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Le Myanmar résout la plupart des défis pour faire progresser sa riposte au VIH

26 octobre 2012

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, (à gauche) a rencontré le Vice-président de Myanmar, Dr Sai Mauk Kham, le 26 octobre à Nay Pyi Taw.
Photo : ONUSIDA

Le Vice-président du Myanmar, Dr Sai Mauk Kham, a reconfirmé l'engagement de son gouvernement pour une programmation de lutte contre le VIH efficace lors d'une réunion avec le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé. Les deux leaders se sont rencontrés à Nay Pyi Taw, la capitale du pays, où ils ont discuté les progrès réalisés par le Myanmar dans sa riposte au sida malgré les nombreux défis dont le pays a du faire face.

Le Vice-président Sai Mauk Kham a souligné le fait que le Myanmar lutte contre un double défi, la capacité des ressources humaines et le financement. « L'obstacle majeur du Myanmar est le financement. Il nous faut 340 million US$ pour notre riposte au VIH. Pour l'instant, nous avons atteint 50% de notre objectif. Nous devons poursuivre nos efforts, » déclare le Dr Kham.

À l'inverse des autres pays à revenu faible ou intermédiaire d'Asie, le Myanmar a reçu très peu de soutien international ces vingt dernières années. Toutefois, le pays a malgré tout réussi à faire quelques progrès dans sa riposte nationale au sida. En 2011, environ 216 000 personnes vivaient avec le VIH au Myanmar avec une prévalence du VIH parmi la population adulte estimée à 0,53%. Les autorités de santé estiment qu'environ 8 500 nouvelles infectons à VIH se sont produites en 2011, une baisse de 11 000 en 2008, et environ 32% des personnes vivant avec le VIH nécessitant un traitement y ont eu accès, comparé à tout juste 12% en 2008.

L'obstacle majeur du Myanmar est le financement. Il nous faut 340 million US$ pour notre riposte au VIH. Pour l'instant, nous avons atteint 50% de notre objectif. Nous devons poursuivre nos efforts

Le vice président du Myanmar, le Dr Sai Mauk Kham

« Nous sommes arrivés à un tournant au Myanmar. Malgré des temps difficiles, le Myanmar parvient à des résultats, » déclare M. Sidibé. « L'ONUSIDA soutiendra les efforts du Myanmar pour saisir cette marge d'opportunités et étendre les programmes de lutte contre le VIH pour réaliser des retours significatifs sur investissements. »

Depuis que le changement de réforme et de politique a eu lieu au Myanmar, les donateurs internationaux investissent plus dans la riposte au sida du pays. En parallèle, le pays augmente son budget national pour la lutte contre le VIH. Le gouvernement annonçait ce mois-ci que, pour la toute première fois, le Myanmar allouera des fonds pour acheter des médicaments antirétroviraux. Le ministère de la Santé prévoit de dépenser ses propres ressources pour le traitement du VIH qui seront distribués par le biais du système de santé d'état.

Lois réformatives

M. Sidibé a également rencontré l'avocat général du Myanmar, le Dr Tun Shin, et a demandé son soutien pour réformer les lois punitives existantes qui, souvent, datent encore de l'époque coloniale. Les lois existantes criminalisant les relations entre adultes consentants de même sexe, les professionnels du sexe et les consommateurs de drogue empêchent la riposte au sida dans le pays.

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé et l'avocat général de Myanmar, Dr Tun Shin.
Photo : ONUSIDA

« Notre objectif est un accès universel aux services de lutte contre le VIH, mais nous faisons face à des obstacles universel, » déclare M. Sidibé. « Tout ce que nous pourrons faire pour lever les obstacles sera une grande aide pour la riposte au sida. Nous n'atteindrons pas zéro discrimination sans réformer les lois », ajoute t-il.

Le Dr Shin explique que l'amendement ou la rédaction des lois est un processus à deux étapes au Myanmar, avec les ministères en charge d'initier la réforme juridique dans ce domaine. Une fois que les ministères auront rédigé les lois, elles arriveront dans son bureau pour examen et mise en œuvre. Le Dr Shin déclare qu'il est important pour les citoyens du Myanmar ainsi que pour communauté internationale de voir que le gouvernement est sérieux quant aux changements par le biais de réforme de ses lois. Il a garanti à M. Sidibé que le Bureau de l'avocat général soutiendra les efforts de l'ONUSIDA dans ce domaine.

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Le Président du Bénin appelle au partage des responsabilités dans la riposte nationale au sida

26 octobre 2012

De gauche à droite : Dr Sonia Boni, secrétaire exécutive, Comité national sur le sida; Professeur Kindé Gazard, ministre de la santé ; Son Excellence le Président Boni Yayi, Président de la république du Bénin ; Dr Mamadou Diallo, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Afrique occidentale et centrale ; Mme Nardos Bekele-Thomas, coordonnatrice résidente des Nations Unies.

Lors d'une session extraordinaire du comité national sur le sida du Bénin le 23 octobre, le Président Boni Yayi a appelé pour une série de mesures afin d'accélérer les progrès de la riposte au sida du pays. La session qui se tenait au Palais des Congrès à Cotonou a réuni plus de 350 participants, y compris des ministres, des ambassadeurs et des représentants du secteur privé, de la société civile, des réseaux de personnes vivant avec le VIH et des agences des Nations Unies.

Selon les estimations du gouvernement, environ 60 000 adultes et enfants vivent avec le VIH au Bénin. Au cours des dix dernières années, le Bénin a réussi à réduire la prévalence nationale au VIH de 4,1% en 2001 à 1,2% en 2012. Huit personnes sur dix vivant avec le VIH ont maintenant accès à un traitement antirétroviral et une femme enceintes séropositives au VIH sur deux a accès à des services destinés à prévenir les nouvelles infections à VIH chez les enfants.

