Sexual transmission of HIV

Transmettre aux jeunes les connaissances nécessaires pour rester en bonne santé

23 avril 2019

L’éducation sexuelle complète joue un rôle capital dans la préparation des adolescents et des jeunes pour une vie saine, productive et épanouie, et elle représente un élément important de la prévention du VIH chez les jeunes. Elle ouvre des opportunités d’apprendre et d’acquérir des connaissances complètes, détaillées, éclairées par des données probantes et adaptées à leur âge sur la sexualité et les questions de santé sexuelle et reproductive.

Il a été démontré que l’éducation sexuelle complète, définie comme un processus d’enseignement et d’apprentissage basé sur le cursus et portant sur les aspects cognitifs, émotionnels, physiques et sociaux de la sexualité, contribue au report des premiers rapports sexuels, à une baisse de fréquence des rapports sexuels, à une baisse du nombre de partenaires sexuels, à une moindre prise de risque, à une utilisation accrue des préservatifs et à un recours accru à la contraception chez les jeunes.

Pourtant, malgré son importance, l’accès à l’éducation sexuelle complète est loin d’être universel.

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Données

 

AIDSinfo

Lancement du réseau de coopération de la société civile pour les Amériques et les Caraïbes

02 novembre 2018

Un nouveau réseau régional de coopération de la société civile pour les Amériques et les Caraïbes, destiné à soutenir les organisations non gouvernementales qui œuvrent pour la fin du sida, a été lancé le 30 octobre à Quito, en Équateur. Présentée par Coalition PLUS, cette initiative va soutenir la coordination et le renforcement des capacités au sein des organisations communautaires impliquées dans la riposte au sida en Amérique du Nord, en Amérique centrale, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes.

« Malgré la mise à disposition de services anti-VIH, les gens n’y ont pas accès parce qu’ils sont criminalisés et stigmatisés. Le mouvement communautaire nous aide à briser la loi du silence autour de la discrimination. Nous avons besoin de la société civile pour accroître les efforts et concrétiser les politiques progressistes qui nous ouvriront la voie vers la fin de l’épidémie de sida », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.

Depuis 2014, Coalition PLUS, une alliance internationale comptant plus de 100 organisations non gouvernementales contribuant à la riposte au sida, conçoit et renforce des mécanismes de collaboration régionale. De tels réseaux existent déjà en Afrique occidentale, en Afrique centrale, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi que dans l’Océan indien et en Europe.

Hakima Himmich, Présidente de Coalition PLUS, a déclaré que le réseau allait élargir l’accès des organisations à de nouvelles ressources et de nouvelles approches correspondant au contexte local de chacune. Elle a fait remarquer qu’il était particulièrement important de renforcer les capacités de la société civile en ce qui concerne la réponse aux besoins des plus vulnérables.

« Nous faisons face à d’importants problèmes en matière de stigmatisation et de discrimination à l’encontre de populations entières. Pour parvenir à maîtriser l’épidémie, nous devons aussi prendre en compte les droits de l’homme », a ajouté Mme Himmich.

Les données de l’ONUSIDA montrent qu’en 2017, les populations clés et leurs partenaires sexuels représentaient trois quarts des nouvelles infections à VIH en Amérique latine et deux tiers des nouvelles infections dans les Caraïbes. Les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, de même que les femmes transgenres, sont touchés de manière disproportionnée, avec quelques pays qui signalent un taux de prévalence du VIH supérieur à 15 % au sein de ces communautés.

Les activités du réseau dans la région seront coordonnées par la Kimirina Corporation, une organisation équatorienne axée sur la prévention et la sensibilisation combinées centrées sur les individus. Amira Herdoiza, Directrice de la Kimirina Corporation, explique que la plate-forme mettra l’accent sur la recherche coordonnée, le renforcement des compétences et la sensibilisation, notamment en ce qui concerne les questions qui touchent les jeunes et les populations clés. 

« Nous avons besoin de plus de recherches multinationales pour illustrer les différentes nuances de nos épidémies », a déclaré Mme Herdoiza. « Grâce à ce réseau, les capacités de nos organisations à partager et analyser les données seront renforcées. Nous allons également nous concentrer sur l’échange d’expériences et la planification de programmes conjoints ».

À l’heure actuelle, trois autres membres font partie du réseau régional : la Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida (COCQ-SIDA) au Canada ; AIDES aux Antilles françaises ; et l’Institut pour le développement humain dans l’État plurinational de Bolivie. D’autres organisations régionales sont invitées à faire partie de l’initiative.

Indétectable = non transmissible

20 juillet 2018

« Indétectable = non transmissible » : tel est le message délivré par un nouveau document explicatif de l’ONUSIDA. Avec 20 années de preuves démontrant que le traitement anti-VIH est extrêmement efficace pour réduire la transmission du virus, il est devenu évident aujourd’hui que les personnes vivant avec le VIH ayant une charge virale indétectable ne peuvent pas transmettre le VIH par voie sexuelle.

