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Accélérer la riposte au sida en Afrique occidentale et centrale

31 mai 2017

Fin 2015, seulement 1,8 million de personnes sur les 6,5 millions vivant avec le VIH en Afrique occidentale et centrale bénéficiaient d’un traitement antirétroviral. Cette couverture de traitement de 28 % des personnes vivant avec le VIH dans la région contraste avec les 54 % de couverture obtenus la même année en Afrique orientale et australe.

En réaction à ce déficit de traitement du VIH en Afrique occidentale et centrale, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’autres partenaires de la région ont mis au point des plans de rattrapage d’urgence nationaux pour accélérer la riposte au sida. Ces plans appellent à tripler la couverture du traitement anti-VIH dans les trois années à venir.

Lors d’une réunion d’appui à ces plans de rattrapage organisée en marge de la 70e Assemblée mondiale de la Santé, les ministres de la Santé et d’autres représentants des pays de la région se sont engagés à consolider le leadership gouvernemental, à effectuer des changements structurels dans leurs systèmes de santé et à renforcer la redevabilité.

Les ministres de la Santé du Bénin, du Burkina Faso, de la République centrafricaine, du Tchad, de Côte d’Ivoire, du Gabon, du Liberia et du Nigeria étaient présents à cette réunion organisée par le Bureau régional de l’OMS en Afrique et l’ONUSIDA, de même que des représentants du Cameroun, de Guinée et de Sierra Leone. Tous se sont mis d’accord pour mettre en place des mesures fortes afin d’accélérer le traitement du VIH dans leurs pays respectifs.

Tous les participants ont convenu que les modèles de prestation de services de santé devaient être transformés, notamment en faisant jouer un plus grand rôle aux agents de santé communautaires dans la délivrance des soins. L’OMS et l’ONUSIDA continueront de travailler aux côtés des pays à mesure qu’ils mettront en œuvre leurs plans pour élargir l’accès au traitement anti-VIH.

L’ONUSIDA travaille aux côtés des pays pour concrétiser l’engagement pris dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida de faire en sorte que 30 millions de personnes vivant avec le VIH aient accès au traitement en atteignant les objectifs 90-90-90 d’ici à 2020.

Quotes

« La situation est grave. Nous devons être très attentifs à ce qui se passe en Afrique occidentale et centrale. Nous devons veiller à ce que les responsables politiques se mobilisent et concentrent leur énergie dans ces pays. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Un nouvel élan national en faveur de l’accélération de la riposte, sous le leadership des ministres, est indispensable si nous voulons avancer ensemble vers l’accomplissement des objectifs, tout en gardant les personnes vivant avec le VIH au cœur de cette riposte. »

Matshidiso Moeti Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’Afrique

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Au Belarus, la Fashion Week s’achève avec le défilé du Fashion AIDS Line

30 mai 2017

La Belarus Fashion Week organisée à Minsk, au Belarus, s’est achevée avec le défilé du Fashion AIDS Line le 14 mai. Fashion AIDS Line est un concours ouvert aux jeunes stylistes créé par les organisateurs de la Belarus Fashion Week et le Bureau national de l’ONUSIDA au Belarus, qui soutient les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus et agit en faveur de l’élimination de la stigmatisation et la discrimination liées au VIH.

Plus d’une vingtaine parmi les principaux stylistes du pays ont présenté leurs créations, inspirées du symbole international de la riposte au sida, le ruban rouge. Tous les mannequins ont défilé avec des masques afin de symboliser la stigmatisation à laquelle sont confrontées les personnes vivant avec le VIH.

Le prix du masque le plus original a été remporté par Tanya Tur, tandis que celui de la meilleure performance a été attribué à Tatiana Efremova. Ekaterina Kabanova a reçu le prix du meilleur styliste dans le style ethnique, Igor Pletnev celui de la meilleure idée originale et Ekaterina Tikota a été récompensée pour son « unité avec l’ONUSIDA ».

Historia Naturalis, Davidova et ScapegoaT_404 ont remporté les prix d’excellence et représenteront le Belarus lors du défilé final du Fashion AIDS Line qui aura lieu à Moscou, en Russie, en avril 2018 à l’occasion de la Sixième Conférence sur le sida en Europe de l’Est et en Asie centrale.