Pour construire sur ces acquis, le Président du Bénin a appelé pour une amélioration de la gouvernance dans la riposte au sida. Il a annoncé qu'il réalisera rapidement un audit national sur les structures de lutte contre le sida dans le pays - y compris le Conseil national sur le sida, le Fonds mondial de mécanismes de coordination national et le Programme national de lutte contre le sida (PNS ou PNLS) - et a déclaré que le secrétariat exécutif du Conseil national sur le sida, autrefois sous l'autorité du ministre de la Santé, sera placé directement sous son autorité.

Le Président Yayi a promis de s'attaquer à la question récurrente des ruptures de stocks de médicaments contre le VIH en simplifiant les procédures d'achat et l'adoption de réglementations douanières spéciales pour les médicaments antirétroviraux. Il a déclaré qu'il concentrera les efforts nationaux sur la réalisation des doubles objectifs de couverture universelle pour le traitement contre le VIH et l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant d'ici 2015.

Bien que le Bénin ait augmenté son budget alloué au sida dans les dernières années, plus de 75% des investissements nationaux en faveur de lutte contre le sida sont financés par des sources externes. Dans l'esprit de responsabilité partagée, le Président Yayi a promis d'augmenter le budget national alloué au sida de 1,2 à 3,2 millions US$. Une nouvelle taxe sur les transports aériens adoptée pour la riposte nationale au sida a été soulignée.

Il s'agit là d'un bel exemple de responsabilité partagée en action qui est défendue par le Directeur exécutif de l'ONUSIDA

L'ambassadeur de France, Jean-Paul Monchau

Les donateurs participants à la réunion on félicité le Président du Bénin pour avoir pris ces mesures. « Il s'agit là d'un bel exemple de responsabilité partagée en action qui est défendue par le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, » déclare l'Ambassadeur de France, Jean-Paul Monchau.

La réunion de Cotonou a offert une plateforme pour un dialogue entre toutes les parties prenantes du sida en relation avec la mise en œuvre de la Feuille de route sur la responsabilité partagée et la solidarité mondiale pour la riposte au sida, à la tuberculose et au paludisme de l'Union africaine.

Lancé en juillet 2012, la Feuille de route propose une série de stratégies durables à long terme pour financer et permettre l'accès au traitement contre le VIH, la prévention et d'autres services de santé en Afrique. En tant que Président de l'Union africaine, le Président Yayi a présenté la Feuille de route à des leaders africains lors d'un événement parallèle de haut niveau de l'Assemblé générale des Nations Unies en septembre 2012.

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La lauréate du Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, lance un appel à zéro discrimination pour les personnes vivant avec le VIH

26 octobre 2012

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, et la lauréate du Prix Nobel de la paix et membre du Parlement, Aung San Suu Kyi.
Photo : ONUSIDA

La lauréate du Prix Nobel de la paix et membre du Parlement, Aung San Suu Kyi, lance un appel à ses compatriotes et aux citoyens du monde entier pour éliminer la stigmatisation et la discrimination que les personnes vivant avec le VIH affrontent souvent. Vendredi, le leader de la ligue nationale pour la démocratie a accueilli le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé dans sa résidence à Nay Pyi Taw, la capitale du Myanmar. Les deux leaders ont longuement discuté comment surmonter la stigmatisation et la discrimination de tous les groupes marginalisés.

M. Sidibé a remercié Aung San Suu Kyi pour son leadership sur le sida depuis le début de l'épidémie au Myanmar ainsi que pour ses déclarations sur la stigmatisation et la discrimination, comme ce fut le cas lors de la Conférence internationale sur le sida qui s'est tenue à Washington D.C. plus tôt cette année. Lors de leurs discussions, M. Sidibé a demandé la raison pour laquelle elle abordait, haut et fort et très tôt, les questions sur le sida alors qu'elle avait tellement d'autres sujets très importants à prendre en considération. Aung San Suu Kyi a répondu que, tout comme d'autres questions sur lesquelles elle se concentre, « parler du sida exige franchise et compassion. Riposter au sida peut être vu comme une contribution à des relations humaines positives. »

Il y a à l'heure actuelle au Myanmar un peu plus de 30% de personnes vivant avec le VIH remplissant les conditions pour un traitement qui bénéficient de ce traitement. M. Sidibé a déclaré « Le Myanmar a le potentiel d'intensifier rapidement le rythme et d'atteindre 85% de couverture pour ceux qui ont besoin de traitements antirétroviraux.  Nous sommes dans une course contre la montre pour obtenir des ressources et sauver de nombreuses vies. Mais le dernier kilomètre ne sera pas facile. » Aung San Suu Kyi est d'accord, « Notre pays essaye de franchir ce dernier kilomètre. Le dernier kilomètre est le plus difficile. Si nous nous effondrons, alors nous n'atteindrons pas notre objectif et la chance de d'effondrer est plus grande lors du dernier kilomètre, et vous n'avez pas une seconde chance. »

S'exprimer sur le sida exige franchise et compassion. Riposter au sida peut être vu comme une contribution à des relations humaines positives.

La lauréate du Prix Nobel de la paix et membre du Parlement, Aung San Suu Kyi

Il y a environ 216 000 personnes vivant avec le VIH et la prévalence au VIH est évaluée à 0,53% pour les adultes. Le Myanmar a une épidémie essentiellement concentrée dans les groupes suivants : les professionnels du sexe et leurs clients, les consommateurs de drogue ainsi que les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et leurs partenaires sexuels. Comme dans de nombreux autres pays, les populations les plus touchées au Myanmar sont confrontées à la stigmatisation et la discrimination ce qui entrave leur accès à la prévention. Une personne vivant avec le VIH, également issue de l'une des populations les plus touchées, lutte souvent contre une lourde double peine de stigmatisation qui entrave leur accès aux soins, au traitement et au soutien.

