Sexual transmission of HIV

Aller de l’avant : politique et action des Nations Unies relatives à la circoncision masculine (3ème partie)

02 mars 2007

Dans cette dernière partie de notre série spéciale sur la circoncision masculine et ses liens avec la réduction de l’infection à VIH, http://www.unaids.org/ examine les décisions et développements attendus des Nations Unies par le biais d’un entretien spécial avec le Dr Catherine Hankins, Conseiller scientifique principal à l’ONUSIDA.

Du 6 au 8 mars 2007, des experts en santé publique de l’Organisation mondiale de la Santé, de l’ONUSIDA et d’autres organisations partenaires se réuniront à Montreux, Suisse, pour examiner la question certes d’actualité mais souvent épineuse de la circoncision masculine et de ses liens avec la prévention du VIH, et pour définir la ligne que conseilleront les Nations Unies aux pays concernant les implications politiques et programmatiques des résultats des recherches récentes.

A l’approche de la consultation, le Dr Catherine Hankins, Conseiller scientifique principal à l’ONUSIDA, nous offre une avant-première des diverses questions qui pourraient y être débattues, ainsi que certaines réflexions sur ses résultats possibles et sur les actions éventuelles des Nations Unies.


unaids.org : Dr Hankins, vous travaillez sur la question de la circoncision masculine et de son impact sur le VIH depuis plusieurs années – comment les résultats actuels corroborent-il les affirmations des scientifiques selon lesquelles il y aurait un lien entre la circoncision et la baisse des infections à VIH ?


CH : Depuis de nombreuses années, les chercheurs et scientifiques ont noté que les régions d’Afrique subsaharienne où la circoncision est courante, par exemple dans les pays d’Afrique de l’Ouest, ont des niveaux d’infection à VIH assez faibles, alors que les pays d’Afrique australe, où la circoncision est rare, ont les taux les plus élevés. Avant même de disposer des données de ces trois essais contrôlés randomisés, de multiples études avaient permis d’observer que la circoncision masculine s’accompagnait d’un risque réduit d’infection à VIH. Les résultats de ces trois essais indiquent que la circoncision apporte entre 50% et 60% de protection contre l’infection à VIH.

Un autre essai conduit par des chercheurs de l’Université Johns Hopkins afin de définir l’effet de la circoncision masculine sur le risque de transmission du VIH aux partenaires féminines est actuellement en cours en Ouganda et ses résultats sont attendus en 2008.


Que font les Nations Unies de ces nouvelles données confirmant que la circoncision masculine réduit le risque de contracter le VIH ?


Si ces résultats démontrent que la circoncision masculine réduit le risque d’infection à VIH chez les hommes, les organismes des Nations Unies participant à ces travaux soulignent qu’elle ne confère pas une protection complète contre le VIH ; nous devons nous assurer que les hommes et les femmes comprennent qu’un homme circoncis peut encore être infecté par le virus et que, s’il est séropositif au VIH, il peut infecter ses partenaires sexuel(le)s.

La semaine prochaine, l’OMS, le Secrétariat de l’ONUSIDA et leurs partenaires examineront en détail les résultats des essais au cours d’une consultation qui formulera des recommandations précises relatives à l’expansion et/ou à la promotion de la circoncision masculine. Ces recommandations devront tenir compte de plusieurs questions essentielles, notamment les problèmes culturels et de droits de la personne entourant la promotion de la circoncision masculine ; le risque de complications d’une intervention qui s’effectuera dans toutes sortes de situations différentes ; la probabilité que la circoncision masculine entrave ou entre en synergie avec les comportements de protection et les stratégies de prévention du VIH en cours ; et les implications en matière de financement et de ressources humaines dans différents contextes de fourniture de services.

Pour soutenir les pays ou les institutions qui décident d’élargir leurs services de circoncision masculine, nous élaborons avec nos partenaires des directives techniques concernant les approches éthiques, cliniques et programmatiques fondées sur les droits. Nous préparons aussi des directives concernant la formation, la mise en place de normes et les méthodes de certification.


Quels sont quelques-uns des grands problèmes entourant l’expansion des services de circoncision masculine qui seront soulevés au cours de la consultation ?
 

Plusieurs questions épineuses se posent en lien avec la promotion de la circoncision masculine en tant qu’intervention de santé publique aux fins de la prévention du VIH. La circoncision chez l’homme adulte comporte un risque plus élevé d’effets secondaires que lorsqu’elle pratiquée chez le nourrisson et elle doit être réalisée par des agents de santé qualifiés, dans des conditions matérielles et sanitaires convenables et s’accompagner d’un conseil et d’un suivi appropriés avant et après l’intervention. Il est réellement nécessaire de faire comprendre la différence entre les interventions de circoncision masculine pratiquées pour obtenir des avantages en matière de santé et les mutilations génitales féminines auxquelles s’opposent les Nations Unies et dont on sait qu’elles n’ont aucun avantage sur le plan de la santé et s’accompagnent de conséquences potentiellement graves pour les femmes et les filles.

Il nous faut aussi tenir compte des questions culturelles : dans des cultures ou des traditions religieuses dans lesquelles la circoncision masculine n’est pas acceptée, sa promotion pourrait être difficile. Il ne fait aucun doute que nous devons absolument faire en sorte qu’hommes et femmes soient bien conscients de ce que la circoncision masculine n’est pas une panacée – elle ne confère pas une protection complète et ne signifie pas que les gens peuvent abandonner les précautions de sexualité à moindre risque qu’ils appliquaient jusqu’ici, par exemple le recours aux préservatifs masculins ou féminins, le report du début de l’activité sexuelle, l’abstention de rapports sexuels avec pénétration et la réduction du nombre des partenaires sexuels. Nous devons poursuivre la promotion des mesures de prévention en association et faire en sorte que la circoncision masculine soit perçue comme une mesure supplémentaire qui doit être adoptée en parallèle avec les autres stratégies pour prévenir la transmission sexuelle du VIH. Nous ne voulons pas qu’une augmentation des comportements à risque mette en péril les avantages. Si les Nations Unies s’engagent dans la promotion de la circoncision masculine en tant qu’intervention de santé publique aux fins de la prévention du VIH, cela se fera en la considérant comme une intervention complémentaire à intégrer dans l’ensemble des mesures actuelles de prévention du VIH et non pas comme une alternative.

L’efficacité de la communication sur la question sera cruciale et ce sera l’occasion de renforcer les messages relatifs à la nécessité d’une approche globale de la prévention qui encourage les individus à adopter plusieurs des choix de prévention qui leur sont proposés.


La circoncision masculine sera-t-elle un élément de l’action de prévention du VIH dans toutes les situations ?

Les pays à forte prévalence du VIH et à faibles niveaux de circoncision masculine pourraient être parmi les premiers à envisager la possibilité d’intégrer cette intervention dans leurs programmes de prévention du VIH. D’autres pays pourraient décider d’offrir de tels services à des populations particulières qui pourraient tirer avantage du supplément de protection que peut apporter la circoncision masculine.
Les Nations Unies et leurs partenaires sont pleinement conscients des problèmes culturels et religieux que pourrait poser la circoncision masculine, c’est pourquoi elle ne devra jamais être imposée, mais sa promotion éventuelle devra se faire d’une matière acceptable sur le plan culturel dans les situations où elle n’est généralement pas pratiquée.


Quels sont les risques de la circoncision masculine ?

