Sexual transmission of HIV

Les préservatifs et la prévention du VIH

19 mars 2009

[Initialement publié en 2004, actualisé en 2009]


L’utilisation du préservatif est une composante essentielle d’une stratégie complète, efficace et durable de prévention et de traitement du VIH.
Photo: ONUSIDA.

L’utilisation du préservatif est une composante essentielle d’une stratégie complète, efficace et durable de prévention et de traitement du VIH.La prévention est le fondement de la riposte au sida. Les préservatifs sont une composante essentielle et font partie intégrante de programmes complets de prévention et de soins, et il faut accélérer leur promotion. En 2007, on estimait à 2,7 millions le nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH. 45 % d’entre elles environ étaient des jeunes de 15 à 24 ans et les jeunes filles sont exposées à un risque d’infection plus important que les garçons.

Le préservatif masculin en latex est la seule technologie disponible la plus efficace pour réduire la transmission sexuelle du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles.

La recherche de nouvelles technologies de prévention, telles que les vaccins contre le VIH et les microbicides, continue d’avancer, mais les préservatifs resteront le principal outil de prévention pour un très grand nombre d’années encore. Les préservatifs sont une composante essentielle des stratégies de prévention que les personnes peuvent choisir de combiner à différents moments de leur vie pour réduire leur risque d’exposition sexuelle au VIH. Celles-ci incluent : retarder l’âge du premier rapport sexuel, s’abstenir sexuellement, prendre des risques moindres en étant – et en restant – fidèle à son partenaire lorsqu’aucun des deux partenaires n’est infecté, réduire le nombre de partenaires sexuels, utiliser correctement et régulièrement des préservatifs(1), se faire circoncire.

Des données concrètes probantes générées par une recherche élargie portant sur des couples hétérosexuels dont l’un des partenaires est infecté par le VIH révèlent qu’une utilisation correcte et régulière du préservatif réduit de manière significative le risque de transmission du virus de l’homme à la femme et de la femme à l’homme(2). Des études de laboratoire montrent que les préservatifs masculins en latex sont imperméables aux agents infectieux contenus dans les sécrétions génitales(3). Pour garantir sécurité et efficacité, la fabrication des préservatifs doit respecter les normes internationales les plus strictes. Ils doivent être fournis conformément aux procédures d’assurance de la qualité établies par l’OMS, l’UNFPA et l’ONUSIDA, et conservés à l’abri de sources directes de chaleur. Les programmes de prévention doivent s’assurer que des préservatifs de haut niveau de qualité sont accessibles pour ceux qui en ont besoin quand ils en ont besoin, et que les personnes ont les connaissances et les compétences nécessaires pour les utiliser correctement.

Il faut vraiment que les préservatifs soient facilement accessibles partout dans le monde, soit gratuitement soit à prix réduit, et promus d’une manière qui contribue à dépasser les obstacles sociaux et personnels à leur utilisation.

Les gens sont plus susceptibles d’utiliser des préservatifs lorsqu’ils peuvent les obtenir gratuitement ou à des prix fortement subventionnés. Une promotion efficace du préservatif cible non seulement la population générale mais également les personnes les plus exposées au risque d’infection à VIH, en particulier les femmes, les jeunes, les professionnel(le)s du sexe et leurs clients, les consommateurs de drogues injectables et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. L’UNFPA estime que l’offre actuelle de préservatifs dans les pays à revenu faible et intermédiaire est très inférieure à ce qui serait nécessaire (disponibilité insuffisante de préservatifs)(4). Malgré cette insuffisance, les financements internationaux destinés à l’achat de préservatifs n’ont pas augmenté ces dernières années. Il faut mettre en œuvre des actions collectives à tous les niveaux pour soutenir les efforts des pays, en particulier ceux qui sont tributaires de l’aide extérieure pour acheter, promouvoir et distribuer des préservatifs.

L’éducation à la prévention du VIH et la promotion des préservatifs doivent dépasser les obstacles liés à des facteurs complexes sexospécifiques et culturels.

Les jeunes filles et les femmes se voient régulièrement refuser des informations sur les préservatifs et l’accès à ceux-ci. Elles n’ont souvent pas les moyens de négocier l’utilisation des préservatifs. Dans de nombreux milieux, les hommes se montrent réticents à les utiliser et il faut en avoir conscience lorsque l’on conçoit des programmes de promotion des préservatifs. Les préservatifs féminins peuvent offrir aux femmes un meilleur moyen de contrôle pour se protéger. Les femmes resteront cependant extrêmement vulnérables à l’exposition au VIH jusqu’à ce que les hommes et les femmes partagent des pouvoirs équitables lorsqu’ils prennent des décisions relatives à leurs relations mutuelles.

Les préservatifs ont joué un rôle décisif dans les efforts de prévention du VIH dans de nombreux pays.

Les préservatifs ont aidé à réduire les taux d’infection à VIH là où le sida est déjà installé, limitant une propagation plus large du virus dans des milieux dans lesquels l’épidémie reste concentrée dans des groupes spécifiques de population.

Les préservatifs ont aussi encouragé une plus grande généralisation des comportements sexuels à moindre risque. Une étude récente sur l’épidémie de sida en Ouganda a confirmé qu’une utilisation accrue du préservatif, parallèlement à un report à un âge plus élevé du premier rapport sexuel et à une réduction du nombre de partenaires sexuels, était un facteur important de la diminution de la prévalence du VIH dans les années 90(5). Les efforts de la Thaïlande pour déstigmatiser les préservatifs et les promouvoir de manière ciblée auprès des professionnel(le)s du sexe et de leurs clients ont considérablement réduit les infections à VIH parmi ces groupes de population et contribué à limiter la propagation de l’épidémie à la population générale. Au Cambodge, un politique similaire a aidé à stabiliser la prévalence nationale tout en réduisant substantiellement la prévalence parmi les professionnel(le)s du sexe. En outre, la campagne précoce et dynamique de promotion des préservatifs auprès de la population générale et des groupes vulnérables au Brésil a contribué avec succès à lutter durablement contre l’épidémie.

Un accès élargi au traitement antirétroviral met en évidence le besoin et le caractère opportun d’une accélération de la promotion du préservatif.

