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Afrique francophone : la promesse de lutter contre les produits de santé contrefaits et non conformes
29 mai 2018
29 mai 2018 29 mai 2018Vingt-cinq pays et 10 organisations internationales se sont engagés à lutter contre les médicaments contrefaits et non conformes en Afrique francophone.
Le 22 mai, en marge de la 71e session de l’Assemblée mondiale de la Santé, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l’ONUSIDA, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé et la Fondation Chirac, ont organisé une conférence intitulée « Accès aux médicaments et autres produits médicaux de qualité en Afrique francophone », qui a réuni près de 400 participants, dont plusieurs ministres de la Santé. Ils ont adopté une déclaration assortie d’engagements visant à faire avancer l’accès de tous, en particulier des plus pauvres, à des produits de santé de qualité certifiée.
Chaque année, des milliers de personnes décèdent à cause de médicaments contrefaits ou non conformes, en particulier dans de nombreux pays d’Afrique, où jusqu’à 7 médicaments sur 10 ne répondent pas aux normes de qualité requises par les agences de réglementation sanitaire internationales.
« Il est aujourd’hui urgent de trouver des voies et des moyens pour améliorer l’accès aux médicaments et aux produits médicaux de qualité dans les pays en développement, en particulier en Afrique, quel que soit le coût, car malgré les conventions internationales, le fléau grandissant des médicaments contrefaits continue de faire des ravages parmi les populations défavorisées », a déclaré Patrice Talon, Président du Bénin.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, approuve : « Il est urgent et impératif de soutenir les efforts visant à stopper la mise sur le marché de médicaments contrefaits et non conformes partout, y compris dans les pays africains. L’accès aux médicaments de qualité est au cœur du droit à la santé pour tous et c’est une condition indispensable pour la couverture maladie universelle ».
La déclaration signée a pour but de favoriser des mécanismes servant à certifier la qualité de tous les produits de santé qui sont mis sur le marché en Afrique. Elle appelle donc à renforcer les capacités du continent en matière de réglementation sanitaire, ouvrant la voie à la production locale de médicaments.
Michaëlle Jean, Secrétaire générale de l’OIF, souhaite que le document serve de base à un plan d’action. « Nous avons l’intention de soulever cette question avec l’ensemble des chefs d’État et de gouvernement de la zone francophone lors du 17e Sommet de la Francophonie en octobre, en les mobilisant autour de solutions concrètes et d’un financement durable au niveau national, régional et international », a-t-elle déclaré.
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Les parlementaires africains examinent une résolution historique pour faire avancer le droit à la santé
14 mai 2018
14 mai 2018 14 mai 2018Des parlementaires de toute l’Afrique sont en train d’examiner une résolution historique visant à promouvoir le droit à la santé et à atteindre les objectifs fixés sur le VIH, la tuberculose, le paludisme et d’autres urgences sanitaires, comme le cancer du col de l’utérus et les hépatites.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, s’est adressé au Parlement panafricain le 9 mai pour inviter ses membres à exprimer leur engagement ferme et leur détermination à en finir avec l’épidémie de sida, ainsi qu’à mettre en œuvre la Déclaration d’Abuja et le plan d’action pour l’atteinte des objectifs de santé en Afrique. Ce plan d’action est le fruit d’une réunion parlementaire de haut niveau convoquée en octobre 2017 par l’ONUSIDA, en partenariat avec le Parlement panafricain et l’Union africaine.
« Une résolution du Parlement panafricain contribuera à atteindre les objectifs de santé en Afrique. En tant que porte-paroles au sein de leurs communautés, les parlementaires peuvent aider à concrétiser ces objectifs », a déclaré M. Sidibé.
La décision finale du parlement sera confirmée à l’issue de la sixième session ordinaire de la quatrième législature, le 18 mai. Cette résolution sera la première de ce type pour le Parlement panafricain depuis sa création en 2004.
« Le sida est toujours là. Nous devons atteindre toutes les personnes qui ne savent pas encore qu’elles sont séropositives au VIH », a déclaré Kgalema Motlanthe, ancien Président d’Afrique du Sud.
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La Coalition mondiale pour la prévention du VIH accélère les actions pour faire baisser les nouvelles infections à VIH
23 mai 2018
23 mai 2018 23 mai 2018La Coalition mondiale pour la prévention du VIH vient de présenter son premier rapport d’avancement.