Trois grandes études sur la transmission sexuelle du VIH entre des milliers de couples, dont un partenaire vivait avec le VIH et l’autre non, ont été réalisées entre 2007 et 2016. Dans le cadre de ces études, il n’y a pas eu un seul cas de transmission du VIH par voie sexuelle par une personne vivant avec le VIH ayant une charge virale indétectable à son partenaire séronégatif au VIH. Néanmoins, le document explicatif met en garde sur le fait qu’une personne ne peut savoir si sa charge virale est indétectable que si elle effectue un test de charge virale.

Pour de nombreuses personnes vivant avec le VIH, apprendre qu’elles ne peuvent plus transmettre le virus par voie sexuelle leur change la vie. En plus de pouvoir choisir d’avoir des rapports sexuels sans préservatif, un grand nombre de personnes vivant avec le VIH dont la charge virale est indétectable se sentent libérées du poids de la stigmatisation associée au fait de vivre avec le VIH. Savoir qu’elles ne peuvent plus transmettre le VIH sexuellement peut donner aux personnes vivant avec le VIH un solide sentiment d’être des agents de prévention dans leur approche vis-à-vis de leurs nouveaux ou actuels partenaires.

La nouvelle série des documents explicatifs de l’ONUSIDA vise à informer les lecteurs sur des aspects clés ou émergents de la riposte au sida. Ces documents incluent des recommandations à l’attention des responsables de programmes et des conseils pour les ripostes nationales ; ils représentent des instantanés brefs mais instructifs des connaissances actuelles sur un aspect de la riposte au sida.

Document explicatif de l’ONUSIDA

Undetectable = untransmittable — Public health and HIV viral load suppression

L'ONUSIDA alerte que les progrès ralentissent et que le temps est compté pour atteindre les objectifs de 2020 en matière de VIH

18 juillet 2018

Les nouvelles infections à VIH augmentent dans environ 50 pays; les décès liés au sida ne diminuent pas assez vite; la stagnation des moyens risque d’enrayer les résultats. La moitié de toutes les nouvelles infections à VIH dans le monde sont parmi les populations clés et leurs partenaires, qui n’ont pas accès aux services dont elles ont besoin 

PARIS/GENÈVE, le 18 juillet 2018 — L'ONUSIDA envoie aux pays du monde entier une alerte solennelle. Dans un nouveau rapport lancé aujourd’hui à Paris, France, à un événement co-organisé avec Coalition PLUS, ONUSIDA tire le signal d’alarme : la riposte mondiale au VIH se trouve dans une situation préoccupante. L’ONUSIDA envoie aux pays un sérieux avertissement. Dans un nouveau rapport présenté aujourd’hui à Paris, l’ONUSIDA lance l’alerte face à la situation fragile dans laquelle se trouve la lutte mondiale contre le VIH. À mi-parcours des objectifs 2020, le rapport Miles to go – Closing gaps; breaking barriers; righting injustices (Un long chemin reste à parcourir - combler les écarts, rompre les barrières, réparer les injustices) nous met en garde face au fait que le rythme des progrès n’est pas à la hauteur de l’ambition mondiale. Le rapport appelle à prendre des mesures immédiates visant à mettre le monde sur la bonne voie pour atteindre les objectifs primordiaux de 2020.

« Nous tirons la sonnette d’alarme », affirme Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Des régions entières prennent du retard, les grands progrès que nous avons réalisés concernant les enfants ne sont pas pérennes, les femmes restent les plus touchées, les ressources ne sont toujours pas à la hauteur des engagements politiques et les populations clés continuent d’être laissées pour compte. Tous ces éléments freinent les progrès et il est urgent d’y faire face. »

Crise de la prévention des infections liés au VIH

Les nouvelles infections liés au VIH sont en augmentation dans une cinquantaine de pays, et, à l’échelle mondiale, n’ont diminué que de 18 % au cours des sept dernières années, passant de 2,2 millions en 2010 à 1,8 million en 2017. Bien que ce chiffre représente presque la moitié du nombre de nouvelles infections par rapport à 1996, lorsque ce nombre était au plus haut (3,4 millions), la baisse n’est pas assez rapide pour atteindre l’objectif de moins de 500 000 nouvelles infections à VIH d’ici 2020.

La réduction du nombre des nouvelles infections par le VIH a été la plus forte dans la région la plus touchée par le virus, l’Afrique orientale et australe, où les nouvelles infections ont diminué de 30 % depuis 2010. Toutefois, en Europe de l’Est et en Asie centrale, le nombre annuel de nouvelles infections à VIH a doublé et a augmenté de plus d’un quart ces 20 dernières années au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

L’expansion des traitements n’est toujours pas un acquis

Conséquence du déploiement de la thérapie antirétrovirale, le nombre de décès liés au SIDA (940 000) est le plus bas jamais atteint au cours de ce siècle, après avoir chuté en dessous du million pour la première fois en 2016. Cependant, la régression n’est pas suffisamment rapide pour atteindre l’objectif de moins de 500 000 décès liés au SIDA d’ici 2020.

