Advocacy

En amont de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA appelle ardemment à Confier le leadership aux communautés pour mettre fin au sida

28 novembre 2023

Un nouveau rapport de l’ONUSIDA met en lumière le rôle essentiel joué par les communautés, mais aussi la manière dont le sous-financement et les obstacles auxquels elles sont confrontées sapent leurs efforts pour sauver des vies et entravent les progrès pour mettre fin au sida.

LONDRES/GENÈVE, le 28 novembre 2023 — À l’approche de la Journée mondiale de lutte contre le sida (1er décembre), l’ONUSIDA appelle les gouvernements à travers le monde à libérer le potentiel des communautés implantées au cœur des sociétés du monde entier et à leur confier le leadership pour mettre fin au sida. Un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’ONUSIDA, Confier le leadership aux communautés, montre que le sida ne pourra disparaître en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030 que si les communautés en première ligne reçoivent tout le soutien dont elles ont besoin de la part des gouvernements et des donateurs.

« Les communautés du monde entier ont montré qu’elles étaient prêtes, disposées et capables d’ouvrir la voie. Elles ont néanmoins besoin de voir disparaître les obstacles qui entravent leur travail et de disposer des ressources adéquates », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Trop souvent, les communautés sont traitées par les décideurs et les décideuses comme des problèmes à gérer, au lieu d’être reconnues comme des leaders et de recevoir un soutien à ce titre. Les communautés ne se tiennent pas en travers du chemin, elles éclairent la voie qui mène à la fin du sida. »

Le rapport, présenté à Londres lors d’un évènement organisé par l’organisation de la société civile STOPAIDS à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, montre comment les communautés sont la force motrice du progrès.

La mobilisation des communautés dans la rue, devant les tribunaux ou encore devant les parlements a permis d’instaurer des changements politiques inespérés. Les campagnes menées par les communautés ont contribué à élargir l’accès aux médicaments génériques contre le VIH et à réduire significativement et durablement le coût du traitement. Celui-ci est passé de 25 000 $ par personne et par an en 1995 à moins de 70 $ aujourd’hui dans beaucoup de pays parmi les plus touchés par le VIH.

Le rapport Confier le leadership aux communautés montre que les investissements dans des programmes anti-VIH dirigés par les communautés apportent des avantages transformationnels. Il explique comment des programmes mis en œuvre par des organisations communautaires au Nigeria sont associés à une augmentation de 64 % de l’accès au traitement anti-VIH dans le pays, à une propension deux fois plus élevée d’avoir recours aux services de prévention et à une multiplication par quatre de l’utilisation du préservatif à chaque rapport sexuel chez les personnes exposées à un risque d’infection au VIH. Il souligne également comment, en République-Unie de Tanzanie, les travailleurs et travailleuses de l'industrie du sexe qui ont eu accès à une palette de services offerts par des pairs ont vu leur taux d’incidence du VIH baisser de moitié (5 % contre 10,4 %).

« Nous sommes le moteur du changement capable de mettre fin aux injustices systématiques qui continuent à alimenter la transmission du VIH. Nous avons assisté à des avancées spectaculaires comme la campagne U=U (« Undetectable = Untransmittable », en français Indétectable = Intransmissible), amélioré l’accès aux médicaments et fait de grands pas en avant dans la décriminalisation », a déclaré Robbie Lawlor, cofondateur d’Access to Medicines Ireland. « Pourtant, on attend de nous que nous déplacions des montagnes sans soutien financier. Nous sommes supposés lutter pour un monde plus équitable et nous sommes chargés de déconstruire la stigmatisation, mais nous sommes mis sur la touche dans les discussions importantes. Nous sommes à la croisée des chemins. Il est fini le temps où les communautés étaient reléguées aux rôles de figurantes. L’heure est venue de nous confier le leadership. »

Le rapport souligne comment les communautés sont à la pointe de l’innovation. À Windhoek, en Namibie, un projet autofinancé par le Youth Empowerment Group utilise des vélos électriques pour fournir des médicaments anti-VIH, de la nourriture et une aide au suivi du traitement aux jeunes qui souvent ne peuvent pas se rendre dans un établissement de santé à cause de leur scolarité. En Chine, des organisations communautaires ont développé des applications sur smartphone qui relient les personnes à l’autodépistage, ce qui a contribué à multiplier par quatre le nombre de dépistages du VIH dans tout le pays entre 2009 et 2020.

Le rapport révèle comment les communautés placent les prestataires de services devant leurs responsabilités. En Afrique du Sud, cinq réseaux communautaires de personnes vivant avec le VIH ont inspecté 400 sites dans 29 districts et mené plus de 33 000 entretiens avec des personnes séropositives. Dans la province de l’État Libre, leurs conclusions ont conduit les responsables provinciaux de la santé à déployer de nouveaux protocoles de rendez-vous pour réduire les temps d’attente dans les établissements de santé et à proposer des ordonnances d’antirétroviraux pour trois et six mois de traitement.

Malgré des preuves sans appel de l’impact des communautés, les ripostes dirigées par les communautés ne sont pas reconnues et financées correctement et sont même la cible d’attaques dans certains endroits. Des mesures de répression à l’encontre de la société civile et des droits humains des populations marginalisées empêchent les communautés d’apporter des services de soins et de prévention du VIH. Le sous-financement des initiatives dirigées par les communautés fragilise leur capacité à fonctionner et à étendre leur action. L’élimination de ces obstacles leur permettrait de dynamiser encore plus les efforts pour mettre fin au sida.

Dans la Déclaration politique sur le VIH et le sida de 2021, les États membres des Nations Unies ont reconnu le rôle essentiel que jouent les communautés dans la prestation de services anti-VIH, en particulier auprès des personnes les plus exposées au VIH. Toutefois, alors que les organisations de la société civile canalisaient plus de 31 % du financement du VIH en 2012, dix ans plus tard, en 2021, seuls 20 % de l’enveloppe allouée au VIH leur étaient attribués. Il s’agit d’un recul sans précédent des engagements qui se calcule en vies perdues hier, aujourd’hui et demain.