En faisant le bilan des progrès accomplis dans le renforcement de l’engagement politique en faveur de la prévention du VIH et de la baisse des nouvelles infections à VIH, le rapport montre que des avancées considérables ont été réalisées depuis le lancement de la Coalition mondiale pour la prévention du VIH il y a six mois. Des coalitions de prévention nationales ont été mises en place dans le but d’accélérer et de mieux coordonner les ripostes, de nouveaux objectifs programmatiques ambitieux en matière de prévention ont été fixés dans de nombreux pays et des stratégies de lutte contre le VIH ciblées sur la prévention ont été mises en œuvre.
« Il existe de nombreux exemples nationaux prometteurs au sein de la coalition, dont nous pouvons tirer des leçons », a déclaré Sicily Kariuki, Ministre de la Santé du Kenya.
Parmi les bons exemples de programmes mis en avant lors de la présentation, on citera des programmes renforcés de distribution de préservatifs dans certains pays d’Afrique australe, ainsi qu’une large couverture de la circoncision masculine médicale volontaire dans plusieurs pays d’Afrique orientale. Des programmes solides à destination des populations clés, notamment en Inde et en Ukraine, ainsi qu’une introduction et un élargissement rapides de la prophylaxie pré-exposition au Brésil et au Mexique, de même qu’en Afrique du Sud et au Kenya, ont également été évoqués.
Néanmoins, le rapport d’avancement montre également qu’il y a encore beaucoup à faire. Les politiques concernant l’âge de la majorité continuent de représenter un obstacle majeur pour l’accès aux services pour les adolescents. Les lois punitives et les pratiques répressives d’application de ces lois empêchent l’accès des populations clés.
« Chaque jour, on compte 1 000 nouvelles infections à VIH chez les jeunes femmes et les adolescentes. Les lacunes des programmes de prévention restent très importantes », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.
Pour que les efforts de prévention soient durables, la société civile doit être impliquée de façon intelligente dans toutes les coalitions de prévention nationales ; son expertise et ses avantages comparatifs en matière de mise en œuvre doivent être exploités. Il faut également veiller au financement adéquat de la prévention du VIH.
« Quatre raisons principales qui nous empêchaient d’avancer ont été recensées quand nous avons créé la coalition : les lacunes en matière de leadership politique, les obstacles politiques à une prévention efficace, le manque de financement de la prévention et l’absence de mise en œuvre systématique des programmes à grande échelle. Avec l’adoption de la Feuille de route de la prévention du VIH pour 2020 à l’échelle mondiale, nous nous sommes engagés à trouver des solutions à ces problèmes », a déclaré David Parirenyatwa, Ministre de la Santé et de l’Enfance du Zimbabwe.
Plus de 200 délégués, dont 11 ministres de la Santé des pays de la coalition, ainsi que des ministres de trois autres pays qui viennent de rejoindre la coalition (Botswana, République islamique d’Iran et Myanmar), ont assisté à la présentation du rapport, un événement qui s’est tenu le 22 mai lors de la 71e Assemblée mondiale de la Santé à Genève, en Suisse.
Coalition mondiale pour la prévention du VIH
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La transmission du VIH filmée en direct par des scientifiques français
28 mai 2018
28 mai 2018 28 mai 2018Une équipe de chercheurs français est parvenue à filmer le VIH en train d’infecter une cellule saine. L’ONUSIDA a rencontré Morgane Bomsel, Directrice de l’équipe de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), pour parler de cet exploit unique.
Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de filmer la transmission du VIH ?
Morgane Bomsel : La transmission du VIH n’a pas beaucoup été étudiée et nous n’avions pas d’idée précise de la séquence d’événements exacte conduisant à une infection des fluides génitaux par le VIH lors d’un rapport sexuel. Nous ne savions pas non plus comment les cellules immunitaires sont infectées ni quelles sont les conséquences. La grande majorité des nouvelles infections à VIH sont acquises par la voie des muqueuses génitales et rectales ; pourtant, la couche extérieure de ces tissus, l’épithélium, varie et influe ainsi sur la manière dont le VIH pénètre dans l’organisme.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
MB : La difficulté était de créer un modèle expérimental imitant les muqueuses génitales infectées par des fluides génitaux qui soit adapté à une imagerie en temps réel. Nous avons reconstitué in vitro la muqueuse urétrale de l’homme à partir de cellules humaines, dont la surface a été traitée pour apparaître en rouge, et un globule blanc infecté (un lymphocyte T, le principal élément infectieux dans les sécrétions sexuelles) traité pour apparaître en vert fluorescent, afin de produire à son tour des molécules infectieuses de VIH vert fluorescent.
