







Feature Story
Bâtir des partenariats avec les organisations confessionnelles pour en finir avec le sida et la tuberculose chez les enfants et les adolescents
28 septembre 2018
28 septembre 2018 28 septembre 2018Les organisations confessionnelles jouent depuis longtemps un rôle critique dans la riposte à la tuberculose (TB). De nombreux prestataires de services de santé émanant d’organisations confessionnelles ont mis en œuvre des ripostes efficaces contre la TB et le VIH, inspirées de dizaines d’années de travail sur la TB. Aujourd’hui, les organisations confessionnelles fournissent des services anti-TB/VIH efficaces de grande qualité, qui complètent les programmes nationaux de santé publique dans les pays les plus touchés par la TB et le VIH.
Les ripostes anti-TB/VIH qui réussissent s’attaquent aux déterminants aussi bien biomédicaux que sociaux sur lesquels s’appuient ces maladies, comme la pauvreté, les inégalités, les situations de conflit et de crise, le non-respect des droits de l’homme et la criminalisation. Les enfants et les adolescents sont particulièrement vulnérables à l’infection et à l’impact de la TB et du VIH sur leur famille. Grâce à leur position de confiance au cœur des communautés, les organisations confessionnelles sont à même de proposer des services et un appui qui vont au-delà de la portée de nombreux systèmes de santé du secteur public.
Dans le but de leur donner l’occasion de renforcer les relations et forger de nouveaux partenariats, l’Alliance pour la sensibilisation du Conseil œcuménique des Églises, en collaboration avec l’ONUSIDA, le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) et la Task-force inter-agences des Nations Unies sur la religion et le développement, a organisé un petit-déjeuner de prière œcuménique le 27 septembre en marge de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, aux États-Unis. Les principaux intervenants et les débats se sont concentrés sur les résultats de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose, qui s’est tenue le 26 septembre, et ont examiné comment l’expérience de longue date des organisations confessionnelles dans la riposte anti-TB/VIH pourrait soutenir les nouvelles déclarations adoptées par les États membres lors de cette réunion de haut niveau historique.
Parmi les participants figuraient des chefs religieux et des prestataires de services de santé issus de différentes traditions religieuses. Des personnes ayant vaincu une TB multirésistante ont exprimé un puissant sentiment d’urgence et amené la réalité dans la discussion. Les participants ont renouvelé leur appel aux gouvernements nationaux en faveur non seulement du maintien, mais aussi de l’augmentation des soutiens pour en finir avec le sida et la TB comme menaces de santé publique d’ici à 2030.
Quotes
« Nous sommes reconnaissants envers ces activistes qui nous interpellent lorsque les choses ne vont pas bien et nous demandent des comptes. Je quitte cette semaine de réunion avec un sentiment de gratitude envers le fait que, lorsque la communauté religieuse s’associe aux gouvernements et aux bailleurs de fonds, nous pouvons atteindre nos objectifs. Vous nous rendez fiers. »
« Nous avons besoin les uns des autres. Mesdames et Messieurs les responsables religieux, aidez-nous s’il vous plaît à en finir avec la stigmatisation et la discrimination. Il est inacceptable que 660 enfants meurent chaque jour de la tuberculose ; 90 % des enfants qui meurent de la tuberculose dans le monde n’ont reçu aucun traitement. Et seulement 50 % des enfants vivant avec le VIH sont sous traitement. Le plus important, c’est de travailler ensemble avec compassion, amour, générosité, empathie et bienveillance : c’est ainsi que nous changerons la face de l’épidémie de VIH et de tuberculose, ensemble. »
« Pour beaucoup d’entre nous, c’est à la fois quelque chose de personnel et de concret. Le grand-père de mon mari est décédé de la tuberculose quand son père était encore jeune. Nous espérons que ce petit-déjeuner va renforcer les relations existantes et créer de nouveaux partenariats pour lutter contre la tuberculose et le VIH avec des actions concrètes qui apporteront à tous une vie d’abondance. »
« En passant une radio, j’ai vu ce gros trou sur mon poumon et je me suis dit, pourquoi ai-je contracté une TB multirésistante ? J’ai consacré ma vie à soigner des gens. Plus tard, j’ai eu la chance de participer à un essai pour le premier nouveau médicament contre la tuberculose en 40 ans. Cela m’a sauvé la vie et, aujourd’hui, je peux continuer de m’exprimer et d’agir pour que beaucoup d’autres puissent vivre. »
« Notre riposte à la tuberculose et au sida n’aurait pas été la même et ne sera pas la même sans la communauté religieuse et il y a aujourd’hui cinq actions fondamentales que nous devons entreprendre ensemble. Éduquer, sensibiliser et lutter contre la stigmatisation. Continuer de défendre des soins centrés sur le patient. Donner une voix à ceux qui n’en ont pas, en particulier les enfants. Mobiliser les ressources pour en finir avec la tuberculose et le VIH. Poursuivre nos efforts pour être associés à part entière aux discussions. »
Related


Feature Story
Cancer du col de l’utérus et VIH : deux maladies, une seule riposte
01 octobre 2018
01 octobre 2018 01 octobre 2018Le cancer du col de l’utérus est une maladie qui peut être évitée grâce à la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) et qui peut être guérie si elle est détectée et traitée à temps. Plus de 500 000 femmes développent cette maladie chaque année, et la moitié d’entre elles en meurent. Si les actions de prévention, de dépistage et de traitement du cancer du col de l’utérus ne sont pas élargies rapidement, ce nombre pourrait être multiplié par deux d’ici à 2035.
