Sexual transmission of HIV

Le programme de lutte contre le VIH de Quezon City : un modèle pour d’autres villes

13 juillet 2017

L’Agenda 2030 pour le développement durable applique à plus grande échelle ce sur quoi la riposte au sida travaille depuis 30 ans : une approche multisectorielle, fondée sur les droits et centrée sur les individus, qui s’attaque aux facteurs déterminants pour la santé et le bien-être. Les différentes histoires de cette série mettent en lumière les liens entre le VIH et les Objectifs de développement durable (ODD), chacune étant racontée du point de vue personnel d’individus touchés par le VIH. Cette série dresse un tableau de l’interconnexion entre le VIH et les ODD et de l’interdépendance entre les ODD eux-mêmes. Par ailleurs, ces histoires nous montrent surtout les progrès accomplis dans la riposte au sida et ce qu’il reste à faire pour atteindre les ODD.  

La Klinika Bernardo, plus connue sous le nom de Sundown Clinic (le dispensaire du crépuscule), est située le long d’une route très fréquentée. Elle est ouverte de 15 heures à 23 heures, ce qui permet à un maximum de patients de s’y rendre. « Nous accueillons tous les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes venant de toutes les Philippines », explique Leonel John Ruiz, le médecin-chef de la Klinika Bernardo. « Seulement 40 % de nos clients viennent de Quezon City ».

En 2012, Quezon City est devenue la première ville des Philippines à ouvrir un dispensaire qui propose des services aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et aux personnes transsexuelles. Dès le départ, la demande de services a été forte au sein du dispensaire. Près de 250 tests de dépistage du VIH et des services de conseils avant et après dépistage ont été réalisés au cours des deux premiers mois, et 18 personnes ont été diagnostiquées séropositives au VIH.

Bien que les relations entre personnes de même sexe soient légales aux Philippines, le niveau de stigmatisation et de discrimination envers les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est élevé. La peur d’être découvert et mis à l’écart empêche de nombreux hommes d’accéder aux services de santé traditionnels. Des études menées par des responsables de la santé de la ville montrent que deux tiers des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à Quezon City n’ont jamais bénéficié d’un test de dépistage du VIH.

« C’est mon premier test de dépistage du VIH. Je ne sais pas à quoi m’attendre », explique un jeune homme tout en remplissant les formulaires d’inscription. « J’ai essayé de me renseigner sur le VIH pour avoir quelques informations de base, mais il m'a fallu un certain temps pour avoir le courage de venir ici ». Le jeune homme estime que le personnel est à l’écoute et qualifié pour apaiser ses craintes. Les personnes testées séropositives au VIH reçoivent des conseils sur les médicaments antirétroviraux et sont accompagnées par le personnel pendant les premiers mois de traitement anti-VIH, gratuit aux Philippines.

Quezon City gère aujourd’hui trois dispensaires Sundown et a considérablement accru ses investissements dans les programmes anti-VIH ces dernières années. Avec près de 3 millions d'habitants, Quezon City est l’agglomération la plus peuplée des Philippines et mettre fin à l’épidémie croissante du sida est devenu une priorité absolue. Le Maire, Herbert Bautista, encourage ses administrés à connaître leur statut vis-à-vis du VIH, et il a lui-même fait un test de dépistage du VIH en public. Les efforts de la ville pour élargir le dépistage du VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont été couronnés de succès, avec une multiplication par 30 de ces dépistages. Quarante pour cent des tests de dépistage du VIH de la ville sont réalisés dans les dispensaires Sundown, ce qui prouve effectivement que la levée des barrières permet d’accroître l’accès aux services.

« Depuis que nous avons démarré, le point de vue a radicalement changé », explique Leonel. « Avant, nous aurions eu du mal à inviter les personnes à se faire dépister. Aujourd’hui, la plupart de nos clients viennent d’eux-mêmes. Ils s’impliquent personnellement et activement dans la recherche d’informations ». Plusieurs autres municipalités sont en train d’adapter le modèle de Quezon City et de mettre en place leurs propres dispensaires.

