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La tournée du Directeur exécutif de l’ONUSIDA en Chine démarre avec un accent sur la société civile

23 novembre 2009

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Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a participé, aux côtés de représentants de l’État, de personnes vivant avec le VIH et d’organisations internationales, à une table ronde visant à examiner les enjeux et les perspectives liés à l’avenir du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme en Chine ainsi que le plan stratégique national du pays. Shanghai, 23 novembre 2009.
Photo : ONUSIDA

Cette semaine, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, est arrivé à Shanghai pour la première étape d’une tournée en Chine. Au cours de celle-ci, il se rendra dans deux ville, Shanghai et Beijing, rendra public le rapport Le point sur l’épidémie de sida 2009 et s’entretiendra avec de nombreux partenaires de premier plan issus du gouvernement chinois et de la société civile. Le Directeur exécutif a entamé sa tournée par une cérémonie de remise de prix organisée par le bureau de la Chine de la Coalition internationale de la préparation au traitement (ITPC), un organisme qui œuvre à l’amélioration des conditions d’accès au traitement des personnes vivant avec le VIH aux niveaux local, régional et international.

À la cérémonie, des distinctions ont été décernées à des personnalités de la société civile, des agents du milieu médical, des représentants de l’État et des organismes, pour la contribution exceptionnelle qu’ils ont apportée à la riposte au sida en Chine dans les domaines de la mobilisation communautaire, du traitement et des soins et de la mise en œuvre de politiques.

Le docteur Cai Weiping, réputé pour les travaux qu’il conduits avec des personnes vivant avec le VIH, s’est vu accorder une récompense pour son action en matière de traitement et de soins. En recevant son prix, il a déclaré : « Depuis 26 ans que j’exerce la fonction de médecin, on m’a décerné beaucoup de distinctions, mais celle-ci est la première que je reçois de la communauté ou de mes patients. Ce n’est ni du gouvernement ni d’un hôpital qu’un médecin reçoit sa plus belle récompense, mais bel et bien des patients. »

Quand j’écoutais s’exprimer les personnes qui travaillent d’arrache-pied et s’emploient à donner la parole à ceux qui n’ont pas la possibilité de se faire entendre, j’ai eu l’impression que leur motivation ne résidait pas dans une récompense, mais dans le fait de sauver des vies, de mettre en place une justice sociale et de redonner sa chance à chacun.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

Michel Sidibé a placé le dévouement des récipiendaires sur le devant de la scène. « Il me semble que ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est le rétablissement de la dignité », a-t-il déclaré. « Quand j’écoutais s’exprimer les personnes qui travaillent d’arrache-pied et s’emploient à donner la parole à ceux qui n’ont pas la possibilité de se faire entendre, j’ai eu l’impression que leur motivation ne résidait pas dans une récompense, mais dans le fait de sauver des vies, de mettre en place une justice sociale et de redonner sa chance à chacun. »

Après avoir remis les prix, Michel Sidibé a déjeuné avec des professionnels et des volontaires d’organisations de la société civile de Shanghai. Étaient également présents des représentants d’organismes qui collaborent avec diverses populations clés, telles que les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.

Au cours du déjeuner, le Directeur exécutif s’est intéressé aux problèmes et difficultés que rencontrent ces populations et les organisations qui leur viennent en aide. Les participants étaient d’avis que la société civile pouvait apporter une contribution beaucoup plus importante à la riposte au sida non seulement à Shanghai mais aussi dans toute la Chine. Nombre d’entre eux estimaient que le gouvernement chinois devait collaborer plus étroitement avec les organisations non gouvernementales (ONG) et d’autres partenaires de la société civile, afin d’entrer en contact avec des populations clés, comme les professionnel(le)s du sexe et les consommateurs de drogues, et de leur fournir des services. Ces populations sont souvent réticentes à rechercher des services ou à accepter l’aide des organes de l’État, notamment en raison du fait que leur comportement est souvent criminalisé, ce qui a pour conséquence de les couper des services vitaux de prévention, de traitement et de soins.

Michel Sidibé a débattu de ces questions et fait savoir qu’il partageait ces opinions, en insistant sur l’importance fondamentale de la participation des ONG aux ripostes nationales au sida, notamment à l’élaboration de politiques et à la mise en place de services de prévention, de traitement et de soins. Le Directeur exécutif a félicité les participants pour leurs actions, tout en leur expliquant qu’il n’était pas aisé de parvenir à des changements sociaux ni de s’attaquer à des attitudes fortement ancrées dans les mentalités – deux entreprises qui demandent de la patience et de la détermination. Il les a néanmoins encouragés à poursuivre la lutte qu’ils mènent pour atteindre ces objectifs essentiels.

Les établissements d'enseignement professionnel chinois jouent un rôle essentiel dans l'éducation sur le sida

16 octobre 2009

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Les établissements d'enseignement professionnel en Chine offrent la possibilité de transmettre des messages de prévention du VIH et des IST à des milliers de jeunes. Photo : OIT

Le lycée d'enseignement professionnel de Zhaoqing, dans la province chinoise du Guangdong, assure chaque année la formation technique élémentaire de milliers de travailleurs migrants. C'est également le premier établissement de ce type dans le pays à avoir incorporé des cours sur la sexualité, la santé reproductive et le VIH dans son programme d'enseignement. Ce modèle a maintenant été étendu à l'ensemble du pays avec l'assistance technique de l'Organisation internationale du Travail (OIT).

Des programmes tels que celui soutenu par l'OIT peuvent constituer un excellent modèle permettant de toucher des dizaines de millions de jeunes ainsi que leurs partenaires en Chine, juste au moment où leur âge les expose davantage au risque d'infection par le VIH ainsi qu'aux autres infections sexuellement transmissibles.

Dr Bernhard Schwartländer, Coordonnateur de l'ONUSIDA en Chine

De nombreux diplômés de l'école de Zhaoqing trouvent un emploi dans le delta de la Rivière des Perles, qui est la plus grande zone industrielle au monde et emploie plus de 60 millions de travailleurs migrants venus des régions rurales de la Chine. Avant que les élèves âgés de 14 à 19 ans n'entrent dans la vie active, leurs enseignants s'attachent à leur inculquer des connaissances qui les aideront d'une part, à éviter les fréquentes grossesses non désirées, et d'autre part, à se protéger contre les infections sexuellement transmissibles dont l'infection à VIH, très répandues selon certaines informations.

Pour de nombreux élèves de l'école, l'initiative semble porter ses fruits et les bénéfices d'une plus grande ouverture et d'un accès à l'information sont réels. Une élève nous raconte : « Au début du cours sur le sida, je me sentais nerveuse et timide. Une fois les explications données, je me suis sentie à l'aise et j'ai accepté ce que notre professeur nous disait. J'ai compris que je ne savais rien sur le VIH… Les personnes séropositives ne sont pas dangereuses et ne méritent aucune discrimination. »

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Les établissements d'enseignement professionnel en Chine offrent la possibilité de transmettre des messages de prévention du VIH et des IST à des milliers de jeunes. Photo : OIT

S'inspirant de l'exemple du lycée de Zhaoqing et d'autres établissements similaires, l'OIT et le Ministère du Travail des Etats-Unis (USDOL) ont entrepris de toucher le plus grand nombre possible d'élèves, parmi les 18 millions que comptent les 16 000 établissements d'enseignement professionnel du pays.