Aung San Suu Kyi a déclaré que la peur sociale et la stigmatisation empêchent souvent les personnes d'accéder à des tests de dépistage et de connaître à temps leur statut, ce qui entrave leur accès à un traitement du VIH précoce. Aung San Suu Kyi a été un ardent défenseur du mouvement de lutte contre le sida. Elle a publiquement embrassé des personnes vivant avec le VIH comme preuve de ses efforts pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination. Plus tôt cette année, lors d'une Conférence internationale sur le sida à Washington DC, USA majeure, elle a adressé un message par connexion vidéo, soutenant les personnes vivant avec le VIH.

M. Sidibé l'a remerciée pour son soutien et espère que son exemple inspirera d'autres leaders de communautés au Myanmar, et dans le monde, pour parler haut et fort de la stigmatisation et la discrimination.

 

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Le Vice-Secrétaire générale des Nations Unies visite l'ONUSIDA

25 octobre 2012

De gauche à droite : Dr Paul De Lay, directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA ; Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance ; Jan Eliasson, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies ; Madame Amina Mohammed, Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies sur l'agenda pour le développement après 2015 ; Luiz Loures, Directeur de l'ONUSIDA, Division Affaires politiques et publiques ; M. Tim Martineau, Directeur du Bureau exécutif.
Photo : ONUSIDA

L'ONUSIDA a salué la visite du Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Jan Eliasson, en son siège à Genève le 25 octobre. Accompagné du Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies sur l'agenda pour le développement après 2015, Madame Amina Mohammed, M. Eliasson a discuté avec les Directeurs exécutifs adjoints de l'ONUSIDA et le Directeur de la division Affaires politiques et publiques la nécessité d'aborder, de manière intégrée, paix et sécurité, développement, droits de l’homme, état de loi.

Lors de la réunion, M. Eliasson a commenté l'approche « horizontale » suivie par l'ONUSIDA en réunissant différents acteurs et intérêts autour d'un odore du jour thématique commun. Pour que le système des Nations Unies fonctionne, il a insisté sur la nécessité  de travailler de manière plus cohérente et a noté « une telle approche peut éclairer la future direction d'une réforme des Nations Unies et tenir ses promesses à l'unisson. » De telles approches seront cruciales dans la mise en œuvre d'un agenda pour le développement après 2015.

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L'Indonésie défend l'inclusion sociale comme objectif de développement mondial

24 octobre 2012

Rencontre entre le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé et Kuntoro Mangkusubroto, Directeur de l'Unité opérationnelle de la Présidence indonésienne pour le contrôle et la supervision du développement, le 24 octobre 2012 à Jakarta.
Photo : ONUSIDA/E.Wray

Les pays se sont engagés à accomplir huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) d'ici 2015, notamment sur l'inversion du cours de l'épidémie de sida. D'énormes progrès ont été réalisés dans le sens de ces objectifs. Toutefois, beaucoup admettent que le monde devra encore concentrer ses efforts sur ces objectifs après 2015. Par conséquent, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon a désigné l'Indonésie, ainsi que le Royaume-Uni et le Libéria, pour coprésider une table ronde de haut niveau chargée de définir les futures priorités en matière de développement après 2015.

Kuntoro Mangkusubroto, Directeur de l'Unité opérationnelle de la Présidence indonésienne pour le contrôle et la supervision du développement et Conseiller du Président indonésien sur l'agenda pour le développement après 2015, s'est engagé non seulement à maintenir mais aussi à étendre les principaux objectifs pour le développement mondial, à l'occasion d'une rencontre avec le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé à Jakarta ce mercredi.

« Je souhaite féliciter l'Indonésie pour sa conduite des travaux sur l'élaboration de l'agenda pour le développement après 2015 », a déclaré M. Sidibé. « C'est une marque de confiance envers l'Indonésie, en tant que pays ayant une influence sur l'agenda non seulement en Asie mais aussi dans le monde entier. Cet exercice représente une occasion unique de lancer réellement le débat sur la création d'une société inclusive et la redistribution des opportunités à l'échelle mondiale ».

Nous n'allons pas clore le chapitre des OMD et tourner une nouvelle page. Nous pensons que les OMD sont une bonne chose et il faut les maintenir, mais nous voulons également aborder de nouvelles questions comme l'inclusion sociale

Kuntoro Mangkusubroto, Directeur de l'Unité opérationnelle de la Présidence indonésienne pour le contrôle et la supervision du développement

M. Kuntoro a reconnu que les OMD actuels avaient grandement contribué au développement mondial. « Nous n'allons pas clore le chapitre des OMD et tourner une nouvelle page. Nous pensons que les OMD sont une bonne chose et il faut les maintenir, mais nous voulons également aborder de nouvelles questions comme l'inclusion sociale », a expliqué M. Kuntoro.

Dialogue avec la société civile

Après sa rencontre avec le Conseiller du Président, M. Sidibé a dialogué avec les organisations de la société civile représentant les personnes vivant avec le VIH et les principales populations affectées en Indonésie. Le débat, animé par le Professeur Irwanto, s'est tenu au centre de recherche sur le sida de l'Université Atma Jaya à Jakarta et a passé en revue les politiques actuelles de lutte contre le VIH et leur mise en œuvre, tout en écoutant les doléances de la société civile sur la manière dont le VIH devrait être abordé dans l'agenda pour le développement après 2015.

Le Professeur Irwanto a rappelé aux participants le rôle important joué par la société civile dans la riposte au sida. « Le problème est qu'à l'heure actuelle, nous avons l'impression que la société civile bénéficie de moins en moins d'attention. Nous espérons que le rôle de la société civile sera non seulement maintenu mais surtout renforcé, car les acquis obtenus jusqu'à présent n'auraient pas pu l'être sans elle », a déclaré le Professeur Irwanto.