« À l’heure actuelle, l’action dirigée par la communauté est la contre-mesure la plus importante de la riposte au sida », a déclaré la directrice exécutive de l’International Treatment Preparedness Coalition, Solange Baptiste. « Pourtant, il est incroyable de constater qu’elle n’est pas à la base des plans, agendas, stratégies ou mécanismes de financement mondiaux visant à améliorer la préparation aux pandémies et la santé universelle. Il est temps de changer cela. »

Chaque minute, une vie est perdue à cause du sida. Chaque semaine, 4 000 filles et jeunes femmes sont infectées par le VIH, et sur les 39 millions de personnes vivant avec le VIH, 9,2 millions n’ont pas accès à un traitement vital. Un chemin existe pour mettre fin au sida et le sida peut être éradiqué à l’horizon 2030, mais uniquement si les communautés mènent le combat.

Voici l’appel de l’ONUSIDA : Le rôle de leader des communautés doit être au cœur de tous les plans et programmes anti-VIH ; le rôle de leader des communautés doit être financé en totalité et de manière pérenne ; et les obstacles entravant le rôle de leader des communautés doivent être supprimés.

Le rapport contient neuf contributions externes dans lesquelles des leaders communautaires partagent leur expérience dans leurs accomplissements, les obstacles rencontrés et ce dont le monde a besoin pour mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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"The First Fallen", un film d'espoir

03 novembre 2022

Debout devant un cinéma, Rodrigo de Oliveira se réjouit d’avoir été invité sur plus de 40 festivals internationaux afin de promouvoir son long métrage sur le VIH, « Os Primeiros Soldados » (les premières victimes)

« Le sentiment d’appartenance à une communauté est une chose abstraite, mais j’ai vu les visages de nombreuses personnes de la communauté LGBTQI à chaque étape de la promotion de mon film », explique-t-il. « Et, d’une certaine manière, c’est ce que j’ai voulu montrer. »

Le film commence le jour de la Saint-Sylvestre 1983. Un jeune homme rentre dans sa ville natale au Brésil après avoir vécu à Paris. Il se sent un peu déprimé et distant. Il craint d’avoir attrapé quelque chose. Tout au long du film, une maladie inconnue est évoquée à mots couverts, mais le sida ou le VIH n’est mentionné que dans la dernière scène. Rodrigo de Oliveira suit la lente évolution de la santé du jeune homme qui « disparaît » et se cache dans une maison de campagne. Il y est rejoint par une femme transgenre et un autre ami qui lui non plus ne se sent pas bien.  Un ami intime leur envoie plusieurs médicaments depuis Paris. Certains comprimés sont une première génération d’antirétroviraux, d’autres sont des vitamines ou à base d’aileron de requin. Les trois protagonistes ont peur d’être victimes d’une maladie qui défie la logique.

« Pour moi, l’espoir réside dans la connaissance. C’est fondamental. Mais comme vous pouvez le voir, la communauté et le soutien sont essentiels pour surmonter n’importe quelle situation », indique M. de Oliveira.

Passant sa main sur son crâne chauve, il avoue qu’il s’agit de son premier film abordant la communauté LGBTQI et le VIH après sept longs métrages.

« Mes films auront mis plus de temps que moi pour sortir du placard », s’exclame-t-il. « En 2021, je faisais mes premiers pas sur la scène en tant qu’homme gay et j’ai perdu des proches du sida. Je me suis donc senti responsable envers les personnes que j’ai vues disparaître. »

Né en 1985, M. de Oliveira explique qu'il pense toutes les semaines au VIH. Comme il le montre dans le film, le VIH était synonyme de mort dans les années 80 et 90. Cela a pris fin avec la démocratisation du traitement vital contre le VIH. Depuis, il est devenu normal de vivre en pleine forme avec le VIH.

M. de Oliveira raconte que lors d’une projection, des jeunes n’ont pas compris la scène où deux des personnages montrent des signes du sarcome de Kaposi (plaques rougeâtres plates et décolorées sur la peau, symptôme d’un cancer déclenché par un système immunitaire affaibli chez les personnes vivant avec le VIH qui ne prennent pas de médicaments).

« J’ai été surpris par ce manque de connaissances », déclare-t-il. Cette conversation l’a conforté dans son projet de montrer des destins au milieu des années 80 dans son pays d’origine.

« La communauté LGBTQI est tellement habituée à être oubliée que nous devons documenter nos vies et ce [film] est un témoignage », continue M. de Oliveira. « Dans mon film, les trois protagonistes réagissent différemment à la « maladie qui défie la logique »... l’un se bat, l’autre la documente et le troisième adopte une approche artistique/scientifique », explique-t-il.

Ces trois perspectives étaient importantes pour lui afin de documenter la peur, l’angoisse et les efforts nécessaires pour surmonter cette crise. En évoquant à peine le VIH, Rodrigo de Oliveira souhaite illustrer le « grand silence » qui entourait la maladie à l’époque.

Dans une scène, la sœur du jeune homme demande à voir son frère dans une clinique délabrée, mais le personnel l’en empêche en disant : « la honte les enfermera. » 

« Je voulais parler de la stigmatisation et de la discrimination, mais je ne pouvais pas imaginer mettre en scène une agression réelle », explique-t-il.  

La directrice de l’ONUSIDA pour l’égalité des sexes, les droits humains et l’engagement communautaire, Suki Beavers, qui était récemment sur scène avec M. de Oliveira lors d’une projection à Genève à l’occasion du festival du film Everybody’s Perfect, a déclaré que le film est un exemple de droits bafoués. Et que les inégalités concomitantes, comme être pauvre ou transgenre ou gay ou illettré, aggravent uniquement les difficultés (dans une scène, le personnage transgenre entre dans une colère noire après avoir été jeté d’un bus après une dispute).