Comme toutes les interventions chirurgicales, la circoncision n’est pas sans risques. Une circoncision pratiquée par des individus non qualifiés dans de mauvaises conditions d’hygiène et avec un matériel mal entretenu ou de mauvaise qualité peut entraîner des complications graves, immédiates comme à long terme, et même la mort. Néanmoins, lorsque les professionnels de santé sont qualifiés et équipés pour pratiquer cette intervention en toute sécurité, le taux de complications postopératoires est inférieur à 5% et une vaste majorité d’entre elles peut être résolue par des méthodes simples et appropriées de soins postopératoires.

Certains récits de complications graves, dont l’amputation du pénis et la mort après des circoncisions masculines pratiquées dans des situations traditionnelles ont été rapportés. Il est difficile de donner des chiffres des séquelles négatives dans toutes les situations, notamment en raison de la rareté d’études bien documentées sur les taux des complications dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.


Est-ce nécessaire d’améliorer les pratiques de circoncision masculine ?

Absolument. Il faut agir dès maintenant pour améliorer les pratiques de circoncision dans de nombreuses régions et pour faire en sorte que les prestataires de soins de santé et le public disposent des informations les plus récentes concernant les risques et avantages de cette procédure pour la santé. Nombre de garçons et d’hommes qui souhaitent être circoncis n’ont pas accès à des services sûrs ni à une prise en charge postopératoire s’ils subissent des complications. Quels que soient les avantages en matière de prévention du VIH, il est maintenant de plus en plus important d’améliorer la sécurité des pratiques actuelles. Là où la circoncision est légale, les autorités doivent faire en sorte que les praticiens soient convenablement formés et qualifiés pour la pratiquer. Un suivi est également nécessaire pour veiller à ce que ces interventions soient faites en toute sécurité et que les praticiens non qualifiés ne soient plus autorisés à pratiquer des circoncisions dangereuses.


La circoncision masculine soulève-t-elle des questions de droits humains ?

Oui, comme c’est le cas pour toutes les interventions médicales et sanitaires. Conformément aux principes acceptés sur le plan international en matière d’éthique et de droits de l’homme, l’ONUSIDA et l’OMS estiment qu’aucune intervention chirurgicale ne doit être pratiquée si elle entraîne des conséquences négatives pour la santé ou l’intégrité corporelle et si on ne peut en attendre aucun avantage pour la santé. En outre, aucune intervention chirurgicale ne doit être pratiquée sur une personne sans son consentement éclairé, ou le consentement des parents ou tuteurs lorsqu’un enfant n’est pas en mesure de donner son consentement.

La circoncision masculine implique un acte chirurgical et l’ablation d’une partie du corps, c’est pourquoi elle ne doit être pratiquée que sous les conditions suivantes : a) les participants sont pleinement informés des éventuels risques et avantages de l’intervention ; b) les participants donnent leur consentement éclairé ; et c) l’intervention peut être pratiquée dans des conditions de complète hygiène par des praticiens convenablement formés et bien équipés, disposant du suivi postopératoire nécessaire.


Quels effets pourrait-on attendre sur l’épidémie de VIH si la circoncision masculine était pratiquée couramment dans les pays où elle ne l’est pas actuellement ?

Un groupe international d’experts a effectué un exercice de modélisation mathématique sur l’impact d’un programme de circoncision masculine universelle en Afrique subsaharienne sur l’incidence du VIH, en supposant que le programme fonctionne comme il l’a fait à Orange Farm, Afrique du Sud, et que tous les hommes seront circoncis d’ici 10 ans. Le modèle prédit que 5,7 millions d’infections et 3 millions de décès pourraient être évités en 20 ans parmi les hommes comme parmi les femmes. Il reste bien des inconnues dans ce modèle mais il prévoit que la circoncision masculine apportera un avantage potentiel important, analogue à celui d’un vaccin partiellement efficace. Mais il est important de noter que le modèle montre également que la circoncision masculine à elle seule ne pourra pas éliminer l’épidémie de VIH en Afrique subsaharienne.


La circoncision masculine pourrait-elle éliminer le risque d’infection à VIH ?

Non. La circoncision masculine à elle seule n’empêchera certainement pas les hommes d’être infectés par le VIH. Et elle n’empêchera pas des femmes d’être infectées par des hommes qui ont été circoncis. La circoncision doit être considérée comme l’une des méthodes réduisant le risque de VIH et qui comprennent l’abstention de rapports sexuels avec pénétration, le report du début de l’activité sexuelle, la réduction du nombre de partenaires sexuels et l’utilisation correcte et systématique du préservatif masculin ou féminin. La circoncision masculine réduit le risque d’infection à VIH au cours des rapports vaginaux, mais on ne sait pas si elle peut avoir un effet sur les autres voies de transmission sexuelle du VIH : le partenaire passif d’un rapport anal pourrait ne pas bénéficier d’un risque réduit dû à la circoncision de son partenaire et s’il s’agit d’un homme, n’aura pas un risque réduit en raison de sa propre circoncision. On ne sait pas non plus si la circoncision masculine réduit le risque d’infection à VIH pour le partenaire actif au cours d’un rapport anal. Enfin la circoncision masculine n’a aucun effet dans le cas de la transmission du VIH par consommation de drogues injectables. 


Etant donné toutes ces considérations, est-il probable que les Nations Unies recommandent que les hommes adultes se fassent circoncire pour se protéger du VIH ?

C’est précisément ce qui sera débattu au cours de la consultation et les partenaires devraient donner à la fin de la rencontre d’une semaine des informations concernant leurs débats et les éventuelles prochaines étapes.

Quoi qu’il en soit, les Nations Unies et leurs partenaires vont certainement souligner que la circoncision masculine ne confère pas une protection complète contre le VIH. Par conséquent, elle ne remplacera jamais les autres méthodes connues de prévention efficaces telles que l’utilisation correcte et systématique du préservatif, masculin et féminin, la réduction du nombre des partenaires sexuels, le report du début de l’activité sexuelle et l’abstention de rapports sexuels avec pénétration. Il est très important pour nous d’insister sur le fait qu’un homme circoncis, s’il est séropositif au VIH, peut toujours infecter ses partenaires sexuel(le)s s’il n’utilise pas de préservatif au cours de rapports sexuels avec pénétration.



Liens:


Lire la première partie - La circoncision masculine: contextes, critères et culture

Lire la deuxième partie - La circoncision masculine et le VIH : la recherche aujourd’hui

Lire aussi : réunion d’experts internationaux de la circoncision masculine

La circoncision masculine et le VIH : la recherche aujourd’hui (2ème partie)

28 février 2007

Dans la deuxième d’une série en trois parties sur la question de la circoncision masculine et de ses liens avec la baisse de l’infection à VIH, www.unaids.org examine les résultats des recherches actuelles.


Le sujet fait les grands titre, suscite le débat et fait grimacer et croiser les jambes de certains des hommes présents. La circoncision masculine et ses liens avec le VIH est l’une des questions les plus fréquemment abordées ces dernières années dans le cadre de la riposte au sida, les résultats de recherche les plus récents amenant peut-être un changement dans la manière dont la circoncision masculine sera pratiquée et mise en œuvre à l’avenir dans le cadre de la prévention du VIH.

