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Les Nations Unies préparent un programme de développement « historique » pour l'après-2015
31 mai 2013
31 mai 2013 31 mai 2013
Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon (à droite) reçoit le rapport du Groupe de personnalités de haut niveau sur le programme de développement pour l'après-2015 des mains de son co-président, le Président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono.
Photo : Photo ONU/Mark Garten
Les Nations Unies sont sur le point d'entrer dans une nouvelle phase ambitieuse pour éradiquer la pauvreté et assurer un développement significatif et durable pour tous. Le 30 mai 2013, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon a lancé un rapport capital et très attendu qui présente un programme de développement unique des Nations Unies pour l'après-2015.
Rédigé par un groupe de 27 personnalités de haut niveau nommées par le Secrétaire général des Nations Unies en 2012, le texte intitulé Un nouveau partenariat mondial : éradiquer la pauvreté et transformer les économies par le biais du développement durable offre un cadre fondé sur cinq transformations majeures. Celles-ci s'appuient sur et vont au-delà des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en vertu desquels le monde s'était engagé à accomplir un certain nombre d'objectifs d'ici 2015, dont l'éradication de la pauvreté.
La première transformation, à savoir le nouveau partenariat mondial lui-même, consiste à favoriser un esprit de solidarité, de coopération et de responsabilité mutuelle. C'est aussi un appel à veiller à ce que chacun puisse bénéficier de droits humains universels et d'opportunités économiques de base, à mettre au centre de tout le développement durable, à transformer les économies pour favoriser l'emploi et la croissance et à construire la paix et des institutions responsables.
Lors du lancement du rapport, M. Ban a souligné son importance majeure. « Nous sommes au début d'un voyage historique », a-t-il déclaré. « Le processus d’élaboration du programme de développement pour l’après-2015 nous offre l’occasion d’inaugurer une nouvelle ère du développement international qui verra l’éradication de l’extrême pauvreté et nous conduira à un monde prospère, viable et équitable, où chaque être humain puisse vivre dans la dignité ».
Le Secrétaire général des Nations Unies a également insisté sur le fait qu'en défendant la nécessité de mettre en place des institutions qui soient « honnêtes, responsables et à l'écoute des besoins des populations », le rapport répond à un objectif clé pour combler des lacunes importantes du processus des OMD.
Un nouveau partenariat mondial s'articule autour de 12 objectifs préliminaires visant à focaliser et à mobiliser les efforts nationaux et internationaux, comme un « cri de ralliement ». Ces objectifs doivent être « débattus, discutés et améliorés » au cours des 18 mois à venir, indique le rapport.
Parmi ces objectifs figurent : autonomiser les filles et les femmes, garantir une éducation de qualité, assurer la sécurité alimentaire et l'équilibre nutritionnel, assurer un accès universel à l'eau et à l'assainissement, créer des emplois, des moyens d'existence durables et une croissance équitable, et assurer les conditions d'une vie en bonne santé.
Sur ce dernier point, comme avec les OMD, les objectifs émergeant du rapport ont pour but de réduire le fardeau du VIH, de la tuberculose, du paludisme et des maladies tropicales négligées, de faire diminuer la mortalité maternelle et de garantir des droits universels en matière de santé sexuelle et reproductive. Il est largement admis que sans une action efficace sur l'impact souvent dévastateur de maladies comme le VIH, le développement économique et social connaîtra une stagnation, voire une régression.
Selon le Secrétaire général des Nations Unies, le rapport est un catalyseur pour une discussion à plus grande échelle de ces « notions importantes et ambitieuses » et l'élaboration d'un nouveau cadre pour s'appuyer sur les OMD et réellement « faire la différence pour les générations futures ».
Le groupe qui a rédigé le rapport Un nouveau partenariat mondial : éradiquer la pauvreté et transformer les économies par le biais du développement durable était co-présidé par le Président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono, la Présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf et le Premier ministre britannique David Cameron.
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Les femmes et le VIH : faire entendre la voix des femmes et des jeunes filles séropositives au VIH
31 mai 2013
31 mai 2013 31 mai 2013
De gauche à droite : Alice Wellbourn, Directrice et fondatrice de Salamander Trust, Mme Sia Nyama Koroma, Première dame de Sierra Leone, Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance, Son Altesse Royale la princesse Mette-Marit de Norvège, Dame Carol Kidu, ancienne membre du Parlement de Papouasie Nouvelle Guinée, et Helena Nangombe, Réseau namibien pour la santé des femmes.
Photo : ONUSIDA
« Ma force, c'est ma voix et mon passage à l'action, c'est le changement. » Tels sont les mots qu'a prononcés l'Ougandaise Nargis Shirazi, 29 ans, en s'exprimant lors d'une table ronde sur le thème du VIH, de la santé et des droits sexuels et reproductifs. Elle a ainsi capté l'essence des messages forts qui ont résonné à l'occasion de ce 3e Congrès mondial de Women Deliver, à propos de la nécessité de porter davantage d'attention à la voix et aux droits des femmes vivant avec le VIH et de favoriser un plus large engagement des jeunes filles.
À travers toute une série de sessions regroupant divers participants éminents venus du monde entier, les débats à l'occasion du Congrès de Kuala Lumpur, en Malaisie, ont mis en avant le fait que parvenir aux objectifs de santé et de développement ne sera possible qu'avec une focalisation accrue sur la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des jeunes filles vivant avec le VIH. « Mettre fin au VIH est possible si nous impliquons les femmes dans toute leur diversité », a déclaré la Première dame de Sierra Leone, Son Excellence Sia Nyama Koroma, lors d'un débat portant sur l'absolue nécessité d'assurer les droits des femmes en matière de santé reproductive pour atteindre les objectifs du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie.
« Les jeunes femmes vivant avec le VIH et touchées par le virus doivent être impliquées activement dans la riposte au VIH », a déclaré Son Altesse Royale la princesse Mette-Marit de Norvège, Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA. « Elles sont les mieux qualifiées pour montrer la voie et guider les responsables des programmes de santé et les prestataires de santé afin qu'ils proposent des services qui répondent à leurs besoins ».