Dans les pays industrialisés, les succès des thérapies antirétrovirales en matière de réduction des maladies et de prolongation de la vie peuvent altérer la perception des risques associés au VIH(6). La perception d’un risque faible et une certaine confiance excessive dans les progrès peuvent conduire les gens à avoir des rapports sexuels non protégés du fait d’une utilisation réduite ou irrégulière des préservatifs. La promotion d’une utilisation correcte et régulière des préservatifs dans les programmes de traitement antirétroviral et dans les services de planning familial et de santé reproductive, est essentielle pour limiter les nouveaux risques de transmission du VIH. Il est nécessaire d’élargir et d’intensifier rapidement le conseil et le test du VIH pour répondre aux besoins de prévention de toutes les personnes, qu’elles soient séropositives ou séronégatives au VIH.

1 ONUSIDA. Rapport sur l’épidémie mondiale de sida 2004, page.72.
2 Holmes K, Levine R, Weaver M. Efficacité du préservatif pour la prévention des infections sexuellement transmissibles. Bulletin de l’Organisation mondiale de la Santé. Genève. Juin 2004.
3 OMS/ONUSIDA. Note d’information sur l’efficacité du préservatif pour la prévention des infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH. Genève. Août 2001.
4 UNFPA. Rapport 2007 sur l’Appui des donateurs en matière de produits contraceptifs et de préservatifs pour la prévention des IST/du VIH.
5 Singh S, Darroch J.E, Bankole A. A, B et C en Ouganda : le rôle de l’abstinence, de la monogamie et de l’utilisation du préservatif dans la diminution du VIH. The Alan Guttmacher Institute. Washington DC. 2003.
6 Gremy I, Beltzer N. Risque d’infection à VIH et utilisation du préservatif parmi la population hétérosexuelle adulte en France entre 1992 et 2001 : retour au point de départ ? (en anglais) AIDS 2004;18:805-9.

 

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Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA en visite en Thaïlande

16 mars 2009


M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA (gauche) avec le Premier Ministre de la Thaïlande.
Photo: Gouvernement de la Thaïlande

Sur l'invitation du Gouvernement thaïlandais, M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, se trouve cette semaine en Thaïlande pour débattre des progrès réalisés par ce pays dans la riposte au sida et examiner divers projets, afin de mieux cerner comment les actions de prévention et de traitement du VIH peuvent faire la différence dans la vie des gens.

Aujourd'hui, M. Sidibé a reçu à Bangkok les partenaires de la société civile de la région. Cette réunion avec les partenaires nationaux et régionaux a permis d'aborder la question d'une collaboration plus étroite dans la riposte au sida.

Pendant son séjour, M. Sidibé rencontrera le Premier ministre ainsi que les ministres de la santé publique, de l'intérieur et des affaires étrangères. La Thaïlande est considérée comme un leader visionnaire de la riposte au sida, notamment grâce à la mise en place à grande échelle de services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Le pays possède également d'expertise en matière de services de conseil sur le VIH, de dépistage et de services de santé sexuelle et reproductive destinés aux jeunes ; ce sujet fait partie des points qui seront abordés en détails par M. Sidibé avec le Ministre de la Santé Publique.


During his country visit to Thailand, UNAIDS Executive Director, Michel Sidibé met with representatives from the Thai and Regional Civil Society, Bangkok, 17 March 2009.
Photo: ONUSIDA/P. de Noirmont/Asiaworks

Plus tard dans la semaine, M. Sidibé se rendra dans la station balnéaire de Pattaya, où un projet de proximité sur la prévention du VIH a pour objectif l'amélioration de la santé des hommes, des femmes et des personnes transsexuelles qui vendent des services sexuels aux touristes. Pattaya, qui était autrefois un tranquille village de pêcheurs, est devenu une destination mondialement connue pour le « tourisme sexuel ».   

M. Sidibé terminera sa visite en s'adressant aux dirigeants asiatiques lors de l'ouverture du Forum Asie-Pacifique sur le leadership.

Cette visite sera la première visite officielle de Michel Sidibé en Asie depuis sa nomination au poste de Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

3% des habitants de la capitale des Etats-Unis vivent avec le VIH

16 mars 2009


The District of Columbia HIV/AIDS Epidemiology Update 2008 report.

 

Selon un rapport publié aujourd'hui par des fonctionnaires de la santé des services en charge du VIH/sida du district de Columbia, au moins 3% des habitants de Washington D.C. vivent avec le VIH.

Ce rapport indique que les rapports sexuels entre hommes sont le mode principal de transmission du VIH dans le district, suivis de près par les rapports hétérosexuels et la consommation de drogues injectables.

Les résultats publiés aujourd'hui par les autorités de santé américaines montrent que la complaisance n'a pas sa place dans la riposte au sida. Nous devons continuer à apprendre les uns des autres et à travailler ensemble – à la fois dans les pays en développement et dans les pays à revenus élevés – pour garantir l'accès universel aux services de prévention, de traitement et de prise en charge médico-sociale du VIH pour tous les citoyens.

Paul de Lay, Directeur exécutif adjoint par intérim de l'ONUSIDA et Directeur du département Evidence, Suivi et Politiques.

« Les résultats publiés aujourd'hui par les autorités de santé américaines montrent que la complaisance n'a pas sa place dans la riposte au sida », a déclaré Paul de Lay, Directeur exécutif adjoint par intérim de l'ONUSIDA et Directeur du département Evidence, Suivi et Politiques.

« Nous devons continuer à apprendre les uns des autres et à travailler ensemble – à la fois dans les pays en développement et dans les pays à revenus élevés – pour garantir l'accès universel aux services de prévention, de traitement et de prise en charge médico-sociale du VIH pour tous les citoyens. »

Le Rapport épidémiologique actualisé sur le VIH/sida dans le district de Columbia en 2008 indique que tous les groupes de population de Washington sont touchés par le VIH : plus de 4% des Afro-américains, 2% des Latino-américains et 1,4% des Américains de race blanche vivent avec le VIH. Cependant, les hommes afro américains, qui représentent 76% des personnes vivant avec le VIH, sont touchés d'une manière disproportionnée.

Ces résultats reflètent le schéma généralement observé dans l'ensemble des Etats Unis, où les minorités raciales et ethniques sont affectées d'une manière disproportionnée par l'épidémie de VIH. Bien que les Afro-américains ne représentent qu'environ 13% de la population totale (Bureau du recensement des Etats-Unis, 2006), 48% des nouveaux cas d'infection par le VIH ont été recensés dans cette population en 2005.

L'épidémie de VIH aux Etats-Unis est l'une des plus importantes au monde, avec 1,2 million de personnes vivant avec le VIH selon les estimations (ONUSIDA, 2008).

