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Éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants et maintenir leurs mères en vie : bien plus que de simples comprimés

14 décembre 2012

Photo : ONUSIDA/D.Kwande

Une révision à mi-parcours de la mise en œuvre du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie a été réalisée à Nairobi, au Kenya, les 6 et 7 décembre derniers. Cet atelier de deux jours a été l'occasion d'évoquer la suite des opérations pour surmonter trois obstacles majeurs à la concrétisation des objectifs du Plan mondial, à savoir la réalisation d'un diagnostic précoce chez les nourrissons, la mise à disposition des ressources humaines nécessaires pour les soins de santé et la gestion de la chaîne d'approvisionnement.

En juin 2011, l'ONUSIDA et le Plan présidentiel d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) ont dévoilé le Plan mondial avec deux objectifs principaux pour 2015 : une réduction de 90 % du nombre d'enfants nouvellement contaminés par le VIH et une réduction de 50 % du nombre de décès maternels dus au sida. Le Plan mondial se focalise sur 22 pays prioritaires, qui comptabilisent le plus de femmes enceintes vivant avec le VIH selon les estimations.

À l'ouverture de la réunion, Deborah Von Zinkernagel, Coordonnatrice de la lutte mondiale contre le sida pour le gouvernement américain, a mis l'accent sur l'élan constaté au cours des 18 mois écoulés depuis le lancement du Plan mondial. « Un leadership politique fort, un changement progressif des politiques et un renforcement accéléré des programmes à tous les niveaux aident à réduire de façon significative les nouvelles infections à VIH chez les enfants et les décès liés au sida chez les mères », a affirmé Mme Von Zinkernagel. « Même si la partie est loin d'être gagnée, l'intensification des efforts de nombreux partenaires dans le cadre du Plan mondial fait progresser la réalisation de l'objectif d'une génération sans sida », a-t-elle ajouté.

En ce qui concerne les défis, les participants ont souligné qu'une confirmation immédiate de l'infection à VIH chez un enfant est impérative pour garantir la mise en place opportune de la thérapie antirétrovirale, étant donné que la moitié des enfants contaminés par le virus décèdent avant l'âge de deux ans. L'ONUSIDA estime que, en 2010, sur 65 pays ayant établi des rapports, seuls 28 % des enfants nés de mères vivant avec le VIH ont subi un test de dépistage du VIH au cours des deux premiers mois de leur vie. En 2011, 230 000 enfants sont morts de causes liées au VIH dans le monde et seuls 28 % des enfants remplissant les conditions pour un traitement en bénéficiaient réellement, contre 54 % des adultes.

Les participants ont aussi souligné que, malgré les progrès effectués en matière de prestation de services visant à empêcher la transmission du VIH de la mère à l'enfant, l'accès à un diagnostic approprié et/ou à un traitement pour les femmes enceintes est resté nettement insuffisant. Selon l'ONUSIDA, en 2011, le pourcentage des femmes enceintes remplissant les conditions pour un traitement, qui vivaient avec le VIH et ont suivi une thérapie antirétrovirale pour elles-mêmes, est estimé à 30 %.

Dans les pays comme la République démocratique du Congo, le Tchad et le Nigeria, moins de 20 % des femmes enceintes ont bénéficié d'un dépistage du VIH et de conseils à ce sujet en 2010. Les participants ont noté que, dans certain cas, l'accès à ces services était restreint par des politiques gouvernementales mal informées ou mal orientées qui ne considèrent pas la mise à disposition de ce traitement vital comme étant prioritaire.

Les défis généraux associés à la chaîne d'approvisionnement et, plus particulièrement, le prix des produits de base, ont des implications non négligeables. En effet, les participants ont reconnu que, sans chaîne d'approvisionnement efficace, les objectifs du Plan mondial ne peuvent tout simplement pas être remplis. Des stratégies comme le regroupement et l'intégration des achats, le renforcement et l'harmonisation des systèmes réglementaires, la transparence des systèmes et l'amélioration des prévisions concernant les produits de base afin de réduire le gaspillage des stocks, sont essentielles pour maximiser l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement. La réunion a également été l'occasion d'évoquer l'importance de disposer de financements prévisibles et d'un personnel expérimenté pour assurer une gestion logistique efficace tout en réduisant les coûts.

Le manque de ressources humaines dans le domaine de la santé, et plus particulièrement de médecins, d'infirmières et de sages-femmes, a été signalé comme étant un obstacle majeur à l'expansion rapide des services de prévention, de traitement et d'appui en matière de VIH pour les mères et les enfants. De nombreux pays participants expérimentent la délégation et le partage des tâches, et le travail avec des agents de santé non professionnels ou communautaires pour étendre la portée des services de soins de santé. Des stratégies en mesure d'accélérer le recrutement, la préservation et la formation continue des professionnels de santé ont été échangées, comme l'officialisation du rôle des agents de santé communautaires, le développement d'un cadre officiel de gestion de ces professions dans le but de chapeauter les établissements de santé et l'accélération des programmes de formation préalable.

Même si la partie est loin d'être gagnée, l'intensification des efforts de nombreux partenaires dans le cadre du Plan mondial fait progresser la réalisation de l'objectif d'une génération sans sida

Deborah Von Zinkernagel, Coordonnatrice de la lutte mondiale contre le sida pour le gouvernement américain

Les participants ont convenu que l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et maintenir leurs mères en vie allait bien au-delà de simples comprimés. En effet, il s'agit avant tout de protéger la santé, la dignité et la sécurité des mères qui vivent avec le VIH et de leurs enfants. Il faut également relever les défis qui se posent pour concrétiser les résultats en matière de santé au sens large, au-delà des objectifs au regard du VIH, grâce à la formation des professionnels de santé et à l'élimination des obstacles au niveau de la chaîne d'approvisionnement en médicaments. Pendant l'atelier, les participants ont défini les actions clés à mettre en place pour progresser vers les objectifs du Plan mondial dans ces domaines. Ils ont aussi discuté de l'architecture de financement internationale, et de la manière dont les ressources disponibles, comme le Fonds mondial et le PEPFAR, pourraient être optimisées, mais en commençant par leurs propres mécanismes de financement nationaux.