Le cancer du col de l’utérus est une maladie classante du sida, car les femmes vivant avec le VIH qui sont infectées par le HPV sont davantage susceptibles de développer des lésions préinvasives qui, si elles ne sont pas traitées, peuvent rapidement se transformer en cancer invasif. Les femmes vivant avec le VIH sont quatre à cinq fois plus susceptibles de développer un cancer du col de l’utérus invasif. On a constaté que l’infection à HPV augmentait de manière significative le risque de transmission du VIH aussi bien pour les hommes que pour les femmes.
Grâce au traitement contre le VIH, beaucoup plus de femmes vivant avec le VIH mènent une vie longue et en bonne santé, mais il est impératif que ces femmes ne succombent pas à d’autres maladies, notamment le cancer du col de l’utérus. « Cela n’a pas de sens de sauver la vie d’une femme du sida si on la laisse mourir d’un cancer qui peut être traité et empêché », avait déclaré en octobre 2015 le Président George W. Bush, dont l’Institut George W. Bush mène les efforts pour en finir avec le sida et le cancer du col de l’utérus.
Neuf femmes sur dix qui décèdent d’un cancer du col de l’utérus vivent dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Étant donné que le fardeau du VIH pèse principalement sur ces pays, et plus particulièrement sur les adolescentes et les jeunes femmes, lutter à la fois contre le cancer du col de l’utérus et le VIH dans ces pays est vital. Pourtant, la plupart des pays à revenu faible et intermédiaire ayant une forte prévalence du VIH n’ont malheureusement que des programmes limités de prévention et de contrôle du cancer du col de l’utérus.
Il existe une prise de conscience croissante de la nécessité de maximiser les synergies entre la riposte au sida et les actions de prévention, de diagnostic et de traitement du cancer du col de l’utérus grâce à la vaccination contre le HPV, l’éducation, le dépistage et le traitement. De même, les programmes anti-VIH existants peuvent jouer un rôle stratégique dans l’expansion des services de prévention du cancer du col de l’utérus.
Faire reculer le nombre de décès dus au cancer du col de l’utérus nécessite une approche élargie qui inclut les mesures suivantes :
- éducation sanitaire, notamment une éducation sexuelle complète adaptée à l’âge ;
- vaccination contre le HPV pour les adolescentes ;
- dépistage pour toutes les femmes présentant un risque de développer un cancer du col de l’utérus. Les programmes de dépistage devraient inclure des conseils relatifs au VIH, le dépistage et le traitement du VIH, en plus d’autres services de santé sexuelle et reproductive et de traitement des lésions précancéreuses du col de l’utérus ainsi que des cancers du col de l’utérus invasifs et avancés ;
- assurer l’accès aux soins palliatifs, le cas échéant.
« Toutes les femmes vivant avec le VIH doivent pouvoir accéder à l’information sur le HPV et devraient se voir proposer un dépistage du cancer du col de l’utérus ainsi qu’un traitement, le cas échéant », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.
En mai 2018, le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida, l’Institut George W. Bush et l’ONUSIDA ont lancé un effort conjoint par le biais d’un partenariat à hauteur de 30 millions de dollars visant à accélérer les actions dans huit pays d’Afrique subsaharienne, pour veiller à ce que les femmes et les filles vivant avec le VIH soient une priorité dans les programmes nationaux de prévention et de contrôle du cancer du col de l’utérus.
« Grâce à la générosité du peuple américain, le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida a sauvé la vie de millions de femmes séropositives au VIH dans le monde », a déclaré Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale, lors du lancement du partenariat en mai 2018. « Nous devons faire en sorte que ces mêmes femmes vivant avec le VIH, qui sont des mères, des filles, des tantes et des grand-mères prospères, ne succombent pas au cancer du col de l’utérus ».