Lancement d’une nouvelle centrale d’échange d’informations sur la circoncision masculine pour la prévention du VIH

23 février 2009

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 Le site – www.malecircumcision.org – est conçu comme une centrale pour la génération et l’échange d’informations officielles sur le rôle de la circoncision masculine dans la prévention du VIH.
Photo: malecircumcision.org

Un nouveau site web sur la circoncision masculine pour la prévention du VIH a été lancé aujourd’hui par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), l’AIDS Vaccine Advocacy Coalition (AVAC), et Family Health International (FHI).

Le site – www.malecircumcision.org – est conçu comme une centrale pour la génération et l’échange d’informations officielles sur le rôle de la circoncision masculine dans la prévention du VIH. Les informations ont été examinées par des experts techniques du monde entier et donnent des orientations fondées sur des preuves à l’appui de la prestation de services sûrs de circoncision en tant qu’élément d’un ensemble complet de mesures de prévention du VIH.

« La centrale d’échange d’informations sera constamment actualisée à l’aide de nouvelles données sur les progrès réalisés par les pays pour élargir l’accès à des services sûrs de circoncision masculine, notamment les enseignements tirés au cours de leur mise en œuvre, » a déclaré le Dr Catherine Hankins, Conseillère scientifique principale à l’ONUSIDA. « En donnant accès à des outils et des conseils, le site représente un support essentiel pour tous ceux qui travaillent dans le domaine de la circoncision masculine pour la prévention du VIH, » a-t-elle ajouté.

En donnant accès à des outils et des conseils, le site représente un support essentiel pour tous ceux qui travaillent dans le domaine de la circoncision masculine pour la prévention du VIH

Dr Catherine Hankins, Conseillère scientifique principale à l’ONUSIDA.

L’ONUSIDA a dirigé le plan de travail préparatoire des Nations Unies sur la circoncision masculine et apporte son soutien à l’OMS, chef de file du soutien des Nations Unies pour l’introduction ou l’élargissement de services sûrs, volontaires, de circoncision masculine. L’ONUSIDA recommande que la circoncision masculine soit toujours considérée dans le cadre d’un ensemble complet de mesures de prévention du VIH. Des matériels clés de l’ONUSIDA sur la circoncision masculine sont inclus dans le nouveau site web.

« La centrale servira de ‘guichet unique’ pour accéder aux actualités, aux recherches et aux documents les plus récents sur l’utilisation de la circoncision masculine pour prévenir le VIH, » souligne le Dr Kim Eva Dickson, fonctionnaire médicale chargée de la prévention du VIH dans le secteur de la santé à l’OMS. « Nous voulons attirer l’attention de la communauté internationale de la santé publique – notamment les chercheurs, les groupes de la société civile, les décideurs, les prestataires de soins et les directeurs de programme. »

La documentation comprend notamment :

  • Une base de données consultable contenant des centaines de résumés scientifiques et d’articles complets
  • Un inventaire des activités de recherche sur la circoncision masculine
  • Des outils et lignes directrices pour la formation des prestataires et l’intensification des programmes
  • Des protocoles et directives fondés sur des données probantes
  • Un compendium de bonnes et de meilleures pratiques
  • La possibilité de s’inscrire pour un flux RSS sur les actualités liées à la circoncision masculine
  • Un mécanisme mondial pour l’échange et l’intégration d’informations sur les programmes de circoncision masculine et les services qui y sont associés

« La circoncision des hommes est parmi les outils de santé publique les plus prometteurs pour réduire les nouvelles infections à VIH dans les régions les plus touchées par l’épidémie, » a déclaré le Dr Al Siemens, PDG de Family Health International.
« Nous sommes fiers d’avoir aidé à produire une documentation aussi pratique et éclairée par des preuves à l’intention des professionnels de la santé qui s’intéressent à l’amélioration de l’accès des hommes à des services de circoncision de haute qualité en tant qu’élément des efforts complets de prévention du VIH. »

Parler de la campagne OneLove en Afrique australe

06 février 2009

« Parler, respecter, protéger »

Guy with microphone singing/rapping
Initiative régionale déployée en Afrique australe, la campagne OneLove a pour but d’inciter les gens à parler de la tendance qui consiste à avoir plusieurs partenaires sexuels simultanément.
Photo: Campagne OneLove

Initiative régionale déployée en Afrique australe, la campagne OneLove a pour but d’inciter les gens à parler de la tendance qui consiste à avoir plusieurs partenaires sexuels simultanément. L’objectif global est de changer ce comportement qui est un facteur de transmission du VIH dans la région.

En utilisant les médias grand public et la mobilisation sociale pour communiquer son message, l’initiative OneLove encourage les personnes à discuter des partenariats multiples et à mieux comprendre les risques induits par leur choix de style de vie.

Partenariats multiples et relations concomitantes

Des réseaux sexuels étroits se constituent lorsque des hommes et des femmes ont des partenaires sexuels multiples ou des relations concomitantes – des relations qui durent simultanément avec plusieurs partenaires intimes pendant des semaines, des mois ou des années. Si une personne de ce réseau devient infectée par le VIH, cela accroît le risque que tous les autres membres du réseau soient contaminés.

Campagne nationale OneLove en Afrique du Sud

L’Afrique du Sud compte actuellement le plus grand nombre de séropositifs dans le monde, avec environ 5,7 millions de personnes vivant avec le VIH dans le pays et une prévalence du virus parmi les adultes (15 - 49 ans) de 18 %. Les campagnes qui informent les personnes des risques potentiels inhérents à leur style de vie leur donnent les moyens de prendre des décisions éclairées concernant leur comportement sexuel.

Catherine Sozi, Coordonnatrice de l’ONUSIDA en Afrique du Sud

La campagne OneLove a été lancée en Afrique du Sud le 14 janvier. Avec une audience de 16 millions de Sud-africains, les séries de fictions télévisées et radiophoniques « Soul City » diffusées à une heure de grande écoute sont des véhicules essentiels pour faire passer le message auprès de la population à travers le pays. L’ONUSIDA est partenaire du Soul City Institute dont l’objectif est de promouvoir des choix de style de vie sains en plaidant en faveur de ceux-ci via les médias grand public.

Le thème OneLove fait également l’objet de débats radiophoniques, de publicités télé et radio, et d’un certain nombre d’événements de sensibilisation. Plus d’un million de brochures d’information seront également distribuées dans différentes langues.

L’objectif global de la campagne est de réduire de 10 % d’ici à 2011 le nombre de nouvelles infections à VIH en Afrique du Sud. Cela contribuera à atteindre l’objectif fixé par le Conseil national d’Afrique du Sud sur le sida (SANAC) qui cherche a réduire de moitié en deux ans le nombre de nouvelles infections à VIH dans ce pays.