Le projet commun OIT/USDOL, appelé SHARE (Actions stratégiques contre le VIH/sida dans les entreprises), considère que les établissements d'enseignement professionnel offrent la possibilité d'apporter une formation sur le VIH, les IST et la santé reproductive à un grand nombre de jeunes vulnérables. Par exemple, dans une enquête réalisée sur une population de 1602 filles fréquentant les établissements d'enseignement professionnel d'Anhui, 12% ont déclaré avoir déjà eu des rapports sexuels et 60% des filles de ce groupe ont fait état de grossesses hors mariage.

Au vu de cette situation, le projet SHARE a mis en place des programmes dans 1000 établissements d'enseignement professionnel et formé plus de 2000 enseignants à des méthodes pédagogiques participatives. Le Ministère chinois des Ressources Humaines soutient cet effort avec une politique nationale qui impose à l'ensemble des établissements d'enseignement professionnel relevant de son autorité d'intégrer des cours sur les IST, le VIH et la santé reproductive dans leur programme de santé psychologique.

Selon Richard Howard, Conseiller technique principal du projet d'éducation concernant le VIH/SIDA sur les lieux du travail en Chine, « le renforcement des capacités des établissements d'enseignement professionnel chinois permettra de toucher cinq millions d'élèves sur les cinq prochaines années ».

Les autorités du pays sont très conscientes qu'en dépit des premiers succès enregistrés, le projet doit être suivi et évalué attentivement. « Les défis à venir portent notamment sur la manière de suivre les retombées de cette initiative », déclare Zheng Dongliang, du Ministère des Ressources Humaines et de la Sécurité Sociale et Directeur national du projet d'éducation concernant le VIH/SIDA sur les lieux du travail de l'OIT/USDOL. Et d'ajouter : « Nos pouvons actuellement évaluer la transmission des connaissances par le biais des examens, mais notre objectif est de faciliter les changements de comportements ; nous cherchons en outre des solutions permettant d'assurer un meilleur suivi et une meilleure évaluation de l'impact de ces actions, afin de nous assurer qu'elles engendrent effectivement des comportements positifs parmi ces jeunes vulnérables. »

En principe, l'éducation sexuelle a été mise en place dans les écoles chinoises en 1992. Cependant, sa mise en oeuvre et son efficacité sont variables. Mme Li Hua, une enseignante du lycée d'enseignement professionnel de Wuhu, rapporte que « très souvent, ce sont les enseignants qui sont gênés lorsqu'il s'agit d'aborder des questions liées à la sexualité avec leurs élèves ; les élèves sont désireux d'apprendre et lorsque l'environnement s'y prête, ils n'hésitent à parler ouvertement de leurs expériences ». L'un des objectifs de ce programme est justement de fournir aux enseignants les connaissances, les compétences et les outils nécessaires pour aborder franchement les questions liées à la santé sexuelle et reproductive en classe.

« Il est stimulant et encourageant de voir des enseignants et des élèves échanger de manière animée et imaginative sur des sujets plutôt privés », déclare le Dr Bernhard Schwartländer, Coordonnateur de l'ONUSIDA en Chine. « Des programmes tels que celui soutenu par l'OIT peuvent constituer un excellent modèle permettant de toucher des dizaines de millions de jeunes ainsi que leurs partenaires en Chine, juste au moment où leur âge les expose davantage au risque d'infection par le VIH ainsi qu'aux autres infections sexuellement transmissibles. » 

Never abandon, never give up : un film de l’OIT permet aux travailleurs migrants en Chine de s’attaquer à la stigmatisation liée au sida

30 avril 2009

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Wang Baoqiang
Wang Baoqiang, vedette de cinéma et ancien travailleur migrant dans le domaine de la construction, est désormais porte-parole du projet VIH/sida de l’OIT en Chine. Photo : avec l’aimable autorisation de l’OIT.

Zhang Xiao Hu fait partie des 200 millions (estimation) de travailleurs migrants de Chine. Il est également l’une des vedettes de Never abandon, never give up (Ne renonce jamais, n’abandonne jamais), un court-métrage dans le style des films de Charlie Chaplin, qui vise à réduire la stigmatisation liée au VIH et à encourager l’usage du préservatif parmi les travailleurs migrants du pays. À partir du 4 mai, l’Organisation internationale du Travail (OIT) et Mega-info Media, la société qui dirige le réseau national de télévision des gares ferroviaires en Chine, commenceront à diffuser le film dans 500 gares de 450 villes du pays. En trois mois, 40 millions de personnes auront eu la possibilité de le voir.

Dans ce film, Zhang joue le rôle d’un ouvrier du secteur de la construction, stigmatisé parce qu’il vit avec le VIH. Un tel scénario ressemble fort à sa situation réelle. En effet, Zhang, le premier migrant interne travaillant en Chine à avoir révélé publiquement son statut VIH, a été stigmatisé par ses collègues dans le passé. « Personne ne voulait travailler, manger ou partager un dortoir avec moi », confie-t-il.

Gu Changwei, un éminent réalisateur

Never abandon, never give up a été produit et réalisé pour l’OIT par Gu Changwei, l’un des lauréats du Festival du film de Berlin en 2005, comptant parmi les plus éminents réalisateurs travaillant aujourd’hui en Chine. Wang Baoqiang, une vedette confirmée qui exerce actuellement la fonction de porte-parole du projet VIH/sida de l’OIT en Chine, y joue un premier rôle. Il se lie d’amitié avec Zhang Xiao Hu sur le lieu de travail de celui-ci et se sert de sa notoriété pour encourager les collègues de l’ouvrier à se débarrasser de leurs préjugés.

« Ce film est une excellente production qui peut contribuer à réduire la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH et la discrimination à leur égard, bien au-delà du domaine professionnel », affirme le Dr Bernhard Schwartlander, Coordonateur de l’ONUSIDA en Chine. « Il s’attaque non seulement à la stigmatisation liée au VIH, mais aussi à la vulnérabilité qui va de pair avec le fait de vivre en marge de la société. »

La campagne « Hometown Fellows »

Le projet fait partie de la campagne « Hometown Fellows » (Concitoyens), dans le cadre de laquelle l’OIT, en partenariat avec le ministère du Travail, des groupements d’employeurs et de travailleurs, et le Bureau de la Commission Sida du Conseil d’État chinois, apporte son concours à 19 entreprises de grande envergure dans les secteurs de la construction, de l’industrie minière et du transport, dans les provinces chinoises les plus touchées par le VIH. Si la prévalence globale du virus est relativement faible en Chine (selon l’ONUSIDA, elle était de 0,1% en 2008), il existe toutefois des zones où le taux d’infection est élevé au sein de populations précises et dans certaines localités. Avec le soutien d’organisations communautaires non gouvernementales, l’OIT mène à bien un programme exhaustif pour le changement de comportement par diverses voies, à l’intention de 190 350 migrants internes qui travaillent dans les provinces du Guangdong, du Yunnan et de l’Anhui.

Le projet « Hometown Fellows » (Concitoyens) s’attaque à la stigmatisation liée au VIH et à l’usage limité du préservatif parmi les migrants. Il met à profit les puissants réseaux de relations des travailleurs migrants, qui quittent souvent les zones rurales pour aller travailler ensemble dans les grandes villes de Chine.