En un an seulement, 2,3 millions de personnes supplémentaires ont eu accès au traitement. Il s’agit de la plus forte augmentation annuelle à ce jour, portant le nombre total de personnes sous traitement à 21,7 millions. Près de 60 % des 36,9 millions de personnes séropositives étaient sous traitement en 2017, ce qui est un succès considérable, mais pour atteindre l’objectif de 30 millions de personnes sous traitement, 2,8 millions de nouvelles personnes séropositives doivent être mises sous traitement chaque année, or tout indique que le taux d’expansion ralentit.

L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à la traîne

En 2017, seulement 26 % des enfants et 41 % des adultes ont eu accès au traitement en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, contre 59 % des enfants et 66 % des adultes en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Depuis 2010, le nombre de décès liés au sida a diminué de 24 % en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, contre 42 % en Afrique de l’Est et australe.

Le Nigeria concentre plus de la moitié (51 %) de la charge de morbidité du VIH dans la région et peu de progrès ont été réalisés en matière de réduction des nouvelles infections à VIH ces dernières années. Les nouvelles infections à VIH n’ont diminué que de 5 % (9000) en sept ans (passant de 179 000 à 170 000). Seule une personne vivant avec le VIH sur trois est sous traitement (33 %), même si la couverture du traitement contre le VIH a augmenté par rapport à seulement 24 % il y a deux ans.

Les progrès concernant les enfants ralentissent

Le rapport montre que les progrès réalisés en faveur des enfants ne sont pas pérennes. Les nouvelles infections par le VIH chez les enfants n’ont diminué que de 8 % au cours des deux dernières années, seulement la moitié (52 %) des enfants vivant avec le VIH reçoivent un traitement et 110 000 enfants sont morts de maladies liées au sida en 2017. Bien qu’en 2017, 80 % des femmes enceintes séropositives aient eu accès à une thérapie antirétrovirale pour prévenir la transmission du virus à leur enfant, 180 000 enfants ont contracté le VIH pendant l’accouchement ou l’allaitement, ce qui est bien loin de l’objectif de moins de 40 000 transmissions mère-enfant d’ici fin 2018.

« Un enfant nouvellement contaminé par le VIH, ou un enfant qui meurt du SIDA, c’est encore trop », affirme M. Sidibé. « Rien n’est acquis d’avance dans la lutte contre l’épidémie de SIDA. Le monde doit tenir compte de ce signal d’alarme et lancer un plan d’accélération afin d’atteindre ses objectifs. »

Les populations clés concentrent près de la moitié des nouvelles infections à VIH dans le monde

Le rapport montre également que les populations clés ne sont pas suffisamment prises en compte dans l’élaboration des programmes pour le VIH. Les personnes comptant parmi les populations clés ainsi que leurs partenaires sexuels représentent 47 % des nouvelles infections à VIH dans le monde et 97 % des nouvelles infections à VIH en Europe de l’Est et en Asie centrale, où un tiers des nouvelles infections à VIH concernent les utilisateurs de drogues injectables.

« Le droit de chacun à la santé n’est pas négociable », affirme M. Sidibé. « Les travailleurs du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les prisonniers, les migrants, les réfugiés, les personnes transgenres sont plus touchés par le VIH, mais sont encore exclus des programmes de lutte contre le VIH. Davantage d’investissements sont nécessaires pour atteindre ces populations clés. »

La moitié des travailleurs du sexe au eSwatini, au Lesotho, au Malawi, en Afrique du Sud et au Zimbabwe sont séropositifs. Le risque de contracter le VIH est 13 fois plus élevé chez les travailleuses du sexe, 27 fois plus élevé chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, 23 fois plus élevé chez les utilisateurs de drogues injectables et 12 fois plus élevé chez les femmes transgenres.

 « Les communautés font écho à l’alerte lancée par l’ONUSIDA » indique Vincent Pelletier, leader séropositif et Directeur-Général de Coalition PLUS. « Il nous faut un accès universel à des services de prévention adaptés à nos besoins, ainsi qu’une véritable protection contre la discrimination. Nous appelons les dirigeants mondiaux à mettre les moyens en adéquation avec les engagements, à la fois dans les pays donateurs et les pays en développement ».

La stigmatisation et la discrimination perdurent

La discrimination exercée par le personnel de santé, les forces de l’ordre, les enseignants, les employeurs, les parents, les chefs religieux et les membres de la communauté empêche les jeunes, les personnes séropositives et les populations clés d’accéder à la prévention, au traitement et à d’autres services de santé sexuelle et reproductive.

Dans 19 pays, une personne séropositive sur cinq ayant répondu aux enquêtes a déclaré s’être vu refuser des soins de santé et une personne séropositive sur cinq a déclaré éviter de se rendre dans un établissement de santé par crainte de la stigmatisation ou de la discrimination liée à son statut sérologique. Dans cinq des 13 pays pour lesquels des données sont disponibles, plus de 40 % des personnes interrogées estiment que les enfants séropositifs ne devraient pas pouvoir aller à l’école avec des enfants séronégatifs.