Related


Feature Story
L’ONUSIDA rejoint les Nations Unies et les dirigeants internationaux dans la lutte conjointe contre l’exploitation et les atteintes sexuelles
01 octobre 2018
01 octobre 2018 01 octobre 2018Dans le cadre de la stratégie de prévention et de répression de l’exploitation et des atteintes sexuelles du Secrétaire général des Nations Unies, les dirigeants du monde entier se sont réunis pour adopter une déclaration réaffirmant leur engagement personnel en faveur de l’élimination de l’exploitation et des atteintes sexuelles à l’échelle du système des Nations Unies.
Dans cette déclaration, les dirigeants reconnaissent la responsabilité unique des Nations Unies en matière de détermination des critères pour la prévention, la répression et l’éradication de l’exploitation et des atteintes sexuelles au sein du système des Nations Unies, en vue de prendre en compte efficacement et humainement leur impact tout en protégeant et en donnant des moyens aux victimes.
Ces dirigeants incluent 48 chefs d’État et de gouvernement issus du Cercle des dirigeants du Secrétaire général et 22 entités des Nations Unies, dont l’ONUSIDA. L’ONUSIDA est fermement engagé en faveur de la tolérance zéro en ce qui concerne l’exploitation et les atteintes sexuelles à tous les niveaux, et a récemment organisé un événement de haut niveau avec l’Union africaine lors de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, visant à lutter contre les violences sexuelles et sexistes dans le contexte des crises humanitaires.
Dans leur déclaration, les dirigeants reconnaissent la responsabilité partagée entre les Nations Unies et leurs États membres dans la protection des victimes et des lanceurs d’alerte et la prise de mesures appropriées à l’encontre des auteurs. Ils font également part de leur engagement à travailler ensemble pour mettre en œuvre la stratégie du Secrétaire général des Nations Unies, qui définit quatre principaux domaines d’action : placer les victimes au premier rang ; mettre fin à l’impunité ; collaborer avec la société civile et les partenaires extérieurs ; et améliorer les communications stratégiques à des fins de sensibilisation et de transparence.
Cliquer ici pour lire l’intégralité de la déclaration.
Ressources
Related
Empowering youth to lead Togo’s HIV response

31 octobre 2024


Feature Story
Le combat de REDLACTRANS pour les droits des personnes transgenres
01 octobre 2018
01 octobre 2018 01 octobre 2018On constate encore aujourd’hui des niveaux alarmants de violences à l’encontre des personnes transgenres, et une absence de reconnaissance de leurs droits. À l’occasion d’une visite au siège de l’ONUSIDA à Genève, en Suisse, le 18 septembre, Marcela Romero et Venus Tejada, des représentantes du Réseau des personnes transgenres d’Amérique latine et des Caraïbes (REDLACTRANS), ont présenté le chiffre ahurissant de l’espérance de vie des femmes transgenres dans la région, qui est de 35 ans seulement.
Lors de cette visite, Mme Romero et Mme Tejada ont rencontré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, et évoqué le travail de REDLACTRANS dans 13 pays. Une subvention versée par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à REDLACTRANS a permis de créer un centre qui recueille les témoignages et suit les affaires de violations des droits de l’homme commises à l’encontre des femmes transgenres en Amérique latine et dans les Caraïbes.
« La stigmatisation, la discrimination et la violence à l’égard des minorités sexuelles et de genre les empêchent d’accéder aux services de santé », a déclaré M. Sidibé. « Chacun a droit à la santé, quels que soient son genre ou son orientation sexuelle. Pour cela, il faut zéro discrimination pour tout le monde, partout ».
Mesdames Romero et Tejada ont également présenté à M. Sidibé une copie du rapport de REDLACTRANS, intitulé Waiting to die (En attendant la mort), qui compile les cas de violations des droits de l’homme à l’encontre des personnes transgenres et formule des recommandations à l’attention des décideurs.
« La stigmatisation et la discrimination sont des obstacles à l’accès aux services dont nous avons besoin pour rester en bonne santé. Des femmes transgenres meurent en raison du manque d’accès au traitement. Sans prise en charge médicale globale, il n’y a pas d’égalité des droits ni de vraie démocratie », a déclaré Mme Romero.