Les participants issus de la société civile ont évoqué une large variété de sujets de préoccupation, notamment la garantie de se voir offrir la possibilité de contribuer à l'élaboration de lignes directrices nationales sur le VIH, la nécessité d'assurer l'accessibilité du traitement antirétroviral pour tous les patients concernés et les moyens de soutien aux femmes vivant avec le VIH et touchées par le virus.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé lors d'un dialogue avec les organisations de la société civile représentant les personnes vivant avec le VIH et les principales populations affectées en Indonésie. 24 octobre 2012.
Photo : ONUSIDA/E.Wray

« Nombre d'entre vous nous ont aidés à encadrer la riposte au VIH d'une manière différente. Vous avez changé la dynamique de la mobilisation sociale », a déclaré M. Sidibé. « Travaillons ensemble. Je vous demande de nous aider pour veiller à ce que le sida reste une priorité de l'agenda pour le développement. Ne manquons pas cette occasion d'ouvrir le débat sur l'agenda pour le développement après 2015 », a-t-il ajouté.

L'Indonésie a piloté un mouvement entre les pays de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) pour atteindre l'objectif de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida, par l'intermédiaire de l'initiative ASEAN Cities Getting to Zero. Ce mouvement intervient dans le cadre d'un effort d'intensification de la collaboration entre les pays de la région pour contrôler l'épidémie. Jakarta est l'une des trois villes indonésiennes sélectionnées pour participer au programme.

M. Sidibé a visité le centre de santé communautaire modèle de Jakarta, situé dans le district de Tambora, qui participe au projet ASEAN Cities Getting to Zero. Ce centre propose des services anti-VIH complets, allant du conseil et du dépistage volontaire à la prévention de la transmission de la mère à l'enfant, en passant par le traitement, les soins et l'appui en matière de VIH, ainsi que le traitement de substitution à la méthadone pour les consommateurs de drogues.

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Kami séropositive et Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies, promeuvent la santé des femmes et des enfants

23 octobre 2012

Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies et Kami

Kami, une marionnette de Takalani Sesame (Sesame Street sud africain), qui vit ouvertement avec le VIH, a rejoint Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies, dans la promotion de la santé des enfants. Lors d'une annonce de service public, Kami et M. Ban ont parlé de ce qu'ils font pour rester en bonne santé, y compris laver les mains avant de manger, boire beaucoup d'eau potable et faire de l'exercice.

La vidéo a été produite par Sesame Workshop, une organisation à but non lucratif soutenant Sesame Street dans le monde, dans le cadre de son engagement au mouvement du Secrétaire général des Nations Unies Every Woman Every Child (Chaque femmme, Chaque enfant) pour mobiliser et intensifier l'action mondiale pour améliorer la santé des femmes et des enfants dans le monde.

« Je suis extrêmement reconnaissant à Sesame Workshop de mettre sa créativité, sa passion et sa popularité mondiale au service de Every Woman Every Child qui œuvre pour sauver des millions de vie » déclare Ban Ki-moon. « Je suis fier de mon partenariat avec Kami et de ses amis qui peuvent faire progresser l'agenda de la santé mondiale dans le monde, et ce de manière comme je n'aurai jamais pu le faire. J'espère que d'autres rejoindront le mouvement mondial pour la santé de chaque femme et de chaque enfant. »

Je suis fier de mon partenariat avec Kami et de ses amis qui peuvent faire progresser l'agenda de la santé mondiale dans le monde, et ce de manière comme je n'aurai jamais pu le faire. J'espère que d'autres rejoindront le mouvement mondial pour la santé de chaque femme et de chaque enfant

Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies

Grâce à cette collaboration, Sesame Workshop vise à améliorer les vies de millions de femmes et d'enfants, et ce uniquement en récoltant le pouvoir des médias éducatifs et des marionnettes de Sesame Street pour promouvoir la prise de conscience de la santé, du savoir et du changement positif de comportement.

Every Woman Every Child est un mouvement mondial sans précédent, piloté par M. Ban, afin de mobiliser et d'intensifier l'action mondiale en faveur de la santé des femmes et des enfants dans le monde. En collaboration avec toute une série de partenaires, l'initiative vise à sauver les vies de 16 millions de femmes et d'enfants et d'améliorer celles de millions d'autres.

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La ministre de la Santé d'Indonésie promet de transformer la riposte nationale au sida

23 octobre 2012

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé a rencontré la ministre de la Santé d'Indonésie, Nafsiah Mboi, dans le cadre de son voyage de deux jours en Indonésie.
Photo : ONUSIDA/E.Wray

La ministre de la Santé d'Indonésie, Nafsiah Mboi, s'est engagée pour intensifier les programmes de dépistage du VIH et de traitement vers l'objectif zéro nouvelle infection à VIH et zéro décès dû au sida. La ministre Mboi a rencontré mardi le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, le premier jour de son voyage de deux jours en Indonésie.

L'Indonésie est l'un des nombreux pays d'Asie où il y a une progression des nouvelles infections à VIH. La ministre de la Santé estime que plus de 600 000 personnes vivent avec le VIH et qu'il y a plus de 76 000 nouvelles infections à VIH chaque année. Actuellement, la couverture pour le traitement contre le VIH est à moins de 20%.

Ceci étant, la ministre Mboi a promis une nouvelle approche à la riposte nationale au sida. Elle déclare qu'elle garantira que chacun connaîtra son statut sérologique et aura accès à un traitement contre le VIH. Les autorités de santé se concentreront sur 141 districts où les populations les plus exposées au risque sont les plus nombreuses. L'épidémie en Indonésie est concentrée sur les populations les plus exposées au risque comme les consommateurs de drogue, les professionnel(le)s du sexe et leurs clients ainsi que les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

La couverture de santé universelle est un déclencheur de changement pour l'Indonésie. Je suis ravi de savoir que le traitement contre le VIH sera inclus dans ce programme national. Cela détermine l'étape pour un financement durable des programmes contre le VIH.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

L'Indonésie prend un rôle actif dans la riposte au sida en Asie. En tant que président du sommet de l'ANASE (Association des Nations de l'Asie du Sud-Est), le pays a insisté pour l'adoption de la Déclaration d'engagement de l'ANASE visant zéro nouvelle infection à VIH et zéro décès dû au sida.