Une nouvelle approche est nécessaire pour mettre fin à la violence contre les femmes

En 2017, environ 58 % des nouvelles infections à VIH chez les adultes âgés de plus de 15 ans touchaient des femmes, et chaque semaine, 6600 jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont été contaminées par le VIH. La violence accroît la vulnérabilité au VIH. Plus d’une femme sur trois dans le monde a subi des violences physiques ou sexuelles, souvent du fait de leur partenaire intime.

« Les inégalités, le manque d’autonomie et les violences faites aux femmes sont des violations des droits humains qui contribuent encore à l’augmentation du nombre de nouvelles contaminations à VIH », affirme M. Sidibé. « Nous ne devons pas relâcher nos efforts visant à éliminer le harcèlement, les abus et la violence, que ce soit à la maison, dans la société ou au travail. »

Les cibles 90-90-90 peuvent et doivent être atteintes

Des progrès ont été accomplis dans le cadre des cibles 90-90-90. Les trois quarts (75 %) de toutes les personnes vivant avec le VIH connaissent maintenant leur statut sérologique ; en 2017, parmi celles connaissant leur statut, 79 % avaient accès à un traitement, et chez 81 % des personnes sous traitement, la charge virale était supprimée.

Six pays, le Botswana, le Cambodge, le Danemark, le eSwatini, la Namibie et les Pays-Bas, ont atteint les cibles 90-90-90 et sept autres pays sont en bonne voie de les atteindre. Le fossé le plus large est celui du premier 90 : en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, par exemple, seulement 48 % des séropositifs connaissent leur statut sérologique.

Une année charnière pour la riposte à la tuberculose

Des progrès ont été accomplis dans le traitement et le dépistage du VIH chez les personnes atteintes de tuberculose — environ neuf personnes atteintes de tuberculose sur dix chez qui le VIH a été diagnostiqué sont mises sous traitement. Cependant, la tuberculose reste la principale cause de décès des personnes séropositives, et pour trois personnes sur cinq qui commencent un traitement pour le VIH, la tuberculose ne fait pas l’objet de diagnostic ni de traitement. La première réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose en septembre 2018 sera l'occasion de donner un nouvel élan à la lutte contre la tuberculose et le VIH.

Le coût de l’inaction

Environ 20,6 milliards de dollars étaient disponibles en 2017 — en augmentation de 8 % par rapport à 2016 — ce qui représente 80 % de l’objectif fixé par l’Assemblée générale des Nations Unies pour 2020. Toutefois, aucun nouvel engagement important n’a été pris et, par conséquent, il est peu probable que l’augmentation des ressources de cette année se poursuive dans la durée. Les objectifs 2020 ne pourront être atteints que si les investissements augmentent, à la fois au niveau national et de la part des pays donateur.

Les pistes pour aller de l’avant

Depuis les townships d’Afrique du Sud aux villages reculés d’Amazonie en passant par les mégapoles d’Asie, les dizaines d’innovations présentées dans les pages du rapport montrent que la collaboration entre les systèmes de santé et les communautés peut réduire la stigmatisation et la discrimination tout en fournissant des services à la grande majorité de ceux qui en ont le plus besoin.

Ces approches novatrices continuent d’inspirer les solutions nécessaires pour atteindre les objectifs de 2020. Lorsque la prévention combinée du VIH — notamment les préservatifs et la circoncision médicale volontaire — est poursuivie à grande échelle, le nombre de nouvelles infections à VIH diminue. La prophylaxie orale pré-exposition (PrEP) a un impact, en particulier pour les populations clés. Le fait de proposer de dépister et de conseiller les membres de la famille et les partenaires sexuels des personnes séropositives a considérablement amélioré l’accès au dépistage.

L’Afrique de l’est et australe a vu d'importants investissements nationaux et internationaux s'accompagner d'un fort engagement politique et d'une forte participation communautaire. Cette région a sensiblement progressé vers les objectifs 2020.

 « Chaque problème a sa solution », a déclaré M. Sidibé. « Il incombe aux dirigeants politiques, aux gouvernements nationaux et à la communauté internationale de faire les investissements financiers nécessaires et de créer les environnements juridiques et politiques permettant de déployer l’innovation à l’échelle mondiale. Cela permettra l’accélération dont nous avons besoin pour tenir les objectifs 2020 ».

En 2017, environ :

36,9 millions [31,1 millions - 43,9 millions] de personnes dans le monde vivaient avec le VIH.

21,7 millions [19,1 millions – 22,6 millions] de personnes ont accès au traitement  

1,8 million [1,4 million – 2,4 millions] de personnes ont contracté le VIH

940 000 [670 000 – 1,3 million] de personnes sont décédées de maladies liées au SIDA

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

La dignité des personnes transgenres : un facteur clé pour leur santé et leur bien-être

26 juin 2018

L’Organisation mondiale de la Santé a publié la nouvelle classification internationale des maladies, la CIM-11, le 18 juin dernier.