Depuis sa création en 2006, REDLACTRANS encourage l’élaboration de lois sur l’identité de genre. En Argentine, dans l’État plurinational de Bolivie, dans trois districts fédéraux du Mexique et en Uruguay, où des lois sur l’identité de genre ont été votées, les droits des personnes transgenres deviennent de plus en plus une réalité, et par conséquent les personnes transgenres peuvent accéder aux services de santé. Ces lois ont suscité des changements positifs dans les services fournis aux personnes transgenres et permis de faire reculer la stigmatisation et la discrimination dans les établissements de santé. « Sans identification, on ne peut ni voyager, ni s’inscrire à l’école, ni accéder aux nombreux services qui sont essentiels pour s’intégrer dans la société », a expliqué Mme Tejada.
Mme Romero et Mme Tejada ont appelé l’ONUSIDA à prendre en compte les effets de la migration forcée, des inégalités persistantes et de la pauvreté sur la qualité de vie des femmes transgenres.
Related




Feature Story
Les Premières dames d’Afrique s’engagent pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants
25 septembre 2018
25 septembre 2018 25 septembre 2018Sur les 1,8 million d’enfants âgés de 0 à 14 ans vivant avec le VIH dans le monde, 1,7 million sont Africains. Dans le cadre des efforts pour éliminer la transmission du VIH de la mère à l’enfant en Afrique, l’Union africaine et l’Organisation des Premières dames d’Afrique contre le VIH/sida (OPDAS), avec l’appui de l’ONUSIDA, et leurs partenaires ont lancé une campagne baptisée « Free To Shine » (« Naître libre pour briller ») début 2018.
À l’heure actuelle, la campagne est prête à être déployée dans 42 pays d’Afrique, mais elle a un besoin urgent de financements. Pour permettre ce déploiement, l’Union africaine et l’OPDAS ont organisé un événement en marge de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, afin de contribuer à la collecte de ressources indispensables pour soutenir cette campagne.
Le déploiement de cette campagne va permettre aux membres de l’OPDAS de s’engager dans des activités au niveau communautaire afin de réduire la stigmatisation et la discrimination dans les familles et au sein des communautés, de sensibiliser ces communautés sur l’importance de bien suivre son traitement et de garder les femmes enceintes et les femmes qui allaitent dans le parcours de soins, et d’encourager l’implication des hommes.
Dans le cadre de cette campagne, les premières dames vont également utiliser leur position unique pour influer sur les décideurs politiques et ceux qui définissent les agendas afin de mieux prendre en compte les besoins des femmes vivant avec le VIH : plaidoyer pour des politiques et des lois qui découragent la stigmatisation et la discrimination en raison de la séropositivité au VIH et pour la suppression des frais pour les femmes enceintes et les femmes qui allaitent, ainsi que d’autres obstacles qui limitent l’accès aux services de santé et anti-VIH.
La réunion était animée par la journaliste de radio et de télévision Zeinab Badawi.
Quotes
« Nous nous trouvons à une étape critique de l’élimination des nouvelles infections chez les enfants, en particulier dans les régions en situation d’urgence, à savoir notamment l’Afrique centrale et occidentale. Je remercie notre partenaire fondateur, l’ONUSIDA, pour son engagement indéfectible en faveur de la fin de l’épidémie de sida en Afrique et dans le monde entier. »
« Tout a changé quand j’ai découvert que j’étais enceinte et que j’ai passé un test de dépistage du VIH. Ce qui devait être l’un des plus beaux jours de ma vie est devenu l’un de mes pires moments. Je n’ai eu aucun soutien psychosocial. C’est Mothers to Mothers qui a comblé ce vide, en m’apprenant comment prendre mes médicaments et lutter contre la stigmatisation autour du VIH. La meilleure chose, c’est que mon bébé est né sans le VIH. Mothers to Mothers m’a rendue autonome et ensemble nous construisons des sociétés en meilleure santé. Nous agissons pour l’avenir, une mère, un enfant, une communauté formant un tout. »
« Le sida est toujours là. C’est la dernière ligne droite, mais elle n’est pas facile. Nous devons être forts et veiller à ce que ce partenariat avec l’Organisation des Premières dames d’Afrique contre le VIH/sida soit celui qui mettra fin à la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Quoi que nous parvenions à accomplir, vos efforts seront essentiels. »
Related


Feature Story
Une opportunité de mettre fin à deux des maladies infectieuses les plus mortelles au monde : la tuberculose et le VIH
26 septembre 2018
26 septembre 2018 26 septembre 2018L’Organisation mondiale de la Santé a récemment publié son Rapport 2018 sur la lutte contre la tuberculose dans le monde. Tout en faisant part de progrès encourageants de la riposte à la tuberculose et au VIH dans certains régions, il dresse un tableau plutôt sombre quant à l’objectif d’en finir avec cette double épidémie d’ici à 2030.
