Tim Martineau, Directeur exécutif adjoint par intérim de l’ONUSIDA. « L’ONUSIDA travaille en étroite collaboration avec le Royaume-Uni depuis 1996 et nous nous réjouissons de poursuivre ce partenariat afin de veiller à ce que chaque penny investi nous rapproche de la fin du sida. »
L’événement organisé à Londres a eu lieu dans le cadre de la campagne AIDSfree Appeal, à l’initiative de la Fondation Elton John contre le sida et les journaux London Evening Standard et The Independent. L’argent des dons du public récolté lors de cette collecte de fonds sera utilisé pour soutenir les projets de la Fondation Elton John dans six villes clés du monde : Atlanta aux États-Unis, Delhi en Inde, Kiev en Ukraine, Londres, Maputo au Mozambique et Nairobi au Kenya. Par l’intermédiaire de UK Aid Match, le gouvernement britannique a promis de doubler les dons du public jusqu’à hauteur de 2 millions de livres, à investir dans des projets à Maputo et Nairobi.
Le Forum mondial AIDSfree Cities a accueilli des responsables venus de ces six villes afin de parler de leurs espoirs pour l’avenir. L’événement s’inscrit dans les préparatifs de la conférence internationale de l’initiative Les villes s’engagent, qui aura lieu à Londres en septembre 2019 et réunira des représentants de plus de 275 villes participantes, dans le cadre du premier rassemblement mondial de villes qui accélèrent leurs actions pour en finir avec le sida comme menace de santé publique.
L’initiative Les villes s’engagent a été lancée en 2014 par l’ONUSIDA, en partenariat avec la Ville de Paris, l’International Association of Providers of AIDS Care et ONU-Habitat, dans le but de soutenir les villes dans l’accélération de leur riposte au VIH et d’en finir avec l’épidémie de sida d’ici à 2030.
Londres a rejoint l’initiative Les villes s’engagent en 2018. Ces dernières années, les nouvelles infections à VIH dans la capitale britannique ont reculé de plus de 40 % et, avec un résultat exceptionnel déjà atteint de 95-98-97, Londres a dépassé les objectifs 90-90-90, à savoir 90 % des personnes vivant avec le VIH devant connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement présentant une charge virale indétectable.
« Nous sommes impatients de tirer les leçons du forum en vue de la grande réunion de l’initiative Les villes s’engagent plus tard cette année à Londres, qui permettra de prendre la mesure des progrès accomplis et des problèmes qui restent à résoudre », a déclaré José M. Zuniga, Président et Directeur général de l’International Association of Providers of AIDS Care.
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Réduire les risques pour les consommatrices de drogues injectables au Myanmar
06 février 2019
06 février 2019 06 février 2019Dans la cité minière du nord du Myanmar où vit Hla Hla (le nom a été changé), les drogues sont faciles d’accès. Hla Hla a commencé à consommer des drogues lorsqu’elle était adolescente. Quelques années plus tard, un ami à elle, travailleur de proximité, l’accompagne dans un centre de consultation sans rendez-vous, où elle apprend qu’elle vit avec le VIH. Au départ, elle a peur de l’annoncer à son mari et à sa famille, et s’inquiète de ce que les autres vont penser.
L’histoire de Hla Hla n’est pas un cas unique. Dans l’État Kachin, une région du Myanmar, on estime à 21 000 le nombre de consommateurs de drogues injectables, dont deux sur cinq vivraient avec le VIH, selon les statistiques du gouvernement.
L’État Kachin est depuis longtemps aux prises avec des problèmes socioéconomiques, entre conflits, culture d’opium et consommation de drogues. Des travailleurs migrants viennent de tout le Myanmar et des pays voisins pour y travailler dans les mines de jade et d’ambre.
Des programmes de réduction des risques sont en place au Myanmar depuis plus de dix ans, notamment des programmes de distribution d’aiguilles et de seringues et de traitement de substitution aux opiacés, et le gouvernement a récemment renforcé son engagement et son soutien en faveur de la réduction des risques. Cependant, une récente vague de répression policière a donné lieu à une hausse des arrestations de consommateurs de drogues, limitant l’accès aux services et augmentant la stigmatisation et la discrimination.
