Children

Des services rapides et professionnels destinés aux enfants séropositifs

26 décembre 2019

Les progrès réalisés dans les domaines du dépistage rapide et des médicaments adaptés aux enfants sauvent des vies en Ouganda.

Article écrit par Karin Schermbrucker et Adrian Brune, première publication par l’UNICEF

L’année dernière, 450 bébés ont été infectés quotidiennement par le VIH, la transmission du virus ayant généralement lieu au cours de l’accouchement. La contamination augmente considérablement leur chance de mourir avant leur deuxième anniversaire. Mais beaucoup de ces enfants ne connaîtront jamais leur statut sérologique ou ne seront pas soignés, car les méthodes de dépistage et de traitement du VIH ne sont souvent pas adaptées à cette tranche d’âge. Même si le taux global de mères séropositives suivant un traitement atteint en 2019 les 82 %, le taux de diagnostic et de traitement des enfants porteurs du VIH n'est que de 54 % dans la plupart des régions.

Cet écart est souvent dû aux méthodes de diagnostic qui sont généralement plus complexes et difficiles pour les enfants. La forme de dépistage du VIH (virologique) spécifique aux nourrissons n’est en effet pas facilement disponible dans la plupart des pays à revenu intermédiaire et faible.

Et même si des antirétroviraux adaptés aux enfants existent, il est parfois dur de les trouver dans de nombreuses zones suite au manque général d’investissements pour dépister cette population.

Rien ne justifie cependant ce retard dans le diagnostic et le traitement. Pour y remédier, l’UNICEF et le ministère ougandais de la Santé ont récemment mis en vigueur des réformes très efficaces concernant le traitement du VIH pour les enfants. Grâce à l’aide de partenaires et à des outils innovants de diagnostic, 553 établissements répartis dans tout le pays sont maintenant en mesure de fournir une thérapie antirétrovirale aux enfants. Ils n’étaient que 501 en 2017.

UNICEF/UNI211885/Schermbrucker

20 août 2019. Le pédiatre, Dr Denis Nansera, examine Kansiime Ruth (25 ans) et ses filles (1 et 4 ans) au Mbarara Regional Referral Hospital situé dans le district de Mbarara à l’ouest de l’Ouganda. « De nombreuses mères n’avaient pas accès aux soins prénataux. Mais nous constatons que, grâce aux (progrès médicaux), les enfants sont diagnostiqués et ont accès aux médicaments beaucoup plus rapidement », explique le Dr Nansera. Photo : UNICEF/UNI211885/Schermbrucker

UNICEF/UNI211886/Schermbrucker

20 août 2019. La fille de un an de Kansiime est pesée et mesurée au Mbarara Regional Referral Hospital. L’UNICEF en partenariat avec le ministère ougandais de la Santé et la Clinton Health Access Initiative a mis au point le dépistage Point of Care Early Infant Diagnostic (POC EID). Cette méthode de test rapide repose sur des outils faciles à transporter, à utiliser et à entretenir ce qui permet à un nombre accru de centres de santé de réaliser des diagnostics sur les enfants. Grâce à ce dépistage précoce, une thérapie antirétrovirale peut être proposée immédiatement aux nourrissons. Photo : UNICEF/UNI211886/Schermbrucker

UNICEF/UNI211916/Schermbrucker

Enoch Turyatemba, technicien de laboratoire auprès du Mbarara Regional Referral Hospital, prélève un échantillon de sang sur un nourrisson afin de réaliser un dépistage précoce du VIH qui fournira des résultats le jour même. « Avant l’arrivée des machines Point of Care [POC], nous collections des échantillons de sang sec avant de les envoyer dans un laboratoire. Cette procédure prenait parfois des mois », indique M. Turyatemba. « Grâce à la machine POC, les enfants peuvent commencer une thérapie dès le lendemain des résultats. Nous sauvons des vies », continue-t-il. Photo : UNICEF/UNI211916/Schermbrucker

UNICEF/UNI211884/Schermbrucker

Enoch Turyatemba teste un échantillon de sang avec la machine POC. En plus du dépistage rapide, le ministère de la Santé autorise l’utilisation de granules de médicament contre le HIV destinées aux jeunes enfants. Elles peuvent être mélangées à la nourriture ou au lait maternel ce qui camoufle le goût amer du traitement. Ce médicament contre le VIH n’a pas non plus besoin d’être conservé au frais ce qui représente un grand pas en avant. Photo : UNICEF/UNI211884/Schermbrucker

UNICEF/UNI211905/Schermbrucker

Kenyonyozi Joseline tient son bébé dans les bras dans le service POC du Mbarara Hospital. Les adolescentes sont davantage exposées au VIH, car leurs systèmes de reproduction ne sont pas entièrement développés. Par ailleurs, les inégalités entre les sexes et la société patriarcale ougandaise empêchent les filles et les jeunes femmes de négocier des rapports sexuels sans risque ce qui les expose à des grossesses précoces et au VIH. Photo : UNICEF/UNI211905/Schermbrucker

UNICEF/UNI211891/Schermbrucker

Kenyonyozi est photographiée devant la clinique POC avec son bébé sur le dos. Par rapport aux adultes et aux femmes enceintes, les services pédiatriques liés au VIH accusent un grand retard. Alors que 82 % des mères porteuses du virus suivent un traitement, seuls 54 % des enfants dans la même situation ont accès à des médicaments pouvant leur sauver la vie. 59 % seulement des bébés nés d’une mère séropositive font l’objet d’un dépistage dans les deux mois suivant leur naissance. Photo : UNICEF/UNI211891/Schermbrucker