Pour clôturer la réunion, le Dr Bernhard Schwartlander, Directeur du département Réalité, Innovation et Politiques de l'ONUSIDA, a félicité les pays pour leur dynamisme. « L'appel en faveur de l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie a été largement entendu », a-t-il indiqué, « et les pays procèdent désormais à des investissements importants et durables pour leurs populations. Il est désormais temps d'intensifier nos efforts car nous entrons dans la deuxième phase du Plan mondial, et de prouver que nous méritons la confiance que nous accordent nos gouvernements et les personnes que nous servons. »

Cette réunion a rassemblé les représentants gouvernementaux de 16 des 22 pays prioritaires identifiés dans le Plan mondial, ainsi que les représentants du PEPFAR, des Nations Unies et de plusieurs agents de réalisation de dimension internationale. Les organisations suivantes étaient également représentées : Women Fighting AIDS in Kenya (WOFAK), la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH/sida (ICW) et l'Équipe spéciale inter-agences sur la prévention des infections dues au VIH chez les femmes enceintes, les mères et leurs nourrissons.

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Le Conseil de l'ONUSIDA promeut la non-discrimination à l'encontre des personnes touchées par le VIH

13 décembre 2012

(De G à D) Le Révérend MacDonald Sembereka du Malawi, premier intervenant, et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, en plein échange au cours de la partie thématique sur la lutte contre la discrimination du 31e CCP.
Photo : ONUSIDA/V.Martin

Le Conseil de coordination du Programme de l'ONUSIDA (CCP) s'est réuni à Genève cette semaine. Dans son rapport au Conseil, Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a demandé aux membres de maintenir leur engagement pour les 1000 jours à venir d'ici la date limite de 2015, et de saisir les opportunités post-2015.

« Il est évident que nous faisons ce qu'il faut, et que nous le faisons mieux, plus rapidement et plus intelligemment », déclare M. Sidibé. « Mais entendons-nous bien : l'épidémie n'est pas terminée. Nous avons un agenda à respecter et devons saisir toutes les opportunités, non seulement pour atteindre l'objectif d'une génération sans sida, mais aussi pour réécrire le futur de la santé et du développement à l'échelle mondiale. »

Une riposte plus forte pour les femmes et les filles

ONU Femmes a participé pour la première fois à la réunion du Conseil depuis sa désignation en qualité de Coparrainant de l'ONUSIDA en juin dernier. Pour souligner l'urgence et la nécessité d'assurer l'émancipation des femmes, Michelle Bachelet, Directrice exécutive de l'ONU Femmes, a expliqué : « Les femmes doivent être des citoyens à part entière. Elles doivent pouvoir vivre sans violence, bénéficier des mêmes conditions d'accès et du même contrôle des ressources de production, avoir un meilleur accès à l'éducation, à l'information et à la prévention, et leur travail au sein de l'économie domestique doit être pris en compte, valorisé et soutenu. »

Les membres du Conseil ont aussi reconnu la nécessité de renforcer la riposte pour les femmes et ont demandé que l'ONUSIDA s'efforce de garantir que les femmes et les réseaux de femmes vivant avec le VIH soient intégrés de manière significative dans toutes les phases de la planification, de la mise en œuvre et de la surveillance de la riposte au sida.

Lutte contre la discrimination

Le troisième jour, une discussion thématique spéciale animée par Nisha Pillai, journaliste de la BBC, a été organisée sur la non-discrimination. Les intervenants ont souligné que des personnes déjà marginalisées et vulnérables sont encore trop souvent victimes de la discrimination liée au VIH, qui peut s'avérer réellement dévastatrice et agit comme un obstacle majeur au dépistage, à la prévention et au traitement du VIH. L'objectif de zéro discrimination est essentiel pour faire progresser la riposte au VIH.

La discrimination est vivace et très marquée dans nos sociétés ; elle est à la fois insidieuse et douloureuse. Si nous ne résolvons pas le problème de la discrimination, l'objectif des trois zéros restera une chimère.

Révérend MacDonald Sembereka

M. Sidibé a souligné l'importance de la concrétisation de cet objectif : « Nous ne pouvons pas continuer à lutter contre la discrimination comme nous l'avons fait jusqu'à présent. Les personnes que nous ne parvenons pas à toucher aujourd'hui sont les plus difficiles à atteindre parce qu'elles n'osent pas se faire connaître, par peur de la discrimination. »

M. Sidibé a accueilli le Révérend MacDonald Sembereka du Malawi, premier intervenant de cette discussion. Militant en faveur des droits de l'homme et des droits civils, le Révérend MacDonald vit avec le VIH et s'est retrouvé directement confronté à la discrimination liée au VIH : « La discrimination est vivace et très marquée dans nos sociétés ; elle est à la fois insidieuse et douloureuse. Si nous ne résolvons pas le problème de la discrimination, l'objectif des trois zéros restera une chimère », a-t-il déclaré.

Son discours très émouvant portait sur ses déboires personnels en rapport avec la discrimination, et sur la manière dont la société devrait soutenir au lieu de frapper d'ostracisme les personnes touchées par le VIH. « Nous sommes tous à blâmer pour la poursuite de la discrimination ; lorsque nous renonçons à lutter contre les pratiques culturelles qui excluent certaines personnes, contre l'ignorance qui oblige les gens à quitter leur village et leur communauté, contre les règles archaïques et ancestrales qui empêchent les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes d'accéder à des services de soins de santé de base, et contre les croyances religieuses qui gardent les gens sous le coup d'interprétations rigides des textes sacrées, qui ne permettent pas aux femmes d'accéder à l'éducation, encouragent le mariage des enfants et appuient des préjugés profondément enracinés légitimant les violences sexuelles. »

Après le discours du Révérend MacDonald, l'animatrice a invité les participants à prendre part à une discussion ouverte sur la riposte à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH dans différents secteurs, dont les soins de santé, l'emploi, l'éducation, la justice et la communauté.