Bien que le personnel du dispensaire Sundown soit fier de ses réalisations, il est impatient de pouvoir fermer boutique un jour. « Je prie avant de m’endormir », raconte Adel, la seule femme pair-éducateur de la Klinika Bernardo. « Je prie pour que vienne le jour où personne n’aura plus besoin de nos services. C’est à ça que je travaille ».

 


 

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ODD 17 : Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser

Au début de la riposte au sida, en l’absence de possibilités de traitement et face au nombre grandissant de personnes touchées par le VIH, il est apparu clairement qu’une réponse purement clinique à l’épidémie n’était pas suffisante. Les proches, les organisations confessionnelles et les associations de personnes touchées par le VIH se sont engagés dans l’action pour faire ce qu’ils pouvaient pour aider les personnes à mourir dignement, soutenir les orphelins, les conjoints et les personnes à charge laissées par les défunts et trouver de nouveaux moyens d’agir. Des groupes de personnes très différentes, liées par l’expérience commune de la peur, de la stigmatisation et de l’horreur du VIH et du sida, se sont réunies pour exiger que la riposte aille au-delà des dispensaires, des hôpitaux et du service de santé officiel.

S’approprier le concept de partenariat et l’étendre a été une étape révolutionnaire, non seulement pour le sida mais aussi dans la sphère plus large du développement. Les partenariats demeurent un élément central de la riposte au sida. La coordination et la collaboration entre une large variété de partenaires, notamment les professionnel(le)s du sexe, les scientifiques et les travailleurs sociaux, contribuent à recenser et utiliser l’expertise de manière plus rentable, à surmonter les obstacles plus rapidement et à affecter les ressources plus efficacement. Les partenariats permettent d’accroître la sensibilisation et les connaissances et créent une masse critique de pouvoir et de soutien qui exerce une influence sur les décideurs politiques et incite les parties concernées à l’action.

L’histoire du dispensaire Sundown de Quezon City aux Philippines illustre l’ODD n° 17 – Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser. Le succès du premier dispensaire et l’ouverture consécutive de deux autres dispensaires démontrent comment l’inclusivité continue de définir la riposte au sida et font office de source d’inspiration pour la réussite des partenariats entre une large diversité de parties prenantes.

The Sustainable Development Goals and the HIV response: Stories of putting people at the centre

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Faire une différence dans la vie des personnes LGBTI

17 mai 2017

La Fondation Martin Ennals a annoncé les noms des trois finalistes pour le prestigieux prix mondial Martin Ennals Award, décerné aux défenseurs des droits de l’homme, qui sera remis en octobre 2017. Parmi ces trois finalistes, il y a Karla Avelar, une femme transgenre vivant avec le VIH originaire d’El Salvador qui, depuis plus de 20 ans, défend les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) et milite pour l’accès aux soins des personnes vivant avec le VIH.

En 1996, Mme Avelar a été l’une des fondatrices de la première association de personnes transgenres au Salvador, et en 2008, elle a créé la première organisation de femmes transgenres vivant avec le VIH, COMCAVIS TRANS. L’organisation a pour mission de faire avancer, de défendre et de promouvoir les droits des personnes LGBTI, d’élargir la prévention et les soins anti-VIH et d’améliorer l’accès aux services anti-VIH pour les personnes vivant avec le VIH et les détenus.

« Tous les jours, les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes sont exposées à des menaces de mort, à des extorsions, au harcèlement, à des violences physiques et verbales et à la discrimination en raison de leur identité de genre ou de leur orientation sexuelle », explique Mme Avelar. « Cette situation nous rend vulnérables au VIH ».


Au Salvador, l’épidémie de VIH est concentrée au sein des populations clés : les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes présentent une prévalence du VIH estimée à 10,3 %, beaucoup plus élevée que la prévalence du VIH dans la population générale, qui est de 0,5 %.


Aux côtés des pairs-éducateurs de COMCAVIS TRANS, Mme Avelar fait la promotion du dépistage, de la prévention et du traitement du VIH auprès des personnes LGBTI grâce à des actions de proximité, notamment l’éducation et la diffusion d’informations à différents endroits de San Salvador.

