Punitive laws

Lancement d'une brochure explicative sur le modèle de loi sur les drogues en Afrique occidentale

28 septembre 2021

Depuis que la Commission des drogues de l'Afrique de l'Ouest a lancé une loi type révolutionnaire sur les drogues en 2018, la société civile de la région et au-delà a engagé les parties prenantes sur la nécessité d'utiliser la loi type comme modèle pour la réforme nationale.

La loi type sur les drogues promeut, entre autres, la disponibilité de services de réduction des risques ainsi que la décriminalisation de la possession de drogues pour usage personnel, ce que l'ONUSIDA réclame depuis longtemps.

Comme la loi type sur les drogues est, de par sa conception, un document long et technique, l'ONUSIDA a soutenu le Réseau ouest-africain sur les politiques en matière de drogues (WADPN) et le Consortium international sur les politiques en matière de drogues (IDPC) pour élaborer et diffuser deux nouveaux outils importants pour la société civile : une ressource plus courte et plus accessible qui résume les points clés de la loi type sur les drogues et un petit guide pour les organisations non gouvernementales locales afin d'explorer comment utiliser la loi type sur les drogues dans leur travail. En d'autres termes, le premier explicatif de plaidoyer porte sur les "ingrédients" clés de la loi type sur les drogues et le second contient une liste de méthodes et de stratégies sur la manière d'utiliser ces ingrédients pour mieux intégrer la loi dans un plaidoyer et faire progresser la réforme de la politique en matière de drogues, sur la base des expériences de la région.

Les documents ont été lancés les 27 et 30 septembre lors de webinaires virtuels en anglais, et français-portugais en direct sur Facebook et peuvent être consultés en anglais, en français et en portugais sur le site https://fr.wadpn.org/resources.

"Ces nouveaux outils soutiendront et renforceront directement le plaidoyer de la société civile en faveur de politiques de lutte contre la drogue plus axées sur la santé et les droits en Afrique de l'Ouest et, à leur tour, renforceront la réponse au VIH parmi les personnes qui consomment des drogues ", a déclaré Patrick Brenny, directeur de l'équipe d'appui régional de l'ONUSIDA pour l'Afrique occidentale et centrale.

Adeolu Ogunrombi, commissaire de la Commission des drogues de l'Afrique de l'Ouest, a souligné que les besoins et les demandes en matière de traitement de la toxicomanie et de réduction des risques sont élevés, mais que l'offre de services est faible dans la région, et a précisé que la loi fournit des orientations à cet égard. Il a également noté qu'il a été ­démontré que la criminalisation de la possession d'équipements et de matériels, tels que les aiguilles, les seringues et autres accessoires, ­nuit à la fourniture et à l'utilisation des services de réduction des risques et a un impact négatif sur la santé publique.

Une étude de cas a été présentée par Chinwike Okereke, représentant d'une organisation de la société civile et point focal de la Commission des drogues de l'Afrique de l'Ouest au Nigeria, sur l'utilisation de la loi type sur les drogues. En 2020, une coalition d'organisations de la société civile a fait des présentations sur la loi type sur les drogues aux principaux décideurs, notamment le ministère fédéral de la Justice, la Commission de réforme de la législation sur les drogues et l'Agence nationale de lutte contre la drogue. "Le modèle de loi sur les drogues a permis d'avoir des discussions en face à face et de susciter un engouement pour la réforme, ce qui a conduit à une table ronde sur la réforme de la loi sur les drogues où tous les acteurs clés du gouvernement fédéral, de la justice pénale et des États, ainsi que la société civile, ont plaidé en faveur de l'adoption de la loi comme modèle de réforme", a-t-il déclaré. Un engagement plus poussé avec la Commission de réforme de la législation sur les drogues a ensuite conduit à la création d'un groupe de travail qui oeuvre activement à la refonte des lois sur les drogues dans le pays. Il a également encouragé la société civile à utiliser les nouveaux explicatifs et a exhorté les partenaires techniques et financiers à investir davantage dans cet effort à travers l'Afrique de l'Ouest, car la réforme des lois prend du temps.

Documents

Article connexe: À Dakar, le CEPIAD s’adresse aux femmes toxicomanes

Notre action

Populations clés

L’ONUSIDA appelle la Hongrie à supprimer immédiatement les amendements discriminatoires envers les personnes LGBTI de la législation nouvellement adoptée

06 juillet 2021

GENÈVE, le 6 juillet 2021—L’ONUSIDA s'inquiète profondément de la nouvelle législation hongroise qui inclut des amendements discriminatoires à l’encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles (LGBTI).