Dans les milieux scientifiques, les liens observés entre la circoncision masculine et l’infection à VIH ne sont pas nouveaux. Depuis des années, les chercheurs dans le domaine du sida observent que bien des groupes ethniques africains qui pratiquent la circoncision des garçons ou des jeunes hommes connaissent des taux de VIH plus faibles que ceux qui ne le font pas et que les pays musulmans d’Afrique, où la circoncision est pratiquement universelle, ont beaucoup moins de cas de sida que les pays à majorité chrétienne.

Des essais effectués en Afrique du Sud, au Kenya et en Ouganda ont maintenant tous démontré que la circoncision masculine réduit de manière significative le risque qu’un homme contracte le VIH. Les trois séries d’essais ont montré que les hommes circoncis ont jusqu’à 50% et 60% moins de risque de contracter le VIH au cours d’un rapport hétérosexuel.


Résultats des recherches

La première preuve a été présentée en 2005, lorsqu’une étude en Afrique du Sud, financée par l’Agence nationale française de recherches sur le sida (ANRS) et connue sous la dénomination 'd’essai d’intervention d’Orange Farm', a été interrompue avant terme en raison des données montrant que les hommes qui avaient été choisis de manière aléatoire pour une circoncision connaissaient 60% d’infections à VIH de moins que les hommes appartenant au groupe contrôle.

En décembre 2006, sur la recommandation de leur conseil de suivi des données et de la sécurité (DSMB), deux études analogues en Ouganda et au Kenya ont été interrompues avant leur terme par les Instituts nationaux de la santé (NIH) des Etats-Unis parce que les résultats intermédiaires montraient un effet important de la circoncision masculine sur la prévention de l’infection à VIH chez les hommes. L’essai réalisé à Kisumu, Kenya par des chercheurs de l’Université de Nairobi, de l’Université de l’Illinois à Chicago, de l’Université du Manitoba, et RTI International, comprenant 2784 hommes entre 18 et 24 ans, a montré une baisse de 53% des infections à VIH chez les hommes circoncis par rapport aux hommes non circoncis.

En Ouganda, l’essai effectué au Rakai par des chercheurs de l’Université Makerere, de l’Institut ougandais de recherche en virologie, de l’Université Johns Hopkins et de l’Université Columbia de New York, comprenant 4996 hommes entre 15 et 49 ans, a montré que la circoncision chez l’homme adulte réduisait de 51% le risque d’être infecté par le VIH.

Le Dr Anthony Fauci, Directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses des NIH, a déclaré que l’institut avait stoppé les deux essais avant leur terme et offert la circoncision à tous les hommes qui y participaient. Les essais ont commencé en 2005 et devaient se poursuivre jusqu’au milieu de 2007.


La biologie


La circoncision masculine implique l’ablation chirurgicale du prépuce, la peau qui recouvre l’extrémité du pénis. Des recherches antérieures montrent que l’ablation du prépuce est associée à plusieurs avantages sanitaires dont une baisse des infections des voies urinaires inférieures chez les bébés de sexe masculin qui sont circoncis et une baisse du risque de contracter certaines inflammations et problèmes de santé liés au prépuce.

Les chercheurs estiment que la circoncision masculine réduit le risque d’infection à VIH car elle supprime un tissu présent dans le prépuce qui est particulièrement vulnérable au virus et parce que la zone située sous le prépuce est facilement éraflée ou blessée durant les rapports sexuels. « Les hommes non circoncis sont peut-être aussi plus vulnérables aux infections sexuellement transmissibles qui à leur tour accroissent le risque de contracter une infection par le VIH, car la région située sous le prépuce offre aux germes un milieu humide et sombre où se développer, » ajoute le Dr Catherine Hankins, Conseiller scientifique principal à l’ONUSIDA.


Pas une panacée

Les résultats des essais d’Afrique du Sud, de l’Ouganda et du Kenya indiquent que, dans certaines situations, la circoncision de l’homme adulte pourrait devenir une méthode importante à ajouter aux stratégies de prévention du VIH chez les hommes. « Les essais indiquent que la circoncision masculine peut abaisser à la fois le risque d’infection d’un individu et, peut-on espérer, la rapidité avec laquelle le VIH se répand dans une communauté, » ajoute le Dr Fauci.

Mais les experts – y compris les organismes des Nations Unies qui œuvrent dans ce domaine – insistent sur le fait que la circoncision n’est pas une panacée. Elle ne confère pas une protection complète contre l’infection à VIH ; elle ne fait que réduire le risque, pour un homme, de contracter le virus.

La circoncision ‘n’est pas le remède miracle, mais elle est une intervention potentiellement importante, » déclare le Dr Kevin M. De Cock, Directeur du Département VIH/sida de l’Organisation mondiale de la Santé.

« Les hommes comme les femmes doivent comprendre qu’un homme circoncis peut toujours être infecté par le virus et s’il est séropositif au VIH, il peut infecter ses partenaires sexuel(le)s, » rappelle le Dr Hankins.

« La circoncision masculine ne remplacera jamais les autres méthodes efficaces de prévention et devra toujours être considérée comme l’une des composantes d’un ensemble global de prévention du VIH comprenant l’utilisation correcte et systématique des préservatifs masculins ou féminins, la réduction du nombre des partenaires sexuels, le report du début de l’activité sexuelle et l’abstention de rapports sexuels avec pénétration, » dit-elle encore.

Sécurité, hygiène et communication

Pour faire en sorte que les opérations soient sûres et pratiquées dans de bonnes conditions d’hygiène, la circoncision masculine ne doit être effectuée que par des praticiens qualifiés dans de bonnes conditions sanitaires, et entourée de principes tels que le consentement éclairé, la confidentialité, le conseil et la sécurité. « Si l’on souhaite encourager la circoncision masculine, il faut le faire d’une manière culturellement adaptée et il convient d’offrir aux gens une information adéquate et correcte sur la prévention du VIH afin de leur éviter de développer un sentiment de fausse sécurité et d’adopter des comportements à risque, » ajoute le Dr Hankins.

Ces considérations et d’autres questions liées à la riposte au sida, notamment le fait que la circoncision masculine pourrait être une intervention coûteuse, qu’il convient de poursuivre les recherches pour déterminer si la circoncision masculine réduit le risque de transmission du VIH, en particulier aux partenaires de sexe féminin, ainsi que les diverses questions liées à l’éthique et aux droits humains soulevées par la circoncision masculine, feront l’objet d’une consultation des Nations Unies qui se tiendra à Genève dès le 5 mars. L’OMS, le Secrétariat de l’ONUSIDA et leurs partenaires examineront en détail les résultats des essais et formuleront, s’ils le jugent opportun, des recommandations politiques spécifiques en faveur de l’élargissement et/ou de la promotion de la circoncision masculine.

« La circoncision masculine est une question complexe qui implique parfois des débats difficiles sur des problèmes de culture, de tradition, de religion, d’appartenance ethnique, de droits humains et de sexospécificité. La consultation constituera un excellent forum pour faire avancer le débat et la politique au sein des Nations Unies, » conclut le Dr Hankins.



Liens:

Lire la première partie - La circoncision masculine: contexte, critères et culture 
Lire la troisième partie - Aller de l’avant : politique et action des Nations Unies relatives à la circoncision masculine

Circoncision masculine : contexte, critères et culture (1ère partie)

26 février 2007

La circoncision masculine et ses liens avec l’infection à VIH font les grands titres des médias et suscitent le débat partout dans le monde, c’est pourquoi le site web de l’ONUSIDA http://www.unaids.org/ , dans la première d’une série en trois parties, examine de plus près les raisons historiques, traditionnelles et toujours davantage sociales de la pratique de la circoncision masculine dans le monde.