Le VIH est une épidémie relativement récente, identifiée pour la première fois au début des années 1980, mais la tuberculose est présente depuis des milliers d’années. Les archéologues pensent que l’Égypte antique était touchée par la tuberculose, le pharaon Toutânkhamon en ayant lui-même peut-être été victime.
De nombreuses personnalités sont tombées malades ou sont décédées de la tuberculose au fil des temps, notamment John Keats, Frédéric Chopin, Charlotte et Emily Brontë, Nelson Mandela et Franz Kafka, pour n’en citer que quelques-uns. Au début du XXe siècle, parmi les remèdes supposés contre la tuberculose, il y avait les journées entières de sieste fortifiante en extérieur dans les sanatoriums des montagnes suisses, les douches d’eau glacée et les régimes alimentaires préconisant jusqu’à 12 repas par jour arrosés de litres de lait et de vin, et même les séjours dans des étables, où la chaleur et les vapeurs d’ammoniac dégagées par l’urine des animaux étaient censées servir de baume pour les poumons infectés.
C’est au milieu des années 1940 que sont apparus des traitements médicaux efficaces contre la tuberculose, et ils ont peu évolué depuis. Les médicaments actuels, bien que toxiques et archaïques, sont incroyablement efficaces et relativement peu coûteux. Pourtant, le dépistage des personnes atteintes de la tuberculose pour les traiter et veiller à ce qu’elles observent leur traitement pose problème et revêt un caractère d’urgence en particulier pour les personnes vivant avec le VIH.
L’Organisation mondiale de la Santé estime qu’en 2017, on dénombrait environ 10 millions de personnes atteintes de tuberculose active, dont 9 % vivant également avec le VIH. Sur ces 10 millions, environ 3,6 millions, soit 36 %, sont « absentes », ce qui signifie qu’il est possible qu’elles n’aient pas été diagnostiquées ou correctement traitées. Le pourcentage est encore plus élevé chez les personnes vivant avec le VIH, à 49 %.
Les personnes vivant avec le VIH atteintes de tuberculose latente sont environ 20 fois plus susceptibles de développer une tuberculose active. Sans traitement, la tuberculose entraîne rapidement une issue fatale chez une personne vivant avec le VIH.
Moins de 60 % des patients atteints de tuberculose sont soumis à un dépistage de cette maladie, ce qui empêche le traitement et aboutit à des décès qui auraient pu être évités. La tuberculose est la principale maladie infectieuse mortelle dans le monde et représente la principale cause de mortalité chez les personnes vivant avec le VIH, responsable d’un décès dû au sida sur trois. En 2017, environ 1,6 million de personnes sont décédées de la tuberculose, dont 300 000 personnes vivant avec le VIH.
De nombreuses avancées sont possibles en améliorant la collaboration entre les programmes de lutte contre le VIH et ceux qui concernent la tuberculose, pour dépister et traiter la tuberculose et le VIH, notamment en investissant dans les méthodes de diagnostic, les vaccins et les médicaments, y compris dans la médecine préventive et les médicaments antituberculeux, en particulier contre la tuberculose multirésistante.
Cependant, il faut davantage d’engagement, d’investissement et d’action.
On estime qu’il faudra 10,4 milliards de dollars en 2018 pour financer une riposte efficace à la tuberculose dans les 118 pays à revenu faible et intermédiaire qui représentent 97 % des cas signalés dans le monde. Le budget réel disponible au titre de l’année 2018 est de 6,9 milliards de dollars, soit un déficit de 3,5 milliards de dollars.
Pour une riposte efficace au VIH, l’ONUSIDA estime qu’il faudra 26,2 milliards de dollars pour financer la riposte au sida en 2020. En 2017, les pays à revenu faible et intermédiaire ont disposé d’un budget de 21,3 milliards de dollars, soit un déficit de 5 milliards environ. La fin de l’épidémie commencera à devenir une réalité uniquement lorsque ces déficits seront comblés.
Avec près de 1,7 milliard de personnes, soit 23 % de la population mondiale, infectées par une tuberculose latente, dont 5 à 10 % risquent de développer une tuberculose active, le monde est obligé d’agir rapidement.
Le 26 septembre, les dirigeants mondiaux se réuniront au siège des Nations Unies à New York, aux États-Unis, pour la toute première réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose. Alors que la tuberculose est mise en avant à l’occasion de cette journée importante, le monde a l’opportunité de fixer des objectifs ambitieux et réalistes pour en finir avec deux de ses principales infections mortelles : la tuberculose et le VIH.