 

Quotes

« Le Fashion AIDS Line représente une nouvelle approche pour attirer l’attention sur le VIH au Belarus. »

Vera Ilyenkova Responsable nationale de l’ONUSIDA, Belarus

« Malheureusement, nous devons encore faire campagne pour défendre les droits des personnes vivant avec le VIH. Nos mannequins ont défilé en portant des masques. La crainte de la stigmatisation et de la discrimination empêche de nombreuses personnes de faire un test de dépistage du VIH. C’est pourquoi nous avons choisi comme slogan « Connaître son statut vis-à-vis du VIH, c’est tendance ! »

Svetlana Borovskaya Ambassadrice itinérante de l’ONUSIDA pour le Belarus

Region/country

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Portugal : mettre l’individu au cœur de la riposte au sida

30 mai 2017

L’accès élargi à la prophylaxie préexposition (PPrE) et au dépistage du VIH, associé à l’élimination de la discrimination, sont indispensables pour réduire le nombre de nouvelles infections à VIH au Portugal : c’est ce qu’ont affirmé des représentants de la société civile au Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA Luiz Loures à Lisbonne, au Portugal.

Le 29 mai, M. Loures a visité CheckpointLX, un centre communautaire de Lisbonne ouvert aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes qui propose un dépistage rapide, anonyme et gratuit du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles, ainsi que des conseils et une orientation vers les professionnels de santé. Lors de cette visite, il a évoqué les problèmes rencontrés par les organisations de la société civile dans la riposte au VIH dans le pays.

Les représentants de la société civile ont mis en avant les politiques de santé progressistes que le Portugal a mis en place concernant la consommation de drogues, qui sont considérées comme les meilleures pratiques du monde pour la réduction des nouvelles infections à VIH chez les consommateurs de drogues injectables. Ils ont également souligné l’importance de la législation favorable actuelle qui, par exemple, prévoit l’accès aux services de santé, y compris pour le VIH, aux populations migrantes quel que soit leur statut juridique, ce qui place le Portugal au premier plan de la riposte au sida en Europe.

D’autre part, l’engagement politique du gouvernement en faveur de la fin du sida qui place les individus au cœur de la riposte s’est traduit par une annonce du Ministère de la Santé le 29 mai, concernant la fourniture de la PPrE via le système de santé national pour les populations clés davantage exposées au risque d’infection à VIH, notamment les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les consommateurs de drogues injectables, ainsi que pour les couples sérodifférents.

Il reste cependant des problèmes à résoudre. Malgré la législation favorable du Portugal, les représentants de la société civile ont insisté sur la nécessité de faciliter l’accès à la prévention, au diagnostic et au traitement du VIH pour les populations migrantes, compte tenu de la prévalence du VIH en hausse chez les migrants. La nécessité d’adopter une approche holistique dans la fourniture de services, y compris le dépistage des hépatites, de la tuberculose et des infections sexuellement transmissibles, a également été soulignée. Les représentants ont par ailleurs fait remarquer que l’élimination de toutes les formes de discrimination sera capitale pour élargir l’accès aux services et en finir avec l’épidémie de sida comme menace de santé publique d’ici à 2030.

L’ONUSIDA travaille aux côtés des pays pour concrétiser l’engagement pris dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, qui inclut la garantie de l’accès à des options de prévention combinée, notamment avec la prophylaxie préexposition, la circoncision masculine médicale volontaire, la réduction des risques et l’accès aux préservatifs pour au moins 90 % des personnes d’ici à 2020.

Quotes

« La législation sur le VIH au Portugal fait figure de pionnière pour une protection plus large des droits de l’homme. La fourniture de services anti-VIH aux migrants du pays contribue à une société plus inclusive et plus sûre. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA

« En tant que personne vivant avec le VIH depuis 22 ans, je suis absolument convaincu que nous disposons de tous les éléments requis pour en finir avec le sida au Portugal d’ici à 2030 et obtenir des résultats impressionnants dès 2020. »

Luís Mendão Président, Grupo de Ativistas em Tratamentos

Region/country

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Les partenaires de la santé mondiale réfléchissent aux priorités pour le nouveau Directeur général de l’OMS

26 mai 2017

Le 23 mai, les partenaires de la santé mondiale se sont réunis pour réfléchir aux principales priorités du nouveau Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Réunis en marge de la 70e Assemblée mondiale de la Santé qui se tient à Genève, en Suisse, du 22 au 31 mai, les participants ont échangé des recommandations pour une OMS plus forte, sur des thèmes allant de la préparation aux pandémies à la sécurité sanitaire mondiale, et de la réforme des Nations Unies à l’innovation à l’ère des Objectifs de développement durable (ODD).

