Sexual transmission of HIV

« Mon but dans la vie est de mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination, et cela commence par I = I » : témoignage d’un militant anti-VIH en Thaïlande

01 mars 2022

C’était une journée comme les autres à Bangkok, en Thaïlande. Pete allait au travail et menait une vie assez normale. Il gérait avec sa sœur l’entreprise familiale d’import-export de légumes frais avec des pays voisins d’Asie du Sud-Est. Il était heureux et avait une relation sérieuse depuis longtemps avec son petit ami. Tout semblait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ce jour-là, son partenaire et lui décident de faire un dépistage du VIH. Cette décision va brusquement bouleverser sa vie.

« J’ai découvert mon statut sérologique vis-à-vis du VIH en 2016 et peu après, j’ai quitté mon entreprise parce que je ne savais pas s’il allait me rester encore longtemps à vivre. Sans conseils ni assistance psychologique, j’avais beaucoup d’idées fausses sur le VIH et j’ai commencé à déprimer », explique-t-il.

« Je m’en voulais d’avoir contracté le VIH et je n’arrivais pas accepter cette idée. Je suis tombé dans la drogue, le chemsex [rapports sexuels accompagnés de consommation de drogues, ndt], j’ai rompu avec mon partenaire et j’ai fait plusieurs tentatives de suicide », poursuit-il. « Mais après avoir reçu le soutien d’organisations locales de personnes vivant avec le VIH, j’ai décidé de reprendre le contrôle de ma vie. J’ai commencé à parler ouvertement du VIH pour aider d’autres jeunes à vivre avec un statut sérologique positif. Même si je n’avais jamais prévu de faire cela, je savais que je devais le faire. C’est ainsi que je suis devenu militant de la cause du VIH », continue-t-il.

Aujourd’hui, Pete (dont le pseudonyme Pete Living with HIV est célèbre sur Internet) est un militant anti-VIH bien connu en Thaïlande. Il a fait beaucoup de chemin depuis son diagnostic. Il a passé ces dernières années à bâtir une communauté en ligne destinée aux personnes séropositives. Dans cet espace sécurisé, les internautes peuvent se connecter et partager librement leurs histoires et leurs expériences dans un environnement ouvert où la stigmatisation et la discrimination n’ont pas leur place. Son groupe Facebook, qui, pour des raisons évidentes, a des règles d’adhésion strictes, compte plus de 1 300 membres.

« J’ai créé cet espace parce que je n’avais pas d’endroit pour raconter mon histoire. Je voulais créer une plateforme où les personnes vivant avec le VIH peuvent être fières d’elles-mêmes et se rappeler qu’elles ne sont pas seules. Personne ne mérite d’être stigmatisé, harcelé, déshumanisé ou méprisé. Tout le monde mérite d’être aimé, respecté et accepté », explique-t-il.

En 2019, le pays a présenté le partenariat thaïlandais pour éradiquer la discrimination. Ce programme appelle le gouvernement et la société civile à intensifier leur collaboration sur la stigmatisation et la discrimination dans les environnements de santé et au-delà, y compris sur le lieu de travail, dans les systèmes éducatif, législatif et judiciaire. L’ONUSIDA a été impliquée dès les prémices de cette initiative. L’organisation a apporté une assistance technique pour élaborer une stratégie zéro discrimination et un plan quinquennal d’action, un plan de suivi et d’évaluation, mais aussi sa mise en œuvre grâce aux efforts communs du gouvernement et de la société civile.

Pete pense que cette initiative est un élément essentiel pour mettre fin à l’épidémie de sida, car la stigmatisation et la discrimination restent le principal obstacle aux services anti-VIH. « Bien que je remarque un net recul au fil des ans, je suis encore la cible de stigmatisation et de discrimination lorsque je me rends à des visites de contrôle pour les infections sexuellement transmissibles. Le personnel infirmier et les médecins continuent de me juger », indique-t-il.