Mme Avelar et son équipe travaillent également au renforcement de l’accès aux services de prévention et de traitement du VIH pour les détenus LGBTI de deux centres pénitentiaires. « Nous intervenons sur deux fronts : avec les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes, en les formant sur la santé sexuelle et reproductive et la prévention du VIH, et en sensibilisant les responsables administratifs et le personnel de surveillance aux droits de l’homme et à la discrimination zéro », explique Mme Avelar.

En 2013, le partenariat entre COMCAVIS TRANS et le centre pénitentiaire de SENSUNTEPEQUE a conduit à l’adoption d’un accord qui permet aux détenus d’accéder à des préservatifs chaque mois. COMCAVIS TRANS aide également les détenus LGBTI vivant avec le VIH à observer leur traitement et assure le suivi de leur accès afin de veiller à leur bien-être psychosocial et émotionnel. 

Au Salvador, les personnes LGBTI restent confrontées à un climat de discrimination et de violence, exacerbé par de hauts niveaux d’impunité et un accès limité à la justice. « El Salvador est un pays qui présente l’un des taux de violence les plus élevés d’Amérique latine et, comme c’est le cas dans toute la région, l’espérance de vie d’une femme transgenre ne dépasse pas 35 ans », indique Mme Avelar.

Elle aide les personnes LGBTI qui ont été victimes de violations de leurs droits et d’actes de violence. Avec son équipe et un groupe de bénévoles, elle les conseille et les accompagne pour déposer plainte. Grâce à la collaboration d’autres organisations, elle s’assure que les personnes qui en ont besoin peuvent accéder à une aide juridique et financière. « Il existe encore beaucoup d’obstacles », déclare-t-elle. « Mais nous œuvrons en faveur d’un dialogue avec les représentants de la police civile nationale et du Bureau du Conseil national pour la défense des droits de l’homme ainsi que d’autres autorités afin d’améliorer les mécanismes de dénonciation et d’enquête sur les violations des droits de l’homme et d’assurer un suivi et une évaluation adéquats et durables ».

Mme Avelar a également joué un rôle considérable dans la défense de réformes législatives visant à protéger et promouvoir les droits des personnes LGBTI et à répondre à leurs besoins. Par exemple, avec l’ONUSIDA et d’autres organisations nationales, elle a participé à l’examen d’une loi sur le VIH adoptée en janvier dernier. Entre autres choses, cette loi permet aux personnes transgenres de bénéficier de meilleurs soins sans stigmatisation ni discrimination, d’améliorer leur qualité de vie et d’accéder aux services de santé, à l’éducation et à l’emploi dans le respect de leur identité de genre.

« Pour tous ceux qui la connaissent, Karla Avelar a déjà gagné le prix Martin Ennals », déclare Celina Miranda, Directrice nationale de l’ONUSIDA d’El Salvador. « Envers et contre tous, elle est une infatigable militante des droits de l’homme et fait une différence dans la vie des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes au Salvador ».

À propos du prix Martin Ennals Award

Le prix Martin Ennals Award est un prix annuel décerné aux défenseurs des droits de l’homme. Les finalistes et le lauréat sont sélectionnés par un jury de 10 représentants des principales organisations non gouvernementales mondiales de défense des droits de l’homme.

L’ONUSIDA travaille avec ses partenaires pour réaffirmer que la pleine jouissance de tous les droits humains et libertés fondamentales pour tous joue en faveur de la riposte mondiale à l’épidémie de sida, notamment dans le domaine de la prévention, du traitement, des soins et de l’appui, et permet de lutter contre la stigmatisation et la discrimination envers toutes les personnes vivant avec le VIH, présumées vivant avec le VIH, exposées au risque et touchées par le virus en tant qu’élément capital pour en finir avec l’épidémie de sida et conformément à la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida

Un atelier santé pour éduquer les jeunes en Inde

24 mars 2017

Ayushi Tripathi est étudiante à la Banaras Hindu University de Varanasi, une ville de l’Uttar Pradesh, un État du nord de l’Inde.

Elle explique qu’elle vient d’une famille où parler de sexe est tabou. « Nous n’en parlons jamais à la maison. Mes parents se sentent mal à l’aise rien qu’en voyant une publicité sur les préservatifs », explique-t-elle. Mais elle s’est décidée malgré tout à participer à un atelier sur la santé pour la jeunesse.