Le discours d’ouverture a été prononcé par Tom Price, Secrétaire d’État américain chargé de la Santé et des Services humains, qui a souligné que les États-Unis d’Amérique soutenaient fermement l’OMS et se réjouissaient de travailler avec le nouveau Directeur général pour promouvoir et assurer la sécurité sanitaire mondiale. Il a mis en avant la nécessité de veiller à ce que les décisions soient prises sur la base de données scientifiques et de continuer de rendre l’OMS plus efficace, efficiente et transparente.

Les participants représentaient le large éventail des partenaires multisectoriels, notamment des milieux universitaires (Ashish Jha, Directeur du Harvard Global Health Institute), de la communauté des organisations non gouvernementales (Loyce Pace, Présidente et Directrice exécutive du Conseil de la Santé mondiale), du secteur privé (John Flannery, PDG de GE Healthcare), du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Mark Dybul, Directeur exécutif) et de l’ONUSIDA (Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe). Le débat était animé par Jennifer Healy du cabinet de droit international Dentons.

Les participants ont mis l’accent sur la nécessité pour le nouveau Directeur général de définir rapidement une vision et une stratégie convaincantes, ainsi que des priorités clairement établies, et d’en faciliter l’adhésion aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’organisation. Le rôle de la santé dans les ODD et la focalisation sur la riposte rapide aux situations d’urgence ont été soulignés.

Mme Beagle a reconnu le rôle important de l’OMS, organisme coparrainant de l’ONUSIDA, et lancé une réflexion sur plusieurs thèmes clés à examiner, notamment l’importance de bâtir des partenariats multisectoriels inclusifs et d’assurer la focalisation sur la prévention, l’innovation, la parité et l’autonomisation des femmes.

Les recommandations des participants seront transmises au nouveau Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. 

Quotes

« L’Organisation mondiale de la Santé a besoin des esprits les plus brillants et des techniciens les plus compétents pour vaincre des maladies difficiles à éradiquer, alors qu’elles sont sur le point de l’être. Il est indispensable de rester vigilants et de terminer le travail, et ce sera une remarquable réussite pour la santé mondiale. »

Tom Price Secrétaire d’État américain chargé de la Santé et des Services humains

« Il sera capital de renforcer les approches multisectorielles. Nous ne pouvons pas considérer la santé en silo : elle a sa pertinence et son impact pour tous les Objectifs de développement durable. »

Jan Beagle Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA

« L’objectif premier de l’Organisation mondiale de la Santé est d’atteindre le niveau de santé le plus élevé que l’on peut atteindre pour tout le monde, partout. Il est important pour nous de faire passer ce message. »

Loyce Pace Présidente et Directrice exécutive du Conseil de la Santé mondiale

« Il sera essentiel que le nouveau Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé prenne le temps d’écouter, d’entendre et de s’engager auprès des parties prenantes et de nos concitoyens. »

John Flannery Président-Directeur général de GE Healthcare

« Cibler la stratégie et établir les priorités sera essentiel. La stratégie, c’est aussi savoir ce qu’on « ne fait pas » et définir les priorités, avec les États membres, avec le Conseil, sur les principaux domaines que l’Organisation mondiale de la Santé va aborder. »

Ashish Jha Directeur, Harvard Global Health Institute

« Il sera important de consolider et de définir la mission et la vision et d’obtenir une adhésion à l’extérieur et à l’intérieur de l’organisation, pour que tout le monde se sente motivé lorsqu’on se mettra au travail. »

Mark Dybul Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

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#STOPHIVAIDS en Russie

26 mai 2017

Une troisième semaine #STOPHIVAIDS a été organisée en Russie. Étudiants, personnel médical, artistes, athlètes, responsables religieux et jeunes se sont réunis pour une campagne d’une semaine du 15 au 21 mai afin de promouvoir le dépistage gratuit du VIH et de participer à des flashmobs, des séances de formation et des compétitions sportives dans tout le pays dans le but de sensibiliser au VIH.

Des informations sur le VIH ont été relayées par des célébrités nationales sur les chaînes de télévision nationales et locales, tandis que les réseaux sociaux et les entreprises du secteur privé ont distribué des documents de campagne.