Ces amendements incluent l’interdiction de diffuser des informations et des communications en provenance des services publics susceptibles de « promouvoir une identité de genre différente du sexe attribué à la naissance, le changement de sexe et l’homosexualité » aux personnes de moins de 18 ans, dans les écoles. Les amendements ont été ajoutés à un projet de loi populaire visant à renforcer la pénalisation de la pédophilie, proposition dont le président hongrois János Áder a signé l’entrée en vigueur le 23 juin 2021.

« L’association de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre à des actes criminels tels que la pédophilie n’est pas seulement fausse, elle est intolérable », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Pour mettre fin à l’épidémie de sida, nous avons besoin de lois qui protègent sans préjudice les communautés déjà marginalisées. »

La criminalisation et la discrimination à l’encontre des personnes LGBTI entravent la disponibilité, l’accès et l’adoption des services de prévention, de dépistage, de traitement, de soins et d’appui en matière de VIH. Les données de l’ONUSIDA montrent que la connaissance de l’état sérologique vis-à-vis du VIH chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes vivant avec le VIH était trois fois plus élevée dans les pays où les lois LGBTI sont les moins répressives.

En réponse à une question récente sur la nouvelle loi, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré : « Aucune discrimination n’est acceptable en aucune circonstance, et toute discrimination à l’encontre des personnes LGBTIQ+ est totalement inacceptable dans nos sociétés modernes. »

La nouvelle législation présentera également de nouveaux obstacles à la lutte contre la discrimination à l’encontre des personnes LGBTI dans les établissements scolaires. Selon le rapport de suivi de l’éducation mondiale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, publié en mai dernier, plus de la moitié des étudiantes et étudiants LGBTI en Europe ont été victimes de harcèlement à l’école au moins une fois en raison de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, de l’expression de leur sexe ou des variations de leurs caractéristiques sexuelles.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a qualifié le projet de loi hongrois de « honte » en disant qu’il « discrimine clairement les personnes sur la base de leur orientation sexuelle et viole les principes fondamentaux de l’Union européenne. »

Dans la Déclaration politique sur le VIH/sida : mettre fin aux inégalités et agir pour vaincre le sida d’ici à 2030, les États membres des Nations Unies se sont engagés à « prendre d’urgence des mesures transformatrices pour mettre fin aux inégalités sociales, économiques, raciales et aux inégalités entre les genres, aux lois, politiques et pratiques restrictives et discriminatoires, à la stigmatisation et aux formes multiples et croisées de discrimination, notamment fondées sur la séropositivité, ainsi qu’aux violations des droits humains qui perpétuent l’épidémie mondiale de sida ».

L’ONUSIDA va continuer de lutter dans le monde entier aux côtés d’organismes gouvernementaux législatifs ou autres, ainsi que de la société civile en faveur de l’adoption de lois anti-discrimination et de protection, l’objectif étant d’éliminer la discrimination et les violences à l’encontre de la population LGBTI et d’encourager le droit universel à la santé.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Au Kirghizstan, les personnes vivant avec le VIH ont maintenant le droit d’adopter

12 février 2021

Fin janvier 2021, la Cour constitutionnelle du Kirghizstan a retiré le VIH de la liste des maladies qui ne permettent pas d’adopter des enfants ou de devenir tuteur, tutrice ou famille d’accueil. Cette décision a mis un terme à un obstacle à la parentalité auquel sont confrontées depuis longtemps les personnes séropositives dans le pays.

Ce changement représente une victoire contre la stigmatisation et la discrimination envers cette partie de la population. Il est le fruit d’efforts communs d’activistes, d’avocats et avocates et de défenseurs et défenseuses des droits humains, mais en premier lieu de personnes qui ont été victimes de discriminations et luttaient pour leurs droits.

