Nouvelle campagne d’aide à la prévention contre la transmission du VIH de la mère à l’enfant au Lesotho

01 avril 2010

Une version de cet article a été publiée sur le site unicef.org

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Malekena George, de retour du dispensaire pilote du district de Berea, au Lesotho, à l’issue de son premier examen prénatal. Photo: © UNICEF Lesotho/2010

Malekena George, qui habite dans le district de Berea, au Lesotho, vit avec le VIH et en est au huitième mois de sa grossesse. Elle est fatiguée par la marche de cinq heures qu’elle vient d’effectuer pour procéder à un premier examen prénatal dans un dispensaire pilote. Son déplacement a été épuisant et pourrait tout aussi bien être le dernier.

Son premier enfant est mort à l’âge de treize mois. Le Ministère de la Santé de son pays déploie ses efforts pour que son deuxième enfant ne naisse pas avec le VIH.

En 2007, avec le soutien de l’UNICEF et d’autres partenaires, le gouvernement a ainsi lancé un vaste programme pour améliorer les services de prévention contre la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME).Il a veillé à ce que chaque dispensaire du pays puisse effectuer des tests de dépistage du VIH et fournir des traitements.

Le Lesotho ouvre la voie

Le Lesotho a été l’un des premiers pays de la région à autoriser les infirmières et infirmiers à dispenser des traitements antirétroviraux (ARV), une décision qui a considérablement élargi l’accès à ces traitements essentiels dans les régions reculées du pays où les médecins sont rares.

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Malekena George reçoit sa première  « trousse maman-bébé » au dispensaire pilote. Elle inclut les médicaments  ARV et des antibiotiques. Photo: © UNICEF Lesotho/2010

Or, malgré ces efforts, des difficultés majeures subsistent, certaines étant liées au fait que, comme Malekena George, de nombreuses femmes ne se rendront probablement qu’une seule fois dans un dispensaire.

Ce problème est typique de nombreux pays d’Afrique. Si les médicaments ARV accroissent sensiblement les chances d’un bébé de naître sans le virus, ils ne peuvent être largement distribués aux mamans séropositives, qui plus est lorsqu’elles habitent des régions reculées. L’éloignement, l’absence de moyens de transport et la pauvreté contribuent souvent à empêcher les femmes d’effectuer des visites prénatales régulières. Ces facteurs les conduisent aussi à cesser leurs traitements de PTME et à mettre au monde leurs bébés chez elles, sans l’aide d’aides-soignants qualifiés.

Dans un pays comme le Lesotho, dont un quart des habitants vit avec le VIH, cette visite prénatale revêt un caractère critique.

Protéger la santé de la mère et de l’enfant

Les méthodes de prévention originales permettent de grands progrès. Le gouvernement du Lesotho a ainsi lancé une trousse de traitements minimaux à l’attention des futures mères comme Malekena George. Elle inclut les médicaments ARV et antibiotiques qui sont les plus efficaces pour protéger leur santé et celle de leur enfant. Lors de leurs visites au dispensaire, les femmes reçoivent aussi des instructions claires sur les médicaments qu’elles doivent prendre, sur ceux qu’elles doivent donner à leur enfant après la naissance et sur les intervalles qu’elles doivent respecter.

Dans leur volonté d’étendre plus avant ces innovations de santé publique, l’UNICEF et l’OMS ont créé un pack maman-bébé en couleurs codées, qui sera distribué dans cinq pays d’Afrique orientale et australe, dont le Lesotho, d’ici juillet. Les infirmières et infirmiers n’auront plus besoin d’empiler tous les médicaments dans un petit sac car ce nouveau « pack maman-bébé » sépare nettement les médicaments ARV et les antibiotiques selon la date de leur utilisation.

« Nous avons dû tirer parti de la première visite prénatale », a déclaré Blandinah Motaung, Spécialiste du VIH et de la santé maternelle à l’UNICEF. « Lorsqu’une femme accouchera à son domicile, elle aura ce pack à sa disposition ».

Les infections sont en net recul

Du fait des nouvelles posologies des traitements ARV et des efforts menés pour faciliter la médication à domicile des femmes, les experts du secteur de la santé prévoient que le nombre de bébés naissant avec le VIH au Lesotho va rapidement reculer.

« Ils ont calculé qu’avec l’adhérence accrue aux traitements et l’aide croissante apportée à l’allaitement maternel exclusif lors des six premiers mois du bébé, nous pouvions abaisser le taux de transmission à moins de cinq pour cent », a souligné Blandinah Motaung.

Médecine à domicile

À l’issue de son examen, Malekena George a écouté les instructions de Marethabile Lelia, l’infirmière du dispensaire, sur les médicaments qu’elle emporte chez elle. Dans cet échange entre mères, l’infirmière a réitéré l’importance de l’adhérence au traitement.

Bien que sa patiente ait pris rendez-vous pour une nouvelle visite au dispensaire, l’infirmière sait qu’elle ne reviendra que six semaines après la naissance de son bébé, pour sa première série d’immunisations et son premier test VIH – lequel sera suivi de deux autres dépistages, lorsqu’il aura douze puis dix-huit mois.

En reprenant le chemin qui la ramènera chez elle, après cinq heures de marche à nouveau, Malekena George tient fermement sa trousse de médicaments qui lui laisse espérer que son bébé sera épargné par le VIH et qu’il grandira en bonne santé.

Le Lesotho occupe la troisième place mondiale pour la prévalence du VIH chez les adultes, avec 23,2 % des cas au total. Les estimations portent à 270.273 le nombre de personnes vivant avec le VIH au Lesotho fin 2007, soit 258.472 adultes et 11.801 enfants. À cette date, selon ces estimations, 3.966 femmes enceintes vivant avec le VIH recevaient un traitement antirétroviral pour empêcher la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME). La couverture des programmes de PTME a augmenté pour passer de 5 % en 2005 à 42 % au premier trimestre de 2009, selon les estimations.

L’ONUSIDA et le secteur privé se penchent sur les modalités d’une collaboration efficace contre l’élimination définitive de la transmission de la mère à l’enfant

16 mars 2010

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Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé et John Tedstrom, président-directeur général de GBC.  New York, le 15 mars 2010. Photo: ONUSIDA

Le 15 mars 2010, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a rencontré plus de quinze entreprises du secteur privé affiliées à la Coalition mondiale des entreprises contre le sida, la tuberculose et le paludisme (GBC). Il a mis en relief les priorités de l’ONUSIDA pour 2010-2011 et réitéré son appel en faveur de l’élimination définitive de la transmission de la mère à l’enfant d’ici 2015.

Plus d’un million de femmes enceintes risquent de transmettre le VIH à leur enfant chaque année dans le monde. En 2008, près de 45 % des femmes enceintes dont le statut sérologique positif était avéré ont reçu des médicaments antirétroviraux pour empêcher la transmission du virus à leurs enfants.

La suppression de la transmission de la mère à l’enfant est l’affaire de chacun. J’invite donc instamment le secteur privé à étayer ses compétences fondamentales, ses ressources et son zèle mobilisateur pour épargner tous les bébés .

Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé

« La suppression de la transmission de la mère à l’enfant est l’affaire de chacun. J’invite donc instamment le secteur privé à étayer ses compétences fondamentales, ses ressources et son zèle mobilisateur pour épargner tous les bébés », a déclaré M. Sidibé.

L’impact du sida sur la population active est patent, aussi bien dans le secteur public que privé. L’épidémie érode la productivité à l’heure où les pays en développement doivent accroître leur compétitivité pour faire face à une mondialisation rampante. Dans le secteur privé, elle aggrave le coût de l’activité et ralentit l’investissement.