UNICEF/UNI211907/Schermbrucker

Kansiime et ses filles arrivent au Mbarara Hospital. Toutes trois sont séropositives et se rendent régulièrement à la clinique pour chercher leurs médicaments. « Quand je vais à l’hôpital, je suis entourée de mères qui viennent chercher leur traitement. Nous sommes toutes là pour la même raison », explique Kansiime. « Cela m’aide à oublier les stigmatisations et me donne la force d’avancer. » Photo : UNICEF/UNI211907/Schermbrucker

UNICEF/UNI211882/Schermbrucker

Chez Kansiime dans l’ouest de l’Ouganda : Kansiime donne à sa fille d’un an son médicament contre le VIH adapté à son âge. Sa fille ingère à présent des granules au lieu de boire le sirop amer prescrit auparavant. Le traitement réduit sa charge virale. « Elle prend plus facilement les granules quand elles sont mélangées à sa nourriture, car leur goût n’est plus un problème », explique Kansiime. « Je conseille aux autres mères de donner à leurs enfants les médicaments dont ils ont besoin afin qu’ils vivent plus longtemps et puissent éduquer les autres. » Photo : UNICEF/UNI211882/Schermbrucker

UNICEF/UNI211903/Schermbrucker

La fille de quatre ans de Kansiime regarde dehors. Elle est née avec le VIH et a besoin de prendre quotidiennement son traitement. Elle a survécu à la période la plus critique pour les nourrissons et les jeunes enfants. Elle a maintenant de bonnes chances d’atteindre l’adolescence et même de vivre plus longtemps. « J’aime chanter. Ma chanson préférée s’appelle Sconto », raconte-t-elle. Photo : UNICEF/UNI211903/Schermbrucker

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Kabiite Ajara (32 ans) et sa fille dans leur maison située à Isongo en Ouganda. La mère aide son bébé à prendre son médicament contre le VIH adapté aux jeunes enfants. Toutes les deux ont le VIH. « Je donne une fois par jour son médicament à mon bébé », explique-t-elle. « Au début, son traitement la faisait vomir et l’affaiblissait. Mais maintenant elle n’a plus de problème. Je réduis le comprimé en poudre avant de le mélanger à de l’eau qu’elle boit ensuite facilement. » Photo : UNICEF/UNI211928/Schermbrucker

UNICEF/UNI211933/Schermbrucker

Kabiite joue avec sa fille devant leur maison. Kabiite est séropositive, mais son traitement lui permet de rester en bonne santé et de garder le moral. « J’aime jouer avec mes enfants, les emmener jouer dans la bananeraie, cuisiner ensemble », continue Kabiite. « [Ma fille] adore jouer au football ! Et elle est douée ! » Photo : UNICEF/UNI211933/Schermbrucker

En cette Journée mondiale de lutte contre le sida, l’UNICEF appelle l’ensemble des gouvernements et des partenaires à mettre fin aux disparités affectant les enfants et les adolescents vivant avec le VIH et le sida pour ce qui est du dépistage et du traitement. L’UNICEF les invite également à créer des organisations communautaires solidaires et libres de stigmatisation qui proposent un dépistage et des soins. Par ailleurs, elle leur demande de promulguer de meilleures lois et réglementations pour les personnes touchées par cette épidémie qui n’est plus fatale.

L’ONUSIDA appelle les pays à accélérer leurs efforts et à combler les besoins en services pour mettre fin à l’épidémie du sida parmi les enfants, adolescentes et adolescents

22 juillet 2019

Alors que les objectifs mondiaux 2018 n’ont pas été atteints, le rapport Start Free, Stay Free, AIDS Free souligne la nécessité de concentrer les actions sur les pays en retard

GENÈVE/MEXICO, le 22 juillet 2019—Un nouveau rapport publié aujourd’hui lors de la 10e conférence de l’IAS de recherche sur le VIH organisée dans la capitale mexicaine révèle que l’humanité peine à satisfaire ses engagements pour en finir avec l’épidémie du sida chez les enfants, les adolescentes et les adolescents. Le rapport, Start Free, Stay Free, AIDS free, pointe le net ralentissement de la réduction des nouvelles infections au VIH parmi les enfants et de la généralisation de l’accès au traitement pour les enfants, les jeunes et les femmes enceintes vivant avec le VIH. Malgré des avancées significatives dans certains pays, les objectifs mondiaux fixés pour 2018 n’ont pas été atteints.  

L’an dernier, près de 160 000 enfants entre 0 et 14 ans ont été contaminés par le VIH dans le monde. Il s’agit d’une baisse importante par rapport aux 240 000 nouveaux cas en 2010. Cependant, l’objectif ambitieux et fondamental était de ramener ce chiffre sous la barre des 40 000 en 2018.

« Cette situation est décevante et frustrante. Nous n’avons pas réussi à atteindre les objectifs 2018 de réduction des nouvelles contaminations au VIH parmi les enfants et les jeunes, ni à étendre l’accès au traitement pouvant sauver des vies », déclare Gunilla Carlsson, Directrice exécutive de l’ONUSIDA par intérim. « Nous devons agir rapidement pour inverser la tendance et respecter notre engagement de mettre fin à l’épidémie du sida chez la prochaine génération. »

Près de 82 % des femmes enceintes vivant avec le VIH ont désormais accès aux thérapies antirétrovirales. Des progrès considérables ont été enregistrés dans les pays d’Afrique australe et orientale. En effet, plus de 90 % des femmes enceintes ont accès à des médicaments antirétroviraux en Éthiopie, au Kenya, en Ouganda, dans la République-Unie de Tanzanie et au Zimbabwe, voire plus de 95 % au Botswana, au Malawi, au Mozambique, en Namibie et en Zambie. Le résultat : 41 % de nouvelles infections en moins parmi les enfants, avec une baisse significative au Botswana (85 %), au Rwanda (83 %), au Malawi (76 %), en Namibie (71 %), au Zimbabwe (69 %) et en Ouganda (65 %) depuis 2010. Ces progrès sont l’aboutissement d’une solide volonté politique, de l’adoption rapide de lois et d’efforts concertés de tous les acteurs.