Le Conseil a décidé que le thème du prochain CCP serait le VIH et les jeunes. L'Inde a été élue comme prochain Président du CCP, avec l'Australie comme Vice-Président et le Congo comme Rapporteur.

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Nouvelles directives pour une meilleure prévention du VIH chez les professionnels du sexe

11 décembre 2012

L'Organisation mondiale de la santé (OMS), en partenariat avec le FNUAP, l'ONUSIDA et le Global Network of Sex Work Projects, a développé de nouvelles directives visant à mieux protéger les professionnels du sexe contre le VIH et les autres infections sexuellement transmissibles (IST).

Les professionnels du sexe sont souvent extrêmement vulnérables au VIH et aux autres infections sexuellement transmissibles (IST) en raison de facteurs multiples (grand nombre de partenaires sexuels, conditions de travail dangereuses et obstacles à la négociation pour le port systématique d'un préservatif, etc.). En outre, les professionnels du sexe n'exercent qu'un contrôle mineur sur ces facteurs en raison de leur marginalisation sociale et car leurs environnements de travail sont souvent criminalisés. Dans certains contextes, l'alcool, la consommation de drogues et la violence peuvent encore exacerber leur vulnérabilité et les risques qu'ils courent.

« Le risque qu'un professionnel du sexe soit contaminé par le VIH ou d'autres IST est nettement plus élevé que pour les autres personnes », déclare le Dr Gottfried Hirnschall, Directeur du département VIH/sida à l'OMS.

L'objectif du document d'orientation, Prévention et traitement de l'infection à VIH et des autres infections sexuellement transmissibles chez les professionnels du sexe dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, est de fournir des recommandations techniques sur les programmes efficaces en matière de prévention et de traitement du VIH et d'autres IST auprès des professionnels du sexe et de leurs clients.

Prévenir l'infection des professionnels du sexe peut améliorer la santé des professionnels du sexe eux-mêmes mais également ralentir la transmission du VIH et des IST au sein de populations plus vastes. Des actions préventives dans des pays aussi divers que le Brésil, l'Inde, le Kenya et la Thaïlande, ont réussi à réduire la transmission des IST dans le commerce du sexe en renforçant l'utilisation des préservatifs. Elles ont ainsi permis d'améliorer l'état de santé global des professionnels du sexe et d'accélérer la mise sous contrôle des épidémies de VIH et d'IST.

Les nouvelles directives de l'OMS recommandent que les pays œuvrent en faveur de la décriminalisation du commerce du sexe et encouragent les pays à améliorer l'accès des professionnels du sexe aux services de santé. Elles définissent également un ensemble d'actions visant à responsabiliser les professionnels du sexe et soulignent que l'utilisation correcte et systématique d'un préservatif peut réduire les transmissions entre les professionnels du sexe (hommes, femmes ou transsexuel(le)s) et leurs clients.

Les preuves indiquent que, lorsque les professionnels du sexe arrivent à imposer des rapports sexuels protégés, le risque d'infection à VIH et donc leur vulnérabilité sont considérablement réduits. Les directives encouragent la réalisation régulière de dépistages volontaires et le traitement des IST pour les professionnels du sexe, afin d'améliorer leur santé et de contrôler la propagation du VIH et des IST.

Selon l'OMS, ces directives basées sur des données probantes sont destinées à être utilisées par les responsables nationaux de la santé publique et les gestionnaires des programmes de lutte contre le VIH et les IST, les organisations non gouvernementales dont les organisations communautaires et de la société civile, et les professionnels du sexe. Ces directives peuvent également être utiles pour les bailleurs de fonds internationaux, les médias scientifiques, les décideurs gouvernementaux en matière de santé et les militants.

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« Le VIH et le travail du sexe » : ripostes innovantes à la corrélation entre commerce du sexe et VIH en Asie et dans le Pacifique

11 décembre 2012

À Rangoun, une jeune femme se repose dans un centre d'accueil mis sur pied par l'initiative birmane Targeted Outreach Programme, ou TOP Myanmar, qui a réalisé des progrès remarquables en matière d'élargissement de l'accès aux services intégrés de santé sexuelle et reproductive et de lutte contre le VIH adressés aux professionnels du sexe depuis sa création en 2004. « Lorsque je ne me sens pas très bien, je viens ici, au centre, et je me repose, je discute avec des amis, je chante des chansons ou je regarde des films. On peut parler entre nous et demander des informations et de l'aide pour résoudre nos problèmes », explique-t-elle.

En Inde, l'initiative Veshya Anyay Mukti Parishad ou VAMP Plus, facilite l'accès aux services de dépistage et de traitement du VIH par le biais d'opérations de sensibilisation, par l'éducation et par des actions de proximité. Elle a aussi créé un réseau communautaire de soins et de protection qui aide les professionnels du sexe vivant avec le VIH à se défendre, à chercher et à recevoir un traitement, et à obtenir des soins et un soutien tout en s'attelant aux problèmes plus génériques en matière de la santé et de bien-être, dont l'alimentation et le logement.

De plus, au Bangladesh, Durjoy Nari Sangha permet aux 3 500 professionnelles du sexe qui lui sont affiliées de revendiquer le respect de leurs droits à l'égalité, à la dignité, à la santé et à la sécurité. « L'étendue et la gravité de la violence à l'encontre des professionnels du sexe ne provoquent aucune réaction ; cela semble quasiment normal », déclare Durjoy Nari Sangha. « Bien souvent, la stigmatisation à l'encontre des professionnels du sexe implique qu'ils ne sont pas considérés comme méritant un soutien et une protection. » L'initiative antiviolence est en train de changer les choses. Grâce aux efforts dans le cadre de cette initiative, la violence à l'encontre des professionnels du sexe a baissé et les professionnels du sexe eux-mêmes sont davantage informés et conscients de leurs droits.