L’élimination définitive de la transmission de la mère à l’enfant mettrait fin à l’une des trois voies de transmission du VIH (voie sexuelle, voie sanguine, voie verticale). Elle améliorerait aussi nettement la santé des femmes et des enfants tout en contribuant aux objectifs du Millénaire pour le développement 4, 5 et 6. Et plus important encore, elle est envisageable dans des délais d’entreprises, à savoir d’ici 2012 dans les treize pays les plus affectés, et d’ici 2015 dans le monde.

L’ONUSIDA est convaincu que la question de la transmission de la mère à l’enfant peut être efficacement résolue par le secteur privé. Il dispose des compétences fondamentales pour y contribuer : capacités financières et comptables, savoir-faire technique, maîtrise des moyens de communication, commercialisation et vente de produits et services. Il possède aussi les connaissances utiles pour atteindre et changer les opinions et comportements d’un grand nombre de personnes.

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Plus de quinze entreprises du secteur privé affiliées à la Coalition mondiale des entreprises contre le sida, la tuberculose et le paludisme (GBC) se penchent sur les modalités d’une collaboration efficace contre l’élimination définitive de la transmission de la mère à l’enfant. Photo: ONUSIDA

La réunion a rassemblé des représentants d’entreprises comme Abbott, BD, Boehringer Ingelheim, Bristol-Myers Squibb, Booz & Co., Colgate-Palmolive, Johnson & Johnson, Mylan, l’Association nationale de basketball, OraSure, Pfizer, Premier Medical Corporation, Spike DDB, Standard Bank, Standard Chartered Bank, Unilever et Vestergaard.

« À l’heure où nous entrons dans une ère marquée par de nouveaux défis inattendus en matière de ressources et attachée à privilégier les ripostes les plus durables au VIH et aux autres questions de santé à l’échelle mondiale, il est plus important que jamais de former une équipe unie », a déclaré John Tedstrom, président-directeur général de GBC. « Notre partenariat avec l’ONUSIDA et l’engagement conjoint que nous venons de prendre en faveur de la lutte contre la transmission du VIH de la mère à l’enfant lors de notre réunion d’aujourd’hui s’inscrivent dans le cadre des efforts que la Coalition mène pour s’ajuster à toutes nos priorités de santé mondiales. »

Plusieurs entreprises internationales ont pris des engagements publics et mondiaux en faveur de l’élimination définitive de la transmission du VIH de la mère à l’enfant : Johnson & Johnson en Afrique du Sud, Bristol-Myers Squibb, le Collège de médecine Bayer en Afrique, le programme de dons de névirapine aux pays en développement de Boeringer, et Chevron en Angola.

La réunion a posé les jalons d’un programme efficace pour l’élaboration d’un plan de suivi sur les partenariats public-privé destinés à renforcer la riposte au sida. Au cours des 24 prochains mois, l’ONUSIDA, la GBC et leurs partenaires intensifieront leurs efforts pour sauver les mères et leurs enfants. Leur action vouée à la réussite pourrait inspirer et aider les pays à atteindre leurs objectifs d’accès universel dans la prévention, le traitement, les soins et les services de soutien contre le VIH.

Global Fund: Elimination of HIV transmission from mother to child by 2015 within reach

08 mars 2010

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Virtual elimination of mother to child HIV transmission by 2015 is now within reach if current rates of progress by Global Fund-supported programmes and other efforts are maintained. Malaria may be eliminated as a public health problem within a decade in most countries where it is endemic. Tuberculosis prevalence in many countries is declining and the international target of halving TB prevalence could be met by 2015.

These are projections from the Global Fund’s 2010 Results Report, released today. They are contingent on the current rate of scaling up of health investments for the three diseases being at least maintained and ideally accelerated further.

AIDS is not over in any part of the world and without a fully funded Global Fund, our shared dream of universal access to HIV prevention, treatment care and support could become our worst nightmare—putting the lives of millions of people currently on treatment in jeopardy and millions of pregnant women in a position not able to protect their babies from becoming infected.

Mr Michel Sidibé, Executive Director of UNAIDS

“A world where no children are born with HIV is truly possible by 2015,” says Professor Michel Kazatchkine, Executive Director of the Global Fund. “It is also possible now to imagine a world with no more malaria deaths, since already an increasing number of countries have been reporting a reduction in malaria deaths of more than 50 percent over the past couple of years. No other area of development has seen such a direct and rapid correlation between donor investments and live-saving impact as these investments in fighting AIDS, TB and malaria.”

According to the report, Global Fund-supported programmes saved at least 3,600 lives per day in 2009 and an estimated total of 4.9 million since the creation of the Global Fund in 2002. These are people who would otherwise be dead, had it not been for interventions supported by the Global Fund.

“The Global Fund is about getting results. This report clearly shows the world’s investments are making a difference,” said Mr Michel Sidibé, Executive Director of UNAIDS. “However AIDS is not over in any part of the world and without a fully funded Global Fund, our shared dream of universal access to HIV prevention, treatment care and support could become our worst nightmare—putting the lives of millions of people currently on treatment in jeopardy and millions of pregnant women in a position not able to protect their babies from becoming infected.”

The Results Report forms part of the documentation for donors in preparation for the Global Fund’s replenishment conference in October 2010 in New York, where the organization will ask donors for financial contributions for 2011-2013. This is the third time since the Global Fund was established in 2002 that donors are being asked to replenish its finances.

At an initial Replenishment review meeting to be held in The Hague on 24 March, the Global Fund is presenting three resource scenarios for consideration to donors, each with an indication of the results that could be expected in terms of achievements on the ground at the end of the replenishment period. The different scenarios range from US$ 13 to 20 billion for the three-year period.

By the end of 2009, Global Fund-supported programmes provided antiretroviral treatment to 2.5 million people, treatment to 6 million people who had active TB and had distributed 104 million insecticide-treated nets to prevent malaria. In addition to averting at least 3,600 deaths daily, the programmes prevent thousands of new infections and alleviate untold suffering and economic loss for poor families in 144 countries.

Established as a public-private partnership to mobilize and intensify the international response to the three global epidemics and help achieve the UN Millennium Development Goals (MDGs), the Global Fund has disbursed US $10 billion for HIV, TB and malaria efforts through December 2009.

The coming years will see even more results, as half of the total disbursements by the Global Fund were delivered in 2008 and 2009. In addition, much of the US$ 5.4 billion of financing approved in the last two rounds of proposals (8 and 9) will reach countries in 2010 and 2011, and will continue to significantly boost health outcomes.

The progress in combating AIDS, TB and malaria as a result of these investments has also had a positive impact on child mortality and maternal health. The MDGs call for halting and reversing the major diseases as well as reducing child mortality and improving maternal health by 2015.

Global Fund grants have made significant contributions to reducing the largest causes of mortality among women and children. This is particularly the case in sub-Saharan Africa, where HIV, TB and malaria are responsible for 52 percent of deaths among women of childbearing age and malaria alone accounts for 16 to 18 percent of child deaths.