Le rapport met en lumière les lacunes à combler afin d’éviter de nouvelles infections chez les enfants. Par exemple, en Afrique orientale, 10 000 nouvelles contaminations sur les 26 000 cas touchant des enfants en 2018 sont imputables à des femmes ayant arrêté leur traitement au cours de leur grossesse ou de l’allaitement. En Afrique australe, 17 000 enfants nouvellement infectés sur 53 000 l’ont été suite à la contamination de leur mère au cours de la grossesse ou de l’allaitement. Au total, 16 000 nouvelles infections auraient pu être évitées dans cette région si les mères avaient continué leur traitement pendant la grossesse et l’allaitement. En Afrique occidentale et centrale, près de 27 000 nouveaux cas sur 44 000 auraient pu être évités si les mères avaient eu accès à des antirétroviraux.

« Les dernières données illustrent le contraste entre les avancées significatives de certains pays et les retards importants dans les autres pour atteindre les objectifs 2020 », explique Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale. « Ces disparités criantes soulignent le rôle décisif du volontarisme politique, de la mise en place rapide de politiques et d’investissements reposant sur des données en vue d’accélérer l’impact. »

L’analyse par pays des formes de transmission du VIH de la mère à l’enfant constitue un indicateur précieux pour élaborer la riposte à l’échelon national.

« L’éradication du sida et la mise en place d’une couverture universelle de santé doivent prendre tout le monde en compte. Cependant, trop d’enfants et de jeunes contaminés ne peuvent malheureusement pas grandir en bonne santé en raison de l’absence d’accès au traitement », explique Ren Minghui, Sous-Directeur général chargé de la couverture santé universelle/des maladies transmissibles et non transmissibles auprès de l’Organisation mondiale de la Santé. « Nous devons intensifier nos efforts et tenir nos promesses envers ces enfants. » 

Les enfants vivant avec le VIH sont aussi les grands oubliés de la généralisation du traitement contre le virus. Ils sont diagnostiqués et traités trop tardivement. On estime que 940 000 enfants de 0 à 14 ans avaient accès à un traitement en 2018, soit le double de 2010, mais toujours loin de l’objectif fixé à 1,6 million pour l’année dernière.

Un enfant vivant avec le VIH a moins de chance qu’un adulte d’accéder à un traitement. Cet écart se creuse dans certains pays, en particulier en Afrique occidentale et centrale. Par conséquent, l’épidémie de sida sévit toujours particulièrement de 0 à 14 ans. En 2018, dans 23 pays analysés, les enfants de cette tranche d’âge représentaient 5 % des personnes vivant avec le VIH, mais 15 % des décès dus à une maladie liée au sida. 

« Nous savons empêcher les contaminations par le VIH chez les enfants, ainsi que les signes avant-coureurs du sida après leur infection. Ils ont besoin de toute urgence d’un dépistage et d’informations sur les soins et le traitement, mais nous ne saisissons pas ces opportunités », déplore Henrietta Fore, Directrice exécutive de l’UNICEF. « Nous savons ce qu’il faut faire, mais cela ne suffit pas. Nous devons nous unir et redoubler nos efforts en faveur des enfants et des jeunes vivant avec le VIH afin de leur permettre de survivre et de s’épanouir. »    

L’accès rapide de cette population au traitement demeure la condition sine qua non du succès. Toutefois, en 2018, dans les 23 pays les plus touchés par l’épidémie, seuls 63 % des 1,1 million d’enfants exposés au VIH avaient été dépistés à l’âge de deux mois.

« À bien des égards, les soins prodigués par notre communauté à cette population sont d’un niveau de qualité inférieure », regrette Chip Lyons, Président et Directeur général de l’Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation. « Il n’est pas acceptable que, systématiquement, le standard minimal prévalant pour les adultes ne s’applique pas aux enfants. Surtout lorsque ce laisser-faire aboutit à un taux élevé, disproportionné et inacceptable de décès par le VIH chez les enfants et les jeunes contaminés. »

Le rapport révèle également qu’il sera très difficile, voire impossible, d’atteindre l’objectif 2020 de ramener à moins de 100 000 nouvelles infections par an parmi les jeunes femmes et les adolescentes âgées entre 15 et 24 ans. Les nouvelles contaminations au VIH parmi cette population dans le monde ont toutefois baissé de 25 % entre 2010 et 2018 pour atteindre 310 000. Alors qu’elles ont baissé chez les adolescentes et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans de plus de 40 % au Botswana, au Burundi, au Lesotho et en Afrique du Sud, cette incapacité à tenir l’objectif mondial se traduit par 6 000 nouveaux cas par semaine dans cette tranche de la population.

Les facteurs de leur vulnérabilité au VIH sont d’ordre social, structurel et comportemental. Ils doivent faire l’objet d’actions ciblées afin d’atteindre des résultats durables en matière de prévention. L'aggravation de leur vulnérabilité au VIH résulte de la discrimination fondée sur le sexe, de la violence basée sur le genre, de l’inégalité des chances et de l’absence de services adaptés. Une riposte efficace allie un accès aux services de santé sexuelle et de la reproduction, aux services de lutte contre le VIH et à des programmes  sociaux, structurels et comportementaux.