L'Indonésie prévoit également de devenir l'un des pays de la région qui propose des soins de santé universels d'ici 2014. La ministre de la Santé déclare que le traitement du VIH sera inclus dans la couverture de santé.

« L'Indonésie est un partenaire clé dans le pilotage pour stopper l'épidémie de sida, » déclare M. Sidibé. « La couverture de santé universelle est un déclencheur de changement pour l'Indonésie. Je suis ravi de savoir que le traitement du VIH sera inclus dans ce programme national. Cela détermine l'étape pour un financement durable des programmes de lutte contre le VIH. »

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a visité la Narcotics Prison Cipinang dans l'Est de Jakarta où il a rencontré les autorités carcérales et visité une clinique où sont fournis les traitements antirétroviraux et de substitution à la méthadone.
Photo : ONUSIDA/E.Wray

Les investissements nationaux dans riposte au VIH ont augmenté de manière significative en Indonésie depuis 2010, mais il y a encore un grand écart et, en 2015, l'Indonésie ne sera plus éligible au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

« L'Indonésie essaye de garantir la pérennité des services de lutte contre le VIH pour les personnes vivant avec le VIH une fois que les pays donateurs arrêteront d'apporter les fonds » déclare la ministre Mboi. « La ministre de la Santé prépare une stratégie de sortie. Nous prévoyons de couvrir 100% des traitements du VIH par le budget national du gouvernement, » ajoute t-elle.

Les autorités de santé augmentent les efforts pour cibler les programmes de lutte contre le VIH sur les communautés nécessitant le plus d'attention. Le partage des seringues parmi les consommateurs de drogue a été l'une des sources de l'épidémie de VIH en Indonésie. Depuis 2009, la Direction générale des corrections déclare qu'elle a renforcé ses programmes de lutte contre le VIH à 149 structures de correction dans 25 provinces.

M. Sidibé a visité la Narcotics Prison Cipinang dans l'Est de Jakarta, l'une des onze prisons modèles mettant en œuvre un programme de lutte contre le sida cohérent. Il a rencontré les autorités carcérales et a ensuite découvert la prison, visitant la clinique où sont fournis les traitements antirétroviraux et de substitution à la méthadone. Il a également visité le centre de formation d'activités où les détenus apprennent de nouvelles compétences, incluant la pâtisserie, la couture et l'artisanat.

« Ma visite aujourd'hui montre que même dans les prisons il est possible de restaurer la dignité des personnes, » déclare M. Sidibé. « La prison peut être une expérience transformative. Le gouvernement indonésien démontre un grand courage et de l'innovation avec son remarquable programme de moindre mal et de lutte contre le VIH dans les prisons. J'espère que le programme inspire d'autres pays pour montrer le même esprit d'entreprise, » ajoute t-il.

La ministre de la Santé a organisé un dialogue entre M. Sidibé et les organisations confessionnelles comprenant des groupes religieux islamiques, chrétiens, hindous, bouddhistes et confucéens.
Photo : ONUSIDA/E.Wray

Mardi, la ministre de la Santé a organisé un dialogue entre M. Sidibé et les organisations confessionnelles comprenant des groupes religieux islamiques, chrétiens, hindous, bouddhistes et confucéens. Les leaders religieux sont des membres importants de la communauté et leur coopération est essentielle pour garantir le soutien à la prévention de lutte contre le VIH, le traitement et les soins. Les leaders ont admis que les organisations confessionnelles nécessitent plus d'éducation et de formation sur les questions liées au VIH pour qu'elles puissent aider leurs communautés.

Anggia Ermarini, secrétaire de l'unité de soins du Conseil Ulama d'Indonésie, l'organisme clérical musulman du pays déclare « De nombreux leaders religieux ne connaissent rien au sida. Nous souhaitons que les Nations Unies nous informent de la situation dans notre pays ».

Franz Magnis Suseno, un prêtre jésuite de l'Institut de philosophie Driyakara, a déclaré qu'il était d'avis que les organisations confessionnelles devaient commencer à éduquer les populations par rapport à la sexualité. Il a déclaré qu'il y avait une grande résistance à l'éducation sexuelle, mais que celle-ci était nécessaire.

M. Sidibé est en Indonésie au début d'une visite de trois pays en Asie, il visitera également la Birmanie et la Thaïlande.

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L'intensification et l'intégration des soins palliatifs pour les personnes vivant avec le VIH au Kenya

19 octobre 2012

Le parlementaire américain Jim McDermott remet le Prix Ruban rouge aux représentants de Kenya Hospice and Palliative Care Association lors de la Conférence internationale sur le sida à Washington, 25 juillet 2012.
Photo : ONUSIDA/Y.Gripas

Les soins palliatifs sont la prestation de services de soins et de traitement pour des patients souffrant de maladies potentiellement mortelles ou en phase terminale, y compris le sida. Ces services améliorent la qualité de vie de nombreux kenyans et de leurs familles, mais cela n'a pas toujours été ainsi.

En 1990, Nairobi, la capitale du Kenya, ouvrait son premier hospice pour fournir des services de traitement de la douleur aux patients et, malgré cela, nombre d'entre eux étaient renvoyés chez eux avec très peu d'options ou d'espoir pour que leur état de santé s'améliore.