 

La circoncision masculine est l'une des interventions chirurgicales les plus anciennes et les plus courantes qui soient connues ; elle est entreprise généralement pour marquer son identité culturelle ou son appartenance religieuse.

Sur le plan historique, la circoncision masculine était pratiquée parmi les anciennes populations sémitiques, notamment chez les Egyptiens et les personnes de confession juive, les plus anciennes peintures mentionnant la circoncision dans un temple et sur des peintures murales égyptiens remontant à environ 2300 av. J.-C.

Avec les progrès de la chirurgie au XIXe siècle et la mobilité croissante du XXe siècle, l'intervention a été introduite dans certaines cultures qui ne la pratiquaient pas auparavant, pour des raisons à la fois sanitaires et sociales.

Selon les estimations actuelles, quelque 30% de tous les hommes à travers le monde – à savoir environ 670 millions d'hommes – sont circoncis. Sur ce nombre, environ 68% sont de confession musulmane, moins de 1% de confession juive et 13% sont des Américains non musulmans et non juifs.

« Les recherches récentes montrant que la circoncision masculine réduit considérablement le risque, pour un homme, de contracter le VIH entraîne un intérêt renouvelé pour cette pratique et la communauté scientifique cherche à comprendre ce que cela va signifier pour la prévention du VIH, » déclare le Dr Catherine Hankins, Conseiller scientifique principal à l'ONUSIDA. « En examinant les déterminants de la circoncision masculine et l'acceptabilité de cette pratique dans des sociétés qui ne l'utilisent pas, cela nous permet de mieux comprendre comment avancer à partir de ces récents résultats de recherche. »

Pratiques religieuses

Dans la religion juive, les bébés de sexe masculin sont traditionnellement circoncis le huitième jour après la naissance, à condition qu'il n'y ait aucune contre-indication médicale. La circoncision est justifiée, dans le livre saint juif la Torah, par l'alliance conclue entre Abraham et Dieu, dont le signe extérieur est la circoncision de tous les juifs de sexe masculin. La Torah spécifie : « Voici l’alliance que vous avez à garder, alliance établie entre moi et vous, et tes descendants après toi : tout mâle parmi vous devra être circoncis » (Genèse 17:10). La circoncision masculine reste pratiquement universelle parmi les populations juives.

L’Islam est le plus grand groupe religieux à pratiquer la circoncision masculine. Comme dans la foi d’Abraham, les populations musulmanes pratiquent la circoncision pour confirmer leur rapport à Dieu et la pratique est également connue sous le nom de ‘tahera’, qui signifie purification. Avec la propagation mondiale de l’Islam dès le VIIe siècle après Jésus-Christ, la circoncision masculine est largement adoptée dans des peuples qui ne la pratiquaient pas jusqu’alors. L’âge de la circoncision n’est pas clairement défini dans l’Islam, mais le prophète Mahomet a recommandé qu’elle soit pratiquée à un âge précoce et il aurait circoncis ses propres fils sept jours après leur naissance. De nombreux Musulmans la pratiquent donc à ce moment-là, mais un Musulman peut être circoncis à n’importe quel âge entre la naissance et la puberté.

Les Chrétiens coptes d’Egypte et les Chrétiens orthodoxes d’Ethiopie – deux des plus anciennes formes survivantes du Christianisme, pratiquent la circoncision masculine qui n’est pas prescrite dans les autres formes de Christianisme. Dans le Nouveau Testament, Saint Paul écrit : « …en Jésus-Christ, ce qui a de la valeur, ce n’est ni la circoncision ni l’incirconcision… » (Galates 5:6) et une Bulle papale publiée en 1442 par l’Eglise catholique romaine souligne que la circoncision masculine n’est pas nécessaire : « Par conséquent elle ordonne strictement à tous ceux qui se glorifient du nom de Chrétiens, de ne pratiquer la circoncision ni avant ni après le baptême, car qu’ils y placent ou non leur espérance, elle ne peut être pratiquée sans perdre le salut éternel ». Des discussions sur la circoncision masculine tenues dans des groupes thématiques en Afrique subsaharienne ne sont pas parvenues à un consensus clair sur la compatibilité de la circoncision masculine avec la foi chrétienne.

Certaines églises chrétiennes en Afrique du Sud s’y opposent, la considérant comme un rituel païen, alors que d’autres, dont l’église Nomiya au Kenya, exigent la circoncision pour être admis dans la congrégation et les participants de groupes thématiques en Zambie et au Malawi ont mentionné des croyances analogues, affirmant que les Chrétiens doivent pratiquer la circoncision puisque Jésus lui-même était circoncis et que la Bible enseigne la pratique.

Ethnicité

La circoncision est pratiquée pour des raisons non religieuses depuis des milliers et des milliers d'années en Afrique subsaharienne ainsi que dans de nombreux groupes ethniques partout dans le monde notamment chez les Aborigènes australasiens, les Aztèques et les Mayas dans les Amériques, parmi les habitants des Philippines et de l’Est de l’Indonésie ainsi que dans diverses îles du Pacifique, dont Fidji et la Polynésie.

Dans la majorité de ces cultures, la circoncision fait partie intégrante des rites de passage vers l’âge adulte, mais à l’origine, elle pourrait bien avoir été un test de bravoure et d’endurance. « La circoncision est également associée à des facteurs tels que la masculinité, la cohésion sociale entre garçons du même groupe d’âge qui sont circoncis en même temps, l’identité et la spiritualité, » explique le Dr Hankins.

L’ethnographe Arnold Van Gennep dans son ouvrage de 1909 ‘Les Rites de Passage’, décrit divers rites d’initiation présents dans de nombreux rituels de circoncision. Ces rituels comportent trois étapes : la séparation du reste de la société ; une période durant laquelle le néophyte subit sa transformation ; et enfin la réintégration dans la société dans un nouveau rôle social.

Ce processus s’explique sur un plan psychologique, car l’ambiguïté dans les rôles sociaux crée des tensions et une reclassification symbolique est nécessaire lorsque les individus s’approchent de cette transition entre la période où ils sont définis comme des enfants et celle où ils sont définis en tant qu’adultes. Cette explication est renforcée par le fait qu’un grand nombre de ces rituels attachent une signification particulière à la circoncision qui justifie son but dans ce contexte, » dit encore le Dr Hankins. Par exemple, certains groupes ethniques dont les Dogon et les Dowayo d’Afrique de l’Ouest et les Xhosa d’Afrique du Sud considèrent le prépuce comme l’élément féminin du pénis, dont l’ablation (couplée à diverses épreuves) fait de l’enfant un homme.

La tradition joue un rôle majeur pour de nombreux groupes ethniques. Parmi les populations de l’Etat de Bendel, au sud du Nigéria, 43% des hommes déclarent que leur motivation pour la circoncision, c’est le maintien des traditions. Dans certaines sociétés où la circoncision est la norme, les hommes non circoncis sont ostracisés. Pour les tribus Lunda et Luvale en Zambie, ou les Bagisu d’Ouganda, il est inacceptable de rester non circoncis, à un point où la circoncision forcée des garçons plus âgés n’est pas rare. Parmi les Xhosa d’Afrique du Sud, les hommes qui n’ont pas été circoncis peuvent subir des formes extrêmes de punition, dont des brimades et des coups.