« [Le film] montre une violation évidente des droits au Brésil dans les années 80, ainsi qu’une revendication militante de ces droits », a-t-elle déclaré. « Ce phénomène est aujourd’hui encore très vivace dans de nombreuses régions du monde, c’est pourquoi nous ne pouvons pas abandonner la lutte pour mettre fin au sida. »

M. de Oliveira ajoute que malgré le thème plutôt sombre de son film, il souhaite que les gens sortent du cinéma avec le sentiment que l’amour est universel. « Le baiser qu'échangent les deux nouveaux amis montre bien que nous allons réussir », indique-t-il.

Il déclare vouloir réaliser deux autres longs métrages axés sur l’évolution de la riposte au sida. Il veut faire la chronique des années 90 dans l’un et des deux dernières décennies dans l’autre.

« Il me faut quatre à cinq ans pour réaliser un film, mais je sais que je partage le même objectif que l’ONUSIDA... mettre fin au sida », conclut-il. « J’aimerais juste pouvoir faire un film par jour tout comme vous sauvez une vie par jour. »

Bande-annonce

Samba Peuzzi, chanteur populaire et engagé, appelle à mettre fin aux infections à VIH parmi les enfants

16 juin 2022

Dans son studio d’enregistrement, Samba Peuzzi discute avec ses musiciens avec son énergie habituelle. Il est l’une des stars montantes de la scène musicale Sénégalaise. Une côte grandissante, des concerts à tout va, des millions de suiveurs sur les réseaux sociaux, Samba est un artiste que les jeunes au Sénégal et en Afrique de l’Ouest admirent et respectent. Ses paroles ont de l’impact et ses opinions comptent aux yeux de ses fans. 

Samba, c’est aussi un homme concerné par les défis auxquels fait face son pays, un homme indigné par le malheur de toutes ces personnes qui manquent encore de tout.  

C’est ce qui a poussé le chanteur à s’engager avec l’ONUSIDA pour lutter contre le VIH au Sénégal et dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Notamment, ce qui lui tient le plus à cœur, c’est de mettre fin au VIH pédiatrique dans le pays et la région. Il décide donc de prêter sa voix à cette cause à l’occasion de la journée internationale de l’enfant Africain.  

Malgré son agenda chargé, Samba fait une pause et enregistre un message adressé à la jeunesse au Sénégal et dans la région. Il les met en garde contre la complaisance et leur demande de ne pas oublier le sida, qui fait encore des ravages et cause une mort par minute dans le monde. « Dans la région, 4,7 millions de personnes vivent avec la maladie et 150,000 personnes sont mortes de causes reliées au sida en 2020 », explique-t-il. « Nous ne serons à l’abri qu’une fois que tout le monde sera à l’abri ». Il rappelle l’importance du dépistage et insiste particulièrement sur la question des enfants, souvent laissés de côté et livrés à eux-mêmes. 

En 2020, 24% des enfants infectés par le VIH vivaient en Afrique de l’Ouest et du Centre, où le taux de dépistage des bébés à la naissance est le plus faible au monde. La même année, environ 39 000 enfants et adolescents entre 0 et 14 ans sont décédés de maladies liées au sida dans la région—cela représente 39% des décès globaux pour cette tranche d’âge. Samba ajoute que la transmission verticale du virus est la plus élevée au monde, une transmission qui peut être prévenue grâce à la prise de traitements adaptés. « Nous devons faire mieux ! Engageons-nous ! » insiste-t-il.  

Pour l’ONUSIDA, collaborer avec des artistes comme Samba revêt une importance toute particulière. “Peu de gens doutent du bien-fondé de nos messages”, explique Patrick Brenny, Directeur Régional de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. “Le sida est un problème qui doit être résolu, tout le monde peut s’accorder sur cela. Mais faire en sorte que ce message parvienne aux bonnes personnes, là est la difficulté. Samba Peuzzi, grâce à sa visibilité et le respect que les jeunes ont pour lui, nous aide à les sensibiliser, et à les inviter à s’impliquer dans le combat contre le VIH. C’est une action essentielle.” 

Le message de Samba Peuzzi place les jeunes devant une réalité douloureuse, mais a également le pouvoir de susciter une prise de conscience porteuse d’espoir. Il rappelle aux jeunes qu’aujourd’hui, on peut mener une vie normale et productive avec le VIH. Un dépistage précoce constitue le point de départ pour vivre longtemps et en bonne santé avec le VIH en accédant rapidement à un traitement qui peut arrêter l’évolution et la transmission du virus. « Le sida, on n’a plus besoin d’en mourir de nos jours », dit Samba. De plus, découvrir que l’on vit avec le VIH ne signifie pas que l’on doit renoncer à une vie affective et sexuelle épanouie, ou que l’on ne peut plus envisager d’avoir des enfants. 

Alors que la région fait face à des crises multiples, liées à la COVID-19, le conflit en Ukraine et la flambée des prix, il est indispensable de maintenir les efforts investis dans la réponse au VIH et rétablir au plus vite l’accès au dépistage et au traitement. Avec Samba, on regarde vers l’avenir avec une note d’optimisme et d’ambition.  

Retrouvez les clips de Samba Peuzzi sur nos plateformes Twitter, Facebook et  Instagram ainsi que sur les chaines de Trace Sénégal à la télévision et à la radio.

Commémoration de la Journée mondiale du sida en République centrafricaine

06 décembre 2021

La Journée mondiale de lutte contre le sida 2021 a vu les autorités de la République centrafricaine et les autres acteurs de la lutte contre le VIH dans le pays se réunir pour fournir des informations sur le VIH, promouvoir la prévention, le traitement et les soins du VIH et montrer leur solidarité face à cette pandémie. Cette année, le Président et Chef d'Etat de la République centrafricaine, et Président du Conseil national de lutte contre le sida, Faustin-Archange Touadéra, a présidé la cérémonie dans la commune de Bégoua, près de la capitale, Bangui.