Douze ans plus tard, les professionnels de la santé dans tout le pays ont reconnu la nécessité d'augmenter significativement l'accès aux services de soins palliatifs et, en août 2002, ils ont créé une association nationale représentant tous les hospices et unités de soins palliatifs dans le pays. Ils ont créé le Kenya Hospice and Palliative Care Association (KEHPCA) qui a vu le jour en novembre 2005 et était complètement opérationnel en février 2007.

Depuis sa création, le KEHPCA a vu le nombre d'hospices au Kenya augmenter de sept en 2007 à 23 en 2010, et les unités de soins palliatifs sont passées de quatre en 2007 à 21 en 2011. Le personnel et les volontaires qui se consacrent au KEHPCA dans les hospices et unités de soins palliatifs membres ont réussi à augmenter le nombre de patients pris en charge par les hospices et unités de soins palliatifs de 7 000 par an en 2007 à environ 30 000 patients en 2011.

« Lorsque les soins palliatifs sont venus me voir la première fois, je venais d'être renvoyé par l'hôpital pour « mourir à la maison » se souvient Fred, un agriculteur de 42 ans de Kibera et vivant avec le VIH. « J'étais désespéré, j'avais mal, mes membres inférieurs étaient couverts de blessures, ma famille était misérable, et ne sachant plus quoi faire, et j'avais perdu tout espoir. »

Selon Fred, l'équipe de soins palliatifs l'a soigné avec compassion, elle l’a soulagé ses douleurs et soigné ses blessures, et en finalité sa santé a commencé à s'améliorer. « Je suis maintenant en mesure de vivre une vie normale. L'équipe m'a permis de voir mes enfants grandir et d'être là pour eux, » ajoute Fred.

L'intégration des soins palliatifs dans le système de santé

Dans un pays où 27% des patients dans les hospices dépendent de soins palliatifs, KEHPCA continue de militer pour l'intégration des soins palliatifs comme l'une des options de soins dans le système de santé du Kenya.

Le partenariat de KEHPCA avec le ministère des Services de santé et le ministère de la Santé publique et du Système sanitaire a permis aux soins palliatifs d'être véritablement intégrés dans 11 hôpitaux de province. Le partenariat vise également l'intégration des services dans 30 autres hôpitaux de niveau quatre (district) dans les deux ans à venir.

Notre vision est que des soins palliatifs soient garantis pour tous. Mais cela ne peut être réalisé sans que nous n'y travaillions tous ensemble, en tant que nation, dans le but d'intégrer complètement les services de soins palliatifs dans notre système de santé

Dr Zipporah Ali, Directeur exécutif KEHPCA

« Les soins palliatifs sont un aspect important pour les personnes vivant avec des maladies potentiellement mortelles et devraient être intégrés dans nos services de santé de manière à ce que tous ceux qui en ont besoin peuvent y avoir accès, même au niveau local, » déclare le Dr. Izaq Odongo, Directeur adjoint des soins médicaux au ministère des Services médicaux. « Nous travaillons en partenariat avec KEHPCA pour garantir que cela soit un jour réalité. »

Les professionnels de soins palliatifs ne se concentrent pas uniquement sur la prise en charge des besoins physiques, comme le traitement de la douleur, mais un poids particulier est donné aux soins intégrés pour garantir le bien-être psychologique et émotionnel du patient. « Nous avons constaté de nombreux avantages documentés en relation avec de bons soins palliatifs qui incluent une amélioration de la qualité de vie des patients et de leurs familles, des occupations de lits réduits à l'hôpital, et donc des frais hospitaliers réduits, des vies prolongées et des décès dignes sans douleur lorsque le moment est venu, » commente le Dr Zipporah Ali, Directeur exécutif de KEHPCA. « Notre vision est que des soins palliatifs soient garantis pour tous. Mais cela ne peut être réalisé sans que nous n'y travaillions tous ensemble, en tant que nation, dans le but d'intégrer complètement les services de soins palliatifs dans notre système de santé », ajoute t-elle.

La formation aux soins palliatifs des professionnels de santé

En 2007, KEPHCA a élargi ses services pour former des professionnels de santé sur les principes fondamentaux des soins palliatifs afin d'augmenter les services et de prendre en charge encore plus de personnes qui en ont besoin. A ce jour, l'association a formé avec succès plus de 1 500 professionnels de santé.

« Les professionnels de la santé en milieu hospitalier qui ont été formés par KEHPCA sont en mesure de fournir des services de soins palliatifs, ils ont démarré une unité de soins palliatifs dans les hôpitaux et apportent une valeur ajoutée au travail hospitalier, » commente le Dr Muli, Superintendant médical de l'hôpital provincial d'Embu. « Cela a constitué une énorme différence pour nos patients. »

KEHPCA a également œuvré pour augmenter la possibilité de formation pour les soins palliatifs dans les écoles de médecine du pays. Dans les deux dernières années, il a travaillé avec 17 des principaux instituts de formation au Kenya pour inclure les soins palliatifs dans leurs programmes. Le Conseil infirmier a ajouté 35 unités de soins palliatifs au cœur du programme de licence en sciences au Nursing and Kenya medical and Training College (KMTC) ainsi que 12 heures de soins palliatifs dans le diplôme de formation infirmier. Grâce au soutien du Diana Princess of Wales Memorial Fund, KEHPCA travaille actuellement avec KMTC pour démarrer en 2013 une formation diplômante plus élevée dans les soins palliatifs.

« Il y a une nécessité de former une masse critique en raison du nombre élevé de patients nécessitant des services de soins palliatifs, » commente le Dr Zipporah Ali. « Le Kenya fait face à un taux élevé de maladies infectieuses et de maladies non transmissibles. Nous devons être prêts à traiter cette réalité et la formation diplômante de KMTC nous aidera à faire la différence. »

Prix Ruban rouge

Depuis sa création, KEHPCA a œuvré dans le but d'intensifier les soins palliatifs pour atteindre chaque malade en phase terminale dans le pays qui nécessite des soins de grande qualité et des services accessibles.

