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Aux Fidji, les jeunes ont leur mot à dire
19 octobre 2018
19 octobre 2018 19 octobre 2018Vingt-quatre jeunes gens se sont retrouvés à Suva, aux Îles Fidji, pour faire le bilan des progrès du pays dans le respect des engagements de la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, et identifier les facteurs de risque de VIH chez les jeunes.
Les participants ont constaté que les Fidji avaient pris des mesures importantes pour mettre en place des lois et des politiques qui améliorent l’accès des jeunes aux services anti-VIH et de santé sexuelle et reproductive. Ils ont toutefois noté qu’il existait de nombreux facteurs qui mettent en péril la santé des jeunes, notamment la stigmatisation et la discrimination, un accès limité aux préservatifs et l’absence de programmes de réduction des risques pour les jeunes consommateurs de drogues.
« Beaucoup de jeunes ont une connaissance basique du VIH, de ses modes de transmission et de la prévention. Beaucoup d’entre eux ne sont pas conscients de l’existence du traitement antirétroviral. Il est essentiel que les jeunes aient accès à des informations détaillées et qu’ils sachent où ils peuvent les obtenir », explique Swastika Devi, de l’Association pour la santé reproductive et familiale des Îles Fidji.
L’un des points essentiels identifié concerne l’amélioration de l’appui technique et financier en faveur de la participation des jeunes aux ripostes communautaires au VIH. Le groupe est tombé d’accord sur le fait que le renforcement des capacités des jeunes leaders devait être encouragé, notamment en faveur des leaders communautaires, des populations clés et des personnes vivant avec le VIH, afin de consolider leur engagement dans la sensibilisation et la prise de décision.
Les participants sont également convenus de créer un réseau de jeunes pour la santé et les droits sexuels et reproductifs, dont la mission sera de finaliser une feuille de route de la sensibilisation ciblée sur leurs priorités, à savoir des services adaptés aux jeunes dans les établissements de santé, l’élaboration d’un ensemble standard de services centrés sur les jeunes et une éducation sexuelle complète allant au-delà de la puberté. Le réseau a pris contact avec le Ministère de la Santé et des Services médicaux, ainsi qu’avec le comité de pilotage national des Fidji pour la Journée mondiale de lutte contre le sida, dans le but d’intensifier les activités ciblées sur les jeunes à l’occasion de cette journée.
« La consultation #UPROOT nous a permis de voir concrètement comment les engagements de la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida impactent les jeunes gens des Fidji », explique Renata Ram, Directrice nationale de l’ONUSIDA aux Fidji. « Les jeunes restent les laissés-pour-compte de la riposte au sida, alors qu’ils représentent la tranche d’âge la plus touchée par l’épidémie. L’avenir de l’épidémie de VIH aux Fidji sera déterminé par la manière dont nous concevons nos services à l’égard des jeunes. Si nous ne le faisons pas, nous nous éloignerons encore plus de la fin du sida ».
Cette consultation s’inscrivait dans le cadre de l’agenda politique piloté par les jeunes #UPROOT, lancé par le PACT, une coalition mondiale soutenue par l’ONUSIDA regroupant plus de 80 organisations et réseaux de jeunes travaillant sur le VIH pour lutter contre les obstacles qui exposent les jeunes au risque du VIH. Des rencontres #UPROOT du même genre ont eu lieu au Panama, au Cameroun et au Ghana.
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Kazakhstan : défendre les services de traitement de substitution aux opiacés
19 octobre 2018
19 octobre 2018 19 octobre 2018Pour défendre son accès au traitement de substitution aux opiacés qui lui sauve la vie, Marzhan Zhunusova a surmonté sa peur de l’avion et, pour la première fois, elle a pris un vol jusqu’à Astana, la capitale du Kazakhstan. Elle s’est rendue dans cette ville dans le but de participer à une mobilisation nationale des personnes ayant accès au programme pilote de réduction des risques mis en place par le pays, qui a rassemblé des individus venus des quatre coins du Kazakhstan pour montrer au grand public l’importance du traitement de substitution aux opiacés.
Après avoir consommé des drogues injectables pendant plus de 25 ans, Mme Zhunusova avait perdu tout espoir de vivre une vie meilleure. « Quand j’ai entendu parler pour la première fois du traitement de substitution aux opiacés, j’ai pensé que ça pourrait être la porte de sortie qui pourrait m’aider. Entre les drogues et ma séropositivité au VIH, je croyais que ma vie était finie. J’ai 45 ans et c’est seulement maintenant, grâce à la méthadone, que je commence enfin à vivre ma vie pleinement ».
Les participants à cette campagne ont effectué une marche à Astana le 27 juin, rejoints par des activistes d’autres groupes, notamment des personnes vivant avec le VIH et des hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.
Les personnes qui se sont mobilisées pour cet événement ont en commun des histoires similaires. Leur consommation de drogues les a parfois privés de leur santé et de leurs rêves. Certains sont sans emploi, d’autres ont fait de la prison. Beaucoup vivent en marge de la société et la majorité d’entre eux vit avec le VIH.