Dans l’État Kachin, ainsi que dans l’État Shan au nord et dans la région de Sagaing, le projet phare sur le VIH/sida d’USAID (HIV/AIDS Flagship Project) axe son soutien aux programmes de réduction des risques sur la prestation de services de prévention et de traitement du VIH pour les consommateurs de drogues injectables. L’ONUSIDA apporte des conseils techniques au projet, qui est mis en œuvre par Community Partners International.
L’un des aspects abordés par le projet est l’absence de services de réduction des risques spécifiques aux femmes, pour les consommatrices de drogues injectables et les partenaires sexuelles des hommes qui consomment des drogues injectables. Dans ces régions, les femmes qui consomment des drogues injectables préfèrent souvent rester anonymes et se sentent généralement plus à l’aise avec des agents de santé féminins. L’un des partenaires d’exécution du programme, Médecins du Monde, a élaboré une initiative visant à élargir l’accès aux services pour les femmes, en réservant une journée par semaine exclusivement aux femmes dans son centre de consultation. L’ensemble de services spécifiques aux femmes inclut des services de santé sexuelle et reproductive, des conseils sur les violences sexistes et un service de planification familiale, en plus des services de réduction des risques assurés par des personnels féminins.
Quand Hla Hla se rend au centre de consultation, elle aime bien bavarder avec ses pairs. Alors qu’elle avait d’abord eu peur d’annoncer son statut à son mari, elle a fini par le faire lorsqu’il a évoqué l’idée d’avoir un enfant avec elle. L’incrédulité a cédé la place à l’acceptation et il a passé un test de dépistage du VIH.
« Le centre de consultation m’aide beaucoup, car maintenant je suis en bonne santé et je peux travailler, grâce au traitement antirétroviral. En plus, je suis très contente car mon mari est séronégatif au VIH. Je sais plus de choses sur la santé que je peux partager avec ma famille et mes amis », explique Hla Hla.
En plus de proposer des services de prévention et de traitement du VIH pour les consommatrices de drogues injectables, le HIV/AIDS Flagship Project d’USAID soutient des initiatives telles que les Comités locaux sur le sida, qui offrent une plateforme de sensibilisation communautaire concernant les risques pour la santé de la consommation de drogues et l’importance des programmes de réduction des risques.
Saw Yu Htwe est mère de trois enfants et membre du Comité local sur le sida. Quand l’un de ses enfants s’est mis à consommer des drogues, elle a compris que les consommateurs de drogues avaient besoin d’écoute et de soutien de la part de leur famille et de leur communauté. Elle est déterminée à aider les consommateurs de drogues en créant un environnement plus propice pour répondre à leurs besoins sanitaires et socioéconomiques.
« Les gens nous demandent pourquoi nous aidons les consommateurs de drogues, parce qu’ils pensent que ces personnes sont de mauvaises personnes. Les consommateurs de drogues sont aussi des êtres humains. Si nous, la communauté, ne changeons pas notre façon de penser et nos attitudes envers eux, notre région et notre pays ne pourront pas évoluer », estime Saw Yu Htwe.
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Faire en sorte que le cancer du col de l’utérus appartienne au passé
04 février 2019
04 février 2019 04 février 2019Le cancer du col de l’utérus peut être évité grâce au vaccin contre le papillomavirus humain. Il peut aussi être guéri, à condition d’être détecté et traité à temps. Alors pourquoi tant de femmes développent encore le cancer du col de l’utérus et en meurent ?
En 2018, environ 570 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus ont été recensés dans le monde, ainsi que 311 000 décès dus à ce cancer. Tout comme le VIH, le cancer du col de l’utérus est une maladie qui prospère sur le terreau des inégalités sociales, économiques et politiques. Les pays à faible revenu paient le plus lourd tribut, avec près de 80 % de l’ensemble des cas et 90 % des décès.
Si les actions de prévention, de dépistage et de traitement du cancer du col de l’utérus ne sont pas élargies rapidement, les experts estiment que d’ici à 2040 le nombre de décès pourrait augmenter de 50 % par rapport aux niveaux de 2018.