« Il est inacceptable d’observer une telle disparité des taux de suppression de la charge virale entre les jeunes contaminés par le VIH et les adultes. Il incombe à la communauté internationale de plaider pour des régimes efficaces de thérapie antirétrovirale destinés aux jeunes, ainsi que pour renforcement rapide de la prévention des nouvelles infections au sein de ce groupe extrêmement vulnérable », déclare Fatima Tsiouris, Directrice adjointe de la Clinical and Training Unit and Prevention of Mother-to-Child Transmission Lead at ICAP, Columbia University.

Le nombre de circoncisions médicales volontaires réalisées entre 2015 et 2018 dépassait les 11 millions d’hommes dans toutes les classes d’âge, ce qui signifie que 13 millions d’interventions au minimum doivent être effectuées d’ici 2020 pour atteindre l’objectif de 25 millions d’hommes et d’enfants circoncis volontairement entre 2015 et 2020.

L’ONUSIDA et le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida ont lancé le cadre Start Free, Stay Free, AIDS Free en 2016 afin de capitaliser sur les résultats du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections au VIH chez les enfants à l’horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie qui a pris fin en 2014. 

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Pakistan : des services plus proches des communautés touchées par l’épidémie de VIH

03 juillet 2019

Un centre de pédiatrie va ouvrir après rénovations à Ratodero au Pakistan. Il aidera les familles touchées par l’épidémie de VIH qui vient de se déclarer dans le district de Larkana. Cet établissement sera normalement opérationnel à la mi-juillet.

Alia (nous avons changé son nom) est la mère d’une fillette âgée de deux ans. Elle vit dans le village de Mirpur Bhutto situé dans le canton de Ratodero Taluka dans le district de Larkana.  Sa vie a changé du tout au tout depuis que sa famille est atteinte par l’épidémie de VIH touchant cette région.

« Ma fille a été diagnostiquée séropositive il y a seulement quelques jours, mais elle s’est affaiblie très vite. Elle était incapable de manger ce que nous lui donnions », raconte Alia. Après son diagnostic, Sameera (nous avons changé son nom) a été envoyée au Sheikh Zayed Children Hospital à Larkana afin de commencer une thérapie antirétrovirale.  L’hôpital est cependant situé à plus de 50 kilomètres du village de la famille.

« J’ai reçu des comprimés dispersibles et des médicaments contre la fièvre pour Sameera. Depuis le début de son traitement, son état de santé s’est un peu amélioré. La fièvre est tombée et elle a aussi guéri d’une diarrhée qu’elle avait avant », explique la mère de Sameera.

Le mari d’Alia est fermier et gagne moins de deux dollars par jour. « Nous avons du mal à subvenir aux besoins des 10 membres de notre famille », continue-t-elle.  

Il est difficile pour Alia et sa fille de se rendre de leur village à Larkana à cause des mauvaises routes et de leurs moyens financiers limités. L’établissement de santé le plus proche délivrant le traitement nécessaire à sa fille se trouve cependant dans la capitale régionale.

Depuis le premier signalement de l’épidémie de VIH au Larkana début avril, l’ONUSIDA, l’UNICEF, l’Organisation mondiale de la Santé, le Programme de lutte contre le sida de la région du Sindh et d’autres partenaires luttent pour l’ouverture d’un nouveau centre de traitement pédiatrique à Ratodero afin de rapprocher les services liés au VIH des communautés touchées. La rénovation par l’UNICEF du centre de traitement du VIH pour les enfants situé dans l’hôpital Taluka Headquarters de Ratodero s’inscrit au sein de ces efforts placés dans le cadre du « Plan de riposte au VIH dans la région du Sindh, mai 2019 - avril 2020. » Cet établissement permettra à Alia et à sa fille d’obtenir le traitement là où elles vivent. Lorsqu’il sera ouvert, les services de traitement du VIH pour Sameera seront à moins de 10 kilomètres.

« Je sais que Sameera ira bien, qu’elle se mariera et aura des enfants. C’est ce que le docteur m’a dit. Pour que cela se réalise, elle devra prendre son traitement toute sa vie.  Je vais respecter les consignes que le docteur m’a données, car cela sauvera la vie de ma fille », déclare Alia.

À la fin juin, 877 personnes ont été diagnostiquées pour la première fois séropositives au VIH dans le district de Larkana. Plus de 80 % des nouveaux cas concernent des enfants de moins de 15 ans. 721 personnes au total sont déjà inscrites dans des programmes de soin et 482 d’entre elles (notamment 365 enfants de moins de 15 ans) suivent un traitement.

« L’ONUSIDA travaille étroitement avec le gouvernement, les organisations issues de la société civile, l’association des personnes vivant avec le VIH, des agences de l’ONU et d’autres partenaires afin de garantir la mise en place et la pérennité de la riposte immédiate à l’épidémie de VIH ainsi que des mesures programmatiques sur le long terme », conclut Maria Elena Borromeo, Directrice pays de l’ONUSIDA pour le Pakistan et l’Afghanistan.

Riposter à l'épidémie de VIH à Larkana

11 juin 2019

Ahmed (nous avons changé son nom) a peur de raconter son histoire : Mukhtar, son fils âgé de cinq ans, vient d'être diagnostiqué séropositif au VIH. Ahmed fait partie du personnel médical d'un hôpital de la ville de Ratodero au sud-est du Pakistan. Il a emmené Mukhtar pour un dépistage du VIH lorsque les médias locaux ont commencé à tirer la sonnette d'alarme devant l'augmentation des infections au VIH parmi les enfants vivant dans sa région, la province du Sindh.