Nous avons dû rendre l’ensemble fluorescent pour pouvoir le visualiser et suivre l’entrée du VIH dans les muqueuses par imagerie fluorescente en temps réel. Enfin, il a fallu concevoir un système pour permettre à la lentille du microscope d’observer le contact entre les cellules. Et bien évidemment, tout cela devait être réalisé dans un environnement extrêmement sécurisé ; nous portions tous deux paires de gants ainsi qu’un casque, une combinaison, des lunettes et un masque.
Quand avez-vous su que vous aviez accompli un exploit ?
MB : Nous avons crié « Eurêka » quand nous avons réussi à filmer le déversement d’une chaîne de virus, comme un fusil tirant des balles en rafale. Cela a duré quelques heures puis, comme si la cellule infectée avait perdu tout intérêt, il s’est détaché et a continué sa route.
Décrivez-nous le déroulement de la vidéo.
MB : Les cellules infectées par le VIH de couleur verte produisent des virus fluorescents qui apparaissent sous forme de points verts.
Ce que nous voyons, c’est la cellule infectée par le VIH qui se fixe tout contre la couche extérieure, l’épithélium, de cellules saines reconstituées de la muqueuse d’une voie génitale.
On observe ici les globules blancs du système immunitaire, les macrophages, qui, en temps normal, engloutissent les substances étrangères, les débris ou les cellules cancéreuses, en train d’engloutir les particules rouges qui se déplacent légèrement près du noyau cellulaire bleu des macrophages.
La cellule infectée par le VIH approche de la surface de la muqueuse et se dépose doucement dessus. Sous l’effet du contact, ou en raison de ce contact, la cellule infectée rassemble des virus préformés vers le contact avec la cellule (les taches jaune-vert très brillantes) puis se met à cracher ces virus préformés sous forme de virus totalement infectieux qui apparaissent sous forme de points verts.
Ces virus verts pénètrent la couche extérieure des tissus par un processus appelé transcytose, un type de transport cellulaire. Les virus entrent dans la cellule puis en ressortent, toujours infectieux, de l’autre côté de la barrière épithéliale. C’est ainsi que le VIH pénètre dans les types de globules blancs chargés de détecter, d’engloutir et de détruire les substances étrangères et finit par les infecter. Une fois à l’intérieur du noyau cellulaire, le virus s’insère dans le matériel génétique, l’ADN, et les globules censés protéger l’organisme commencent à produire des virus.
Il est intéressant de noter que la vidéo montre que la production de virus ne dure pas très longtemps. Au bout de trois semaines, les globules blancs infectés deviennent inactifs et un réservoir de globules blancs se forme.
Qu’est-ce qui rend le VIH particulièrement difficile à guérir ?
MB : Guérir le VIH est très compliqué en raison de la présence des globules blancs infectés inactifs. Le système immunitaire a énormément de mal à trouver et éliminer ces cellules, et elles sont difficiles à étudier pour les scientifiques. Les médicaments antirétroviraux empêchent le virus de se propager dans tout l’organisme et le système immunitaire cible les cellules qui transcrivent activement l’ADN viral. Mais à cause du réservoir, ces cellules deviennent problématiques si un patient arrête de prendre son traitement antirétroviral. Elles peuvent se réveiller progressivement, permettant au virus de se reproduire librement.
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La société civile crée une coalition pour accélérer les résultats en Afrique occidentale et centrale
15 mai 2018
15 mai 2018 15 mai 2018L’Afrique occidentale et centrale est confrontée à de nombreux défis, allant des conflits et des crises humanitaires à l’instabilité politique et aux épidémies dévastatrices d’Ebola. Alors que la riposte mondiale au VIH s’accélère, des millions de personnes dans la région sont laissées pour compte. En 2016, dans le monde, sur l’ensemble des personnes vivant avec le VIH, 70 % connaissaient leur état sérologique, 53 % avaient accès à un traitement et 44 % ont vu leur charge virale supprimée. En revanche, l’Afrique occidentale et centrale est à la traîne, n’atteignant respectivement que 42 %, 35 % et 25 % en 2016. Les lacunes sont considérables dans cette région : 4,0 millions de personnes vivant avec le VIH ne reçoivent pas de traitement et 310 000 adultes et enfants sont morts de maladies liées au sida en 2016.
Afin de partager les expériences, les défis et les informations sur les programmes couronnés de succès, les représentants des organisations de la société civile impliquées dans les ripostes au sida à travers l’Afrique occidentale et centrale se sont réunis à Somone, au Sénégal, du 7 au 10 mai. Des partenaires techniques et financiers ont également pris part aux discussions.