Conformément à l'Appel de Dakar pour réinventer la réponse à la pandémie du VIH, adopté lors du récent Sommet régional de haut niveau sur le VIH/sida en Afrique de l'Ouest et du Centre, M Touadéra a exhorté les ministres de la Santé et de la Population et du Budget et des Finances à veiller à ce que 500 millions de francs centrafricains soient inclus dans le budget 2022 du gouvernement pour la réponse au VIH. Il a également chargé le Premier ministre de rendre compte des actions menées dans le cadre de la riposte au VIH. L'un des quatre piliers de l'appel à l'action de Dakar est d'augmenter de 33% les ressources nationales et internationales consacrées au VIH dans la région d'ici 2025.

M Touadéra a également noté l'importance de supprimer les obstacles financiers à l'accès aux services de santé pour les personnes vivant avec le VIH.

Bienvenu Gazalima, président du Réseau des personnes vivant avec le VIH en République centrafricaine (RECAPEV), a déclaré que "l'accès aux médicaments antirétroviraux s'est amélioré, passant de 12 % de l'ensemble des personnes vivant avec le VIH en 2013 à 58 % à la fin de 2020, mais il reste l'un des plus faibles au monde. Le traitement du VIH n'est disponible que dans 10 % des établissements de santé du pays."

À la veille de la commémoration de la Journée mondiale du sida, des messages du ministre de la Santé et de la Population et de l'ONUSIDA ont été diffusés sur les principales stations de radio et la télévision nationale. Des informations sur la prévention des nouvelles infections par le VIH et le COVID-19 ont été diffusées, notamment auprès des jeunes, dans plusieurs provinces du pays. Avec le soutien de l'ONUSIDA, des caravanes de sensibilisation ont sillonné les rues de Bangui pendant plusieurs jours pour diffuser des messages sur la transmission du VIH, la prévention du VIH, la vulnérabilité au VIH et la discrimination liée au VIH.

"Nous sommes à la croisée des chemins. Les dirigeants ont le choix entre des actions audacieuses et des demi-mesures. L'approche transformatrice dont nous avons besoin pour mettre fin au sida protégera également l'humanité des futures pandémies ", a déclaré Marie Engel, directrice de l'ONUSIDA pour la République centrafricaine. 

Quarante ans de sida : l’égalité reste un facteur essentiel pour affaiblir une épidémie encore vivace

01 décembre 2021

Edwin Cameron

Le 1er décembre, nous célébrons la Journée mondiale de lutte contre le sida.

Cette année, nous avons aussi fêté un bien triste anniversaire.  Le 5 juin 2021 a en effet marqué les quarante ans depuis le premier regroupement officiel de cas inquiétants et inexpliqués de maladies et de décès qui allaient plus tard prendre le nom de sida.  Ces quarante dernières années ont vu d’énormes progrès médicaux et scientifiques, mais la mort et la stigmatisation restent beaucoup trop présentes autour de nous.

De trop nombreuses personnes ne se font pas dépister ou meurent dans le silence et la honte. Le traitement n’atteint pas celles et ceux qui en ont besoin, et les inégalités et la discrimination entravent notre riposte mondiale.

Aujourd’hui, je suis en mesure de m’exprimer à ce sujet, car le hasard de la vie m’a permis de survivre au sida.  Il y a 24 ans, j’ai commencé un traitement antirétroviral qui m’a sauvé la vie. Cela m’a fait prendre conscience des effets délétères des lois et les politiques discriminatoires vis-à-vis des personnes mises en danger par cette redoutable épidémie.  Laissez-moi vous raconter.

Mon infection au VIH remonte plus ou moins à Pâques 1985. J’étais un jeune trentenaire en début de carrière.  À cette terrible époque, aucun traitement n’existait : contracter le VIH revenait à signer son arrêt de mort.  Toutes les personnes qui avaient ou étaient suspectées d’avoir le VIH ou le sida suffoquaient sous une chape de stigmatisation et de peur.

Comme beaucoup, je n’ai pas révélé mon statut sérologique.  J’espérais contre toute attente échapper au spectre de la mort.  Peine perdue. Le sida a pris possession de mon corps douze ans après mon infection.  Je suis tombé terriblement malade et j’ai vu la mort en face.

Mais mes privilèges m’ont donné accès à un traitement et aux soins.  J’étais entouré de l’amour de ma famille et de mes amis, et je voulais reprendre mon travail en tant que juge.  J’ai survécu en ayant accès rapidement au traitement antirétroviral.

En 1999, j’ai annoncé publiquement ma séropositivité.  J’ai expliqué que les antirétroviraux m’avaient protégé d’une mort certaine, mais que des millions d’autres personnes en Afrique n’y avaient pas accès. 

Aujourd’hui, je fais figure d’exception en Afrique : j’occupe un poste officiel, je parle ouvertement de mon homosexualité et de ma vie avec le VIH.  Je ne le dis pas pour attirer les compliments, mais parce la honte, la peur, l’ignorance et la discrimination continuent de réduire trop de personnes au silence dans trop d’endroits dans le monde.

D’expérience, au plus profond de moi, je connais le pouvoir de la stigmatisation, de la discrimination, de la haine et de l’exclusion.

Et, après vingt-cinq ans au poste de juge, j’ai été témoin de trois choses. Premièrement, la stigmatisation et la honte ont un effet destructeur.  Deuxièmement, les lois punitives et discriminatoires nuisent aux ripostes de santé publique.  Troisièmement, le manque de protection légale et de recours juridique alourdit davantage le terrible fardeau du VIH/SIDA.