Fin avril, les services officiels de santé ont intensifié leurs efforts de dépistage du VIH dans le district de Larkana suite aux avertissements lancés par une médecin de Ratodero qui a vu augmenter rapidement le nombre d'enfants testés positifs au VIH parmi ses patients. Après plus de six semaines de tests, la barre des 750 nouvelles infections au VIH diagnostiquées a été dépassée, parmi lesquelles 80 % d'enfants, dont le fils d'Ahmed. Avant cette épidémie, on comptait un peu plus de 1 000 enfants ayant le VIH dans tout le pays. Même si une enquête est en cours pour découvrir les causes de cette explosion des cas, les experts pensent que cela pourrait être dû en partie à de mauvaises pratiques de contrôle des infections, comme l'absence de stérilisation et la tendance à réutiliser les seringues et les perfusions.

Mukhtar est assis tranquillement sur les genoux de son père pendant que ce dernier continue de raconter son histoire.

« Lorsque j'en ai parlé à ma femme, elle a commencé à me poser des questions : d'où cela vient-il ? Pourquoi cela est-il arrivé à mon fils ? Et mon fils va-t-il survivre ? » L'angoisse et la peur grandissent au sein de la famille d'Ahmed et dans toute la province.  Chaque jour, des centaines de parents font la queue devant les centres de dépistage et se précipitent dans les hôpitaux et les cliniques pour faire tester leurs enfants. Beaucoup sont ignorants ou presque sur ce qu'est le VIH.

Une riposte immédiate à l'épidémie a été apportée par le Sindh AIDS Control Programme (SACP). Cette organisation mène une campagne de dépistage de grande envergure qui se traduit par l'agrandissement des centres de dépistage du VIH et la création d'une nouvelle unité de dépistage au Taluka Headquarter Hospital de Ratodero. Ces mesures ont permis de tester plus de 26 000 personnes, dont une majorité d'enfants.  Le ministère de la Santé du Sindh renforce également ses efforts pour empêcher les activités des cabinets médicaux informels et n'ayant pas d'autorisation d'exercer. Cette politique a déjà provoqué la fermeture de 900 cliniques et banques du sang sans autorisation.

Afin de garantir un accès immédiat au traitement contre le VIH, une nouvelle clinique de traitement antirétroviral destinée aux enfants a vu le jour à Larkana et des professionnels des soins de santé supplémentaires ont été détachés. Ces efforts sauvent des vies. 356 personnes, dont le fils d'Ahmed, ont déjà rejoint des services de soins contre le VIH et ont commencé une thérapie antirétrovirale. « J'avais peur au début, mais mon enfant a reçu le traitement dont il avait besoin », explique Ahmed. « Nous devons maintenant nous assurer que le traitement ARV sera disponible à l'avenir dans notre district. »

Les Nations Unies au Pakistan collaborent étroitement avec les gouvernements fédéraux et provinciaux afin de fournir une aide technique sur place. Il s'agit d'aider les partenaires locaux à apporter une réponse efficace à l'épidémie de VIH et de réduire l'impact de cette crise. Avec l'entière participation de l'Organisation mondiale de la Santé, de l'UNICEF, de l'ONUSIDA, de l'UNFPA et d'autres agences de l'ONU, les Nations Unies apportent leur soutien à la mise en place du « Sindh HIV Outbreak Response Plan, May 2019-Apr 2020 ». Ce programme d'action inclut des mesures à court et long terme pour identifier les causes de l'épidémie de VIH, les combattre et renforcer les quatre piliers que sont la prévention du VIH, le traitement, les soins et les services d'aide.

Une équipe regroupant le SACP et d'autres partenaires nationaux a été la première à intervenir avec le soutien des Nations Unies. L'aide et l'expertise internationales sont ensuite arrivées à la demande du gouvernement fédéral afin de réaliser une enquête épidémiologique. L'objectif consiste à mesurer l'ampleur de l'épidémie, à identifier sa source et la chaîne de transmission du VIH et à émettre des recommandations. L'enquête, dont les premiers résultats seront présentés le 14 juin, est menée par l'OMS avec l'aide de l'Aga Khan University (AKU), du Field Epidemiology and Laboratory Training (FELTP) Programme, de l'ONUSIDA, de l'UNICEF, de la Dow Medical University de Karachi et de la Microbiology Society of Infectious Disease in Pakistan.

Les Nations Unies aident également les partenaires nationaux à mettre en place un plan de riposte communautaire. Il s'agit d'impliquer les communautés à tous les niveaux afin de réduire la stigmatisation et la discrimination qui dominent actuellement et de promouvoir l'éducation à la santé. Le SACP formera des professionnels de la santé sur la gestion des cas pédiatriques. Des sessions d'éducation à la santé et de sensibilisation vont être programmées en impliquant des organisations dirigées par les communautés et les leaders religieux. D'autres formations ciblent les médias locaux afin de les sensibiliser à leur responsabilité lorsqu'ils couvrent la question du VIH. « Nous devons nous assurer d'aborder les causes de cette épidémie afin d'éviter qu'une telle tragédie ne se répète, » déclare Ahmed.

Avec 20 000 nouvelles infections par an en 2017, le Pakistan est le deuxième pays d'Asie-Pacifique où l'épidémie du sida croît le plus vite. Le virus touche d'une manière disproportionnée les populations les plus vulnérables et marginalisées, en particulier les populations clés. L'ONUSIDA continue de plaider pour un renforcement de la riposte à l'épidémie.

« Nous devons travailler sans relâche avec les parties prenantes nationales et internationales afin de combler les principales lacunes dans la prévention de nouvelles infections au VIH et pour garantir la santé et le bien-être des personnes vivant avec le VIH au Pakistan. Ainsi, le pays ne restera pas à la traîne dans nos efforts pour mettre un terme au sida », conclut Maria Elena F. Borromeo, Directrice pays de l'ONUSIDA au Pakistan.

La moitié seulement des bébés exposés au VIH bénéficient d’un dépistage

25 mars 2019

Plus le diagnostic et le lancement du traitement sont précoces chez un bébé né avec le VIH, meilleurs sont les résultats.