Ibrahim Dolgiev a essayé les drogues pour la première fois dans les années 1970, à l’âge de 22 ans. « Après de nombreuses années passées à tenter d’arrêter la drogue, je suis passé au traitement de substitution aux opiacés depuis un an. C’est ce qui m’a sauvé. Ma vie a radicalement changé, en mieux, et pour la première fois depuis longtemps je peux passer la journée sans héroïne », explique-t-il.
Les participants à cette mobilisation se sont réunis pour exprimer leur espoir de voir le programme de traitement de substitution aux opiacés maintenu et davantage étendu.
En collaboration avec des partenaires nationaux et internationaux, l’ONUSIDA a fourni au gouvernement du Kazakhstan des arguments éclairés par données probantes sur l’efficacité du traitement de substitution aux opiacés dans le contrôle de l’épidémie de VIH chez les consommateurs de drogues.
« L’accès au traitement de substitution aux opiacés est l’un des principaux facteurs qui améliorent l’observance du traitement antirétroviral chez les consommateurs de drogues », a déclaré Alexander Goliusov, Coordonnateur national de l’ONUSIDA au Kazakhstan.
« Ces trois dernières années, les consommateurs de drogues couverts par le projet pilote de traitement de substitution aux opiacés à Pavlodar ont enregistré 100 % d’observance du traitement antirétroviral », a indiqué Zhannat Musaevich Tentekpayev, Médecin chef du Centre de lutte contre le sida de Pavlodar.
Pourtant, malheureusement, l’avenir du programme au Kazakhstan reste incertain, et aucun nouveau participant n’a été inscrit depuis décembre 2017.
Fin juin 2018, une commission gouvernementale a annoncé que le programme pilote se poursuivrait, mais qu’il ne serait pas étendu aux autres régions du pays. Une enquête sur la rentabilité du programme est en cours et les résultats seront présentés d’ici au mois de novembre. L’Union des personnes vivant avec le VIH du Kazakhstan en a appelé au Président du Kazakhstan pour que le programme ne soit pas abandonné, en insistant sur le fait qu’un soutien aux ripostes nationales au VIH efficaces était fondamental pour avancer sur les objectifs 90-90-90.
« Tandis que les organismes chargés de l’application des lois sont en train de décider si le traitement de substitution aux opiacés est approprié ou pas, le nombre de personnes qui accèdent au programme reste très limité. Le programme doit non seulement être maintenu, mais il doit aussi sortir de son statut de projet pilote pour devenir disponible et accessible partout au Kazakhstan pour les consommateurs de drogues injectables », a déclaré Oksana Ibrahimova, Coordonnatrice de l’Union des personnes vivant avec le VIH du Kazakhstan.
Il existe aujourd’hui 13 centres de traitement de substitution aux opiacés au Kazakhstan, dans neuf des seize régions du pays. Depuis le lancement du programme en 2008, plus d’un millier de personnes en ont bénéficié. Actuellement, 322 personnes sont inscrites à ce programme, dont la majorité a cessé de consommer des drogues, a retrouvé un emploi et vit une vie normale en famille.
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Une course contre la montre pour l’accès des personnes vivant avec le VIH à leur traitement après le séisme au Sulawesi central
19 octobre 2018
19 octobre 2018 19 octobre 2018Le 28 septembre, le Sulawesi central, en Indonésie, a été frappé par un terrible séisme, suivi d’un tsunami. On dénombre des milliers de morts et des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées. En cas de catastrophe humanitaire majeure, il est toujours difficile de répondre aux besoins élémentaires des personnes, et c’est particulièrement vrai pour les personnes vivant avec le VIH au Sulawesi central.
Les hôpitaux de la ville de Palu ont été gravement endommagés, mais ils restent opérationnels. Ces établissements disposent encore de stocks de médicaments antirétroviraux, mais ils ne savent pas combien de temps ils tiendront. Avant la catastrophe, selon les données du gouvernement, le nombre de personnes vivant avec le VIH était estimé à 1 913 au Sulawesi central, dont 334, y compris 3 enfants, sous traitement antirétroviral.
Des habitants de la région se sont rassemblés pour défendre les personnes vivant avec le VIH. Yuli travaille pour la Coalition de lutte contre le sida d’Indonésie, une organisation de la société civile qui supervise le soutien au traitement antirétroviral à Makassar, dans le Sulawesi du Sud, en Indonésie. Le 2 octobre, alors qu’elle était en route pour Donggala, un endroit touché par le séisme, pour prendre des nouvelles de sa famille, elle apprend par son employeur que l’approvisionnement en médicaments antirétroviraux est fortement perturbé à Palu.
Yuli et ses collègues se rendent alors à Palu pour apporter leur aide, et contactent les hôpitaux et d’autres prestataires de services pour rassembler les stocks restants de médicaments antirétroviraux et les distribuer à ceux qui en ont besoin. Sa mission devient rapidement un engagement à soutenir la riposte au VIH à Palu, notamment en recherchant des contacts et en apportant un appui social aux personnes vivant avec le VIH dans la région.