Cette nouvelle version ne définit plus les problèmes associés à l’identité transgenre comme des troubles mentaux. Elle inclut à la place de nouvelles catégories, l’incongruence de genre chez l’adolescent et l’adulte et l’incongruence de genre chez l’enfant, qui sont classées dans le chapitre consacré à la santé sexuelle.

La CIM offre une vision holistique de chaque aspect de la vie susceptible d’avoir une incidence sur la santé et sert d’aide à la prise de décision pour la programmation des services et l’affectation des dépenses.

« Nous amorçons ainsi la fin d’une histoire honteuse de pathologisation, d’institutionnalisation, de « conversion » et de stérilisation », a déclaré Mauro Cabral Grinspan, Directeur exécutif de GATE, une organisation internationale qui travaille sur les questions d’identité de genre, d’expression de genre et de caractéristiques sexuelles. 

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a salué cette décision. « Il s’agit d’une étape importante dans l’élargissement de l’accès aux services de santé pour les personnes transgenres », a-t-il déclaré.

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Selon le rapport de l’Organisation mondiale de la Santé intitulé Transgender people and HIV (Personnes transgenres et VIH), les personnes transgenres sont 49 fois plus susceptibles de contracter le VIH que l’ensemble des adultes en âge de procréer. Dès le plus jeune âge, elles sont souvent confrontées à la stigmatisation, à la discrimination et au rejet social dans leurs foyers et leurs communautés parce qu’elles expriment leur identité de genre. Discrimination, violence et criminalisation sont autant de raisons qui empêchent les personnes transgenres d’accéder aux services anti-VIH dont elles ont besoin pour rester en bonne santé.

Même si la nouvelle version de la CIM ne sera présentée qu’en mai 2019 pour approbation finale devant l’Assemblée mondiale de la Santé, les activistes transgenres travaillent déjà sur les prochaines étapes, notamment la révision des catégories et des définitions, ainsi que sur la réception au niveau national.

« Nous allons travailler avec nos partenaires pour assurer une mise en application effective au niveau des pays, afin d’améliorer les réglementations tout en favorisant l’accès total à la reconnaissance juridique du genre et à des soins de santé valorisants en termes de genre », a conclu Mauro Cabral Grinspan.

Pérou : les femmes transgenres face aux injustices

26 avril 2018

Tamara, femme transgenre originaire de Lima, au Pérou, se débattait avec son identité depuis l’école élémentaire. Sans cesse harcelée par ses camarades, elle avait fini par décrocher. À 18 ans, il ne lui restait pas beaucoup de choix, et elle se mit à travailler dans la rue comme professionnelle du sexe. Tamara disait souvent qu’elle ne dépasserait pas l’âge de 30 ans. Comment pourrait-il en être autrement, demandait-elle avec provocation, alors que la société ne la traite pas comme un être humain ?

Triste ironie du sort, Tamara s’éteindra moins d’un mois après son trentième anniversaire, emportée par une maladie liée au VIH et la tuberculose. Un décès à un si jeune âge est malheureusement chose courante, car la plupart des femmes transgenres d’Amérique latine meurent avant d’atteindre 35 ans. L’Amérique latine occupe la première place mondiale en termes d’homicides perpétrés à l’encontre de personnes transgenres : près de 80 % des meurtres de personnes transgenres dans le monde ont lieu dans la région. En outre, la prévalence du VIH chez les femmes transgenres s’élève à 38 % et les femmes transgenres sont 50 % plus susceptibles de contracter le VIH que la population générale, selon une étude récente publiée dans le Journal de la Société internationale du sida.

Les violations des droits de l’homme commises à l’encontre des femmes transgenres dans l’ensemble des pays d’Amérique latine sont imputables à la culture ancrée dans la société. À cause du machisme prédominant, du conservatisme et de la culture transphobique, les personnes transgenres sont mises à l’écart et stigmatisées, ce qui menace gravement leur santé, leur sécurité, leur espérance de vie et leurs perspectives d’emploi. Victimes d’un manque d’opportunités et de soutien, beaucoup s’engagent dans le commerce du sexe. Professionnelles du sexe sans protections juridiques, ces personnes sont davantage exposées au risque de violences, d’abus sexuels et de toxicomanie. Et la plupart ont très peu accès aux services de santé. Non reconnues, beaucoup d’affaires de violence et de meurtre ne font l’objet d’aucun signalement.

La photojournaliste Danielle Villasana a suivi une communauté de femmes transgenres à Lima ces dernières années : elle met en images les réalités souvent terribles auxquelles elles sont confrontées, notamment les complications dues au VIH, les abus commis par les forces de police, des partenaires et des clients, et la mort. « C’est parce que la plupart des gouvernements d’Amérique latine et du monde entier ne sont toujours pas capables de protéger les femmes transgenres que je suis déterminée à montrer à quel point ces injustices largement ignorées ont souvent des conséquences fatales », explique-t-elle.