Des travaux de recherche déterminants indiquent qu’il existe chez les migrants un solide lien social fondé sur une origine provinciale commune, susceptible d’influencer les attitudes et comportements. Cela marque un contraste avec l’idée que les travailleurs migrants ont des autorités sanitaires, des directeurs d’entreprise et des communautés de destination, où existent généralement une grande méfiance et un sentiment d’éloignement.

La stratégie de communication de l’OIT en faveur du changement de comportement comprend deux volets. Premièrement, elle a permis d’élaborer une série de supports de communication fondés sur le concept de « concitoyens » et proposant des messages fondamentaux transmis par la voix des migrants. Never abandon, never give up (Ne renonce jamais, n’abandonne jamais) s’inscrit dans le cadre de ce projet.

 

Ce film est une excellente production qui peut contribuer à réduire la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH et la discrimination à leur égard, bien au-delà du domaine professionnel. Il s’attaque non seulement à la stigmatisation liée au VIH, mais aussi à la vulnérabilité qui va de pair avec le fait de vivre en marge de la société.

Dr Bernhard Schwartlander, Coordonateur de l’ONUSIDA en Chine

Deuxièmement, par l’intermédiaire des entreprises, le programme exploite les réseaux de relations des migrants pour offrir une éducation par les pairs sur le lieu de travail, dans les dortoirs et dans les lieux de divertissement environnants. Cette éducation est renforcée par des formations de groupe dans les entreprises et par des messages ciblés transmis via les chaînes de télévision et les stations de radio appartenant à l’entreprise.

Pour Constance Thomas, Directrice du Bureau de l’OIT en Chine, « collaborer avec les autorités dans le cadre de ces projets permet d’atteindre les travailleurs et de leur fournir une protection sociale pour garantir leur santé et leur sécurité au travail… Ils doivent pouvoir jouir du droit de travailler en Chine et de celui de ne pas subir de discrimination ».

Selon des statistiques officielles, les travailleurs migrants représentent 15% de la population chinoise. Ils sont considérés comme vulnérables face au VIH en raison des conditions sociales difficiles dans lesquelles ils vivent, de leurs connaissances limitées sur le VIH et du manque d’accès à des services de santé de qualité.

Appel à une action mondiale contre la menace de tuberculose pharmacorésistante

03 avril 2009

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Le Dr Bernhard Schwartländer, Coordonateur de l’ONUSIDA en Chine, a présidé une séance sur la tuberculose et le VIH lors de la réunion.

Les ministres des 27 pays à lourde charge de tuberculose multirésistante (MR) et ultrarésistante (UR) ont lancé un appel à l’action pour lutter contre la tuberculose et soigner les patients afin de répondre rapidement à cette menace alarmante. La réunion qui s’est tenue à Beijing (Chine) du 1er au 3 avril 2009 était organisée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Ministère chinois de la santé et la Fondation Bill et Melinda Gates.

Les deux principaux objectifs de cette réunion étaient tout d’abord de parvenir à un consensus et de faire naître un engagement politique dans les pays à lourde charge de tuberculose MR et UR et dans l'ensemble du monde, puis d'entreprendre immédiatement de prévenir et de prendre en charge la tuberculose MR à plus grande échelle, en concevant notamment des plans stratégiques nationaux de cinq ans s’inscrivant dans les plans nationaux de lutte contre la tuberculose et les plans du secteur de la santé.

L’Appel de Beijing, lancé le 1er avril, affirme la gravité de la menace de ce type de tuberculose pour les personnes vivant avec le VIH et attire l’attention sur les mesures à prendre en matière de prévention, de lutte et de soins liés aux formes de tuberculose MR et UR. Il est demandé aux pays d’identifier les groupes les plus vulnérables et les plus à risque à la tuberculose MR et à ses effets, notamment les personnes vivant avec le VIH, les consommateurs de drogues, les prisonniers, les populations migrantes et les autres groupes vulnérables. Il leur est également demandé de veiller à ce que les services de prévention et de traitement de la tuberculose MR et UR soient adaptés à leurs besoins.

Parmi les recommandations figurait un appel lancé aux gouvernements et aux partenaires concernant le renforcement des efforts entrepris pour mobiliser davantage de financements pour les soins et la lutte contre les maladies, et l’accroissement des investissements dans le domaine de la recherche et du développement en matière de diagnostic de la tuberculose, de médicaments et de vaccins appropriés pour les personnes vivant avec le VIH.

Tuberculose pharmacorésistante et VIH

Les 33 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde sont particulièrement vulnérables aux effets de la tuberculose MR et UR, formes de tuberculose pharmacorésistante. Ces personnes risquent encore plus de contracter ces formes de tuberculose et de subir tant des effets secondaires graves que des interactions médicamenteuses en prenant des médicaments de deuxième intention avec un traitement antirétroviral. Elles risquent davantage de décéder si elles contractent l’une des ces formes de tuberculose.
Au cours d’une séance présidée par le Coordonateur de l’ONUSIDA en Chine, le Dr Bernhard Schwartländer, les participants ont parlé, dans le détail, de la façon de renforcer la collaboration en matière de tuberculose/VIH. Ils sont convenus du fait que la communauté agissant pour la lutte contre le VIH doit être responsable, dans une large mesure, de la prévention, du diagnostic et du traitement de la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a récemment insisté sur l’engagement de l’ONUSIDA et sur le fait que l’une des priorités du Programme était de « faire en sorte que les personnes vivant avec le VIH ne meurent plus de la tuberculose ».

Le Dr Brad Hersh, du Département VIH/sida de l’OMS, a à son tour insisté sur le fait qu’il était important de mener, en étroite coopération, les programmes de lutte contre le VIH et ceux de lutte contre la tuberculose afin d’obtenir un meilleur rendement en cette période de crise économique. En outre, une meilleure collaboration permet de surmonter les obstacles à la réussite de la mise en œuvre des programmes, obstacles communs et liés au système de santé, notamment l’amélioration des laboratoires, la garantie de la fourniture de médicaments de qualité, le suivi et l’évaluation.

Cindy Kelemi, du Réseau du Botswana sur l’éthique, le droit et le VIH/sida (BONELA), a instamment prié les participants de veiller à ce que les investissements destinés à la prévention, au traitement et aux soins du VIH ne soient pas arrêtés du fait de la récession. En effet, cela ferait empirer l’épidémie de tuberculose pharmacorésistante.

Les communautés touchées sont une ressource de grande valeur pour la riposte et devraient être associées à la planification, à la mise en œuvre et au suivi des activités de lutte et de traitement de la tuberculose MR. Cette approche participative est essentielle pour lutter contre la hausse de la stigmatisation et de la discrimination liées à la tuberculose et pour protéger les droits de l’homme des personnes touchées par la maladie. Mme Barbara Hogan, Ministre sud-africaine de la santé, a mis l’accent sur la nécessité d’associer les communautés et les malades aux activités.

Des informations supplémentaires sur la réunion et l’appel à l’action sont disponibles à l’adresse suivante : http://www.who.int/tb_beijingmeeting/fr/index.html

Note : On appelle tuberculose multirésistante (TB-MR) la tuberculose au moins résistante à la rifampicine et à l’isoniazide, qui sont les antituberculeux les plus forts. On appelle tuberculose ultrarésistante (TB-UR) la tuberculose multirésistante qui est aussi résistante à au moins deux des trois catégories de médicaments antituberculeux de deuxième intention.