Baktygul Israilova (photo ci-dessus), responsable du Réseau national des femmes vivant avec le VIH, a fait elle-même l’expérience de cette forme de discrimination lorsqu’elle a désiré adopter un enfant il y a quelques années. « À cette époque, je n’avais pas pris la mesure du problème. Je pensais que si j’avais tous les documents nécessaires et que je les fournissais au bon service, alors ma demande serait prise en compte pour l’adoption et que l’on trancherait en ma faveur », se souvient-elle. « Je suis mère de deux filles formidables, j’ai un emploi, un emploi stable, ainsi à cette époque je pensais avoir toutes les chances de mon côté. »

Elle a toutefois été choquée d’apprendre qu’elle ne pourrait pas adopter d’enfant à cause de sa séropositivité. « J’ai l’habitude que les personnes vivant avec le VIH soient régulièrement la cible de discriminations, mais pourquoi n’auraient-elles pas le droit de devenir parents, de donner leur amour et de prendre soin d’un enfant venant d’un orphelinat ? »

À cette époque, Mme Israilova faisait ces premiers pas dans le monde du militantisme de la cause du VIH. « Jusqu’à ce refus, j’avais toujours peur de quelque chose, à commencer par mon statut sérologique. J’avais peur pour mes filles, j’avais peur de ne pas trouver de travail, j’avais peur de ne pas être comprise, j’avais peur de ne rien faire de ma vie. J’ai fini à ce moment-là par en avoir assez d’avoir toujours peur. Cela a marqué un tournant dans ma vie. Je n’ai alors plus fait un secret de mon statut sérologique et je suis devenue la première femme du pays à vivre ouvertement avec le VIH. »

Selon le Comité national des statistiques du Kirghizstan, en 2019, plus de 2 000 enfants et ados de moins de 18 ans se trouvaient sans garde légale, dont 592 orphelins et orphelines.

En 2018, Mme Israilova fait la rencontre de Svetlana Izambayeva (photo ci-dessus), une militante séropositive de Fédération de Russie qui est devenue une des premières femmes à déclarer publiquement avoir le VIH dans son pays. Forte de son expérience en Russie, Mme Izambayeva a aidé et conseillé les femmes kirghizes dans leur bataille après avoir réussi à faire changer le droit à l’adoption en Russie.

À cette époque, les tribunaux kirghizes devaient rendre une décision sur une affaire similaire : une femme vivant avec le VIH essayait d’obtenir la garde de son neveu après la mort de la mère de ce dernier. Elle était représentée par l’avocate kirghize Ainura Osmonalieva et des collègues de la permanence juridique Adilet.

Les activistes ont uni leurs efforts et leurs ressources pour étudier dans les moindres détails le cadre juridique en vigueur, les obligations internationales, les conventions ratifiées et la Déclaration politique des Nations Unies sur la fin du sida que le Kirghizstan s’est engagé à mettre en place. Ce procès a duré deux ans. Des activistes d’autres pays, en particulier le Réseau des femmes eurasiennes sur le sida, ont aidé à rassembler des preuves. Les activistes ont mis en avant les changements de législation dans trois pays d’Europe de l’Est : la République de Moldavie, la Fédération de Russie et l’Ukraine. Le bureau pays de l’ONUSIDA au Kirghizstan a soutenu à toutes les étapes les efforts des militantes du Réseau national de femmes vivant avec le VIH et a fourni une assistance technique pour renforcer leurs capacités organisationnelles et leur action.

Mme Israilova raconte avoir été prête à toutes les éventualités lorsqu’elle a été entendue et a dû défendre sa position devant les juges de la Cour constitutionnelle. « Même si la Cour avait rejeté notre demande, nous n’aurions pas baissé les bras, mais nous aurions continué de lutter pour que chaque personne vivant avec le VIH puisse adopter ou avoir la garde d’un enfant. »

« Lorsque nous avons appris l’issue positive de notre demande, je suis rentrée chez moi et j’ai expliqué à mes filles ce que nous venions d’atteindre. Cela faisait déjà longtemps qu’elles rêvaient d’avoir un frère et elles lui avaient même trouvé un nom. Mes filles sont la lumière qui éclaire mon chemin. Grâce à elle, j’ai atteint beaucoup de choses dans ma vie. Maintenant, je dois préparer tous les documents nécessaires pour rendre heureux un autre enfant, » conclut Mme Israilova.

Photos : ONUSIDA, novembre 2019.

