Reportage

Un modèle pour les prochains ensembles de données

26 mars 2019

Trente minutes avant même le début de l’atelier, la salle de réunion est déjà pleine. Des murmures s’élèvent de toutes parts tandis que les participants jettent un dernier coup d’œil aux données qui vont être utilisées pour la prochaine séquence de modélisation des estimations sur le VIH. Il est important de bien les comprendre, car les résultats de l’atelier auront une influence sur l’affectation des investissements à hauteur de milliards de dollars dans la riposte au sida.

Plus d’une centaine de personnes venues de 11 pays d’Afrique orientale et australe, avec le soutien de neuf organisations, se sont ainsi réunies à Johannesburg, en Afrique du Sud, pour analyser les tendances et le poids de l’épidémie de VIH dans leur pays. Cet atelier de l’ONUSIDA est l’un des 11 organisés dans le monde entier entre le 28 janvier et le 30 mars 2019, au cours desquels 140 équipes nationales, composées notamment d’épidémiologistes, de responsables de programmes de lutte contre le VIH et d’experts du suivi et de l’évaluation, ont été informées des dernières évolutions des logiciels utilisés pour estimer le nombre de personnes vivant avec le VIH, de nouvelles infections à VIH et de décès dus au sida.

Tout au long de ces ateliers, les équipes ont produit de nouvelles estimations sur l’épidémie de VIH dans leur pays de 1970 à 2018, affinant les estimations réalisées les années passées. Les programmes nationaux et les réponses des donateurs sont basés sur les données les plus récentes et les plus précises. Ces données sont utilisées pour fixer des objectifs, identifier les points chauds, revoir les programmes nationaux et décider du déroulement de la riposte au sida.

Avant les ateliers, les équipes nationales ont recueilli des données sur les programmes et la surveillance auprès de leurs systèmes d’information sanitaire. Durant les ateliers, ces données sont saisies dans Spectrum, une suite logicielle sophistiquée soutenue par l’ONUSIDA, utilisée pour compiler et analyser les données sur l’épidémie de VIH, afin de générer les estimations sur le VIH par pays.

Les pays qui disposent de données correctes au niveau des établissements utilisent ces informations, associées aux données sur les réseaux routiers, les densités de population et d’autres variables, pour calculer le nombre de personnes vivant avec le VIH par district, une information d’une importance cruciale pour une approche localisation géographique – population de la riposte au sida. Ces estimations par district sont ensuite ventilées par différents groupes d’âge et par sexe.

Les pays qui reçoivent des fonds des États-Unis importent leurs estimations dans une feuille de calcul surnommée « Data Pack », qui est utilisée dans le processus de détermination du niveau d’aide financière qu’un pays recevra.

Le Lesotho fait partie des pays dont la riposte au sida est soutenue par les États-Unis. John Stover, principal développeur de Spectrum, a été mandaté pour appuyer les membres de l’équipe nationale lors de la réunion de Johannesburg. Il est très doué pour expliquer des