Les raisons expliquant pourquoi l’égalité est au cœur de la riposte au VIH/SIDA

Environ 37,7 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde. Pour la plupart d’entre nous, des progrès réconfortants ont atténué le fardeau de la mort, de la maladie et de la honte.  Aujourd’hui, nous sommes en mesure d’atteindre notre objectif 90-90-90 (90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 90 % d’entre elles ont accès au traitement et 90 % de ces dernières ont une charge virale indétectable).

En Afrique, l’épidémie présente toutefois un visage tragique. L’Afrique subsaharienne concentre deux tiers des cas de VIH, et les jeunes femmes représentent 63 % des nouvelles infections dans cette région.

Voici un autre chiffre tout aussi préoccupant : les populations clés (travailleur-ses du sexe, membres de la communauté LGBTQI+, toxicomanes, population carcérale, hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes) représentent 65 % des nouvelles infections au VIH dans le monde.

Face à ces faits parlants, la nouvelle stratégie annoncée par l’organisation des Nations Unies dédiée à la lutte contre l’épidémie, l’ONUSIDA, a été la bienvenue.  Ce document souligne la manière dont les inégalités font les beaux jours du sida.  Par conséquent, leur éradication est au cœur de la nouvelle approche de l’ONUSIDA.

Une approche basée sur les droits va dans le bon sens.  Elle montre que les droits humains sont tous interconnectés. L’épidémie de sida en est la preuve : le droit à la santé ne peut pas être dissocié, en théorie ou en pratique, du droit à l’égalité.

La conclusion à en tirer est sans équivoque : pour surmonter le sida d’ici 2030, nous devons renforcer l’égalité au sein de l’humanité.

La bonne nouvelle, c’est que la protection et le respect des droits permettent d'endiguer le sida.  Les données probantes de l’ONUSIDA montrent très clairement comment « les inégalités alimentent l’épidémie de VIH et bloquent les progrès nécessaires pour mettre fin au sida ».  Comme l’indique à juste titre The Lancet : « Le succès de la riposte au VIH repose sur l’égalité – non seulement l’égalité dans l’accès à la prévention, à la prise en charge et au traitement... mais aussi l’égalité face à la loi. »

Les programmes de défense des droits humains et les réformes sensées du droit réduisent la stigmatisation et la discrimination.  Pourtant, le manque de financements et d’efforts est criant.  La situation est simple : dans beaucoup trop de sociétés, le spectre de la stigmatisation s’abat sur les personnes vivant avec le VIH et le sida ou exposées à ces deux fléaux. La discrimination est présente dans les sociétés et leurs lois, et l’abrogation des lois punitives non avenues se fait à un rythme désespérément lent.

Non aux lois punitives et discriminatoires

Les lois punitives et discriminatoires ciblent les populations clés les plus exposées au VIH/SIDA.  Elles ciblent l’orientation sexuelle, l’identité de genre, le statut sérologique, l’usage de drogues et le travail du sexe.

Ainsi, trop de pays criminalisent encore les personnes LGBTQI+.  De plus, le risque de contracter le VIH est extrêmement plus élevé chez les femmes transgenres.

Et personne ne fait l’objet de discrimination uniquement pour un seul motif.  Les répercussions toxiques de la discrimination se mêlent à des formes variées d’environnements hostiles. On parle ici à juste titre d’« intersectionnalité ».  Par exemple, une travailleuse du sexe est attaquée pour sa sexualité, son sexe, son statut socio-économique et son statut sérologique vis-à-vis du VIH.  Le résultat est inquiétant : les travailleur-ses du sexe ont 26 fois plus de risques de contracter le VIH.

Dans l’ensemble, la force brutale du droit pénal musèle le bon travail de la lutte contre le sida.  Elle intensifie les inégalités, les inégalités et l’exclusion. 

De fait, la criminalisation des personnes vivant avec le VIH et la répression envers les populations clés compromettent les efforts de prévention.  Elles réduisent l’accès aux services,  ce qui peut augmenter les infections au VIH.

Ces lois punitives ne se limitent pas à « laisser les gens de côté ».  Elles les marginalisent activement.  Elles augmentent la peur et la stigmatisation, et tiennent les personnes les plus exposées à distance des services de santé et des protections sociales.

Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, a confié un souvenir poignant : « La stigmatisation a tué mon frère. Il était séropositif et serait encore parmi nous s'il était allé chercher ses antiviraux au dispensaire, mais il a eu peur d’être reconnu là-bas et jugé par des personnes qui le connaissaient. »  Sa conclusion ?  « Nous devons lutter contre la stigmatisation et la discrimination, car elles tuent. »

D’autres conséquences nuisent à nos sociétés.  La discrimination s’immisce dans la collecte de données et de preuves, car les populations criminalisées et stigmatisées se retrouvent ainsi souvent sous-représentées ou absentes.

Cela reflète leur réalité au quotidien : elles sont confrontées à une forme extrême de stigmatisation, leur existence est niée, invisibilisée et effacée.

Cette oblitération est extrêmement néfaste.  Cela signifie que nous ne savons pas si les services sont accessibles et adaptés.  Cela signifie que des informations importantes risquent de ne pas être obtenues.  Cela signifie que la violence et la discrimination à l’encontre des populations invisibles restent inconnues et non résolues.

Nous devons donc demander : Comment peut-on éliminer les obstacles à l’accès aux services si nous ne voyons même pas les personnes qu’ils écrasent ? Que pouvons-nous faire ?

Une chose est sure : nous pouvons aider à créer des environnements juridiques favorables, émancipatoires et qui apportent une protection.

Un environnement juridique favorable

La riposte au sida est liée aux valeurs démocratiques et à des systèmes juridiques efficaces. L’état de droit, la liberté d’expression, la liberté de manifester et d’autres droits humains fondamentaux sont importants.

Il est essentiel de créer un environnement juridique favorable.  Cela signifie que nous avons recours à la loi pour autonomiser plutôt que pour opprimer.  Nous devons nous défaire des lois pénales qui punissent sans raison. Il s’agit de parvenir à l’égalité devant la loi.