Le VIH et le cancer du col de l’utérus sont inextricablement liés. Le cancer du col de l’utérus est le cancer le plus répandu chez les femmes vivant avec le VIH. Les femmes vivant avec le VIH sont jusqu’à cinq fois plus susceptibles de développer un cancer du col de l’utérus invasif que les autres femmes. En Afrique subsaharienne, le cancer du col de l’utérus est le cancer le plus meurtrier au sein de la population féminine.
Malgré le risque accru, de nombreuses femmes vivant avec le VIH n’ont pas accès au dépistage régulier ou au traitement du cancer du col de l’utérus. Une étude menée en 2016 au Malawi a montré que seulement 19 % des femmes âgées de 30 à 49 ans vivant avec le VIH avaient bénéficié au moins une fois d’un dépistage du cancer du col de l’utérus. Dans cette même étude, parmi les femmes vivant avec le VIH les plus pauvres, seulement 2 % avaient déjà accédé à un dépistage de la maladie.
« Il est inacceptable que des femmes meurent du cancer du col de l’utérus dans le monde parce qu’elles n’ont pas accès à des vaccins, dépistages et traitements qui leur sauvent la vie », a déclaré Ani Shakarishvili, Conseillère spéciale auprès de l’ONUSIDA. « Alors que nous sauvons la vie d’une femme en faisant en sorte qu’elle ait accès au traitement antirétroviral contre le VIH, elle finit par mourir du cancer du col de l’utérus. Les services doivent être intégrés et accessibles à toutes, sans exception ».
Associer les services de dépistage du cancer du col de l’utérus et les services anti-VIH sauve des vies et permet de faire des économies. L’ONUSIDA travaille en collaboration avec le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida et l’Institut George W. Bush pour incorporer des services de dépistage et de soins du cancer du col de l’utérus dans les dispensaires où les femmes ont déjà accès à des services anti-VIH dans huit pays d’Afrique subsaharienne. Ce partenariat a pour objectif de faire reculer de 95 % l’incidence du cancer du col de l’utérus.
L’Organisation mondiale de la Santé a récemment annoncé qu’elle allait accélérer les efforts mondiaux pour éliminer le cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique et qu’elle allait continuer de jouer un rôle prépondérant, notamment en élaborant une stratégie mondiale pour l’élimination du cancer du col de l’utérus, un pas en avant largement salué par l’ONUSIDA.
« Comme dans la riposte mondiale au sida, nous devons aborder la question de la prévention et du traitement du cancer comme une opportunité de prendre la tête d'une large coalition pour exiger que la santé devienne un droit humain fondamental et universel », a ajouté Mme Shakarishvili.
À l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer le 4 février, l’ONUSIDA a renouvelé son soutien en faveur de l’appel mondial à l’action pour éliminer le cancer du col de l’utérus et lutter contre les inégalités grâce à la sensibilisation et à l’élargissement de l’accès à la prévention, au dépistage et au traitement pour les filles et les femmes davantage exposées au risque, en particulier les femmes et les filles vivant avec le VIH.
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Avec le soutien de l’ONUSIDA, tout le monde compte
28 janvier 2019
28 janvier 2019 28 janvier 2019Durant cinq semaines en 2018, des équipes comprenant jusqu’à 10 personnes, formées dans chacun des 120 dispensaires et hôpitaux du Lesotho, ont passé au crible plus de 180 000 dossiers de personnes diagnostiquées séropositives au VIH et bénéficiant de soins. Objectif : compter combien de personnes vivant avec le VIH étaient sous traitement en juin 2018.
Durant de longues journées poussiéreuses, ces équipes ont apposé des autocollants verts (pour un traitement actif) ou d’autres couleurs (indiquant qu’une personne a abandonné le traitement, a été transférée ou est décédée) sur près de 80 % de tous les dossiers de patients dans le pays. Établissement par établissement, le recensement des personnes identifiées comme suivant activement leur traitement a été comparé aux recensements précédemment transmis au Ministère de la Santé du Lesotho ou à d’autres partenaires, notamment le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida. Tout cela pour confirmer que les rapports transmis par le pays ont du sens.
