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Transformer des vies grâce à un traitement basé sur le volontariat
16 mars 2017
16 mars 2017 16 mars 2017Hendro était chauffeur pour une société privée de Jakarta, en Indonésie, quand l’un de ses collègues lui a fait goûter à l’héroïne il y a deux ans.
« Je suis devenu accro », explique Hendro, qui préfère donner seulement son prénom. « Mon corps a vite connu un état de manque quand je ne prenais pas de drogue. Je n’arrivais pas à me concentrer. Ça a duré environ sept mois jusqu’à ce que ma vie devienne une descente aux enfers ».
Son travail en a pâti et il se disputait tous les jours avec sa femme. Il s’est alors dit : « Ce n’est pas bien. Je vais me détruire. Tous les jours, j’essayais de rester à l’écart de la drogue, mais le manque était trop douloureux. Vous ne pouvez pas imaginer ».
Un jour, Hendro entend parler d’un programme de désintoxication innovant situé dans une grande bâtisse de Bogor, à une heure de Jakarta. Le bâtiment, très gai avec sa pelouse fraîchement tondue, dégage une ambiance chaleureuse et conviviale, accentuée par les deux chiens qui viennent gentiment accueillir les visiteurs avec quelques coups de truffe amicaux.
Sam Nugraha a créé Rumah Singgah PEKA en 2010. « PEKA est différent des autres centres de traitement, car il est entièrement basé sur le volontariat », explique-t-il. « Chaque client a pris lui-même la décision de participer ».
Dans la région Asie-Pacifique, 4 millions de personnes consomment des drogues injectables, soit un tiers du chiffre mondial. La région se place ainsi au premier plan du grand problème de la consommation de drogues injectables à l’échelle internationale.
L’une des réponses courantes à l’usage de drogues dans la région est la rétention des consommateurs de drogues injectables dans des centres de traitement et de désintoxication obligatoires.
« L’approche de PEKA ne peut pas être appliquée à tout le monde. Les clients doivent être conscients de ce qu’ils doivent faire et être prêts à changer », explique M. Nugraha.
Avant leur intégration dans PEKA, ils doivent se plier à une longue évaluation destinée à déterminer si l’installation correspond à leurs besoins.
« Quand je suis arrivé à PEKA, j’étais décidé à me ressaisir et à redécouvrir la personne qui s’était perdue à cause de la drogue », se souvient Hendro.
Les clients discutent du meilleur plan de traitement avec leur conseiller. Ils peuvent choisir de vivre sur place ou en dehors de PEKA, mais s’ils choisissent de devenir pensionnaires, ils doivent respecter la tolérance zéro de l’établissement sur la consommation de drogues lors de leur séjour. Certains clients choisissent l’abstinence totale, d’autres s’engagent dans un traitement substitutif aux opiacés et, pour ceux qui souhaitent continuer de consommer des drogues injectables, PEKA propose un programme aiguilles et seringues. Tous les clients sont encouragés à suivre des séances de thérapie de groupe et individuelles.
« 90 % des membres de notre personnel ont expérimenté la consommation de drogues », déclare M. Nugraha, « ils comprennent donc les problèmes auxquels sont confrontés les clients, ainsi que le type d’aide dont ils ont besoin ».
Hendro a décidé de vivre sur place et de participer au programme de substitution à la méthadone. Un conseiller l’a accompagné dans une clinique publique, où un médecin a déterminé sa dose optimale de méthadone. Il a commencé avec 50 mg par jour, mais au bout d’un an la dose s’est mise à diminuer.
PEKA travaille en partenariat avec les cliniques publiques. Non seulement le personnel accompagne les clients dans leur accès à la méthadone, mais il récupère également un stock de méthadone pour cinq jours destiné aux individus qui ont mis en place une routine régulière et le ramène dans l’établissement.
« Les horaires d’ouverture des établissements de santé publique sont limités et nous compensons donc en assurant un service 24h/24 », explique M. Nugraha. « Les gens peuvent venir ici à tout moment ».
Agustina Susana Iswati, Chef de la clinique Gedung Badak, approuve. « La coopération avec les groupes communautaires est absolument indispensable car ils connaissent la réalité des choses ».