HIV and TB results up to December 2009

    HIV

  • 2.5 million people are currently on antiretroviral therapy (ART), a level of coverage deemed unattainable less than a decade ago.
  • AIDS mortality has declined in many high-burden countries.
  • The Global Fund contributed about one-fifth of all disbursements by bi- and multilaterals for the HIV response in low- and middle-income countries in 2008.
  • 1.8 billion condoms distributed.
  • 105 million HIV counseling and testing sessions provided.
  • 790,000 HIV-positive pregnant women in low- and middle-income countries received antiretroviral prophylaxis to prevent mother-to-child transmission– which represents 45 percent of coverage of women in need.
  • 4.5 million basic care and support services provided to orphans and other children made vulnerable by AIDS.
  • Tuberculosis

  • Around 6 million people with active TB were treated by December 2009.
  • 1.8 million TB/HIV services provided – a 150 percent increase since the end of 2008, contributing to the decline of TB prevalence and mortality rates in many countries.
  • The Global Fund provides 63 percent of the external financing for TB and multidrug-resistant TB (MDR-TB) control efforts in low- and middle-income countries – it is by far the major source of international funding for tuberculosis.
  • Today, countries are on track to meet the international target of halving TB prevalence by 2015.

 

Progress towards meeting Millennium Development Goals

The report points out that continued, substantial increases in long-term financial commitments by donors will be needed to consolidate the gains and to reach the MDGs by 2015.

Within that time-frame, 2010 is decisive.

Funds committed now will benefit programmes which will have effect on the ground from 2012 to 2015. The numbers show that countries are approaching a positive tipping point: if they continue on this path, the returns will be exponential and the world will reverse the AIDS, TB and malaria epidemics.

“In health, 2010 is a pivotal year to finance the final stretch of the effort to reach the Millennium Development Goals”, says Professor Kazatchkine. “We have made unprecedented progress but it is fragile. If we lose momentum now there will be a heavy price to pay. A failure to continue the scale-up of investments in health will betray the trust of millions.”

Examples of South Africa’s successes in the fight against HIV and China’s successes in tuberculosis can be found throughout the report.

South Africa has stepped up a rapid expansion of HIV prevention, care and treatment services. The Global Fund disbursed US$ 97.2 million for HIV grants and US$ 87.2 million for TB/HIV grants by the end of 2009 to support the South African efforts to respond to HIV. Activities focused mainly on behavior change communication, provision of ART and TB/HIV collaborative activities. Initially, the Global Fund financed much of the scale-up of ART, but more recently the government has assumed financial responsibility for provision of ART. Between December 2007 and December 2008, the number of people receiving ART in South Africa increased by 53 percent, from 458,951 to 700,500. As ART coverage has increased, mortality rates, which had been rapidly increasing in previous years, stabilized.

The Global Fund has made a substantial contribution to China’s TB control efforts, with a total approved amount of US$ 452.3 million, of which US$ 165.6 million was disbursed by the end of 2009, accounting for about 15 percent of the national TB programme budget. In 2007, China had achieved 100 percent DOTS – the basic package that underpins the Stop TB strategy - coverage and an 80 percent case detection rate for new smear-positive cases. Treatment success reached 93 percent, exceeding the international target of at least 85 percent. The TB burden in China has been steadily declining. Between 2000 and 2008 the TB mortality rate declined from 9.8 to 5.4 per 100,000 population. However, Multi-drug resistant TB is increasing in some parts of China and is becoming a major challenge.

 

Since its creation in 2002, the Global Fund has become the dominant financier of programmes to fight AIDS, tuberculosis and malaria, with approved funding of US$ 19.2 billion for more than 600 programmes in 144 countries. To date, programmes supported by the Global Fund have saved 4.9 million lives through providing AIDS treatment for 2.5 million people, anti-tuberculosis treatment for 6 million people and the distribution of 104 million insecticide-treated bed nets for the prevention of malaria.

Le Fonds mondial prévoit que l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH d’ici à 2015 appelée de ses vœux par l’ONUSIDA est réalisable

08 mars 2010

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(de gauche à droite) Professeur Michel Kazatchkine, M. Michel Kazatchkine, Directeur général du Fonds mondial de lutte contre le sida; la tuberculose et le paludisme;  Dr. Aaron Motsoaledi, Ministre de la Santé d’Afrique du Sud; Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA et Sisonke Msimang, Directeur exécutif de " The Open Society Initiative for Southern Africa". 8 mars 2010.
Photo: Juda Ngwenya/Le Fonds mondial

Un nouveau rapport publié par le Fonds mondial prévoit que l’élimination virtuelle de la transmission mère-enfant du VIH d’ici à 2015 appelée de ses vœux par l’ONUSIDA est réalisable.

M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, et M. Aaron Motsoaledi, Ministre de la Santé d’Afrique du Sud, se sont associés à M. Michel Kazatchkine,  Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, pour le lancement du Rapport de résultats 2010 du Fonds mondial en Afrique du Sud. Ce rapport souligne les progrès accomplis dans la riposte contre ces trois maladies.

Le rapport prévoit aussi que si le rythme actuel de multiplication des investissements dans les systèmes de santé pour lutter contre ces trois maladies est maintenu, alors le paludisme pourrait être sorti de la liste des problèmes de santé publique en l’espace d’une décennie dans la plupart des pays où il est endémique et l’objectif international de division par deux de la prévalence de la tuberculose pourrait être atteint d’ici à 2015.

Sans un Fonds mondial pleinement financé, notre rêve commun d’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en rapport avec le VIH pourrait devenir notre pire cauchemar – mettant en danger la vie de millions de personnes actuellement sous traitement et plaçant des millions de femmes dans une situation qui ne leur permettrait plus de protéger leur nourrisson contre l’infection.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

Avec ces objectifs très stimulants à portée de main, nous devons faire tout notre possible pour nous assurer qu’ils deviennent réalité » a déclaré M. Sidibé. « Sans un Fonds mondial pleinement financé, notre rêve commun d’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en rapport avec le VIH pourrait devenir notre pire cauchemar – mettant en danger la vie de millions de personnes actuellement sous traitement et plaçant des millions de femmes dans une situation qui ne leur permettrait plus de protéger leur nourrisson contre l’infection.

Les trois leaders étaient en Afrique du Sud, pays qui a intensifié et accéléré le développement des services de prévention, de traitement, de soins et d’appui en rapport avec le VIH. L’an dernier, le nouveau budget alloué à la lutte contre le sida a augmenté de 33 % pour atteindre US$ 1 milliard pour 2010. Entre décembre 2007 et décembre 2008, le nombre de personnes recevant des traitements antirétroviraux en Afrique du Sud a augmenté de 53 %, passant de 458 951 à 700 500. La couverture des traitements antirétroviraux ayant été étendue, les taux de mortalité – qui avaient rapidement augmenté les années précédentes – se sont stabilisés.

« Avec le soutien du Fonds mondial et de l’ONUSIDA, la transmission mère-enfant du virus peut être éradiquée en Afrique du Sud. Dans la mesure où la santé de nos mères et de nos enfants affecte directement le développement de notre pays, l’Afrique du Sud doit atteindre cet objectif d’ici à 2015 » a déclaré le Dr Aaron Motsoaledi, Ministre de la Santé d’Afrique du Sud.

Résultats des subventions du Fonds mondial :

  • 2,5 millions de personnes sont actuellement sous traitement antirétroviral.
  • Les propositions approuvées relatives à des projets de lutte contre le VIH s’élèvent au total à US$ 10,8 milliards et couvrent 140 pays.
  • 1,8 milliard de préservatifs masculins et féminins distribués.
  • 105 millions de sessions de conseil et de test du VIH fournies.
  • 790,000 femmes enceintes séropositives au VIH de pays à revenu faible ou intermédiaire ont reçu un traitement antirétroviral pour prévenir la transmission mère-enfant – ce qui représente une couverture de 45 % des femmes ayant besoin d’un tel traitement.
  • 4.5 millions de services primaires de soins et d’appui fournis aux orphelins et autres enfants rendus vulnérables par le sida.

La conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial aura lieu en octobre 2010. Les donateurs seront sollicités pour reconstituer les ressources à hauteur d’entre US$ 13 et 20 milliards pour 2011-2013.