« Quatre-vingts dirigeants de la société civile de 17 pays d’Afrique occidentale et centrale souhaitent jouer un rôle central dans la mise en œuvre du plan de rattrapage pour l’Afrique occidentale et centrale en tant qu’acteurs du changement social et de la transformation politique », a déclaré Patrick Brenny, Directeur de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Afrique occidentale et centrale.
Les participants ont élaboré des solutions novatrices pour surmonter les obstacles aux ripostes nationales au sida et pour améliorer l’unité et la collaboration des organisations locales de la société civile. Ils ont examiné les progrès et les revers dans la mise en œuvre des plans nationaux de rattrapage et partagé des expériences de violations des droits de l’homme liées au statut VIH, à la stigmatisation et à la discrimination.
Un consensus s’est dégagé sur le fait que les efforts devraient viser à combler les lacunes en matière de soins et de traitement pédiatriques, en particulier dans un contexte d’absence de systèmes de protection sociale pour les orphelins et autres enfants rendus vulnérables par le SIDA. La région connaît une tendance inquiétante à l’augmentation de la mortalité chez les adolescents vivant avec le VIH. Le manque d’accès à une éducation sexuelle complète, un âge requis élevé pour accéder à l’information sur la santé sexuelle et reproductive, aux services et aux traitements sans l’accord des parents et des tabous concernant la sexualité des jeunes ont été soulevés comme certains des obstacles à surmonter.
Les innovations et les programmes réussis avec les populations clés et d’autres groupes vulnérables ont été partagés. Un vaste consensus s’est dégagé sur le rôle des systèmes de santé communautaire pour atteindre les populations éloignées et les groupes vulnérables, tout en protégeant la confidentialité.
« Il est grand temps d’augmenter les investissements pour garantir l’accès aux médicaments antirétroviraux, avoir de meilleurs médicaments pédiatriques, mettre en œuvre des approches de dépistage familial et des programmes de protection sociale afin de protéger toutes les mères et tous les enfants vulnérables », a déclaré Christine Kafando, coordinatrice de l’association Hope for Tomorrow au Burkina Faso.
Les participants s’appuieront sur les progrès réalisés en organisant des dialogues nationaux autour du plan de rattrapage pour la région. La mise en place d’une plate-forme régionale de sensibilisation et d’appui technique sera examinée plus avant afin de permettre à une société civile plus forte et plus résiliente de jouer un rôle dans les ripostes nationales au sida et autres défis sanitaires mondiaux.
« Chaque partie prenante réunie ici joue un rôle central dans sa riposte nationale au sida. Chacun amène une expérience inestimable à la table. Nous devons nous appuyer sur cette énergie pour renouveler notre engagement à travailler ensemble pour réaliser les percées dont la région a grand besoin pour maîtriser le VIH », a déclaré Daouda Diouf, Directeur exécutif d’ENDA Santé au Sénégal.
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Pour la communauté LGBTI, l’intelligence artificielle n’est pas forcément bénéfique
21 mai 2018
21 mai 2018 21 mai 2018L’un des événements médiatiques les plus suivis de l’année a laissé Cynthia Weber plutôt sceptique : l’utilisation par Sky News de l’intelligence artificielle (IA) lors du mariage du Prince Harry et de Meghan Markle est-elle une bonne chose ?
Pour la première fois de l’histoire, une chaîne d’information a eu recours à une technologie de reconnaissance faciale par IA lors d’une diffusion en direct. Professeure en relations internationales et études sur le genre à l’Université du Sussex, Cynthia explique que l’emploi d’un logiciel pour nommer les invités au mariage représente certes un « truc » plutôt habile, mais ses implications soulèvent quelques inquiétudes.
« Certains prétendent que cette technologie est capable de déterminer l’orientation sexuelle d’une personne », a déclaré Cynthia dans son intervention lors d’un événement organisé à l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie au siège de l’ONUSIDA à Genève.
Elle faisait référence à une étude de l’Université de Stanford qui a analysé plus de 35 000 images sur un site de rencontre en ligne américain, représentant des individus de race blanche valides âgés de 18 à 40 ans, dans laquelle les chercheurs ont procédé à une comparaison entre les orientations sexuelles générées par IA pour ces individus et celles qu’ils ont trouvées dans leurs profils. L’étude fait valoir que la technologie de reconnaissance faciale par IA permettrait de déterminer l’orientation sexuelle d’une personne avec une précision jusqu’à 30 % supérieure à ce que les gens peuvent faire.