La campagne #STOPHIVAIDS s’inscrit dans le cadre de la stratégie et du plan de mise en œuvre sur le VIH du gouvernement russe dans le pays jusqu’à 2020 et au-delà. Elle a été initiée par Svetlana Medvedeva, épouse du Premier ministre russe et Présidente de la Fondation pour les initiatives sociales et culturelles. La campagne a été organisée avec le soutien actif des Ministères de la Santé, de l’Éducation et de la Communication, de l’Agence russe pour la protection des consommateurs, Rospotrebnadzor, et de l’Agence russe pour la jeunesse, Rosmolodezh, entre autres.

Quotes

« Je suis convaincue que grâce aux efforts conjoints de l’État et de la société, nous atteindrons l’objectif de stopper la propagation de l’infection à VIH dans notre pays. »

Svetlana Medvedeva Présidente de la Fondation pour les initiatives sociales et culturelles, Fédération de Russie

« En 2016, la couverture du dépistage et celle du traitement du VIH chez les personnes vivant avec le VIH se sont accrues. Nous sommes en passe d’atteindre les 90 % de personnes vivant avec le VIH sous traitement et nous avançons vers cet objectif. »

Veronika Skvortsova Ministre de la Santé, Fédération de Russie

« Cette campagne qui vient à point nommé exige que tous les acteurs de la société russe, gouvernement, régions, société civile et partenaires internationaux, s’unissent pour traduire la nouvelle stratégie sur le VIH en résultats. L’ONUSIDA est fier de soutenir une telle campagne durable qui fait de la fin du sida une priorité absolue. »

Vinay P. Saldanha Directeur de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale

Region/country

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L’ONUSIDA et le Fonds mondial présentent leurs documents d’orientation pour les programmes sur les droits de l’homme et le VIH

27 mai 2017

Afin d’aider les pays à intégrer les principes des droits de l’homme dans leurs programmes de prévention, de dépistage et de traitement du VIH, l’ONUSIDA et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial) ont présenté ensemble le 29 mai deux documents techniques conjoints.

Le document d’orientation de l’ONUSIDA, intitulé Fast-Track and human rights  (Accélération de la riposte et droits de l’homme), propose des conseils pratiques sur les raisons expliquant pourquoi les actions d’accélération des services anti-VIH doivent s’appuyer sur les principes et les approches autour des droits de l’homme, ainsi que sur les moyens d’y parvenir. Il comporte trois listes de contrôle visant à soutenir et guider la conception, le suivi et l’évaluation des services anti-VIH afin de concrétiser l’application des droits de l’homme et de l’équité dans la riposte au sida.

La note d’information technique du Fonds mondial HIV, human rights and gender equality  (VIH, Droits de l’Homme et égalité des genres) vise à aider les candidats au financement à inclure des programmes visant à supprimer les obstacles à l’accès aux services anti-VIH liés aux droits de l’homme et à la dimension de genre. Elle propose également des conseils pour la mise en œuvre d’approches du VIH fondées sur les droits de l’homme et tenant compte des questions de genre.

Ensemble, ces documents ont pour but d’éclairer la rédaction des documents de réflexion du Fonds mondial, des plans nationaux d’accélération de la riposte et d’autres travaux visant à accélérer la riposte au VIH. Ils fourniront des orientations techniques aux décideurs nationaux, aux personnes chargées de la mise en œuvre des programmes sur le VIH, aux communautés, aux organisations de la société civile, aux Nations Unies et aux donateurs dans la conception, la supervision, le financement, le suivi et la mise en pratique des actions visant à accélérer les programmes de lutte contre le VIH. 

Quotes

« Nous ne devons pas seulement parler de la discrimination liée au VIH et des violations des droits de l’homme. Il est temps désormais d’agir et de soutenir les gouvernements, la société civile et les communautés touchées pour relever ces défis à travers des programmes qui font progresser les droits de l’homme, la dignité et l’équité. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Dans le cadre de sa nouvelle stratégie, le Fonds mondial s’engage à faire reculer les barrières liées aux droits de l’homme dans l’accès aux services contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Nous devons le faire parce que c’est la bonne chose à faire, mais aussi parce que cela augmentera l’impact de nos investissements. Nous adoptons une approche pratique, pragmatique et programmatique et cela veut dire faire en sorte que les pays augmentent massivement leurs investissements dans les sept programmes clés visant à réduire la stigmatisation et la discrimination et à accroître l’accès à la justice que notre nouvelle note d’information technique et le document d’orientation de l’ONUSIDA décrivent. »