Les nouveaux groupes émergents peuvent profiter du réseau d'organisations existant, les professionnels du sexe peuvent apprendre énormément de choses des autres professionnels du sexe, de la résolution de leurs problèmes à l'élaboration de propositions

Tracey Tully, porte-parole du Réseau Asie/Pacifique des professionnels du sexe

Les professionnels du sexe ont été touchés de plein fouet par le VIH dans de nombreuses régions du monde, Asie et Pacifique y compris. Toutefois, ils font aussi partie des populations clés à haut risque qui ont le mieux réagi aux campagnes de prévention du VIH, en mettant en place des stratégies de sensibilisation et en s'engageant dans des initiatives entre pairs dans le but de riposter à l'épidémie.

TOP Myanmar, VAMP Plus et Durjoy Nari Sangha font partie des 11 organisations dont le travail a été recensé dans Le VIH et le commerce du sexe – Ripostes innovantes en Asie et dans le Pacifique, qui regroupe des études de cas produites conjointement par le FNUAP, l'ONUSIDA et le Réseau Asie/Pacifique des professionnels du sexe (APNSW).

Les études de cas fournissent des informations sur la manière dont les programmes et la sensibilisation sur le commerce du sexe et le VIH ont été mis en place, avec les avis de certains professionnels du sexe sur les mesures les plus efficaces et la raison de leur succès. Ces réactions illustrent la façon dont ces efforts ont permis aux professionnels du sexe d'exiger le respect de leurs droits humains, de prendre le contrôle sur leur environnement de travail et d'améliorer leurs conditions sanitaires et sociales.

Pradeep Kakkattil, Directeur régional adjoint de l'ONUSIDA pour l'Asie et le Pacifique et Tracey Tully, porte-parole du Réseau Asie/Pacifique des professionnels du sexe, au cours du lancement de « Le HIV et le commerce du sexe ».
Photo : ONUSIDA

« L'expérience en matière de riposte efficace au VIH dans le contexte du commerce du sexe est très riche en Asie et dans le Pacifique ; toutefois, il n'existait pas suffisamment de documentation et d'analyse de cette expérience », affirme Julia Cabassi, Conseillère régionale, VIH & MARPs, Bureau régional du FNUAP pour l'Asie et le Pacifique. “Le VIH et le travail du sexe contribue à combler cette lacune. »

Pradeep Kakkattil, Directeur régional adjoint de l'ONUSIDA pour l'Asie et le Pacifique, déclare que ce document est une ressource importante permettant de réaffirmer les engagements, y compris la diminution de la transmission du VIH par voie sexuelle de 50 % d'ici 2015. « Dans la perspective des Nations Unies, nous avons une chance extraordinaire de disposer d'un outil aussi puissant », précise M. Kakkattil. « Il nous donne un cadre et une crédibilité communautaire par rapport aux décideurs politiques. Il constitue un outil communautaire exceptionnel, qui joue aussi un rôle de sensibilisation et de planification », ajoute-t-il.

Tracey Tully, porte-parole de l'APNSW, déclare que ce document démontre l'efficacité de l'engagement entre pairs. « Les nouveaux groupes émergents peuvent profiter du réseau d'organisations existant, les professionnels du sexe peuvent apprendre énormément de choses des autres professionnels du sexe, de la résolution de leurs problèmes à l'élaboration de propositions », indique-t-elle.

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Les femmes s’expriment : Le rôle des femmes vivant avec le VIH dans la lutte mondiale contre le sida

11 décembre 2012

Dans un nouveau rapport intitulé Les femmes s'expriment, l'ONUSIDA étudie l'impact du VIH chez les femmes et le rôle majeur joué par les femmes qui vivent avec le virus dans l'éradication du sida. Ce rapport présente les données les plus récentes ainsi que les commentaires de militants de premier plan sur les sujets des femmes et du VIH.

Il inclut les déclarations de près de 30 femmes vivant avec le VIH qui ont donné leur avis personnel sur la manière dont l'épidémie affecte les femmes et dont ces dernières œuvrent activement pour réduire la propagation et l'impact du sida.

Le VIH continue d'avoir un effet disproportionné sur la vie des femmes. Il est toujours la première cause de mortalité pour les femmes en âge de procréer et les inégalités entre les sexes et les violations des droits des femmes persistent à rendre les femmes et les filles plus vulnérables au VIH et à les empêcher d'accéder aux services essentiels en matière de lutte contre le VIH.

« La réalisation de l'objectif de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida nécessite une action accélérée en faveur des femmes et des filles », déclare Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Les femmes doivent avoir accès à l'éducation et aux connaissances et être en mesure de se protéger contre le VIH. Nous devons être à l'écoute de leurs besoins et de leurs sentiments et transformer leurs mots en action. »

Chaque minute, une jeune femme contracte le VIH

Le taux d'infection chez les jeunes femmes de 15 à 24 ans est deux fois plus élevé que chez les jeunes hommes, ce qui souligne l'impact que le VIH a sur la vie des jeunes femmes. Cette disparité est la plus marquée en Afrique subsaharienne, où 3 % des jeunes femmes vivent avec le VIH.

Une éducation complète sur la sexualité pour tous les jeunes est essentielle pour qu'ils puissent se protéger du VIH, en particulier les jeunes femmes. Toutefois, le pourcentage de jeunes femmes qui peuvent identifier convenablement les différentes manières de prévenir le VIH est encore extrêmement faible dans de nombreux pays à forte prévalence du VIH.

« Aujourd'hui, près de 60 % des adultes vivant avec le VIH dans les régions les plus touchées sont des femmes ; nous devons donc agir rapidement », affirme Michelle Bachelet, Directeur exécutif ONU Femmes. « Pour que notre riposte soit plus efficace, il faut que les femmes impliquées dans les prises de décision soient plus nombreuses, que l'accès aux informations et aux services en matière de santé sexuelle et reproductive soit plus aisé et que la promotion et la protection des droits des femmes et des filles soient mieux mises en valeur. »

Les inégalités entre les sexes ont une influence déterminante sur le risque d'infection à VIH

Des progrès importants doivent être réalisés pour assurer l'égalité entre les sexes et le respect des droits et de la santé sexuelle et reproductive des femmes, et plus particulièrement de celles qui vivent avec le VIH. Des normes défavorables aux femmes et l'absence d'autonomisation économique rendent les femmes plus vulnérables à la contamination par le VIH par le biais d'une transmission par voie sexuelle.

