Children

Caraïbes : de grandes disparités au niveau de l’accès au dépistage du VIH chez les bébés

12 avril 2021

Les nourrissons ayant été infectés verticalement au VIH (par leur mère) doivent être diagnostiqués rapidement pour vivre. Un test précoce des bébés exposés au VIH et le démarrage immédiat d’une thérapie antirétrovirale suite à un diagnostic positif peuvent en effet garantir leur survie. Sans un diagnostic et un traitement précoces, près de la moitié des nourrissons séropositifs meurent avant l'âge de deux ans, mais beaucoup de bébés exposés au VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire n’ont pas accès au diagnostic précoce.In the Caribbean, coverage of virological testing for early infant diagnosis varies from 21% in Jamaica to 99% in Cuba.

Dans les Caraïbes, la couverture du test virologique pour le diagnostic précoce des nourrissons varie entre 21 % en Jamaïque et 99 % à Cuba.

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Enfants

Les enfants séropositifs ont toujours moins accès au traitement du VIH que les adultes

08 mars 2021

Dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne fortement touchés par l’épidémie, la couverture du traitement du VIH reste inférieure chez les enfants séropositifs par rapport aux adultes. Pour tous les pays, elle était en 2019 de 53 % seulement [36-64 %], un échec mondial qui se traduit par le fait que 840 000 enfants vivant avec le VIH sur 1,8 million [1,3 million-2,2 millions]  n’obtenaient pas les soins qui auraient pu leur sauver la vie.

Couverture de la thérapie antirétrovirale chez les enfants et les adultes, pays d’Afrique subsaharienne appartenant à l’initiative Start Free, Stay Free, AIDS Free, 2019

Alors que l’infection verticale recule, la proportion d’enfants séropositifs âgés de 5 à 14 ans augmente. Sur les 840 000 enfants environ vivant avec le VIH sans traitement en 2019, 560 000 appartenaient à cette classe d’âge. Nous devons intensifier les efforts pour identifier et soigner ces enfants dont la séropositivité n’est pas diagnostiquée. Une stratégie consiste à s’assurer d’atteindre les enfants qui ont perdu un ou leurs deux parents de maladies opportunistes en intégrant les services de dépistage du VIH au sein des programmes d’aide aux orphelins, orphelines et autres enfants vulnérables.

Par ailleurs, des études indiquent que de nombreuses personnes suivant un traitement du VIH ont des proches, y compris des enfants, qui ne connaissent pas leur statut sérologique. Tester les membres de ces familles à l’aide d’un dépistage indicateur respectant les droits et sensible au genre peut être une stratégie efficace pour identifier les enfants plus âgés vivant avec le VIH. Le dépistage familial indicateur raccourcit également le début de la prise en charge, avec des taux de démarrage variant de 42 % à 96 % selon plusieurs études. De telles approches pensées pour les familles permettent également aux parents et à leurs enfants d’accéder ensemble aux soins, ce qui améliore l’observance des traitements.

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Enfants et VIH

Côte d’Ivoire : lancement d’un projet confessionnel contre le VIH pédiatrique

02 mars 2021

Les organisations confessionnelles jouent un rôle essentiel à tous les niveaux de la riposte au VIH. La prise en charge du VIH repose en effet beaucoup sur leurs réseaux d’hôpitaux, de cliniques et de systèmes communautaires, en particulier dans les pays sévèrement touchés par l’épidémie. C’est pour cette raison que l’ONUSIDA et le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) ont lancé une initiative commune pour puiser dans le potentiel national et international des organisations confessionnelles et tirer profit des avantages que pourrait offrir un réseau d’organisations confessionnelles dans certains pays, comme la Côte d’Ivoire.

L’initiative confessionnelle de l’ONUSIDA-PEPFAR a été lancée le 14 octobre 2020 en Côte d’Ivoire. Elle est placée sous l’égide du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique par le biais du programme national de lutte contre le sida.

Suite à cette initiative nationale, plusieurs activités ont suivi dans le pays. On peut citer ici le développement du plan d’action confessionnel placé sous la direction du programme national de lutte contre le sida. Cette initiative vise à garantir une coordination efficace et à surveiller de près les programmes, ainsi qu’à assurer les synergies et la complémentarité dans leur mise en œuvre.

Le 9 février, Caritas Côte d’Ivoire, membre de Caritas Internationalis, l’organisation chargée de mettre en place la stratégie sociale de l’Église catholique au niveau national et international, a lancé le projet GRAIL (Galvanizing Religious Actors for Better Identification and Linkage to Paediatric HIV). Ce projet renforcera l’implication des organisations confessionnelles en accélérant le diagnostic précoce et le traitement des enfants séropositifs en Côte d’Ivoire.

Au cours du lancement du projet GRAIL, un représentant du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a salué l’engagement de l’église catholique au sein de la riposte nationale au VIH et a rappelé que le sida pédiatrique figure parmi les priorités nationales.

« La pandémie de COVID-19 que nous affrontons actuellement est une situation d’urgence sanitaire et sociale préoccupante qui nécessite une riposte forte. Les enfants vivant avec le VIH sont nombreux parmi les personnes touchées », a déclaré Bruno Yedoh Essoh, le président de Caritas Côte d’Ivoire.

« L’écart entre le diagnostic et la prise en charge des enfants vivant avec le VIH est important. Par conséquent, un partenariat efficace au niveau national avec des organisations confessionnelles en Côte d’Ivoire peut aider à combler cet écart, » a indiqué Jean-François Somé, conseiller en mise en œuvre pour l’ONUSIDA PEPFAR/Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme qui a représenté l’ONUSIDA lors du lancement.