Près de 17 millions de femmes vivent avec le VIH dans le monde. Les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont particulièrement vulnérables, avec des taux d'infection deux fois plus élevés que chez les jeunes hommes. Les femmes vivant avec le VIH, et surtout les jeunes femmes, sont confrontées à d'immenses difficultés pour accéder aux services anti-VIH. Le manque de connaissances concernant le VIH ou l'absence de possibilités d'agir sur ces connaissances, en raison des inégalités entre les sexes et des normes culturelles, empêche souvent les jeunes femmes de bénéficier de l'appui et des services dont elles ont besoin. En outre, même lorsqu'elles ont accès à ces services, les femmes vivant avec le VIH doivent souvent faire face à de graves discriminations au regard de leurs droits et de leurs choix en matière de santé sexuelle et reproductive. Dans le monde entier, des femmes vivant avec le VIH déclarent avoir eu pour consigne de s'abstenir d'avoir des relations sexuelles et même d'avoir été forcées à envisager l'avortement et la stérilisation en raison de leur séropositivité au VIH.
Toutes les femmes ont le droit de choisir lorsqu'il s'agit de faire valoir leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs et de se protéger du risque d'infection à VIH
Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance
« Un si grand nombre de jeunes femmes souffrent de ne pas savoir quels sont leurs droits. Il est fondamental de donner à ces femmes les moyens de s'émanciper », a déclaré Helena Nangombe, du Réseau namibien pour la santé des femmes et membre du Groupe consultatif de la Coalition mondiale sur les femmes et le sida.
« Toutes les femmes ont le droit de choisir lorsqu'il s'agit de faire valoir leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs et de se protéger du risque d'infection à VIH », a déclaré Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance. « Le sida est bien plus qu'une question de santé, c'est aussi une question de développement et de droits, et il est clair que l'égalité des sexes et les droits de l'homme représentent des éléments non négociables pour assurer des ripostes efficaces au VIH, la santé et la justice sociale pour tous ».
Les délégués ont souligné que le vocabulaire et la méthode étaient fondamentaux pour s'adresser aux femmes vivant avec le VIH et les faire participer. Alice Wellbourn, Directrice et fondatrice de Salamander Trust et militante de longue date pour les droits des femmes vivant avec le VIH, a insisté sur ce point : « Attention à ce que vous dites ! Lorsque l'on parle des droits et des besoins des femmes en matière de santé sexuelle et reproductive dans le contexte du VIH, nous devons nous affranchir de l'utilisation d'un langage très négatif : stigmatisation, peur, mort, etc. ». S'exprimant lors d'une session consacrée à la question des droits des femmes dans le cadre des initiatives de santé et de développement, Mme Wellbourn a laissé entendre qu'un langage axé sur « la compassion, l'amour, le soutien, le respect et la dignité » devait être privilégié. « Nous devons orienter le langage sur les possibilités, en particulier dans un contexte de soins de santé », a-t-elle ajouté.
Dans le contexte des discussions sur le développement après 2015, une intégration accrue du VIH, des droits et des services en matière de santé sexuelle et reproductive a été mise en avant dans toutes les sessions comme un tremplin essentiel pour mettre en place des services améliorés pour les femmes et les filles.
« Le VIH doit faire partie d'un agenda complet sur la santé et les droits sexuels et reproductifs, mais il doit être normalisé, personnalisé au-delà des chiffres, et nous devons faire valoir cette personnalisation auprès des responsables politiques : il faut réellement faire entendre la voix des femmes et des filles », a déclaré Dame Carol Kidu, ancienne membre du Parlement de Papouasie Nouvelle Guinée et membre de la Commission mondiale sur le VIH et le droit. « Pour ce faire, et pour avoir un impact sur la stigmatisation et la discrimination liées au sida souvent vécues par les femmes et les filles, nous devons travailler avec les mères et les sœurs. Nous avons besoin d'un dialogue communautaire », a-t-elle ajouté.
Les questions du VIH, de la santé et des droits sexuels et reproductifs ont été évoquées dans le cadre de plusieurs tables rondes, dont la table ronde de haut niveau intitulée « Plus que des mères : défendre la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes dans le cadre du Plan mondial », une session sous l'égide de l'initiative « Every Woman Every Child » concernant l'amélioration continue pour la santé des femmes et des enfants, coorganisée par H4+ et l'Équipe spéciale inter-agences sur la prévention des infections dues au VIH chez les femmes enceintes, les mères et leurs nourrissons, et le déjeuner en session plénière sur le thème « Défis et bénéfices du partenariat sur l'OMD5 ». Le 3e Congrès mondial de Women Deliver s'est déroulé à Kuala Lumpur, en Malaisie, du 28 au 30 mai 2013.
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- Conférence Women Deliver 2013 (en anglais)

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Rapport de l'UNICEF : considérons l'enfant avant le handicap
30 mai 2013
30 mai 2013 30 mai 2013
Trop souvent, les enfants handicapés n'ont pas accès à la santé et à l'éducation, avec des conséquences néfastes pour toute la société dans son ensemble.
Photo : UNICEF/Marco Dormino
La marginalisation des enfants handicapés dans des domaines critiques comme la santé et l'éducation a non seulement des conséquences néfastes sur les jeunes eux-mêmes, mais aussi sur la communauté dans son ensemble, selon un rapport phare de l'UNICEF publié le 30 mai.
Le rapport intitulé La situation des enfants dans le monde 2013 : Les enfants handicapés explique que les enfants handicapés sont ceux qui risquent le plus d’être privés de soins de santé ou de ne pas aller à l’école. Ils sont aussi plus exposés à l'exploitation et à la négligence. Selon le rapport, cette situation est due au fait que les enfants handicapés sont trop souvent réduits à leur handicap et ne sont pas considérés comme des individus utiles qui devraient bénéficier des mêmes opportunités de s'épanouir que tous les autres.
« Lorsqu’on considère le handicap avant de considérer l’enfant, cela non seulement nuit à l’enfant en question mais prive également la société de ce que l’enfant a à offrir », a affirmé le Directeur général de l’UNICEF, Anthony Lake. « Quand les enfants sont perdants, la société est perdante aussi ; quand ils y gagnent, elle y gagne aussi ».
Le VIH fournit un exemple criant de la façon dont les jeunes atteints d'un handicap physique, sensoriel, intellectuel ou psychosocial peuvent être marginalisés, ignorés et exclus des programmes. Le rapport indique que si la prévalence du virus s'accroît au sein d'un groupe quelconque, les implications sont négatives pour toute la société dans son ensemble, surtout en termes de ralentissement du développement et d'augmentation des dépenses.