« La raison pour laquelle je suis encore là, plus de deux semaines après la catastrophe, c’est parce que c’est impossible de voir de telles conditions sans tendre une main secourable », explique Yuli, en ajoutant qu’en plus des médicaments antirétroviraux, les habitants du Sulawesi central ont besoin d’aide pour répondre à leurs besoins élémentaires et d’un soutien psychosocial.
En date du 16 octobre, 92 des 344 personnes qui étaient sous traitement antirétroviral avaient eu accès à un approvisionnement en médicaments antirétroviraux pour un mois, soit auprès de Yuli et son équipe, soit directement auprès des dispensaires.
« Mon souci principal, c’est que je veux être sûre que malgré cette catastrophe, les personnes vivant avec le VIH puissent tout de même avoir accès au traitement antirétroviral et n’arrêtent pas leur traitement », explique Yuli.
L’ONUSIDA et ses partenaires de la région ont formé ensemble l’Équipe de base nationale de riposte au VIH en situation d’urgence humanitaire. Cette équipe œuvre activement en faveur de la riposte au VIH dans les régions touchées, en tentant de connaître le statut des personnes vivant avec le VIH qui n’ont pas encore été retrouvées et en assurant la distribution des médicaments antirétroviraux à ceux qui en ont besoin. Un poste de commandement pour le VIH a été mis en place à Palu, avec une équipe qui supervise la disponibilité des médicaments antirétroviraux dans la région touchée.
« Le VIH est souvent négligé dans les situations d’urgence. Nous devons travailler dur pour faire en sorte que les personnes vivant avec le VIH ne soient pas oubliées en ces temps difficiles. Nous saluons l’initiative rapide et l’engagement de Yuli et de ses collègues travailleurs de proximité et nous allons continuer de leur apporter notre soutien », a déclaré Krittayawan Tina Boonto, Directrice nationale de l’ONUSIDA en Indonésie.
Le bureau de l’ONUSIDA en Indonésie a mobilisé des ressources pour financer six visites de terrain pour des homologues activistes en faveur des personnes vivant avec le VIH à Palu afin d’apporter une aide immédiate. L’ONUSIDA va également mener une évaluation complète des besoins en termes de VIH, de tuberculose et de paludisme au Sulawesi central afin de formuler des demandes de financement pour une assistance à moyen et long terme, et va établir des plans d’urgence à utiliser lors d’éventuelles catastrophes futures en Indonésie.
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L’ONUSIDA revoit sa politique sur l’adoption, la paternité et les congés pour maternité de substitution
15 octobre 2018
15 octobre 2018 15 octobre 2018L’ONUSIDA a révisé sa politique interne concernant les congés pour adoption et les congés de paternité, et mis en place de nouvelles règles concernant les congés en cas de maternité de substitution, marquant ainsi une étape importante dans la garantie d’un environnement de travail plus inclusif.
Cette nouvelle politique inclut la prolongation du congé pour adoption de 8 à 16-18 semaines, en fonction du nombre d’enfants adoptés, la prolongation du congé de paternité de 4 à 16 semaines, et la mise en place d’un congé de 16 semaines pour la naissance d’un enfant par mère porteuse et de 18 semaines pour des naissances multiples par mère porteuse.
Ces nouvelles mesures sont le fruit des efforts de sensibilisation concertés menés par l’Association du Personnel du Secrétariat de l’ONUSIDA (USSA), en collaboration avec la direction de l’ONUSIDA, et représentent l’un des engagements pris dans le cadre du Plan d’action pour l’égalité des genres 2018-2023 de l’ONUSIDA, récemment lancé.
« Cette réforme va permettre aux pères de passer plus de temps avec leur famille à un moment crucial de la vie », déclare un membre du personnel qui sera bientôt papa. « Les hommes peuvent et doivent jouer un rôle essentiel dans la prise en charge des enfants et lutter activement contre les normes de genre qui font peser la plus grande part de responsabilité de cette tâche sur les femmes », explique-t-il.
Adopter une ligne de conduite plus équitable qui favorise la prise en charge des enfants aussi bien par les hommes que par les femmes peut contribuer à rejeter l’idée que les femmes en âge de procréer sont potentiellement trop chères à embaucher ou présentent un risque d’absentéisme plus important que les hommes, à qualifications égales.
« L’Association du Personnel du Secrétariat de l’ONUSIDA salue cette évolution importante dans notre cadre politique interne, qui non seulement apportera des avantages directs aux futurs parents parmi les membres du personnel, mais aussi à l’ensemble du personnel, car elle remet en cause des normes de genre généralisées », déclare Pauliina Nykanen-Rettaroli, Présidente de l’USSA.