Cette semaine, elle a rejoint 27 autres étudiants pour un atelier de trois jours destiné à sensibiliser les jeunes sur leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs. La formation était assurée par la Fondation Dove, une organisation dirigée par des jeunes basée à Varanasi et soutenue par l’ONUSIDA. Les documents d’information utilisés ont été élaborés par le PACT, une coalition mondiale de 25 réseaux de jeunes travaillant sur le VIH ainsi que sur la santé et les droits sexuels et reproductifs.

« Quand j’étais plus jeune, je ne savais pas où il fallait s’adresser pour obtenir des informations et un accès aux services anti-VIH », raconte Ayushi Tripathi. « Avant de participer à cet atelier, je n’avais aucune idée des problèmes rencontrés par les jeunes d’Inde pour accéder au dépistage et aux services anti-VIH ».

Monique Long, du réseau Jamaica Youth Advocacy Network, a piloté la formation, dont le but était d’apporter aux jeunes et aux adolescents les aptitudes et les informations nécessaires pour surmonter les différents obstacles touchant à leur santé.

« Travailler avec ce groupe très diversifié de jeunes gens intelligents et énergiques m’a rappelé pourquoi nous disons que la jeunesse, c’est l’avenir. Cette formation permet également de réaffirmer que les jeunes, ici et maintenant, ont la capacité et la volonté de faire des choses étonnantes pour changer le monde », a déclaré Mme Long.

La région Asie-Pacifique est celle qui compte le plus grand nombre de jeunes dans le monde. Ici, les jeunes gens commencent leur vie sexuelle à un âge de plus en plus précoce, avec de multiples partenaires sexuels, ce qui les expose à un plus grand risque de contracter le VIH.

Lors de la formation, les participants ont souligné que de nombreux pays ne mettent en place aucun programme adapté aux jeunes. En Inde par exemple, les jeunes de moins de 18 ans doivent avoir le consentement de leurs parents pour accéder aux services anti-VIH et aux autres services de santé sexuelle et reproductive. Souvent, il n’y a pas d’enseignement en éducation sexuelle complète dans les écoles. Le faible niveau de connaissance du VIH et la discrimination rencontrée dans les établissements de santé aggravent encore davantage la situation.

Le PACT et l’ONUSIDA travaillent en collaboration avec les gouvernements et d’autres partenaires pour favoriser une révision et une réforme des lois sur l’âge de la majorité. Cette formation a donné aux jeunes participants les techniques et les compétences requises pour mettre au premier plan les questions de sensibilisation, identifier les différentes parties prenantes, élaborer leurs principaux messages de sensibilisation et faire du lobbying.

« L’ONUSIDA sait que l’avenir de la riposte au VIH repose entre les mains des jeunes », a déclaré Aries Valeriano, Responsable Jeunesse auprès de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Asie et le Pacifique. « Nous travaillons main dans la main avec les organisations de jeunes et les groupes communautaires pour abattre les barrières auxquelles les jeunes sont confrontés et qui les empêchent de rester en bonne santé et productifs ».

À l’issue de l’atelier, Ayushi Tripathi a expliqué qu’elle avait l’intention de lancer une communauté d’activistes au sein de son université afin de militer pour l’abrogation des lois sur l’âge de la majorité en Inde. En recevant son certificat de réussite à la formation, elle rayonnait de bonheur. « Cet atelier m’a ouvert les yeux sur l’activisme social », a-t-elle expliqué. « Je suis pleine d’inspiration et j’espère pouvoir réellement influer sur les politiques au sein de mon université et au-delà ».

L’ONUSIDA œuvre afin de veiller à ce que l’objectif visé dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, à savoir que 90 % des jeunes aient les connaissances et les capacités requises pour se protéger eux-mêmes du VIH et puissent accéder aux services de santé sexuelle et reproductive d’ici à 2020, soit atteint, de manière à réduire le nombre de nouvelles infections à VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes à moins de 100 000 par an.