« L'amélioration du statut social et économique des femmes et le renforcement de leur pouvoir de décision réduisent le risque d'infection à VIH », précise Jennifer Gatsi, Directrice exécutive du Réseau namibien pour la santé des femmes.

Pour que notre riposte soit plus efficace, il faut que les femmes impliquées dans les prises de décision soient plus nombreuses, que l'accès aux informations et aux services en matière de santé sexuelle et reproductive soit plus aisé et que la promotion et la protection des droits des femmes et des filles soient mieux mises en valeur

Michelle Bachelet, Directrice exécutive ONU Femmes

Les femmes marginalisées demeurent les plus touchées par le VIH

Les professionnels du sexe et les consommateurs de drogues sont particulièrement vulnérables au VIH. Lorsque le sexe sert de monnaie d'échange pour de l'argent ou de la drogue, les femmes n'ont souvent qu'une influence très limitée sur le port du préservatif. Les professionnelles du sexe sont 13,5 fois plus nombreuses à vivre avec le VIH que les autres femmes. Certains pays ont signalé un taux de prévalence du VIH supérieur à 20 % chez les professionnelles du sexe dans les capitales. Des études conduites dans neuf pays de l'Union européenne ont indiqué, en moyenne, une prévalence du VIH 50 % plus élevé chez les consommatrices de drogues injectables que chez les consommateurs masculins de ces produits.

Stopper les nouvelles infections chez les enfants et maintenir leurs mères en vie

Depuis que l'ONUSIDA a lancé le Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie, les nouvelles infections chez les enfants en Afrique subsaharienne ont baissé de près de 25 % (2009 à 2011). Cela représente une progression considérable vers la réalisation de l'objectif de zéro nouvelle infection à VIH chez les enfants d'ici 2015.

Néanmoins, la stigmatisation et la discrimination ou la menace de ces dernières empêchent encore de nombreuses femmes d'accéder à des services de soins prénataux. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, quasiment deux femmes enceintes sur trois ne connaissent pas leur statut sérologique.

Il est essentiel de protéger les droits et la santé sexuelle et reproductive de toutes les femmes vivant avec le VIH. Cela inclut aussi leur droit d'accéder de façon volontaire et confidentielle au dépistage et aux conseils sur le VIH, à des informations précises et sans jugement et à des traitements et des services de qualité, et de porter leurs enfants dans un environnement sain, exempt de toute stigmatisation, discrimination et violence.

Droits et politiques visant à protéger les droits des femmes qui vivent avec le VIH

Les droits et les politiques devraient protéger les femmes et les filles. Toutefois, certains punissent, stigmatisent et exercent une discrimination à l'encontre des femmes qui vivent avec le VIH, créant ainsi un obstacle considérable à l'accès des femmes à des services en rapport tant avec le VIH qu'avec la réduction des risques. Le rapport souligne la nécessité de modifier les lois, les politiques, les programmes et les pratiques, et appelle les femmes à faire partie intégrante des processus décisionnels et de programmation.

L'amélioration du statut social et économique des femmes et le renforcement de leur pouvoir de décision réduisent le risque d'infection à VIH

Jennifer Gatsi, Directrice exécutive du Réseau namibien pour la santé des femmes

« Les femmes s'expriment » donne un aperçu détaillé des nombreux défis auxquels sont confrontées les femmes et en particulier celles qui vivent avec le VIH. Il offre en outre une vue d'ensemble de la manière dont les femmes façonnent la riposte au VIH et de l'importance de leur implication active dans la prise de décision et dans la programmation.

L'avant-propos de « Les femmes s'expriment » est signé Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michelle Bachelet, Directrice exécutive ONU Femmes et Jennifer Gatsi, Cofondatrice et Directrice exécutive du Réseau namibien pour la santé des femmes. Ce rapport a été présenté officiellement à la Mission polonaise de Genève le mardi 11 décembre 2012 par Igor Radziewicz-Winnicki, Sous-secrétaire d'État auprès du Ministère de la Santé polonais et Président du 31e CCP, et Son Excellence Remigiusz A. Henczel, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, Représentant permanent de la République de Pologne auprès du Bureau des Nations Unies et d'autres organisations internationales à Genève.

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Ouverture de la 31e réunion du Conseil de coordination du Programme de l'ONUSIDA

11 décembre 2012

Photo : ONUSIDA

La 31e  réunion du Conseil de coordination du Programme de l'ONUSIDA (CCP) aura lieu à Genève du 11 au 13 décembre.

Au cours de la session d'ouverture, Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, présentera son rapport qui met en évidence les progrès réalisés depuis la dernière réunion du Conseil en juin 2012, ainsi que les défis à venir. À l'invitation de M. Sidibé, le Dr Richard Horton, Éditeur en chef de la revue The Lancet, fera part de son point de vue sur la riposte au sida dans le Cadre de développement post-2015 et sur sa contribution à la santé et au développement à l'échelle mondiale.

Mme Michelle Bachelet, Directrice exécutive ONU Femmes, participera pour la première fois à cette réunion, étant donné que le Conseil de l'ONUSIDA a approuvé la désignation de ONU Femmes comme 11e Coparrainant du Programme commun en juin 2012. Une révision à mi-parcours de la mise en œuvre de l'Agenda pour une Action accélérée en faveur des femmes, des filles et de l'égalité des sexes et du VIH sera également présentée au Conseil de l'ONUSIDA.