La mise en place d’un congé spécifique pour les naissances par mère porteuse reflète l’engagement de l’ONUSIDA en faveur de la diversité. « Que vous deveniez parent par une naissance naturelle, par l’adoption ou par une maternité de substitution, il n’y a pas de différence : vous devenez parent et vous devriez bénéficier des mêmes avantages », indique une membre du personnel. « Cette politique est le reflet de l’engagement de l’organisation à être aussi inclusive que possible et à passer de la parole aux actes dans ce qu’elle défend, à savoir la dignité et le respect pour tous », ajoute-t-elle.
« Dans le cadre de notre nouveau Plan d’action pour l’égalité des genres, nous nous sommes engagés à adopter une politique de congé parental unique et je suis fière que l’ONUSIDA soit désormais à la hauteur de ses engagements. Tous les parents doivent être encouragés à passer du temps avec leurs enfants. En y apportant son soutien, l’ONUSIDA contribue à répartir les responsabilités vis-à-vis des enfants et à faire avancer l’égalité entre les sexes », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA, Gestion et gouvernance.
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Empowering youth to lead Togo’s HIV response

31 octobre 2024




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Allemagne : une approche basée sur les droits de l’homme pour la consommation de drogues injectables
16 octobre 2018
16 octobre 2018 16 octobre 2018Les consommateurs de drogues injectables sont souvent atteints d’un ou plusieurs problèmes de santé corrélés. La consommation de drogues et les problèmes de santé mentale sont souvent concomitants et la consommation de drogues peut accroître le risque de contracter des infections. Par exemple, chez les consommateurs de drogues injectables, le risque de contracter le VIH est 22 fois plus élevé qu’au sein de la population générale. Les consommateurs de drogues injectables sont aussi largement stigmatisés et marginalisés, ce qui les laissent hors de portée des services sanitaires et sociaux.
Dans la lignée des efforts menés par l’Allemagne pour adopter une approche de la santé centrée sur les individus et fondée sur les droits de l’homme, l’organisation à but non lucratif Fixpunkt a décidé de proposer un endroit sûr aux consommateurs de drogues injectables. Fixpunkt fournit tout un éventail de services, notamment une aide aux personnes sous traitement de substitution aux opiacés, des conseils sur la santé mentale et les problèmes sociaux, des services de santé élémentaires, des équipements d’injection stériles et des salles de consommation de drogues sous surveillance, ainsi qu’une assistance professionnelle en cas d’overdose.
Controverse autour de ces services qui sauvent des vies
Pour les consommateurs de drogues injectables, les sites de consommation de drogues supervisés sont une véritable bouée de sauvetage. Ils représentent aussi un point d’accès critique vers le système de santé et d’aide sociale dans son ensemble. À l’heure actuelle, il existe des sites de consommation de drogues supervisés dans six des 15 Länder fédéraux allemands. Par exemple, le Land du Bade-Wurtemberg vient de décider de créer les dispositions légales autorisant ces locaux et la première salle de consommation supervisée est sur le point d’ouvrir dans la ville de Karlsruhe.
En revanche, dans les neuf autres Länder, des obstacles juridiques empêchent aujourd’hui de proposer ces services qui peuvent sauver des vies. « Il faut davantage de soutien politique et financier pour atteindre le potentiel réel des sites d’injection sécurisés. Pour les consommateurs de drogues qui vivent dans la rue, ces locaux peuvent sauver des vies. Souvent, ces personnes n’ont pas accès aux services médicaux, sanitaires et autres services sociaux. Dans ces locaux, ils peuvent nouer des contacts et une relation de confiance et trouver de l’aide pour sortir de leur situation », explique Astrid Leicht, Directrice de Fixpunkt.
Le Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA par intérim a visité l’un des sites mobiles de Fixpunkt le 15 octobre, afin de constater l’impact des services proposés. « Il s’agit d’un pas en avant important pour l’Allemagne. En adoptant une approche centrée sur les individus et en garantissant aux consommateurs de drogues injectables l’accès à des services de réduction des risques et d’autres services de santé, comme des sites d’injection sécurisés, Berlin va pouvoir mettre un coup d’arrêt aux nouvelles infections à VIH chez les consommateurs de drogues injectables et limiter les risques liés à la consommation de drogues injectables. Il faut davantage de projets comme Fixpunkt pour veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte ». Il a appris que le plus gros problème était le manque de locaux et de ressources pour proposer des horaires d’ouverture adéquats et assurer le travail de proximité auprès des quartiers et des communautés.
Selon Sylvia Urban, membre du conseil d’administration d’Aktionsbündnis gegen AIDS et de Deutsche AIDS-Hilfe, « les décisions prises dans le Bade-Wurtemberg et à Karlsruhe sont révolutionnaires. Nous espérons que les autres Länder et de nombreuses villes suivront. Ces installations sauvent des vies et permettent de prévenir les infections à VIH. Du point de vue de la santé publique et de la prévention du VIH, il n’existe aucun bon argument contre l’ouverture des salles de consommation de drogues supervisées ».