Women Deliver : assurer un agenda de développement pour les femmes et les filles

17 mai 2016

Annie Lennox, Ambassadrice itinérante internationale de l'ONUSIDA, a galvanisé les participants lors de l'ouverture de la conférence de Women Deliver, qui a eu lieu à Copenhague du 16 au 19 mai. Mme Lennox a déclaré que les femmes devaient casser les structures qui maintiennent les inégalités entre les sexes et mettre fin à toutes les formes de violences sexistes. Son discours a électrisé plus de 5 000 délégués participant à la conférence, le plus grand événement de ce genre portant sur la santé, les droits et le bien-être des femmes et des filles organisé dans le monde ces dix dernières années.

L'édition 2016 de la conférence de Women Deliver portait sur le thème suivant : « Mettre en œuvre les Objectifs de Développement durable dans l'optique d'un impact positif maximal pour les femmes et les filles ». La conférence ciblait plus particulièrement la santé, notamment la santé et les droits maternels, sexuels et reproductifs. Parmi les autres thèmes abordés figuraient l'égalité des sexes, l'éducation, l'environnement et l'autonomisation économique.

L'agenda de Women Deliver est un élément central de l'approche d'accélération des efforts de l'ONUSIDA, qui appelle à agir pour l'autonomisation des femmes et les progrès dans la santé et les droits sexuels et reproductifs en vue de mettre fin à l'épidémie de sida.

Parmi les autres intervenants de la cérémonie d'ouverture figuraient Son Altesse Royale la Princesse Mary du Danemark, Jill Sheffield, Présidente et Directrice générale de Women Deliver, Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population, Gro Harlem Brundtland, ancienne Première ministre de Norvège, Margaret Chan, Directrice générale de l'Organisation mondiale de la Santé, et Tawakkol Karman, journaliste, engagée dans la défense des droits de l'homme et lauréate du Prix Nobel.

Déclarations

« Pour en finir avec l'épidémie de sida, il faut une riposte unifiée pour s'attaquer aux racines les plus profondes de l'injustice sociale. Pour y parvenir, nous devons casser les structures qui favorisent les inégalités entre les sexes, nous devons démanteler les idées patriarcales et nous devons mettre fin à toutes les formes de violences sexistes. »

Annie Lennox, Ambassadrice itinérante internationale de l'ONUSIDA

L'ONUSIDA demande un accès complet à des soins de santé de qualité, y compris aux soins de santé mentale, pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées

17 mai 2016

 

GENÈVE, le 17 mai 2016 — L'ONUSIDA se tient aux côtés des personnes et des organisations du monde entier qui commémorent la Journée internationale de lutte contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie ce 17 mai, 26 ans après le retrait de l'homosexualité de la liste des troubles mentaux par l'Organisation mondiale de la Santé. L'édition 2016 de cette journée a pour thème la santé mentale et le bien-être.

Si beaucoup reste à faire pour concrétiser la vision « Zéro discrimination » de l'ONUSIDA, les progrès constatés sont encourageants et vont dans la bonne direction. En juin 2015, le Mozambique a décriminalisé l'homosexualité dans son nouveau code pénal. En septembre 2015, douze agences des Nations Unies ont lancé un appel commun à l'action très ferme pour mettre un terme à la violence et à la discrimination à l'encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI). En mai 2016, le gouvernement des États-Unis d'Amérique a publié des orientations en vue d'aider les éducateurs à disposer des informations nécessaires pour que tous les élèves et les étudiants, y compris les élèves et étudiants transgenres, puissent être scolarisés dans un environnement exempt de discrimination fondée sur le sexe.

« Il est inacceptable que des personnes LGBTI soient confrontées à la violence et à la discrimination simplement à cause de ce qu'elles sont et de qui elles aiment », a déclaré Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Ce sont nos fils et nos filles, nos frères et nos sœurs, nos amis et nos collègues. Les droits des personnes LGBTI sont des droits de l'homme. Nous devons combattre les préjugés partout. »

Beaucoup de personnes LGBTI rencontrent aujourd'hui encore d'énormes difficultés au quotidien ; elles vivent parfois dans la peur, dans l'isolement et sans pouvoir bénéficier de services de santé vitaux. La crainte de mauvais traitements ou d'une discrimination exercés par des agents de santé les empêche d'accéder aux services de dépistage et de traitement du VIH. De plus, un pourcentage élevé de personnes LGBTI sont confrontées à l'isolement et à la discrimination dans leur environnement social immédiat, ce qui nuit à leur santé mentale.