Marijke Wijnroks Chef du personnel, Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

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Halte à la discrimination dans le domaine de la santé

27 mai 2017

Des représentants de gouvernements, d’organisations internationales et de la société civile ont appelé à redoubler les efforts conjoints pour éliminer la discrimination dans les établissements de santé. Cet appel a été lancé lors d’un événement intitulé Catalyser l’action mondiale pour stopper la discrimination dans le domaine de la santé (Catalysing Global Action to Stop Discrimination in Health Care), qui s’est tenu le 25 mai en marge de la 70e Assemblée mondiale de la Santé. Plus d’une centaine de participants y ont assisté et ont convenu que l’élimination de la discrimination dans le domaine de la santé était indispensable pour parvenir à une couverture santé universelle, en finir avec le sida et garantir à tous une vie en bonne santé. Les établissements de santé figurent parmi les lieux où les gens sont le plus souvent confrontés à la stigmatisation et la discrimination, faisant de ces personnes des laissés pour compte et compromettant ainsi la santé et la justice sociale.

Les participants se sont engagés à défendre l’Agenda de l’ONUSIDA pour atteindre zéro discrimination dans le domaine de la santé, dans le but de consolider le leadership politique, d’intensifier la mise en œuvre d’interventions complètes et de renforcer la redevabilité.

Quotes

« La stigmatisation et la discrimination restent malheureusement une réalité dans de nombreux pays Les gouvernements doivent combattre toutes les formes de discrimination et œuvrer pour le bien-être de tous les citoyens. Au Ghana, des stratégies innovantes ont été instaurées pour éliminer la discrimination et renforcer la redevabilité. »

KWAKU AGYEMANG-MANU MINISTRE DE LA SANTÉ DU GHANA

« En finir avec la discrimination dans le domaine de la santé est vital pour atteindre les Objectifs de développement durable et en finir avec le sida, la tuberculose et les hépatites. La stigmatisation et la discrimination constituent des obstacles aux ripostes sanitaires efficaces dans tous les pays, régions et environnements, et il faut y remédier dans le cadre d’un dialogue avec les personnes concernées. »

MONIQUE VAN DAALEN REPRÉSENTANTE PERMANENTE DES PAYS-BAS

« Le programme de développement durable est un parcours vers la justice sociale et l’inclusion. Il implique l’élimination des inégalités et de la discrimination. Nous sommes confrontés actuellement à une double épidémie, celle de la maladie et celle de la discrimination. Unissons nos forces pour défendre zéro discrimination dans le domaine de la santé ! »

LUIZ LOURES DIRECTEUR EXÉCUTIF ADJOINT DE L’ONUSIDA

« Le Programme pour 2030 donne la priorité à la défense du droit à la santé pour tous, sans aucune discrimination, partout dans le monde. Nous devons mener ensemble la concrétisation des droits de l’homme à travers la santé. »

FLAVIA BUSTREO ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ, DIRECTRICE GÉNÉRALE EN CHARGE DE LA SANTÉ DE LA FAMILLE, DE LA FEMME ET DE L’ENFANT

« Les patients doivent devenir impatients. Nous devons revendiquer nos droits et exiger la redevabilité. Si nous ne sommes pas conscients de nos droits, nous ne pouvons pas nous mettre assez en colère pour lutter contre une discrimination bien ancrée. Nous avons droit à des soins de qualité. »

CONSOLATA OPIYO COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DES FEMMES VIVANT AVEC LE VIH/SIDA (ICW)

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Initiative Stay Free : un défi dans de nombreux pays

24 mai 2017

Le 24 mai, l’ONUSIDA et le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida ont organisé une réunion ministérielle destinée à faire le bilan des avancées dans la mise en œuvre du cadre Start Free, Stay Free, AIDS Free. Parrainée par le Lesotho, le Malawi, le Swaziland et l’Organisation mondiale de la Santé, cette réunion s’est tenue en marge de la 70e Assemblée mondiale de la Santé.

Monica Geingos, Première dame de Namibie et Ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA pour les jeunes femmes et les adolescentes, en était l’invitée spéciale. Son discours d’ouverture inspirant a donné le ton de la réunion : elle a mis l’accent sur la nécessité de changer la manière dont nous parlons aux jeunes et de former les gens qui assurent leur éducation sur la sexualité et le VIH, notamment les enseignants et les grands-parents.