Les personnes qui consomment des drogues injectables sont vulnérables au VIH, aux hépatites, à la tuberculose et à d’autres maladies infectieuses. La prévalence du VIH chez les personnes qui consomment des drogues injectables est supérieure à 30 % dans plusieurs villes d’Asie. Seuls 30 % des consommateurs de drogues injectables connaissent leur statut vis-à-vis du VIH en Asie et dans le Pacifique.
« Nous proposons à nos clients un accès au dépistage du VIH. En cas de résultat positif, nous les aidons à démarrer un traitement antirétroviral aussitôt que possible », explique M. Nugraha.
Evi Afifah, de l’Hôpital Mahdi Bogor, trouve la collaboration avec PEKA très utile sur les services anti-VIH. « PEKA nous aide à atteindre ceux de nos amis qui ont le plus besoin d’un dépistage, d’un traitement et de soins anti-VIH », explique-t-elle.
Depuis 2010, PEKA a fourni ses services à près d’un millier de clients. Les études de suivi menées auprès des personnes qui sont passées par l’intégralité du programme de traitement montrent des résultats prometteurs. Un nombre important de clients indiquent que leur dépendance aux drogues et leur qualité de vie se sont améliorées et que leur implication dans des activités criminelles a nettement baissé.
Cette réussite a gagné une reconnaissance à l’échelon local. L’organisation a été nommée Institution d’excellence en 2014 et en 2016 par le Maire de Bogor.
« PEKA est une organisation qui s’inscrit dans la durée », a déclaré Bima Arya Sugiarto, Maire de Bogor. « Avec sa grande expérience, PEKA mérite notre reconnaissance, ce qui pourra aussi motiver d’autres groupes communautaires à faire un travail cohérent et ciblé ».
Pour PEKA, la réussite la plus importante ce sont ses clients, dont certains travaillent aujourd’hui pour l’organisation.
Iko, pair-éducateur sur le VIH, raconte : « En plus d’aider d’autres consommateurs de drogues, je m’aide moi-même en réalité. C’est le principal. Ça me rend heureux ».
Après neuf mois passés à PEKA, Hendro a pu retourner à la maison auprès de sa famille et il a repris son travail de chauffeur. Cette expérience a changé sa vie.
« À PEKA, j’ai à nouveau senti que je faisais partie d’une famille. Quand je consommais des drogues, j’étais exclu et abandonné. Ici, j’ai repris des forces », conclut Hendro.
L’ONUSIDA aide les pays à atteindre les objectifs fixés dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, qui inclut la garantie de l’accès à des options de prévention combinée du VIH, notamment avec la réduction des risques pour 90 % des personnes qui consomment des drogues injectables.
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Faire cesser l’augmentation des nouvelles infections à VIH chez les consommateurs de drogues injectables
16 mars 2017
16 mars 2017 16 mars 2017Dans le cadre de ses efforts visant à stopper l’augmentation des nouvelles infections à VIH chez les consommateurs de drogues injectables, l’ONUSIDA a lancé un message insistant à la Commission des stupéfiants des Nations Unies réunie à Vienne, en Autriche, pour sa soixantième session. Dans une déclaration à la Commission, l’ONUSIDA met en garde contre l’augmentation alarmante des infections à VIH chez les consommateurs de drogues injectables, tout en notant que les pays n’investissent pas dans des stratégies efficaces pour lutter contre ce problème croissant, ou ne les appliquent pas.
L’infection à VIH chez les consommateurs de drogues injectables est un enjeu majeur à l’échelle mondiale. Entre 2011 et 2014, les nouvelles infections à VIH ont augmenté de 33 % chez les consommateurs de drogues injectables. À l’échelle mondiale, environ 14 % des 12 millions de consommateurs de drogues injectables, soit 1,6 million de personnes, vivent aujourd’hui avec le VIH.
L’ONUSIDA estime que les personnes qui consomment des drogues injectables sont jusqu’à 24 fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que la population générale. Malgré ces chiffres, les consommateurs de drogues injectables sont souvent exclus et marginalisés et restent hors de portée des services qui font de la santé et des droits de l’homme leur priorité.
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des programmes simples et rentables qui fonctionnent. Le traitement de substitution à la méthadone, par exemple, a été associé à une baisse de 54 % du risque d’infection à VIH chez les consommateurs de drogues injectables, et pourtant de nombreux pays se montrent encore réticents à mettre en œuvre des approches qui ont fait leurs preuves. Environ 50 % seulement des pays comptant une population de consommateurs de drogues injectables appliquent des programmes efficaces de réduction des risques.