Chez les enfants de moins de 18 mois, le diagnostic nécessite un dépistage virologique, qui détecte le virus ou ses composantes. Le dépistage sérologique, qui détecte les antigènes et/ou les anticorps anti-VIH générés en réponse immunitaire à l’infection, est utilisé pour les enfants de plus de 18 mois et les adultes. Le dépistage sérologique ne peut pas être utilisé chez les nourrissons, car il ne permet pas de faire la différence entre les anticorps anti-VIH produits par la mère et transmis à son bébé pendant la grossesse, le bébé restant ainsi protégé de l’infection, et les anticorps anti-VIH produits par un bébé infecté par le VIH.

Le dépistage virologique n’est pas disponible en permanence dans la plupart des pays à revenu faible et intermédiaire ; néanmoins, lorsqu’il est accessible, il est souvent cher et prend beaucoup de temps, avec plusieurs visites à l’hôpital pour les mères et les nourrissons, le transport des échantillons vers des laboratoires centralisés et les retards possibles dans le retour des résultats.

À l’échelle mondiale, seulement la moitié des nourrissons exposés au VIH pendant la grossesse sont dépistés avant l’âge de huit semaines. Étant donné que la mortalité chez les nourrissons non traités est maximale au cours des trois premiers mois de la vie, un diagnostic et une mise sous traitement rapides sont indispensables.

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AIDSinfo

L’ONUSIDA, l’UNICEF et l’OMS exhortent les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre à intensifier le rythme de la riposte au VIH pour les enfants et les adolescents

16 janvier 2019

 

DAKAR/GENÈVE, 16 janvier 2019—Lors d’une réunion de haut niveau à Dakar (Sénégal), l’ONUSIDA, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont exhorté les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre à en faire davantage pour mettre fin aux nouvelles infections à VIH parmi les enfants et les adolescents et à étendre la couverture du dépistage et du traitement du VIH.

En 2017, environ 67 000 enfants (de 0 à 9 ans) et 69 000 adolescents (de 10 à 19 ans) ont été nouvellement infectés par le VIH. Les deux tiers (46 000) des adolescents nouvellement infectés par le virus étaient des filles. Bien que des avancées aient été constatées dans certains pays s’agissant de mettre fin aux nouvelles infections à VIH parmi les enfants – onze pays ont enregistré une réduction de plus de 35% entre 2010 et 2017 [1]– d’autres, notamment le Nigéria, qui a l’épidémie la plus vaste de la région, n’ont connu aucun déclin.

« Les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre ont une vraie opportunité de créer un changement positif pour les enfants et les jeunes, » a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Des problèmes sous-jacents, notamment les inégalités entre les sexes et la stigmatisation et la discrimination largement répandues, doivent être abordés d’urgence afin que les obstacles qui entravent l’obtention de résultats pour les enfants puissent être supprimés et que davantage de vies soient sauvées. »

En Afrique de l’Ouest et du Centre, près de 800 000 enfants et adolescents entre 0 et 19 ans vivaient avec le VIH en 2017 – le deuxième chiffre le plus élevé du monde après l’Afrique orientale et australe.

« La majorité des enfants vivant avec le VIH dans cette région ne bénéficient pas de soins et de traitement car ils ne savent pas qu’ils ont le VIH étant donné qu’ils n’ont pas subi de test, » a déclaré Marie-Pierre Poirier, Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. « Nous pouvons inverser cette tendance en nous concentrant sur une approche du dépistage et du traitement centrée sur la famille, et en lançant des technologies innovantes sur le lieu de soins qui rapprochent le dépistage des établissements de santé primaires et des communautés où vivent les enfants. »

Moins de la moitié de l’ensemble des femmes enceintes vivant avec le VIH dans la région (47%) avaient accès aux médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission du virus à leur enfant et seuls 21% des nouveau-nés exposés au VIH ont subi un test de dépistage du virus au cours des deux premiers mois de leur vie.

« Nous ne devrions pas perdre davantage de l’avenir de l’Afrique à cause du sida, » a déclaré Matshidiso Moeti, le Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. « S’attaquer avec efficacité au VIH parmi les enfants et les adolescents demande des services de santé forts et de qualité. En s’engageant en faveur de la couverture de santé universelle, les pays peuvent accélérer les progrès en direction d’une génération exempte du sida en Afrique de l’Ouest et du Centre. »

Bien qu’il y ait eu des avancées en matière de couverture de la thérapie antirétrovirale pour les enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre, qui est passée de 18% en 2014 à 26% en 2017, la région a toujours la couverture la plus faible du monde. Environ 52 000 enfants et adolescents entre 0 et 19 ans sont décédés de maladies liées au sida en 2017 – dont 34 000 sont morts avant d’atteindre leur cinquième anniversaire.

Dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre se sont engagés à travailler en vue de réduire le nombre des nouvelles infections à VIH parmi les enfants et les jeunes adolescents (de moins de 15 ans) à 6000 d’ici à 2020 et d’assurer l’accès au traitement pour 340 000 enfants et jeunes adolescents (de moins de 15 ans) d’ici à 2020.

Toutefois, les promesses visant à accélérer la riposte au VIH n’ont pas été accompagnées d’une hausse de la mobilisation des ressources. Le total des ressources nécessaires pour une riposte efficace en Afrique de l’Ouest et du Centre était plus élevé de 81% que les fonds disponibles en 2017.

Traduire les engagements en action concrète exige une mobilisation de la part des dirigeants politiques et communautaires, l’intensification drastique des investissements, le développement de technologies novatrices telles que le diagnostic précoce chez le nouveau-né sur le lieu de soins, des stratégies différenciées pour la prestation des services – notamment dépistage familial et prescription de plus longue durée pour les médicaments antirétroviraux – et des approches de délégation des tâches appliquées aux services de soins et de traitement du VIH pour les enfants à travers la région.