On estime souvent que les enfants handicapés sont sexuellement inactifs et donc qu'ils n'ont pas besoin de services de prévention du VIH. Nombreux sont ceux qui n'ont aucun accès aux informations concernant la puberté et le développement et la transformation de leur corps. Ils ne sont pas non plus habitués à fixer des limites dans leurs contacts physiques avec les autres.
En outre, un pourcentage significatif de personnes handicapées de tous âges sont victimes d'agression sexuelle ou d'abus au cours de leur vie, en particulier les femmes et les filles et au sein des institutions spécialisées, des écoles et des hôpitaux. Dans de telles conditions, leur vulnérabilité au VIH est donc nettement accrue.
Lorsqu’on considère le handicap avant de considérer l’enfant, cela non seulement nuit à l’enfant en question mais prive également la société de ce que l’enfant a à offrir. Quand les enfants sont perdants, la société est perdante aussi ; quand ils y gagnent, elle y gagne aussi
Anthony Lake, Directeur général de l'UNICEF
Les traitements anti-VIH ainsi que les services de dépistage et de conseil peuvent être matériellement difficiles d'accès pour les personnes handicapées ou ne pas fournir des informations dans un format utilisable par ces personnes, comme l'écriture en braille. Les professionnels de la santé sont rarement formés pour traiter ces enfants et ces adolescents et peuvent même adopter des attitudes stigmatisantes.
La Situation des enfants dans le monde fixe un certain nombre de recommandations pour tenter de veiller à ce que les enfants handicapés soient inclus dans une large variété de milieux sociaux, économiques et culturels, de manière à les faire participer au développement global.
L'une des principales recommandations consiste à combler les lacunes considérables en termes d'information pour les enfants handicapés. Peu de pays savent combien d'habitants sont concernés, quels sont leurs handicaps et de quel niveau de service ils ont besoin, ce qui rend très difficile la réponse à ces besoins.
Le rapport met également en avant la nécessité de supprimer les obstacles à l'inclusion, pour que des environnements comme les écoles, les établissements de santé et les transports publics encouragent la participation des enfants handicapés au même titre que leurs pairs, sans aucune discrimination. Les familles peuvent aussi être aidées pour assumer les dépenses quotidiennes plus élevées et combler la perte des opportunités de travail rémunéré lorsque les parents s'occupent de l'enfant handicapé. De plus, il est essentiel de veiller à ce que les enfants et les adolescents soient impliqués dans la conception et la mise en œuvre des programmes et des services, de manière à ce qu'ils puissent jouer un rôle d'agents actifs du changement.
Enfin, le rapport appelle les pays à ratifier et faire appliquer les engagements internationaux tels que la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées et la Convention relative aux droits de l’enfant. Près des deux tiers d'entre eux ont déjà ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées, mais pour beaucoup, la mise en œuvre reste très lente.
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Droit à la santé, droit à la vie : le VIH et les droits de l'homme en Europe
29 mai 2013
29 mai 2013 29 mai 2013
La question du VIH et des droits de l'homme a été le thème principal d'une réunion de haut niveau coorganisée par la Commission européenne et l'ONUSIDA. Cette réunion avait pour but d'examiner les problèmes critiques en matière de droits de l'homme en Europe qui empêchent une riposte plus efficace au sida en Europe de l'Ouest et contribuent à l'augmentation des nouvelles infections à VIH et des décès liés au sida en Europe de l'Est.
Organisée les 27 et 28 mai à Bruxelles sur le thème général : Droit à la santé, droit à la vie, l'événement a réuni 150 représentants des États membres de l'Union européenne (UE) et des pays voisins (notamment Biélorussie, Moldavie, Russie et Ukraine), des militants de la société civile et des représentants de la Commission européenne et de l'ONUSIDA.
Les participants ont évoqué les moyens de promouvoir et de protéger les droits des personnes vivant avec le VIH ou touchées par le VIH, de lutter contre la stigmatisation et la discrimination et de supprimer les méthodes punitives qui créent des obstacles majeurs à une riposte au sida efficace et basée sur les droits.
Dans son discours d'ouverture, le commissaire européen à la santé et à la politique des consommateurs, Tonio Borg, s'est engagé à assurer un leadership soutenu de l'UE dans la riposte au sida. À cette fin, il a annoncé la mise en place d'un nouveau cadre d'action de l'UE sur le sida avant octobre 2014. « Pas question de ne rien faire », a déclaré M. Borg.
Les participants ont réaffirmé la nécessité de renforcer les approches du VIH basées sur les droits et de créer des environnements juridiques favorables dans toute l'Europe pour les personnes vivant avec le VIH et les populations les plus exposées au risque d'infection. Bien que l'Europe assure un leadership scientifique et technique et sur les droits de l'homme dans la riposte au VIH au niveau mondial, ainsi que 40 % du financement international de la lutte contre le sida, beaucoup reste à faire dans le domaine des droits de l'homme et du VIH sur le continent européen lui-même.
Le système juridique ne devrait pas faire plus de mal que de bien ; il ne devrait pas stigmatiser les individus ni accroître leur vulnérabilité à la maladie
Luis Mendao du GAT (Grupo Portugues de Activistas sobre Tratamentos de VIH/SIDA)
L'Europe s'est officiellement engagée à respecter et à défendre les obligations en matière de droits de l'homme à travers des déclarations à l'échelle régionale et internationale. Pourtant, pour de nombreuses personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus, ces engagements n'ont pas encore fait la différence dans leur vie. Les principales populations exposées, comme les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transsexuelles, les consommateurs de drogues, les professionnel(le)s du sexe, les migrants et les détenus, restent marginalisées et touchées de manière disproportionnée par l'épidémie.
« L'Europe n'a pas encore été capable d'élaborer une approche basée sur les droits et sur des données probantes, avec un cadre légal qui traite de l'immigration, de la consommation de drogues, du commerce du sexe, de la détention et des personnes LGBT », a déclaré Luis Mendao du GAT (Grupo Portugues de Activistas sobre Tratamentos de VIH/SIDA). « Le système juridique ne devrait pas faire plus de mal que de bien ; il ne devrait pas stigmatiser les individus ni accroître leur vulnérabilité à la maladie », a-t-il ajouté.