L’accès à la justice, la revendication de réformes juridiques, la sensibilisation ainsi que les campagnes éducatives et le dynamisme militant de la société civile, qui n’oublie pas les populations clés, sont essentiels.  Tout cela favorise un changement positif et aide à placer les auteurs de violations des droits humains devant leurs responsabilités.

C’est ce que nous ont montré les quarante dernières années.  Des militantes et militants fervents, intègres et courageux d’ACT UP à New York et de Treatment Action Campaign en Afrique du Sud sont parvenus à des avancées vitales dans le traitement du sida.  Ces hommes et ces femmes ont lutté pour la justice et pour trouver la riposte au sida la plus efficace. En Afrique du Sud, la société civile a attaqué la politique de l’autruche du gouvernement du président Mbeki devant la plus haute Cour et cette dernière a ordonné au gouvernement de commencer à fournir des ARV.

Pour eux, comme pour moi, et pour encore beaucoup trop de personnes aujourd’hui, il s’agissait d’une bataille dont l’issue déterminait la vie ou la mort, le bien-être ou la maladie, la science ou l’effet pernicieux des idées préconçues, la discrimination ou la justice et l’égalité, et la façon dont des pratiques justes instaurent des politiques de santé publique sensées et qui sauvent des vies.

La nouvelle stratégie de l’ONUSIDA s’inscrit dans cette dynamique.  Elle vise à garantir l’accès à la justice et la reddition de compte en faveur des populations clés et des personnes vivant avec le VIH ou affectées par le virus.  Elle appelle à juste titre à renforcer la collaboration entre les principales parties prenantes, à soutenir les programmes de connaissance des droits et à élargir l’assistance juridique.  Elle prévoit également un engagement considérable, des investissements plus importants et une diplomatie stratégique de la part de la communauté internationale.

La pandémie de COVID-19 n’a pas changé ces objectifs, mais son impact sur les inégalités en a accru l’urgence.  Les confinements anti-infection ont perturbé les services liés au VIH et au sida (les établissements de santé ont été fermés ou les ressources ont été réallouées à la COVID-19 ou il y a eu des pénuries d’antirétroviraux).

D’autre part, des leçons ont été tirées et la technologie de l’ARNm pourrait accélérer la découverte d’un vaccin contre le sida.

Bien qu’il n’y ait toujours pas de remède, le sida n’est plus synonyme d’une mort assurée.  Vingt-quatre ans après avoir pris mes premiers antirétroviraux, je mène une vie heureuse et épanouie.  Notre défi réside en nous-mêmes et dans nos sociétés : il s’agit de surmonter la peur, la discrimination et la stigmatisation pour garantir que les traitements vitaux et les messages soient accessibles de manière juste et équitable.

L’éradication du sida d’ici 2030 est un objectif réaliste.  Mais pour y parvenir, nous devons respecter, protéger et satisfaire les droits fondamentaux des personnes vivant avec le VIH et exposées au risque d’infection.  Nous devons adopter les aspirations démocratiques, placer les populations clés au centre de notre riposte, fournir des ressources pour réduire les inégalités et les injustices, et promouvoir les environnements juridiques qui nous permettront de mettre fin au sida.

Ces 40 dernières années ont été difficiles, mais elles nous ont appris une chose : nous pouvons mettre fin au sida si le soutien, la recherche scientifique, la concentration et l’amour sont au rendez-vous.

World AIDS Day

ArtPositive : utiliser l’art pour sensibiliser à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH

01 octobre 2021

La galerie Marie de Holmsky, au cœur de Paris, a récemment accueilli l’exposition ArtPositive, un projet regroupant des artistes qui vivent avec le VIH. Cette initiative visait à utiliser l’art comme un vecteur pour lutter contre la stigmatisation, la discrimination et l’isolement auxquels sont toujours confrontées les personnes séropositives.

ArtPositive a rassemblé des œuvres de trois peintres, Boré Ivanoff, Adrienne Seed et Nacho Hernandez Alvarez, et du photographe Philipp Spiegel.

« Nous voulons rappeler à tout le monde que le sida n’est toujours pas une chose du passé. Le diagnostic n’est plus un arrêt de mort comme il y a quelques années, et ce, grâce au progrès scientifique. Néanmoins, nous voulons rappeler que les personnes séropositives sont toujours confrontées à des formes extrêmement cruelles et injustes de stigmatisation, d’isolation et même de discrimination », a déclaré M. Ivanoff. « Je suis convaincu que l’art est le meilleur moyen de surmonter toute forme de stigmatisation, d’isolement et de discrimination reposant sur des différences et sur la santé. »

M. Ivanoff, artiste parisien né en Bulgarie, a décidé de dévoiler son statut sérologique il y a deux ans environ. Suite à cette décision, il a reçu de nombreux messages de solidarité et d’appui, mais certains proches ont pris leurs distances. « Cela m’a toutefois conforté dans mon idée que je devais continuer à lutter pour ouvrir les yeux des gens et surmonter cette façon hypocrite de penser et de traiter les personnes qui osent révéler leur statut sérologique vis-à-vis du VIH », a-t-il déclaré. Il a souligné que les activités de sensibilisation et de militantisme sont, avec la création artistique, les seules choses qui lui permettent de préserver un certain équilibre psychologique. Par ailleurs, elles lui donnent une envie de vivre et le sentiment de faire quelque chose d’important et d’utile pour le bien de l’humanité.

Adrienne Seed, artiste, écrivaine, sculptrice et militante de la cause du VIH originaire de Manchester, au Royaume-Uni, est séropositive depuis près de 10 ans. Elle se souvient : « À l’époque, très peu de femmes parlaient ouvertement de leur séropositivité. J’ai commencé à en parler sur mon site Internet, dans les médias et, bien sûr, à travers mon art. »

« Les personnes vivant avec le VIH sont aussi confrontées à la stigmatisation. La société nous juge et nous donne l’impression de mériter une punition », a déclaré José Manuel González Peeters, artiste originaire de Barcelone en Espagne et qui vit avec le VIH.