La partie thématique de la réunion aura lieu jeudi et portera sur la lutte contre la discrimination. Les participants examineront les actions politiques et programmatiques qui réduisent la discrimination liée au VIH dans les différents secteurs, dont les soins de santé, l'emploi, l'éducation, la justice et la communauté. Cet événement offrira aussi l'opportunité de discuter des stratégies permettant d'étendre ces politiques et ces programmes dans le contexte des ripostes nationales au VIH.

La 31e réunion du Conseil de l'ONUSIDA est présidée par la Pologne.

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Entretien avec John Edward Greene, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida aux Caraïbes

07 décembre 2012

Les Envoyés spéciaux du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida sont des personnes engagées désignées par le Secrétaire général des Nations Unies pour contribuer à faire avancer l'action de lutte contre le sida au niveau mondial et garantir que le sida reste une priorité politique essentielle dans leurs régions respectives. Dans une série d'entretiens avec Unaids.org, les Envoyés spéciaux pour le sida partagent leurs points de vue sur la situation de l'épidémie de sida et sur leur propre rôle dans l'effort mondial pour mettre un terme à cette épidémie.

John Edward Greene, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida aux Caraïbes

John Edward Greene a été nommé Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida aux Caraïbes en novembre 2011, en raison de la qualité de son travail en tant que Secrétaire général adjoint responsable du secteur du développement social et humain au Secrétariat de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).

Le professeur Greene a derrière lui une longue carrière régionale et internationale dans le domaine universitaire, du développement du secteur social, de la réduction de la pauvreté, du développement organisationnel et du sida. Alors qu'il œuvrait au sein de la CARICOM, le professeur Greene a élaboré le projet de création du Partenariat Pan-Caraïbe contre le VIH/sida (PANCAP) qui a été reconnu, en 2004, comme une meilleure pratique internationale dans la riposte au VIH.

Il a été distingué en 2010 par le gouvernement du Suriname, qui l'a nommé Grand Officier de l'Ordre de l'Étoile jaune pour ses contributions dans le secteur du développement social et de la santé dans les Caraïbes, et plus particulièrement dans le cadre de la riposte au sida. La Caribbean Youth Ambassadors Corp lui a aussi conféré le Prix de la Jeunesse pour son rôle pionnier dans les programmes de développement et en faveur de la jeunesse dans la région.

En tant qu'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida, quel est selon vous votre rôle dans la riposte au sida ?

En tant qu'Envoyé spécial, mon rôle est de militer en faveur des objectifs et des engagements définis dans la Déclaration politique sur le VIH/sida de 2011. Je m'efforce en particulier de promouvoir les concepts de responsabilité partagée et de durabilité de la riposte au sida, et de mettre les droits de l'homme au cœur de la riposte. Ces concepts ont été identifiés comme des priorités par la population des Caraïbes.

Quelles sont vos motivations dans ce rôle ?

Je travaille avec l'ONUSIDA pour renforcer le Partenariat Pan-Caraïbe contre le VIH/sida (PANCAP), un partenariat unique entre les gouvernements, le secteur privé, les ONG et les agences pour le développement sur l'ensemble du territoire caribéen de langue anglaise, française, néerlandaise et espagnole.

Parmi les petits pays qui composent les Caraïbes, nombreux sont ceux qui n'ont pas la capacité de riposter efficacement au sida au niveau national. Le PANCAP regroupe les programmes nationaux de lutte contre le VIH et les organisations internationales et régionales, afin de progresser ensemble dans tous les domaines de la riposte au sida.

Les jeunes constituent la nouvelle génération de leaders. Ils sont à la base de l'évolution que nous prônons pour atteindre l'objectif d'une génération sans sida.

John Edward Greene, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida aux Caraïbes

Au niveau communautaire, le défi que représente la réduction de la stigmatisation et de la discrimination est soutenu par Champions for Change, groupe rassemblant des individus engagés et respectés qui agissent pour sensibiliser le public à leurs projets et qui œuvrent pour résoudre ces problèmes dans leurs pays.

De plus, les Caraïbes pourraient être la première région au monde à parvenir à éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants, ce qui constitue une perspective très encourageante.

Quelles améliorations constatez-vous au niveau de la riposte au sida dans les Caraïbes ?

Les gouvernements des Caraïbes sont de plus en plus conscients de la nécessité d'investir dans la riposte au sida afin d'éviter de régresser par rapport aux améliorations réalisées en ce qui concerne l'accès au traitement et à la prévention du VIH. En outre, ils sont de plus en plus réceptifs à l'égard de la promotion des droits de l'homme et en particulier de la suppression des lois punitives des corpus législatifs.

Quels sont les principaux problèmes et défis qui restent présents dans la région ?

Les principaux défis auxquels nous sommes confrontés dans la région concernent la durabilité des programmes de lutte contre le VIH, le maintien et le renforcement de l'accès aux médicaments antirétroviraux et la progression de l'agenda en matière de droits de l'homme, dans le but de réduire la stigmatisation et la discrimination. Ce dernier aspect n'implique pas uniquement la promotion de l'élimination des lois punitives mais nécessite aussi un changement global des valeurs et des attitudes. Pour ce faire, nous devons maintenir le dialogue afin de nous appuyer sur le concept de respect des droits fondamentaux pour tous, sur la base de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

De plus, bien que le fait de sortir le sida de son isolement soit devenu un thème récurrent de l'agenda post-2015, il est important de souligner que le sida est la maladie la plus fortement touchée par la stigmatisation et la discrimination.

Dans le cadre de votre activité au sein de CARICOM, vous avez soutenu et encouragé l'implication des jeunes dans les programmes de lutte contre le sida. Quel est le rôle des jeunes dans la riposte au sida actuelle ?

Je suis heureux de dire que les jeunes sont très engagés dans le développement et la mise en œuvre des politiques de lutte contre le VIH dans le cadre du PANCAP. Le Programme des jeunes ambassadeurs de la CARICOM a été très efficace pour impliquer les jeunes dans le processus de prise de décision dans la région. En tant qu'Envoyé spécial, je travaillerai avec passion avec les leaders de la jeunesse et leurs groupes représentatifs pour identifier des approches plus créatives dans le but de diminuer les comportements à risque, dont la consommation de drogue et les relations sexuelles avec des partenaires multiples, auprès des jeunes.