Des études ont montré que si les pays mettaient à disposition le traitement de substitution, 130 000 nouvelles infections à VIH pourraient être évitées chaque année en Afrique subsaharienne : un énorme pas en avant vers la fin de l’épidémie de sida comme menace de santé publique d’ici à 2030.
Il existe également d’importantes lacunes dans le financement ; en effet, la majeure partie des fonds pour les programmes de réduction des risques provient de sources internationales, surtout dans les pays à faible revenu. Entre 2010 et 2014, seulement 3,3 % des fonds alloués à la prévention du VIH sont allés aux consommateurs de drogues injectables. Pour pouvoir atteindre cette population clé avec des programmes efficaces de prévention de l’infection à VIH, l’ONUSIDA estime que les investissements annuels dans la prévention du VIH chez les consommateurs de drogues injectables dans les pays à revenu faible et intermédiaire devront être multipliés par plus de 10, pour s’élever à 1,5 milliard de dollars d’ici 2020.
Il est évident que les choses doivent changer pour obtenir des résultats. En 2016, les États membres des Nations Unies ont adopté une Déclaration politique sur la fin du sida dans laquelle ils s’engageaient à veiller à ce que 90 % des populations clés, y compris les consommateurs de drogues injectables, aient accès aux services de prévention combinée du VIH.
Proposer un ensemble de services complet, notamment des programmes aiguilles et seringues et un traitement substitutif aux opiacés, dans un environnement juridique et politique permettant l’accès aux services, sera essentiel pour prévenir les nouvelles infections à VIH et faire baisser le nombre de décès dus à des maladies liées au sida, à la tuberculose, aux hépatites virales et aux infections sexuellement transmissibles. L’ONUSIDA travaille en étroite collaboration avec les pays pour les aider à atteindre ces objectifs importants dans les délais.
Quotes
« Pour mettre fin à l’épidémie de sida et atteindre les Objectifs de développement durable, nous avons besoin d’approches centrées sur les individus qui garantissent l’accès de tous aux services de santé et aux services communautaires. »
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C’est parti !
07 mars 2017
07 mars 2017 07 mars 2017La première chose que l’on remarque chez le Colonel Alain Azondékon, c’est qu’il est toujours en train de bouger. Grand, la tête et les épaules dépassant la plupart des gens, il utilise tout son corps pour exprimer ce qu’il ressent. Pas étonnant qu’il termine toutes ses phrases par « C’est parti ! ».
À son poste de Directeur de Camp Guezo, l’hôpital spécialisé dans le VIH chez l’enfant à Cotonou, au Bénin, le Colonel a initié un nouveau mouvement qui place les jeunes et leur famille au centre des soins.
Après avoir observé les visites de contrôle traditionnelles, il a remarqué que les enfants étaient séparés de leur mère par un rideau pendant l’auscultation. Il a réagencé le mobilier, de manière à ce que la table d’examen soit parallèle à l’endroit où s’assoient les parents, afin que ces derniers soient en contact visuel permanent avec leur enfant et avec les médecins et les infirmières.
Ce n’était que le début. Il a ensuite constaté que les jeunes dont il avait la charge n’avaient pas seulement besoin de médicaments pour vivre en bonne santé. Il a mis en place un soutien psychologique pour lutter contre le stress de la vie avec le VIH pendant l’adolescence et créé un réseau de jeunes vivant avec le VIH, géré par un jeune homme vivant également avec le virus.
En parlant avec le Colonel, on se rend compte qu’il a essayé de penser à tout. « Une mère ne vient jamais seule », explique-t-il. « Elle vient avec ses enfants, parfois avec le père, et avec son sac à main, qui contient toute sa « vie » ».
Le Colonel a fait installer de petits canapés à la place des chaises dans les salles d’auscultation et de traitement : il y a désormais assez de place pour la famille, la mère et son sac à main.
Ce sont ces petits détails, aussi bien que sa grande mission, qui ont fait le succès de Camp Guezo. Les enfants nés avec le VIH y reçoivent des soins dès la naissance. L’hôpital pédiatrique a réussi à faire passer le taux de mortalité chez les enfants vivant avec le VIH de 30 % à moins de 5 %.
Certains patients, devenus aujourd’hui des adultes ayant eux-mêmes des enfants, n’ont pas vraiment d’intérêt à se tourner vers le système de soins général.