Dans le cadre d’efforts concertés pour accélérer le rythme des progrès dans la région, l’ONUSIDA, l’UNICEF et l’OMS ont organisé une Réunion de haut niveau sur l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH et la couverture de santé universelle pour le dépistage et le traitement pédiatrique du VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre afin de pallier les difficultés, partager les meilleures pratiques et les approches innovantes visant à lutter contre les goulets d’étranglement persistants, convenir de mesures correctives et assurer l’engagement en faveur de l’action de la part des pays et partenaires.

Hébergée par le Gouvernement du Sénégal, la réunion se tient à Dakar du 16 au 18 janvier 2019 et rassemble des ministres de la santé, des experts, des représentants de la société civile et des partenaires de toute la région ainsi que des représentants de haut niveau d’organisations des Nations Unies, de l’Union africaine, de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale.

Au cours de la réunion, les pays et partenaires sont censés renouveler leur engagement en faveur de l’Appel à l’action de Dakar de 2015 pour l’accélération de l’élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et l’accès au traitement pour les enfants et les adolescents vivant avec le VIH d’ici à 2020.

 

[1] Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Libéria, République démocratique du Congo, Sénégal, Sierra Leone et Togo.

 

UNICEF

L’UNICEF travaille dans certains des endroits les plus inhospitaliers du monde pour atteindre les enfants les plus défavorisés. Dans 190 pays et territoires, nous travaillons pour chaque enfant, chaque jour, afin de construire un monde meilleur pour tous. Pour obtenir de plus amples informations sur l’UNICEF et son travail en faveur des enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre, consultez le site https://www.unicef.org/wca/  Suivez l’UNICEF en Afrique de l’Ouest et du Centre sur Twitter et Facebook.

 

Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique

Le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique est l’un des six bureaux régionaux de l’OMS autour du monde. Il dessert la Région africaine de l’OMS, qui comprend 47 États Membres et le Bureau régional de Brazzaville en République du Congo. En tant que chef de file des autorités sanitaires au sein du système des Nations Unies, nous travaillons avec les États Membres de la Région africaine et les partenaires du développement pour améliorer la santé et le bien-être des individus.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Bâtir des partenariats avec les organisations confessionnelles pour en finir avec le sida et la tuberculose chez les enfants et les adolescents

28 septembre 2018

Les organisations confessionnelles jouent depuis longtemps un rôle critique dans la riposte à la tuberculose (TB). De nombreux prestataires de services de santé émanant d’organisations confessionnelles ont mis en œuvre des ripostes efficaces contre la TB et le VIH, inspirées de dizaines d’années de travail sur la TB. Aujourd’hui, les organisations confessionnelles fournissent des services anti-TB/VIH efficaces de grande qualité, qui complètent les programmes nationaux de santé publique dans les pays les plus touchés par la TB et le VIH.

Les ripostes anti-TB/VIH qui réussissent s’attaquent aux déterminants aussi bien biomédicaux que sociaux sur lesquels s’appuient ces maladies, comme la pauvreté, les inégalités, les situations de conflit et de crise, le non-respect des droits de l’homme et la criminalisation. Les enfants et les adolescents sont particulièrement vulnérables à l’infection et à l’impact de la TB et du VIH sur leur famille. Grâce à leur position de confiance au cœur des communautés, les organisations confessionnelles sont à même de proposer des services et un appui qui vont au-delà de la portée de nombreux systèmes de santé du secteur public.

Dans le but de leur donner l’occasion de renforcer les relations et forger de nouveaux partenariats, l’Alliance pour la sensibilisation du Conseil œcuménique des Églises, en collaboration avec l’ONUSIDA, le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) et la Task-force inter-agences des Nations Unies sur la religion et le développement, a organisé un petit-déjeuner de prière œcuménique le 27 septembre en marge de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, aux États-Unis. Les principaux intervenants et les débats se sont concentrés sur les résultats de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose, qui s’est tenue le 26 septembre, et ont examiné comment l’expérience de longue date des organisations confessionnelles dans la riposte anti-TB/VIH pourrait soutenir les nouvelles déclarations adoptées par les États membres lors de cette réunion de haut niveau historique.

Parmi les participants figuraient des chefs religieux et des prestataires de services de santé issus de différentes traditions religieuses. Des personnes ayant vaincu une TB multirésistante ont exprimé un puissant sentiment d’urgence et amené la réalité dans la discussion. Les participants ont renouvelé leur appel aux gouvernements nationaux en faveur non seulement du maintien, mais aussi de l’augmentation des soutiens pour en finir avec le sida et la TB comme menaces de santé publique d’ici à 2030.

Déclarations

« Nous sommes reconnaissants envers ces activistes qui nous interpellent lorsque les choses ne vont pas bien et nous demandent des comptes. Je quitte cette semaine de réunion avec un sentiment de gratitude envers le fait que, lorsque la communauté religieuse s’associe aux gouvernements et aux bailleurs de fonds, nous pouvons atteindre nos objectifs. Vous nous rendez fiers. »