Le projet GRAIL a pour objectif de former les leaders religieux et les prestataires de services de santé confessionnels sur les thèmes du VIH pédiatrique et des actions visant à réduire la stigmatisation et la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH, notamment les enfants. La première session d’une formation sur le sida pédiatrique à destination des leaders religieux et des prestataires de services de santé confessionnels a eu lieu juste après le lancement du projet GRAIL. D’autres sessions sont prévues dans le pays.

 

 

Prise en charge des enfants vivant avec le VIH/SIDA Le projet GRAIL lancé Les enfants vivant avec le VIH/ SIDA en...

Posted by Caritas Nationale CI on Tuesday, February 9, 2021

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Enfants et VIH

Déclaration commune appelant à une intensification urgente de l’accès des nourrissons et des enfants vivant avec le VIH au traitement optimal du VIH à l’échelle nationale

22 décembre 2020

Les partenaires mondiaux qui se sont engagés à mettre fin au sida pédiatrique se sont réunis afin d’appeler les pays à élargir rapidement l’accès à un traitement pédiatrique optimal du VIH pour les nourrissons et les enfants. Les partenaires incluent le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’ONUSIDA, le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Unitaid, la Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation et la Clinton Health Access Initiative (CHAI).

Les enfants vivant avec le VIH continuent d’être laissés pour compte par la riposte mondiale au sida. En 2019, seuls 53 % (950 000) des 1,8 million d’enfants vivant avec le VIH (âgés de 0 à 14 ans) dans le monde étaient diagnostiqués et sous traitement, contre 68 % des adultes. [1] Les 850 000 autres enfants vivant avec le VIH n’ont pas été diagnostiqués et ne reçoivent pas de traitement vital contre le VIH. Les deux tiers des enfants manquants sont âgés de 5 à 14 ans et ne fréquentent pas systématiquement les établissements de santé traditionnels. Il est nécessaire de mobiliser les communautés et les familles des personnes vivant avec le VIH, la tuberculose et d’autres maladies connexes et d’offrir des services familiaux afin d’identifier ces enfants manquants et de commencer leur traitement.

On estime que 95 000 enfants sont morts de maladies liées au sida en 2019, en partie en raison de l’absence de diagnostic précoce du VIH chez les nourrissons et les enfants et d’un lien immédiat avec des régimes de traitement du VIH optimaux. Sans traitement, 50 % des nourrissons infectés par le VIH pendant ou autour de la naissance mourront avant l’âge de deux ans. [1]

La Food and Drug Administration des États-Unis a récemment approuvé provisoirement la première formulation générique de comprimés dispersibles de 10 mg de dolutégravir (DTG). [2] Cette approbation est le résultat d’un partenariat innovant entre Unitaid, CHAI et ViiV Healthcare et des fournisseurs de médicaments génériques, qui a permis d’accélérer le calendrier de développement de plusieurs années. L’approbation a été rapidement suivie de l’annonce, à l’occasion de la Journée mondiale du sida, d’un accord novateur négocié par Unitaid et CHAI qui réduit le coût du traitement du VIH de 75 % pour les enfants dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où les comprimés dispersibles de 10 mg de DTG seront disponibles au coût de 4,50 $ US pour un flacon de 90 comprimés. [3]

Cela signifie que le traitement antirétroviral de première intention à base de DTG recommandé par l’OMS est maintenant disponible dans de meilleures formulations génériques pédiatriques, également plus abordables, pour les jeunes enfants et les nourrissons dès l’âge de quatre semaines et pesant plus de 3 kg. [4] La transition rapide vers ce traitement, combinée à un meilleur diagnostic du VIH chez les enfants et à d’autres mesures de soutien, contribuera à réduire d’urgence les 95 000 décès évitables liés au sida chez les enfants.

Le traitement du VIH à base de DTG conduit à de meilleurs résultats pour les enfants. Le DTG est moins susceptible d’être affecté par la résistance aux médicaments et atteint la suppression de la charge virale plus tôt ; les comprimés dispersibles adaptés aux enfants améliorent l’adhérence en raison d’un moindre nombre de comprimés, qui sont également plus faciles à administrer. Ces facteurs aident les enfants à atteindre et à maintenir la suppression de la charge virale, qui est la référence par excellence pour mesurer l’efficacité du traitement du VIH. Le traitement à base de DTG est la norme de soins pour les adultes. Le fait de commencer ce traitement dès la petite enfance permet de réduire la nécessité de changements de traitement à mesure que les enfants grandissent, pendant l’enfance, à l’adolescence et à l’âge adulte. Un nombre réduit de protocoles et de changements de protocoles simplifie la gestion des soins de santé, améliore la gestion des stocks et réduit le gaspillage.

L’OMS recommande un traitement anti-VIH à base de DTG pour tous les nourrissons et enfants depuis 2018 [4] et a fourni des recommandations posologiques pour les nourrissons et les enfants de plus de quatre semaines et de plus de 3 kg en juillet 2020. [5]

Les fournisseurs ont indiqué leur capacité à répondre aux ambitions mondiales d’expansion. Des prévisions précises de la demande sont essentielles pour éclairer la planification de la production et les délais de livraison. Il est donc essentiel que les programmes nationaux commencent à inclure des comprimés dispersibles de 10 mg de DTG dans leurs nouveaux plans d’achat, examinent les stocks et les commandes de traitements pédiatriques existants sans DTG, partagent leurs prévisions avec les partenaires et les fournisseurs d’approvisionnement en traitement du VIH et passent des commandes le plus tôt possible.