La prévalence du VIH chez ces populations les plus exposées est largement supérieure à 5 %. Dans les grandes capitales européennes, les jeunes gays présentent un risque de devenir séropositif au VIH au cours de leur vie équivalent à celui des jeunes hommes en Afrique australe, la région du monde la plus touchée par le VIH.
Ces dix dernières années, l'Europe n'a observé aucune réduction du taux de nouvelles infections à VIH et dans la partie orientale de l'UE, le nombre de décès dus au sida a augmenté de plus de 20 % entre 2005 et 2011.
Les participants ont reconnu que sans une action appropriée sur les droits humains des personnes vivant avec le VIH et des populations les plus exposées, la situation a peu de chance de s'améliorer. La stigmatisation et la discrimination demeurent des obstacles majeurs à l'accès au traitement anti-VIH. En Europe, plus de 30 % des personnes vivant avec le VIH ne sont diagnostiquées qu'à un stade avancé de l'infection, ce qui suggère qu'elles ont eu peur de venir plus tôt. Cette peur peut être exacerbée par le fait que plusieurs pays européens continuent de considérer la transmission du VIH comme un crime.
Dans les pays où la consommation de drogues et le commerce du sexe sont criminalisés et où l'application de la loi est dure, de nombreuses personnes tombent dans la clandestinité ou sont incarcérées, ce qui les rend encore plus vulnérables à l'infection à VIH. Bien que le traitement soit généralement mis à disposition après un diagnostic d'infection à VIH, ce n'est souvent pas le cas pour les nombreux immigrés mal informés qui se voient ainsi nier leur droit à la santé.
Le Dr Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de la branche Programme de l'ONUSIDA, a fait remarqué que, selon une tendance à long terme, l'épicentre mondial se déplace vers l'Europe, avec une résurgence du VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans toute l'Europe et l'épidémie incontrôlée chez les consommateurs de drogues en Europe de l'Est. Le Dr Loures a affirmé que pour aller vers la possibilité réaliste d'une fin de l'épidémie de sida en Europe et au-delà, trois éléments sont essentiels :
« D'abord, il nous faut agir vite : nous devons accélérer les programmes basés sur les droits de l'homme qui fonctionnent, comme les politiques de réduction des risques qui offrent la vie aux personnes qui consomment des drogues injectables. Deuxièmement, nous devons nous concentrer sur les « points chauds », en ciblant les services anti-VIH vitaux sur les populations qui en ont le plus besoin, comme les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en Europe et dans les autres parties du monde où la prévalence du VIH est élevée. Enfin, nous avons besoin d'innovation : dans le dépistage du VIH, le renforcement des systèmes communautaires et la constitution d'un nouveau leadership de la jeunesse dans la riposte au sida ».
Une série de recommandations ont été formulées pour traiter les questions de droits de l'homme dans la riposte au sida en Europe. Les participants se sont focalisés sur la nécessité d'un investissement soutenu et suffisant dans la lutte contre le VIH, notamment dans des programmes qui combattent la stigmatisation, la discrimination et les obstacles juridiques répressifs. Une panoplie d'actions a été définie, notamment : programmes de réduction de la stigmatisation, réforme législative, vulgarisation des droits de l'homme, services d'aide juridique, sensibilisation de la police, lutte contre la violence à l'égard des femmes et contre les normes défavorables aux femmes. Améliorer le financement, avec entre autres l'affectation accrue de ressources nationales à la riposte au sida, et réduire les prix des médicaments ont été mis en avant comme des éléments d'importance critique.
Tous sont tombés d'accord pour dire que le traitement de la question du VIH sous l'angle des droits de l'homme au sein de l'Union européenne et dans les pays voisins constitue la clé pour renverser l'épidémie régionale, mettant l'Europe sur la voie de la fin de l'épidémie.
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Le foyer Wahidayah met en lumière la force des femmes vivant avec le VIH en Malaisie
28 mai 2013
28 mai 2013 28 mai 2013
Norlela Mokhtar, militante malaisienne de la lutte contre le sida (à gauche) et Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance, en visite au foyer Wahidayah.
Photo : ONUSIDA
Dans une rue tranquille, à 40 minutes du centre très animé de Kuala Lumpur, en Malaisie, il existe un lieu aux murs colorés où résonnent les éclats de rire. Ce lieu très gai, c'est le foyer Wahidayah, un refuge pour les femmes vivant avec le VIH. Créé l'an dernier par la militante anti-sida malaisienne Norlela Mokhtar, il accueille des femmes séropositives au VIH et leur famille, pour de courts ou longs séjours, et leur fournit un réseau de soutien.
« Il n'y avait pas assez d'attention portée aux besoins des femmes séropositives au VIH dans ce pays, et aucun moyen pour nous de créer des réseaux », explique Norlela, qui vit avec le VIH depuis 13 ans. « Ce foyer offre aux femmes séropositives au VIH un espace pour se reposer, récupérer et relever la tête. Il nous permet de rencontrer d'autres femmes, d'apprendre de nouvelles choses et de s'informer sur le VIH et sur les possibilités pour vivre mieux et en meilleure santé ».
Norlela et sa petite équipe composée seulement de deux bénévoles accueillent les femmes testées séropositives au VIH qui ont besoin d'un soutien immédiat et à plus long terme pour accéder au traitement, aux soins et à un appui, pour elles-mêmes comme pour leurs enfants. Les femmes qui arrivent dans ce foyer aux couleurs vives peuvent rester seulement trois jours ou jusqu'à six mois. Ce lieu a vocation à servir de transition en douceur pour les femmes avant de retourner dans leur famille et d'accès à un réseau communautaire pour un soutien suivi.
Comme dans la majeure partie du continent asiatique, le pourcentage de femmes vivant avec le VIH en Malaisie est inférieur à celui des hommes : environ 11 % en 2012. Néanmoins, le nombre estimé de femmes nouvellement infectées dans le pays par rapport aux hommes a augmenté rapidement ces dix dernières années, passant de 1 sur 10 en 2000 à 1 sur 4 en 2011.