Atteindre les Objectifs de développement durable, qui prévoient notamment de mettre fin à l'épidémie de sida à l'horizon 2030, implique d'éliminer toutes les formes de discrimination.

L'ONUSIDA appelle à fournir aux personnes LGBTI un accès complet à des soins de santé de qualité, y compris aux services de santé mentale, auxquels les systèmes de santé accordent un soutien souvent insuffisant. « Faites preuve de compassion. Accueillez la diversité. Ne laissez personne sur le bord du chemin », a ajouté M. Sidibé.

L'élimination de la discrimination fait partie des thèmes centraux qui seront débattus lors de la prochaine Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui se tiendra au siège des Nations Unies à New York, États-Unis d'Amérique, du 8 au 10 juin 2016. Pour plus d'informations, visitez la page www.hlm2016aids.unaids.org.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Contact

Mise en œuvre de programmes complets VIH et IST avec les personnes transsexuelles

06 avril 2016

En collaboration avec l'ONUSIDA et d'autres partenaires, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et IRTG, un réseau mondial pour les femmes trans et le VIH, ont présenté aujourd'hui une nouvelle publication intitulée Implementing comprehensive HIV and STI programmes with transgender people: guide pratique pour les interventions collaboratives. Cette publication présente des mesures concrètes que les responsables de la santé publique, les professionnels de santé et les organisations non gouvernementales peuvent adopter pour mettre en application des programmes sur le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST) avec les personnes transsexuelles.

Parmi les sujets abordés dans la publication figurent l'émancipation communautaire et les droits humains, la lutte contre la violence, la stigmatisation et la discrimination, ainsi que la fourniture de services compétents en matière de transsexualité, en particulier pour la prévention, le diagnostic, le traitement et les soins anti-VIH et IST. La publication traite également des actions de proximité menées par les communautés, de la création d'espaces sécurisés et de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication dans la prestation des services. Elle décrit comment gérer les programmes et étendre les capacités des organisations dirigées par des personnes transsexuelles et montre comment les services peuvent être conçus et mis en place de manière à être acceptable et accessible pour les femmes transsexuelles. À chaque fois que c'est possible, elle met en lumière des programmes gérés par des organisations de personnes transsexuelles.

La publication a été élaborée en collaboration avec des personnes transsexuelles, des militants, des prestataires de services, des chercheurs, des responsables gouvernementaux et des représentants d'organisations non gouvernementales du monde entier. Le PNUD et IRTG ont coordonné sa production, avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour la population, du Centre d'excellence pour la santé des personnes transsexuelles de l'Université de Californie à San Francisco, de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, de l'Organisation mondiale de la santé, de l'Agence des États-Unis pour le Développement international (USAID), du Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) et de l'ONUSIDA.

Le document se fonde sur les recommandations figurant dans les Lignes directrices unifiées sur la prévention du VIH, le diagnostic, le traitement et les soins pour les populations clés, publiées en 2014 par l'Organisation mondiale de la Santé.

Les femmes transsexuelles restent lourdement touchées par le VIH, avec 49 fois plus de risque d'être infectées par le virus que les autres adultes non transsexuels.

Déclarations

« Discrimination, violence et criminalisation dissuadent les personnes transsexuelles d'accéder aux services dont elles ont besoin pour être et rester en bonne santé. Cet outil permet aux planificateurs de mettre en pratique des programmes complets sur l'ensemble du spectre. »

Joanne Keatley, Co-présidente d'IRTG et Directrice du Centre d'excellence pour la santé des personnes transsexuelles de l'Université de Californie à San Francisco

« Il existe un besoin urgent de veiller à ce que l'engagement communautaire, les politiques et les programmes conçus pour les personnes transsexuelles soient mis en œuvre. Cette publication, élaborée avec la participation de militants de la cause transsexuelle à l'échelle mondiale, est un pas en avant capital pour faire en sorte que cela se concrétise. »

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

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