« Parfois ils m’appellent Papa, et ils demandent à Papa pourquoi ils devraient aller dans une autre clinique où on ne les connaît pas », raconte-t-il.
Bientôt, les patients de Camp Guezo devraient trouver moins difficile de passer aux autres établissements de soins. Le Colonel a été encouragé à reproduire ce modèle dans d’autres cliniques du Bénin.
« C’est le genre d’approche centrée sur les individus que l’Afrique et le reste du monde recherchent », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, lors de sa visite dans ce centre. « Des ressources précieuses ont été employées avec intelligence pour offrir aux familles un environnement sûr où elles peuvent recevoir les soins et l’appui dont elles ont besoin ».
Selon les estimations, il y aurait 69 000 personnes vivant avec le VIH au Bénin. Le nombre de nouvelles infections à VIH chez les enfants continue de baisser à mesure que les femmes enceintes vivant avec le VIH accèdent aux médicaments antirétroviraux vitaux pour éviter que les bébés ne soient infectés à la naissance et lors de l’allaitement.
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Campagnes de sensibilisation au VIH dans les lycées au Gabon
06 février 2017
06 février 2017 06 février 2017Des manifestations de sensibilisation au VIH ont été organisées récemment dans les lycées de Ndende et Fougamou, au Gabon. Parrainés par le Ministère de la Santé gabonais, l’Ambassade de France, l’Organisation panafricaine de lutte contre le sida et l’ONUSIDA, ces événements ont attiré plus de 3 000 élèves, dont 500 ont ainsi découvert leur état sérologique vis-à-vis du sida.
Un quiz sur le VIH intitulé « Stoppons le wela », qui signifie en argot gabonais « Finissons-en avec ce truc », a été distribué aux élèves. Des questions comme « Peut-on voir si quelqu’un a le VIH ? » et « Comment est-on infecté par le virus ? » ont permis de tester les connaissances des élèves sur le VIH.
Michael Anicet, danseur et Ambassadeur spécial pour la jeunesse de l’ONUSIDA au Gabon, a fait danser le public avant d’animer, avec d’autres jeunes leaders, un débat interactif sur le VIH. « Il est important de connaître son statut ! Et si vous êtes séropositif au VIH, faites-vous traiter et protégez les autres de l’infection », a dit M. Anicet aux lycéens.
Lors de ces manifestations, les jeunes ont posé des questions sur les lieux où aller pour obtenir un traitement et discuté du problème du harcèlement sexuel, en déclarant qu’il fallait y mettre un terme. D’autres ont raconté qu’ils avaient très peu de moyens d’accès au dépistage du VIH.
Les maires des deux villes étaient également présents : ils ont souligné que leurs municipalités feraient tout leur possible pour mettre à disposition les moyens de dépistage et de traitement du VIH.
« Chaque ville engagée devrait mettre au point des plans pour accélérer la riposte au sida et y consacrer un budget à compléter par des apports de partenaires publics et privés », a expliqué Serge Mandi Mboula, Maire de Fougamou, à l’occasion de la manifestation organisée dans sa ville.
Quant à la Maire de Ndende, Maité Mapangou, elle a conclu l’événement organisé dans sa ville en affirmant avec vigueur : « Nous sommes solidaires et nous nous engageons concrètement ».
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Gervinho à la rencontre de jeunes touchés par le VIH au Gabon à la veille de la CAN 2017
19 janvier 2017
19 janvier 2017 19 janvier 2017En visite au Gabon à l’occasion de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2017), Gervais Yao Kouassi (Gervinho), Ambassadeur spécial de l’ONUSIDA pour la jeunesse et la collaboration Chine-Afrique, s’est rendu au bureau de l’ONUSIDA de Libreville pour rencontrer une cinquantaine d’enfants et de jeunes gens vivant avec le VIH ou touchés par le virus.
Accompagné de jeunes ambassadeurs gabonais pour le VIH et de l’artiste Charly Tchatch, animateur de la cérémonie d’ouverture de la CAN 2017 et militant de la lutte contre le sida, la star internationale de football a parlé avec les enfants et les jeunes et écouté leurs histoires et leurs inquiétudes. Les enfants et les jeunes ont parlé des problèmes d’acceptation de leur statut, de stigmatisation et de dépression, mais aussi de joie, d’amour et de la manière dont ils gèrent leur quotidien.