Nous autres femmes séropositives au VIH, nous savons mieux que quiconque ce dont nous avons besoin et ce que nous avons à faire. Notre réseau et la force de notre communauté s'accroissent et nous devons continuer à faire entendre notre voix
Norlela Mokhtar, militante malaisienne de la lutte contre le sida
Norlela pense que les femmes doivent être bien mieux informées sur les facteurs qui les exposent au risque. « De nombreuses femmes ignorent qu'elles vivent avec le VIH jusqu'à ce que leur mari ou leur partenaire tombe malade, ou qu'elles tombent elles-mêmes malades », explique-t-elle. « Les connaissances des femmes sur le VIH et leur capacité à agir sur ces connaissances sont faibles. Au foyer, nous essayons d'informer les femmes sur leurs droits et la manière de négocier des rapports sexuels protégés avec leur mari ou leur partenaire et nous les encourageons à participer à la sensibilisation des autres ».
En visite au foyer, Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance, a salué la forte éthique à base communautaire du foyer Wahidayah et de sa fondatrice. « Norlela représente une force féminine phénoménale dans la riposte nationale au sida. L'appui mené par la communauté est absolument fondamental pour atteindre les populations les plus vulnérables et les plus exposées au risque, ainsi que pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination qui restent très importantes », a-t-elle déclaré. « L'expérience de Norlela et de ses collègues montre également, en Malaisie comme ailleurs en Asie, où l'épidémie est davantage concentrée chez les hommes, que les besoins et les réalités des femmes et des filles ne doivent pas être oubliés et qu'il existe une réelle nécessité de prise en charge plus complète de la santé sexuelle et reproductive et d'éducation au VIH chez les jeunes gens, hommes et femmes », a ajouté Mme Beagle.
Lors de la visite, des femmes du foyer vivant avec le VIH ont discuté ouvertement avec Mme Beagle de la façon dont elles ont découvert leur état, des problèmes auxquels elles sont confrontées et du fait que le travail avec le foyer les aide à avancer dans la vie.
« Ici, nous pouvons nous exprimer et partager notre expérience avec d'autres personnes sans être jugées », raconte Maya, l'une des femmes vivant au foyer.
Pour Norlela, entendre de telles déclarations dans la bouche des femmes de Wahidayah la motive encore plus pour continuer à défendre la cause des femmes vivant avec le VIH. « Nous autres femmes séropositives au VIH, nous savons mieux que quiconque ce dont nous avons besoin et ce que nous avons à faire. Notre réseau et la force de notre communauté s'accroissent et nous devons continuer à faire entendre notre voix », déclare-t-elle.
Le travail de Norlela et le foyer Wahidayah figurent parmi les nombreuses initiatives et exemples de progrès présentés à l'occasion du 3e Congrès mondial de Women Deliver, qui a lieu à Kuala Lumpur en Malaisie du 28 au 30 mai 2013. Événement mondial le plus important de la décennie consacré à la santé et aux droits des femmes et de filles, cette conférence réunit plus de 300 dirigeants, responsables politiques et militants venus de plus de 150 pays. Des diffusions en direct et des vidéos archivées de toutes les sessions plénières et réunions au sommet seront disponibles ici.
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- Conférence Women Deliver 2013 (en anglais)
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Daw Aung San Suu Kyi lance un appel pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH
28 mai 2013
28 mai 2013 28 mai 2013
Aung San Suu Kyi, Ambassadrice mondiale de l'ONUSIDA pour la discrimination zéro, allumant une bougie (au centre) en compagnie de Kyaw Thu (à gauche), Président du Réseau national birman des consommateurs de drogues, et Myo Thant Aung (à droite), Président du Groupe des personnes séropositives au VIH de Birmanie, à Yangon, en Birmanie, le 26 mai 2013.
Photo : ONUSIDA
Aung San Suu Kyi, Ambassadrice mondiale de l'ONUSIDA pour la discrimination zéro et membre du Parlement, s'est jointe à plus de 200 personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus pour une veillée aux chandelles contre le sida le 26 mai à Yangon, en Birmanie. Cette manifestation, organisée par un consortium de réseaux communautaires, fait partie des nombreuses autres qui ont lieu ce mois-ci dans le monde afin d'honorer la mémoire des personnes décédées de causes liées au sida.
Aung San Suu Kyi a appelé à plus de solidarité pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH et les populations les plus exposées au risque d'infection. « Il faut défendre le respect des droits humains des personnes vivant avec le VIH », a déclaré la lauréate du Prix Nobel de la paix. « Nous devons également protéger les personnes qui vivent en marge de la société et luttent chaque jour pour conserver leur dignité et leurs droits humains fondamentaux. Je crois qu'en faisant preuve d'une véritable compassion, ce cordon invisible qui nous relie aux autres êtres humains sans distinction de race, d'état civil, de religion et de nationalité, nous pouvons obtenir des résultats pour tout le monde ».
Des représentants des réseaux de personnes vivant avec le VIH et des populations les plus touchées formées par les consommateurs de drogues injectables et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont participé à l'événement, de même que des femmes et des enfants. Ils ont appelé à davantage de soutien afin de renforcer la capacité des personnes vivant avec le VIH et des organisations de la société civile à s'engager de manière utile dans la riposte au sida et à mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination. Tin Hlaing, de l'Alliance nationale des ONG de lutte contre le VIH/sida a déclaré : « Nous appelons le gouvernement et les organisations locales à proposer des emplois aux personnes qui suivent aujourd'hui un traitement antirétroviral et sont en bonne santé ».
Il faut défendre le respect des droits humains des personnes vivant avec le VIH
Aung San Suu Kyi, Ambassadrice mondiale de l'ONUSIDA pour la discrimination zéro
Selon le Programme national de lutte contre le sida, il y avait en 2012 environ 225 000 personnes vivant avec le VIH en Birmanie et plus de 15 000 personnes sont décédées cette année-là de maladies associées au sida. Des progrès ont été réalisés dans la riposte au sida dans le pays. Plus de 54 000 personnes éligibles à un traitement anti-VIH en bénéficient, contre 29 000 trois ans auparavant. Il reste cependant beaucoup à faire car plus de 50 % des personnes vivant avec le VIH n'ont toujours pas accès à un traitement.