Cynthia ajoute que les organisations de défense LGBTI ont qualifié cette étude de « science au rabais », car elle s’appuie sur un échantillon déséquilibré en termes de race et d’âge et met sur le même plan orientation sexuelle et activité sexuelle. « Le résultat, c’est que l’algorithme d’intelligence artificielle de l’étude trouve uniquement ce pourquoi il a été programmé : des stéréotypes sur les personnes hétérosexuelles, les gays et les lesbiennes », conclut Cynthia.
Cynthia estime que les connaissances en IA sont évidemment susceptibles de créer des opportunités dans de nombreux domaines, mais elle perçoit beaucoup plus de risques et de dangers que d’avantages pour les personnes LGBTI.
Quand l’IA rencontre la technologie de reconnaissance faciale et un algorithme d’orientation sexuelle, ce sont au moins quatre problèmes qui apparaissent. À commencer par la vie privée. En droit national et international, le visage d’une personne n’est pas protégé par les lois sur la protection de la vie privée. Les visages peuvent donc être scannés et examinés par n’importe qui, du gouvernement à la chaîne Sky News.
Ensuite, la précision. « En dehors du mariage royal, dans le monde réel, la technologie de reconnaissance faciale par intelligence artificielle est loin d’être parfaite, même lorsqu’elle se contente d’essayer de faire correspondre des noms et des visages, et encore moins lorsqu’elle tente de trouver une correspondance entre un visage et une orientation sexuelle présumée », explique Cynthia.
Pour Cynthia, l’élément clé, c’est la connaissance. Comment un algorithme d’orientation sexuelle peut-il connaître la sexualité d’un individu mieux que la personne concernée ? Cynthia estime que l’approche binaire d’un code et de données informatisées n’est pas compatible avec le vaste spectre en matière de genre et de sexualité.
Enfin, ce qui inquiète Cynthia, c’est la finalité de l’utilisation des informations générées par l’IA. « Que Sky News s’en serve pour commenter un mariage, c’est une chose, mais qu’en est-il d’une utilisation par la police dans les pays où l’homosexualité est hors-la-loi ? », se demande Cynthia.
Pour elle, IA et orientation sexuelle ne se traduisent pas forcément par un bénéfice réciproque. Cynthia admet que l’IA influence l’imagination et stimule l’innovation, mais elle pense que le fait de classer les gens dans des catégories induit généralement un effet plus négatif que positif.
Elle conclut en déclarant que « les gens doivent veiller à ce que l’intelligence artificielle s’appuie sur l’éthique, et pas seulement sur la technologie ».
L’événement, qui s’est tenu le 16 mai, était organisé en collaboration avec l’association LGBTI suisse Pride@Work et UN Globe, une organisation LGBTI des Nations Unies.
Partenaires
Journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie
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Mettre fin au double risque encouru par les femmes vivant avec le VIH
18 mai 2018
18 mai 2018 18 mai 2018Un nouveau partenariat de 30 millions de dollars pour aider à mettre fin au cancer du col de l’utérus, sous la conduite du Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR), de l’Institut George W. Bush et de l’ONUSIDA, intensifiera les efforts visant à sauver des vies dans huit pays africains.
Des études montrent que les femmes vivant avec le VIH sont quatre à cinq fois plus susceptibles de développer un cancer invasif du col de l’utérus. Toutefois, cette maladie peut être évitée grâce au dépistage et au traitement précoce des lésions précancéreuses. La détection et le traitement précoces du cancer du col de l’utérus permettent d’augmenter considérablement les chances de survie d’une femme – les femmes présentant des lésions préinvasives ont un taux de survie à cinq ans de près de 100 %.
En raison de la forte prévalence du VIH en Afrique subsaharienne et parce que les femmes qui y vivent ne sont pas dépistées ou traitées aussi tôt ou aussi souvent que les femmes vivant dans d’autres parties du monde, le cancer du col de l’utérus demeure la première cause de mortalité par cancer chez les femmes dans la région.
Pour lutter contre le risque excessif encouru par les femmes vivant avec le VIH de développer un cancer du col de l’utérus et pour répondre à la nécessité d’augmenter les taux de dépistage et de traitement en Afrique subsaharienne, le PEPFAR, l’Institut George W. Bush et l’ONUSIDA ont récemment annoncé un nouveau partenariat – le Partenariat pour mettre fin au sida et au cancer du col de l’utérus – visant à éliminer efficacement les décès dus au cancer du col de l’utérus chez les femmes vivant avec le VIH en Afrique subsaharienne en l’espace d’une génération. Ce partenariat tirera profit des résultats positifs obtenus ces sept dernières années par l’initiative du Ruban rose Ruban rouge et, en attendant l’approbation du Congrès, sera soutenu par un investissement initial de 30 millions de dollars apporté par le PEPFAR.