REGARDER : L’HISTOIRE DE SVETLANA IZAMBAYEVA

REGARDER : L’HISTOIRE DE BAKTYGUL ISRAILOVA

L'ONUSIDA salue le vote du parlement du Bhoutan qui met un terme aux lois criminalisant et discriminant la population LGBT

14 décembre 2020

GENÈVE, le 14 décembre 2020—L'ONUSIDA félicite le parlement du Bhoutan suite à son vote en faveur de la suppression des paragraphes 213 et 214 du Code pénal du pays. En criminalisant certains actes sexuels privés, ces dispositions favorisaient en effet la discrimination et la marginalisation envers les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT). Le parlement du pays a voté cette abrogation le 10 décembre, pour la Journée internationale des droits de l'homme.

« Je félicite les membres du parlement du Bhoutan pour leur vote en faveur d'une société plus compréhensive, tolérante et inclusive et pour avoir reconnu que la population LGBT du pays a droit au respect en général et de la vie privée en particulier, et à la dignité », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l'ONUSIDA. « Cette mesure prise lors de la Journée internationale des droits de l'homme permettra aussi d'aider à garantir que les personnes LGBT au Bhoutan reçoivent les services essentiels dont elles ont besoin, y compris un traitement, ainsi que des services de prévention et de soins pour le VIH »

Le Bhoutan est devenu le dernier pays en date à décriminaliser les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe. Depuis 2014, l'Angola, le Botswana, le Gabon, l'Inde, le Mozambique, Nauru, Palau, les Seychelles et Trinidad et Tobago ont pris des mesures similaires. Néanmoins, dans le monde, 68 pays et territoires au moins pénalisent toujours les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe.

La criminalisation de ce type de rapports sexuels empêche les personnes d'avoir accès à la prévention du VIH, aux tests et aux traitements ainsi que d'y avoir recours, ce qui augmente leur risque d’infection au VIH. Elle encourage par ailleurs la stigmatisation, la discrimination et les violences à l'encontre de la communauté LGBT.

Dans le monde, le risque d'infection au VIH est 26 fois plus élevé parmi les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes que parmi la population générale. Il est également 13 fois plus important pour les personnes transgenres. Un cadre juridique et légal prohibitif et un manque de services adaptés aux populations clés augmentent leur vulnérabilité face au VIH. L'ONUSIDA enjoint les pays à garantir le respect total des droits de l'homme pour toutes les personnes indépendamment de leur orientation sexuelle. Cela passe par l'abrogation des lois qui interdisent les relations sexuelles en privé entre adultes consentants, l'adoption de lois les protégeant contre la violence et les discriminations, la lutte contre l'homophobie et la transphobie, ainsi que la mise à disposition de services de santé essentiels.

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Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

HIV Policy Lab : une nouvelle initiative est lancée en matière de législation et de réglementation sur la riposte au VIH

29 septembre 2020

WASHINGTON, D.C./GENÈVE, le 29 septembre 2020 - Malgré des décennies de progrès scientifique dans la riposte au VIH, les avancées demeurent contrastées. Certains pays diminuent rapidement le nombre de décès liés au sida et aux nouvelles infections au VIH, tandis que d'autres constatent l'aggravation de l'épidémie. La législation et la réglementation expliquent en grande partie cet écart. 

L'outil HIV Policy Lab, lancé aujourd'hui, collecte et surveille les lois et réglementations liées au VIH à travers le monde. 

« En matière de VIH, la législation et la réglementation peuvent sauver des vies ou condamner à mort. Elles peuvent assurer l'accès aux dernières avancées scientifiques, aider la population à faire respecter ses droits et à vivre sereinement ou, au contraire, faire obstacle à son bien-être. La riposte au VIH nous impose entre autres actions stratégiques de soumettre le contexte réglementaire, comme tous les outils fondamentaux, à des mesures et à des transformations », affirme Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l'ONUSIDA.

L'outil graphique HIV Policy Lab représente visuellement les données et facilite la comparaison des réglementations nationales à l'aide de 33 indicateurs dans 194 pays afin de mesurer le contexte réglementaire. Il vise à améliorer la transparence et la capacité à comprendre. Il doit faciliter l'utilisation des informations et la comparaison entre pays. Il doit également encourager les gouvernements à tirer les enseignements des décisions de leurs voisins, inciter la société civile à s'émanciper et la recherche à examiner les répercussions de la législation et de la réglementation relatives à la pandémie de VIH. 