La circoncision en tant qu’affirmation sociale

Les raisons sociales entourant la circoncision masculine sont de plus en plus courantes. Selon le Dr Hankins, « Le désir de se conformer est une motivation importante dans les endroits où la majorité des garçons le sont. »

Une enquête conduite à Denver, Etats-Unis, où la circoncision a lieu peu après la naissance, a relevé que les parents, en particulier les pères, des garçons nouveau-nés, donnent une raison sociale comme déterminant principal du choix de la circoncision (p. ex. ne voulant pas que le fils ‘ait l’air différent’ de son père).

Aux Philippines, où la circoncision est pratiquement universelle et a lieu généralement entre 10 et 14 ans, une enquête parmi des garçons a montré que deux tiers des participants à l’étude avaient choisi d’être circoncis simplement ‘pour éviter de ne pas être circoncis’, et 41% estimaient que cela faisait ‘partie de la tradition’. Les préoccupations sociales semblent également être la raison première de la circoncision en Corée du Sud où 61% de répondants d’une étude estiment qu’ils seraient tournés en ridicule par leurs pairs s’ils n’étaient pas circoncis.

Ce désir ‘d’appartenance’ est probablement aussi le principal facteur expliquant les forts taux de circoncision chez les hommes adultes parmi les immigrants vers Israël venus de pays qui ne pratiquent pas la circoncision (principalement les pays de l’ex-Union soviétique).

Dans plusieurs pays, des facteurs économiques influencent également la prévalence de la circoncision, notamment les pays où la pratique est plus récente comme les pays industrialisés de langue anglaise. Au début de la circoncision au Royaume-Uni, vers la fin du XIXe et le début du XXe siècle, c’est dans la haute société qu’elle était le plus répandue. Aux Etats-Unis, un examen des 4,7 millions de nouveau-nés circoncis dans l’ensemble du pays entre 1988 et 2000 a aussi trouvé une association significative avec l’assurance privée et un statut socio-économique élevé.

Avantages sanitaires et sexuels perçus

Plus récemment, la pratique de la circoncision dans le monde industrialisé s’est accrue parce qu’on a pensé qu’elle apportait une meilleure hygiène et réduisait les risques d’infection.

Aux Etats-Unis en 1983, une étude sur des nouveau-nés a montré que les mères citaient l’hygiène comme premier facteur déterminant leur choix de la circoncision pour leurs fils et au Ghana, la circoncision masculine est considérée comme une purification de l’enfant après la naissance.

L’amélioration de l’hygiène est également citée par 23% de 110 garçons circoncis aux Philippines et en Corée du Sud, les principales raisons données en faveur de la circoncision étant ‘l’amélioration de l’hygiène pénienne’ (71% et 78% respectivement) et la prévention de maladies telles que le cancer du pénis, les maladies sexuellement transmissibles et le VIH. Dans la Province de Nyanza, au Kenya, 96% des hommes non circoncis et 97% des femmes, quelle que soit leur opinion concernant la circoncision masculine, affirment être convaincus qu’il est plus facile de rester propre pour un homme circoncis.

Une amélioration perçue de l’attirance et de la performance sexuelles peut également motiver la circoncision. Une enquête parmi des garçons aux Philippines a révélé que 11% d’entre eux pensaient que les femmes préfèrent avoir des rapports sexuels avec un homme circoncis et que c’était là une des raisons de le faire et 18% des hommes participant à une étude en Corée du Sud affirmaient que la circoncision pouvait augmenter le plaisir sexuel. Dans la Province de Nyanza, au Kenya, 55% des hommes non circoncis pensaient que les femmes préfèrent les rapports sexuels avec des hommes circoncis. De même la majorité des femmes le pensaient, même s’il est probable que la plupart des femmes de Nyanza n’ont jamais eu de relations sexuelles avec un homme circoncis. Dans le nord-ouest de la Tanzanie, des hommes plus jeunes associaient la circoncision au plaisir sexuel accru pour les hommes comme pour les femmes et dans le district de Westonaria, en Afrique du Sud, la moitié des hommes environ déclaraient que les femmes préféraient des partenaires circoncis.

Demande accrue probable

Les estimations mondiales de 2006 suggèrent que 30% environ des hommes — soit un total approximatif de 670 millions d’hommes — sont circoncis.

Les derniers résultats des recherches suggérant que les hommes circoncis ont un risque significativement plus faible de contracter une infection à VIH, il est probable que la demande de services de circoncision masculine sûrs et abordables va rapidement augmenter.

« Maintenant que l’on a montré que la circoncision masculine peut réduire le risque d’infection par le VIH, il faut faire en sorte que les hommes comme les femmes comprennent que cette intervention ne fournit pas une protection complète contre l’infection à VIH, » précise le Dr Hankins, qui rappelle que ces questions seront examinées lors d’une Consultation internationale sur le thème ‘La circoncision masculine et la recherche sur la prévention du VIH – implications politiques et programmatiques’, qui se tiendra à Montreux du 6 au 8 mars 2007. « La circoncision masculine ne doit être considérée que comme l’un des éléments d’un ensemble complet de prévention du VIH, comprenant l’utilisation correcte et systématique du préservatif, masculin et féminin, la réduction du nombre des partenaires sexuels, le report du début de l’activité sexuelle et l’abstention de rapports sexuels avec pénétration.

Tout comme les traitements en association constituent la meilleure stratégie pour traiter le VIH, la prévention en association constitue la meilleure stratégie pour éviter de contracter ou de transmettre le VIH. Il conviendra aussi d’agir pour améliorer la sécurité des pratiques de circoncision dans de nombreux pays et pour faire en sorte que les agents de santé comme la population disposent d’informations actualisées sur les risques et les avantages pour la santé de la circoncision masculine, » conclut-elle.



Liens:

Lire la deuxième partie - La circoncision masculine et le VIH : la recherche aujourd’hui

Lire la troisième partie - Aller de l’avant : politique et action des Nations Unies relatives à la circoncision masculine

Male circumcision and HIV: a web special series

23 février 2007

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Male circumcision is one of the world’s oldest surgical practices; carvings depicting circumcisions have been found in ancient Egyptian temples dating as far back as 2300 BC.

In recent months, the issue of male circumcision and its links to the transmission of HIV has hit the headlines and sparked debates across the world. Trials in Kenya, Uganda and South Africa have now all shown that male circumcision significantly reduces a man’s risk of acquiring HIV.

As UNAIDS, the World Health Organization and other partners prepare to look at how to take these findings forward, in terms of UN guidance to countries on policy and programming, at a consultation to be held in Geneva from 5-8 March 2007, www.unaids.org takes an in-depth look at the issue of male circumcision in a special three-part series. Where did male circumcision originate, who practices it and why? These questions and others relating to the history and determinants of male circumcision will be considered in part one of the series – ‘Male Circumcision: context, criteria and culture’, published on Monday 26 February. On Wednesday 28 February, part two –‘Male circumcision and HIV: The here and now’ will summarize current research findings on male circumcision and HIV acquisition. Part three, to be published on Friday 2 March will discuss future action and developments from the United Nations and feature a special interview with UNAIDS Chief Scientific Adviser, Dr Catherine Hankins.