« Je suis très touché. C’est la première fois que j’entends des témoignages aussi poignants », leur a dit Gervinho. « Comme vous le savez, je voulais jouer ici avec mon équipe, mais je suis blessé. Votre force mentale et votre joie de vivre m’encouragent à faire face aux défis de la vie ». Gervinho a signé le ballon de la campagne Protect the Goal de la CAN 2017 en soutien à la vision de l’ONUSIDA de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida.
Inge Tack, Directrice nationale de l’ONUSIDA, a expliqué à Gervinho que malgré la baisse de 60 % des budgets consacrés au sida au Gabon depuis 2012, les taux de couverture du traitement ont doublé et les nouvelles infections à VIH ont diminué de 30 %, tandis que les taux de traitement pédiatrique ont triplé et que la couverture de la prévention de la transmission de la mère à l’enfant atteint 78 %. Elle a toutefois évoqué la nécessité d’améliorer la gestion de la délivrance du traitement anti-VIH pour atteindre les objectifs 90-90-90. « Un changement radical dans l’organisation et la gestion des services de délivrance des traitements est nécessaire pour atteindre les objectifs 90-90-90 au Gabon. Les centres doivent disposer de médicaments à tout moment et les services doivent être réorientés afin de mieux répondre aux besoins des patients », a expliqué Mme Tack.
Le Gabon connaît des ruptures de stock persistantes et les mauvaises performances des services de soins ont pour conséquence une absence de suivi de l’observance du traitement, de surveillance de la résistance aux médicaments et de mesure de la charge virale. Mme Tack a insisté sur la nécessité d’une approche décentralisée pour la délivrance des traitements antirétroviraux et d’une augmentation des services pilotés par les communautés.
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Genève : des fruits, des préservatifs et beaucoup de créativité pour célébrer la Journée mondiale de lutte contre le sida
05 décembre 2016
05 décembre 2016 05 décembre 2016Une fraise coupée sur fond rose demandant « Tu veux goûter ? Protège-toi ! », une banane recouverte d'un préservatif surmontée du slogan « C'est mieux comme ça. », ou encore un dessin représentant un homme et une femme miniatures équipés de masques et de tubas sortant d'un slip d'homme avec la légende « Plongez couverts ! » : voilà quelques-unes des interprétations de la prévention du VIH imaginées par des étudiants d'une école d'arts genevoise.
Pour préparer l'édition 2016 de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l'ONUSIDA s'est associé au Centre de Formation Professionnelle Arts (CFP Arts) pour créer une exposition artistique sur le thème de la prévention du VIH.
Des étudiants des filières graphisme et vidéo interactive de l'école ont participé au projet en produisant des expressions artistiques sous forme d'affiches et de vidéos autour de la prévention du VIH et de sa signification ou de la manière dont cela les touche. Cette collaboration a aussi permis aux étudiants de comprendre ce qu'est la prévention du VIH et d'amorcer un dialogue avec une tranche d'âge clé.
L'inauguration de l'exposition a eu lieu au siège de l'ONUSIDA à Genève, en Suisse, dans le cadre d'une manifestation pour la Journée mondiale de lutte contre le sida. Mariangela Simão, Directrice du Département Droits, sexospécificité, prévention et mobilisation communautaire de l'ONUSIDA, a souligné l'importance d'avoir un si grand nombre de jeunes présents, en insistant sur la nécessité de communiquer avec la prochaine génération.
« Cette journée vise à nous rassembler en souvenir des nombreuses vies perdues. C'est aussi une journée pour célébrer nos réussites et les progrès accomplis », a-t-elle déclaré. « Le VIH peut être évité ! Nous devons rompre le cycle de l'infection, alors nous comptons sur vous », a ajouté Mme Simão en s'adressant aux étudiants.
La doyenne du département Arts visuels de l'école, Judith Behar, a expliqué combien le CFP Arts était ravi de proposer aux étudiants des projets qui servent une cause au-delà des murs de l'école.
« Nos étudiants se sont emparés du thème de la prévention du VIH avec une vraie passion et un investissement personnel concret car, comme ils ont pu l'apprendre, le sida les concerne ».
Les affiches et les vidéos seront visibles dans les locaux de l'ONUSIDA jusqu'au 18 janvier 2017.