Philipp Spiegel, photographe séropositif originaire de Vienne, en Autriche, a expliqué que son travail faisait partie d’un projet à long terme intitulé The Privilege of Intimacy (Le privilège de l’intimité). « Mon diagnostic du VIH m’a dépossédé pendant longtemps de mon sentiment d’intimité. Une chose qui m'était si naturelle m’avait été enlevée. Après quoi, je me suis lancé dans un long voyage pour redécouvrir le sens de l’intimité et pour apprendre à l’apprécier encore plus », a-t-il déclaré. « En réfléchissant sur ce sujet, j’ai pris conscience que l’absence d’intimité était plus répandue que je ne le pensais. Elle affecte non seulement les personnes vivant avec le VIH, mais aussi toutes celles qui vivent dans la peur d’être ostracisées ou stigmatisées pour une raison ou pour une autre. Les mères célibataires, les personnes LGBTQ+ dans certains contextes ou toute personne qui pense devoir se cacher pour des raisons sociétales. »

« Nous, les artistes vivant avec le VIH, aimerions exprimer notre sincère gratitude à l'ensemble de nos partenaires officiels et aux médias du monde entier qui nous aident à faire connaître notre cause : la lutte contre la stigmatisation du VIH et la prise de conscience que le sida est encore d’actualité », a déclaré M. Ivanoff, au nom des participantes et participants d’ArtPositive.

« La stigmatisation et la discrimination font que des personnes sont traitées différemment, exclues des services essentiels ou soumises à des restrictions injustifiées sur leur mode de vie, simplement en raison de qui elles sont. C’est formidable de voir comment une communauté d’artistes vivant avec le VIH utilise l’art comme moyen de sensibiliser le grand public aux facteurs de stigmatisation et de discrimination afin de mieux les combattre », a déclaré Laurel Sprague, conseillère spéciale de l’ONUSIDA pour la mobilisation communautaire.

L’ONUSIDA est profondément attristée par la mort de Manuel da Quinta, un grand professionnel, un militant de la riposte au VIH et un défenseur des droits humains et de l’égalité

14 juin 2021

La famille de l’ONUSIDA est profondément attristée par le décès de la COVID-19 de notre cher collègue et ami, Manuel da Quinta. Nous présentons nos plus sincères condoléances à son mari Ricardo, à sa famille et à ses proches en général. 

Depuis 2017, Manuel occupait le poste de Conseiller de l’ONUSIDA pour l’appui aux communautés et pour les droits humains au sein du bureau multinational de l’ONUSIDA pour l’Argentine, le Chili, le Paraguay et l’Uruguay. Mais beaucoup d’entre nous le connaissaient dans les nombreuses fonctions qu’il a occupées et pour le travail considérable qu’il a accompli dans le monde entier en tant que membre de la famille de l’ONUSIDA pendant plus de 24 ans. Dans ce cadre, il a défendu les droits et le leadership des personnes vivant avec le VIH et des populations les plus vulnérables au VIH, y compris les communautés lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles, les populations migrantes et les réfugiées, les travailleurs et travailleuses du sexe, les populations autochtones et les jeunes.

Manuel incarnait l’essence de la mission et de la vision de l’ONUSIDA, ainsi que la raison pour laquelle nous nous levons tous les jours pour remplir nos devoirs et atteindre notre objectif. En tant que fervent défenseur des droits humains et de l’égalité sociale, il s’est toujours engagé contre toute forme d’injustice, y compris en interne au sein de l’ONUSIDA, où il a été pendant de nombreuses années le président de l’Association du personnel de l’ONUSIDA.

Manuel militait pour la cause du VIH depuis 1990 et a accumulé une vaste expérience du travail communautaire avec des organisations travaillant pour le compte de personnes vivant avec le VIH dans plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.

Il a rejoint l’ONUSIDA en 1997, d'abord au département de la communication, où il s’est occupé de projets multimédias sur le VIH. Plus tard, en 2005, il a co-fondé UN Plus, une initiative qui rassemble les membres du personnel des Nations Unies vivant avec le VIH. Ensuite, il a travaillé au sein des équipes de l’ONUSIDA à Genève, Bangkok, Dakar et Buenos Aires.

Manuel débordait d’une énergie positive, il disposait d’une énorme volonté de rendre possible l’impossible et mettait toujours toute son âme dans ce qu’il faisait. Il était également un ami loyal pour beaucoup d’entre nous.

Manuel nous a quittés à 59 ans seulement et laisse un grand vide derrière lui.

Nous souhaitons exprimer ici la profonde tristesse que cause son décès. Nous exprimons une nouvelle fois notre solidarité et nos condoléances à la communauté sensationnelle qui a travaillé avec Manuel pour riposter au VIH pendant tant d’années, ainsi qu’à ceux et celles qui l’ont connu dans le monde entier et qui pleurent son départ.

L’ONUSIDA accueille Lord Fowler au poste d’ambassadeur

30 avril 2021

GENÈVE, le 30 avril 2021—Au titre d’ambassadeur de l’ONUSIDA, Norman Fowler, secrétaire d’État à la Santé qui a marqué l’histoire du Royaume-Uni, militant des droits de l’homme et Lord Speaker respecté, défendra les réformes du droit, la santé pour toutes et tous, ainsi que l’éducation des filles dans le monde entier afin d’aider à mettre fin au VIH. 

Suite à sa démission du poste de Lord Speaker qui prend effet fin avril, Lord Fowler assumera son nouveau rôle de défenseur de la cause du sida à partir de mai 2021. 