C’est la raison pour laquelle Mme Villasana a lancé une campagne de financement participatif sur Kickstarter dans le but de publier ces reportages capitaux sous forme de livre photo bilingue. L’objectif est de renforcer la sensibilisation au sein de la police, des établissements médicaux et auprès des législateurs : des secteurs qui, selon elle, ignorent très souvent les abus qui touchent les femmes transgenres, en raison des préjugés institutionnels et d’un manque de compréhension. Pour soutenir son projet de livre et en savoir plus, rendez-vous sur http://bit.ly/a-light-inside.

Dès le plus jeune âge, les personnes transgenres sont confrontées à la stigmatisation, à la discrimination et au rejet social dans leurs foyers et leurs communautés. Discrimination, violence et criminalisation sont autant de raisons qui empêchent les personnes transgenres d’accéder aux services anti-VIH dont elles ont besoin pour rester en bonne santé. L’ONUSIDA travaille avec les gouvernements, ses partenaires et les communautés transgenres pour élargir l’accès aux services de santé pour les personnes transgenres.

Photos de Danielle Villasana

Danielle Villasana

Projet de livre

La Maison des Transgenres : un centre communautaire pour les personnes transgenres à Buenos Aires

29 mars 2018

Kimi Avalos est une jeune femme transgenre qui vit à Buenos Aires en Argentine. À cause de la stigmatisation et de la discrimination, elle n’a pas pu continuer ses études et obtenir son diplôme. Elle explique qu’elle a été victime de brimades et de harcèlement ; ses camarades de classe l’insultaient et l’agressaient physiquement, sous l’œil indifférent de ses professeurs. « Je voulais vraiment étudier, mais j’ai dû quitter l’école. Maintenant, grâce à la Maison des Transgenres, mon rêve de terminer mes études deviendra bientôt réalité », explique Mme Avalos.

Mme Avalos fait partie de la trentaine d’étudiants transgenres ayant récemment entamé un nouveau programme éducatif qui leur permet de suivre un cursus pour les diplômes de niveau primaire et secondaire en participant à une combinaison de cours en face à face et virtuels. Ce projet innovant est mis en œuvre au sein de la Maison des Transgenres, un centre communautaire pour la formation et l’autonomisation des personnes transgenres créé en juin 2017 à Buenos Aires par Marcela Romero, Coordonnatrice de l’ATTTA (Association of Argentinian Transvestites, Transsexuals and Transgender), en collaboration avec le Conseil municipal de Buenos Aires.

« Pour créer ce lieu, nous avons dû sortir de l’ombre en tant que personnes transgenres. Le centre est un espace visible, sur l’une des artères principales de Buenos Aires, dans le quartier de San Cristóbal. C’est notre réalisation ; elle montre que nous existons en tant que communauté et que nous avons droit à un espace comme toute autre organisation », explique Mme Romero.

En Argentine, comme dans le reste de l’Amérique latine et des Caraïbes, la stigmatisation et la discrimination nuisent aux opportunités d’apprentissage et de réussite scolaire des personnes transgenres, affectant ainsi leurs futures perspectives d’emploi. La discrimination et la stigmatisation empêchent aussi les personnes transgenres d’accéder à des soins de santé adaptés, y compris les services de prévention du VIH, de protection sociale et de justice.

Dans la région, les personnes transgenres sont souvent victimes de violences physiques et sexuelles et de crimes de haine. Selon les données de l’ATTTA, 20 personnes transgenres ont été tuées en Argentine depuis le début de l’année 2018 et les violences sexistes sont en augmentation. La discrimination, les violences sexistes et l’exclusion contribuent aussi à la hausse de la vulnérabilité des personnes transgenres au VIH. Les femmes transgenres restent lourdement touchées par le VIH.

La Maison des Transgenres a été créée dans le but de fournir un espace sécurisé où les personnes transgenres peuvent acquérir de l’autonomie, des connaissances et des compétences sans crainte de discrimination, de rejet ou d’agression. Elle travaille en partenariat avec les agences gouvernementales, la société civile et le secteur privé pour fournir une large variété de services et de programmes basés sur les besoins spécifiques des personnes transgenres.


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Paroles d’activistes pour les droits des personnes transgenres


Entre autres initiatives, la Maison des Transgenres a mis en place des services intégrés de conseil et d’orientation professionnelle pour la recherche d’emploi, ainsi que des conseils juridiques dispensés par des avocats, disponibles 24 heures sur 24. En collaboration avec le Ministère de l’Éducation, la Maison des Transgenres a récemment lancé des projets éducatifs qui vont de la mise en œuvre de programmes scolaires de niveau primaire et secondaire à la formation professionnelle, par exemple dans les services aux personnes âgées.