« Avec notre équipe, nous avons passé en revue le statut de traitement de plus de 5 000 personnes au dispensaire de Senkatana à Maseru, au Lesotho, l’un des centres de traitement les plus anciens et les plus fréquentés du pays. Au bout de deux jours d’examen des dossiers papier, nous avons découvert qu’il y avait environ 30 % de personnes sous traitement en plus par rapport au chiffre transmis par le dispensaire au Ministère de la Santé en juin 2018 », a déclaré Motselisi Lehloma, agent du Ministère de la Santé. Globalement, cet exercice a permis de constater une différence de 3 % supérieure aux chiffres transmis au Ministère de la Santé sur l’ensemble des 120 établissements visités.
Depuis début 2017, l’ONUSIDA et d’autres partenaires internationaux ont apporté leur soutien à plus de 15 pays, principalement en Afrique subsaharienne, dans le but de vérifier que le nombre de personnes signalées comme étant actuellement sous traitement était exact. Ce travail permet également d’aider les établissements à améliorer la précision des données transmises par l’intermédiaire de leurs systèmes d’information sanitaire, en examinant les registres de patients et les procédures pour recenser, compiler et transmettre les chiffres de traitement.
« L’exercice entrepris par le Lesotho visant à contrôler et à valider les chiffres en matière de traitement met en avant l’engagement du pays à superviser avec précision l’impact des programmes », a déclaré Kim Marsh, Conseillère principale, Épidémiologie et surveillance, ONUSIDA. Grâce à ces efforts, et aux efforts de bien d’autres pays de la région, l’ONUSIDA et les autres parties prenantes peuvent avoir confiance dans les chiffres en matière de traitement, ce qui nous permet de surveiller les progrès vers les objectifs 90-90-90. Par le biais de réunions avec le personnel médical et de rapports écrits, les défauts mineurs ont pu être corrigés immédiatement et les problèmes systématiques plus larges ont été portés à l’attention du Ministère et des partenaires de mise en œuvre afin qu’ils adoptent les mesures correctives nécessaires.
Le Lesotho compte parmi les pays du monde qui paient le plus lourd tribut au VIH. En 2017, 320 000 personnes vivaient avec le VIH dans ce pays, soit une prévalence du VIH de 23,8 %.
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Le fondateur d’un hospice fait le bilan de 15 années de combinaison entre foi et traitement, soins et prévention du VIH
27 janvier 2019
27 janvier 2019 27 janvier 2019Pour la dernière matinée des célébrations de l’édition 2019 des Journées mondiales de la Jeunesse au Panama, le Pape François a prévu de se rendre à la Casa Hogar del Buen Samaritano. Baptisé ainsi à cause de la parabole biblique du bon Samaritain, cet hospice situé en périphérie de Panama City propose des soins complets pour aider les personnes vivant avec le VIH à se rétablir et à se réinsérer dans la société.
La seule exigence pour être admis, c’est d’en avoir besoin. La politique de l’établissement est d’accueillir tout le monde, peu importe le sexe, l’âge, la religion, la profession, l’orientation sexuelle, les compétences ou l’origine géographique.
Alors que les bénévoles s’affairaient avec beaucoup de fébrilité pour préparer la venue de Sa Sainteté hier, le fondateur et directeur de Buen Samaritano, le Père Domingo Escobar, a pris quelques instants pour faire le point sur l’évolution de l’établissement.
Tout a commencé dans le cadre d’une œuvre pastorale menée par la paroisse de Santa Maria del Camino. Des personnes vivant avec le VIH, dont beaucoup étaient sans domicile, se tournaient vers l’église pour obtenir du réconfort, des conseils et de la nourriture. L’idée a fait son chemin, selon laquelle les personnes les plus marginalisées avaient besoin d’un soutien mieux structuré. La fondation et le foyer Buen Samaritano ont été créés il y a 15 ans, avec pour objectif plus large de contribuer à bâtir une société sans discrimination, sans préjugés et sans stigmatisation.
« Je pense qu’il est nécessaire de mettre en avant la dignité de l’être humain et de respecter autrui, puisque nous sommes tous, comme le dit la Bible, le temple de l’Esprit Saint… chacun d’entre nous », explique le Père Escobar.