Pete est également devenu un militant passionné et s’exprime sur l’importance de la stratégie I = I (indétectable = intransmissible) lors de conférences et de forums internationaux. « I = I a changé ma vie. Je lutte et je promeus sans cesse la stratégie I = I, car ses messages ont le pouvoir de changer la vie des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus. Mais, plus important encore, cela peut changer le comportement de la société et lutter contre la stigmatisation et la discrimination », poursuit-il.

Avec I = I, le traitement du VIH a transformé le paysage de la prévention du VIH. Le message est clair et change la vie : les personnes vivant avec le VIH qui suivent une thérapie antivirale et ont une charge virale indétectable ne peuvent pas transmettre le VIH à leur partenaire. Savoir qu’elles ne peuvent plus transmettre le VIH lors de rapports sexuels peut redonner confiance aux personnes séropositives et la réelle volonté de reprendre le contrôle de leur relation avec leur partenaire du moment ou à venir.

Pete a lancé en 2020 une campagne axée sur I = I et la sensibilisation à la santé mentale. « Grâce à mes publications sur les réseaux sociaux, je sensibilise à l'importance d’écouter et de respecter les gens et leurs expériences. I = I est la clé pour aider les personnes vivant avec le VIH à surmonter l’autostigmatisation et les sentiments négatifs comme la honte, qui les empêchent d’accéder à un traitement ou de le suivre durablement. La stratégie I = I est une source d’encouragements, qui rappelle aux personnes vivant avec le VIH qu’elles peuvent être fières d’elles », conclut-il.

Pete renforce aujourd’hui ses partenariats avec des acteurs et des alliés nationaux de la riposte au VIH afin de veiller à ce que les messages liés à I = I, à la prévention du VIH et à l’éradication de la discrimination soient relayés et atteignent différents publics. Il représente également un groupe de travail multisectoriel chargé de concevoir et de mettre en œuvre l’Indice de stigmatisation des personnes vivant avec le VIH en Thaïlande, une enquête qui sera menée cette année. Il a apporté son soutien aux Nations Unies en Thaïlande dans diverses campagnes, notamment la campagne Everybody Deserves Love Valentine’s Day et la campagne Zéro discrimination, dans laquelle il implique des jeunes originaires de toute la Thaïlande.

Journée zéro discrimination 2022

Augmentation des nouvelles infections au VIH chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes

07 décembre 2020

En 2019, les populations clés (notamment les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, les professionnel-les du sexe, les personnes transgenres et incarcérées) et leurs partenaires sexuels ont représenté 62 % des nouvelles infections au VIH dans le monde. Elles sont le principal groupe touché par les contaminations dans toutes les régions sauf l’Afrique orientale et australe.

Dans le monde, les nouvelles infections au VIH ont reculé de 23 % entre 2010 et 2019. Avec 1,7 million de nouvelles infections enregistrées en 2019, elles restent néanmoins trois fois supérieures à l’objectif mondial fixé à moins de 500 000 nouveaux cas en 2020.

Toutefois, entre 2010 et 2019, le nombre de nouvelles contaminations au VIH chez les professionnelles du sexe, les consommateurs et consommatrices de drogues injectables et les femmes transgenres a à peine reculé et on estime qu’elles ont augmenté de 25 % chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Évolution du taux d’incidence du VIH par population clé, monde, 2010-2019

L’ONUSIDA appelle les gouvernements à prendre des actions à l’échelle mondiale et propose des objectifs ambitieux pour le VIH en 2025

26 novembre 2020

Alors que la COVID-19 aggrave le retard pris par la riposte au sida et que les objectifs 2020 ne seront pas atteints, l’ONUSIDA invite de toute urgence les pays à tirer les leçons du financement insuffisant de la santé et à prendre des actions à l’échelle mondiale pour mettre un terme au sida et aux autres pandémies.

GENÈVE, le 26 novembre 2020—Dans un nouveau rapport, L’homme au coeur de la lutte contre les pandémies, l’ONUSIDA appelle les gouvernements à renforcer considérablement leurs investissements en faveur des ripostes aux pandémies et à adopter une série d’objectifs courageux, ambitieux, mais réalisables concernant le VIH. Atteindre ces objectifs, nous permettra de revenir sur le chemin menant à l’éradication du sida en tant que menace pour la santé publique à l’horizon 2030.