« L’Afrique du Sud compte actuellement le plus grand nombre de séropositifs dans le monde, avec environ 5,7 millions de personnes vivant avec le VIH dans le pays et une prévalence du virus parmi les adultes (15 - 49 ans) de 18 %. Les campagnes qui informent les personnes des risques potentiels inhérents à leur style de vie leur donnent les moyens de prendre des décisions éclairées concernant leur comportement sexuel » a déclaré Catherine Sozi, Coordonnatrice de l’ONUSIDA dans le pays.

Utilisation de réseaux sociaux pour discuter des réseaux sexuels

OneLove Campaign
The OneLove theme is also being featured on radio talk shows, through TV and radio advertisements and a number of outreach events. Over a million information booklets will also be distributed in multiple languages.

Outre la mobilisation des médias traditionnels, OneLove exploite aussi des réseaux sociaux pour sensibiliser les gens à la question des réseaux sexuels. La campagne est diffusée sur une série de réseaux sociaux et de nouveaux forums médiatiques, notamment le site de partage de vidéos YouTube, le site de partage de photos Flickr, le site Facebook et le site de microblogging Twitter.

La participation et le partage des idées sont au cœur de la campagne. Le site Internet officiel de OneLove (http://www.onelovesouthernafrica.org) propose, en plus d’un grand nombre de ressources et de fiches d’information, un concours hebdomadaire et un blog. Tout le monde est invité à faire ses commentaires sur les articles, à faire part de ses opinions sur un forum de discussion et à participer à des sondages en ligne.

L’épidémie de VIH en Afrique australe

La gravité de l’épidémie en Afrique australe – 35 % de l’ensemble des infections à VIH étaient recensées dans les neuf pays de la région en 2007 – souligne la nécessité de mettre en œuvre une action intensifié et accélérée en direction de l’accès universel aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui en rapport avec le VIH.

L’ONUSIDA a identifié la prévention du VIH comme une priorité absolue et souligne l’importance de la réduction de l’incidence du virus par le biais de la combinaison de différentes stratégies de prévention. La combinaison des approches inclut l’éducation et une plus grande sensibilisation au report dans le temps du premier rapport sexuel, une utilisation accrue des préservatifs, la circoncision masculine et la réduction du nombre de relations sexuelles simultanées. La campagne OneLove est un véhicule important dans ce domaine.

L’épidémie cachée de VIH chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes en Europe orientale et en Asie centrale

26 janvier 2009

MSM
pour les experts de la santé et les activistes, il ne fait aucun doute que les chiffres officiels sous-estiment considérablement le nombre de HSH vivant avec le VIH ainsi que ceux qui contractent une nouvelle infection en Ukraine et dans le reste de la Région. Photo: ONUSIDA/S.Dragborg

Si l’on en juge par les statistiques officielles, les cas d’infection à VIH chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH) en Ukraine, ainsi que dans bien des pays d’Europe orientale et d’Asie centrale, sont si rares qu’ils ne semblent guère préoccupants.

« Pas de statistiques, pas de problème, » déclare Zoryan Kis du Réseau ukrainien des personnes vivant avec le VIH. « Le fait que les chiffres officiels soient si bas constitue une menace pour notre travail car nous savons bien que l’épidémie existe mais elle est cachée. »

Mais pour les experts de la santé et les activistes, il ne fait aucun doute que les chiffres officiels sous-estiment considérablement le nombre de HSH vivant avec le VIH ainsi que ceux qui contractent une nouvelle infection en Ukraine et dans le reste de la Région.

Au cours des 20 ans écoulés depuis l’apparition du premier cas d’infection à VIH en Ukraine, seuls 158 HSH vivant avec le VIH ont été officiellement enregistrés dans un pays qui compte une population totale de quelque 46 millions d’habitants.

Selon le rapport du pays à l’UNGASS en 2007, l’Ukraine connaît la plus grave épidémie de VIH en Europe, avec une estimation d’un peu plus de 1,6 % de personnes vivant avec le VIH. En 2007, on a notifié 17 687 nouvelles infections à VIH, une augmentation de 10% par rapport à 2006. Sur ce chiffre, le nombre officiel de nouveaux cas parmi les HSH n’était que de 48.

Les activistes affirment qu’en plus de l’importante stigmatisation entourant les HSH en Ukraine, phénomène que le pays partage avec d’autres pays d’Europe orientale et d’Asie centrale, cette sous-estimation du problème a contribué à la réticence des autorités à soutenir des campagnes de prévention à l’intention des HSH.

Au-delà des statistiques officielles, les nombreuses données disponibles portant sur les HSH brossent un tout autre tableau. Plusieurs organisations, dont l’ONUSIDA, l’OMS et l’Alliance internationale contre le VIH/sida en Ukraine ont estimé qu’en 2006, il y avait entre 177 000 et 430 000 HSH en Ukraine, dont entre 3% et 15% vivaient avec le VIH, ce qui est plusieurs centaines de fois supérieur aux chiffres présentés par les études officielles.

La plupart des HSH ne se montrent pas au grand jour. Ils ne viendraient pas dire ‘J’ai eu des rapports avec des hommes’. Ils diront plutôt ‘J’ai eu un comportement à risque, Je me suis injecté des drogues, ou même, Je suis allé chez le dentiste et je suis inquiet

Zoryan Kis of the All-Ukrainian Network of People Living with HIV

Stigmatisation et discrimination

Les chiffres officiels du VIH en Ukraine, comme ailleurs dans la Région, s’appuient sur les résultats du dépistage volontaire du VIH à l’occasion duquel les gens sont priés d’expliquer pourquoi ils ont voulu faire un test.

Mais dans les pays où les HSH sont confrontés à une importante discrimination et où la stigmatisation qui s’attache aux rapports sexuels entre hommes est forte, on peut comprendre que les HSH soient réticents à fournir la vraie raison.

« La plupart des HSH ne se montrent pas au grand jour. Ils ne viendraient pas dire ‘J’ai eu des rapports avec des hommes’. Ils diront plutôt ‘J’ai eu un comportement à risque, Je me suis injecté des drogues, ou même, Je suis allé chez le dentiste et je suis inquiet » explique Kis.

Et souvent, les responsables n’insistent pas. « J’ai fait le test quatre ou cinq fois, mais on ne m’a jamais questionné sur mon orientation sexuelle, » ajoute Kis.