Saisir cette opportunité permettrait non seulement d’empêcher plus de 6 000 personnes de mourir chaque jour de la tuberculose et du VIH, mais aussi de prévenir les nouvelles infections et de faire franchir un pas énorme au monde vers une amélioration de la santé mondiale, la réduction de la pauvreté et l’accomplissement des Objectifs de développement durable.
Related


Feature Story
Tirer les leçons de la riposte au sida pour maîtriser les MNT
27 septembre 2018
27 septembre 2018 27 septembre 2018Les maladies non transmissibles (MNT) sont de loin les principales causes de mortalité dans les populations du monde entier, responsables de 71 % du total des décès à l’échelle de la planète. Selon la définition de l’Organisation mondiale de la Santé, les MNT sont des maladies de longue durée qui évoluent en général lentement. Les quatre principaux types de maladies non transmissibles, qui représentent 80 % de l’ensemble des décès prématurés dus à des MNT, sont les maladies cardiovasculaires, les cancers, les maladies respiratoires chroniques et le diabète.
Des individus de tous âges peuvent être touchés par des MNT, mais elles ont tendance à survenir chez les sujets plus âgés. De plus en plus de personnes vivant avec le VIH accèdent au traitement et vivent donc plus longtemps, et elles sont par conséquent de plus en plus touchées par des MNT. Par ailleurs, être séropositif au VIH accroît également le risque de développer une MNT, soit en raison de l’infection elle-même, soit à cause des effets secondaires des médicaments utilisés pour traiter le VIH. De ce fait, les soins apportés aux personnes vivant avec le VIH doivent davantage inclure les soins relatifs aux MNT.
Dans de nombreux pays à revenu faible et intermédiaire, les taux de MNT augmentent en raison du nombre croissant de personnes qui fument, boivent de l’alcool, se sédentarisent et modifient leurs habitudes alimentaires. Les taux de mortalité par MNT ajustés par rapport à l’âge sont quasiment deux fois supérieurs dans les pays à revenu faible et intermédiaire à ceux constatés dans les pays à revenu élevé.
Cependant, les réussites enregistrées à ce jour dans la riposte au sida montrent ce qui peut être fait si les pays prennent des mesures déterminantes. Il devient de plus en plus évident que si le monde veut maîtriser les MNT, il faut tirer les leçons de la riposte au sida et les appliquer à la riposte aux MNT.
Dans les régions où vivent la plupart des personnes vivant avec le VIH, les systèmes de santé ont été conçus pour prendre en charge en priorité les pathologies aiguës, et non les maladies chroniques. Pourtant, les programmes de lutte contre le VIH dans ces mêmes pays peuvent être de bons modèles qui illustrent comment élargir les services de prise en charge des MNT, assurer la continuité des soins, soutenir l’observance du traitement et impliquer les communautés.
La riposte au sida a eu un impact majeur sur la santé mondiale. Retombées des diagnostics et des traitements précoces, services anti-VIH servant de point d’entrée vers des services de santé plus larges dans de nombreux pays, importance de la lutte contre la pauvreté et d’autres déterminants sociaux de la santé, sensibilisation des communautés et création d’une demande de services, importance de la place centrale à donner à la société civile et aux communautés, avec leur engagement, leur activisme, leur action de sensibilisation et leur mobilisation : tous ces éléments sont autant de leçons essentielles tirées de la riposte au sida qui peuvent orienter la riposte aux MNT.
« La riposte au VIH a montré que l’impossible était possible », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « L’ONUSIDA travaillera avec ses partenaires du système des Nations Unies afin d’échanger les meilleures pratiques issues de la riposte au sida pour orienter les pays, les communautés et les autres partenaires ».
Le 27 septembre, dans le cadre de l’action mondiale de lutte contre les MNT, les pays se réuniront au siège des Nations Unies à New York, aux États-Unis, pour la troisième Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles. L’ONUSIDA fait partie de la Task-force inter-agences des Nations Unies sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles et partagera ses connaissances lors de la réunion de haut niveau.
Related


Feature Story
Afrique orientale et australe : les institutions nationales de défense des droits de l’homme mettent l’accent sur le droit à la santé
19 septembre 2018
19 septembre 2018 19 septembre 2018Si nous devons atteindre les objectifs en matière de VIH et de santé sur le continent africain et garantir l’accès de tous aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui anti-VIH, il nous faut protéger, promouvoir et respecter les droits de l’homme. Telle est la teneur principale de l’appel à l’action lancé lors d’une récente consultation régionale organisée à l’attention des institutions nationales de défense des droits de l’homme et des parlementaires à Nairobi, au Kenya.