Depuis sa création, le Buen Samaritano a accueilli plus de 300 résidents. La combinaison entre soutien spirituel et traitement médical est fondamentale. En stimulant leur foi, les patients deviennent progressivement plus optimistes, plus « enthousiastes » en prenant leurs médicaments et plus confiants dans la réussite du traitement. Selon le directeur du Buen Samaritano, les facteurs les plus significatifs qui nuisent à l’observance du traitement sont le manque de soutien et la peur des préjugés.
« Parce qu’elles ont peur d’être rejetées et de subir des discriminations, ces personnes gardent tout pour elles et n’en parlent pas avec leur famille ou d’autres personnes », explique-t-il.
En réaction directe à ce problème, une branche de la fondation a été développée spécialement pour aider les personnes vivant avec le VIH qui habitent avec leur famille mais disposent de ressources limitées. En plus de la nourriture et des médicaments, Buen Samaritano propose aussi une sensibilisation et une formation à destination des proches de ces personnes, pour renforcer leur capacité à apporter un soutien moral à ceux qu’ils aiment.
Par ailleurs, la fondation va au-delà des soins et du traitement du VIH en appuyant les actions de prévention par l’intermédiaire de séminaires et d’interventions auprès des enfants, des jeunes, y compris ceux qui sont exposés au risque, et des adultes. L’an dernier, leurs programmes de prévention ont touché plus de 4 500 personnes. Leur programme d’information pour la jeunesse plaide pour « une éducation sexuelle avec des valeurs » dans les établissements d’enseignement secondaire.
L’ONUSIDA est partenaire du Buen Samaritano depuis de nombreuses années, en l’aidant à négocier l’approvisionnement en médicaments antirétroviraux auprès du Ministère de la Santé, ainsi que pour les actions de visibilité et de sensibilisation.
Le travail du Père Domingo auprès des personnes défavorisées vivant avec le VIH au Panama démontre l’incroyable capacité des communautés religieuses à construire des ponts, non seulement en termes de traitement et de soins, mais aussi pour éliminer la stigmatisation et la discrimination et favoriser la prévention.
La fondation apporte une précieuse contribution à la communauté, au pays et à la riposte au sida. Au Panama, le nombre de personnes vivant avec le VIH est estimé à 25 000. Le pays a enregistré d’importants progrès en matière de traitement et de baisse de la mortalité. Trois quarts (76 %) des personnes diagnostiquées au Panama étaient sous traitement fin 2017 et on dénombrait moins de 1 000 décès dus au sida. Cependant, avec un nombre estimé à 1 600 nouvelles infections cette année, la nécessité d’un renforcement des initiatives de prévention est évidente. Pour le Père Escobar, le défi requiert une mobilisation générale.
« Nous devons tous sentir et comprendre que la tâche de prévention est un défi de nature transversale », explique le prêtre. « Elle doit être présente au sein des familles, dans les politiques publiques, auprès des enfants, pour la jeunesse et dans l’œuvre pastorale. Le problème concerne tout le monde, et nous pouvons tous contribuer ».
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La campagne She Conquers en Afrique du Sud
24 janvier 2019
24 janvier 2019 24 janvier 2019Selokela Molamodi avait quatre ans quand, un jour, l’instituteur demanda à ses élèves ce qu’ils voudraient faire plus tard. Tandis que ses camarades énuméraient des professions plus conventionnelles, comme infirmière, médecin ou avocat, Selokela Molamodi répondit fièrement et avec détermination qu’elle voulait être « Ministre de l’Éducation ».
Grâce à sa passion pour l’éducation et sa fougue caractéristique, à 19 ans, Selokela Molamodi est aujourd’hui en bonne voie pour réaliser son rêve. L’an dernier, elle est sortie major de sa promotion et elle a été tête de classe aussi bien à l’école primaire que dans le secondaire. Armée d’une confiance en soi inébranlable et de ses principes fondamentaux de transparence, d’honnêteté et d’humilité, Mme Molamodi a échappé au destin d’un grand nombre de jeunes femmes sud-africaines : infection à VIH, grossesse non désirée et abandon des études au niveau secondaire.