La Chine se penche sur l’incidence du VIH parmi les HSH

16 janvier 2009

Lesbians En 2008, la Chine a annoncé un vaste programme visant à s’attaquer à la forte hausse des taux de VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH)
Photo: UNAIDS

En 2008, la Chine a annoncé un vaste programme visant à s’attaquer à la forte hausse des taux de VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), un signe de plus idiquant que le pays pourrait bien être en train de commencer à faire face à une crise qui a longtemps paru taboue.

Annonçant la campagne auprès des HSH, le ministère de la santé a déclaré que les comportements sexuels à risque étaient le plus important facteur derrière la propagation du VIH en Chine continentale, à l’exception de Hong Kong, et que les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes étaient à présent le groupe de la population le plus exposé au risque d’infection par le virus. En Chine, environ 700 000 personnes vivent aujourd’hui avec le VIH, et 11,1% d’entre elles sont des HSH.

« Par le passé, entre 1% et 3% des HSH sur le continent étaient positifs au VIH. Aujourd’hui ce pourcentage se situe entre 2,5 et 6,5% », déclare Hao Yang, Directeur adjoint du bureau de lutte contre les maladies au sein du ministère, cité par le quotidien China Daily.

La campagne annoncée implique des mesures de prévention ciblées sur les quelque 5 à 10 millions de HSH, comprenant une promotion plus énergique du recours au préservatif, un accroissement de la couverture et de la qualité des activités de prévention du VIH, un accès accru aux services de conseil et de test volontaires, et une amélioration de l’accès au traitement des infections sexuellement transmissibles.

Comme point de départ de sa nouvelle campagne à grande échelle pour réduire l’incidence du VIH parmi les HSH, la Chine a pour objectif de pratiquer un dépistage du VIH parmi 21 000 HSH, afin d’établir une base statistique plus claire du taux d’infection. C’est la plus vaste étude de ce type entreprise dans le monde et la première du genre en Asie.

L’effort de prévention de la Chine impliquera des organisations communautaires de HSH et la société civile à tous les niveaux. Les organisations communautaires effectuent des campagnes de sensibilisation au sida, orientent les gens vers le CTV, s’occupent d’éducation par les pairs, de promotion de la sexualité à moindre risque et de distribution de préservatifs ; elles mettent en place des hotlines et utilisent des forums de discussion en ligne et des sites Internet.

L’ONUSIDA considère qu’un des principaux éléments de la riposte au sida consiste à donner aux HSH et aux autres groupes marginalisés les moyens de se protéger du VIH.

« Le gouvernement chinois a fait de la prévention du VIH parmi les HSH une priorité et l’ONUSIDA s’en réjouit », dit Bernhard Schwartlander, Coordonnateur de l’ONUSIDA en Chine.

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Dans la plupart des pays d’Asie les HSH restent un sujet de gêne : dans nombre de ces pays, les rapports sexuels entre hommes sont illégaux et les témoignages de harcèlement fréquents.
Photo: UNAIDS

Cependant, malgré les progrès réalisés, plusieurs problèmes subsistent, dont la stigmatisation et la discrimination qui sont encore bien trop répandues dans la population générale et jusque dans la communauté des HSH elle-même.

On estime qu’à fin 2007, 8% seulement des HSH avaient bénéficié d’interventions complètes de prévention du VIH. De plus, selon les estimations du ministère de la santé, plus de la moitié des HSH chinois ont plus d’un partenaire sexuel, mais entre 10 et 20% seulement d’entre eux utilisent des préservatifs.

« Il est d’une importance capitale que le gouvernement et les nombreux groupes de travail sur les HSH trouvent les moyens d’améliorer leur capacité à travailler ensemble au sein de partenariats ouverts et non-discriminatoires », explique Schwartlander.

Une épidémie largement ignorée

Cette évolution de la situation en Chine survient en parallèle avec d’autres signes indiquant que certains gouvernements de la région Asie-Pacifique semblent également plus disposés à reconnaître une épidémie jusque-là largement ignorée.

Dans la plupart des pays d’Asie les HSH restent un sujet de gêne : dans nombre de ces pays, les rapports sexuels entre hommes sont illégaux et les témoignages de harcèlement fréquents. En conséquence, peu de choses ont été faites en termes de soutien spécifique à des programmes à l’intention des HSH.

« On suscite beaucoup d’intérêt, mais il faut faire bien davantage », estime Paul Causey, un consultant basé à Bangkok qui s’occupe des questions relatives aux HSH au sein de la Coalition Asie-Pacifique sur la santé sexuelle masculine (APCOM) et des Nations Unies.

La plupart des hommes asiatiques qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes ne parlent pas ouvertement de leur comportement sexuel. Les tabous sociaux et la discrimination poussent nombre d’entre eux à dissimuler leur orientation sexuelle. Pour de nombreux autres, leurs pratiques sexuelles avec d’autres hommes peuvent ne constituer qu’une petite partie de leur rôle social ou de leur vie sexuelle. Etant donné que de nombreux hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes ont également des rapports sexuels avec des femmes, les taux élevés de VIH parmi les HSH peuvent aussi se traduire en un nombre important de femmes exposées à un risque d’exposition au VIH.

La combinaison d’un nombre élevé de partenaires ayant un comportement à haut risque tel que le rapport sexuel anal non protégé a été le facteur principal de l’augmentation de plus en plus rapide du taux d’infection au VIH dans de nombreuses villes d’Asie.

Pratiquement aucun des pays asiatiques ne consacre suffisamment de ressources aux HSH, même si la prévention coûte bien moins cher que le traitement. Par exemple, un dollar investi dans une prévention efficace permet d’économiser jusqu’à huit dollars en dépenses de traitement dans les pays dont l’épidémie est en expansion.

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La plupart des hommes asiatiques qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes ne parlent pas ouvertement de leur comportement sexuel. Les tabous sociaux et la discrimination poussent nombre d’entre eux à dissimuler leur orientation sexuelle.
Photo: UNAIDS

Impliquer les groupes communautaires

Le moment clé dans la prise de conscience de la dimension de la crise des HSH s’est produit avec la convocation d’une conférence spéciale à New Delhi en septembre 2006 intitulée « Risques et responsabilités : santé sexuelle masculine et VIH en Asie et dans le Pacifique ».

La conférence était véritablement tripartite, réunissant des gouvernements, des donateurs ainsi que 380 membres de groupes communautaires. Les semaines précédant l’événement ont été tout aussi importantes, 16 pays ayant organisé des réunions préparatoires parrainées par l’ONUSIDA. Dans certains cas, y compris celui de la Chine, c’était pratiquement la première fois que des représentants officiels du gouvernement et des représentants de la communauté élargie des HSH se rencontraient pour évaluer la situation et envisager des solutions.

Une des autres réalisations durables de cette conférence a été la décision de lancer APCOM, qui regroupe des groupes de la société civile, des représentants du secteur gouvernemental, des donateurs, des experts techniques et les Nations Unies afin de promouvoir une riposte efficace face à l’incidence grandissante du VIH parmi les HSH.