La riposte mondiale au sida accusait déjà un retard avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19, mais la propagation rapide du coronavirus a encore ralenti les progrès. Les modélisations à long terme des répercussions de la pandémie sur la riposte au VIH indiquent que le nombre de nouvelles infections au VIH et le nombre de décès liés au sida entre 2020 et 2022 augmenteront entre 123 000 et 293 000 cas pour le premier, et entre 69 000 et 148 000 cas pour le second.

« Nous payons au prix fort l’échec collectif de mise en œuvre d'une riposte au VIH exhaustive, respectueuse des droits et centrée sur les personnes, et de son financement adéquat », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Réserver la mise en place de programmes uniquement à celles et ceux qu'aura choisis la classe politique ne permettra pas d’inverser le cours de la COVID-19 ou d’éradiquer le sida. Pour que la riposte mondiale tienne ses promesses, nous devons accorder la priorité aux personnes et lutter contre les inégalités qui forment le terreau des épidémies. »

De nouveaux objectifs pour respecter les engagements

Même si certains pays d’Afrique subsaharienne comme le Botswana et l’Eswatini ont accompli des progrès remarquables et atteint, voire dépassé les objectifs fixés pour 2020, nombreux sont encore ceux à accuser un retard. Les pays qui réussissent très bien montrent l’exemple. L’ONUSIDA coopère avec ses partenaires pour intégrer ces leçons dans une série de propositions d’objectifs pour 2025 qui mettent l’accent sur les personnes.

Ces objectifs accordent la priorité à une excellente couverture des services de santé sexuelle et reproductive, ainsi que du VIH, à la suppression des lois et réglementations punitives, et à la lutte contre la stigmatisation et la discrimination. Ils pensent aux personnes, en particulier aux groupes plus exposés et marginalisés : jeunes femmes et filles, ados, professionnel-les du sexe, personnes transgenres, consommateurs et consommatrices de drogues injectables, gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Les nouveaux objectifs pour la fourniture de services liés au VIH visent une couverture à 95 % de chaque sous-population de personnes vivant avec le VIH et exposées à un risque élevé. Les gouvernements arriveront à mieux contrôler l’épidémie au sein de leurs frontières en mettant l’accent sur les personnes et en se concentrant sur les zones sensibles.

Les objectifs 2025 nécessitent par ailleurs de créer un environnement propice à une riposte efficace au VIH et incluent des objectifs ambitieux contre la discrimination : moins de 10 % de pays disposant de lois et réglementations punitives, moins de 10 % de personnes séropositives et touchées par le VIH victimes de la stigmatisation et de la discrimination, ainsi que moins de 10 % de personnes victimes d’inégalités et de violences basées sur le genre.

Vaincre les pandémies

La COVID-19 s’est engouffrée dans la brèche causée par le manque d’investissements et d’actions contre le VIH et d’autres pandémies. De fait, la propagation de la COVID-19 aurait pu ralentir davantage et nous aurions pu surmonter son impact si les systèmes de santé et de protection sociale avaient été plus résistants. Le coronavirus nous montre qu’investir dans la santé sauve des vies, mais aussi fournit une base solide à l’économie. Par conséquent, les programmes de santé et du VIH doivent être pleinement financés, aussi bien en période de prospérité que de crise économique.

« Aucun pays ne peut vaincre seul ces pandémies », a ajouté Mme Byanyima. « Un défi d’une telle ampleur ne peut être surmonté qu’en instaurant une solidarité mondiale, en acceptant notre responsabilité partagée et en mobilisant une riposte qui n’oublie personne. Nous pouvons y parvenir en partageant ce fardeau et en travaillant ensemble. »

Il y a toutefois des lueurs d’espoir : la lutte contre la COVID-19 est en train de tirer profit du leadership, des infrastructures et des leçons de la riposte au VIH. Cette dernière a aidé à préserver la continuité des services face à ces difficultés extraordinaires. La riposte des communautés contre la COVID-19 révèle le potentiel inhérent aux coopérations.