Une forte demande dans le sud de l’Allemagne et à Brême
Il existe un besoin urgent de salles de consommation de drogues supervisées à Mannheim, par exemple, la ville qui dénombre le plus de décès dus aux drogues par rapport au nombre d’habitants, ainsi qu’à Stuttgart, Munich, Nuremberg, Augsbourg et Brême, qui présentent des chiffres importants en termes de décès évitables liés aux drogues.
Une situation inquiétante en Europe de l’Est
L’ONUSIDA et l’Organisation mondiale de la Santé reconnaissent que les sites de consommation de drogues supervisés représentent une mesure d’intervention particulièrement importante. Pourtant, en Europe de l’Est, il existe très peu d’installations de ce genre et, dans certains pays, notamment en Russie, il n’existe quasiment aucune offre de services de réduction des risques, dans un contexte d’augmentation des nouvelles infections à VIH.
« Les sites de consommation de drogues supervisés et les programmes de réduction des risques jouent un rôle capital dans la prévention du VIH et des hépatites. Les outils et les interventions pour en finir avec l’épidémie sont tous à notre disposition, mais de nombreux gouvernements empêchent leur mise en œuvre », explique Sylvia Urban de Deutsche AIDS Hilfe. « Ce n’est qu’avec des services permettant de minimiser les impacts négatifs de la consommation de drogues sur la santé que l’épidémie de VIH pourra être stoppée. Pour y parvenir, il faut supprimer les obstacles juridiques et autres, y compris la stigmatisation ».
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Santé mentale et services anti-VIH : une meilleure intégration est nécessaire
10 octobre 2018
10 octobre 2018 10 octobre 2018La Journée mondiale de la santé mentale a lieu chaque année le 10 octobre. Pour cette édition, l’ONUSIDA insiste sur le fait que les autorités publiques doivent en faire davantage pour intégrer les services consacrés à la santé mentale et au VIH.
Les personnes vivant avec le VIH sont davantage exposées au risque de développer des problèmes de santé mentale, souffrant souvent de dépression et d’anxiété car elles doivent s’adapter à leur diagnostic et à une vie avec une maladie infectieuse chronique.
Par ailleurs, les personnes ayant des problèmes de santé mentale peuvent aussi être davantage exposées au risque de contracter le VIH. Ce risque est exacerbé par un faible accès à l’information et à la connaissance du VIH, notamment en ce qui concerne les moyens de prévention, la consommation de drogues injectables, le contact sexuel avec des consommateurs de drogues injectables, les abus sexuels, les rapports sexuels non protégés entre hommes et un faible recours au préservatif.
« Le VIH touche les plus vulnérables et les plus marginalisés dans la société, qui sont aussi touchés de manière disproportionnée par les problèmes de santé mentale », a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé. « En intégrant les services consacrés au VIH et à la santé mentale, nous allons pouvoir atteindre davantage de personnes avec des soins spécialisés et le soutien vital dont elles ont besoin de manière urgente ».
À l’heure actuelle, très peu de services de santé prennent en charge les besoins liés au VIH des personnes ayant des problèmes de santé mentale, ou les problèmes de santé mentale des personnes vivant avec le VIH. Cette situation doit changer. Des études menées sur les cinq continents ont estimé que la prévalence du VIH chez les personnes présentant des troubles mentaux graves pouvait se situer entre 1,5 % en Asie et 19 % en Afrique.
Les personnes vivant avec le VIH peuvent être atteintes de problèmes de santé mentale susceptibles de nuire à leur qualité de vie et de les empêcher de recourir aux soins, d’observer leur traitement ou de poursuivre les soins. Des études menées dans 38 pays montrent que 15 % des adultes et 25 % des adolescents vivant avec le VIH se disent dépressifs ou se sentent dépassés, ce qui peut représenter un obstacle à l’observance du traitement antirétroviral.
En outre, le traitement lui-même peut être à l’origine d’un large éventail d’effets secondaires sur le système nerveux central, notamment dépression, nervosité, euphorie, hallucinations et psychoses. Les études menées en Afrique font état d’une prévalence de la dépression de 24 % chez les personnes vivant avec le VIH.
Détecter les problèmes de santé mentale chez les personnes vivant avec le VIH est fondamental et pourtant, bien trop souvent, ils ne sont ni diagnostiqués ni traités. Il existe de nombreuses raisons à cela, et toutes doivent être prises en compte. Il arrive que les personnes ne souhaitent pas révéler leur état psychologique aux professionnels de santé, par peur de la stigmatisation et de la discrimination ; quant aux professionnels de santé, ils n’ont pas forcément les compétences ou la formation requises pour détecter les symptômes psychologiques ou ne prennent pas les mesures nécessaires pour une évaluation, une orientation et une prise en charge plus approfondies lorsque de tels symptômes sont détectés.