D’après le Centre européen pour la surveillance épidémiologique du sida, seuls 1828 cas d’infection à VIH chez des HSH ont été notifiés entre 2002 et 2006 dans les 15 pays d’Ex-Union soviétique qui constituent la région sanitaire d’Europe orientale et d’Asie centrale de l’Organisation mondiale de la Santé.

Le Turkménistan et le Tadjikistan n’en annoncent pas, alors l’Azerbaïdjan n’en a que 10 et le Bélarus 29. Le chiffre le plus élevé est notifié par la Russie, mais comment comparer ses 1245 cas sur 5 ans aux 38 000 cas de Grande-Bretagne et des 11 000 de l’Allemagne au cours des mêmes cinq années, dans des pays comptant moins d’habitants.

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des services de prévention à l’intention des HSH se sont améliorés au cours de ces dernières années, mais ils restent très insuffisants pour avoir un effet durable sur les changements de comportement et réduire ainsi la transmission du VIH dans ce groupe d’hommes en Ukraine.
Photo: ONUSIDA/P.Carrera

Objectifs ambitieux

En 2006, l’Ukraine s’est fixé des objectifs nationaux ambitieux pour améliorer l’accès universel à la prévention, au traitement, à la prise en charge et au soutien dans le domaine du VIH, pour les groupes exposés à un risque élevé de VIH. Mais les activités de prévention du VIH en Ukraine, comme dans une bonne partie de la région, sont exécutées par des ONG avec l’appui financier de donateurs internationaux, et principalement du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Par exemple, un projet sur deux ans, intitulé ‘Les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes : prévention et soutien dans le domaine du VIH et des IST’ a été réalisé à Kiev par la Fondation sida Est-Ouest, l’ONG Alliance Gay et l’Arche de Noé-Croix-Rouge suédoise, avec entre autres, le soutien financier de la Fondation sida d’Elton John.

L’Alliance internationale contre le VIH/SIDA en Ukraine, qui est co-bénéficiaire principal des subventions du Fonds mondial, lance actuellement 14 projets ciblés sur la prévention du VIH parmi les HSH. Ils portent notamment sur des services de proximité, l’information et l’éducation concernant le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST), la communication pour le changement des comportements, la promotion de la sexualité à moindre risque, la distribution de préservatifs et lubrifiants, le conseil et le dépistage rapide du VIH, le dépistage et le traitement des IST, les groupes de soutien et la formation destinée à combattre la stigmatisation. 

« L’ampleur et le champ d’action des services de prévention à l’intention des HSH se sont améliorés au cours de ces dernières années, mais ils restent très insuffisants pour avoir un effet durable sur les changements de comportement et réduire ainsi la transmission du VIH dans ce groupe d’hommes en Ukraine, » précise le Dr. Ani Shakarishvili, Coordonnateur de l’ONUSIDA en Ukraine.

La situation est analogue dans le reste de l’Europe orientale et de l’Asie centrale. Par exemple, il n’existe aucun programme de prévention du VIH financé par les pouvoirs publics à l’intention des HSH en Russie.

« Les gouvernements de partout sont réticents à dépenser de l’argent pour les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues injectables, mais les HSH viennent en tête de liste de ces réticences. Ces programmes seront probablement les derniers que lanceront les gouvernements, » affirme Roman Gailevich, conseiller auprès du Programme régional de l’ONUSIDA.

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Le nouveau programme constitue un changement de position encourageant de la part du gouvernement.
Photo: ONUSIDA/S.Dragborg

Pour la première fois

Sous la pression des bailleurs de fonds internationaux et d’une communauté locale de HSH devenue plus organisée et convaincante, le Gouvernement ukrainien a récemment accepté que la prévention et le traitement du VIH parmi les HSH figure parmi les priorités du Programme sida national 2009-2013 et a fixé des objectifs pour leur mise en œuvre.

« Ce changement est le résultat d’enquêtes détaillées effectuées au sein de la communauté et qui ont montré le vrai rôle des HSH dans l’épidémie de VIH en Ukraine, » explique Anna Dovbakh, responsable de l’équipe Elaboration des politiques et programmes de l’Alliance internationale contre le VIH/sida en Ukraine.

« Depuis 2005, les militants de la communauté LGBT (Lesbienne, Gay, Bisexuelle et Transsexuelle) sont devenus plus actifs et professionnels dans leur plaidoyer et dans leur riposte, » ajoute-t-elle.

Les activistes comme les experts de la santé soulignent que le nouveau programme, qui est actuellement devant le Parlement, constitue un changement de position encourageant de la part du gouvernement.

Mais il reste à voir si cela fera vraiment une différence, notamment parce que l’argent continuera d’être apporté par le Fonds mondial et d’autres bailleurs.

« Le peu d’empressement du gouvernement à fournir des ressources, un soutien et des services à l’intention des HSH et à surmonter les obstacles juridiques, financiers et administratifs existants dans l’accès aux services destinés à ce groupe indique que le Gouvernement d’Ukraine n’est pas encore totalement prêt à s’attaquer à l’épidémie de VIH parmi les HSH, » conclut Shakarishvili.

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La Chine se penche sur l’incidence du VIH parmi les HSH

16 janvier 2009

Lesbians En 2008, la Chine a annoncé un vaste programme visant à s’attaquer à la forte hausse des taux de VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH)
Photo: UNAIDS

En 2008, la Chine a annoncé un vaste programme visant à s’attaquer à la forte hausse des taux de VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), un signe de plus idiquant que le pays pourrait bien être en train de commencer à faire face à une crise qui a longtemps paru taboue.

Annonçant la campagne auprès des HSH, le ministère de la santé a déclaré que les comportements sexuels à risque étaient le plus important facteur derrière la propagation du VIH en Chine continentale, à l’exception de Hong Kong, et que les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes étaient à présent le groupe de la population le plus exposé au risque d’infection par le virus. En Chine, environ 700 000 personnes vivent aujourd’hui avec le VIH, et 11,1% d’entre elles sont des HSH.

« Par le passé, entre 1% et 3% des HSH sur le continent étaient positifs au VIH. Aujourd’hui ce pourcentage se situe entre 2,5 et 6,5% », déclare Hao Yang, Directeur adjoint du bureau de lutte contre les maladies au sein du ministère, cité par le quotidien China Daily.

La campagne annoncée implique des mesures de prévention ciblées sur les quelque 5 à 10 millions de HSH, comprenant une promotion plus énergique du recours au préservatif, un accroissement de la couverture et de la qualité des activités de prévention du VIH, un accès accru aux services de conseil et de test volontaires, et une amélioration de l’accès au traitement des infections sexuellement transmissibles.