À ce titre, il cherchera à gagner l’engagement de leaders du monde entier en faveur de trois changements transformationnels essentiels pour éradiquer le sida : mettre fin aux lois punitives envers les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles (LGBTI), assurer l’accès universel aux soins de santé et garantir l’émancipation et l’éducation de toutes les filles afin qu’elles puissent finir leurs études secondaires et réduire considérablement leur risque de contracter le VIH. 

Lord Fowler a occupé le poste de secrétaire d’État à la Santé du Royaume-Uni au début de l’épidémie de VIH. Il a travaillé pendant des décennies dans les plus hautes sphères du gouvernement et a été un défenseur des personnes touchées par le VIH et des droits humains de la population LGBTI. 

Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, a déclaré : « Nous pouvons vaincre le sida, mais à condition que les leaders prennent des actions ambitieuses. Lord Fowler est respecté dans le monde entier en tant que grande figure parlementaire et personnalité courageuse. Il a contribué à des changements audacieux dans la lutte contre le sida et peut ainsi aider d’autres leaders à faire de même. Nous exprimons notre vive reconnaissance à Lord Fowler pour son soutien renouvelé. » 

Et Lord Fowler de déclarer : « Comme je l’ai dit lorsque j’ai annoncé que je quittais mes fonctions de Lord Speaker, je ne prends pas ma retraite, je démissionne seulement. Je suis déterminé à voir l’éradication du sida et la fin des inégalités qui entravent l’accomplissement de cet objectif. Nous avons déjà parcouru un long chemin, mais la dernière ligne droite est la plus difficile. La crise de la COVID-19 n’est pas une raison pour relâcher nos efforts, mais plutôt pour les accélérer et mettre fin au sida. »

2021 est une année clé de la riposte au VIH, car elle marque le quarantième anniversaire de la découverte du VIH. Cette année, la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le VIH/sida verra aussi des leaders du monde entier définir les mesures à prendre pour mettre fin au sida d’ici 2030.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Contact

UNAIDS Geneva
Sophie Barton-Knott
tél. +41 79 514 68 96
bartonknotts@unaids.org

La République centrafricaine célèbre la Journée zéro discrimination

02 mars 2021

Le 1er mars, des personnes du monde entier se retrouvent à l’occasion de la Journée zéro discrimination. Cette année, elle était placée sous le signe de l’urgence d’agir pour mettre fin aux inégalités.

Ces dernières années, la République centrafricaine a fait de la réduction des inégalités de santé une priorité nationale. À la mi-2019, 10 domaines prioritaires ont été choisis en préparation de la couverture sanitaire universelle. Il s’agit notamment de garantir qu’un centre de santé se trouve à moins de 5 km de chaque foyer.

Le pays a été le premier à rejoindre le Partenariat mondial pour l’élimination de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH qui puise dans le potentiel combiné et les compétences uniques des gouvernements, de la société civile et des Nations Unies afin que la stigmatisation et la discrimination liées au VIH soient reléguées au passé.

Pour célébrer la Journée zéro discrimination 2021, le pays a organisé plusieurs activités le jour même et en amont. Le ministre de la Santé et de la Population a rappelé à la télévision et à la radio l’engagement du gouvernement en faveur de la non-discrimination et l’égalité. « Nous n’avons pas d’autre choix que de lutter contre les inégalités si nous voulons atteindre les Objectifs de développement durable, y compris ceux liés au bien-être et à la santé pour tous et toutes », a déclaré le ministre de la Santé et de la Population, Pierre Somse.

Des études récentes montrent que l’inégalité et la stigmatisation sont des entraves majeures à l’utilisation des services de santé. Par exemple, plus de 80 % des personnes vivant avec le VIH dans le pays indiquent avoir déjà été victimes de discrimination ou de stigmatisation. « Ces difficultés sont exacerbées par les conflits et les attaques visant la population et le personnel de santé qui empêchent des centaines de milliers de nos concitoyens et concitoyennes de jouir de leurs droits, y compris leur droit à la vie, à la dignité et à la santé », a continué M. Somse.

La société civile a été consultée pour étoffer les priorités visant à éradiquer la stigmatisation et la discrimination dans le pays. Une table ronde a également été organisée au cours d’une émission de radio de journalistes des droits humains sur le réseau national afin de sensibiliser sur les conséquences négatives de la stigmatisation et de la discrimination qui sont l'un des principaux freins à l’accès à la prévention, au traitement, à la prise en charge et à l’assistance liés au VIH. Invitée à cette émission, Aminata Adoum de l’Association nationale des avocates a souligné le travail réalisé par son organisation pour aider les femmes vivant avec le VIH à se protéger de la discrimination et de la violence.

Lors de la Journée zéro discrimination 2020, le personnel de santé, y compris des organisations professionnelles de médecins, de soins infirmiers et de sages-femmes, ainsi que des associations de patients et patientes, ont signé une Charte nationale sur la qualité des soins et les droits des patients et patientes qui énonce les principes d’humanisme, d’éthique et de respect de la dignité en vue de structurer les relations entre patients, patientes et prestataires de soins. Cette année, la charte des patients et patientes a été affichée dans des établissements de santé de la capitale, Bangui, et des sessions de sensibilisation sur ce document ont été organisées à l’attention de l’équipe médicale de deux grands centres de la ville.

« La campagne de la Journée zéro discrimination fait partie d’un ensemble complet d’activités prioritaires pour lutter contre les barrières liées aux droits humains qui entravent l’accès aux services de lutte contre le VIH. Le pays va mettre en place ces activités au cours des trois prochaines années. Elles comprendront le suivi par les communautés des violations des droits humains, des formations pour connaître ses droits, des services juridiques, l’élaboration d’une loi anti-discrimination et des échanges avec les grandes figures des communautés, les législateurs et les leaders d’opinion », a expliqué Patrick Eba, Directeur Pays de l’ONUSIDA pour la République centrafricaine.

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