Deborah Birx Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale

« Nous avons besoin les uns des autres. Mesdames et Messieurs les responsables religieux, aidez-nous s’il vous plaît à en finir avec la stigmatisation et la discrimination. Il est inacceptable que 660 enfants meurent chaque jour de la tuberculose ; 90 % des enfants qui meurent de la tuberculose dans le monde n’ont reçu aucun traitement. Et seulement 50 % des enfants vivant avec le VIH sont sous traitement. Le plus important, c’est de travailler ensemble avec compassion, amour, générosité, empathie et bienveillance : c’est ainsi que nous changerons la face de l’épidémie de VIH et de tuberculose, ensemble. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Pour beaucoup d’entre nous, c’est à la fois quelque chose de personnel et de concret. Le grand-père de mon mari est décédé de la tuberculose quand son père était encore jeune. Nous espérons que ce petit-déjeuner va renforcer les relations existantes et créer de nouveaux partenariats pour lutter contre la tuberculose et le VIH avec des actions concrètes qui apporteront à tous une vie d’abondance. »

Mary Ann Swenson Conseil œcuménique des Églises

« En passant une radio, j’ai vu ce gros trou sur mon poumon et je me suis dit, pourquoi ai-je contracté une TB multirésistante ? J’ai consacré ma vie à soigner des gens. Plus tard, j’ai eu la chance de participer à un essai pour le premier nouveau médicament contre la tuberculose en 40 ans. Cela m’a sauvé la vie et, aujourd’hui, je peux continuer de m’exprimer et d’agir pour que beaucoup d’autres puissent vivre. »

Dalene von Delft SURVIVANTE D’UNE TUBERCULOSE MULTIRESISTANTE

« Notre riposte à la tuberculose et au sida n’aurait pas été la même et ne sera pas la même sans la communauté religieuse et il y a aujourd’hui cinq actions fondamentales que nous devons entreprendre ensemble. Éduquer, sensibiliser et lutter contre la stigmatisation. Continuer de défendre des soins centrés sur le patient. Donner une voix à ceux qui n’en ont pas, en particulier les enfants. Mobiliser les ressources pour en finir avec la tuberculose et le VIH. Poursuivre nos efforts pour être associés à part entière aux discussions. »

Eric Goosby Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la tuberculose

Que faut-il faire pour accélérer la protection sociale afin de mettre fin au sida ?

09 mai 2018

En 2016, les États Membres ont convenu, lors de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la fin du sida, d’un ensemble d’objectifs visant à mettre le monde sur la bonne voie pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030. L’un de ces objectifs consistait à renforcer les systèmes nationaux de protection sociale et de protection de l’enfance pour faire en sorte que, d’ici à 2020, 75 % des personnes vivant avec le VIH, exposées au risque ou touchées par le virus bénéficient d’une protection sociale prenant en compte le VIH. L’objectif est fondé sur les droits de l’homme. Il alimente et bénéficie de la promotion, de la protection et du respect de tous les droits de l’homme ainsi que de la dignité de toutes les personnes vivant avec le VIH, exposées au risque ou touchées par le virus.

Il ne fait pas de doute que les programmes de protection sociale répondent aux besoins des personnes pauvres et exclues et profitent aux personnes vivant avec le VIH, exposées au risque ou touchées par le virus. La question n’est pas de savoir si la riposte au sida doit accroître l’attention portée à la protection sociale, mais comment tirer le meilleur parti des ressources et des partenariats de mouvements qui s’efforcent de mettre fin à la pauvreté et aux inégalités pour travailler efficacement à la lutte contre le sida.

Sur 127 pays faisant partie de l’Indice composite des politiques nationales de l’ONUSIDA en 2017, 109 (86 %) ont déclaré avoir une stratégie, une politique ou un cadre de protection sociale approuvé en 2016, et 99 d’entre eux (78 %) mettaient en œuvre ces programmes. Au total, 85 pays ont déclaré que leurs stratégies prenaient en compte le VIH dans une certaine mesure. Plus de la moitié (47) des 87 pays disposant d’un mécanisme de coordination de leur stratégie de protection sociale ont inclus leur programme national de lutte contre le sida dans cette structure. Cependant, seuls 12 pays ont indiqué que leurs stratégies de protection sociale prenaient pleinement en compte le VIH.

Afin d’intensifier les efforts visant à accélérer la protection sociale, l’ONUSIDA a récemment organisé une conférence au cours de laquelle les participants ont entendu parler de la manière de renforcer les systèmes nationaux de protection sociale et de protection de l’enfance. La conférence s’est concentrée sur trois objectifs : renforcer les liens avec les mouvements sociaux et autres pour mettre fin à la pauvreté et à l’inégalité ; intensifier l’action sur la protection sociale ; et revigorer la programmation pour le VIH, la sécurité alimentaire et la nutrition.

« Des liens plus forts sont nécessaires entre les systèmes de santé, d’éducation et communautaires pour réduire la vulnérabilité des personnes vivant avec le VIH, exposées au risque ou touchées par le virus par le biais des services de protection sociale », a déclaré Tim Martineau, Directeur exécutif adjoint par intérim de la branche Programme de l’ONUSIDA.

L’événement a également vu le lancement d’un nouveau rapport de l’ONUSIDA, Social protection: a Fast-Track commitment to end AIDS. Ce rapport fournit des orientations sur la manière d’élargir ce qui fonctionne dans le contexte de différentes épidémies de VIH et pour différentes populations. Il donne également des conseils aux gouvernements, aux personnes vivant avec le VIH ou affectées par le VIH, aux décideurs politiques et autres parties prenantes sur la manière d’intensifier l’intégration du VIH dans les programmes de protection sociale et autres programmes visant à mettre fin à la pauvreté et aux inégalités en vue de mettre fin au sida.

« Nous devons nous rappeler que nous ne pouvons pas mettre fin à l’épidémie de sida sans améliorer le bien-être matériel et émotionnel des personnes », a déclaré Denys Dmytriiev du Réseau ukrainien des personnes vivant avec le VIH.

La Conférence internationale sur la protection sociale accélérée pour mettre fin au sida s’est tenue à Genève, en Suisse, les 25 et 26 avril.

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