Comme point de départ de sa nouvelle campagne à grande échelle pour réduire l’incidence du VIH parmi les HSH, la Chine a pour objectif de pratiquer un dépistage du VIH parmi 21 000 HSH, afin d’établir une base statistique plus claire du taux d’infection. C’est la plus vaste étude de ce type entreprise dans le monde et la première du genre en Asie.

L’effort de prévention de la Chine impliquera des organisations communautaires de HSH et la société civile à tous les niveaux. Les organisations communautaires effectuent des campagnes de sensibilisation au sida, orientent les gens vers le CTV, s’occupent d’éducation par les pairs, de promotion de la sexualité à moindre risque et de distribution de préservatifs ; elles mettent en place des hotlines et utilisent des forums de discussion en ligne et des sites Internet.

L’ONUSIDA considère qu’un des principaux éléments de la riposte au sida consiste à donner aux HSH et aux autres groupes marginalisés les moyens de se protéger du VIH.

« Le gouvernement chinois a fait de la prévention du VIH parmi les HSH une priorité et l’ONUSIDA s’en réjouit », dit Bernhard Schwartlander, Coordonnateur de l’ONUSIDA en Chine.

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Dans la plupart des pays d’Asie les HSH restent un sujet de gêne : dans nombre de ces pays, les rapports sexuels entre hommes sont illégaux et les témoignages de harcèlement fréquents.
Photo: UNAIDS

Cependant, malgré les progrès réalisés, plusieurs problèmes subsistent, dont la stigmatisation et la discrimination qui sont encore bien trop répandues dans la population générale et jusque dans la communauté des HSH elle-même.

On estime qu’à fin 2007, 8% seulement des HSH avaient bénéficié d’interventions complètes de prévention du VIH. De plus, selon les estimations du ministère de la santé, plus de la moitié des HSH chinois ont plus d’un partenaire sexuel, mais entre 10 et 20% seulement d’entre eux utilisent des préservatifs.

« Il est d’une importance capitale que le gouvernement et les nombreux groupes de travail sur les HSH trouvent les moyens d’améliorer leur capacité à travailler ensemble au sein de partenariats ouverts et non-discriminatoires », explique Schwartlander.

Une épidémie largement ignorée

Cette évolution de la situation en Chine survient en parallèle avec d’autres signes indiquant que certains gouvernements de la région Asie-Pacifique semblent également plus disposés à reconnaître une épidémie jusque-là largement ignorée.

Dans la plupart des pays d’Asie les HSH restent un sujet de gêne : dans nombre de ces pays, les rapports sexuels entre hommes sont illégaux et les témoignages de harcèlement fréquents. En conséquence, peu de choses ont été faites en termes de soutien spécifique à des programmes à l’intention des HSH.

« On suscite beaucoup d’intérêt, mais il faut faire bien davantage », estime Paul Causey, un consultant basé à Bangkok qui s’occupe des questions relatives aux HSH au sein de la Coalition Asie-Pacifique sur la santé sexuelle masculine (APCOM) et des Nations Unies.

La plupart des hommes asiatiques qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes ne parlent pas ouvertement de leur comportement sexuel. Les tabous sociaux et la discrimination poussent nombre d’entre eux à dissimuler leur orientation sexuelle. Pour de nombreux autres, leurs pratiques sexuelles avec d’autres hommes peuvent ne constituer qu’une petite partie de leur rôle social ou de leur vie sexuelle. Etant donné que de nombreux hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes ont également des rapports sexuels avec des femmes, les taux élevés de VIH parmi les HSH peuvent aussi se traduire en un nombre important de femmes exposées à un risque d’exposition au VIH.

La combinaison d’un nombre élevé de partenaires ayant un comportement à haut risque tel que le rapport sexuel anal non protégé a été le facteur principal de l’augmentation de plus en plus rapide du taux d’infection au VIH dans de nombreuses villes d’Asie.

Pratiquement aucun des pays asiatiques ne consacre suffisamment de ressources aux HSH, même si la prévention coûte bien moins cher que le traitement. Par exemple, un dollar investi dans une prévention efficace permet d’économiser jusqu’à huit dollars en dépenses de traitement dans les pays dont l’épidémie est en expansion.

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La plupart des hommes asiatiques qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes ne parlent pas ouvertement de leur comportement sexuel. Les tabous sociaux et la discrimination poussent nombre d’entre eux à dissimuler leur orientation sexuelle.
Photo: UNAIDS

Impliquer les groupes communautaires

Le moment clé dans la prise de conscience de la dimension de la crise des HSH s’est produit avec la convocation d’une conférence spéciale à New Delhi en septembre 2006 intitulée « Risques et responsabilités : santé sexuelle masculine et VIH en Asie et dans le Pacifique ».

La conférence était véritablement tripartite, réunissant des gouvernements, des donateurs ainsi que 380 membres de groupes communautaires. Les semaines précédant l’événement ont été tout aussi importantes, 16 pays ayant organisé des réunions préparatoires parrainées par l’ONUSIDA. Dans certains cas, y compris celui de la Chine, c’était pratiquement la première fois que des représentants officiels du gouvernement et des représentants de la communauté élargie des HSH se rencontraient pour évaluer la situation et envisager des solutions.

Une des autres réalisations durables de cette conférence a été la décision de lancer APCOM, qui regroupe des groupes de la société civile, des représentants du secteur gouvernemental, des donateurs, des experts techniques et les Nations Unies afin de promouvoir une riposte efficace face à l’incidence grandissante du VIH parmi les HSH.

Les efforts d’APCOM viennent compléter ceux d’un groupe de travail technique des Nations Unies sur les HSH et le VIH/sida lancé au milieu de 2006 en Chine. Le groupe est dirigé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

« Le groupe de travail technique collabore avec le gouvernement, les groupes communautaires de HSH et les donateurs afin d’améliorer la coordination et la communication, de renforcer les capacités du gouvernement à interagir avec les organisations de la société civile pour élaborer les politiques et fournir des services publics, et développer les capacités institutionnelles et professionnelles de ces organisations », précise Edmund Settle, responsable VIH auprès du PNUD en Chine.

ICASA 2008 : Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et VIH en Afrique

07 décembre 2008

Du Cap à Lagos, beaucoup de nouvelles études commencent à permettre de mieux comprendre la situation des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) dans le contexte du VIH en Afrique.