Les efforts d’APCOM viennent compléter ceux d’un groupe de travail technique des Nations Unies sur les HSH et le VIH/sida lancé au milieu de 2006 en Chine. Le groupe est dirigé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

« Le groupe de travail technique collabore avec le gouvernement, les groupes communautaires de HSH et les donateurs afin d’améliorer la coordination et la communication, de renforcer les capacités du gouvernement à interagir avec les organisations de la société civile pour élaborer les politiques et fournir des services publics, et développer les capacités institutionnelles et professionnelles de ces organisations », précise Edmund Settle, responsable VIH auprès du PNUD en Chine.

"Quel rôle la loi peut-elle jouer?"

14 novembre 2008

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Comme l'a expliqué le Juge Cameron dans une conférence à la faculté de droit de l'Université de Pékin, la loi, selon lui, remplit deux fonctions importantes. Photo: UNAIDS/Zhou Dao

Lors de son récent voyage à Pékin à l'invitation de l'ONUSIDA, Edwin Cameron, juge à la Cour de cassation en Afrique du Sud, a saisi chaque occasion pour soulever la question suivante : « Quel rôle la loi peut-elle jouer dans la riposte au VIH en Chine ? »

Comme l'a expliqué le Juge Cameron dans une conférence à la faculté de droit de l'Université de Pékin, la loi, selon lui, remplit deux fonctions importantes. En premier lieu, elle est l'incarnation de la moralité publique. Ensuite, elle limite l'exercice du pouvoir par les gouvernements. De par ses deux fonctions, la loi peut avoir de profondes répercussions sur la vie des personnes affectées par le VIH.

Comme l'a expliqué le Juge Cameron dans une conférence à la faculté de droit de l'Université de Pékin, la loi, selon lui, remplit deux fonctions importantes. En premier lieu, elle est l'incarnation de la moralité publique. Ensuite, elle limite l'exercice du pouvoir par les gouvernements. De par ses deux fonctions, la loi peut avoir de profondes répercussions sur la vie des personnes affectées par le VIH.

Comme l'a expliqué le Juge Cameron dans une conférence à la faculté de droit de l'Université de Pékin, la loi, selon lui, remplit deux fonctions importantes. En premier lieu, elle est l'incarnation de la moralité publique. Ensuite, elle limite l'exercice du pouvoir par les gouvernements. De par ses deux fonctions, la loi peut avoir de profondes répercussions sur la vie des personnes affectées par le VIH.

Alors que le Décret n° 457 est une loi positive dont la mise en œuvre rencontre certains problèmes, d'autres lois sont en revanche moins favorables aux personnes vivant avec le VIH. Lors d'une table ronde qui s'est tenue dans les bureaux de l'ONUSIDA en Chine pendant la visite du juge Cameron, ce dernier a décrit la tendance inquiétante observée dans les pays africains, qui consiste à criminaliser la transmission du VIH. Certaines de ces lois obligent les personnes séropositives à révéler leur état sérologique avant d'avoir un contact sexuel, sans clarifier ni à quel moment doit avoir lieu cette révélation, ni ce qui constitue un « contact sexuel ».

Alors que le Décret n° 457 est une loi positive dont la mise en œuvre rencontre certains problèmes, d'autres lois sont en revanche moins favorables aux personnes vivant avec le VIH. Lors d'une table ronde qui s'est tenue dans les bureaux de l'ONUSIDA en Chine pendant la visite du juge Cameron, ce dernier a décrit la tendance inquiétante observée dans les pays africains, qui consiste à criminaliser la transmission du VIH. Certaines de ces lois obligent les personnes séropositives à révéler leur état sérologique avant d'avoir un contact sexuel, sans clarifier ni à quel moment doit avoir lieu cette révélation, ni ce qui constitue un « contact sexuel ».

Ensuite, les lois accroissent la stigmatisation et découragent les individus, les femmes en particulier, de faire un test de dépistage. Dans le cadre de certaines de ces lois, les femmes encourent une responsabilité juridique pour avoir exposé leur enfant à naître au VIH, même si aucune transmission du virus ne se produit. Ainsi, nombreux sont les hommes et les femmes qui préfèrent rester dans l'ignorance de leur état sérologique vis-à-vis du VIH, plutôt que de risquer des poursuites judiciaires. Pour finir, en décourageant les démarches de dépistage et de traitement du VIH chez les individus, ces lois aboutissent à davantage de décès qui pourraient être évités.

Ensuite, les lois accroissent la stigmatisation et découragent les individus, les femmes en particulier, de faire un test de dépistage. Dans le cadre de certaines de ces lois, les femmes encourent une responsabilité juridique pour avoir exposé leur enfant à naître au VIH, même si aucune transmission du virus ne se produit. Ainsi, nombreux sont les hommes et les femmes qui préfèrent rester dans l'ignorance de leur état sérologique vis-à-vis du VIH, plutôt que de risquer des poursuites judiciaires. Pour finir, en décourageant les démarches de dépistage et de traitement du VIH chez les individus, ces lois aboutissent à davantage de décès qui pourraient être évités.

Ensuite, les lois accroissent la stigmatisation et découragent les individus, les femmes en particulier, de faire un test de dépistage. Dans le cadre de certaines de ces lois, les femmes encourent une responsabilité juridique pour avoir exposé leur enfant à naître au VIH, même si aucune transmission du virus ne se produit. Ainsi, nombreux sont les hommes et les femmes qui préfèrent rester dans l'ignorance de leur état sérologique vis-à-vis du VIH, plutôt que de risquer des poursuites judiciaires. Pour finir, en décourageant les démarches de dépistage et de traitement du VIH chez les individus, ces lois aboutissent à davantage de décès qui pourraient être évités.

Le juge Edwin Cameron donne une nouvelle dimension aux relations Chine - Afrique

31 octobre 2008

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Le juge Edwin Cameron au cours d’une table ronde sur la stigmatisation au bureau de l’ONUSIDA à Beijing. Photo : ONUSIDA/Zhou Dao

Le juge Edwin Cameron de la Cour suprême d’Afrique du Sud s’est rendu en Chine du 27 au 31 octobre à l’invitation du Ministère chinois de la Santé et de l’ONUSIDA. Pendant toute sa visite, il a manifesté son soutien à la riposte chinoise au sida en mettant particulièrement l’accent sur les problèmes juridiques, la discrimination et les droits des personnes vivant avec le VIH.

Le juge Cameron a rencontré des représentants de l’Etat chinois et de la société civile, des chefs d’entreprise, des personnes vivant avec le VIH et des médias nationaux et internationaux. Il a partagé ses idées qui s’appuient sur son expérience de la lutte contre le sida en Afrique du Sud, lutte qu’il mène depuis dix ans, et sur les réussites et les échecs que connaissent les programmes de lutte contre le sida en Afrique et dans le monde entier, afin que la Chine puisse en tirer parti.

Le juge Cameron a reconnu que l’impact démographique de l’épidémie était différent en Afrique et en Chine. L’Afrique du Sud compte la plus importante population vivant avec le VIH au monde (entre cinq et six millions d’individus) et l’épidémie y a davantage touché la population hétérosexuelle. En revanche, en Chine, le gouvernement estime que 700 000 personnes vivent avec le VIH et que les personnes risquant le plus d’être infectées sont les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), les professionnels du sexe, leurs clients et leurs partenaires, ainsi que les consommateurs de drogues injectables et leurs partenaires.