« Cette conférence arrive effectivement à point nommé pour l’Afrique, car elle offre la possibilité de délibérer sur les meilleurs moyens pour les institutions nationales de défense des droits de l’homme de travailler avec les parlementaires pour promouvoir le droit à la santé en bâtissant des partenariats solides », a déclaré Enid Muthoni, Directrice nationale de l’Organisation internationale de droit du développement au Kenya.
Les institutions nationales de défense des droits de l’homme jouent un rôle clé dans la promotion et la protection des droits humains en lien avec le VIH, notamment le droit à la santé, et pour faire en sorte que ces droits soient effectivement appliqués au niveau local et national. Elles représentent une passerelle importante entre le gouvernement, la société civile et les autres parties prenantes, en contribuant à donner aux responsables les moyens de répondre aux questions liées au droit à la santé et aux détenteurs des droits les moyens de concrétiser ces droits.
« Les droits de l’homme et la santé sont inhérents à chaque individu. Les institutions nationales de défense des droits de l’homme, le parlement et la société civile, ainsi que chaque personne au niveau individuel, ont un rôle à jouer dans la promotion du droit à la santé », a déclaré Madeleine Nirere, Présidente du Réseau des Institutions Nationales Africaines des Droits de l’Homme.
La défense du droit à la santé revêt une importance toute particulière auprès des personnes laissées pour compte par la riposte au sida, notamment les populations clés (hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, professionnel(le)s du sexe, personnes transgenres et consommateurs de drogues injectables), pour qu’elles revendiquent leur droit à la non-discrimination, aux services de prévention et de traitement du VIH, à l’information et à l’éducation, ainsi que le droit d’être protégé contre les relations sexuelles sous contrainte et les violences.
« Si vous n’avez pas accès à la santé, vous n’avez rien d’autre. C’est la raison pour laquelle tout le monde devrait avoir droit à la santé », a martelé Miriam Were, ancienne Présidente du Centre national de contrôle du sida au Kenya et de Champions for an AIDS-free generation.
L’appel à l’action issu de la consultation cible un large éventail de droits humains, avec la promotion de partenariats public-privé, de politiques et d’actions visant à mettre fin à la stigmatisation et la discrimination dans les établissements de santé et d’autres environnements institutionnels, comme les écoles et les lieux de travail. Les participants ont également appelé à l’abrogation des lois, politiques et pratiques répressives qui créent des obstacles à l’accès aux services anti-VIH et aux services de santé, et encouragé les pays à ratifier et à s’approprier les nombreux mécanismes qui existent en Afrique sur les droits de l’homme.
« Cet appel à l’action va permettre aux institutions nationales de défense des droits de l’homme et aux parlementaires d’exprimer avec fermeté leur détermination à contribuer aux objectifs en matière de santé et de VIH et à mettre en œuvre les résolutions et les mécanismes dont nous disposons », a déclaré Jantine Jacobi, Directrice nationale de l’ONUSIDA au Kenya.
Related resources
Region/country
Related


Feature Story
Journée mondiale de lutte contre le sida 2018 : encourager chacun à connaître son état sérologique vis-à-vis du VIH
17 septembre 2018
17 septembre 2018 17 septembre 2018Cette année, le 1er décembre, qui marquera la trentième édition de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le thème retenu sera « Connais ton statut ».
Depuis 1988, des progrès considérables ont été accomplis dans la riposte au sida, et aujourd’hui trois personnes vivant avec le VIH sur quatre connaissent leur statut. Il reste toutefois beaucoup de chemin à parcourir, comme le montre le dernier rapport de l’ONUSIDA, notamment parvenir à atteindre les personnes vivant avec le VIH qui ne connaissent pas leur statut et faire en sorte qu’elles soient orientées vers des services de soins et de prévention de qualité.
Le dépistage du VIH est essentiel pour étendre la couverture du traitement et s’assurer que les personnes vivant avec le VIH puissent mener une vie productive et en bonne santé. Par ailleurs, il est vital d’atteindre les objectifs 90-90-90 et de donner aux gens les moyens de faire les bons choix en termes de prévention du VIH, de manière à ce qu’ils puissent se protéger eux-mêmes et ceux qu’ils aiment.
Malheureusement, de nombreux obstacles persistent en ce qui concerne le dépistage du VIH. La stigmatisation et la discrimination continuent de dissuader les individus de faire un test de dépistage du VIH. L’accès au dépistage confidentiel reste un sujet de préoccupation. On compte encore un grand nombre de personnes qui ne se font dépister qu’une fois qu’elles sont malades et présentent des symptômes.
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe de multiples moyens nouveaux d’étendre l’accès au dépistage du VIH. L’auto-dépistage, le dépistage à base communautaire et le dépistage multiple sont autant de façons d’aider les gens à connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH.