« Nous avons accompli un travail formidable sur le volet Start Free, mais quelque chose cloche avec le volet Stay Free », a déclaré la Première dame. « Les jeunes ont évolué dans leur manière de dialoguer et nous devons parler leur langage pour les atteindre d’une façon qui ait du sens pour eux ».

Florence Anam, de la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH, a relaté sa propre expérience personnelle et évoqué les systèmes de santé mal équipés pour gérer les adolescents et les grossesses chez les adolescentes. Selon elle, « nous devons investir dans les réseaux de femmes vivant avec le VIH et renforcer nos capacités pour contribuer à des actions qui ont un impact sur nos vies et nous engager dans ces actions ». Elle a également parlé de la nécessité d’impliquer les hommes et de créer des initiatives pour plus d’engagement de leur part afin de promouvoir la responsabilité mutuelle.

Le thème commun de la rencontre a porté sur la constatation unanime qu’un excellent travail avait été accompli pour stopper les nouvelles infections à VIH chez les enfants, mais que les adolescents avaient été laissés de côté et qu’une nouvelle approche s’imposait pour les atteindre et les inciter à se prémunir contre le VIH.

« Nous ne pourrons jamais contrôler cette épidémie et en finir avec elle si nous ne nous projetons pas vers l’avenir », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Cela veut dire qu’il ne suffit pas de penser à démarrer dans la vie sans le VIH et à donner aux bébés une chance de naître sans le virus, mais aussi à faire en sorte qu’ils le restent tout au long de leur vie ».

« Nous ne sommes rien sans les preuves scientifiques, mais celles-ci ne peuvent pas se traduire en programmes sans les communautés et un leadership politique », a expliqué Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale.

Des ministres de la Santé et des représentants du Cameroun, de la République démocratique du Congo, du Kenya, du Lesotho, du Malawi, du Mali, de Namibie, du Nigeria, du Swaziland, du Togo et du Zimbabwe se sont joints au Directeur exécutif de l’ONUSIDA et à la Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida pour examiner certains problèmes rencontrés dans l’élargissement de la prévention et du traitement du VIH, ainsi que pour échanger sur les réussites de leurs pays respectifs dans ce domaine.

Ils ont été invités à décrire l’action la plus importante qu’ils avaient initiée dans le cadre du programme Start Free, Stay Free, AIDS Free. Voici un aperçu de leurs réponses. 

Quotes

« L’une des approches intéressantes que nous avons adoptée en République démocratique du Congo est un programme dans lequel la distribution des médicaments antirétroviraux est assurée par des personnes vivant avec le VIH. Cela a permis de faire reculer la stigmatisation, d’offrir un accès plus facile et plus rapide au traitement et d’accroître l’observance. Cela a également soulagé les établissements de santé et donné aux agents de santé l’opportunité de se concentrer sur les nouveaux patients et les cas nécessitant l’attention médicale de spécialistes ».

Oly Ilunga Kalenga Ministre de la Santé publique, République démocratique du Congo

« Il est urgent d’agir de manière responsable pour faire en sorte que les bébés naissent sans le VIH et protéger ces bébés jusqu’à leur adolescence. Ce n’est pas une question de programme, mais de responsabilité pour faire les bons choix. »

Cleopa Mailu Secrétaire de cabinet chargée de la Santé, Kenya

« À l’heure actuelle, nous avons mis en place jusqu’à 99 % de couverture par les médicaments antirétroviraux chez les femmes enceintes vivant avec le VIH, mais en tant que ministre, ces 99 % ne me satisfont pas. Le meilleur chiffre, c’est le nombre d’enfants nés sans le VIH. Nous voulons que tout le pays soit exempt du VIH. »

Peter Kumpalume Ministre de la Santé, Malawi

« Start Free, commencer sans le VIH, c’est le mot d’ordre actuel. Nous avons mobilisé les responsables, donné des moyens aux jeunes et ciblé les femmes enceintes. Stay Free, rester sans le VIH, tel est le défi à relever. Nous devons changer la manière dont nous parlons aux jeunes et veiller à ce que nos programmes de prévention du VIH soient pilotés par les jeunes. »

Sibongile Simelane Ministre de la Santé, Swaziland

« Au Zimbabwe, nous avons abordé deux éléments : la prévention et le traitement. Si vous voulez vous focaliser sur le traitement, faites-le, c’est très bien. Mais si on ne ferme pas le robinet des nouvelles infections, il y a un problème. C’est pourquoi le mot d’ordre du Zimbabwe est prévention, prévention, prévention. »