Elle raconte qu’elle a dû affronter les mêmes dures réalités que les autres jeunes femmes : difficultés financières, crime, violence, pression des pairs, tentation des « protecteurs » (des hommes plus âgés), abus de drogue et d’alcool. Elle explique que l’école lui a permis de rester en dehors de tout ça.
« Il existe encore beaucoup d’idées fausses concernant le VIH chez les jeunes. On ne parle pas ouvertement de sexe. Les jeunes gens reçoivent quelques informations sur la santé sexuelle et reproductive, mais on ne leur enseigne pas comment prendre des décisions concernant le sexe. »
« Il existe encore beaucoup d’idées fausses concernant le VIH chez les jeunes. On ne parle pas ouvertement de sexe. Les jeunes gens reçoivent quelques informations sur la santé sexuelle et reproductive, mais on ne leur enseigne pas comment prendre des décisions concernant le sexe », ajoute-t-elle.
En Afrique du Sud, 1 500 jeunes femmes et adolescentes âgées de 15 à 24 ans sont infectées chaque semaine par le VIH. En 2017, elles ont représenté 29 % de toutes les nouvelles infections à VIH dans le pays. Les études ont montré que dans la majeure partie des cas, ce sont des hommes plus âgés, en général de cinq à huit ans leurs aînés, qui transmettent le VIH aux femmes plus jeunes ; et lorsque ces femmes atteignent leurs 25 ans, elles le transmettent à leur tour à des hommes de leur âge.
« Il existe chez les jeunes femmes l’idée qu’il faudrait avoir un grand nombre de partenaires sexuels quand on est jeune, car c’est cela que veut dire être libre. Ensuite, vers l’âge de 25 ans, on laisse cette vie derrière soi et on fonde un foyer. Mais ce que les filles ne comprennent pas, c’est qu’elles ne contrôlent pas ces relations sexuelles, que leur consentement n’a aucune importance », explique-t-elle.
Afin d’entamer le dialogue sur ces sujets et bien d’autres problèmes rencontrés par les jeunes femmes, Mme Molamodi a lancé You for You pendant sa dernière année d’études.
« Pour moi, c’est un mouvement, pas une organisation », déclare Selokela Molamodi. « Il s’agit de s’accepter et de s’aimer comme on est. Pour pouvoir exister en tant que communauté et au sein d’une collectivité, il faut d’abord s’aimer soi-même en tant qu’individu », ajoute-t-elle.
En compagnie de deux amies qui ont lancé le mouvement avec elle, Selokela Molamodi organise des sessions de mentorat individuel avec d’autres jeunes femmes sur des questions telles que l’estime de soi, la vision positive du corps, la santé sexuelle et reproductive et la consommation de drogues et d’alcool. Elle a aussi organisé deux événements sur l’autonomisation des jeunes femmes en tant que leaders, « pour faire entendre la voix des jeunes femmes contre la discrimination, ensemble ».
Pour elle, l’initiative DREAMS, pilotée par le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida, est la matriarche d’une famille de jeunes femmes comme elle. En Afrique du Sud, DREAMS travaille en étroite collaboration avec She Conquers, une campagne nationale pilotée par le gouvernement qui vise à autonomiser les jeunes femmes et les adolescentes afin qu’elles deviennent responsables de leur santé.
« Permettre aux filles d’accéder à des services de prévention et de traitement anti-VIH et de planification familiale à l’abri de toute discrimination, c’est bien, mais il faut aussi nous demander ce que nous en pensons. Apportez-nous l’éducation et l’information et apprenez-nous que nos actions ont des conséquences qui nous font avancer ou régresser ».
« DREAMS/She Conquers nous a fourni un espace pour discuter naturellement de choses qui nous concernent en tant que jeunes femmes avec d’autres jeunes femmes. Nous pouvons ainsi faire entendre notre voix et recevoir de nouveaux éclairages. Par exemple, la plupart des filles que je connais ont passé un test de dépistage du VIH, mais aucune d’entre elles n’avait évoqué le sujet jusqu’à ce que DREAMS/She Conquers arrive dans notre école », raconte-t-elle.