Il est impératif d’étendre les programmes de dépistage du VIH. Pour ce faire, nous avons besoin de volonté politique et d’investissements, ainsi que d’approches nouvelles et innovantes du dépistage du VIH qui soient pleinement exploitées et amplifiées.
Rejoignez-nous à l’occasion de cette Journée mondiale de lutte contre le sida pour faire comprendre l’importance de connaître son statut et appeler à la suppression de tous les obstacles à l’accès au dépistage du VIH.
À propos de la Journée mondiale de lutte contre le sida
La Journée mondiale de lutte contre le sida a été instaurée en 1988 lors du Sommet mondial des Ministres de la Santé sur les programmes de prévention du sida. Depuis lors, chaque année, les agences des Nations Unies, les gouvernements et la société civile se rassemblent à cette occasion pour faire campagne sur des thèmes spécifiques concernant le sida.
Related




Feature Story
Un nouveau modèle de loi sur les drogues en Afrique occidentale
12 septembre 2018
12 septembre 2018 12 septembre 2018Les lois injustes peuvent empêcher les individus d’accéder aux services de prévention ou de traitement du VIH dont ils ont besoin ; par ailleurs, les consommateurs de drogues ont besoin d’aide et de soins, et non de sanctions. Voilà deux des messages transmis par la nouvelle « Loi type sur les drogues pour l’Afrique de l’Ouest ». Présentée le 11 septembre à Dakar, au Sénégal, la loi type sur les drogues a pour but de guider les décideurs politiques de la région pour mieux structurer leur législation en matière de drogues.
Il est de plus en plus communément admis que les lois actuelles sur les drogues ne sont pas efficaces et engendrent des coûts énormes. La loi type sur les drogues montre que les pays peuvent modifier leurs lois de manière à protéger la santé et le bien-être des personnes, tout en permettant de cibler la mise en application de la loi sur les délits les plus graves en matière de stupéfiants.
« Le risque de contracter le VIH est 23 fois plus élevé chez les consommateurs de drogues injectables, et pourtant ils sont toujours confrontés à des violations de leurs droits, à des environnements juridiques répressifs, et ils sont exclus des programmes sur la santé et le VIH », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Il est capital que les pays adoptent une approche fondée sur les droits de l’homme, qui s’appuie sur des preuves scientifiques et englobe des services de réduction des risques afin de protéger la santé et le bien-être des consommateurs de drogues injectables et de leurs communautés ».
Rédigée par la Commission Ouest-Africaine sur les Drogues, un groupe convoqué par Kofi Annan et composé d’experts originaires d’Afrique occidentale, la loi type sur les drogues indique que les obstacles qui empêchent les consommateurs de drogues d’accéder aux services de santé doivent être levés. Les consommateurs de drogues injectables font partie des groupes les plus exposés au risque d’infection à VIH, mais ils restent marginalisés et souvent hors de portée des services sanitaires et sociaux.
La loi type sur les drogues propose de supprimer les sanctions pénales pour les consommateurs de drogues et de mettre à disposition des mesures de réduction des risques. Il a été démontré que la réduction des risques fonctionne : quand de tels services sont accessibles, les nouvelles infections à VIH baissent radicalement. En ce qui concerne la consommation de drogues et la détention de drogues à des fins de consommation personnelle, la loi type prévoit des alternatives à la condamnation et à la répression.
« Nos lois actuelles sur les drogues stigmatisent et pénalisent les consommateurs de drogues. Pourtant, les rejeter en marge de la société ou les enfermer en nombres de plus en plus importants ne résoudra pas le problème. Au contraire, la situation sanitaire ne fait qu’empirer et une pression énorme est exercée sur des systèmes de justice pénale déjà débordés », a expliqué Olusegun Obasanjo, ancien Président du Nigeria et Président de la Commission Ouest-Africaine sur les Drogues.
La loi type sur les drogues vise aussi à améliorer l’accès aux médicaments essentiels comme la morphine et d’autres opiacés destinés à soulager la douleur. En Afrique occidentale, de nombreuses personnes se voient refuser l’accès aux antalgiques dont ils ont besoin car les médecins et les autres professionnels de santé ne prescrivent pas d’opiacés par crainte d’être poursuivis en justice. La loi type sur les drogues propose une protection spécifique pour le personnel médical afin de contribuer à lever les obstacles à l’accès aux antidouleurs.
Des expériences menées dans le monde entier ont montré qu’il était possible de faire évoluer positivement les lois sur les drogues. La nouvelle loi type sur les drogues représente une étape vers de telles évolutions en Afrique occidentale.