Lauréats dans la catégorie Affiches
1er prix décerné à Magali Mühlig pour être sortie des sentiers battus et avoir envoyé un message aussi positif avec Héropositive.
2e prix décerné à Joana Ruiz pour son incitation au changement de comportement avec un message clair : on a toujours son mobile sur soi, alors pourquoi pas un préservatif ?
3e prix décerné à Capucine Fernez pour la beauté artistique de son dessin, une femme protégée ou bien informée, selon l'interprétation du spectateur.
Félicitations du jury – prix d'honneur
Un message d'une édifiante simplicité par Laura Chappuis.
De l'humour en chaussettes par Loraine Friedli.
Le message simple mais puissant « C'est qui Sida ? » de Esaia Girardet.
Le tatouage VIH accompagné de la légende « T'es au courant que ça reste à vie ? » de Julie Bertschmann.
Lauréats dans la catégorie Vidéos
1er prix décerné à Derek Amez-Droz pour sa vidéo humoristique en forme de retour en arrière sur les vidéos d'éducation sexuelle diffusées dans les écoles dans les années 1980.
2e prix décerné à Daniel Chavaz pour sa très jolie animation d'un préservatif en forme de cape.
3e prix décerné à Immanuel Nour pour sa vidéo simple présentée comme dans un musée.
Félicitations du jury – prix d'honneur
Jamy Herrmann et Benaiah Finkel pour leur vidéo accompagnée de musique classique romantique encourageant l'usage du préservatif.
Hanaa Joowalay et sa magnifique vidéo très artistique.
L'animation pleine d'humour de Melvyn Frash et Oliver Fehlmann.


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Combler les lacunes dans les investissements pour la prévention du VIH
28 novembre 2016
28 novembre 2016 28 novembre 2016Malgré les progrès accomplis contre le VIH au cours des 15 dernières années et la disponibilité de méthodes de prévention et de traitement qui ont fait leurs preuves, le nombre annuel de nouvelles infections à VIH chez les adultes est resté stable dans le monde, à un niveau estimé de 1,9 million par an depuis 2010. En outre, on observe une résurgence des nouvelles infections à VIH au sein des populations clés dans certaines régions du monde.
Des investissements inadéquats dans la prévention et des investissements non ciblés qui n'atteignent pas les populations et les zones les plus touchées comptent parmi les raisons de ces lacunes dans les investissements. Une analyse portant sur quatre pays dans diverses régions du monde et avec des types d'épidémie différents a révélé que le financement de programmes de prévention primaire du VIH efficaces et ciblés était faible : 6 % des investissements totaux contre le VIH au Brésil, 4 % au Cameroun, 15 % au Myanmar et 10 % en Afrique du Sud. Les fonds alloués aux pays pour la prévention primaire du VIH (qui exclut la transmission du VIH de la mère à l'enfant et les programmes de dépistage et de conseil sur le VIH basés sur le volontariat) par le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ont représenté environ 15 % des dépenses totales pour la lutte contre le VIH.
Avec un financement de la prévention inférieur à celui du traitement, moins d'une personne sur cinq parmi les plus exposées au risque d'infection à VIH a accès aux programmes de prévention à l'heure actuelle. La modélisation réalisée par l'ONUSIDA a montré qu'investir environ un quart de toutes les ressources requises pour la riposte au sida dans les services de prévention du VIH serait suffisant pour rendre possible toute une série de programmes de prévention, notamment programmes de distribution de préservatifs, prophylaxie préexposition, circoncision masculine médicale volontaire, réduction des risques, programmes d'autonomisation des jeunes femmes et des filles, mobilisation et prestation d'ensembles de services essentiels pour et avec les populations clés.
Investir davantage dans la prévention permettra également de soutenir les programmes de traitement pour atteindre leurs objectifs. Les programmes de prévention, en particulier la fourniture d'informations sur le VIH, la distribution de préservatifs et la communication auprès des jeunes et des populations clés, constituent souvent le premier point d'entrée pour les individus vers le dépistage et le traitement du VIH. Les programmes de prévention communautaires pilotés par les pairs sont également fondamentaux pour réduire la stigmatisation et la discrimination. Dans le même temps, un accès étendu au traitement permet aux personnes plus exposées de faire des choix et les encourage à connaître leur statut vis-à-vis du VIH ; cette démarche ouvre ensuite la possibilité de retenir les personnes diagnostiquées séronégatives dans des programmes de prévention continue. Faire baisser le nombre de personnes qui contractent le VIH et auront besoin d'un traitement permet de pérenniser les programmes de traitement antirétroviral.