Male Circumcision: context, criteria and culture (Part 1)
Male Circumcision and HIV: the here and now (Part 2)
Moving forwards: UN policy and action on male circumcision (Part 3) 

‘Butterfly Brigade’ takes flight to promote HIV prevention in the Philippines

28 août 2006

In an unusual partnership with provincial authorities, a group of gay activists calling themselves the ‘Butterfly Brigade’ are leading an innovative community awareness campaign on sexual health and HIV prevention in the Philippines. Their work combines wide-reaching public education with social marketing of condoms and care for people living with HIV.

20060828-bfly2.jpgHealth education class is mandatory for massage parlour workers in Kalibo.

The Brigade was founded five years ago by a small group seeking to share knowledge within their own community. Since this time their efforts have blossomed into a network of 164 volunteers, mostly gay men, who run classes in 17 municipalities throughout Aklan province—in high schools and colleges, and within health programmes for women and men involved in sex work.

The Aklan province contains many booming resort areas where the campaign is making a critical difference. By day, the idyllic beaches are full of sunbathers, children frolicking in the water and tourists taking scuba diving lessons. By night, much of the province is a party zone, as local and foreign travellers sway to the music of reggae bands or drink beer in waterfront bars.

“Almost anyone could be at risk of acquiring HIV or another sexually transmitted infection,” said Municipal Health Officer Dr Adrian Salaver. “We can educate people about HIV prevention to try to help reduce those risks.”

HIV prevalence in the Philippines is estimated to be less than 0.1 per cent, one of the lowest rates in the region. But few people have been tested, and experts suspect the real numbers of people living with HIV to be higher. Widespread sex work, inconsistent condom use, early sexual initiation and multiple partnerships could trigger a more serious epidemic, as has occurred in other countries.

Aklan health officials recognize that the Butterfly Brigade’s frank approach to sexuality and strong prevention messages are part of an effective response to this threat. They started working with the initial core group in 2001 with support from the United Nations.

Members were trained to teach other gay men about the ways HIV is spread and how to protect themselves. As the trainers’ expertise increased, they developed their own curriculum and innovative techniques. They became known in their towns as health advocates and were asked to work with wider audiences.

One group that has benefited are the women who work in Aklan’s massage parlours and similar entertainment venues. Following awareness raising drives, employees are now required to have a health certificate indicating they have been tested for sexually transmitted infections (STIs) and have attended a class on disease prevention and condom use.

20060828-bfly1.jpgPhoto: Albert Ilarina teaches sex workers to use condoms and avoid infection.

Albert Ilarina, chairperson of the Butterfly Brigade, teaches these classes at the Social Hygiene Clinic run by the Women’s Health and Safe Motherhood Project in Kalibo’s hospital.

Twenty-year old Grace has participated in some of Albert’s classes. Grace works in a massage parlour to support her small son and daughter. She earns 200 pesos (about $4) a day, but can make more if she leaves with a client and negotiates a price for other “services”. She explains how the Butterfly Brigade classes have underlined how important it is to try to negotiate condom use with clients. “Sometimes I use condoms, but about three of every five customers don’t want to use them,” she says. “I have had gonorrhoea but I never knew about HIV before. Now I am scared. I want to buy condoms and start using them every time.”

Benefits from the Butterfly Brigade’s initiative are evident throughout the province. The Aklan health system now offers a “full package” of HIV-related services, including condom promotion, voluntary testing and counselling, and care. Last year the United Nations provided antiretroviral drugs for 14 people living with HIV; the Global Fund to Fight AIDS, Tuberculosis and Malaria now supports their treatment.

“The Butterfly Brigade is fun to be a part of and we do help,” says Butterfly co-founder Nono Bantigue, a municipal counsellor in Balete and chair of the town’s Committee on Women’s and Children’s Welfare.

The programme also provides HIV awareness training to police officers and merchants, as well as to boatmen and tricycle drivers.  Brigade members have also persuaded Boracay officials to let them install a condom vending machine in an area known as a pickup spot.

“Local governments, the provincial health office and the local business sector have all recognized our work,” reports Bantigue. With support from the United Nations, municipal mayors and provincial health officials from all over the country have visited Aklan with a view to replicate its peer education network.

“The Butterfly Brigade are helping raise awareness and break down stigma – which is key to getting ahead of the epidemic in the Philippines,” said UNAIDS Country Coordinator for the Philippines, Dr. Marlyn Filio-Borromeo.

 

L’ONUSIDA demande que des analyses et des travaux de recherche complémentaires soient effectués sans plus attendre sur les liens entre contraceptifs hormonaux et risque d’infection à VIH

04 octobre 2011


GENEVE, 4 octobre 2011— Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) se penche avec préoccupation sur des données issues d’études effectuées récemment. Celles-ci indiquent que l’utilisation des contraceptifs hormonaux expose davantage les femmes aux risques d’être infectées par le VIH par le biais de leurs partenaires et de leur transmettre le virus. Les avantages des contraceptifs hormonaux de qualité ne sont plus à démontrer et doivent être examinés au regard de l’augmentation potentielle du risque d’infection à VIH.

Pour répondre à leurs besoins en matière de santé sexuelle et reproductive, toutes les femmes devraient pouvoir avoir recours à des méthodes sûres de planification familiale. L’accès à la contraception sans risques est en outre essentiel pour réduire la mortalité maternelle et infantile et contribue à faire diminuer le nombre des nouvelles infections à VIH chez les enfants.

De nombreuses études ont été consacrées aux effets potentiels des contraceptifs hormonaux sur le risque d’infection à VIH. Certaines ont montré une augmentation du risque tandis que d’autres ne concluaient pas à une hausse significative. Une analyse approfondie de ces études est nécessaire pour guider les décisions en matière de politiques et adapter les programmes en conséquence.

En janvier 2012, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rassemblera des experts et des chercheurs pour examiner les conclusions en vue d’une mise à jour des orientations mondiales sur le VIH et l’emploi de la contraception. L’ONUSIDA collabore étroitement avec des partenaires pour donner les meilleures directives possibles aux pays sur la contraception sans risque et les différents moyens de prévention du VIH.

À l’échelle mondiale, les femmes jeunes sont davantage exposées aux risques de subir une grossesse non désirée et de contracter l’infection à VIH, en particulier dans les pays d’Afrique subsaharienne. Permettre à ces femmes de bénéficier de services de lutte contre le VIH est une priorité, notamment en Afrique subsaharienne, où le risque d’infection à VIH est plus élevé chez les femmes que chez les hommes.

Les informations les plus récentes (2009) sur la prévalence du VIH montrent qu’en Afrique subsaharienne, la proportion de femmes et d’hommes parmi les personnes infectées est de 13 pour 10. La moitié des personnes vivant avec le VIH dans le monde sont des femmes, et 76 % de l’ensemble des femmes séropositives vivent en Afrique subsaharienne. Par exemple, des travaux de recherche effectués récemment dans le village de Vulindlela (Afrique du Sud) indiquent que pour la période 2005-2008, la prévalence du VIH chez les jeunes femmes était de 33 % dans la tranche 19-20 ans, de 44 % chez les 21-22 ans, et de 51 % dans la tranche 23-24 ans.