Par ailleurs, le monde doit apprendre des erreurs faites au cours de la riposte au VIH lorsque des millions de personnes dans les pays en voie de développement sont mortes en attendant un traitement. Aujourd’hui encore, plus de 12 millions de personnes n’ont toujours pas accès à un traitement contre le VIH et 1,7 million d’infections imputables à l’absence d’accès aux services essentiels ont été enregistrées en 2019.

Tout le monde a droit à la santé. Voici pourquoi l’ONUSIDA milite ardemment en faveur d’un vaccin universel contre la COVID-19. Des vaccins prometteurs contre le coronavirus font leur apparition, mais nous devons faire attention à ce qu’ils ne deviennent pas l’apanage des riches. À cette fin, l’ONUSIDA et ses partenaires appellent les entreprises pharmaceutiques à partager librement leur technologie et leur savoir-faire, ainsi qu’à renoncer à leurs droits sur la propriété intellectuelle afin que le monde puisse produire à très grande échelle et à la vitesse nécessaire les vaccins efficaces pour protéger tout l monde.

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Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Le Sri Lanka élimine la transmission verticale du VIH et de la syphilis

13 décembre 2019

GENÈVE/BANGKOK, 13 décembre 2019—L’ONUSIDA félicite le Sri Lanka pour avoir éliminé la transmission verticale du VIH et de la syphilis congénitale. « Le Sri Lanka a réalisé un exploit remarquable. Cela me donne espoir et montre que le changement est possible. Il est évident que lorsqu’un pays garantit l’accès sans stigmatisation à des services aux femmes, notamment celles vivant avec le VIH ou affectées par le virus, les répercussions sont alors positives sur leur santé, sur celle de leurs enfants et sur la société dans son ensemble », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA.

Selon le ministère de la Santé publique du Sri Lanka, en 2018, toutes les femmes enceintes diagnostiquées avec le VIH ont commencé une thérapie antirétrovirale et 97 % des femmes enceintes diagnostiquées avec la syphilis ont reçu un traitement. Le pays n’a signalé aucun cas de transmission de la mère à l’enfant du VIH depuis 2017 et le taux de syphilis congénitale a été ramené à moins de 50 cas sur 100 000 naissances vivantes en 2017 et 2018.

« L’élimination de la transmission de la mère à l’enfant du VIH résulte d’un engagement politique profond, d’une approche intégrée multisectorielle fructueuse reposant sur les fondements du système de santé publique et une expertise technique », a expliqué Anil Jasinghe, directeur général des services de santé du Sri Lanka.

L’élimination de la transmission verticale du VIH et de la syphilis congénitale a été validée pour le Sri Lanka. Il devient ainsi le quatrième pays d’Asie-Pacifique dans cette situation avec la Thaïlande, la Malaisie et les Maldives.

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Ramener la prévention du VIH sur le devant de la scène lors la Marche des fiertés au Brésil

17 octobre 2019

En juin 2019, plus de 3 millions de personnes sont descendues dans les rues de São Paulo pour fêter ensemble la Marche des fiertés lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles (LGBTI), ainsi que le 50e anniversaire des émeutes de Stonewall qui ont marqué un tournant dans la lutte pour les droits LGBTI. Pour Almir Nascimento, chef d’entreprise gay, 2019 a été l’année de son retour dans l’organisation de cette manifestation après 20 ans d’absence.

Sa décision est la conséquence d’un constat alarmant : au Brésil, le nombre de nouvelles infections au VIH ne cesse d’augmenter chez les jeunes, en particulier les jeunes gays et les femmes transgenres. Pendant longtemps, M. Nascimento avait pourtant cru que la mobilisation des années 1990 et l’arrivée de la thérapie antirétrovirale suffiraient à mettre un terme à l’épidémie du VIH.