« Dans le secteur de la santé, 2010 est une année pivot pour financer l’étape finale de l’effort qui permettra d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement » a déclaré le Dr Kazatchkine. « Nous avons réalisé des progrès sans précédent mais la situation demeure fragile. Si nous perdons notre élan aujourd’hui, le prix à payer sera élevé. Si nous ne réussissions pas à continuer de multiplier les investissements dans le secteur de la santé, ce serait comme trahir la confiance de millions de personnes ».

Pampaida : les Objectifs du Millénaire pour le développement à l'oeuvre au Nigeria

22 février 2010

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UNAIDS Executive Director Michel Sidibé meets Agnes, 21 February 2010.
Credit: UNAIDS

Agnes, un bébé d'à peine six mois, semble à l'aise sur les genoux de parfaits inconnus, souriant et serrant les doigts qui se tendent vers elle. Avec sa mère Sarah et son père Yusuf Samalia, elle effectue des visites régulières à la clinique grâce au projet Villages du Millénaire, qui assure des programmes complets de santé, d'éducation et de lutte contre la pauvreté à Pampaida, un village situé dans l'Etat de Kaduna au Nigeria. Sur les 20 000 habitants de la région, 44% sont en âge de procréer.

Il y a encore cinq ans, rares étaient les femmes enceintes à se rendre dans un centre de santé pour un bilan prénatal. La plupart n'y retournaient pas une fois la première visite effectuée. Il était courant pour les femmes d'accoucher à domicile, avec l'aide de personnes non formées et sans pouvoir recourir à une prise en charge médicale en cas d'urgence.

Yusuf et Sarah ont fait preuve d'un grand courage en faisait un test de dépistage du VIH et en mettant tout en oeuvre pour que leur enfant naisse sans le virus. Nous pouvons et nous devons éliminer la transmission du VIH de la mère à l'enfant d'ici à 2015.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Sarah, en revanche, appartient à une nouvelle génération qui a vu des transformations s'opérer au village en arrivant à l'âge adulte. Le travailleur sanitaire du village l'a poussée, ainsi que d'autres femmes, à se rendre régulièrement à la clinique locale pour effectuer des examens de routine. Des soins de qualité y sont dispensés par des médecins et des infirmières qualifiés et les résultats se font sentir dans la communauté. Entre 2007 et 2009, le nombre des accouchements effectués dans un environnement médicalisé a atteint 240. Il a triplé chez les femmes ayant bénéficié de services de santé maternelle et infantile désormais plus proches de leur domicile. Seuls quatre décès dus à des complications liées à la grossesse ont été relevés, soit une forte baisse par rapport à ce qui était observé avant le démarrage du projet.

C'est à l'occasion de l'un de ses examens prénatals que Sarah a appris qu'elle vivait avec le VIH. On lui a alors offert un traitement et dispensé des conseils sur la manière d'éviter que son enfant ne soit infecté par le virus. Elle a persuadé son mari de se rendre à la clinique pour effectuer un test de dépistage. Or, le résultat du test s'est avéré également positif.

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Mother and child attend the health clinic in Pampaida village, 21 February 2010.
Credit: UNAIDS

Yusuf a une seconde épouse. « J'essaie doucement de la convaincre de venir faire le test », a-t-il déclaré. On peut lire dans ses yeux qu'il espère qu'elle n'est pas été infectée.

Le Dr Ojo Euitayo et son équipe ont envoyé Sarah à l'hôpital central situé à une trentaine de kilomètres de son village, une contrainte jugée trop lourde tant sur le plan physique que financier pour les gens du village. Les deux parents étaient toutefois déterminés à s'assurer que leur enfant naîtrait sans le VIH. « Nous devons empêcher les nouvelles infections. C'est un devoir moral », a dit Yusuf au Directeur exécutif de l'ONUSIDA et au Gouverneur adjoint de l'Etat de Kaduna en visite dans la région.

« Yusuf et Sarah ont fait preuve d'un grand courage en faisait un test de dépistage du VIH et en mettant tout en oeuvre pour que leur enfant naisse sans le virus », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Nous pouvons et nous devons éliminer la transmission du VIH de la mère à l'enfant d'ici à 2015. »

Agnes est née à l'hôpital central de Kaduna et a reçu dès sa naissance un traitement antirétroviral prophylactique. Sa mère a choisi de l'allaiter. « Nous conseillons toutes les mères sur les différentes options pour alimenter leurs nourrissons, y compris les substituts du lait maternel. Toutefois, ces substituts sont inabordables pour la plupart des gens », affirme le Dr Ojo. « Une fois que la mère a pris sa décision, nous faisons tout notre possible pour la soutenir. »

Par bien des aspects, le projet Village du Millénaire de Pampaida montre ce à quoi le monde ressemblera si nous atteignons les Objectifs du Millénaire pour le développement.

Janthomas Hiemstra, Directeur de pays adjoint chargé des opérations du PNUD

La clinique est un excellent modèle pour ce qui est de la prise en charge médicale de base. Elle s'appuie sur des travailleurs sanitaires locaux comme Ibrahim, qui peuvent traiter le paludisme et les diarrhées et orienter les patients atteints de tuberculose vers la clinique. Bien qu'ils aient rarement fait des études, les travailleurs sanitaires du village sont désormais considérés comme des professionnels à part entière. Grâce à une formation intensive, ils sont capables de remplir de nombreuses tâches, ce qui permet de soulager les médecins et les infirmières, qui peuvent ainsi se concentrer sur des besoins plus importants. La clinique du village est en train d'expérimenter l'usage du téléphone mobile, à la fois pour obtenir des conseils de professionnels et pour suivre les progrès du village sur le plan sanitaire.

Dans une maison des jeunes située non loin, c'est une autre transformation qui est en train de s'opérer. Vuhu Lawal et son ami y apprennent l'usage des ordinateurs et de l'internet. Leur formateur, tout aussi jeune et enthousiaste, est fier de nous montrer son centre. Entre deux cours sur l'apprentissage des logiciels de traitement de texte, il aborde souvent avec les jeunes des questions qui les concernent, et notamment celle du VIH. Aujourd'hui, de plus en plus d'enfants et d'adolescents, et de filles en particulier, sont scolarisés. Les terrains entourant l'école et la clinique ont été labourés, grâce à des prêts et à des formations mis en place pour les agriculteurs. L'accès à un marché prospère a permis d'éliminer les intermédiaires et d'augmenter les revenus des ménages. Aujourd'hui, la plupart des gens vivent au-dessus du seuil de pauvreté et gagnent plus d'un dollar US par jour. Tout cela a été possible grâce à un investissement peu important mais efficace de 110 dollars par personne.

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The local resource centre in Pampaida village, 21 February 2010.
Credit: UNAIDS

« Par bien des aspects, le projet Village du Millénaire de Pampaida montre ce à quoi le monde ressemblera si nous atteignons les Objectifs du Millénaire pour le développement », a déclaré Janthomas Hiemstra, Directeur de pays adjoint chargé des opérations du PNUD, qui assure la mise en oeuvre du projet. Le succès grandissant du programme a attiré d'autres investissements dans le développement de la région. Le Gouvernement de l'Etat de Kaduna a construit une route dans le village et des opérateurs de téléphonie mobile y ont installé une tour de transmission.

Le Gouverneur adjoint de l'Etat de Kaduna, M. Patrick Ibrahim Yakowa, se réjouit de la réussite du village et de l'intérêt que celui-ci suscite tant dans le pays qu'à l'étranger. « Nous devons tirer des enseignements de l'expérience de Pampaida et les appliquer à l'ensemble de l'Etat de Kaduna. Nous oeuvrerons à l'élimination de la transmission mère-enfant du VIH et poursuivrons l'objectif de zéro nouvelle infection dans cet Etat », a-t-il promis.