Les partenaires sont déterminés à aider les gouvernements nationaux à élaborer des plans de transition rapide afin de passer du traitement du VIH sous-optimal existant au traitement à base de DTG pour les nourrissons et les enfants, notamment au moyen d’un plaidoyer en faveur d’un engagement politique, de la mobilisation de ressources internationales et nationales, de nouvelles politiques et directives, de la gestion de l’approvisionnement, de la distribution et du stock de médicaments, de la formation des travailleurs de la santé et de la sensibilisation et de l’engagement des communautés touchées pour assurer la demande et veiller à ce que les enfants vivant avec le VIH et leurs soignants comprennent le traitement afin de garantir l’adoption rapide de ces nouvelles formulations.

D’autres directives à l’intention des programmes nationaux et des partenaires sont disponibles auprès de l’OMS. [5] La boîte à outils d’introduction de nouveaux produits CHAI HIV dispose de ressources consacrées à aider les pays dans leur transition vers le DTG pédiatrique. [6]

Citations de partenaires

« Les gouvernements nationaux, les partenaires sur le terrain et les communautés touchées doivent travailler ensemble pour identifier et traiter les enfants et les nourrissons dont la vie peut être sauvée par ces nouveaux médicaments », déclare Shannon Hader, directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA pour le Programme. « Les nouveaux médicaments sont moins chers, plus efficaces et mieux adaptés aux enfants que les traitements actuels pour les nourrissons et les jeunes enfants. Nous devons en approvisionner les cliniques pour sauver des vies dès maintenant. »

« Le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR), travaille sans relâche pour assurer à tous les patients un accès aux meilleurs traitements disponibles pour le VIH, y compris les plus avancés pour les enfants vivants avec le VIH  », déclare Deborah L. Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale. « Une introduction et une diffusion accélérée de la DTG pédiatrique pourraient permettre de sauver la vie de milliers d’enfants dans le monde. Le PEPFAR continuera à collaborer avec les partenaires locaux et mondiaux pour permettre aux jeunes enfants que nous servons d’avoir accès le plus rapidement au DTG pédiatrique ».

« La provision de médicaments antirétroviraux aux personnes vivant avec le VIH est au cœur de notre soutien aux programmes nationaux de lutte contre le VIH », déclare Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. « Ce nouveau traitement du VIH abordable et adapté aux enfants est un énorme pas en avant qui améliorera et sauvera la vie d’un groupe figurant parmi les plus vulnérables de la société : les jeunes enfants infectés par le VIH. Nous sommes déterminés à aider les pays à faire une transition rapide vers ces nouveaux médicaments. »

« Dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, les enfants attendent souvent des années pour avoir accès aux mêmes médicaments que les adultes, ce qui nuit à leur qualité de vie et entraîne même des décès évitables. Nous sommes fiers d’avoir travaillé avec des partenaires sur cet accord novateur qui apportera aux enfants un DTG dispersible de qualité garantie à un rythme record », déclare Philippe Duneton, directeur exécutif d’Unitaid. « L’accès à ce traitement va transformer la vie des enfants vivant avec le VIH, les aider à rester sous traitement et sauver des milliers de vies. »

« Pour la première fois, les enfants vivant avec le VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire auront accès en même temps aux mêmes médicaments antirétroviraux de première ligne que ceux des pays à revenu élevé », déclare Iain Barton, président-directeur général de la Clinton Health Action Initiative. « Le partenariat devrait servir de modèle pour éliminer les obstacles qui entravent le développement de formulations pédiatriques permettant d’administrer des médicaments de première ligne rapidement et à un coût abordable. »

« L’écart qui subsiste entre les traitements des adultes et ceux des enfants nous empêche d’atteindre une génération sans sida », déclare Chip Lyons, président-directeur général de la fondation Elizabeth Glaser pour le sida pédiatrique. « Les enfants vivant avec le VIH dans le monde entier ont un besoin urgent de formulations adaptées à leur âge, efficaces et accessibles. L’approbation du DTG dispersible est un pas en avant important, mais ne vaut rien si cette nouvelle formulation n’atteint pas rapidement les bébés et les jeunes enfants qui en ont désespérément le plus besoin. La fondation Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation s’est engagée à soutenir le déploiement, l’adoption et la livraison accélérés de nouveaux médicaments antirétroviraux pédiatriques optimaux en partenariat avec des dirigeants mondiaux, régionaux et locaux. »

« L’écart de traitement qui subsiste entre les mères et les enfants est inacceptable si l’on considère les nouvelles avancées scientifiques qui sont à notre portée pour changer cette trajectoire », déclare Chewe Luo, directeur associé et chef du VIH, Fonds des Nations Unies pour l’enfance. « Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance se félicite des engagements pris à l’échelle mondiale et des progrès accomplis dans la mise au point de meilleures approches diagnostiques et de régimes optimaux aboutissant sur de meilleurs résultats pour les enfants. »

« Cela pourrait changer la donne pour les enfants vivant avec le VIH », déclare Meg Doherty, directrice des programmes mondiaux sur le VIH, l’hépatite et les IST pour l’OMS. « Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les pays à offrir ce nouveau DTG pédiatrique de 10 mg à tous les enfants qui en ont besoin. »

 

Références

[1] UNAIDS. Start Free Stay Free AIDS Free - 2020 report. 07 July 2020. Communiqué de presse : https://www.unaids.org/fr/resources/presscentre/pressreleaseandstatementarchive/2020/july/20200707_start-free-stay-free-aids-free

[2] https://www.accessdata.fda.gov/drugsatfda_docs/pepfar/214521PI.pdf

[3] UNITAID : Un accord innovant réduit de 75% le coût du traitement du VIH pour les enfants des pays à revenu faible et intermédiaire. https://unitaid.org/news-blog/groundbreaking-agreement-reduces-by-75-the-cost-of-hiv-treatment-for-children-in-low-and-middle-income-countries/#fr

[4] Organisation mondiale de la santé : mise à jour des recommandations sur les traitements antirétroviraux de première et de deuxième intention et la prophylaxie post-exposition et des recommandations sur le diagnostic précoce du VIH chez les nourrissons. Orientations provisoires. 1er décembre 2018, https://www.who.int/publications/i/item/WHO-CDS-HIV-18.51.