Les jeunes constituent la nouvelle génération de leaders. Ils sont à la base de l'évolution que nous prônons pour atteindre l'objectif d'une génération sans sida.

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Le Prix Ruban rouge récompense le travail des femmes sri-lankaises vivant avec le VIH

06 décembre 2012

Le parlementaire américain Jim McDermott remet le Prix Ruban rouge à Princy Mangalika, fondatrice du Positive Women’s Network (PWN+) au Sri Lanka, lors de la Conférence internationale sur le sida à Washington le 25 juillet 2012.
Photo : ONUSIDA/Y.Gripas

Princy Mangalika sait ce que cela fait d'être frappé d'ostracisme. Il y a douze ans, lorsqu'elle a été infectée par le VIH, sa maison a été incendiée, elle a été chassée de son village et ses enfants ont été exclus du circuit scolaire sri-lankais.

Le mari de Mme Mangalika, qui est à l'origine de sa contamination, s'est suicidé car il était incapable de faire face à la stigmatisation et à la discrimination envers les personnes qui vivent avec le VIH. Sans domicile, affamée, elle ne savait plus quoi faire ni vers qui se tourner.

Cela se passait en 2001. Depuis ces jours sombres, elle a surmonté sa détresse et est devenue un modèle de comportement et un symbole d'espoir au Sri Lanka.

Mme Mangalika, 53 ans, a fondé le Positive Women’s Network (PWN+). Cette organisation favorise la prise de conscience en rapport avec la prévention du VIH au Sri-Lanka, en particulier auprès des femmes, œuvre pour réduire la stigmatisation et la discrimination et milite pour que les femmes puissent accéder aux soins de santé.

« La culture asiatique confine les femmes dans leur foyer. Elles n'ont pas accès aux informations essentielles, ne sont pas informées de leurs droits et n'ont aucune idée de ce que leur vie a de particulier en matière de santé publique », témoigne Mme Mangalika.

« Par exemple, lorsque leur mari part à l'étranger ou quitte sa famille sur de longues durées, les femmes sri-lankaises n'ont pas le courage de leur demander de porter un préservatif. Cette culture et cet environnement sont inexistants, ce qui rend les femmes plus vulnérables », ajoute-t-elle.

Ce prix signifie que des personnes aux États-Unis parlent d'un petit groupe de femmes au Sri-Lanka, qui se démène pour combattre le VIH. Grâce à lui, davantage de respect nous est accordé au niveau international mais aussi au sein de notre société locale

Princy Mangalika, fondatrice du Positive Women’s Network (PWN+) au Sri Lanka

L'organisation de Mm Mangalika se consacre à la mise en place d'un cadre positif et favorable à l'émancipation des femmes et des filles. PWN+ gère aussi deux centres d'accueil qui offrent un environnement sûr, sécurisé, confidentiel et sans discrimination, avec des services de conseils et de soutien tant financier qu'émotionnel.

« La plupart des femmes sont contaminées par leurs maris. Or, dans la société sri-lankaise, ce sont les femmes qui assument ce fardeau. En outre, elles sont non seulement confrontées à la stigmatisation et à la discrimination dans la société, mais aussi au sein de leurs propres familles. Les hommes font comme si le sida n'avait rien à voir avec eux », précise Mme Mangalika. « Personne ne parle des droits de l'homme, ils ne font pas partie de notre système d'éducation... les femmes et les filles sont placées à un niveau nettement inférieur à celui des hommes », affirme-t-elle.

Selon Mme Mangalika, le principal défi de ce groupe est de convaincre le gouvernement de ce pays conservateur de mettre en œuvre des campagnes efficaces d'éducation et de prévention du VIH orientées spécifiquement vers les femmes et les filles.

PWN+ travaille avec le bureau de pays de l'ONUSIDA pour lutter en faveur de l'inclusion des femmes et des filles dans la riposte nationale au sida au Sri-Lanka.

Lors de la XIXe Conférence internationale sur le sida qui s'est tenue à Washington D.C. en juillet 2012, l'organisation a reçu le Prix Ruban rouge en récompense de son travail communautaire hors pair dans la riposte au sida.

« Ce fut un moment incroyable », déclare Mme Mangalika. « Ce prix signifie que des personnes aux États-Unis parlent d'un petit groupe de femmes au Sri-Lanka, qui se démène pour combattre le VIH. Grâce à lui, davantage de respect nous est accordé au niveau international mais aussi au sein de notre société locale. »

Mme Mangalika pense que cette reconnaissance mondiale jouera un rôle essentiel dans la diminution de la stigmatisation et de la discrimination à l'encontre des femmes qui vivent avec le VIH au Sri-Lanka, pays où l'incidence du VIH est relativement faible mais où les nouvelles infections au VIH ont augmenté de plus de 25 % ces dix dernières années.

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Focus sur la propagation de l'épidémie de VIH en Europe de l'Est

05 décembre 2012

Igor Radziewicz-Winnicki, Sous-secrétaire d'État auprès du Ministère de la Santé polonais et Président de la prochaine réunion du Conseil de l'ONUSIDA, et Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance.
3 décembre 2012, Varsovie, Pologne.

Des responsables gouvernementaux, des représentants de la société civile (notamment des personnes vivant avec le VIH) et d'autres experts de la riposte au sida se sont réunis à Varsovie, en Pologne, pour discuter des problèmes rencontrés dans cette région qui connaît l'épidémie de VIH dont la propagation est la plus rapide au monde.

Lors de la 19e conférence annuelle sur le VIH, qui s'est tenue les 3 et 4 décembre au Ministère de la Santé polonais, les participants ont échangé leurs meilleures pratiques et étudié les possibilités de renforcer la riposte au sida en Europe centrale et orientale.