En décembre 2015, Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a lancé un appel en faveur de l'investissement d'un quart des ressources dans la prévention du VIH. En juin 2016, les États membres des Nations Unies se sont engagés, dans la Déclaration politique de 2016 sur la fin du sida, à s'assurer que les ressources financières dédiées à la prévention soient adéquates et représentent en moyenne au moins un quart des dépenses mondiales consacrées au sida.
Plusieurs pays ont déjà pris des mesures pour augmenter leur financement national destiné à la prévention du VIH, notamment la Namibie, qui s'est engagée à investir 30 % de son budget pour le VIH dans la prévention du VIH chez les adultes et les enfants.
Journée mondiale du sida 2016
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Le Vietnam ouvre son premier service de traitement substitutif aux opiacés pour les détenus
25 novembre 2016
25 novembre 2016 25 novembre 2016« En 2010, j'ai participé à un voyage d'étude pour en savoir plus sur les programmes de substitution à la méthadone dans les prisons en Espagne. J'ai pu constater les impacts positifs de ces programmes sur les détenus en tant qu'individus et sur les établissements pénitentiaires dans leur ensemble, et j'ai fait part des résultats et des recommandations de cette visite au Ministère de la Sécurité publique », raconte Nguyen Xuan Truong, Directeur de la prison de Phu Son. « Il a fallu attendre un certain temps depuis, mais je suis heureux que Phu Son soit la première prison du Vietnam à proposer des services de substitution à la méthadone aux détenus ».
Le lancement du service pilote de traitement substitutif aux opiacés à la prison de Phu Son marque une étape considérable dans les efforts de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et du gouvernement vietnamien en faveur de la prévention, du traitement et des soins anti-VIH dans les prisons du pays.
« Depuis 2009, l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime travaille avec le gouvernement vietnamien pour proposer un traitement substitutif aux opiacés dans le cadre d'un ensemble de services anti-VIH complet pour les personnes qui vivent et travaillent dans les prisons », explique Christopher Batt, Responsable de l'ONUDC.
Le traitement substitutif aux opiacés est un service fondé sur des données probantes pour la dépendance aux opiacés. Il permet de réduire la consommation d'opiacés en éliminant les symptômes de privation et l'état de manque et de faire reculer le risque de transmission du VIH ou d'autres infections transmissibles par voie sanguine ainsi que les comportements criminels. Il permet en outre d'intégrer le patient dans un continuum de soins pendant et après son séjour en prison.
« L'unité de service de traitement substitutif aux opiacés devrait améliorer la qualité de vie des détenus, en réduisant la transmission du VIH et d'autres maladies et en faisant baisser le taux de rechute et d'overdose dans les établissements de détention », ajoute M. Batt.
Selon les estimations du Ministère de la Sécurité publique vietnamien, trois détenus sur dix consomment des drogues.
Les détenus sont davantage exposés au risque d'infection à VIH ou d'autres infections transmissibles par le sang, notamment les hépatites virales B et C, ainsi qu'au risque de rechute ou d'overdose si leurs besoins en traitement ne sont pas couverts.
Une deuxième unité de service de traitement substitutif aux opiacés sera bientôt mise en place à la prison de Thanh Xuan et il est prévu d'étendre le service à d'autres prisons.
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Mise en œuvre de programmes complets VIH et IST avec les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes au Kirghizistan
23 novembre 2016
23 novembre 2016 23 novembre 2016En août 2016, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), la Coalition eurasienne pour la santé des hommes, des organisations communautaires du Kirghizistan et des partenaires de la société civile ont organisé la toute première formation sur les nouvelles orientations pour la mise en œuvre de programmes complets sur le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST) avec les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à Bichkek, au Kirghizistan.
Ces nouvelles orientations forment la base des programmes à destination des hommes gays et des autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Elles ont été élaborées par l'intermédiaire d'un processus de consultation mené par l'UNFPA, d'autres organisations des Nations Unies et le Forum mondial sur les HSH et le VIH.