[5] Organisation mondiale de la Santé. Considérations relatives à l’introduction de nouvelles formulations de médicaments antirétroviraux pour les enfants. Politique générale. 1er juillet 2020, https://www.who.int/publications/i/item/9789240007888.

[6] Clinton Health Access Initiative. HIV new product introduction toolkit. Pediatric 10 mg dispersible, scored resources, https://www.newhivdrugs.org/.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Enfants

 

Traitement du VIH

Traitement pédiatrique du VIH : appel de l’ONUSIDA pour redoubler d’efforts en République démocratique du Congo

02 décembre 2020

La Directrice exécutive de l’ONUSIDA a visité un village communautaire et un hôpital pour enfants lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida

KINSHASA, le 2 décembre 2020—Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, a visité une communauté solidaire autour du VIH à Kinshasa dans le cadre des célébrations de la Journée mondiale de lutte contre le sida dans la capitale de la République démocratique du Congo. Elle a salué la riche expérience du pays en matière de riposte aux pandémies, comme celle d’Ebola, alors que le gouvernement a annoncé le 18 novembre la fin d’un épisode d’Ebola.

« Je remercie le gouvernement congolais, nos soutiens de la société civile et les partenaires, qui, ensemble, permettent au pays d’affronter de nombreuses problématiques, en particulier le VIH, Ebola et maintenant la COVID-19 », a déclaré Mme Byanyima.

Mme Byanyima a souligné que davantage de personnes dans le pays ont besoin d’un traitement vital du VIH et qu’il reste encore fort à faire pour aider les femmes en particulier. « Malgré des progrès considérables, seulement 57 % des personnes vivant avec le VIH suivent une thérapie antirétrovirale », a ajouté Mme Byanyima. « La couverture de la thérapie antirétrovirale est plus importante chez les hommes (72 %) que chez les femmes (51 %) ce qui est révélateur d’une inégalité entre les sexes. » Et de poursuivre que les femmes ne commenceront pas un traitement du VIH si elles ont peur de révéler leur statut sérologique ou si elles ont l’impression qu’elles ne seront pas soutenues ou acceptées si elles vivent avec le VIH.

Sur les 520 000 personnes vivant avec le VIH en République démocratique du Congo, plus de 64 % sont des femmes. 68 000 enfants de moins de 14 ans sont séropositifs dans le pays et 25 % seulement sont sous traitement. Ce constat motive l’appel de Mme Byanyima pour que le pays accélère les soins pédiatriques, y compris les services de lutte contre le VIH.

À l’hôpital pédiatrique de Kalembelembe, elle s’est entretenue avec le personnel et des ados qui ont grandi en ayant accès à l’appui médico-social fourni par cet établissement. Ces ados ont demandé à la Directrice exécutive de continuer à militer en faveur de la poursuite du financement de groupes d’entraide par et pour les ados qui vivent avec le VIH, de leur intégration dans le système scolaire, de l’élimination des redevances, ainsi que de la levée des obstacles juridiques qui exigent l’accord des parents pour un dépistage du VIH.

Le VIH en République démocratique du Congo touche très fortement les jeunes femmes comme c’est le cas dans toute l’Afrique subsaharienne. Mme Byanyima a rappelé que les femmes et les filles doivent faire l’objet d’une attention toute particulière afin de mettre un terme au sida. « Chaque semaine, en Afrique subsaharienne, 4 500 jeunes femmes sont infectées par le VIH, » a-t-elle indiqué. « C’est inacceptable. Nous devons différencier radicalement la riposte au VIH. »

À son arrivée à Kinshasa, Mme Byanyima a rencontré le ministre de la Santé, M. Eteni Longondo. Elle l’a félicité pour son rôle décisif dans la riposte à la COVID-19 et a souligné l'importance à donner au VIH face à la pression qu'exercent les trois pandémies concomitantes d’Ebola, du VIH et de la COVID-19. 

Les décès dus au sida en République démocratique du Congo ont chuté de 61 % au cours des 10 dernières années, passant de 37 000 en 2010 à 15 000 en 2019.  La prévalence du VIH se maintient à 1 % environ chez les adultes, mais 23 000 nouvelles infections ont été recensées l’année dernière. 

Des objectifs ambitieux et courageux

Le nouveau rapport de l’ONUSIDA, Prevailing against pandemics by putting people at the centre, appelle les gouvernements à renforcer considérablement leurs investissements en faveur des ripostes aux pandémies et à adopter une série d’objectifs courageux, ambitieux, mais réalisables concernant le VIH. Atteindre ces objectifs permettra de revenir sur le chemin menant à l’éradication du sida en tant que menace pour la santé publique à l’horizon 2030.