« Pour des raisons évidentes, nous tentons de nous concentrer sur la situation en Europe de l'Est, car il s'agit de la région où la dynamique de l'épidémie est la plus élevée au monde », a déclaré Igor Radziewicz-Winnicki, Sous-secrétaire d'État auprès du Ministère de la Santé. « Il s'agit de l'un des défis épidémiologiques majeurs du moment », a-t-il ajouté.

Selon l'ONUSIDA, entre 2001 et 2011, le nombre estimé de personnes vivant avec le VIH en Europe de l'Est et en Asie centrale a augmenté de plus de 50 %, passant de 970 000 à 1,4 million. En outre, malgré l'élargissement de la couverture antirétrovirale ces dernières années, on estime que seulement 25 % des personnes éligibles à un traitement anti-VIH en bénéficient effectivement.

Dans cette région, l'épidémie reste alimentée par la consommation de drogues injectables, dans des pays où les progrès dans l'endiguement de la propagation du VIH chez les consommateurs de drogues injectables restent limités. Les données probantes fournies par des études récemment publiées montrent que l'accessibilité aux programmes aiguilles et seringues est faible dans la plupart des pays de la région. L'accès aux autres méthodes de prévention du VIH, notamment les préservatifs, au dépistage du VIH et au traitement est également très restreint pour les consommateurs de drogues.

Les dirigeants de la région doivent faire preuve d'une forte volonté politique afin de cibler les bons programmes pour les bonnes personnes, d'accroître les investissements nationaux et de faire figure d'exemples dans la réduction de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH

Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance

Dans son discours d'ouverture, Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance, a insisté sur la nécessité d'intensifier les programmes de prévention du VIH basés sur des données probantes et spécifiques aux pays, ciblés sur les besoins des populations les plus exposées au risque. Elle a également souligné la nécessité d'accroître l'accès au traitement antirétroviral pour toutes les personnes éligibles dans la région.

Bien que le financement des programmes de prévention du VIH pour les consommateurs de drogues injectables ait augmenté dans certains pays, la majeure partie de cette hausse est le résultat des efforts consentis par des bailleurs de fonds internationaux. Les ressources du secteur public national dans la région ne représentent que 15 % du budget des programmes de prévention du VIH pour les consommateurs de drogues injectables. Mme Beagle a appelé les responsables politiques à s'engager à accroître les investissements nationaux et à favoriser l'appropriation nationale de ces programmes.

« Les dirigeants de la région doivent faire preuve d'une forte volonté politique afin de cibler les bons programmes pour les bonnes personnes, d'accroître les investissements nationaux et de faire figure d'exemples dans la réduction de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH », a déclaré Mme Beagle.

La Pologne prend la présidence du Conseil de coordination du Programme de l'ONUSIDA

Le pays hôte de la conférence de cette année sera le prochain à prendre la présidence du Conseil de coordination du Programme de l'ONUSIDA, qui se réunira du 11 au 13 décembre à Genève, en Suisse. La Pologne est le premier pays de la région à être élu à la vice-présidence puis à la présidence du Conseil de l'ONUSIDA, ce qui représente une reconnaissance claire de son leadership dans la région. La Pologne a joué un rôle fondamental dans la mise en avant des problèmes qui touchent la région auprès du Conseil de coordination du Programme.

Mme Beagle a souligné la collaboration exemplaire de la Pologne avec les organisations de la société civile dans la conception et la mise en œuvre de sa propre stratégie nationale de lutte contre le sida. « Il s'agit d'un modèle d'engagement politique à de multiples niveaux : international, régional, national et local », a déclaré Mme Beagle.

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Pour la Journée mondiale de lutte contre le sida, Aishwarya Rai Bachchan, Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA, apporte son soutien aux femmes enceintes vivant avec le VIH

29 novembre 2012

Mme Rai Bachchan a visité les locaux du Lokmanya Tilak Municipal Medical College et de l'Hôpital général de Bombay, où elle a eu la possibilité de s'entretenir avec des femmes enceintes vivant avec le VIH.

À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l'Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA Aishwarya Rai Bachchan s'est rendue dans les établissements hospitaliers locaux de sa ville natale de Bombay, en Inde, pour en apprendre plus sur les services proposés aux femmes enceintes vivant avec le VIH.

Mme Rai Bachchan a visité les locaux du Lokmanya Tilak Municipal Medical College et de l'Hôpital général de Bombay, où elle a eu la possibilité de s'entretenir avec des femmes enceintes vivant avec le VIH et bénéficiant de services anti-VIH. « J'ai été très impressionnée par ce que j'ai vu. Les femmes avec qui j'ai parlé auront toutes des bébés en bonne santé parce qu'elles ont accès aux médicaments nécessaires », a expliqué Mme Rai Bachchan.

Mme Rai Bachchan a souligné l'importance pour toutes les femmes enceintes de se faire dépister et de connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH. L'accès aux services anti-VIH en temps opportun contribuera à éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants et à maintenir leurs mères en bonne santé. « Je m'engage à travailler en faveur de l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants, pas seulement en Inde, mais dans le monde entier », a-t-elle déclaré.

J'ai été très impressionnée par ce que j'ai vu. Les femmes avec qui j'ai parlé auront toutes des bébés en bonne santé parce qu'elles ont accès aux médicaments nécessaires

Aishwarya Rai Bachchan, Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA

Lors de sa visite à l'hôpital, Mme Rai Bachchan a également rencontré Aradhana Johri, Secrétaire adjointe du Programme national de contrôle du sida. Mme Johri a indiqué que la prévalence du VIH dans le pays avait baissé à 0,27 % en 2011, que les nouvelles infections à VIH avaient été réduites de plus de moitié et que les décès liés au VIH étaient également en recul. « Nous sommes fiers d'être associés à ce qui a été reconnu comme une réussite globale », a déclaré Mme Johri. « Nous avons trouvé un équilibre entre approche préventive et traitement et, pour finir, nous travaillons pour veiller à ce que toutes les personnes infectées puissent vivre leur vie dans la dignité ».

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