Le juge Cameron a cependant noté qu’il existait davantage de points communs que de différences entre l’épidémie de sida en Afrique du Sud et l’épidémie en Chine. « En Chine, comme en Afrique du Sud, le sida est toujours associé à une terrible stigmatisation », a-t-il observé. « La stigmatisation tue », a déclaré le juge Cameron. « Elle empêche les individus de se faire dépister, de parler de leur séropositivité et de demander de l’aide. ».

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Le juge Cameron a partagé un repas avec le personnel de l’atelier d’art positif de l’hôpital You An de Beijing et des personnes vivant avec le VIH. Photo : ONUSIDA/Zhou Dao

En Chine, bien que le gouvernement ait instauré le dépistage gratuit du VIH, la population est réticente à l’idée d’y recourir du fait de l’importance de la stigmatisation. En effet, on estime que plus de 500 000 personnes vivent avec le VIH sans le savoir. Au cours d’une table ronde organisée dans les bureaux de l’ONUSIDA à Beijing, les personnes vivant avec le VIH ont témoigné de l’impact de la stigmatisation sur leur vie. Une femme a raconté qu’étant allée à l’hôpital, grippée, le médecin lui avait interdit de s’allonger sur le lit parce qu’elle était séropositive. Un homme vivant avec le VIH boîte parce les médecins ont refusé de l’opérer. Un autre homme vivant avec le VIH s’est vu refuser la possibilité de manger à la cantine du bureau local du Centre chinois de contrôle des maladies.

« La transmission accidentelle du VIH est pratiquement impossible », a déclaré le juge Cameron. « Mais la population chinoise semble l’ignorer ». Le juge Cameron a noté que, dans des circonstances normales, il se serait probablement vu refuser le visa car la Chine applique des restrictions aux personnes vivant avec le VIH (le Ministère de la Santé a facilité la délivrance du visa du juge Cameron).

Il est urgent de réduire la stigmatisation dans la société et cela peut se faire de diverses façons. A la table ronde organisée dans les bureaux de l’ONUSIDA, plusieurs participants ont déclaré qu’il était nécessaire de davantage éduquer la population au VIH. Le juge Cameron a aussi qualifié l’éducation et la sensibilisation à la prévention du VIH d’activités clés en matière de réduction de la stigmatisation.

Le juge Cameron a aussi parlé avec ses interlocuteurs chinois de la part du droit dans la réduction de la stigmatisation. A la faculté de droit de Beijing, il a participé à une table ronde sur la part des droits de l’homme dans la prévention du VIH et le traitement du sida en Chine. Tandis que les tribunaux d’Afrique du Sud ont joué un rôle essentiel dans la réduction de la stigmatisation et l’élargissement des droits des personnes vivant avec le VIH, les tribunaux chinois refusent pour l’instant, dans la plupart des cas, de connaître d’affaires liées à la discrimination à l’égard de personnes vivant avec le VIH.

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Le juge Cameron, en train d’écrire un mot de remerciement au personnel de l’hôpital You An de Beijing. Photo : ONUSIDA/Zhou Dao

Toutes les manifestations de la stigmatisation ne viennent pourtant pas de sources externes. Comme l’a écrit le juge Cameron dans ses mémoires, Witness to AIDS (Témoin du sida) et comme il l’a dit à nombre de personnes rencontrées en Chine, lorsqu’on lui a fait part de sa séropositivité, il s’est senti contaminé et honteux. Au début, il croyait que ses sentiments venaient du fait qu’il avait contracté le VIH en ayant des relations homosexuelles, mais il a ensuite réalisé que ces sentiments de honte et de contamination étaient toujours présents, quels que soit l’orientation sexuelle, le sexe, la race ou la culture de la personne séropositive.

A ce sujet, le juge Cameron a souligné que l’expérience prouvait qu’un fort mouvement de personnes vivant avec le VIH et offrant un soutien mutuel et une voix aux niveaux national et local était particulièrement efficace dans la lutte contre la stigmatisation.

La stigmatisation et la discrimination y afférente sont largement reconnues comme étant des obstacles importants aux services de prévention, de traitement et de soins en matière de VIH pour les personnes qui en ont le plus besoin. Sans action concertée visant à éliminer la stigmatisation, l’objectif de l’accès universel à ces services vitaux sera impossible à atteindre.

Le Dr Nafis Sadik, Envoyée spéciale du Secrétaire général de l’ONU, invite instamment la Chine à élargir son approche du sida

24 octobre 2008

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Dr Nafis Sadik (à gauche), avec le Dr Zhao Hongxin (division Traitement sida), Dr Li Xingwang (Directeur du Centre des maladies infectieuses), et Bernhard Schwartlander (Coordinateur de l'ONUSIDA en Chine) devant l'hôpital Ditan, Beijing, Chine

Il faut « connaître son épidémie… », a rappelé le Dr Nafis Sadik, Envoyée spéciale de l’ONU sur le sida en Asie, lors d’une conférence publique donnée le 18 octobre 2008 à Beijing. « …car nous avons appris que les politiques formulées dans l’ignorance et les programmes qui ne ciblent pas les bons groupes de la population n’offrent aucun profit. »

Le Dr Sadik a notamment appelé l’attention sur les domaines suivants : la stigmatisation et la discrimination sociales qui touchent les personnes vivant avec le VIH en Chine ; les liens entre la santé reproductive des femmes et le VIH ; et les risques différentiels courus par divers groupes, dont les personnes qui s’injectent des drogues, les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe, les jeunes et les partenaires sexuels des personnes qui adoptent des comportements à haut risque.

« La prévention, ce n’est pas une question de santé, c’est une question de comportement »

Pour combler les lacunes dans ces domaines, il faut changer les comportements des populations, tâche qui va bien au-delà du traitement d’une maladie. Comme l’a précisé le Dr Sadik, en classant le VIH comme maladie transmissible, la Chine perd une bonne occasion d’agir dans la prévention. « Le rôle d’un hôpital dans la prévention du VIH est important mais limité car il ne reçoit les gens que lorsqu’ils sont malades, » a-t-elle signalé. « Mais la prévention, ce n’est pas une question de santé, c’est une question de comportement. »

En Chine, les personnes atteintes de maladies liées au sida sont soignées dans des hôpitaux spécialisés et non dans des hôpitaux généralistes et le Dr Sadik a mis en garde contre les effets de cette méthode sur la stigmatisation et la discrimination. Au cours de sa visite à l’hôpital Ditan de Beijing, le Dr Sadik a rencontré des personnes vivant avec le VIH qui sont gravement malades. Nombre d’entre elles ont développé des résistances multiples aux médicaments contre la tuberculose et aux antirétroviraux, mais aucune d’entre elles n’est au bénéfice des thérapies de deuxième intention qui pourraient leur sauver la vie.

Engagement politique

Alors que le degré de priorité accordé par le Gouvernement chinois au VIH est sincère et que des progrès impressionnants ont été accomplis, le Dr Sadik a rappelé l’importance de l’engagement politique. Dans les pays comme le Cambodge et la Thaïlande, ainsi que dans l’Etat indien du Tamil Nadu, où les efforts de prévention du VIH connaissent les résultats les plus marqués, le facteur commun, c’est l’engagement politique. En outre, l’implication des plus hautes sphères de l’Etat est particulièrement utile pour combattre la stigmatisation et la discrimination. « Le Premier Ministre du Cambodge ne perd jamais une occasion de mentionner le sida dans un discours, » a-t-elle indiqué.