« L’épidémie avait atteint son point culminant lorsque j’ai participé pour la première fois à l’organisation de la Marche en 1999 et 2000. À l’époque, j’avais l’impression que nous avions fait des progrès majeurs et j’étais persuadé que cela suffirait pour arrêter le VIH », se souvient-il. « Mais, il y a quatre ou cinq ans, j’ai commencé à remarquer une recrudescence des nouvelles contaminations parmi les personnes gays, bisexuelles et transgenres et, pire encore, qu’elles décédaient très jeunes des suites du sida. Cette situation m’a poussé à revenir. J’ai aidé à l'organisation du défilé en mettant en place une discussion publique sur le VIH et le sida au sein de notre communauté. »

En 2018, 900 000 personnes environ vivaient avec le VIH au Brésil et les nouvelles infections avaient augmenté de plus de 20 % par rapport à 2010. La prévalence du VIH parmi la population adulte est estimée à 0,5 %, mais elle atteint 30 % environ chez les personnes transgenres et près de 18,3 % chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

M. Nascimento est le propriétaire d’un sauna gay à São Paulo. Il déclare qu’il s’efforce de s’assurer que ses clients savent se protéger correctement du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles. Il fait également équipe avec les services de santé de São Paulo, par exemple pour distribuer gratuitement des préservatifs. Plus récemment, une équipe de recherche dans le domaine de la santé a été invitée dans son sauna pour recruter des volontaires dans le cadre de projets pilotes sur la PPrE (prophylaxie pré-exposition), un comprimé qui empêche la contamination au VIH.

« Il est indéniable que les gays et les personnes transgenres sont les populations les plus touchées au Brésil. J’ai toutefois remarqué que les associations organisatrices de rassemblements lesbiens, gays, bisexuels et transgenres, dont la Marche de São Paulo, ne proposaient plus de programmes efficaces contre le VIH », explique-t-il. « C’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’inviter des délégations des Prides organisées dans les 27 capitales fédérales du Brésil, ainsi que dans une douzaine des plus grandes villes de l’État de São Paulo. Nous estimons en effet que ces évènements rassemblent au total plus de 18 millions de personnes par an. »

Un tel public représente pour M. Nascimento non seulement une chance, mais aussi une responsabilité d’envoyer des messages de prévention du VIH et de non-discrimination à l’attention de la communauté LGBTI.

« Certaines équipes d'organisation de ces marches rechignent toujours à intégrer des discussions sur le sida à leur manifestation par peur de la stigmatisation et de la discrimination. Au contraire, ces évènements soudent tout le monde. Nous devons saisir l’opportunité de discuter ouvertement et d’informer les gens sur la prévention du VIH. Cela peut sauver des vies. »

Jouissant du soutien du bureau de l’ONUSIDA au Brésil et d’autres partenaires clés, M. Nascimento et la São Paulo LGBT Pride Parade Association organisent actuellement la troisième réunion de prévention et de santé destinée aux jeunes LGBTI. Elle se tiendra en novembre.

« Après notre première réunion en 2017 dédiée à la prévention du VIH parmi les jeunes lesbiennes, gays, bisexuel(le)s et transgenres, plus de 20 % des associations organisatrices d’une Marche participantes ont commencé à proposer des discussions similaires dans leur ville. Notre objectif est simple : que chaque responsable de défilé sache comment mener ce type de format, et que les associations organisent leurs propres réunions au cours de la semaine des fiertés et tout au long de l’année. »

L’ONUSIDA et la Fondation LGBT lancent une étude inédite sur le bonheur, le sexe et la qualité de vie chez les personnes LGBTI

14 mai 2019

Une nouvelle étude mondiale vise à combler les lacunes en matière de données relatives au bien-être mental des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI), dans le but de créer de meilleures conditions et d’améliorer leur santé.