La riposte mondiale au sida accusait déjà un retard avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19, mais la propagation rapide du coronavirus a encore ralenti les progrès. Les modélisations à long terme des répercussions de la pandémie sur la riposte au VIH indiquent que le nombre de nouvelles infections au VIH et le nombre de décès liés au sida entre 2020 et 2022 augmenteront entre 123 000 et 293 000 cas pour le premier, et entre 69 000 et 148 000 cas pour le second.

« Nous payons au prix fort l’échec collectif de mise en œuvre d’une riposte au VIH exhaustive, respectueuse des droits et centrée sur les personnes, et de son financement adéquat », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Réserver la mise en place de programmes uniquement à celles et ceux qu’aura choisis la classe politique ne permettra pas d’inverser le cours de la COVID-19 ou d’éradiquer le sida. Pour que la riposte mondiale tienne ses promesses, nous devons accorder la priorité aux personnes et lutter contre les inégalités qui forment le terreau des épidémies. »

Rattraper le retard

Même si certains pays d’Afrique subsaharienne comme le Botswana et l’Eswatini ont accompli des progrès remarquables et atteint, voire dépassé les objectifs du VIH fixés pour 2020, nombreux sont encore ceux à accuser un retard. Les pays qui réussissent très bien montrent l’exemple. L’ONUSIDA coopère avec ses partenaires pour intégrer ces leçons dans une série de propositions d’objectifs pour 2025 qui mettent l’accent sur les personnes.

Ces objectifs accordent la priorité à une excellente couverture des services de santé sexuelle et reproductive, ainsi que du VIH, à la suppression des lois et réglementations punitives, et à la lutte contre la stigmatisation et la discrimination. Les personnes sont au centre des préoccupations, en particulier les groupes plus exposés et marginalisés : jeunes femmes et filles, ados, travailleurs et travailleuses du sexe, personnes transgenres, consommateurs et consommatrices de drogues injectables, gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Les nouveaux objectifs pour la fourniture de services liés au VIH visent une couverture à 95 % de chaque sous-population de personnes vivant avec le VIH et exposées à un risque élevé. Les gouvernements arriveront à mieux contrôler l’épidémie au sein de leurs frontières en mettant l’accent sur les personnes et en se concentrant sur les zones sensibles.

Les objectifs 2025 nécessitent par ailleurs de créer un environnement propice à une riposte efficace au VIH et incluent des objectifs ambitieux contre la discrimination : - moins de 10 % de pays disposant de lois et réglementations punitives, - moins de 10 % de personnes séropositives et touchées par le VIH victimes de la stigmatisation et de la discrimination, - moins de 10 % de personnes victimes d’inégalités et de violences basées sur le genre.

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Discours

L’ONUSIDA s’unit à des partenaires pour lancer un appel en faveur d’une amélioration du dépistage, du traitement et de la prévention du VIH et de la tuberculose chez les enfants

20 novembre 2020

Au cours de la Journée mondiale de l’enfance, l’ONUSIDA rejoint l’appel lancé par des partenaires dans une déclaration commune annonçant le lancement du Plan d’action de Rome 2020. L’objectif consiste à accélérer l’accès à de meilleurs outils de prévention, de diagnostic et de traitement du VIH chez les enfants, ainsi que de la tuberculose chez les enfants séropositifs.

Les enfants vivant avec le VIH sont surreprésentés parmi les populations oubliées de la riposte au VIH. Dans le monde, la couverture du traitement pédiatrique est en effet extrêmement faible. En 2019, 53 % seulement des 1,8 million d’enfants environ vivant avec le VIH étaient identifiés et sous traitement. Cela signifie que 850 000 enfants séropositifs n’ont pas accès à un traitement du VIH pouvant sauver leur vie. Plus de la moitié de ces derniers se concentre dans cinq pays seulement : la République démocratique du Congo, le Kenya, le Mozambique, le Nigeria et l’Afrique du Sud, et deux tiers d’entre eux ont entre 5 et 14 ans. Par ailleurs, nous ne faisons pas suffisamment pour empêcher les nouvelles infections alors que 150 000 d’entre elles touchaient des enfants de moins de 15 ans en 2019. Il faut par conséquent déployer rapidement des programmes et des activités spécifiques afin d’atteindre ces enfants et de leur permettre de jouir du développement incroyable des innovations dans le domaine de la pédiatrie.

Plusieurs facteurs expliquent cette situation. Les mères ne font pas de dépistage du VIH au cours de la grossesse et de l’allaitement. Ainsi, elles ne peuvent pas recevoir un traitement contre le VIH qui permettrait à leurs enfants de rester en bonne santé et à l’abri d’une infection. Les enfants ne font pas l’objet d’un dépistage du VIH à la naissance ou peu après, ce qui les empêche de bénéficier d’un traitement précoce qui offre de meilleurs résultats. Les traitements du VIH les plus facilement disponibles ne sont pas adaptés aux enfants. Ils sont souvent amers et ne se dissolvent pas ou ne peuvent pas être saupoudrés dans la nourriture des nourrissons et des jeunes enfants qui ne savent pas encore avaler de comprimés.

Les enfants et surtout les enfants vivant avec le VIH sont particulièrement vulnérables à la tuberculose qui est la première cause de mortalité parmi les personnes séropositives. La tuberculose parmi les enfants séropositifs est difficile à diagnostiquer et le traitement est compliqué et désagréable, en particulier en combinaison avec celui du VIH.