Travailler sur la prévention, le traitement, les soins et l'appui anti-VIH et IST est très difficile dans la plupart des pays d'Europe orientale et d'Asie centrale. Les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont victimes de harcèlement, de violence, de stigmatisation et de discrimination à grande échelle. La plupart des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont contraints socialement et culturellement de se marier avec des femmes et sont confrontés à une exclusion sociale et un rejet de la part de leur famille s'ils choisissent de s'exprimer ouvertement sur leur sexualité. Le sexe entre hommes est clandestin et les occasions de rencontre, de socialisation et de relations amoureuses sont limitées. Donner à tous les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes les moyens de vivre avec dignité, à l'abri de la violence et avec des services abordables et accessibles de prévention et de traitement anti-VIH et IST se trouve au cœur des orientations.
La formation sur deux jours destinée aux formateurs à Bichkek a réuni des membres de la société civile désireux de travailler au déploiement des orientations ; elle s'est composée d'une présentation générale du document et de présentations plus détaillées sur chacun des six chapitres. Les participants ont évoqué la situation actuelle dans le pays et la manière dont les programmes ciblant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les contributions aux futures actions de sensibilisation pourraient être améliorés.
Grâce au travail intensif des organisateurs de la formation et au dévouement et à l'enthousiasme des participants, la formation de Bichkek a rencontré un énorme succès. Les supports documentaires et les méthodes utilisés lors de la formation constitueront la base pour l'élaboration d'un nouveau module de formation. Ce module de formation, avec le document d'orientation lui-même, seront déployés dans les pays et leurs recommandations seront intégrées dans le développement et la mise en œuvre des programmes anti-VIH à destination des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans la région.
Journée mondiale du sida 2016
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Protéger la confidentialité et la sécurité des informations personnelles de santé
23 novembre 2016
23 novembre 2016 23 novembre 2016Les services de santé sont en train de se développer dans de nombreux pays à revenu faible et intermédiaire. Il s'ensuit une augmentation considérable de la quantité de données personnelles de santé collectées dans le cadre de la création et de l'actualisation de dossiers médicaux complets retraçant le recours aux services par les personnes, ainsi que pour suivre et évaluer l'utilisation, le coût, les résultats et les impacts des programmes ou des services. Les informations personnelles de santé détaillées sont également requises pour analyser les progrès vers les objectifs 90-90-90, la couverture maladie universelle et les Objectifs de développement durable, par exemple.
Cependant, si les informations personnelles de santé ne sont pas conservées de manière confidentielle et sécurisée, les personnes peuvent se montrer réticentes à recourir aux services de santé, en raison de la peur d'être stigmatisées ou discriminées. La confidentialité et la sécurité des informations identifiables à caractère personnel doivent donc être protégées à tous les niveaux du système de santé. Dans de nombreux pays, cela nécessitera l'élaboration et la mise en application de lois sur la vie privée et d'un cadre de confidentialité et de sécurité pour la protection des informations personnelles de santé.
Sur la base des principes de protection de la vie privée, de confidentialité et de sécurité, l'ONUSIDA et le PEPFAR ont mis au point un outil d'évaluation et un mode d'emploi pour aider les pays à évaluer le degré de protection de la confidentialité et de la sécurité des informations personnelles de santé au niveau des établissements et des entrepôts de données, et si des directives nationales incluant des lois sur la vie privée existent.
De nombreux pays sont en train de développer et de mettre en place des identifiants de santé nationaux (ISN) pour s'assurer que chaque patient dispose d'une identité unique au sein du système de santé. Cela facilite la création de dossiers médicaux complets et permet aux utilisateurs des services d'être suivis d'un secteur de soins à l'autre. Le développement et l'utilisation des ISN dans le système de soins d'un pays favorisent l'efficacité et la performance de la collecte de données, mais leur utilisation souligne également la nécessité de protéger la confidentialité et la sécurité des informations personnelles de santé.
Bien que les décideurs politiques et les autres parties prenantes dans plusieurs pays reconnaissent la nécessité d'élaborer et de mettre en œuvre des politiques pour protéger le caractère privé, la confidentialité et la sécurité des informations personnelles de santé, à ce jour peu de pays ont effectivement élaboré, sans parler de mettre en œuvre, de telles politiques. Un guide a également été rédigé pour la réalisation des évaluations concrètes dans les pays, afin d'analyser dans quelle mesure des politiques ont été élaborées et mises en œuvre au niveau des établissements, dans les entrepôts de données et au niveau national.