« L’homosexualité est non seulement trop peu étudiée en Afrique de l’Ouest mais, au Nigéria, elle est aussi considérée comme un crime, ce qui rend difficile d’atteindre les HSH », a déclaré Sylvia Adebajo, chercheuse à l’Université de Lagos (Nigéria). « Par conséquent, les vies des HSH sont marquées par le déni, la violence et la stigmatisation. »

Mme Adebajo s’exprimait hier à une séance de l’ICASA sur les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et sur l’infection à VIH en Afrique. Elle a affirmé que l’un des obstacles majeurs à l’établissement de contact avec les HSH en Afrique, et en particulier en Afrique de l’Ouest, était la criminalisation ; peu de HSH se font connaître de peur de la stigmatisation, de la discrimination et des conséquences juridiques.

Au cours de cette séance, des chercheurs ont exposé plusieurs résultats de travaux, parfois préliminaires, qui aboutissaient aux mêmes conclusions : la prévalence du VIH chez les HSH est beaucoup plus élevée qu’au sein de la « population de base » ; peu d’hommes s’identifiant comme HSH recherchent un soutien médical ou s’affirment en tant que tels dans leur communauté ; un nombre saisissant d’entre eux n’utilise pas de préservatif lorsqu’ils ont des rapports sexuels ; beaucoup ont des comportements bisexuels ; et peu se font dépister pour connaître leur statut VIH.

« On constate que, lorsque les HSH se font dépister et qu’ils apprennent leur séropositivité, beaucoup ignoraient leur séropositivité et avaient continué à avoir des comportements à haut risque pendant une certaine période », a déclaré Earl Ryan Burrell, chercheur de la Fondation Desmond Tutu contre le VIH. « En Afrique du Sud, les programmes de lutte contre le VIH sont essentiellement axés sur les hétérosexuels et les femmes… il faut que les HSH soient davantage reconnus comme étant un groupe à risque », a-t-il ajouté. L’étude qu’il mène actuellement au Cap et dans les townships alentours montre que beaucoup de HSH ignorent les risques liés à certains actes sexuels, bien qu’ils s’identifient comme HSH et qu’ils disposent de divers niveaux d’accès aux informations de prévention du VIH.

Une étude menée en 2006 au Nigéria a révélé que l’on ne savait que très peu de choses sur le lien entre la prévalence du VIH et les HSH dans le pays. Cependant, parmi les personnes interrogées, presque toutes ont indiqué qu’elles avaient eu des partenaires multiples et parallèles, aussi bien hommes que femmes, et qu’elles utilisaient rarement des préservatifs. Lorsque cela était le cas, beaucoup d’hommes utilisaient leur salive, du savon ou des lubrifiants à base d’huile, telle que l’huile de cuisine, qui peuvent endommager la surface du préservatif.

Les chercheurs ont conclu la séance en encourageant les gouvernements africains à investir davantage de ressources dans le soutien à la prévention du VIH et, plus important encore, à reconnaître les HSH comme étant un groupe nécessitant des programmes sur mesure. « Il reste beaucoup à apprendre. Chacune de ces communautés a des besoins uniques en matière de prévention et de traitement », a déclaré Mme Adebajo.

ICASA 2008: Free condoms in hotels as part of HIV prevention initiative

04 décembre 2008

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As 5000 delegates from across Africa and the world gather in Dakar this week, condoms are being made freely available for delegates in hotels in the city as part of a HIV prevention drive.

The Global Business Coalition on HIV/AIDS, Tuberculosis and Malaria (GBC) and UNAIDS have teamed up with the Senegal Hotel Industry around an HIV awareness initiative.

The 15th International Conference on AIDS and STIs in Africa which runs until Sunday this week has drawn aapproximately 5000 delegates and several hundred journalists from all over the world to Dakar. The event presents an opportunity to engage the local hotel industry on issues related to HIV. The hotel industry is a key player in the response to AIDS as it reaches a wide and diverse audience, including employees, with HIV prevention information.

A kit has been distributed in all hotels which includes condoms provided by the United Nations Population Fund (UNFPA); a flyer to present the initiative; and a copy of a short prevention film directed by Accor and Air France for broadcast in hotel rooms or lobbies.

Partnering hotels

The 18 ICASA-accredited hotels were approached to voluntarily take part and they have the option to customize the content according to their specific needs. Additional hotels in Dakar are also free to join.

Two fold initiative

As well as a specific HIV prevention campaign during ICASA, the initiative also will develop an HIV action plan over the long term. This will focus on delivering workshops for senior management (such as hotel managers and human resource managers) to help participating hotels develop a practical plan to respond to AIDS in their own organization.

Training sessions for staff will also be developed and will focus on the risks of HIV in the hotel industry. These sessions will help them understand their respective roles in the practical implementation of an HIV action plan within their organization. UNAIDS is providing seed money for the initial trainings.

Technical Partners

Three local non-governmental organizations ENDA Tiers Monde/Santé, Sida Services and ACI Senegal are the technical partners for the implementation of the training process and the follow up with hotels. These NGOs will conduct an initial mapping of the HIV vulnerability of each hotel. The analysis will be conducted with the participation of hotel personnel.

Background

This is a continuation of the HIV awareness initiative by UNAIDS and the hotel industry during the International AIDS Conference held in Mexico City in August 2008 which reached out to over 5000 employees within 50 hotels.

It’s also part of a global HIV prevention campaign conducted by the GBC within their tourism and travel platform: disseminating HIV awareness videos in airport lounges and on TVs via TV5 Monde, developing a prevention campaign online with a fun quiz on the website of Europe Assistance, conducting voluntary counselling and testing mobile clinics at the Sofitel Terenga, Novotel and Club Med Cap Skirring.

Next steps

On 2 December, a meeting took place at the Sofitel Dakar with 6 hotel managers to gather their suggestions and define the scope of the project and the roadmap. The analysis of hotels’ specific needs, as well as the workshops and training sessions will start after ICASA and spread over 2009.

En Inde, la police s’engage à soutenir les ripostes communautaires contre le sida

11 novembre 2008

Dans le cadre d’une initiative gouvernementale, la police indienne est encouragée à soutenir de manière dynamique et à faciliter le travail des groupes communautaires s’occupant de sensibiliser les populations les plus exposées au risque d’infection à VIH et qui sont aussi susceptibles d’être les plus marginalisées de la société.