David Pagwesese Parirenyatwa Ministre de la Santé et de l’Enfance, Zimbabwe

« Nous avons accru la sensibilisation politique, élargi le dépistage du VIH, mais nous avons un problème de rupture et de perte du suivi pour lequel nous aimerions trouver des solutions. »

MAINA DJOULDE EMMANUEL CHEF DE LA DIVISION DE LA COOPÉRATION, MINISTÈRE DE LA SANTÉ PUBLIQUE DU CAMEROUN

« Nous devons travailler ensemble et pour assurer la redevabilité, nous avons besoin de tous les partenaires, notamment les partenaires non gouvernementaux, pour travailler main dans la main. Nous ne pouvons pas le faire sans nos partenaires, c’est la seule façon pour nous d’accélérer la riposte. »

Samba O. Sow Ministre de la Santé publique, Mali

« Nous avons mobilisé à la fois des ressources financières et humaines. Nos programmes sont pilotés par des agents de santé communautaires. Ils sont notre solution à notre engagement auprès des communautés. »

Bernard Haufiku Ministre de la Santé et des Affaires sociales, Namibie

« Nous avons accompli un certain nombre de progrès et notre objectif est de poursuivre dans cette voie. Il est indispensable de ne pas baisser la garde. Nous voulons aussi reconnaître les accomplissements obtenus par nos partenaires, en particulier l’ONUSIDA. Seuls nous allons vite, mais ensemble nous allons loin. »

Moustapha Mijiyawa Ministre de la Santé et de la Protection sociale, Togo

« Nous avons mis en place une politique de médicaments antirétroviraux trimestrielle car nous avons constaté que les personnes ne prenaient pas leurs médicaments parce qu’elles devaient s’absenter trop souvent de leur travail pour se rendre régulièrement dans les dispensaires. Aujourd’hui, nous envisageons de mettre en place un protocole sur six mois. Nous étudions la manière dont cela fonctionnera pour nous. »

Malerato Khoeli Secrétaire permanent, Ministère de la Santé, Lesotho

« Nous sommes en train d’étendre notre couverture santé universelle et l’une des principales interventions concerne la prévention de la transmission de la mère à l’enfant. Dans ce cadre, nous avons acquis des stocks de kits de dépistage rapide et de médicaments de première intention pour le traitement du VIH. D’autre part, le VIH fait désormais partie des programmes scolaires. »

Evelyn Ngige Directrice, Département de la Santé publique, Ministère fédéral de la Santé, Nigeria

« Nous devons simplifier les services intégrés pour la prévention de la transmission de la mère à l’enfant du VIH et de la tuberculose, et nous devons être attentifs aux besoins des enfants : il y a trop de diagnostics tardifs et nous avons un besoin urgent de préparations adaptées à l’âge. »

Ren Minghui Sous-Directeur général, Organisation mondiale de la Santé

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Les jeunes demandent des informations sur la santé et les droits sexuels et reproductifs

25 mai 2017

Les informations, l’éducation et les données probantes en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs sont indispensables pour s’assurer que les jeunes sachent comment se protéger du VIH et accéder au dépistage et au traitement. Tel était le message principal d’un événement intitulé Abattre les obstacles à l’autonomisation des jeunes, organisé par la Mission permanente du Danemark auprès des Nations Unies à Genève et l’ONUSIDA le 24 mai, en marge de la 70e Assemblée mondiale de la Santé.

Cette manifestation avait vocation à servir de plate-forme aux jeunes pour qu’ils soient au centre des discussions, avec un appel à redoubler d’efforts dans l’élargissement et la garantie d’un accès adapté aux informations de qualité sur les droits et la santé sexuels et reproductifs.

Les participants ont fait remarquer que l’accès à des informations et une éducation claires, précises et probantes renforce la capacité des jeunes à protéger leur santé, leurs droits et leur dignité et à résister à la discrimination et à la violence. Il est aussi une première étape critique vers l’accélération de la croissance et du progrès socioéconomiques. Il reste cependant des obstacles et des problèmes majeurs à aborder.

Dans de nombreux contextes, l’accès aux informations sur les droits et la santé sexuels et reproductifs est restreint par des obstacles juridiques et politiques, comme par exemple l’obligation de consentement des parents pour l’accès des jeunes et des adolescents aux services, en particulier le dépistage du VIH. Dans les pays à fort taux de mariage précoce et forcé, l’obligation de consentement du conjoint expose aussi les jeunes femmes et les filles à un risque accru d’infection à VIH.