Parmi les autres activités notables, on retrouve la promotion de la prévention du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles, du dépistage du VIH et des campagnes de vaccination. La Maison des Transgenres propose également une assistance psychologique permanente et, dans le cadre d’un partenariat avec l’Hôpital Fernández, des services de conseil sur les traitements hormonaux. En outre, l’organisation est engagée dans des actions de proximité avec une équipe d’agents de santé communautaires qui rendent visite aux professionnel(le)s du sexe sur leur lieu de travail le soir et distribuent des préservatifs et des documents d’information sur la prévention du VIH.

Bien que la Maison des Transgenres rencontre aujourd’hui le succès et fasse figure de référence pour les personnes transgenres à Buenos Aires, avec de multiples partenariats au sein de la ville, les choses n’ont pas été faciles pour en arriver là. Mme Romero explique qu’elle avait sollicité le Conseil municipal de Buenos Aires pour la première fois huit ans auparavant, pour obtenir un lieu où les personnes transgenres pourraient se retrouver. Ce n’est qu’il y a deux ans que le Conseil a fini par approuver la rénovation et le réaménagement de l’un de ses bâtiments, et que la Maison des Transgenres est devenue une réalité avec l’aide d’un architecte et de la vision de la Coordonnatrice de l’ATTTA.

« La Maison des Transgenres représente une pratique optimale de prestation de services communautaires qui contribue à l’accomplissement des objectifs de la stratégie Accélérer, en ne laissant personne pour compte », explique Carlos Passarelli, Directeur national de l’ONUSIDA pour l’Argentine, le Chili, l’Uruguay et le Paraguay.

Près de 400 personnes visitent la Maison des Transgenres chaque mois pour bénéficier de conseils et d’informations et environ 600 personnes y participent régulièrement à des ateliers, des réunions de groupe et des cours. « Je suis très heureuse et très reconnaissante de l’opportunité qui m’a été offerte par la Maison des Transgenres. J’espère que ce modèle de respect et de promotion des droits de l’homme servira d’exemple pour transformer et changer la société, de manière à ce que nous puissions tous vivre dans la dignité », conclut Mme Avalos.

Les Nations Unies préconisent une approche globale de l’éducation sexuelle

10 janvier 2018

Près de 10 ans après leur première édition, l’UNESCO publie aujourd’hui la nouvelle version des Principes directeurs internationaux sur l’éducation sexuelle. Ces principes encouragent la mise en œuvre d’une éducation sexuelle complète de qualité afin de promouvoir la santé et le bien-être, le respect des droits humains et l’égalité des genres. Ils suggèrent également aux jeunes des moyens afin de mener une vie saine, sûre et productive.

« Ces Principes directeurs internationaux qui s’appuient sur les dernières données scientifiques, réaffirment la place de l’éducation sexuelle dans le cadre des droits humains et de l’égalité des genres », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay. « Ils encouragent un apprentissage en matière de sexualité et de relations qui soit positif et fondé sur l’intérêt supérieur des jeunes. En décrivant les composantes des programmes d’éducation sexuelle qui ont fait leur preuve, les Principes directeurs permettent aux pouvoirs publics d’élaborer des programmes qui auront un impact positif sur la santé et le bien-être des jeunes ».

Cette publication< est conçue pour aider les responsables des politiques de l’éducation dans tous les pays à élaborer et à mettre en œuvre des programmes d’éducation sexuelle pertinents et adaptés pour les élèves âgés de 5 à 18 ans et plus.

Fondée sur un examen de l’état actuel de l’éducation sexuelle à travers le monde et s’inspirant des meilleures pratiques dans le monde, la publication souligne notamment que l’éducation sexuelle :

  • Aide les jeunes à adopter des attitudes et des comportements plus responsables en matière de santé sexuelle et reproductive.
  • Est un élément essentiel dans la lutte contre l’abandon scolaire des filles à l’adolescence en raison de mariages précoces ou forcés, de grossesses précoces et de problèmes de santé sexuelle et reproductive.
  • Est nécessaire car dans certaines régions du monde, deux filles sur trois ont indiqué n’avoir eu aucune idée de ce qu’il leur arrivait lorsqu’elles ont eu leurs règles pour la première fois et parce que les complications liées à la grossesse et à l’accouchement représentent la deuxième cause de décès chez les filles de 15 à 19 ans.
  • N’augmente ni l’activité sexuelle, ni les comportements sexuels à risque ni les taux d’infections sexuellement transmissibles (IST) dont le VIH. Par ailleurs, le rapport démontre que les programmes uniquement axés sur l’abstinence ne parviennent pas à prévenir l’initiation sexuelle précoce, ni à réduire la fréquence des rapports sexuels ou le nombre de partenaires chez les jeunes.

La publication pointe également la nécessité d’offrir une éducation sexuelle complète et de qualité auprès des jeunes :

  • Pour offrir un accès à des informations et des conseils sur le passage de l’enfance à l’âge adulte et sur les difficultés d’ordre physique, social et émotionnel auxquelles ils sont confrontés ;
  • Pour relever les défis posés par les questions de santé sexuelle et reproductive, qui sont particulièrement complexes durant la puberté comme l’accès à la contraception, la grossesse précoce, la violence fondée sur le genre, les IST et le VIH/SIDA.
  • Pour sensibiliser les jeunes à la prévention et la transmission du VIH compte tenu du fait que, dans le monde, seuls 34 % d’entre eux font preuve de connaissances précises dans ce domaine ;
  • Pour compléter ou réfuter la grande quantité d’informations de qualité variable que les jeunes trouvent sur internet, et aider ces derniers à faire face au cyber-harcèlement, un phénomène grandissant.