Les services de santé mentale devraient assurer l’accès à un dépistage volontaire et confidentiel du VIH et à des conseils en matière de VIH pour les personnes susceptibles d’être exposées à un risque accru de contracter le virus. Les prestataires de soins de santé primaires doivent être formés afin de reconnaître et traiter les problèmes de santé mentale courants et les troubles liés à la prise de substances, et d’orienter les personnes vers des soins spécialisés.
Les services de prévention, de dépistage, de traitement et de soins doivent répondre aux besoins médicaux, psychologiques et sociaux complexes des personnes touchées par le VIH et les problèmes de santé mentale, pour lesquels la meilleure gestion passe par des programmes intégrés. Ces approches intégrées doivent être intersectorielles et impliquer les services sociaux, juridiques, sanitaires et éducatifs tout en favorisant la participation des organisations communautaires.
Des programmes intégrés pour la santé mentale et le VIH permettent de prévenir les nouvelles infections à VIH et d’améliorer la santé et le bien-être des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus.
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Le réseau parlementaire francophone réitère son engagement à mettre fin au sida, à la tuberculose et au paludisme
12 octobre 2018
12 octobre 2018 12 octobre 2018Le Réseau parlementaire de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme a réaffirmé son engagement à accroître le financement pour mettre fin à ces trois maladies, lors de sa réunion annuelle à Lomé du 4 au 5 octobre. Le réseau exhortera les Chefs d’État et de gouvernement de la Francophonie pour qu’ils accroissent leurs investissements lors de la sixième conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial, qui aura lieu à Lyon en octobre 2019.
« L’ONUSIDA reconnaît les initiatives importantes menées par les parlementaires Francophones tant au niveau national qu’international, ainsi que les actions de mobilisation et de plaidoyer menées par le Réseau parlementaire de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme», a déclaré Christian Mouala, Directeur Pays, représentant le Directeur Exécutif de l’ONUSIDA.
Le réseau, qui est affilié à l’Assemblée Parlementaire de l’Organisation internationale de la Francophonie, a aussi affirmé son engagement à se concentrer sur la réforme des lois punitives qui perpétuent la stigmatisation et la discrimination liées au VIH et à la Tuberculose.
« La lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme nécessite l’engagement de tous: les ministères de la santé des pays, les chercheurs, les bailleurs de fonds et, bien entendu, les parlementaires. Ce n’est que par la mise en commun de nos efforts et par la force de nos parlements et de ses membres que nous pouvons espérer, un jour, vaincre ces fléaux. » a affirmé Didier Berberat, Président du Réseau parlementaire de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, Conseiller aux Etats, Suisse.
L’ONUSIDA a un accord de partenariat avec l’Assemblée Parlementaire de l’Organisation internationale de la Francophonie. Il sera renégocié cette année autour des questions du financement et de la réforme des lois.
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Le PEPFAR fête ses 15 ans
28 septembre 2018
28 septembre 2018 28 septembre 2018Annoncé pour la première fois lors du discours sur l’état de l’Union en 2003 par le Président d’alors, George W. Bush, le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) fête ses 15 ans d’existence en cette année 2018. Au cours de ces 15 dernières années, le PEPFAR a apporté un changement radical au visage de la riposte mondiale au VIH, et le soutien bipartisan dont il a bénéficié au sein des administrations successives depuis son lancement s’est poursuivi, permettant au PEPFAR d’étendre son action visant la maîtrise de l’épidémie de sida.
Doté d’un budget initial de 15 milliards de dollars pour ses cinq premières années, le PEPFAR engage aujourd’hui 70 milliards de dollars dans la riposte au sida. Ces fonds ont permis d’obtenir des résultats remarquables : en 2017, le PEPFAR a soutenu 13,3 millions de personnes vivant avec le VIH sur les 21,7 millions sous traitement, dont 1 million d’enfants, et en mai 2018 il a annoncé que plus de 14 millions de personnes étaient désormais sous traitement.
Le PEPFAR a financé d’importants programmes de prévention du VIH. L’effet préventif de la circoncision masculine médicale volontaire sur la transmission du VIH a été intensifié grâce au financement de plus de 15,2 millions d’interventions depuis 2003. Les services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant ont permis à 2,2 millions de bébés de naître sans le VIH, tandis que 85,5 millions de personnes ont eu accès aux services de dépistage du VIH, avec la possibilité pour les personnes dépistées de démarrer un traitement ou d’accéder à des services de prévention du VIH pour se protéger du virus.
Grâce au travail du PEPFAR auprès des enfants orphelins ou rendus vulnérables d’une façon quelconque par le VIH, plus de 6,4 millions d’enfants ont bénéficié d’un soutien en 2017, et le programme DREAMS du PEPFAR a favorisé une baisse de 25 à 40 % des nouvelles infections à VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes là où le programme a été mis en œuvre.
Le 27 septembre, le PEPFAR a publié son rapport d’avancement 2018, illustrant les progrès accomplis sur une année dans le cadre de sa stratégie pour 2017–2020. Le PEPFAR soutient la riposte au sida dans 53 pays, dont 13 sont déjà sur la bonne voie pour maîtriser leur épidémie de VIH d’ici à 2020, tandis que bien d’autres pourraient encore y parvenir en élargissant les ressources et les politiques garantissant l’accès aux services de prévention et de traitement du VIH.