Lors de la XIXe Conférence internationale sur le sida qui s'est tenue à Washington D.C. en juillet 2012, l'organisation a reçu le Prix Ruban rouge en récompense de son travail communautaire hors pair dans la riposte au sida.

« Avec l'aide der tous nos partenaires, nous continuons de faire en sorte que les services de soins palliatifs soient accessibles aux patients dans tout le pays, » déclare le Dr Zipporah Ali. « Je souhaite remercier le Prix Ruban rouge pour la reconnaissance du travail que nous accomplissons et sommes impatients de la bonne relation de travail pour garantir que notre vision soit concrétisée. »

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Les jeunes vivant avec le VIH en Amérique latine font entendre leurs voix

18 octobre 2012

Le Réseau des jeunes séropositifs pour l'Amérique latine et les Caraïbes a lancé une consultation régionale pour les jeunes vivant avec le VIH. L'objectif de la consultation est d'obtenir des informations sur les réalités auxquelles font face les jeunes vivant avec le VIH dans leurs vies de tous les jours afin de développer de nouvelles stratégies pour la lutte contre le virus, plus efficaces, ciblées sur leurs besoins spécifiques.

L'outil de consultation développé avec le soutien de l'ONUSIDA, l'UNICEF et le FNUAP est une étude confidentielle en ligne d'environ 40 questions qui ciblent des jeunes entre 18 et 29 ans vivant avec le VIH, issus de 17 pays latino-américains et de 2 pays hispanophones des Caraïbes. La plateforme en ligne est conçue pour fonctionner sur n'importe quel ordinateur et a un programme spécial pour permettre l'accès à partir d'appareils mobiles.

L'outil collectera des informations relatives aux aspects socio-démographiques des jeunes vivant avec le VIH, leur accès aux services de santé, leurs expériences sur la stigmatisation et la discrimination ainsi que leur leadership et participation à la communauté. Les jeunes vivant avec le VIH seront en mesure de participer à l'étude jusqu'au 30 novembre 2012 sur le site suivant : http://consulta.jovenespositivos.org

« Habituellement, les jeunes séropositifs restent invisibles pour la recherche et les exercices de collecte de données. Cette consultation est une occasion de faire entendre leurs voix, » explique Mariane Iacono, l'un des membres fondateurs du Réseau de jeunes séropositifs. « Pour permettre d'élaborer des stratégies de lutte contre le virus et des programmes qui répondent à nos besoins, nous devons connaître nos situations, besoins et réalités dans nos communautés. »

Une équipe de jeunes du Réseau des jeunes séropositifs analyseront les résultats de la consultation en ligne et concevront des plans d'action à court et à long terme pour la région. Les résultats serviront également d'outils de sensibilisation pour demander le développement de stratégies nationales qui ciblent les besoins des jeunes vivant avec le VIH. « Nous savons qu'il est quelquefois difficile de partager des sentiments et des souvenirs, mais nous sommes d'avis que c'est par nos propres expériences que nous pouvons amener de nouvelles idées et solutions pour lutter contre le VIH d'une manière plus détaillée et efficace en termes de coûts, » déclare Pablo Aguilera, membre du Réseau.

Pour permettre d'élaborer des stratégies de lutte contre le virus et des programmes qui répondent à nos besoins, nous devons connaître nos situations, besoins et réalités dans nos communautés

Mariana Iacono, l'un des membres fondateurs du Réseau de jeunes séropositifs

En Amérique latine, environ 68 000 adolescents (10-19 ans) vivent avec le VIH. 34 680 sont des femmes. En 2011, 34 440 nouvelles infections concernaient les jeunes âgés de 15 to 24 ans représentant 41% de toutes les infections d'adultes. « Une génération de jeunes nés avec le VIH grandit avec ses besoins spécifiques qui sont largement négligés, » note Mark Connolly, conseiller principal de l'UNICEF pour l'Amérique latine et les Caraïbes. En 2011, environ 2 000 enfants sont nés avec le VIH dans la région.

Pendant la transition de l'enfance à l'adolescence vers la vie de jeune adulte des jeunes vivant avec le VIH, ils font face à une série de besoins spécifiques, y compris l'accès aux traitements, la lutte contre la stigmatisation et la discrimination, l'accès à des services pour la santé sexuelle et reproductive spécialement conçus pour eux. « Les jeunes vivant avec le VIH sont un groupe hétérogène, avec diverses populations qui nécessitent une attention urgente dans de nombreux domaines, surtout ceux qui sont les plus affectés par la stigmatisation et la discrimination comme les personnes transsexuelles, les gays et les consommateurs de drogues » déclare Cesar A. Núñez, Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine.

La Directrice régionale du FNUAP pour l'Amérique latine et les Caraïbes, Marcela Suazo, a insisté sur le fait que l'épidémie frappant les jeunes séropositifs s'est aggravée en raison de l'exclusion sociale ainsi que l'inégalité entre les sexes, la stigmatisation et la discrimination liées au VIH. « Il est nécessaire de garantir une plateforme des droits humains qui étende un large accès non discriminatoire à l'éducation, aux conseils santé et les droits sexuels et reproductifs pour les jeunes », dit-elle.

En Amérique latine, une nouvelle vague de mobilisation menée par la communauté de jeunes émerge, militant pour les droits humains et réclamant l'accès aux services anti-VIH. Le Réseau des jeunes séropositifs organise la jeunesse pour qu'elle participe à la prise de décisions et aux espaces de consultations au-delà des sphères nationales. En décembre 2012, le Réseau organise la première réunion régionale pour les jeunes afin de définir des actions conjointes dans toute la région, renforcer le leadership et la mobilisation pour atteindre les objectifs internationaux d'ici 2015.