« Lorsque nous affrontons la souffrance – lorsque nous sauvons des vies – nous insufflons de l’espoir aux populations dévastées, nous renforçons et stabilisons la société et nous rendons notre pays et le monde plus sûrs », a déclaré le président George W. Bush. « Cette semaine, nous annonçons la prochaine phase de notre partenariat avec le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida et l’ONUSIDA : un plan pour éliminer efficacement le cancer du col de l’utérus chez les femmes séropositives en l’espace d’une génération ».
Le partenariat concentrera son travail dans huit pays d’Afrique subsaharienne les plus touchés par le VIH et du cancer du col de l’utérus – le Botswana, le Lesotho, le Malawi, le Mozambique, la Namibie, le Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe. Environ 6 millions de femmes vivent avec le VIH dans ces huit pays. Chaque année, le cancer du col de l’utérus est diagnostiqué chez plus de 100 000 femmes en Afrique subsaharienne.
« Ce partenariat nous permettra de dépister et de traiter les lésions précancéreuses chez les femmes vivant avec le VIH comme jamais auparavant », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « La nouvelle stratégie du partenariat, qui comprend le dépistage du cancer du col de l’utérus tous les deux ans pour les femmes de plus de 30 ans vivant avec le VIH, vise à réduire l’incidence du cancer du col de 95 % parmi cette population dans huit pays d’Afrique subsaharienne ».
Le partenariat s’engagera avec les gouvernements de chacun des pays pour s’assurer que les femmes et les filles vivant avec le VIH sont une priorité dans les programmes nationaux de prévention et de lutte contre le cancer du col de l’utérus. Il s’appuiera également sur le puissant plaidoyer des premières dames, des ministres, de la société civile, des leaders mondiaux de la santé et des bailleurs de fonds pour améliorer les efforts de mise en œuvre et accélérer les progrès vers l’objectif d’élimination du cancer du col de l’utérus.
« Grâce à la générosité du peuple américain, le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida a sauvé la vie de millions de femmes séropositives dans le monde entier », a déclaré Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale. « Nous devons nous assurer que ces mêmes femmes – qui sont des mères, des filles, des tantes et des grands-mères – qui vivent avec le VIH et sont dynamiques ne succombent pas au cancer du col de l’utérus ».
Le nouveau partenariat tire profit des résultats positifs de l’initiative Ruban rose Ruban rouge. Depuis sa création en 2011, Ruban rose Ruban rouge et ses partenaires ont dépisté plus d’un demi-million de femmes pour le cancer du col de l’utérus au Botswana, en Éthiopie, en République Unie de Tanzanie et en Zambie, traité près de 32 000 femmes pour des lésions précancéreuses et vacciné près de 150 000 filles âgées de 9 à 13 ans contre le papillomavirus humain de type 2.
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S’attaquer aux effets néfastes des lois pénales sur la santé et les droits de l’homme
08 mai 2018
08 mai 2018 08 mai 2018Chacun a le droit de prendre ses propres décisions concernant sa vie et son corps, c’est un droit humain fondamental. Ces choix personnels s’appliquent notamment aux traitements et aux soins de santé. En ce qui concerne les droits sexuels et reproductifs, les questions clés comprennent le droit des personnes de décider, si elles le souhaitent, quand et avec qui avoir des rapports sexuels, avoir des enfants et se marier ainsi que leur capacité d’exprimer leur sexe et leur sexualité.
D’éminents juristes du monde entier se sont récemment réunis pour jeter les bases d’un ensemble de principes visant à lutter contre l’abus et la mauvaise utilisation des lois pénales qui affectent les droits de l’homme fondamentaux et ont un impact sur la santé et l’égalité. Ces principes seront développés dans les mois à venir et guideront la société civile et les décideurs politiques dans l’élaboration et l’utilisation de lois qui garantissent les droits de l’homme et protègent la santé publique.
Tim Martineau, Directeur exécutif adjoint par intérim de la branche Programme de l'ONUSIDA, a indiqué au début de la réunion que « bien qu’il y ait des progrès significatifs dans la prévention, le traitement et les soins anti-VIH, il existe des différences importantes dans la prévention du VIH par rapport aux populations clés, qui sont plus vulnérables à l’infection par le VIH à de nombreux égards en raison d’un manque de protection juridique et de la criminalisation injuste de leur comportement ».