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Un groupe de policiers, de personnels paramilitaires, de représentants des sociétés de lutte contre le sida des Etats indiens et de représentants de la société civile prépare des plans d’actions pour la mise en œuvre d’initiatives à l’échelon des Etats et des districts. Photo : ONUSIDA

Bien que le taux de prévalence du VIH chez les adultes soit faible en Inde (0,3 %), on estime néanmoins à 2,4 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH dans ce pays qui est le deuxième pays le plus peuplé du monde. Les personnes les plus exposées au risque d’infection sont celles qui ont certains comportements spécifiques, tels que les rapports sexuels tarifés (clients et professionnel(le)s du sexe), la consommation de drogues injectables et les rapports sexuels entre hommes. Du fait d’un ensemble complexe de normes sociales, ces personnes peuvent être les plus difficiles à atteindre dans la société.

Dans la mesure où le système juridique peut également les criminaliser, leurs chemins croisent souvent ceux des policiers. Ce point de rencontre offre une opportunité unique pour permettre à la police de faciliter la fourniture de services en rapport avec le VIH aux personnes les plus exposées au risque d’infection.

Sexualité et consommation de drogues injectables à moindre risque

Les pratiques de sexualité et de consommation de drogues injectables à moindre risque sont vitales pour le succès de la lutte contre l’épidémie de VIH en Inde. L’essentiel des activités de sensibilisation au virus destinées aux personnes marginalisées est réalisé par des organisations non gouvernementales (ONG) et des organisations à assise communautaire. Traditionnellement, les forces de police n’ont jamais travaillé officiellement avec la société civile en Inde, même s’il y a eu d’excellents exemples de fonctionnaires de police hommes et femmes organisant une coordination avec des ONG – ce qui s’est produit dans certains cas ad hoc et résulte d’initiatives personnelles.

Grâce à un plaidoyer efficace, l’ONUSIDA en Inde a proposé au Ministère des Affaires intérieures de réfléchir à l’intérêt qu’il y aurait à améliorer une coopération et un appui dynamique entre la police et les organismes qui travaillent avec les personnes les plus exposées au risque d’infection à VIH. Avec le soutien de la police, la protection des travailleurs communautaires, leurs activités de sensibilisation et la mise en œuvre réussie de mesures telles que la distribution de préservatifs et les programmes d’échange de seringues ont une meilleure garantie de succès.

En décembre 2007, le Ministère des Affaires internes a publié un ordre officiel à l’intention de tous les Directeurs généraux de la Police pour désigner un officier de liaison chargé de la coordination avec les ONG au niveau des états et des districts. Cet officier a pour mission spécifique de resserrer les liens de travail avec les ONG.

Ce dispositif a déjà été pleinement mis en œuvre en Inde dans l’ensemble des vingt-huit états et des sept territoires de l’Union, et est déjà considéré comme apportant une contribution majeure à la programmation de la lutte nationale contre le VIH. En participant à la riposte au virus et en soutenant des initiatives de prévention dans le cadre de son travail courant, la police sera automatiquement sensibilisée à sa propre protection contre le risque d’infection à VIH.

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Des officiers de liaison chargés de la coordination avec les ONG à l’échelon des Etats et des districts ont participé à une conférence régionale organisée par la Police sur le rôle de cette dernière dans la programmation de la riposte au VIH et ont élaboré des plans d’action. 7 août 2008 Photo : ONUSIDA

« Le Ministère des Affaires internes du gouvernement indien a fait preuve d’un engagement exceptionnel dans la riposte contre le VIH en mettant en place cette intervention unique. Pour un coût pratiquement nul, elle institutionnalise une coordination à long terme entre la police et la société civile afin de soutenir les communautés avec des services de prévention, de traitement, de soins et d’appui et qui permettra d’atteindre les objectifs d’accès universel » a déclaré M. Ranjan Dwivedi, Conseiller technique, Partenariats entre les personnels en uniforme et la société civile, Bureau de l’ONUSIDA en Inde.

Cette intervention unique du Ministère supprime les coûts administratifs liés à l’organisation d’interactions et d’initiatives par les responsables au niveau local. Outre le fait que cela démontre la contribution positive de la police, les groupes communautaires espèrent que la mesure apportera une aide complète aux ONG, non seulement en matière de prévention du VIH, mais dans d’autres programmes sociaux tels que la lutte contre la maltraitance des enfants et la violence contre les femmes.

Au-delà de l’application de la loi vers un appui dynamique aux communautés

Récemment, le Ministère des Affaires intérieures a organisé, en partenariat avec l’ONUSIDA, quatre conférences régionales pour les officiers de liaison chargés de la coordination avec les ONG fraîchement nommés et s’occupant du déploiement de la stratégie de programmation de la lutte contre le VIH des personnels en uniforme dans tous les états. Ces événements ont offert une opportunité pour sensibiliser le leadership de la police d’Etat ainsi que des représentants des départements de la santé et des sociétés de lutte contre le sida des Etats indiens pour planifier ensemble des initiatives de prévention du VIH dans les départements de police par le biais des nouvelles stratégies élaborées par le Ministère des Affaires intérieures.

Le rôle de la police qui consiste à apporter un appui dynamique aux organismes travaillant avec les populations les plus exposées au risque a été souligné ainsi que son rôle sensible dans la prévention du VIH chez les clients et les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues injectables et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Améliorer les relations avec la police

Les organisations communautaires présentes ont insisté sur l’importance de l’appui de la police pour leurs efforts de sensibilisation au niveau local.

Mme Kusum Jain de Gram Bharati Samiti (GBS), ONG présente au Rajasthan, travaille en étroite collaboration avec la communauté tribale Rajnut qui pratique, par tradition, le commerce du sexe. Lorsque son ONG a eu ses premiers contacts avec la communauté, ses travailleurs sociaux ont été poursuivis avec les chiens car les personnes pensaient qu’ils étaient venus pour mettre un terme à leurs activités. Avec le soutien de la police locale, les travailleurs de GBS ont réussi au fil du temps à obtenir la confiance de la communauté qui comprend aujourd’hui que leur seul objectif est de les sensibiliser à la prévention du VIH, de sorte qu’ils peuvent maintenant travailler en étroite collaboration..

Mme Jain considère que formaliser le rôle de la police dans l’appui communautaire a permis d’améliorer les relations avec la police, en aidant celle-ci à être accessible et à fournir un appui dynamique aux organismes travaillant à la prévention du VIH parmi les populations les plus exposées au risque d’infection.

Un rapport récent de la Commission Asie a conclu qu’il y avait un besoin vital d’engagement et de soutien politique pour dynamiser une riposte efficace contre le sida. Par le biais de cette nouvelle initiative avec la police, le gouvernement indien affiche clairement un tel leadership.

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