« La Chine pourrait connaître une réussite marquante, » a affirmé le Dr Sadik, message qu’elle a répété au cours d’une réunion tenue au Centre Ruban Rouge, centre de soutien pour les hommes, les femmes et les enfants vivant avec le VIH. Le centre est implanté à l’hôpital Ditan et offre le dépistage et la prise charge du VIH, des informations, un appui psychologique, la formation des volontaires et une aide juridique.

Le problème tenace de la stigmatisation

Rappelant le problème tenace de la stigmatisation et de la discrimination à l’encontre des personnes vivant avec le VIH, le personnel du Centre Ruban Rouge a exprimé l’opinion qu’une amélioration de l’éducation était nécessaire. Le Dr Sadik en a convenu et a également recommandé d’améliorer l’efficacité du plaidoyer. « Le message ne doit pas être que le sida est une maladie horrible et que les gens qui la contractent vont mourir. Le message devrait être que les personnes vivant avec le VIH peuvent avoir une espérance de vie normale. »

Le Dr Sadik refuse l’idée selon laquelle l’éducation et le plaidoyer autour du sida sont en opposition avec la culture asiatique parce qu’ils nécessitent un débat ouvert sur la sexualité ou d’autres questions potentiellement embarrassantes. « On nous dit que les systèmes asiatiques de valeurs sont préservés parce qu’on n’aborde pas les questions comme le VIH et le sida, » a-t-elle rappelé, « mais quel système de valeurs peut-il accepter d’exposer ses jeunes au risque de contracter une maladie grave ? »

Les études réalisées partout dans le monde, dans des cultures asiatiques comme ailleurs, ont montré que les connaissances et l’éducation des jeunes concernant la sexualité et le sida n’encouragent pas la promiscuité, mais qu’elles sont au contraire un important moyen d’assurer que les jeunes sont informés et peuvent se protéger – en retardant leur première expérience sexuelle, en restant fidèle et en utilisant des préservatifs. La culture traditionnelle et la santé des jeunes ne seront pas efficacement préservées par l’ignorance.

« Réorienter les efforts de lutte contre le VIH et le sida du domaine de la santé à celui des questions sociales ne nécessite pas beaucoup d’argent, » a-t-elle indiqué. « Mais cela nécessite beaucoup de partenaires actifs. »

Forum de haut niveau sur la réduction de la pauvreté et le développement

Au cours de sa visite à Beijing, le Dr Sadik a prononcé un discours liminaire sur le VIH et la sexospécificité au cours du Forum de haut niveau sur la réduction de la pauvreté et le développement, organisé le 17 octobre par le PNUD.

Le Dr Sadik, de nationalité pakistanaise, a été nommée Envoyée spéciale du Secrétaire général pour le VIH/sida en Asie en 2002. Auparavant, elle a occupé les fonctions de Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) de 1987 à 2000.

L’accent sur la riposte chinoise au sida

19 septembre 2008

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Avec quelque 700 000 personnes vivant avec le VIH, la prévalence du VIH en Chine reste faible – elle est estimée à moins de 0,1 pour cent de l’ensemble de la population – mais l’épidémie continue de croître dans toutes les régions du pays.
Photo: Creative Commons Attribution 2.0 License - Hao Wei

Avec quelque 700 000 personnes vivant avec le VIH, la prévalence du VIH en Chine reste faible – elle est estimée à moins de 0,1 pour cent de l’ensemble de la population – mais l’épidémie continue de croître dans toutes les régions du pays. La plupart des nouvelles infections à VIH sont associées à la transmission sexuelle et à la consommation de drogues injectables.

L’épidémie de sida représente toujours un redoutable défi et plusieurs facteurs l’alimentent en Chine, notamment la honte, la crainte, la stigmatisation et la discrimination liées au sida, la faible sensibilisation au VIH, la pauvreté rurale, la mobilité élevée des travailleurs, la disponibilité et l’accessibilité financière du commerce du sexe, ainsi que la consommation de drogues injectables.

Il ne fait aucun doute que la Chine a considérablement amélioré sa riposte au sida au cours de ces dernières années et que son gouvernement a fait la preuve d’un leadership et d’un engagement politiques réels pour s’attaquer efficacement à l’épidémie. Cet engagement s’est traduit par de nouvelles lois et politiques, des efforts croissants dans le domaine de la prévention du VIH et un accès accru au traitement. L’enjeu pour la société chinoise consiste désormais à passer des excellentes politiques élaborées au niveau central pour aller au devant des individus dans les provinces et communautés afin de leur fournir les services dont ils ont besoin.

La prévention du VIH

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La prévention du VIH reste en tête des priorités de la riposte chinoise au sida. On estime que plus de 30 millions de personnes s'exposent au risque d'infection par leur comportements sexuels ou la consommation de drogues.

La prévention du VIH reste en tête des priorités de la riposte chinoise au sida. On estime que plus de 30 millions de personnes s'exposent au risque d'infection par leur comportements sexuels ou la consommation de drogues. Il s’agit notamment des consommateurs de drogues injectables, des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des professionnel(le)s du sexe et de leurs clients. C’est la raison pour laquelle on a vu un accroissement des programmes ciblant les personnes les plus exposées, tels que le traitement par la méthadone pour les consommateurs de drogues, la promotion du préservatif parmi les professionnel(le)s du sexe et leurs clients ainsi que parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

On a constaté des améliorations dans les programmes de prévention du VIH, même si la pleine mise en œuvre d’une prévention intégrée doit encore être réalisée. Par exemple, le traitement d’entretien par la méthadone, l’échange d’aiguilles et de seringues propres pour les consommateurs de drogues ont été introduits dans le but d’établir un total de 1500 dispensaires pour le traitement d’entretien par la méthadone d’ici à la fin de cette année. Ces dispensaires représentent un jalon important sur la voie de la mise en œuvre d’une approche bien nécessaire de la prévention complète à l’intention des consommateurs de drogues injectables, notamment les programmes d’échange de seringues et la fourniture de préservatifs ainsi que le traitement des infections sexuellement transmissibles.

Traitement

Le traitement, les soins et l’appui en matière de VIH se sont sensiblement améliorés au cours des cinq dernières années. Des médicaments antirétroviraux sont fournis à plus de 34 600 individus dans le cadre de la politique « Four Frees and One Care ». Il s’agit là d’une importante avancée étant donné qu’en 2003 seules 5000 personnes bénéficiaient du traitement. L’accès accru au traitement a également contribué à la mise en œuvre d’études pilotes pour l’introduction de médicaments antirétroviraux de deuxième intention au niveau national, avec une attention particulière sur la disponibilité de ces médicaments et le suivi de leur observance.

Stigmatisation et discrimination

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La stigmatisation et la discrimination sont toujours des sujets de préoccupation à la fois au sein des établissements de soins et dans la population générale.

La stigmatisation et la discrimination sont toujours des sujets de préoccupation à la fois au sein des établissements de soins et dans la population générale. Une étude récente qui a été menée avec le soutien de l’ONUSIDA dans six grandes villes de Chine a révélé que 41% des individus seraient réticents à travailler à proximité de personnes vivant avec le VIH, 26% ne leur serreraient pas la main et 49% pensaient qu’ils pouvaient contracter le VIH par une piqûre de moustique.