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La Zambie tire des leçons de l'expérience du Kenya dans l'élaboration de programmes concernant le VIH pour les populations les plus exposées

17 octobre 2012

La délégation zambienne avec l'équipe du Kenya Medical Research Institute, A drop-in Centre at Mtwapa, Mombasa.

L'apprentissage sud-sud - ou la coopération entre des pays à revenu faible ou intermédiaire - peut aider les pays à comprendre comment riposter au VIH, en particulier dans les domaines politiques et culturels sensibles comme l'élaboration de programmes pour les populations les plus exposées.

Du 24 au 28 septembre 2012, les membres du Conseil national sur le sida de Zambie, avec le soutien de l'équipe communes des pays des Nations Unies sur le sida, se sont rendus au Kenya pour en savoir plus sur leurs programmes concernant le VIH afin d'atteindre les populations les plus exposées, y compris les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.

Malgré le fait que les deux pays sont dotés d'environnements juridiques restrictifs qui criminalisent le commerce du sexe, les relations homosexuelles et la consommation de drogues, le Kenya a depuis longtemps reconnu son épidémie de VIH complexe parmi les populations les plus exposées qui s'élève à 33% des nouvelles infections à VIH. Le pays a mis en place des groupes de travail technique au sein du ministère de la Santé pour élaborer des programmes qui répondent aux populations les plus exposées.

« L'étude sur les modes de transmission réalisée en 2009 montre clairement que nous avions besoin d'agir envers les populations les plus exposées si nous voulions avoir un impact significatif sur l'épidémie, » commente le Dr Orago, directeur du centre national de contrôle du sida au Kenya.

Le cadre stratégique national de lutte contre le sida de Zambie a reconnu la nécessité de collecter plus d'informations sur l'épidémie parmi les populations les plus exposées. Deux études sont actuellement prévues pour collecter les informations nécessaires. Toutefois, les programmeurs anti-VIH reconnaissent que le fait d'avoir cette information est seulement un pas vers le fait de fournir aux populations à risque les services dont ils ont besoin. Cela prendra bien plus de temps pour s'attaquer à la stigmatisation et à la discrimination encrées dans la société de Zambie envers les populations les plus exposées.

Le leadership politique du Kenya était considéré comme un élément clé qui a contribué à se focaliser sur la riposte au sida parmi les populations les plus exposées malgré l'existence d'un environnement social défavorable. En octobre 2010, par exemple, la ministre des Programmes spéciaux Esther Murugi a ouvert le symposium national sur « Les populations les plus exposées » dans le pays où elle recommandait plus de tolérance et d'acceptation envers les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Par ailleurs, des parlementaires de premier plan ont depuis longtemps déjà soutenu la mise en œuvre de programmes ciblés sur les consommateurs de drogues dans la province côtière. « De ce que nous avons vu au Kenya, il est évident que nous devons organiser des parties prenantes et établir un mécanisme qui nous aidera à mobiliser le soutien politique aux niveaux les plus élevés, » commente Harold Witola du Conseil national sur le sida de Zambie.

La pierre angulaire de la riposte au Kenya est le schéma de partenariat entre le gouvernement, les ONG et les groupes organisés de populations à risque. Le Kenya a atteint un niveau dans la riposte où le gouvernement et ses partenaires mettent en œuvre des programmes de données probantes sur le VIH qui se focalisent sur les besoins des populations les plus exposées. Ils comprennent l'achat et la distribution de préservatifs et de lubrifiant aqueux pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les professionnels du sexe ; l'élaboration de matériel d'information sur la prévention du VIH spécifiquement pour les populations les plus exposées ; la conception d'un programme pour la mise à disposition de seringues jetables pour les consommateurs de drogues.

L'étude sur les modes de transmission réalisée en 2009 montre clairement que nous avions besoin d'agir envers les populations les plus exposées si nous voulions avoir un impact significatif sur l'épidémie

Dr Orago, directeur du centre national de contrôle du sida au Kenya

La délégation zambienne, qui incluait les programmeurs anti-VIH et les décideurs de différents départements gouvernementaux ainsi que la société civile et les partenaires des Nations Unies, a visité une série de programmes pour comprendre comment travaillent les prestataires de services kenyans tout en respectant la politique nationale et le cadre légal pour fournir un ensemble efficace d'activités en lien avec le VIH aux populations les plus exposées.

Ils ont visité deux programmes de soutien par des pairs pour des consommateurs de drogues, une clinique gouvernementale à Nairobi qui se focalise sur les professionnels du sexe et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, une clinique d'ONG pour des professionnels du sexe, hommes et femmes ainsi qu'un groupe de soutien par des pairs pour des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Ils ont également rencontré des membres de médias pour identifier les moyens pour augmenter leur capacité d'action et de soutien.

Le groupe a également eu des discussions au niveau des communautés avec des groupes d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des professionnels du sexe (hommes et femmes), des consommateurs de drogues et des chauffeurs routiers. « Ce qui me frappe c'est l'excitation et l'engagement de chacun de ceux que nous avons rencontré, y compris les responsables gouvernementaux, les membres de la société civile et les bénéficiaires de ces services pour répondre aux besoins de santé publique de ces importants groupes dans la riposte au sida, » déclare le Dr Mwango en tant que responsable de l'équipe de Zambie.

Se concentrer sur les besoins de santé des populations les plus exposées est un droit humain essentiel, fondamental pour protéger la santé publique et critique pour atteindre l'objectif d'un accès universel aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH. L'équipe de Zambie a quitté le Kenya avec une résolution, celle de faire une différence pour les vies des zambiens qui sont le plus à risque d'être infectés par le VIH. « Cela ne sera pas chose facile, mais nous avons vu au Kenya que cela était réalisable » commente Helen Frary, Coordonnatrice de l'ONUSIDA en Zambie.

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