« Le Plan d’action de Rome assure la promotion de nouvelles formes de diagnostic et de traitements plus efficaces, plus abordables et plus faciles à prendre pour les enfants vivant avec le VIH. Notre obligation morale à présent consiste à nous assurer que ces outils atteignent vraiment les enfants qui en ont le plus besoin », a déclaré Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe, Programme, de l’ONUSIDA. « Nous devons passer à l’action : pour atteindre ces enfants, les pays doivent se concentrer sur leurs données, comprendre où et comment les enfants non identifiés sont susceptibles d’être atteints et éliminer tout obstacle artificiel qui se dresse sur le chemin, aussi bien au niveau de la réglementation que de la mise en œuvre. Par ailleurs, nous sommes loin de clore le chapitre de l’innovation pour mettre au point de meilleurs diagnostics et traitements pour le VIH et la tuberculose chez les enfants. Nous allons continuer notre mobilisation et nos coopérations pour les améliorer et les démocratiser. »

Depuis 2016, dans le cadre de l’initiative confessionnelle de l’ONUSIDA et du Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida, le Vatican rassemble des acteurs clés au cours d’une série de réunions de haut niveau afin de trouver de meilleurs moyens de prévention, de diagnostic et de traitement du VIH chez les enfants et, pour la première fois cette année, la tuberculose chez les enfants séropositifs figurait à l’ordre du jour. Les 5 et 6 novembre, le Cardinal Turkson représentant le Vatican a tenu la rencontre virtuelle Rome Five. Ce format innovant a réuni des personnalités du secteur public et privé, des gouvernements, des autorités de réglementation, des organisations confessionnelles et communautaires, ainsi que d’autres partenaires opérationnels afin de trouver des solutions pour réduire les ravages du VIH et de la tuberculose chez les plus jeunes.

Cette rencontre a débouché sur un nouveau Plan d’action de Rome 2020 qui consiste en plusieurs engagements ambitieux pris par les organisations participantes et qui vise à faire disparaître les freins affectant les services pédiatriques du VIH et de la tuberculose. Parmi les nombreux engagements pris par les organisations partenaires, l’ONUSIDA a promis d’aider les gouvernements à collecter et à communiquer des informations sur le fardeau que représentent le VIH et la tuberculose chez les enfants afin que les ripostes nationales puissent cibler les situations où elles sont les plus nécessaires. Par ailleurs, l’organisation va mettre en place et assurer le suivi d’objectifs mondiaux ambitieux par âge pour ce qui est de la prévention, du diagnostic et du traitement concluant du VIH chez les enfants, ainsi que de la tuberculose chez les enfants séropositifs. L’ONUSIDA va poursuivre sa lutte au plus haut niveau politique possible en faveur de l’augmentation des investissements et d’actions fermes dans les pays afin que l’humanité respecte le calendrier pour mettre un terme au sida et à la tuberculose chez les enfants vivant avec le VIH.

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Déclaration

Enfants : retard dans la riposte au VIH malgré les progrès accomplis depuis le début

07 juillet 2020

GENÈVE, le 7 juillet 2020—Le dernier rapport sur l’avancée des objectifs Start Free, Stay Free, AIDS Free révèle que la riposte au VIH chez les enfants accuse du retard malgré les progrès considérables réalisés depuis le déclenchement de l’épidémie. Tous les ans, l’objectif ambitieux d’éliminer les nouvelles infections au VIH chez les enfants n’est pas atteint. Par ailleurs, des enfants succombent de maladies opportunistes alors que des traitements simples et abordables pourraient l’éviter si les enfants étaient diagnostiqués et soignés suffisamment vite.

« Voir autant d’outils disponibles, autant de nouvelles infections au VIH évitées chez les enfants, autant d’enfants vivre avec le VIH et être en forme, mais quand même constater que d’autres ne sont pas identifiés et sont oubliés est une tragédie », a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Nous ne pouvons accepter que le VIH continue d’infecter et des maladies opportunistes de tuer des dizaines de milliers d’enfants tous les ans. »

Le programme Start Free, Stay Free, AIDS Free repose sur trois concepts simples. Le premier : les bébés ont le droit de naître sans être porteurs du VIH. Le deuxième : grâce à la prévention du VIH, les enfants, les ados et les jeunes femmes ont le droit de ne pas contracter le virus. Le troisième : les enfants et les ados qui contractent le VIH ont le droit à un diagnostic, à un traitement et à des soins afin de ne pas développer le sida.

Les pays du monde entier se sont mis d’accord sur une série d’objectifs de prévention et de traitement du VIH. Pour que les enfants commencent leur vie sans VIH, l'un de ces objectifs pour les 0 à 14 ans consistait à faire passer les nouvelles infections au VIH sous la barre des 40 000 d’ici 2018 et des 20 000 d’ici 2020. Toutefois, des estimations récentes indiquent que 150 000 enfants ont contracté le VIH en 2019. Cela représente certes une baisse de 52 % depuis 2010, mais reste toujours quatre fois supérieur à l’objectif 2018.

Lorsque les femmes séropositives enceintes sont diagnostiquées, commencent et suivent un traitement antirétroviral au cours de la grossesse, de l’accouchement et de l’allaitement, alors le risque de transmission du virus à leur enfant est inférieur à 1 %. Dans le monde, 85 % des femmes séropositives enceintes obtenaient ces médicaments en 2019. Cependant, les infections chez les enfants continuent malgré cette bonne couverture à cause des inégalités d’accès aux services de traitement (en particulier en Afrique occidentale et centrale), des femmes qui arrêtent leur traitement, et des femmes enceintes et allaitantes qui contractent le VIH.