A bien des égards, Yusuf et Sarah font figure de privilégiés, du fait qu'ils vivent dans un village du Millénaire. Leurs compatriotes qui vivent ailleurs n'ont pas autant de chance. 11% seulement des femmes enceintes séropositives ont accès à des services de prévention de la transmission mère-enfant du VIH. Tout a été fait pour qu'Agnes naisse sans le VIH, mais ses parents et les professionnels de soins attendent encore de connaître son statut sérologique. Le centre de santé ne dispose pas actuellement de kits de test pour un diagnostic rapide du VIH chez les enfants. Le Directeur général de l'Agence nationale de lutte contre le sida, le Dr Idoko, promet de faire en sorte que ces kits soient disponibles dans les plus brefs délais. D'ici là, Yusuf et Sarah devront attendre en espérant que tout ira bien

VIH : nouvelles recommandations pour améliorer la santé, réduire les infections et sauver des vies

30 novembre 2009

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Photo : ONUSIDA

A la veille de la Journée mondiale sida, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publie de nouvelles recommandations sur le traitement, la prévention et l’alimentation du nourrisson dans le contexte du VIH, en se fondant sur les dernières données scientifiques disponibles.

L’OMS recommande désormais de commencer plus tôt le traitement antirétroviral chez l’adulte et l’adolescent, d’administrer des antirétroviraux (ARV) plus faciles à prendre et mieux tolérés et d’utiliser les ARV plus longtemps pour réduire le risque de transmission du VIH de la mère à l’enfant. Pour la première fois, l’OMS recommande que les mères positives au VIH ou leurs nourrissons prennent des ARV pendant l’allaitement pour éviter la transmission du VIH.

« Ces nouvelles recommandations sont fondées sur les dernières données disponibles, » a déclaré le Dr Hiroki Nakatani, Sous-Directeur général chargé du VIH/sida, de la tuberculose, du paludisme et des maladies tropicales négligées à l’Organisation mondiale de la Santé. « Leur adoption généralisée permettra à de plus nombreuses personnes dans des zones à forte charge de morbidité de vivre plus longtemps et en meilleure santé. »

On estime à 33,4 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH, et à 2,7 millions celui des nouvelles infections annuelles. Le sida est la première cause de mortalité dans le monde chez les femmes en âge de procréer.

Nouvelles recommandations thérapeutiques

En 2006, l’OMS a recommandé que tous les patients commencent un traitement antirétroviral quand le nombre de leurs CD4 (un moyen de mesurer l’état du système immunitaire) tombe à 200 cellules/mm3 ou en dessous, ce qui correspond généralement au moment où apparaissent des symptômes dus à l’infection par le VIH. Depuis, des études et des essais ont clairement démontré qu’en commençant le traitement plus tôt, on réduit le taux de morbidité et de mortalité. L’OMS recommande donc de commencer le traitement à un seuil de CD4 plus élevé, à savoir 350 cellules/mm3 chez toutes les personnes séropositives au VIH, notamment les femmes enceintes, qu’elles soient ou non symptomatiques.

L’OMS recommande également aux pays de mettre progressivement fin à l’utilisation de la stavudine, ou d4T, en raison des effets secondaires irréversibles à long terme de ce produit. La stavudine est encore communément utilisée dans le traitement de première intention dans les pays en développement, car il s’agit d’un produit peu coûteux et largement disponible. On recommande la zidovudine (AZT) ou le ténofovir (TDF), moins toxiques et tout aussi efficaces.

Les recommandations de 2009 envisagent un rôle accru pour la surveillance au laboratoire en vue d’améliorer la qualité du traitement et des soins en matière de VIH. On préconise notamment un meilleur accès à la numération des CD4 et, le cas échéant, à la surveillance de la charge virale. Mais l’accès au traitement antirétroviral ne doit pas être refusé si ces tests de surveillance ne sont pas disponibles.

Prévention de la transmission mère-enfant et amélioration de la survie de l’enfant

En 2006, l’OMS a recommandé de fournir des ARV aux femmes enceintes séropositives au troisième trimestre de la grossesse (à partir de la 28ème semaine) pour éviter la transmission du VIH à l’enfant. A l’époque, on n’avait pas assez de données sur l’effet protecteur des ARV pendant l’allaitement. Depuis, plusieurs essais cliniques ont démontré l’efficacité des ARV pour la prévention de la transmission au nourrisson pendant l’allaitement. Les recommandations de 2009 veulent promouvoir l’utilisation des ARV à un stade plus précoce de la grossesse, à partir de la 14ème semaine et jusqu’à la fin de la période de l’allaitement.

L’OMS recommande désormais de poursuivre l’allaitement jusqu’à l’âge de 12 mois, à condition que la mère séropositive ou le nourrisson prenne des ARV pendant cette période. Cela réduira le risque de transmission du VIH et améliorera les chances de survie de l’enfant.

« Par ces nouvelles recommandations, nous envoyons un message clair, à savoir que l’allaitement est une bonne option pour chaque bébé, même pour ceux qui ont une mère séropositive au VIH, lorsqu’elle a accès aux ARV, » a déclaré Daisy Mafubelu, Sous-Directeur général de l’OMS en charge de la famille et de la santé communautaire.

Les autorités sanitaires nationales sont incitées par l’OMS à définir les meilleures pratiques d’alimentation du nourrisson (allaitement maternel avec administration d’ARV ou recours à une préparation pour nourrissons) dans leur communauté. Il faut alors promouvoir la pratique retenue comme la seule à suivre en matière de soins.

Avantages et problèmes à surmonter

En commençant plus tôt le traitement antirétroviral, on renforce le système immunitaire et on réduit le risque de maladies et de décès liés au VIH. On diminue aussi le risque de transmission du VIH et de la tuberculose.

Les nouvelles recommandations concernant la prévention de la transmission mère-enfant (PTME) du VIH pourraient ramener le risque de transmission à 5% ou même en dessous. Associées à des pratiques plus judicieuses d’alimentation du nourrisson, les recommandations peuvent contribuer à améliorer la survie de l’enfant.

Le principal problème consiste à améliorer la disponibilité des traitements dans les pays où les ressources sont limitées. L’extension des services de traitement antirétroviral et de PTME se heurte actuellement à une infrastructure insuffisamment développée, à des ressources humaines et financières inadéquates et à une intégration médiocre des interventions dirigées contre le VIH dans le cadre des services de santé maternelle et infantile au sens large. 

Si elles sont adoptées, les recommandations se traduiront par un nombre accru de personnes ayant besoin d’un traitement. Mais les coûts supplémentaires associés au traitement plus précoce pourraient être compensés par une diminution des frais hospitaliers, par une meilleure productivité du fait de la diminution des congés maladie, par un nombre inférieur d’enfants rendus orphelins par le sida et par une baisse des infections à VIH.

Un autre défi consiste à encourager plus de gens à se soumettre à des tests de dépistage volontaire et à demander conseil avant l’apparition de symptômes. Aujourd’hui nombreuses sont les personnes séropositives qui attendent trop longtemps avant de se faire soigner, généralement lorsque le nombre de leurs CD4 tombe en dessous de 200 cellules/mm3. Or, les avantages d’un traitement plus précoce pourraient aussi amener davantage de personnes à se soumettre au test VIH et au conseil et à connaître leur statut VIH.