GENÈVE, 14 mai 2019 — L’ONUSIDA et la Fondation LGBT ont lancé une enquête en ligne visant à évaluer le bonheur, l’épanouissement sexuel et la qualité de vie des personnes LGBTI. Cette enquête, la première du genre, s’inscrit dans le cadre d’une campagne qui a pour but de collecter davantage d’informations et de renseignements sur les problèmes rencontrés par les personnes LGBTI. Les données ainsi recueillies permettront de faire entendre les préoccupations et de plaider pour une amélioration des conditions et du traitement des personnes LGBTI, notamment en leur assurant l’accès à des services sociaux et de santé inclusifs.

« De nombreuses personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) sont confrontées à la stigmatisation et à la discrimination au quotidien dans l’éducation, au travail, dans les établissements de santé et dans les services sociaux. Nous voulons comprendre de quelle manière cette situation influe sur leur bien-être, notamment mental, mais aussi leurs réactions et leurs moyens de résilience », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe par intérim de l’ONUSIDA. « En examinant en profondeur comment les variables économiques, socioécologiques, homophobes et autres influent sur la vie des personnes LGBTI, nous pourrons plaider avec plus de force pour un changement intelligent afin d’améliorer leur vie ».

Les personnes LGBTI doivent lutter contre la stigmatisation et la discrimination et sont souvent confrontées à un manque d’opportunités économiques et d’accès aux prestations sociales et de santé. Elles sont aussi exposées à un risque bien plus élevé d’infection à VIH. Les estimations montrent que le risque de contracter le VIH est 27 fois plus élevé chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et 13 fois plus élevé chez les personnes transgenres ; pourtant, des études montrent aussi que beaucoup d’hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et de personnes transgenres évitent de s’adresser aux services de santé par crainte de la stigmatisation et de la discrimination.

Bien qu’il existe des études qui évaluent le bien-être des personnes LGBTI en mesurant les niveaux de violence, le statut juridique et la santé (souvent au moyen du risque de VIH et de séropositivité au VIH), peu d’entre elles se penchent sur le bien-être mental des personnes LGBTI, qui est essentiel pour garantir leur accès général à la santé et aux opportunités économiques.

Les données font aussi défaut en ce qui concerne les personnes LGBTI en Afrique, en Asie et en Amérique latine, que l’enquête en question espère toucher. Disponible dans plus de 17 langues, l’enquête a été diffusée par l’intermédiaire des réseaux sociaux auprès de plus de 25 millions de personnes dans le monde entier, et se poursuivra jusqu’à fin juillet 2019.

« Nous voulons faire des progrès en matière de bien-être des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI). Nous voulons agir maintenant et cette enquête va y contribuer. C’est une grande initiative, dans laquelle les personnes LGBTI pourront s’exprimer en toute confidentialité et permettront de créer une base de connaissances pour leur donner des moyens, défendre leur cause et sensibiliser le grand public, dans le but ultime d’éliminer la stigmatisation et la discrimination à l’encontre des personnes LGBTI. Ce sera d’une grande aide pour la communauté », a déclaré Sean Howell, Directeur général de la Fondation LGBT.

L’enquête a été élaborée en collaboration avec l’Université d’Aix-Marseille et l’Université du Minnesota, et elle a été conçue en collaboration avec des représentants de la communauté LGBTI, y compris des personnes vivant avec le VIH. Afin de garantir le plus haut niveau de confidentialité et de protection des données personnelles, l’enquête est conforme au règlement général sur la protection des données (RGPD européen).

En vue de garantir et de préserver l’anonymat, l’accès est ouvert au moyen d’un lien web sécurisé, qui établit une liaison cryptée entre un serveur web et un navigateur. Le protocole de recherche pour cette enquête a été approuvé par le Comité d’éthique de l’Université d’Aix-Marseille et par la Commission d’éthique de l’Organisation mondiale de la Santé.

L’enquête est ouverte à la participation jusqu’au 31 juillet 2019 et il faut compter environ 12 minutes pour y répondre.

Pour participer à cette étude inédite, cliquer sur le lien suivant : https://www.research.net/r/LGBTHappinessResearch.

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L’ONUSIDA se félicite de nouvelles données probantes montrant qu’un traitement antirétroviral efficace permet de stopper la transmission du VIH

03 mai 2019

Les résultats d’une étude européenne à grande échelle menée auprès de couples gays sérodifférents montrent que l’observance d’un traitement efficace empêche la transmission du VIH.