Contact

ONUSIDA Genève
Sophie Barton-Knott
tél. +41 79 514 6896 / +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org

En Asie, 50 millions de femmes courent le risque de contracter le VIH avec un partenaire intime

10 août 2009


Bali, 11 août 2009 – On estime qu’en Asie 50 millions de femmes sont exposées au risque de contracter le VIH avec leurs partenaires intimes. Des données en provenance de nombreux pays asiatiques indiquent que ces femmes sont soit mariées soit ont des relations à long terme avec des hommes qui ont des comportements sexuels à haut risque. Ces conclusions émanent d’un nouveau rapport publié par l’ONUSIDA, ses Coparrainants et des partenaires de la société civile, intitulé HIV Transmission in Intimate Partner Relationships in Asia [transmission du VIH dans le cadre de relations avec des partenaires intimes en Asie], rendu public aujourd’hui à l’occasion du 9ème Congrès international sur le sida en Asie et dans le Pacifique qui se tient à Bali.

Les épidémies de VIH en Asie varient selon les pays de la région, mais sont alimentées par les rapports tarifés sans protection, l’utilisation commune de matériel d’injection contaminé par les consommateurs de drogues injectables, et les actes sexuels non protégés parmi les hommes ayant des rapports entre eux. Les hommes qui achètent des rapports sexuels représentent le premier groupe de population infecté – et la plupart d’entre eux sont soit mariés soit vont se marier. Cela expose un nombre considérable de femmes, souvent perçues comme étant à ‘faible risque’ du fait qu’elles n’ont des rapports sexuels qu’avec leur mari ou leur partenaire à long terme, au risque d’infection par le VIH.

On estime que plus de 90% des 1,7 million de femmes vivant avec le VIH en Asie ont été infectées par leur mari ou leur partenaire avec lequel elles avaient une relation à long terme. En 2008, les femmes représentaient 35% de l’ensemble des infections à VIH chez l’adulte en Asie, contre 17% en 1990.

« Les programmes de prévention du VIH axés sur les partenaires féminines des hommes ayant des comportements à haut risque n’ont toujours pas trouvé leur place dans les plans nationaux et les priorités relatifs au VIH dans les pays asiatiques, » a déclaré le Dr Prasada Rao, Directeur de l’Equipe ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Asie et le Pacifique, qui s’est exprimé lors du lancement du rapport. « L’intégration de programmes de santé reproductive dans les programmes de lutte contre le sida et la prestation de services conjoints aux femmes rurales ou semi-urbaines sont la clé qui permettra de réduire la transmission du VIH entre partenaires intimes. »

Au Cambodge, en Inde et en Thaïlande, le nombre le plus élevé de nouvelles infections à VIH concerne les femmes mariées. En Indonésie, où le VIH était tout d’abord concentré chez les consommateurs de drogues, le virus se propage désormais rapidement dans les réseaux du commerce sexuel, y compris les partenaires à long terme et les professionnel(le)s du sexe.

Des recherches menées dans plusieurs pays asiatiques indiquent qu’entre 15% et 65% des femmes subissent des violences physiques et/ou sexuelles dans le cadre de relations avec des partenaires intimes, ce qui les expose à un risque accru d’infection par le VIH. Selon des études menés au Bangladesh, en Inde et au Népal, les femmes confrontées à des violences dans le cadre de relations intimes avec des maris infectés par le VIH par l’intermédiaire de rapports sexuels non protégés avec des partenaires multiples étaient sept fois plus susceptibles de contracter le VIH que les femmes non exposées à la violence et dont le mari n’avait pas de rapports sexuels avec de multiples partenaires.
La forte culture patriarcale qui marque les pays asiatiques limite sérieusement la capacité des femmes à négocier les rapports sexuels dans le cadre de relations avec des partenaires intimes, selon le rapport. La société tolère les rapports extraconjugaux et les partenaires multiples pour ce qui est des hommes, mais on s’attend généralement à ce que les femmes s’abstiennent de rapports sexuels avant le mariage et qu’elles restent monogames par la suite.

« La discrimination et la violence à l’encontre des femmes et des filles, inhérentes à notre tissu social, sont à la fois la cause et la conséquence du sida, » a déclaré le Dr Jean D’Cunha, Directrice générale de l’UNIFEM pour l’Asie du Sud. « S’attaquer aux racines des inégalités entre les sexes et s’efforcer de transformer les comportements masculins sont indispensables pour lutter efficacement contre la pandémie. »

Le rapport indique également que les partenaires féminines des travailleurs migrants seraient plus exposées au risque d’infection par le VIH lorsque ces derniers rentrent au pays après avoir travaillé dans des pays qui connaissent une prévalence élevée du VIH. Une étude menée au Viet Nam a montré que les travailleurs migrants mariés déclaraient avoir recours à des rapports sexuels tarifés et un faible taux d’utilisation du préservatif.

Pour éviter la transmission du VIH dans le cadre de relations avec un partenaire intime, le rapport de l’ONUSIDA souligne quatre recommandations principales :

  1. Les interventions de prévention du VIH doivent être élargies à l’intention des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des consommateurs de drogues injectables, et des clients des professionnelles du sexe et rappeler l’importance de protéger leurs partenaires féminines régulières.
  2. Des interventions structurelles doivent être lancées pour prendre en compte les besoins des femmes vulnérables et de leurs partenaires sexuels masculins. Cela comprend l’élargissement des programmes de santé reproductive pour inclure des services de santé sexuelle à l’intention des hommes.
  3. Les interventions de prévention du VIH parmi les populations mobiles et les migrants doivent être mises à niveau et inclure des composantes visant à protéger les partenaires intimes.
  4. Des recherches opérationnelles doivent être menées pour permettre de mieux comprendre la dynamique de la transmission du VIH entre partenaires intimes.

« Le travail qui a démarré autour de la prévention de la transmission du VIH au sein des relations avec des partenaires intimes est extrêmement important parce qu’il représente une nouvelle manière de faire notre travail, » a dit Vince Crisostomo, Coordonnateur régional de Seven Sisters (Coalition des réseaux régionaux sur le VIH/sida pour l’Asie et le Pacifique). « Le but ultime est l’émancipation des femmes et cela nous montre que la responsabilité est des deux côtés. »

L’ONUSIDA, ses Coparrainants, notamment le PNUD et l’UNFPA, et leurs partenaires organisent aujourd’hui un symposium dans le cadre de la conférence pour aborder le VIH et la transmission du VIH entre partenaires intimes. Le but est de faire le point sur les faits avérés indiquant la vulnérabilité accrue des femmes à la transmission du VIH par leurs partenaires intimes et d’aborder les défis politiques et programmatique cruciaux.

L’ONUSIDA salue la décision historique de la Haute Cour de Delhi d’abroger la loi qui pénalise les relations homosexuelles entre adultes

02 juillet 2009


New Delhi, 2 juillet 2009 – La Haute Cour de Delhi, en Inde, a abrogé aujourd’hui une loi vieille de 150 ans qui criminalisait « les rapports charnels contre nature », généralement connue en tant qu’article 377 du Code pénal indien. La cour a déclaré que l’article 377 du Code pénal indien violait les articles 14, 15, 19 et 21 de la Constitution indienne et que les actes sexuels entre adultes consentants dans la sphère privée ne devaient pas être pénalisés. Un dossier présenté par le juge A.P. Shah et le juge S. Murlidhar souligne que « le caractère inclusif dont a fait preuve traditionnellement la société indienne, littéralement dans tous les aspects de la vie, se manifeste en reconnaissant un rôle pour chaque individu au sein de la société ».