Les juristes se sont concentrés sur la criminalisation liée à la sexualité, à la reproduction, à la consommation de drogues personnelles et à la criminalisation de la non-divulgation du VIH, de l’exposition au VIH et de sa transmission. Les pratiques sexuelles entre personnes de même sexe sont criminalisées dans 73 pays, et punies de peine de mort dans 13 d’entre eux. Le commerce du sexe est criminalisé dans environ 116 pays dans le monde et quelque 72 pays criminalisent la non-divulgation du VIH, l’exposition au VIH ou sa transmission. Les lois pénales renforcent souvent la stigmatisation de groupes déjà marginalisés et exclus et ont été liées à la discrimination et au refus de services de santé essentiels. La criminalisation crée également un environnement dans lequel les gens sont moins susceptibles de demander l’aide de la police lorsque leurs droits ont été violés.
Kate Gilmore, Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l’homme, a souligné que le droit pénal joue un rôle essentiel dans la reconnaissance, la protection et l’application des droits, notamment en luttant contre l’impunité en cas de violation de ces droits. « Notre but ici est d’élever le bouclier du droit pénal en abaissant son épée, d’assurer une meilleure protection par le droit pénal en réduisant les abus ».
Sam Zarifi, Secrétaire général de la Commission internationale des juristes, a déclaré « L’utilisation abusive du droit pénal affecte les personnes les plus marginalisées et, notamment, les personnes dépossédées et privées de leurs droits ».
La réunion, qui s’est tenue les 3 et 4 mai, était dirigée par la Commission internationale des juristes, en partenariat avec l’ONUSIDA et le Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
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Que faut-il faire pour accélérer la protection sociale afin de mettre fin au sida ?
09 mai 2018
09 mai 2018 09 mai 2018En 2016, les États Membres ont convenu, lors de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la fin du sida, d’un ensemble d’objectifs visant à mettre le monde sur la bonne voie pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030. L’un de ces objectifs consistait à renforcer les systèmes nationaux de protection sociale et de protection de l’enfance pour faire en sorte que, d’ici à 2020, 75 % des personnes vivant avec le VIH, exposées au risque ou touchées par le virus bénéficient d’une protection sociale prenant en compte le VIH. L’objectif est fondé sur les droits de l’homme. Il alimente et bénéficie de la promotion, de la protection et du respect de tous les droits de l’homme ainsi que de la dignité de toutes les personnes vivant avec le VIH, exposées au risque ou touchées par le virus.
Il ne fait pas de doute que les programmes de protection sociale répondent aux besoins des personnes pauvres et exclues et profitent aux personnes vivant avec le VIH, exposées au risque ou touchées par le virus. La question n’est pas de savoir si la riposte au sida doit accroître l’attention portée à la protection sociale, mais comment tirer le meilleur parti des ressources et des partenariats de mouvements qui s’efforcent de mettre fin à la pauvreté et aux inégalités pour travailler efficacement à la lutte contre le sida.
Sur 127 pays faisant partie de l’Indice composite des politiques nationales de l’ONUSIDA en 2017, 109 (86 %) ont déclaré avoir une stratégie, une politique ou un cadre de protection sociale approuvé en 2016, et 99 d’entre eux (78 %) mettaient en œuvre ces programmes. Au total, 85 pays ont déclaré que leurs stratégies prenaient en compte le VIH dans une certaine mesure. Plus de la moitié (47) des 87 pays disposant d’un mécanisme de coordination de leur stratégie de protection sociale ont inclus leur programme national de lutte contre le sida dans cette structure. Cependant, seuls 12 pays ont indiqué que leurs stratégies de protection sociale prenaient pleinement en compte le VIH.
Afin d’intensifier les efforts visant à accélérer la protection sociale, l’ONUSIDA a récemment organisé une conférence au cours de laquelle les participants ont entendu parler de la manière de renforcer les systèmes nationaux de protection sociale et de protection de l’enfance. La conférence s’est concentrée sur trois objectifs : renforcer les liens avec les mouvements sociaux et autres pour mettre fin à la pauvreté et à l’inégalité ; intensifier l’action sur la protection sociale ; et revigorer la programmation pour le VIH, la sécurité alimentaire et la nutrition.
« Des liens plus forts sont nécessaires entre les systèmes de santé, d’éducation et communautaires pour réduire la vulnérabilité des personnes vivant avec le VIH, exposées au risque ou touchées par le virus par le biais des services de protection sociale », a déclaré Tim Martineau, Directeur exécutif adjoint par intérim de la branche Programme de l’ONUSIDA.