Citant en exemple l'engagement d'Aung San Suu Kyi dans la lutte contre le VIH et la discrimination liée au VIH, Eamonn Murphy, Coordonnateur de l'ONUSIDA dans le pays, a mis en avant l'élan croissant de la riposte au sida en Birmanie. « En Birmanie, tous les partenaires travaillent en étroite collaboration pour élargir l'accès aux services de traitement antirétroviral, avec l'espoir de multiplier par deux le nombre de personnes sous traitement d'ici 2015 ». Il a également ajouté que la Birmanie avait été l'un des premiers pays à participer parmi les premiers candidats au nouveau modèle de financement du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial). Le Fonds mondial a versé pour commencer une somme à hauteur de 161 millions de dollars pour la lutte contre le VIH pour la période 2013-2016. En attendant l'approbation de nouvelles attributions par le Conseil d'administration du Fonds mondial à la mi-juin, les investissements supplémentaires dans la lutte contre le VIH couvriront les interventions à fort impact en matière de prévention, de dépistage, de conseil et de traitement anti-VIH.
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Le Life Ball prône la vision de zéro nouvelle infection à VIH chez les enfants
27 mai 2013
27 mai 2013 27 mai 2013
Le Dr Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, Programme, au cours du gala de solidarité pour la lutte contre le sida co-organisé par l'ONUSIDA.
Le Life Ball 2013, la plus grande manifestation de bienfaisance d'Europe contre le sida, a rassemblé le 25 mai à Vienne, en Autriche, des célébrités et des leaders influents de la riposte au sida à l'échelle mondiale, pour célébrer la 21e édition de l'un des principaux événements mondiaux de levée de fonds pour la lutte contre le sida. Organisé par Gery Keszler au titre de Président de l'ONG AIDS LIFE, le Life Ball de cette année avait pour thème « Les mille et une nuits ». Les profits du gala de cette année seront utilisés pour atteindre l'objectif fixé au niveau international d'éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants et de maintenir leur mère en vie.
Plusieurs invités de marque ont honoré cette soirée de leur présence, dont l'ancien Président des États-Unis Bill Clinton, Aishwarya Rai Bachchan, Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA, Sir Elton John, la chanteuse Fergie, représentante de l'amfAR, la Fondation pour la recherche sur le sida, Franca Sozzani, éditrice en chef de l'édition italienne du magazine Vogue, Bill Roedy, ex-PDG et directeur exécutif de MTV Networks International, et Roberto Cavalli, styliste italien, qui a organisé cette année le défilé de mode du Life Ball.
Le rôle essentiel de l'ONUSIDA dans la lutte contre le sida à l'échelle mondiale a été mis en évidence par les célébrités et les leaders du monde entier présents au dîner de gala. « Nous pouvons saluer ce soir le travail de l'ONUSIDA. Une grande partie des succès et des travaux accomplis à ce jour ont été réalisés grâce à l'ONUSIDA, au Fonds mondial, à la Fondation Elton John et à tous les autres partenaires », a déclaré le Président Clinton.
Lors de la conférence de presse internationale tenue avant l'ouverture du gala, Aishwarya Rai Bachchan, Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA a souligné qu'il était nécessaire de joindre les efforts visant à stopper les nouvelles infections à VIH chez les enfants. « Chaque mère souhaite avoir un enfant en bonne santé, et chaque femme a le droit de vivre sa vie dans la dignité et en ayant accès aux services de santé », a affirmé Mme Bachchan. « Le sida est de la responsabilité de tous. Je ferai de mon mieux en tant qu'Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA mais les médias peuvent jouer un rôle crucial et je vous demande de m'aider à faire passer le message », a-t-elle ajouté.
Nous pouvons saluer ce soir le travail de l'ONUSIDA. Une grande partie des succès et des travaux accomplis à ce jour ont été réalisés grâce à l'ONUSIDA, au Fonds mondial, à la Fondation Elton John et à tous les autres partenaires
Bill Clinton, ancien Président des États-Unis
Pour la troisième année consécutive, l'ONUSIDA a co-organisé le gala de solidarité pour la lutte contre le sida, un dîner au Palais de la Hofburg qui précède immédiatement le bal. Le Dr Heinz Fischer, président fédéral de la République d'Autriche, a parrainé l'événement, confirmant ainsi l'importance du soutien politique qui lui est accordé au plus haut niveau.
« La riposte au sida de demain sera conduite, façonnée et définie par les jeunes. Si nous n'arrivons pas à construire une riposte au sida apte à inclure les jeunes femmes et les jeunes hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, nous ne pourrons mettre fin à l'épidémie de sida », a expliqué le Dr Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de la branche Programme de l'ONUSIDA. « Pour paraphraser Sir Elton John : nous approchons de la fin du sida mais nous devons nous assurer que personne ne reste à la traîne », a-t-il ajouté.
Le Life Ball en lui-même a commencé par la cérémonie d'ouverture, des dizaines de milliers de personnes s'étant rassemblées sur la place de l'Hôtel de ville pour un spectacle de deux heures sur un gigantesque ruban rouge.

De gauche à droite : Le Dr Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, Programme, Sir Elton John et Bill Roedy, ex-PDG et directeur exécutif de MTV Networks International.
Le « Cristal d'espoir », prix de 100 000 euro destiné à récompenser les individus qui font la différence pour la riposte au sida, a été remis par l'actrice et productrice Hilary Swank aux représentants de la campagne transnationale « The Girl Effect », initiative qui aide les jeunes femmes à combattre la pauvreté et à se protéger contre le VIH, à savoir : Lisa T.D. Nguyen, du Cambodge, Patricia Suriel, de République dominicaine, Sulaiman Turay, du Cameroun et Sadie St. Denis, d'Ouganda.
Après cette cérémonie d'ouverture, près de 4 000 invités sont entrés dans le bâtiment de l'Hôtel de ville, pour assister jusqu'au bout de la nuit à un événement mettant en vedette des artistes de renommée internationale.
Des milliers d'enfants et leurs mères devraient bénéficier des recettes de plusieurs millions de dollars enregistrées à l'occasion du Life Ball 2013. Les organisateurs espèrent que la manifestation de cette année aidera non seulement à éliminer les nouvelles infections chez les enfants, mais aussi à renforcer la solidarité, la compréhension et la tolérance envers ceux qui vivent avec et qui sont touchés par le VIH.
Liens externes
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- En savoir plus sur le Life Ball 2013 (en anglais)
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Afrique du Sud : Les jeunes prennent la tête d'une nouvelle vague de mobilisation communautaire et de militantisme politique
23 mai 2013
23 mai 2013 23 mai 2013
Jeunes participants à l'atelier de l'ONUSIDA.