« Nous, la communauté mondiale, avons accompli des progrès remarquables pour contrôler la pandémie de VIH, mais trop d’enfants, d’ados et de jeunes femmes continuent de passer entre les mailles de notre filet », a expliqué Angeli Achrekar, Principal Deputy United States Global AIDS Coordinator pour le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida. « Ensemble, nous devons redoubler d’efforts pour atteindre sans attendre ces populations essentielles. De son côté, la volonté du PEPFAR ne faiblit pas pour apporter sa contribution. »

L’aspect « Stay Free » comprend un objectif visant à ramener les nouvelles infections au VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes à moins de 100 000 d’ici 2020, car celles-ci payent depuis longtemps un lourd tribut au VIH. Dans les pays au centre de la campagne Start Free, Stay Free, AIDS Free, elles constituent en effet 10 % de la population totale, mais représentent 25 % des nouvelles infections au VIH et leur risque de contamination est quasiment deux fois plus élevé que pour leurs homologues masculins. Toutefois, les nouvelles infections au VIH chez les jeunes femmes reculent. En Afrique du Sud où des programmes de prévention combinée sont en place à destination des adolescentes et des jeunes femmes, le nombre de nouvelles infections au VIH au sein de cette population a baissé de 35 %. En Eswatini, elles ont reculé de 54 % chez les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans.

« Pendant trop longtemps, la riposte au VIH a ignoré les enfants, les ados et les jeunes femmes », a indiqué Henrietta Fore, directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l’enfance. « Mais l’espoir est permis. La tendance récente à la réduction des nouvelles infections chez les adolescentes et les jeunes femmes dans des pays comme l’Eswatini et l’Afrique du Sud nous montre que cela est possible lorsque les gouvernements et les communautés dirigées par les filles elles-mêmes, travaillent main dans la main. Nous ne devons pas permettre à la COVID-19 et à son contrecoup économique de nous ralentir. Nous devons continuer de faire preuve d’audace et d’ambition dans nos efforts communs afin de garantir que la prochaine génération d’enfants reste épargnée par le VIH et le sida. »

Pour cela, les pays revendiquent des objectifs ambitieux, mais réalisables, en matière de traitement pédiatrique du VIH : fournir une thérapie antirétrovirale à 1,4 million d’enfants vivant avec le VIH en 2020. Toutefois, en 2019, seuls 950 000 (53 %) des 1,8 million d’enfants vivant avec le VIH suivaient un tel traitement, soit une couverture bien inférieure à celle des adultes (67 %).  Il est évident que pour sauver des vies, les 840 000 enfants n’obtenant pas d’antirétroviraux, dont deux tiers auraient entre 5 et 14 ans, doivent faire l'objet d'un diagnostic et bénéficier de soins de toute urgence.

« L’absence d’un médicament idéal contre le VIH qui aurait une posologie adaptée aux enfants empêche depuis longtemps une amélioration des résultats de santé chez les enfants vivant avec le VIH, ce qui est à l’origine d’une couverture inférieure du traitement », a indiqué Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé. « L’accès des groupes vulnérables aux services doit être élargi en renforçant l’engagement des communautés, en améliorant l’apport des services et en s’attaquant à la stigmatisation et à la discrimination. »

Malgré ces échecs, la bonne nouvelle est que nous savons vraiment comment l’humanité aurait pu atteindre les objectifs Start Free, Stay Free, AIDS Free. Et en faisant preuve d’un engagement suffisant, nous sommes toujours en mesure de surmonter les principaux obstacles à leur accomplissement et inverser la tendance.

« La dernière décennie a été placée sous le signe de l’innovation et du progrès dans le domaine du VIH pédiatrique, mais l’échec retentissant pour parvenir aux objectifs en faveur des enfants indiqué dans le dernier rapport est tout bonnement inacceptable. Nous devons de toute urgence renouveler notre engagement pour une génération sans sida, mais aujourd’hui, la communauté internationale que nous formons ne fait pas suffisamment pour les plus vulnérables d’entre nous : les enfants et les jeunes », a déclaré Chip Lyons, président et directeur général de la fondation Elizabeth Glaser Pediatric AIDS.

« Nous pouvons faire mieux. Et nous le devons », a ajouté Mme Byanyima. « Nous savons comment sauver des vies et mettre un terme aux nouvelles infections au VIH chez les enfants. Ne ménageons pas nos efforts, car tout autre comportement serait déshonorant. » 

L’ONUSIDA et le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida ont lancé le cadre Start Free, Stay Free, AIDS Free en 2016 afin de capitaliser sur les résultats du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections au VIH chez les enfants à l’horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie qui a pris fin en 2015.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Dernier rapport sur l’avancée

Le recul des nouvelles infections au VIH chez les enfants pâtira peut-être beaucoup de la COVID-19

19 mai 2020

Une modélisation inédite révèle que la pandémie de COVID-19 pourrait avoir un impact considérable sur les nouvelles infections au VIH chez les enfants vivant en Afrique subsaharienne.

Depuis 2010, les nouvelles infections chez les enfants vivant en Afrique subsaharienne ont reculé de 43 %, passant de 250 000 en 2010 à 140 000 en 2018. Cette amélioration est imputable à la bonne couverture des services du VIH à destination des mères et de leurs enfants dans cette région. Toutefois, si la riposte à la COVID-19 venait à gêner ces services, la tendance pourrait s'inverser. Une limitation de ces services pendant six mois s’accompagnerait ainsi d’une hausse brutale des nouvelles infections au VIH chez les enfants, par exemple de 83 % au Mozambique, de 106 % au Zimbabwe, de 139 % en Ouganda et de 162 % au Malawi.