La publication a été produite en collaboration étroite avec ONUSIDA, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), ONU-Femmes et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les défenseurs des droits de l’homme jouent un rôle fondamental dans la riposte au sida

27 septembre 2017

Il y a 10 ans, lorsque Kene Esom, ancien Directeur d’African Men for Sexual Health and Rights (AMSHeR), gérait une clinique juridique pour les réfugiés, il a pu constater à quel point il était difficile pour les personnes marginalisées ou vulnérables d’accéder aux services de santé. « C’est là que je me suis rendu compte qu’en tant qu’avocat et défenseur des droits de l’homme, je pouvais vraiment jouer un rôle dans l’élargissement de l’accès aux services de santé et la défense des droits de l’homme ». Dans ses fonctions actuelles de Conseiller en initiatives stratégiques auprès du Conseil d’administration d’AMSHeR, il reste en première ligne dans la lutte contre la discrimination, en particulier celle qui touche les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en Afrique.

M. Esom explique que lorsqu’il parle des droits de l’homme dans le contexte du VIH, ce n’est pas uniquement une question de droit à la santé. « Il existe tout un ensemble de violations des droits de l’homme à l’encontre des hommes gays dans de nombreux pays, imputables essentiellement à la criminalisation des relations entre adultes consentants de même sexe », indique M. Esom. « Par exemple, il est arrivé qu’un journal décide de publier un article à sensation sur une fête organisée par des hommes gays ; ces hommes ont alors été arrêtés, incarcérés et contraints de passer un test de dépistage du VIH. Tous leurs droits à un procès équitable ont été violés et leur droit à la vie privée bafoué, car leurs noms, adresses et photos ont été publiés dans le journal ».

M. Esom ajoute que des incidents de ce genre peuvent remettre en cause des années de progrès sur l’accès des populations clés aux services anti-VIH. « Vous ne pouvez pas fournir de services de santé sans tenir compte de la situation des droits de l’homme au sein des populations à qui vous fournissez ces services. Vous avez beau mettre en place les meilleurs établissements de santé, les hommes gays ne viendront pas s’ils ont peur que la police les arrête ou que les médecins dénoncent leur comportement sexuel ».

À l’échelle mondiale, les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont 24 fois plus susceptibles de contracter le VIH que les adultes de la population générale. La stigmatisation, la discrimination, les actes de violence et la criminalisation des pratiques entre personnes de même sexe rendent plus difficile l’accès de ces hommes aux services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH.

AMSHeR soutient les organisations de défense des droits de l’homme dans leurs actions de sensibilisation éclairées par des données probantes. « Les défenseurs des droits de l’homme ont un rôle à jouer pour faire sortir de l’ombre ces problèmes et montrer l’impact que les violations des droits de l’homme peuvent avoir sur la riposte au VIH, en particulier sur les services qui ciblent les populations clés », explique M. Esom.

Malgré le silence qui entoure encore ces questions touchant la sexualité, l’orientation sexuelle et l’identité de genre, il existe un espoir. « Quand j’ai commencé ce travail il y a six ans, le contexte était totalement différent. Il y avait très peu de personnes qui souhaitaient s’engager en faveur de ces thématiques. Aujourd’hui, nous disposons d’un groupe plus important de personnes dans les pays dans toute l’Afrique et même dans le monde, et les communautés font valoir leurs droits et demandent l’accès aux services ainsi qu’une approche de la prestation de ces services fondée sur les droits ».

Dans le cadre de son travail, AMSHeR met l’accent sur le rôle des communautés dans le plaidoyer en faveur du changement et du dialogue direct avec les décideurs politiques. « Elles sont les voix et les visages des problèmes qui les touchent ».

Le droit de se rassembler est fondamental. « De nombreux hommes gays pensent qu’ils sont tout seuls. L’isolement accroît leur vulnérabilité. Rassembler les gens pour parler de leurs problèmes crée une communauté investie du pouvoir de s’exprimer ouvertement. En l’absence d’un tel espace, il devient plus compliqué d’impliquer les décideurs politiques et les prestataires de services ».

M. Esom évoquera la promotion et la protection des droits de l’homme dans le contexte du VIH et des autres maladies transmissibles à l’occasion du Forum social du Conseil des droits de l’homme, qui se tient du 2 au 4 octobre. Pour en savoir plus sur l’actualité de M. Esom et d’autres militants des droits de l’homme, inscrivez-vous pour participer au Forum social du Conseil des droits de l’homme à l’adresse https://reg.unog.ch/event/6958/.

Human Rights Council Social Forum

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