Les participants ont conclu que l’accès limité à des informations, une éducation et des données précises, probantes et de qualité sur la santé et les droits sexuels et reproductifs mettait en péril la santé et la survie des jeunes.

Quotes

« La jeunesse est confrontée aux plus grands obstacles dans le domaine de la santé. Ce n’est qu’avec l’engagement intelligent de citoyens en bonne santé que nous pourrons développer le plein potentiel de la génération de jeunes la plus importante du monde, et construire des sociétés saines, prospères et durables qui stimulent le progrès et le développement aujourd’hui et pour l’avenir. »

Benedicte Storm Conseillère sur la jeunesse auprès de la Mission permanente du Danemark auprès des Nations Unies à Genève

« L’engagement des jeunes, renforcé par la sensibilisation à la santé et aux droits sexuels et reproductifs, ainsi qu’une base probante solide, représentent les clés d’un futur de progrès. En réponse aux obstacles existants en matière de santé mondiale, les jeunes du monde entier devraient recevoir les moyens de défier le statu quo. »

Christopher Harper Réseau Jamaica Youth Advocacy Network et ACT!2030 Jamaica Alliance

« Les informations sur la santé et les droits sexuels et reproductifs sauvent des vies. Plus les jeunes se heurtent à des contraintes dans l’accès à l’information, plus nous risquons une recrudescence des nouvelles infections à VIH, des décès dus au sida et de la stigmatisation ainsi que de la discrimination liées au VIH. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA

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Les étudiants en médecine s’engagent pour éliminer toute discrimination dans le domaine de la santé

24 mai 2017

La Fédération internationale des associations d’étudiants en médecine (IFMSA), réunie à Genève, en Suisse, à la veille de la 70e Assemblée mondiale de la Santé, a présenté une Déclaration d’engagement pour éliminer la discrimination dans les établissements de santé.

Lors de cette rencontre qui s’est tenue du 17 au 21 mai, des étudiants en médecine, des jeunes vivant avec le VIH et des jeunes issus des populations clés ont évoqué les difficultés persistantes auxquelles sont confrontés les jeunes en termes de discrimination dans les établissements de santé et déterminé les domaines potentiels de collaboration.

En reprenant l’Agenda de l’ONUSIDA pour atteindre zéro discrimination dans le domaine de la santé, la déclaration appelle les gouvernements, la société civile et les autres partenaires à travailler ensemble en faveur de la non-discrimination et réaffirme l’œuvre menée par l’IFMSA de renforcement des partenariats avec les jeunes vivant avec le VIH et les jeunes des populations clés.

Cette déclaration va devenir un protocole d’accord entre l’IFMSA et les organisations et réseaux de jeunes travaillant sur le VIH afin de définir des actions spécifiques destinées à contribuer à l’élimination de la discrimination dans les établissements de santé.

Quotes

« Les médecins de demain ont un rôle clé à jouer dans la transformation des établissements de santé en espaces d’inclusion et de non-discrimination. Nous avons besoin du leadership des étudiants en médecine pour réagir aux causes profondes qui empêchent les gens d’accéder aux services. »

Michel Sidibe Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Les étudiants en médecine et les futurs professionnels de santé doivent être prêts, non seulement à assurer des soins non stigmatisants et sans discrimination, mais aussi à établir des partenariats avec ceux qui sont le plus touchés par l’épidémie de VIH, agir ensemble et créer un mouvement d’autonomisation qui pourra servir de plate-forme pour atteindre les objectifs d’accélération de la riposte. »

Carles Pericas Agent de liaison sur les questions de santé sexuelle et reproductive, Fédération internationale des associations d’étudiants en médecine

« L’un des principaux problèmes des jeunes lorsqu’ils accèdent aux services est l’attitude des prestataires de soins de santé. C’est ce qui rend la collaboration entre les jeunes vivant avec le VIH et touchés par le virus et les étudiants en médecine si importante à nos yeux. Nous pouvons travailler de manière proactive pour soutenir les adolescents et les jeunes afin d’exiger et de recevoir des services qui répondent directement à leurs besoins, sans aucun préjugé ni discrimination. »

Cedric Nininahazwe Chef de projet régional READY+, Y+

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