« Les contributions du PEPFAR ont transformé la vie des personnes vivant avec le VIH ou touchées par le virus dans le monde entier », a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé. « Nous sommes très fiers de notre partenariat de longue date et c’est avec enthousiasme que nous continuerons de travailler en étroite collaboration pour apporter des résultats pour les femmes, les hommes et les enfants, en particulier les plus marginalisés ».
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Bâtir des partenariats avec les organisations confessionnelles pour en finir avec le sida et la tuberculose chez les enfants et les adolescents
28 septembre 2018
28 septembre 2018 28 septembre 2018Les organisations confessionnelles jouent depuis longtemps un rôle critique dans la riposte à la tuberculose (TB). De nombreux prestataires de services de santé émanant d’organisations confessionnelles ont mis en œuvre des ripostes efficaces contre la TB et le VIH, inspirées de dizaines d’années de travail sur la TB. Aujourd’hui, les organisations confessionnelles fournissent des services anti-TB/VIH efficaces de grande qualité, qui complètent les programmes nationaux de santé publique dans les pays les plus touchés par la TB et le VIH.
Les ripostes anti-TB/VIH qui réussissent s’attaquent aux déterminants aussi bien biomédicaux que sociaux sur lesquels s’appuient ces maladies, comme la pauvreté, les inégalités, les situations de conflit et de crise, le non-respect des droits de l’homme et la criminalisation. Les enfants et les adolescents sont particulièrement vulnérables à l’infection et à l’impact de la TB et du VIH sur leur famille. Grâce à leur position de confiance au cœur des communautés, les organisations confessionnelles sont à même de proposer des services et un appui qui vont au-delà de la portée de nombreux systèmes de santé du secteur public.
Dans le but de leur donner l’occasion de renforcer les relations et forger de nouveaux partenariats, l’Alliance pour la sensibilisation du Conseil œcuménique des Églises, en collaboration avec l’ONUSIDA, le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) et la Task-force inter-agences des Nations Unies sur la religion et le développement, a organisé un petit-déjeuner de prière œcuménique le 27 septembre en marge de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, aux États-Unis. Les principaux intervenants et les débats se sont concentrés sur les résultats de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose, qui s’est tenue le 26 septembre, et ont examiné comment l’expérience de longue date des organisations confessionnelles dans la riposte anti-TB/VIH pourrait soutenir les nouvelles déclarations adoptées par les États membres lors de cette réunion de haut niveau historique.
Parmi les participants figuraient des chefs religieux et des prestataires de services de santé issus de différentes traditions religieuses. Des personnes ayant vaincu une TB multirésistante ont exprimé un puissant sentiment d’urgence et amené la réalité dans la discussion. Les participants ont renouvelé leur appel aux gouvernements nationaux en faveur non seulement du maintien, mais aussi de l’augmentation des soutiens pour en finir avec le sida et la TB comme menaces de santé publique d’ici à 2030.
Quotes
« Nous sommes reconnaissants envers ces activistes qui nous interpellent lorsque les choses ne vont pas bien et nous demandent des comptes. Je quitte cette semaine de réunion avec un sentiment de gratitude envers le fait que, lorsque la communauté religieuse s’associe aux gouvernements et aux bailleurs de fonds, nous pouvons atteindre nos objectifs. Vous nous rendez fiers. »
« Nous avons besoin les uns des autres. Mesdames et Messieurs les responsables religieux, aidez-nous s’il vous plaît à en finir avec la stigmatisation et la discrimination. Il est inacceptable que 660 enfants meurent chaque jour de la tuberculose ; 90 % des enfants qui meurent de la tuberculose dans le monde n’ont reçu aucun traitement. Et seulement 50 % des enfants vivant avec le VIH sont sous traitement. Le plus important, c’est de travailler ensemble avec compassion, amour, générosité, empathie et bienveillance : c’est ainsi que nous changerons la face de l’épidémie de VIH et de tuberculose, ensemble. »
« Pour beaucoup d’entre nous, c’est à la fois quelque chose de personnel et de concret. Le grand-père de mon mari est décédé de la tuberculose quand son père était encore jeune. Nous espérons que ce petit-déjeuner va renforcer les relations existantes et créer de nouveaux partenariats pour lutter contre la tuberculose et le VIH avec des actions concrètes qui apporteront à tous une vie d’abondance. »
« En passant une radio, j’ai vu ce gros trou sur mon poumon et je me suis dit, pourquoi ai-je contracté une TB multirésistante ? J’ai consacré ma vie à soigner des gens. Plus tard, j’ai eu la chance de participer à un essai pour le premier nouveau médicament contre la tuberculose en 40 ans. Cela m’a sauvé la vie et, aujourd’hui, je peux continuer de m’exprimer et d’agir pour que beaucoup d’autres puissent vivre. »
« Notre riposte à la tuberculose et au sida n’aurait pas été la même et ne sera pas la même sans la communauté religieuse et il y a aujourd’hui cinq actions fondamentales que nous devons entreprendre ensemble. Éduquer, sensibiliser et lutter contre la stigmatisation. Continuer de défendre des soins centrés sur le patient. Donner une voix à ceux qui n’en ont pas, en particulier les enfants. Mobiliser les ressources pour en finir avec la tuberculose et le VIH. Poursuivre nos efforts pour être associés à part entière aux discussions. »
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Cancer du col de l’utérus et VIH : deux maladies, une seule riposte
01 octobre 2018
01 octobre 2018 01 octobre 2018Le cancer du col de l’utérus est une maladie qui peut être évitée grâce à la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) et qui peut être guérie si elle est détectée et traitée à temps. Plus de 500 000 femmes développent cette maladie chaque année, et la moitié d’entre elles en meurent. Si les actions de prévention, de dépistage et de traitement du cancer du col de l’utérus ne sont pas élargies rapidement, ce nombre pourrait être multiplié par deux d’ici à 2035.