Pour tenter de remédier à la situation, l’interdiction de la discrimination à l’encontre des personnes vivant avec le VIH a été soulignée dans la Loi sur la prévention et le contrôle des maladies transmissibles et le Décret sur le sida de 2006.

Société civile

La société civile chinoise est encore en train de chercher ses marques. L’ONUSIDA investit des moyens considérables pour tenter de rassembler un ensemble divers d’organisations et de réseaux afin d’obtenir une contribution plus solide et plus cohérente de la part des organisations de la société civile car une collaboration avec des groupes communautaires peut accroître sensiblement l’impact – et la rentabilité – des stratégies de lutte contre le sida.

La Chine a fait la preuve d’un leadership et d’un engagement louables sur la voie d’une riposte efficace au sida. Le Plan quinquennal national de lutte contre le sida (2006-2010) est en cours de mise en œuvre et la couverture, la qualité, et l’exhaustivité de son application, ainsi que la participation significative de toutes les parties prenantes, seront essentielles pour atteindre la cible qui consiste à maintenir le nombre de personnes infectées au-dessous du seuil de 1,5 million en 2010.

L’ONUSIDA honore les leaders de la riposte chinoise au sida

17 septembre 2008

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Trois lauréats on été choisis par le Dr Peter Piot (3ème depuis la gauche) pour leurs contributions exceptionnelles à la riposte au sida. Les trois lauréats sont Li Xiguang (droite), Doyen de l’Ecole de journalisme et de communication de l’Université Tsinghua; Serge Dumont (2ème à droite), Représentant spécial de l’ONUSIDA and Vice président d'Omnicon Group Inc. et Président pour l'Asie et le Pacifique, et Yao Ming, basketteur chinois de niveau international (représenté par son manager sur la photo).

La Chine progresse dans l’expansion de la prévention, du traitement, de la prise en charge et du soutien en matière de VIH, grâce notamment à l’implication des leaders de plusieurs secteurs de la société chinoise dans la riposte au sida.

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, le Dr Peter Piot va récompenser les contributions de neuf de ces personnes au cours de sa visite officielle en Chine cette semaine (16-19 septembre), en leur remettant le ‘Prix de l’ONUSIDA pour une contribution exceptionnelle à la riposte au sida’.

Les médailles seront décernée à Yao Ming, basketteur chinois de niveau international, Serge Dumont, Représentant spécial de l’ONUSIDA et homme d’affaires, Li Xiguang, Doyen de l’Ecole de journalisme et de communication de l’Université Tsinghua, Li Junru, Vice-président de l’Ecole centrale du Parti, au Docteur Xu Lianzhi de l’hôpital You’an, aux Docteurs Ren Minghui, Hao Yang et Wu Zunyou du Ministère chinois de la santé et à Meng Lin, qui vit avec le VIH et dirige l’organisation ‘Arc d’amour’ qui soutient les personnes vivant avec le VIH.

Les lauréats ont été choisis pour les efforts qu’ils ont déployés en vue d’enrayer la propagation du VIH et d’accroître la prise de conscience de l’épidémie en Chine, où quelque 700 000 people vivent avec le VIH.

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Le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a prononcé le discours inaugural du nouveau Forum mondial pour la santé de l’université de Tsinghua, Chine.

Le Dr Piot présentera les prix au cours de plusieurs manifestations à Beijing. La première cérémonie a eu lieu le 17 septembre à l’Université Tsinghua, où il a prononcé la conférence inaugurale du nouveau Forum mondial pour la santé de l’université. Plus tard le même jour, le Dr Piot a remis la médaille au Vice-président de l’Ecole centrale du Parti Li Junru, après avoir donné un cours sur le rôle du leadership dans la riposte au sida de la Chine.

Combattre la stigmatisation en Chine, accroître le nombre des partenaires dans la riposte

Yao Ming a été récompensé pour son rôle dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH en Chine. Star de l’Association américaine de basket (NBA), Yao Ming est un très important défenseur des droits des personnes vivant avec le VIH. En 2006, Yao a participé à un message d’intérêt public comportant des messages clés sur la stigmatisation et la discrimination, en collaboration avec l’icône du basket Magic Johnson, lui-même séropositif au VIH. Ce message a été largement diffusé en Chine et utilisé dans la Campagne sur le sida de l’ONUSIDA et du Comité international olympique (CIO). Yao Ming figure également dans la brochure de l’ONUSIDA-CIO qui accompagnait tous les préservatifs distribués dans le cadre de cette campagne au cours des Jeux olympiques de Beijing.

« Je suis très honoré de recevoir cet importante récompense, » a déclaré Yao Ming, qui a accepté son prix en vidéoconférence. « Je suis très heureux de contribuer à la lutte contre le sida car je pense que le sida constitue l’un des plus graves problèmes de notre monde. Nous pouvons et devons tous faire quelque chose pour stopper la propagation du sida et la discrimination à l’encontre des personnes vivant avec le VIH ».

Dans ses remarques concernant l’engagement de l’athlète, le Dr Piot a déclaré, « Je suis enchanté de voir que la riposte au sida bénéficie du soutien crucial à la fois des stars du sport, du monde des affaires, des médias et de l’université. Le sida dépasse largement le cadre de la santé et sans l’aide de champions comme ceux que nous honorons aujourd’hui, nous ne parviendrons pas à enrayer la propagation du sida. »

La prévention du VIH reste une priorité de la riposte au sida de la Chine. Il est crucial de faire passer la bonne information sur la prévention et pour cela, il faut une collaboration encore plus grande de la part des pouvoirs publics et des organisations communautaires comme des entreprises privées et des médias.

Soulignant le rôle du secteur privé, le Représentant spécial de l’ONUSIDA, Serge Dumont a déclaré, « Le monde des affaires peut contribuer au succès de la riposte au sida de multiples manières. En particulier, des approches sensibles sont nécessaires dans de nombreuses régions du monde, afin de contribuer à surmonter les préjugés qui continuent à frapper trop souvent les personnes vivant avec le VIH ».

Une récente enquête financée par l’ONUSIDA a révélé que 65% des adultes participant à l’étude n’étaient pas prêts à vivre dans le même logement qu’une personne vivant avec le VIH et près de 50% continuaient de penser à tort que le VIH pouvait être transmis par la piqûre des moustiques.

Parlant de son prix, le Professeur Li Xiguang a souligné le rôle des médias dans l’éducation sur le sida. « Les journalistes, s’ils communiquent correctement, peuvent faire une importante différence dans la manière qu’ont les gens de penser au sida, » a-t-il affirmé. « Il faut modifier les perceptions erronées en communiquant les bonnes informations de manière intéressante et novatrice. »

Durant toute sa visite en Chine, le Dr Piot a félicité les Chinois pour les efforts et les progrès qu’ils ont accomplis pour combattre le sida, notamment dans les domaines de la prévention du VIH et des traitements antirétroviraux. Mais il a insisté sur le fait que le sida n’était encore stoppé dans aucune partie du monde – y compris la Chine – et a invité les leaders à intensifier leurs efforts en faveur d’un élargissement de la riposte.

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