« C’est ce genre d’initiatives qui permet d’accroître l’efficacité de ce que l’ONUSIDA tente d’accomplir », ajoute Selokela Molamodi. « Permettre aux filles d’accéder à des services de prévention et de traitement anti-VIH et de planification familiale à l’abri de toute discrimination, c’est bien, mais il faut aussi nous demander ce que nous en pensons. Apportez-nous l’éducation et l’information et apprenez-nous que nos actions ont des conséquences qui nous font avancer ou régresser ».
Elle explique qu’elle aimerait que les débats sur la prévention du VIH et la santé sexuelle et reproductive soient associés plus souvent à ceux qui portent sur la carrière professionnelle, l’émancipation et l’esprit d’entreprise.
En ce qui concerne ses ambitions pour You for You, elle « souhaite aider à bâtir un continent de jeunes femmes qui aient suffisamment confiance en elles pour s’exprimer librement, qui soient capables de se serrer les coudes et de favoriser mutuellement leur autonomie. Si quelqu’un me dit « Je n’ai pas baissé les bras », alors je saurai que j’avais un but, que j’ai été la raison pour laquelle quelqu’un n’a pas baissé les bras ».
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République démocratique populaire lao : le dépistage salivaire du VIH pour les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes
17 janvier 2019
17 janvier 2019 17 janvier 2019Au Laos, un tiers seulement des hommes gays et des autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, notamment en raison de la stigmatisation et de la discrimination, qui restent un obstacle à l’accès au dépistage du VIH dans les hôpitaux publics et les dispensaires. Des protocoles complexes, les inégalités de traitement et parfois les préjugés des prestataires de santé, ainsi que l’absence de confidentialité des résultats du dépistage ont également un impact sur le dépistage du VIH.
« Beaucoup de nos amis ont peur de passer un test de dépistage du VIH parce qu’ils pensent que les différentes étapes de dépistage sont compliquées et souvent désagréables », explique Phoulikhan Siphabouddy, militant communautaire de LaoPHA, une organisation non gouvernementale laotienne.
Afin d’y remédier, USAID a apporté son soutien au gouvernement et à LaoPHA pour l’organisation d’une campagne de dépistage salivaire menée dans trois provinces.
La plupart des gens croient qu’une prise de sang est nécessaire pour le dépistage. Mais le dépistage salivaire permet de détecter les anticorps du VIH, pas le virus lui-même. Le test consiste à effectuer un frottis à l’aide d’un bâtonnet au niveau des gencives supérieures et inférieures de la personne, puis le bâtonnet est placé à l’intérieur d’une éprouvette contenant un réactif. Le résultat est connu en 20 minutes.
Des membres de la communauté, les pairs-éducateurs, forment des bénévoles pour le dépistage salivaire. Ce dépistage est rapide, facile et peut être effectué n’importe où.
Selon le Ministère de la Santé, près de 82 % des personnes concernées par cette campagne ont accepté de passer un test de dépistage du VIH au moyen d’un test salivaire, contre seulement 17 % des personnes redirigées vers les dispensaires.
« Cette nouvelle approche a permis de dépasser les objectifs de dépistage du VIH au Laos de plus de 200 %, un chiffre spectaculaire », indique Bounpheng Philavong, Directeur du Centre laotien pour le VIH/sida et les IST.
Tout comme LaoPHA, il est convaincu que les services gérés par les communautés créent un environnement favorable aux populations clés pour accéder à des services anti-VIH à l’abri de toute discrimination. Les mises en relation avec les services de soins et d’appui aux personnes vivant avec le VIH se sont également améliorées pour les personnes diagnostiquées séropositives, et ce sont les mêmes bénévoles communautaires qui aident et redirigent les personnes vers des dispensaires de confiance.
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Traverser des rivières et des jungles pour atteindre les peuples autochtones des régions reculées du Brésil
10 janvier 2019
10 janvier 2019 10 janvier 2019Jijuké Hukanaru Karajá est agent de santé autochtone et travaille comme infirmière dans le district sanitaire autochtone d’Araguaia, qui porte le nom d’une des principales rivières du Brésil, dans le bassin oriental de l’Amazone. Elle travaille auprès des communautés autochtones depuis de nombreuses années et ne compte plus ses allées et venues entre les villes brésiliennes et les villages autochtones pour apporter des services de santé élémentaires. Mme Karajá est très fière de faire partie du système de santé publique autochtone brésilien ; elle suit ainsi les traces de son père.