GENÈVE, 3 mai 2019 – L’ONUSIDA se félicite des résultats de l’étude PARTNER2, qui montrent que la transmission du VIH est évitée lorsqu’une personne vivant avec le VIH se trouve sous traitement antirétroviral efficace. Cette étude, à laquelle ont participé près de 1 000 couples gays dans lesquels l’un des partenaires vivait avec le VIH et pas l’autre, a montré que si la personne vivant avec le VIH prenait un traitement antirétroviral efficace et présentait une charge virale indétectable, il n’y avait pas de transmission du VIH au sein du couple. 

« C’est une excellente nouvelle. Les personnes vivant avec le VIH ont désormais la confirmation qu’à condition de prendre leur traitement régulièrement et d’avoir une charge virale indétectable, elles ne seront pas contagieuses », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Il s’agit d’un message fort et positif qui va permettre de réduire la stigmatisation autour du VIH et d’améliorer l’estime de soi et la confiance en soi chez les personnes vivant avec le VIH ».

À la fin de cette étude qui a duré huit ans, on a dénombré 15 personnes infectées par le VIH. Une analyse du virus a montré qu’aucune de ces nouvelles infections n’était liée au partenaire séropositif au VIH du couple concerné par l’étude, mais provenait d’un partenaire sexuel extérieur au couple. Les chercheurs ont estimé que dans le cadre de l’étude, qui s’est déroulée dans 14 pays européens, près de 472 transmissions du VIH ont été évitées au cours de ces huit années.

L’ONUSIDA espère que ces résultats vont encourager davantage de personnes à se faire dépister le plus tôt possible et à prendre un traitement efficace. Ces dernières années, on a observé une forte expansion dans le déploiement et le recours au traitement antirétroviral. En 2017, sur les 36,9 millions de personnes vivant avec le VIH, 59 % (21,7 millions) ont eu accès au traitement et 47 % ont vu leur charge virale devenir indétectable. Des efforts concertés sont nécessaires pour faire en sorte que toutes les personnes vivant avec le VIH aient accès à un traitement antirétroviral efficace et l’observent correctement.

La majeure partie des transmissions du VIH continue d’avoir lieu avant que les personnes ne prennent connaissance de leur état sérologique. Le risque de transmission du VIH est au maximum durant les semaines et les mois suivant immédiatement l’infection, lorsque la charge virale est élevée et que la personne qui a contracté le virus est peu susceptible de connaître son état sérologique, n’est pas sous traitement et ne présente pas une charge virale indétectable. Cela démontre l’importance critique de poursuivre les efforts de prévention du VIH, y compris l’emploi du préservatif et la prophylaxie pré-exposition, c’est-à-dire la prise de médicaments par une personne séronégative au VIH afin de prévenir l’infection à VIH.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Transmettre aux jeunes les connaissances nécessaires pour rester en bonne santé

23 avril 2019

L’éducation sexuelle complète joue un rôle capital dans la préparation des adolescents et des jeunes pour une vie saine, productive et épanouie, et elle représente un élément important de la prévention du VIH chez les jeunes. Elle ouvre des opportunités d’apprendre et d’acquérir des connaissances complètes, détaillées, éclairées par des données probantes et adaptées à leur âge sur la sexualité et les questions de santé sexuelle et reproductive.

Il a été démontré que l’éducation sexuelle complète, définie comme un processus d’enseignement et d’apprentissage basé sur le cursus et portant sur les aspects cognitifs, émotionnels, physiques et sociaux de la sexualité, contribue au report des premiers rapports sexuels, à une baisse de fréquence des rapports sexuels, à une baisse du nombre de partenaires sexuels, à une moindre prise de risque, à une utilisation accrue des préservatifs et à un recours accru à la contraception chez les jeunes.

Pourtant, malgré son importance, l’accès à l’éducation sexuelle complète est loin d’être universel.

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