En collaboration avec ses principaux partenaires, l’OMS apportera un soutien technique aux pays pour qu’ils adaptent, adoptent et appliquent les directives révisées. Si elles sont mises en œuvre sur une large échelle, les nouvelles recommandations de l’OMS permettront d’améliorer la santé des personnes vivant avec le VIH, de réduire le nombre de nouvelles infections et de sauver des vies.

Un partenariat avec les organisations d'inspiration religieuse en vue d'une quasi-élimination de transmission mère-enfant du VIH

14 octobre 2009

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UNAIDS Executive Director Michel Sidibé in panel discussion with Dr Deborah Birx, Director of the Global AIDS Program, CDC, Dr Georges Tiendrebeogo, Royal Tropical Institute, Cordaid and Dr Miguel H. Diaz, U.S. ambassador to the Holy See. Rome, 14 October 2009.
Photo: Ambassade des Etats-Unis près le Saint-Siège

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, M. Michel Sidibé, a participé à Rome à une réunion sur la prévention et les traitements précoces du VIH et de la tuberculose chez les jeunes enfants. La conférence, organisée par Caritas Internationalis et l'Ambassade des Etats Unis au Vatican, se tient à la Pontificia Università della Santa Croce de Rome.

La réunion a été ouverte par le président récemment nommé du Conseil pontifical pour la pastorale de la santé, l'Archevêque Zygmunt Zimowski. 

Dans son discours, M. Sidibé a insisté sur l'importance des communautés confessionnelles pour les soins et l'espoir qu'elles apportent, et a reconnu que 30 à 70% des soins de santé en Afrique sont dispensés par des organisations d'inspiration religieuse.

Nous avons comme partenaire un des réseaux les plus puissants au monde : des communautés confessionnelles dévouées, capables de toucher un grand nombre de personnes, et animées par un engagement profond en faveur de la justice sociale et des droits de l'homme.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

En partenariat avec les organisations d'inspiration religieuse, il serait possible d'arriver à une quasi-élimination de la transmission mère-enfant du VIH, a déclaré M. Sidibé : «Nous avons la technologie. Nous avons la volonté. Et nous avons comme partenaire un des réseaux les plus puissants au monde : des communautés confessionnelles dévouées, capables de toucher un grand nombre de personnes, et animées par un engagement profond en faveur de la justice sociale et des droits de l'homme. »

M. Sidibé a également mis l'accent sur le rôle unique de sentinelle endossé par les responsables religieux au sein de grandes communautés, qui leur permet de mobiliser un important mouvement communautaire dans le cadre de la riposte au sida. Or, ce mouvement a besoin d'être redynamisé au plus vite, afin d'exhorter les pays à mettre en place des services de prévention de la transmission mère-enfant du VIH ainsi que des services intégrés de prise en charge de la tuberculose et du VIH.

Selon les estimations, 370,000 enfants naissent chaque année avec le VIH en Afrique subsaharienne, alors que 45% seulement des femmes enceintes sur le continent bénéficient d'un traitement ARV prophylactique. La réunion a donc été l'occasion de favoriser un débat entre les responsables de l'Eglise catholique romaine sur l'urgence d'une extension des services de dépistage et de traitement pour les enfants vivant avec le VIH et la tuberculose et des mesures destinées à empêcher la transmission mère enfant du VIH.

Durant sa visite à Rome, M. Sidibé a également eu l'occasion de rencontrer des représentants de Sant'Egidio, la plus grande organisation catholique de volontaires laïques au monde, qui fournit des traitement antirétroviraux ainsi qu'un soutien nutritionnel à plus de 70,000 personnes dans 10 pays d'Afrique subsaharienne.

La conférence durera du 14 to 16 octobre et réunira des médecins, des membres d'ordres religieux, des chefs de projets sur le sida de l'Eglise catholique, des professeurs de théologie et des représentants de l'industrie pharmaceutique..

Elle est coparrainée par le Conseil pontifical pour la pastorale de la santé, l'ONUSIDA, le Département Halte à la tuberculose de l'Organisation mondiale de la Santé, le Partenariat Halte à la tuberculose, la commission pour la santé de l'Union internationale des supérieures générales, et l'Hôpital des enfants Bambino Gesù.

Empêcher le décès des mères et l'infection des nourrissons par le VIH constitue l'un des domaines prioritaires du Cadre de résultats de l'ONUSIDA (2009-2011)

Davantage de nourrissons protégés contre le VIH alors que s’élargit l’accès aux médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission mère-enfant

30 septembre 2009

Ce reportage est aussi publié sur le site www.who.int

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Photo: OMS/James Oatway 2009

Le désespoir cède la place à un optimisme prudent, même dans les pays africains les plus gravement touchés par le VIH, à mesure que les médicaments antirétroviraux deviennent plus largement disponibles et évitent aux femmes séropositives d’infecter leur enfant avant ou après l’accouchement. Ces progrès rapprochent le monde de l’objectif des Nations Unies qui est de voir bientôt une génération d’enfants délivrée du VIH.

La prévention de la transmission mère-enfant du VIH (PTME) est l’une des armes les plus puissantes dans la panoplie de prévention du VIH et elle possède un formidable potentiel pour améliorer la santé maternelle et infantile. Pourtant, en dépit des progrès récents, il reste encore beaucoup à faire. 
En 2008, 45% des femmes enceintes qui vivent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ont reçu des antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH à leur enfant, contre 35% en 2007 et 10% en 2004, apprend-on dans le rapport de situation 2009 Vers un accès universel, publié par l’OMS, l’UNICEF et l’ONUSIDA. Dans les pays d’Afrique orientale et australe, qui enregistrent les taux les plus élevés d’infection, la couverture est passée de 46% en 2007 à 58% en 2008, grâce à un engagement national accru et un soutien international ciblé.

 L’un des raisons importantes est que le conseil et dépistage du VIH chez les femmes enceintes s’accroît avec l’expansion des politiques de dépistage à l’initiative du soignant dans les établissements de santé. En 2008, 21% des femmes accouchant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire se sont prêtées à un test du VIH, contre 15% en 2007. En Afrique subsaharienne, le pourcentage correspondant a fait un bond de 17% à 28%, avec des taux de hausse particulièrement élevés dans les pays d’Afrique orientale et australe. Ce succès est partiellement dû à une multiplication des consultations prénatales qui assurent des services de PTME et qui attirent un nombre élevé de femmes enceintes se rendant pour la première fois dans un centre de santé. 
Dans le monde, le sida est la principale cause de mortalité des femmes en âge de procréer. En 2008, le rapport estime que 1,4 million de femmes enceintes vivant avec le VIH ont donné naissance à un enfant, dont 91% en Afrique subsaharienne. Un tiers des enfants séropositifs meurent avant l’âge d’un an et près de la moitié avant leur deuxième anniversaire. 

En 2008, 70 pays à revenu faible ou intermédiaire avaient établi un plan national d’expansion assorti d’objectifs démographiques pour prévenir la transmission mère-enfant du VIH, alors qu’ils n’étaient que 34 en 2005. En 2008, 54 pays possédaient des plans pour élargir les services pédiatriques de prise en charge du VIH, contre 19 pays en 2005. Environ 32% des nourrissons nés de mères séropositives en 2008 avaient reçu des antirétroviraux, soit cinq fois plus qu’en 2004. 

Les recommandations des Nations Unies sur la PTME sont fondées sur une méthode à quatre volets : prévention primaire de l’infection à VIH chez les femmes en âge de procréer ; prévention des grossesses non désirées chez les femmes séropositives ; prévention de la transmission du VIH des mères séropositives à leurs nourrissons ; et prestation de services appropriés de traitement, de soins et de soutien aux mères vivant avec le VIH, à leurs enfants et à leurs familles.