Photo : ONUSIDA
En Afrique du Sud, les jeunes relèvent le défi de la création d'un mouvement destiné à surmonter l'impact de l'épidémie du sida sur leurs vies.
Des questions comme les rapports sexuels intergénérationnels et les transactions sexuelles, la toxicomanie et les taux élevés de grossesses chez les adolescentes ne sont que certains des nombreux facteurs qui exposent les jeunes à un risque d'infection à VIH encore plus élevé que les membres des autres groupes d'âge.
Dernièrement, l'ONUSIDA a rassemblé à Johannesburg, Afrique du Sud, des jeunes de tout le pays afin de dégager des moyens de permettre efficacement aux jeunes de prendre l'initiative de la riposte au sida. L'application de la stratégie CrowdOutAIDS - recommandations politiques menées par les jeunes et lancées par le Secrétariat de l'ONUSIDA - dans le contexte de l'Afrique du Sud a servi de base aux discussions.
« La stratégie CrowdOutAIDS de l'ONUSIDA met l'accent sur la jeunesse. Dans cette stratégie, les jeunes sont une composante essentielle du processus en matière d'implication et d'engagement », explique Bruce Dube, Directeur général de Youth Village, un portail en ligne destiné aux jeunes. « Chaque jeune a une contribution à apporter, à tous les niveaux. Les jeunes ont le pouvoir de générer des changements dans leurs propres communautés », ajoute-t-il.
L'élimination des niveaux élevés existants de stigmatisation et de discrimination, la disponibilité accrue de services et d'installations de lutte contre le VIH spécialement conçus pour les jeunes et la création d'opportunités de développer des solutions créées pour les jeunes ont été identifiées comme des éléments clés permettant aux jeunes militants d'Afrique du Sud de jeter les bases de leur action.
« Il a été mis en évidence au cours des discussions au sein de l'atelier que les jeunes étaient impatients de créer des espaces leur permettant de lancer et d'organiser un dialogue non seulement sur les défis mais aussi sur les solutions qui sont à leur portée », déclare le Dr Catherine Sozi, Coordinatrice de l'ONUSIDA dans le pays.
Les participants à l'atelier ont exploré différents moyens de consolider la mobilisation communautaire et le militantisme politique conduits par les jeunes afin de renforcer la demande et la fourniture de services anti-VIH pour tous les jeunes, indépendamment de leur statut sérologique, de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Les jeunes militants ont aussi consolidé leurs compétences pour un leadership plus efficace au niveau national et provincial. Ils ont en outre eu l'opportunité d'échanger des idées sur les meilleurs moyens d'assurer l'accès aux informations en rapport avec le VIH, notamment par le biais des technologies numériques, et de forger des réseaux stratégiques entre eux et entre leurs organisations respectives. Cet atelier conduira au développement d'un plan d'action, en utilisant la stratégie CrowdOutAIDS pour orienter les activités futures.
« La mobilisation contre le sida ne fait pas partie du style de vie des jeunes ; nous devons changer cela et l'intégrer dans toutes les facettes de nos vies », souligne M. Dube.

Feature Story
Célébrer cinquante ans d'unité africaine
24 mai 2013
24 mai 2013 24 mai 2013
Des leaders de toute l'Afrique et au-delà se réunissent pour un Sommet spécial de l'Union africaine (UA), organisé à l'occasion du 50e anniversaire de l'unité sur le continent.
Les chefs d'État et de gouvernement célèbreront les réalisations pilotées par l'UA et par son prédécesseur, l'Organisation de l'unité africaine (OUA) créée en 1963, se réuniront à Addis Abeba, capitale de l'Éthiopie, du 25 au 27 mai.
Le samedi, un Sommet commémoratif spécial débattra du Panafricanisme et de la Renaissance africaine et sera suivi par un événement auquel participeront plus de 70 leaders mondiaux et 15 000 invités, par un dîner de gala organisé par le Premier-Ministre éthiopien Hailemariam Desalegn et par des spectacles d'artistes de renommée internationale tels que Salif Keita et Papa Wemba. Les deux jours suivants seront consacrés à la 21e Assemblée des chefs d'État et de gouvernement, au cours duquel les leaders aideront à baliser le chemin de l'Afrique vers l'avenir.
Depuis sa création il y a presque treize ans, l'Union africaine a œuvré pour assurer la poursuite du développement du continent et s'engage à relever les défis futurs sur le plan social, sanitaire et économique. Cette position est tout particulièrement importante aujourd'hui compte tenu de l'attention accrue portée à l'agenda pour le développement post-2015 et à son implication pour les populations, les pays et les régions.
Points forts
De nombreuses réunions et événements sont organisés au cours et en marge du Sommet. Aujourd'hui par exemple, la Plateforme sur la santé de la société civile régionale africaine, le Consortium of Christian Relief and Development Association et le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH coordonnent une table ronde.
Ils seront rejoints par Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA et Mark Dybul, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. La responsabilité collective de l'« Objectif zéro » (zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida) et le maintien des questions de santé au centre de l'agenda pour le développement post-2015 seront en bonne place parmi les sujets abordés.
Une attention particulière sera également portée aux implications de la Feuille de route sur la responsabilité partagée et la solidarité mondiale pour la riposte au sida, à la tuberculose et au paludisme en Afrique adoptée l'année dernière par les leaders africains. Cette Feuille de route est un plan qui vise à améliorer les résultats en matière de santé et l'accès à des médicaments de qualité et abordables, ainsi qu'à diversifier les mécanismes de financement. Les progrès accomplis par la riposte au sida en Afrique sont considérables depuis quelques années, avec un nombre de plus en plus élevé de personnes bénéficiant d'un traitement anti-VIH et une diminution drastique du taux de nouvelles infections à VIH. La table ronde étudiera la manière dont ces succès peuvent être utilisés comme base pour l'avenir.
Sur le thème de la responsabilité, autre sujet évoqué à l'occasion de ce Sommet, la Commission de l'Union africaine, avec l'ONUSIDA et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), lancera son premier rapport thématique sur le partenariat UA-G8, intitulé Obtenir des résultats pour mettre fin au sida, à la tuberculose et au paludisme en Afrique. Ce dernier recommande que ces deux organismes exercent un leadership plus fort, en particulier dans le domaine du financement durable, de l'accès aux médicaments, des droits de l'homme et de l'égalité des sexes.