Dans les années 1990 et au début des années 2000, on recensait 30 000 nouvelles infections annuelles au VIH chez les enfants (de 0 à 14 ans) en Ouganda. La distribution d’antirétroviraux pour empêcher la transmission de la mère à l’enfant est passée de tout juste 9 % des mères enceintes vivant avec le VIH en 2004 à plus de 95 % en 2014 et ce niveau élevé de couverture est resté constant depuis lors. Les nouvelles infections au VIH chez les enfants (de 0 à 14 ans) ont atteint un pic en 2014 avec 11 000 contaminations estimées. Elles ont depuis décliné jusqu'à 7 500 cas en 2018. Cependant, la COVID-19 pourrait réduire ces progrès à néant.

 

Risque d'augmentation importante des nouvelles infections au VIH chez les enfants vivant en Afrique subsaharienne
Augmentation du taux de nouvelles infections au VIH chez les enfants

 

Impact possible de la COVID-19 sur les infections infantiles au VIH en Ouganda
Nombre de nouvelles infections au VIH chez les enfants, Ouganda, 1990-2018

Les sources d’infection au VIH chez les bébés en Afrique

11 février 2020

En Afrique, le pays de résidence d’une femme enceinte vivant avec le VIH a une grande influence sur la santé à la naissance et sur les risques futurs de contamination au VIH de son bébé.

Les raisons de la transmission verticale du VIH (de la mère à l’enfant) sont multiples et variées au cours de la grossesse ou de l’allaitement : les femmes ne reçoivent pas de services prénataux et de prévention de la transmission verticale, elles commencent une thérapie antirétrovirale, mais l’arrêtent, ou encore elles sont infectées par le virus pendant cette période. Toutefois, tous les pays ne sont pas confrontés aux mêmes défis. Si nous voulons réaliser rapidement des progrès dans l’élimination de la transmission verticale, il est crucial d’identifier les principales sources de nouvelles infections du VIH chez les enfants d’un pays ou d’une région.

Les causes ont beau varier selon les régions, une chose reste certaine : le VIH continue d'infecter trop de bébés.

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Enfants

 

Données

Lancement de la boite à outils pour le plaidoyer destinée aux Premières Dames d’Afrique

10 février 2020

Les Premières Dames d’Afrique disposent désormais d’une boite à outils pour le plaidoyer. Ce document d’aide a été élaboré comme partie intégrante de la campagne Naître libre pour briller, une initiative de l’Organisation des Premières Dames d’Afrique pour le développement (OPDAD) et de partenaires. Cette campagne a pour objectif de mettre un terme au VIH pédiatrique, de préserver la santé des mères, mais aussi de lutter contre la tendance croissante de la riposte au VIH à oublier les enfants en Afrique.

Des progrès importants ont été réalisés dans la riposte au sida chez les femmes et les enfants. On estime ainsi que depuis 2010, 1,5 million de nouvelles infections au VIH ont été évitées chez les enfants âgés de 0 à 14 ans en Afrique. Le pourcentage de femmes enceintes vivant avec le VIH et suivant une thérapie antirétrovirale est quant à lui passé de 44 % en 2010 à 84 % en 2018. Toutefois, le continent est encore confronté à de nombreux défis. Le sida demeure la première cause de mortalité chez les femmes en âge de procréer. Seule la moitié de tous les enfants vivant avec le VIH a accès à une thérapie antirétrovirale, l’autre moitié, soit 742 000 enfants, n'est ni diagnostiquée ni soignée contre le VIH. La couverture des services de prévention de la transmission verticale (de la mère à l’enfant) fait du sur place en Afrique orientale et australe, et elle recule en Afrique occidentale et centrale depuis trois ans.

La boite à outils définit trois axes permettant aux Premières Dames de concentrer leurs efforts de plaidoyer : assurer aux femmes et filles une vie sans VIH, prévenir la transmission verticale du VIH et identifier les enfants et les jeunes vivant avec le VIH pour leur apporter des services. Ce document montre comment assurer la promotion de ces axes en apportant des informations contextuelles et des idées essentielles sur ces trois problématiques. Par ailleurs, un cadre de travail souligne la manière dont les Premières Dames peuvent tirer parti de leur position unique pour sensibiliser, réunir des acteurs, agir et promouvoir le leadership des communautés.

Dans son allocution à l’occasion de ce lancement, Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, a déclaré : « Nous devons nous concentrer sur la prochaine étape sur la route menant au succès, accélérer nos efforts pour protéger les femmes et les filles du VIH, empêcher la transmission de la mère à son bébé, et identifier les enfants et jeunes vivant avec le VIH. »

« Nous avons fait de grands pas en avant dans la lutte pour mettre fin au sida, mais il reste encore fort à faire. Nous constatons aujourd’hui une recrudescence des taux de transmission de la mère à l’enfant dans certains pays et nous devons nous concentrer sur ces populations vulnérables. Seules des stratégies et des campagnes spécifiques renforcées comme Naître libre pour briller nous permettront de placer les besoins des femmes et des enfants au cœur des préoccupations et d’atteindre l’objectif d’une génération à l’abri du sida », a ajouté Chip Lyons, président et directeur général de la fondation Elizabeth Glaser Pediatric AIDS.

Lors de son assemblée générale le 9 février à Addis-Abeba, l'OPDAS, la fondation Elizabeth Glaser Pediatric AIDS et l’ONUSIDA ont présenté cette boite à outils.

boite à outils pour le plaidoyer

campagne Naître libre pour briller

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