« Je travaille en ville et dans mon village natal auprès de mon peuple, et c’est extrêmement gratifiant de les aider de cette façon », explique-t-elle.
Mme Karajá pense que le fait d’être elle-même d’origine autochtone facilite la communication et gomme les différences culturelles. La prévalence du VIH et de la syphilis reste faible au sein des peuples autochtones du Brésil, mais elle craint que l’interaction croissante avec les grandes villes voisines ne change la situation.
Créés en 2010, les services de santé pour les peuples autochtones proposent des services à toutes les communautés autochtones, peu importe l’endroit où elles sont implantées. Une équipe composée de 800 médecins, infirmières, techniciens de soins, psychologues, conseillers et agents de santé autochtones travaillent ainsi sans relâche, couvrant des kilomètres et des kilomètres. Ils réalisent des tests de dépistage du VIH, de la syphilis et d’autres infections sexuellement transmissibles. D’après Mme Karajá, ils sont bien accueillis par les communautés autochtones.
« Le dépistage est systématiquement précédé d’une série d’entretiens et d’ateliers dans les villages à propos de la prévention du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles, de sorte que tout se passe très naturellement », explique-t-elle. Si quelqu’un est diagnostiqué séropositif au VIH, il a directement accès à des conseils. Autre point important, dans le cadre de ce système unique, toutes les actions de riposte au VIH tiennent compte des croyances culturelles.
Il y a plus de dix ans, un projet révolutionnaire imaginé par Adele Benzaken, à l’époque chercheuse à la Fundação Alfredo da Matta à Manaus, a bénéficié de financements de la Fondation Bill & Melinda Gates afin de proposer des tests de dépistage à plus de 46 000 autochtones au sein de leurs propres communautés. Les actions ciblaient notamment les États de l’Amazonas et du Roraima, des régions forestières reculées qui abritent plus de la moitié des peuples autochtones du Brésil. Parmi leurs priorités : mettre un terme aux violences sexistes et éviter que les enfants ne naissent avec une syphilis ou un VIH congénital.
« Avant le projet, ces populations autochtones n’avaient que très peu accès aux services de diagnostic, de traitement et de prévention, quels qu’ils soient », se souvient Mme Benzaken, qui gère aujourd’hui le Département national IST, sida et hépatites virales du Ministère de la Santé brésilien. « Elles étaient vulnérables et n’avaient pas accès aux programmes ».
En 2012, le dépistage rapide est devenu une norme publique aussi bien pour la population autochtone que pour la population brésilienne en général. En l’espace de cinq ans, la distribution de tests de dépistage rapides du VIH aux 34 districts sanitaires autochtones en fonction a quasiment triplé, passant à 152 000 en 2017 ; quant à la distribution des tests de dépistage rapide de la syphilis, elle a plus que doublé, passant à plus de 65 000 la même année.
Que ce soit par bateau, par la route ou à pied, les agents de santé sillonnent ces vastes territoires pour proposer des tests de dépistage, sensibiliser et discuter des méthodes de prévention, comme les préservatifs.
Le Brésil compte près de 900 000 habitants autochtones, et leurs territoires représentent plus de 12 % de la superficie du pays. Au total, le pays dénombre près de 305 ethnies qui parlent 274 langues différentes. Parmi elles, les Tikuna sont le groupe ethnique le plus important.
Vinicios Ancelmo Lizardo, alias Pureenco, son nom indigène Avaí, travaille comme agent de santé, principalement en Amazonie. « Pour aider mon peuple, je dois faire en sorte qu’il comprenne l’importance de la santé pour lui », explique-t-il. Avant d’évoquer la prévention du VIH avec un groupe de Tikuna dans leur langue, il leur parle d’amour, de sexe et de liberté, et il les fait rire en leur apprenant comment utiliser un préservatif masculin au moyen d’un pénis factice.
M. Lizardo admet que briser les barrières culturelles et bâtir des ponts entre science et tradition est compliqué. Mais il sait aussi que la plupart des communautés autochtones ne peuvent plus rester isolées et que, par conséquent, elles ne doivent pas être laissées pour compte.