Le cancer du col de l’utérus est une maladie classante du sida, car les femmes vivant avec le VIH qui sont infectées par le HPV sont davantage susceptibles de développer des lésions préinvasives qui, si elles ne sont pas traitées, peuvent rapidement se transformer en cancer invasif. Les femmes vivant avec le VIH sont quatre à cinq fois plus susceptibles de développer un cancer du col de l’utérus invasif. On a constaté que l’infection à HPV augmentait de manière significative le risque de transmission du VIH aussi bien pour les hommes que pour les femmes.
Grâce au traitement contre le VIH, beaucoup plus de femmes vivant avec le VIH mènent une vie longue et en bonne santé, mais il est impératif que ces femmes ne succombent pas à d’autres maladies, notamment le cancer du col de l’utérus. « Cela n’a pas de sens de sauver la vie d’une femme du sida si on la laisse mourir d’un cancer qui peut être traité et empêché », avait déclaré en octobre 2015 le Président George W. Bush, dont l’Institut George W. Bush mène les efforts pour en finir avec le sida et le cancer du col de l’utérus.
Neuf femmes sur dix qui décèdent d’un cancer du col de l’utérus vivent dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Étant donné que le fardeau du VIH pèse principalement sur ces pays, et plus particulièrement sur les adolescentes et les jeunes femmes, lutter à la fois contre le cancer du col de l’utérus et le VIH dans ces pays est vital. Pourtant, la plupart des pays à revenu faible et intermédiaire ayant une forte prévalence du VIH n’ont malheureusement que des programmes limités de prévention et de contrôle du cancer du col de l’utérus.
Il existe une prise de conscience croissante de la nécessité de maximiser les synergies entre la riposte au sida et les actions de prévention, de diagnostic et de traitement du cancer du col de l’utérus grâce à la vaccination contre le HPV, l’éducation, le dépistage et le traitement. De même, les programmes anti-VIH existants peuvent jouer un rôle stratégique dans l’expansion des services de prévention du cancer du col de l’utérus.
Faire reculer le nombre de décès dus au cancer du col de l’utérus nécessite une approche élargie qui inclut les mesures suivantes :
- éducation sanitaire, notamment une éducation sexuelle complète adaptée à l’âge ;
- vaccination contre le HPV pour les adolescentes ;
- dépistage pour toutes les femmes présentant un risque de développer un cancer du col de l’utérus. Les programmes de dépistage devraient inclure des conseils relatifs au VIH, le dépistage et le traitement du VIH, en plus d’autres services de santé sexuelle et reproductive et de traitement des lésions précancéreuses du col de l’utérus ainsi que des cancers du col de l’utérus invasifs et avancés ;
- assurer l’accès aux soins palliatifs, le cas échéant.
« Toutes les femmes vivant avec le VIH doivent pouvoir accéder à l’information sur le HPV et devraient se voir proposer un dépistage du cancer du col de l’utérus ainsi qu’un traitement, le cas échéant », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.
En mai 2018, le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida, l’Institut George W. Bush et l’ONUSIDA ont lancé un effort conjoint par le biais d’un partenariat à hauteur de 30 millions de dollars visant à accélérer les actions dans huit pays d’Afrique subsaharienne, pour veiller à ce que les femmes et les filles vivant avec le VIH soient une priorité dans les programmes nationaux de prévention et de contrôle du cancer du col de l’utérus.
« Grâce à la générosité du peuple américain, le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida a sauvé la vie de millions de femmes séropositives au VIH dans le monde », a déclaré Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale, lors du lancement du partenariat en mai 2018. « Nous devons faire en sorte que ces mêmes femmes vivant avec le VIH, qui sont des mères, des filles, des tantes et des grand-mères prospères, ne succombent pas au cancer du col de l’utérus ».