L’Assemblée générale des Nations Unies a fixé comme objectif l’accès de 80% des femmes enceintes et de leurs enfants aux services essentiels de prévention, de traitement et de soins d’ici à 2010, afin de réduire de 50% la proportion de nourrissons séropositifs. Pour y parvenir, il faudra que 500 000 femmes enceintes supplémentaires bénéficient des services de PTME. Étant donné que la PTME représente l’interface entre le VIH et les services de santé maternelle et infantile, cette mesure aurait des avantages pour la santé des femmes et des enfants en général. La réalisation de cet objectif demeure un défi ambitieux, mais de plus en plus de pays avancent à grands pas dans la bonne direction.

Le Botswana, longtemps considéré comme un modèle en Afrique subsaharienne pour la prévention, le traitement et les soins du VIH, a aisément dépassé l’objectif : dans ce pays, près de 95% des femmes enceintes séropositives et leurs nouveau-nés bénéficient désormais d’un conseil, d’un dépistage et de l’administration d’antirétroviraux. D’après Eugene Nyarko, Représentant de l’OMS dans le pays, la PTME est de longue date l’un des piliers des programmes nationaux de prévention. « La volonté et la responsabilité du Gouvernement ont été déterminantes », note-il.

Le Swaziland, qui connaît la prévalence du VIH la plus élevée au monde, a accompli des progrès substantiels. Plus de 90% des femmes enceintes dans les établissements de santé publique bénéficient maintenant d’un conseil et d’un dépistage, et la plupart de celles qui sont séropositives reçoivent des antirétroviraux, d’après Derek von Wissel, Directeur du Comité national de riposte d’urgence au VIH/sida du Swaziland. « La disponibilité du traitement est un élément extrêmement positif. Les gens n’ont pas aussi peur du test puisqu’ils savent que le VIH n’est plus une condamnation à mort et qu’il existe des remèdes. » Le Swaziland a réduit son taux de transmission mère-enfant : alors qu’il culminait à plus de 30%, il se situe désormais à environ 20% et l’objectif est de le ramener à 5% d’ici à 2014, affirme von Wissel. « Au Botswana, le programme pédiatrique ralentit car de moins en moins de nourrissons sont infectés par le VIH. Nous devrions nous aussi prendre cette direction », espère-t-il.

Tout aussi important, davantage de pays suivent les recommandations de l’OMS qui préconise l’association de deux ou trois médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission verticale de la mère à l’enfant. En 2007, 49% des femmes sous antirétroviraux recevaient un schéma à dose unique de névirapine. En 2008, ce taux avait été ramené à 31%, car davantage de femmes prenaient une association plus efficace de plusieurs antirétroviraux.

 Une enquête portant sur des nouveau-nés qui ont subi un test du VIH pendant la vaccination systématique dans la province sud-africaine du KwaZulu-Natal a révélé que le taux de transmission verticale à six semaines était de 7% en 2008-2009, contre 20,8% en 2004-2005. Cette réduction spectaculaire était principalement due à une expansion des services de conseil, de dépistage et de traitement ainsi qu’au passage à une association de plus d’un médicament antirétroviral.

« Ces données prouvent qu’il est possible d’administrer un traitement antirétroviral efficace à grande échelle et de réduire nettement les taux de transmission », affirme le rapport Vers un accès universel. « Par comparaison avec la situation d’il y a cinq ans, nous avons enregistré une augmentation remarquable de la couverture », observe Hoosen Coovadia, l’un des plus éminents professeurs de pédiatrie et spécialistes de PTME d’Afrique du Sud. Il reconnaît néanmoins que les limitations de la capacité au niveau local continuent d’entraver les progrès et que les autorités sanitaires devraient faire plus pour se servir de la PTME comme catalyseur afin d’élargir les services de santé génésique et d’atteindre les partenaires masculins. 

Dans l’ensemble, les progrès de l’Afrique centrale et de l’Ouest ont été freinés par les faibles taux de couverture au Nigéria et en République démocratique du Congo qui supportent le poids le plus lourd d’infection à VIH dans la région. À lui seul, le Nigéria représente 30% du retard pris dans le monde pour réaliser l’objectif des Nations Unies, à savoir atteindre 80% des femmes d’ici à 2010.

En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, moins de 1% des femmes enceintes vivant avec le VIH ont reçu des antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH à leur enfant. En Asie de l’Est, du Sud et du Sud-Est, le chiffre était de 25%. La couverture en Amérique latine a augmenté de 47% en 2007 à 54% en 2008, et de 29% à 52% aux Caraïbes. En Europe et Asie centrale, elle a grimpé de 74% en 2007 à 94% en 2008.

Même dans les pays qui possèdent des programmes solides de PTME, il faut se garder d’un excès d’optimisme. La Thaïlande, par exemple, a ramené le taux de transmission mère-enfant du VIH à moins de 5%, se félicite Siripon Kanshana, Vice-secrétaire permanente du Ministère de la santé publique. Mais elle ajoute qu’il faut renforcer les capacités et former le personnel médical, en particulier les infirmières, au conseil et dépistage et au suivi des effets secondaires des antirétroviraux et de la pharmacorésistance potentielle. « Le Ministère de la santé est déterminé à y parvenir, mais le Gouvernement a encore besoin du plaidoyer des institutions des Nations Unies pour consolider notre système de santé. »

Mme Bruni-Sarkozy appuie la demande de l'ONUSIDA d'une quasi-élimination de la transmission mère-enfant du VIH à l'horizon 2015

23 septembre 2009

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(de gauche) Nicolas Sarkozy, Président de France, Carle Bruni-Sarkozy, Ambassadrice du Fonds mondial pour la protection des mères et des enfants contre le sida; le Directeur exécutif du Fonds mondial, Michel Kazatchkine; le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé. Photo: ONUSIDA/B. Hamilton 

Carla Bruni-Sarkozy s'est fait l'écho de l'ONUSIDA en exhortant les dirigeants de la planète à oeuvrer à une quasi-élimination de la transmission mère-enfant du VIH d'ici à 2015, dans un discours prononcé devant le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, et des dirigeants venus du monde entier, à l'occasion d'une manifestation organisée en marge de l'ouverture de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York. Le Président du Burkina Faso, M. Blaise Compaoré, et le Premier ministre éthiopien, M. Meles Zenawi, ont coprésidé cet événement.

N'est-ce pas une immense injustice que de voir des milliers d'enfants naître avec le VIH alors que des traitements existent ?

Carla Bruni-Sarkozy, la Première Dame de France et Ambassadrice du Fonds mondial pour la protection des mères et des enfants contre le sida

« Dans le monde, un tiers seulement des femmes vivant avec le VIH bénéficient du traitement permettant d'empêcher la transmission du virus. N'est-ce pas une immense injustice que de voir des milliers d'enfants naître avec le VIH alors que des traitements existent ? », a demandé la Première Dame de France et Ambassadrice du Fonds mondial pour la protection des mères et des enfants contre le sida. Mme Bruni-Sarkozy a lancé un appel auprès des dirigeants du monde entier pour que le nombre de femmes enceintes séropositives bénéficiant d'un traitement antirétroviral soit multiplié par deux dans les 18 prochains moins.

Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a réclamé une approche plus ambitieuse. « Nous disposons de médicaments efficaces. Il n'y aucune raison qu'une mère meure du sida. Rien ne justifie qu'un enfant naisse avec le VIH », a-t-il déclaré. « En y consacrant les efforts nécessaires, nous pouvons pratiquement éliminer la transmission du virus de la mère à l'enfant. »

20090923_Panel_200_200.jpg Christina Rodriguez, un habitante de New York ; Carla Bruni-Sarkozy, la Première Dame de France et Ambassadrice du Fonds mondial pour la protection des mères et des enfants contre le sida
Photo: ONUSIDA/B. Hamilton

Christina Rodriguez, un habitante de New York âgée de 17 ans a demandé un accès aux services pour les jeunes, puis a partagé avec l'assistance le témoignage personnel et émouvant de Keren Gonzalez, 13 ans, vivant au Honduras, qui n'a pas pu assister à la réunion. Morolake Odetoyinbo du Nigeria a insisté sur l'importance de procurer un traitement et un appui médico-social aux mères vivant avec le VIH, afin que celles-ci puissent rester en vie et prendre soin de leurs enfants, puis sur l'urgence d'un leadership, afin que cet engagement se traduise par des résultats, à savoir des vies humaines sauvées.

D'autres dirigeants ont participé à l'événement, notamment le Président français, M. Nicolas Sarkozy, le Président du Sénégal, M. Abdoulaye Wade, le Premier ministre des Pays-Bas, M. Jan Peter Balkenende, ainsi que les premières dames de plusieurs pays.

Les pays travailleront avec le soutien du Fonds mondial, de l'ONUSIDA et de l'UNICEF, afin d'assurer un élargissement rapide des programmes de prévention de la transmission mère-enfant du VIH. Le Fonds mondial soutiendra dans les 18 prochains mois le passage de protocoles utilisant une dose unique de névirapine à des protocoles plus efficaces basés sur une bithérapie ou une trithérapie. L'accent sera davantage mis sur des programmes complets portant sur la santé reproductive et le renforcement des services de santé maternelle et infantile, qui bénéficieront de fonds supplémentaires.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a fait de la prévention des décès des mères et des infections des nouveaux-nés par le VIH une des neuf priorités du Cadre de résultats de l'ONUSIDA (2009–2011).

L'ONUSIDA et les Villages du Millénaire joignent leurs forces pour protéger les enfants de l'infection à VIH en Afrique

21 septembre 2009

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UNAIDS Executive Director Michel Sidibé and Prof. Jeffrey Sachs, Director of the Earth Institute, signing the agreement. 21st September, New York.
Credit: UNAIDS/B.Hamilton

L'ONUSIDA et le projet Villages du Millénaire ont signé un accord à New York, afin d'intensifier les efforts visant à éliminer la transmission mère-enfant du VIH en Afrique. Ce partenariat a pour but d'aider l'administration locale à créer des « zones sans transmission de la mère à l'enfant » dans 14 villages du Millénaire répartis dans 10 pays africains.

Le projet Villages du Millénaire, un partenariat entre l'Institut de la Terre de l'Université de Columbia, Promesse du Millénaire et le PNUD, cherche à éliminer la pauvreté en se concentrant sur les régions rurales d'Afrique. La nouvelle initiative utilisera les infrastructures, le potentiel humain et les ressources techniques existant dans les villages, pour développer rapidement des services de santé centrés sur les familles et les communautés et ayant pour mission de mettre un terme aux infections par le VIH chez les enfants.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, M. Michel Sidibé, et le Pr Jeffrey Sachs, Directeur de l'Institut de la Terre, ont signé un accord en présence de dirigeants d'entreprises et de leaders africains. La cérémonie s'est tenue sous l'égide de M. Yoweri Museveni, Président de l'Ouganda, et M. Abdoulaye Wade, Président du Sénégal.

« Je salue ce partenariat dont l'objectif est de protéger les mères et leurs enfants contre le VIH. Cette initiative va mobiliser des ressources et engendrer une volonté politique, qui permettront de sauver la vie de très jeunes enfants et d'aboutir à une génération d'enfants africains qui naîtront sans le VIH », a déclaré le Président Wade.

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(L to R): President Abdoulaye Wade of Senegal, UNAIDS Executive Director Michel Sidibé, Prof. Jeffrey Sachs, Director of the Earth Institute and President Yoweri Museveni of Uganda.
Credit: UNAIDS/B.Hamilton

Parmi les soutiens à l'initiative qui ont assisté à la signature de cet accord figuraient le Dr Lydia Mungherera, une militante ougandaise de la prévention du VIH représentant les organisations VIH+ et TASO, la Directrice exécutive de l'UNICEF, Mme Ann M. Veneman, S.E. la Première Dame d'Ethiopie, Mme Azeb Mesfin, le Ministre de la Santé du Nigeria, le Pr Babatunde Osotimehin, et le Ministre de la Santé de l'Afrique du Sud, le Dr Aaron Motsoaledi.

Chaque jour, 1200 enfants âgés de moins de 15 ans sont infectés par le VIH, 90% de ces infections se produisant en Afrique subsaharienne. Selon M. Sidibé, « il y a eu moins de 100 cas de transmission mère-enfant (TME) en 2007 dans l'ensemble de l'Europe occidentale, alors que ce nombre s'élevait à 370 000 en Afrique subsaharienne ».

Les priorités essentielles exposées dans le protocole d'accord comportent des mesures visant à éviter les infections à VIH chez les femmes en âge d'avoir des enfants et les grossesses non désirées chez les femmes déjà infectées. Par ailleurs, d'autres mesures portent sur un accès accru aux services de soins prénatals, le dépistage du VIH et les services de conseil pour les femmes enceintes, et un accès élargi aux services de prévention et de traitement du VIH pour les enfants.

L'accord permettra d'associer la stratégie multisectorielle et scientifique de développement et de soins primaires du projet Villages du Millénaire à l'expertise de l'ONUSIDA dans le domaine des stratégies de prévention centrées sur les communautés et les familles, dans le but de créer des « zones sans TME » dont les résultats seront évalués par les deux entités.

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Executive Director of UNICEF, Ms Ann M. Veneman, South African Minister of Health, Dr. Aaron Motsoaledi, and UNAIDS Executive Director Michel Sidibé.
Credit: UNAIDS/B.Hamilton

« Nous espérons que la mise en place de ‘zones sans TME’ dans les Villages du Millénaire constituera un modèle utilisable dans toute l'Afrique, un modèle dans lequel les communautés s'impliquent, les adultes et les jeunes sont des partenaires actifs, et les enfants naissent sans infection à VIH », a déclaré M. Sidibé.

En 2007, 2 millions d'enfants âgés de moins de 15 ans vivaient avec le VIH, contre 1,6 million en 2001, et moins de 15% des enfants nécessitant un traitement y avaient accès. En Afrique subsaharienne, un tiers seulement des femmes enceintes séropositives bénéficient d'un traitement antirétroviral pour empêcher la transmission de l'infection à leurs nourrissons, contre près de 100% en Europe occidentale.

Avec 14 sites répartis dans 10 pays d'Afrique subsaharienne, le projet Villages du Millénaire travaille avec l'administration locale à la mise en place d'un système modèle de soins de santé primaires, qui couvrira environ 500 000 personnes.

Les villages travaillent sur un système modèle de soins de santé primaires et intègrent éducation, nutrition et développement économique. Les systèmes de soins de santé primaires sont caractérisés par : la gratuité des services sur le lieu des soins ; des agents de santé communautaires professionnels et formés ; un réseau d'établissements de soins primaires dotés du personnel approprié ; l'accès à un réseau de télécommunications mobiles et à des services de transport d'urgence pour faciliter l'orientation des patients ; un hôpital local de référence pour la prise en charge des soins moins importants. Le système comporte une plate-forme de suivi et d'évaluation capable d'évaluer rapidement l'adéquation, la mise en oeuvre et les effets des services de conseil et de dépistage du VIH et des services de prévention centrés sur les familles.

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