«  La Haute Cour de Delhi a restitué la dignité et les droits humains à des millions d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et de personnes transsexuelles en Inde, » a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, M. Michel Sidibé. « Les lois oppressives telles que l’article 377 poussent les gens dans la clandestinité, ce qui fait qu’il est beaucoup plus difficile de les atteindre au moyen des services de prévention, de traitement et de prise en charge du VIH. »

L’ONUSIDA exhorte tous les gouvernements à assurer le plein respect des droits humains des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des lesbiennes et des personnes transsexuelles en abrogeant les lois qui interdisent les actes sexuels entre adultes consentants dans la sphère privée ; en appliquant des lois qui protègent ces groupes contre la violence et la discrimination ; en favorisant les campagnes de lutte contre l’homophobie et la transphobie, et en faisant en sorte de répondre aux besoins essentiels en matière de santé.
 
« L’ONUSIDA salue avec force la décision d’abroger la loi et se réjouit de collaborer avec le Gouvernement indien pour faire avancer la riposte au sida en faveur des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des personnes transsexuelles, » a déclaré M. Sidibé. « Cela envoie un message positif aux pays dans lesquels ces lois existent encore. »

La criminalisation des comportements sexuels chez les adultes entrave les ripostes au VIH à travers le monde. Ces mesures ont des répercussions négatives sur la fourniture des programmes de prévention du VIH et l’accès au traitement pour les personnes vivant avec le VIH. Non seulement elles violent les droits humains des individus, mais stigmatisent encore ces populations. Actuellement, plus de 80 pays dans le monde possèdent une législation qui interdit les rapports entre personnes de même sexe.

En 2006, dans la Déclaration politique sur le VIH/sida des Nations Unies, les gouvernements se sont engagés à supprimer les obstacles juridiques et à promulguer des lois pour protéger les populations vulnérables. Les pays qui ont des lois anti-discrimination à l’égard des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des consommateurs de drogues injectables et des professionnel(le)s du sexe ont fourni un meilleur accès aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui dans le domaine du VIH.


Les ripostes au sida sont un échec chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les populations transsexuelles

15 mai 2009


L’ONUSIDA et le PNUD lancent un plan pour accroître l’accès à l’information et aux services liés au VIH

GENEVE, 15 mai 2009 – Avant la Journée internationale de lutte contre l’homophobie (le 17 mai), le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) lancent un plan pour encourager des approches nouvelles et améliorées contre le VIH, axées spécifiquement sur les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et sur les populations transsexuelles.

Dans de nombreuses parties du monde, la prévalence du VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est plus de 20 fois plus élevée qu’au sein de la population générale. Les études montrent que les services de prévention du VIH n’atteignent qu’un dixième à un tiers des hommes qui s’engagent dans des activités homosexuelles. En outre, des preuves de plus en plus nombreuses indiquent que la majorité des nouvelles infections dans nombre de zones urbaines affectent les hommes ayant des rapports sexuels entre eux.

Et pourtant, ces mêmes groupes ont un accès limité à l’information et aux services de santé liés au VIH du fait de la discrimination, de la violence, de la marginalisation ainsi que d’autres violations des droits humains. Dans bien des pays, ils sont toujours confrontés à des sanctions pénales et au manque d’accès à la justice.
 
« Les pays doivent être stricts s’agissant du suivi de l’évolution de leurs épidémies et recalibrer leurs programmes de lutte contre le VIH pour répondre aux besoins des personnes les plus exposées au risque d’infection. Dans de nombreux contextes, il s’agira des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, » a déclaré Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint par intérim de l’ONUSIDA, en charge du Programme. « Pour être efficaces, les ripostes doivent être fondées sur les réalités épidémiologiques et sociales locales, » a-t-il ajouté.

Ce statu quo est bien loin de répondre aux exigences pour réaliser l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui dans le domaine du VIH – un engagement pris par les Etats Membres de l’ONU en 2006.

« Le cas est clair et urgent, » a déclaré Jeffery O’Malley, Directeur du groupe VIH au PNUD. « Si nous voulons faire de l’accès universel pour les minorités sexuelles une réalité qui a un sens, nous devons nous attacher à mettre un terme à l’homophobie et à la transphobie. Nous devons vaincre les obstacles juridiques et politiques, » a-t-il ajouté.

Le cadre de l’ONUSIDA est une réponse au manque d’engagement et de ressources consacrées aux programmes VIH à l’intention de ces populations.
 
Le cadre énonce plusieurs facteurs qui entravent l’accès aux services liés au VIH : absence de volonté de la part des gouvernements et des donateurs d’investir dans la santé sexuelle des minorités sexuelles ; impact de la marginalisation sociale sur le désir d’accéder aux services relatifs à la santé ; crainte de la violence et de l’exposition publique ; peur des répercussions pénales ; et manque d’information et de services.

Le cadre d’action passe en revue la manière dont travaillera l’ONUSIDA sur la voie de la réalisation de l’accès universel par le biais de trois objectifs : améliorer les droits humains ; renforcer la base de connaissances grâce à des données de meilleure qualité ; et renforcer les capacités et promouvoir les partenariats pour assurer des ripostes plus larges et plus appropriées. Au sein du partenariat de l’ONUSIDA, le PNUD est axé sur les droits des populations vulnérables telles que les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.

Cadre d’action de l’ONUSIDA : L’accès universel pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles

L’ONUSIDA se déclare préoccupé par la décision de l’Assemblée nationale burundaise de criminaliser les relations homosexuelles

27 avril 2009


GENÈVE, 27 avril 2009 – Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) regrette la décision de l’Assemblée nationale burundaise de criminaliser les relations homosexuelles et se déclare préoccupé à ce sujet.

L’ONUSIDA avait bon espoir qu’une telle loi ne soit pas promulguée puisqu’en février dernier, les sénateurs burundais avaient massivement rejeté un amendement du code pénal qui comprenait des dispositions prévoyant l’emprisonnement des personnes ayant des rapports sexuels avec des personnes de même sexe.
 
« La décision de criminaliser les relations homosexuelles est une grave régression pour la riposte au sida au Burundi et pour les droits des personnes visées par cette loi », a déclaré Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Étant donné que ces lois de caractère discriminatoire poussent les gens à vivre dans la clandestinité, elles auront un effet négatif tant sur l’offre de programmes de prévention du VIH que sur l’accès au traitement des personnes vivant avec le VIH. »
 
Des faits indiquent que, s’agissant des lesbiennes, des personnes transsexuelles et des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, la protection de leurs droits, tant dans la législation que dans la pratique, et l’intensification des programmes visant à répondre à leurs besoins en matière de VIH et de santé constituent, si elles vont de pair, des composantes indispensables et complémentaires d’une riposte efficace à l’épidémie.

Dans la Déclaration politique sur le VIH/sida adoptée par les Nations Unies en 2006, les États se sont engagés à faire tomber les obstacles juridiques à la riposte au sida et à voter des lois protégeant les populations vulnérables. Toutefois, plus de 80 pays sont toujours dotés d’une législation prohibant les comportements homosexuels.

L’ONUSIDA exhorte les gouvernements à prendre des mesures visant à éliminer la stigmatisation et la discrimination auxquelles doivent faire face les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les lesbiennes et les personnes transsexuelles, et à créer des contextes sociaux et juridiques garantissant le respect des droits de l’homme et l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui dans le domaine du VIH.


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