L’événement a également vu le lancement d’un nouveau rapport de l’ONUSIDA, Social protection: a Fast-Track commitment to end AIDS. Ce rapport fournit des orientations sur la manière d’élargir ce qui fonctionne dans le contexte de différentes épidémies de VIH et pour différentes populations. Il donne également des conseils aux gouvernements, aux personnes vivant avec le VIH ou affectées par le VIH, aux décideurs politiques et autres parties prenantes sur la manière d’intensifier l’intégration du VIH dans les programmes de protection sociale et autres programmes visant à mettre fin à la pauvreté et aux inégalités en vue de mettre fin au sida.
« Nous devons nous rappeler que nous ne pouvons pas mettre fin à l’épidémie de sida sans améliorer le bien-être matériel et émotionnel des personnes », a déclaré Denys Dmytriiev du Réseau ukrainien des personnes vivant avec le VIH.
La Conférence internationale sur la protection sociale accélérée pour mettre fin au sida s’est tenue à Genève, en Suisse, les 25 et 26 avril.
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L’Afrique du Sud teste les distributeurs automatiques de médicaments
03 mai 2018
03 mai 2018 03 mai 2018Grâce à de nouveaux distributeurs automatiques de médicaments, les personnes vivant avec le VIH et d’autres maladies chroniques peuvent désormais accéder plus vite et plus facilement à des médicaments essentiels, dans le cadre d’un projet pilote mené à Johannesburg, en Afrique du Sud.
L’organisation à but non lucratif Right to Care est en train de tester trois de ces distributeurs de médicaments, mis en place dans un centre commercial et deux hôpitaux. La plupart des personnes qui utilisent ces nouvelles machines ont accès à des prescriptions renouvelées de médicaments contre le VIH.
Les distributeurs mettent les usagers en relation avec des aides-pharmaciens par liaison vidéo pour des consultations à distance dans l’une des 11 langues officielles sud-africaines. De la consultation à la remise des médicaments, l’ensemble de la procédure ne prend que quelques minutes.
Les distributeurs sont installés dans des établissements de santé publique qui prennent en charge des patients atteints d’affections chroniques, pour veiller à ce que les patients reçoivent et observent un traitement efficace. Les usagers des distributeurs reçoivent un ticket indiquant la date de leur prochaine visite et un SMS de rappel leur est envoyé. Le système alerte le pharmacien si le patient est en retard pour chercher ses médicaments.
Ce dispositif pourrait bien changer la donne dans l’élargissement de l’accès au traitement anti-VIH. Mbulawa Mugabe, Directeur national de l’ONUSIDA en Afrique du Sud, explique : « L’un des plus gros problèmes que nous avons aujourd’hui dans la plupart des pays d’Afrique, c’est que les établissements de santé sont saturés. Nous devons trouver des moyens de soulager cet engorgement, dans l’intérêt des patients eux-mêmes, mais aussi pour les systèmes de santé ».
Les personnes vivant avec le VIH sont souvent contraintes d’attendre plusieurs heures pour obtenir leur prescription dans un dispensaire local. La procédure prend aussi un temps précieux aux pharmaciens qualifiés. Désormais, ces tâches sont assurées par des préparateurs en pharmacie qui travaillent avec un système automatique pour délivrer les comprimés en quelques minutes.
Les distributeurs automatiques de médicaments ont été mis au point par une filiale de Right to Care, Right e-Pharmacy, en collaboration avec l’entreprise allemande Mach4 et avec le soutien des agences pour le développement allemande et américaine GIZ et USAID. Les essais actuels sont menés en collaboration avec le Département de la Santé de la province du Gauteng et Right to Care espère pouvoir étendre le projet à deux autres pays d’Afrique dans un avenir proche.
L’Afrique du Sud connaît le plus fort taux de prévalence du VIH au monde et délivre un traitement gratuit à 4,2 millions de personnes. Cyril Ramaphosa, Président de l’Afrique du Sud, a récemment fixé comme objectif l’élargissement du traitement anti-VIH à 2 millions de personnes en plus d’ici à 2020. Avec des millions de Sud-Africains ayant accès aux médicaments auprès des dispensaires et des hôpitaux, des innovations telles que ces distributeurs automatiques devraient aider l’Afrique du Sud à atteindre ces objectifs ambitieux.
L’Afrique du Sud teste un système qui pourrait changer la donne dans le traitement du VIH
Reportage de Zaheer Cassim pour VOA dans le township d’Alexandra à Johannesburg.