Le Sommet donnera aussi à AIDS Watch Africa (AWA) l'occasion de mesurer les progrès de ses partenaires au regard des trois principales maladies affectant le continent, à savoir le sida, la tuberculose et le paludisme. L'AWA a été créé par les chefs d'État africains en 2001 en tant que plateforme de sensibilisation et de responsabilité. Les résultats de la récente réunion de son Comité d'action seront présentés à la 21e session de l'Assemblée de l'UA pour adoption et action de suivi. L'AWA devrait demander que les pays membres mettent au point un plan d'investissement durable en faveur de la santé avec des augmentations annuelles des financements nationaux.
Selon la Présidente de la Commission de l'Union africaine, le Dr Nkosazana Dlamini Zuma, le continent a franchi des étapes importantes ces 50 dernières années et doit désormais se tourner vers l'avenir. Selon elle : « Alors que nous célébrons le 50e anniversaire de l'OUA et de l'UA, nous sommes inspirés par leur exemple et nous nous engageons à œuvrer ensemble en toute solidarité pour une Afrique intégrée, axée vers ses habitants et prospère, en paix avec elle-même. »
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Publications
Publications
- AIDS Watch Africa - Plate-forme africaine de haut niveau pour la sensibilisation et la responsabilisation dans la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme (en anglais)
- Feuille de route sur la responsabilité partagée et la solidarité mondiale pour la riposte au sida, à la tuberculose et au paludisme en Afrique (en anglais)
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Les organisations de jeunes forment un pacte pour la transformation sociale dans la riposte au sida
23 mai 2013
23 mai 2013 23 mai 2013
Participants à l'événement sur la jeunesse et l'ONUSIDA organisé à Hammamet, en Tunisie, du 20 au 22 mai.
Photo : ONUSIDA
La mobilisation contre le sida a radicalement changé depuis le début de l'épidémie. Les nouveaux modes de communication amplifient la voix des militants, créant ainsi des réseaux transnationaux de solidarité qui ouvrent de nouvelles opportunités pour un changement social progressif.
Des jeunes militants de tous les pays du monde demandent de plus en plus que les services de lutte contre le VIH soient adaptés à leurs besoins et revendiquent leur place à la table des décideurs.
Bien que la prévalence du VIH ait baissé de près de 27 % chez les jeunes de 15 à 24 ans à l'échelle mondiale entre 2001 et 2011, les jeunes représentent toujours encore 40 % de toutes les nouvelles infections à VIH chez les adultes. En 2011, près de 4,6 millions de jeunes vivaient avec le VIH.
Dans ce contexte, l'ONUSIDA a réuni 12 organisations mondiales et régionales de jeunes travaillant sur le VIH, la santé et les droits sexuels et reproductifs, et les droits des lesbiennes, des gays et des transsexuels et les 16 jeunes militants à l'échelle communautaire, nationale et régionale qui constituent le Forum consultatif des jeunes récemment établi par l'ONUSIDA. L'objectif était de définir des stratégies claires afin de faire progresser la riposte au sida pour les jeunes.
« De nombreuses petites organisations n'ont ni le temps, ni les ressources ni encore l'espace stratégique requis pour réfléchir à leur travail et forger de nouvelles alliances », a déclaré Pablo Aguilera, Directeur du Fonds des jeunes leaders pour la lutte contre le VIH et membre du Forum consultatif des jeunes de l'ONUSIDA. « Nous avons demandé cette réunion afin de nous assurer que notre mouvement répondait bien aux attentes et aux besoins des jeunes les plus touchés par le VIH ».
Pour parvenir à des résultats pour les jeunes sur le terrain, un mouvement mondial des jeunes, décentralisé et connecté, qui réfléchit à l'échelle mondiale mais agit au niveau local, est indispensable pour lancer une nouvelle vague de sensibilisation dans la riposte au sida.
Cette réunion, appelée Les jeunes et l'ONUSIDA : Un pacte pour la transformation sociale a été organisée à Hammamet, en Tunisie, du 20 au 22 mai. La consultation a permis de conclure un pacte dégageant cinq thèmes principaux retrouvés sur tous les agendas des organisations individuelles et au regard desquels les organisations de jeunes peuvent avoir un impact tangible pour la réalisation des objectifs définis dans la Déclaration politique de 2011 sur le VIH et le sida de l'Assemblée générale des Nations Unies.
Les cinq thèmes en questions sont les suivants : intégrer les services anti-VIH dans les services de santé sexuelle et reproductive, en mettant l'accent sur la responsabilité des gouvernements et l'éducation sexuelle ; créer des environnements juridiques et supprimer les lois punitives qui entravent l'accès aux services des jeunes populations clés les plus exposées au risque ; élargir le traitement et les données ventilées pour une sensibilisation éclairée basée sur les preuves ; utiliser les ressources efficacement ; et garantir que le VIH restera une priorité du cadre du développement post-2015 grâce à l'exercice d'une pression stratégique par les délégations nationales.
« Ce nouvel engagement à collaborer sur des priorités spécifiques est un changement radical par rapport aux pratiques habituelles dans la riposte des jeunes au sida. En renforçant l'action collective au-delà des agendas des différentes organisations, nous espérons que le mouvement pourra entraîner des changements concrets pour les jeunes touchés par le VIH », a expliqué Caitlin Chandler, représentante communautaire qui a assuré l'organisation de la réunion avec Beth Goodey, de l'agence pour le développement Restless Development, dirigée par des jeunes.
Soutenir une collaboration et une orientation stratégiques accrues du mouvement des jeunes en matière de riposte au sida est une priorité essentielle du nouveau programme de l'ONUSIDA pour la jeunesse, qui a pour objectif de renforcer le leadership, l'appropriation et la mobilisation des jeunes dans la riposte au sida, au niveau national, régional et mondial, d'ici 2015 et au-delà.
« Nous voulons travailler plus étroitement avec les organisations de jeunes vivant avec le VIH et avec les jeunes populations clés les plus exposées au risque afin de créer de vastes alliances », a précisé Mariangela Simao, Directrice du Département Sexospécificité, droit de l'homme et mobilisation communautaire de l'ONUSIDA. « Il s'agit d'une stratégie efficace visant à garantir une appropriation nationale pour un changement social progressif - parce que le besoin de changement viendra de lui-même », a-t-elle ajouté.