Selon Matthew Kavanagh, directeur de l'initiative Global Health Policy & Politics à l'institut O'Neill de l'université de Georgetown, « La réglementation désigne la manière dont les gouvernements appliquent la science à grande échelle. Si nous voulons améliorer l'utilisation de la réglementation pour améliorer les questions de santé, il est primordial de surveiller et d'évaluer les règlements qui la composent. »

« Réduire la stigmatisation et faciliter l'accès aux soins sont deux axes indispensables pour améliorer la vie des personnes vivant avec le VIH. Or, ce sont des conséquences directes de décisions politiques. Surveiller ces décisions est une solution optimale pour les améliorer et garantir la justice et l'équité aux personnes vivant avec le VIH », affirme Rico Gustav, directeur exécutif du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH.

Le HIV Policy Lab extrait les informations du National Commitments and Policy Instrument, de documents juridiques, de rapports gouvernementaux et d'analyses indépendantes afin de créer des jeux de données comparables d'un pays et d'un indicateur à l'autre. Le HIV Policy Lab a pour but d'identifier et de traiter les écarts entre les preuves et la réglementation et d'instaurer un devoir de reddition de comptes afin de riposter au VIH par une réglementation plus inclusive, plus efficace et basée sur les droits et les faits scientifiques.

Cet outil est le fruit d'une collaboration entre l'université de Georgetown et l'institut O'Neill for National and Global Health Law, l'ONUSIDA, le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH et Talus Analytics.

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HIV Policy Lab

L’ONUSIDA salue la décision du Gabon de décriminaliser les rapports sexuels entre personnes du même sexe

07 juillet 2020

GENÈVE, le 7 juillet 2020—L’ONUSIDA salue la décision du Gabon de décriminaliser les rapports sexuels entre personnes du même sexe, après que le président a signé la décision adoptée le 29 juin 2020 par le Sénat. Le Gabon rejoint ainsi une liste toujours plus longue de pays africains et du monde entier qui ont supprimé de leur Code pénal les lois ciblant et discriminant la population LGBTI (lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexuée).

« J’applaudis la décision collective prise par le parlement, le gouvernement et le président du Gabon de décriminaliser les rapports sexuels entre personnes du même sexe », a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Ainsi, le Gabon corrige une grave injustice dont était victime la communauté LGBTI du pays. »

L’alinéa 5 de l’article 402 a été introduit dans le Code pénal gabonais en juillet 2019. Il criminalisait les relations sexuelles homosexuelles et prévoyait une peine maximum de six mois de prison, ainsi qu’une amende de 5 millions de francs CFA. Il est aujourd’hui supprimé. L’ONUSIDA a espoir que de telles décisions rétrogrades en matière de droits humains puissent être renversées rapidement lorsque les communautés, la société civile, la classe politique et d’autres allié-es font campagne ensemble pour redresser les torts.

En légitimant la stigmatisation et la discrimination ainsi que les violences à l’encontre des personnes LGBTI, la criminalisation des relations sexuelles entre personnes du même sexe empêche une partie de la population d’avoir accès et de recourir à la prévention du VIH, aux tests et aux traitements. Cela augmente leur risque d’infection à VIH tout en étant une violation grave d’un droit humain élémentaire.

En 2019, dans le monde, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes étaient exposés à un risque d’infection au VIH 26 fois plus élevé que le reste de la population masculine adulte. L'environnement légal et réglementaire d'interdiction né de la stigmatisation et de la discrimination forme un obstacle stratégique à une baisse considérable des nouvelles infections au VIH. Alors que l’ONUSIDA appelle à la suppression de ce type de lois discriminatoires, une réponse efficace immédiate consisterait à ne plus les appliquer.

« Nous apprécions à sa juste valeur ce pas en direction de l’égalité des personnes LGBTI au Gabon », a ajouté Mme Byanyima. « Je demande aux 69 autres pays et territoires dans le monde, si ce n’est plus, qui continuent de criminaliser les relations sexuelles entre personnes du même sexe de prendre la seule décision possible : arrêtez de criminaliser des personnes à cause de qui elles aiment. »

ONUSIDA

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Australie : l’ONUSIDA salue la décision du Territoire du Nord de décriminaliser le travail du sexe

02 décembre 2019

Genève, le 2 décembre 2019—L’ONUSIDA se réjouit de la décision du parlement du Territoire du Nord en Australie de décriminaliser le travail du sexe. La loi de 2019 sur l’industrie du sexe (Sex Industry Bill 2019) améliore la sécurité des travailleur(se)s du sexe et de leurs client(e)s en élargissant la législation relative à la santé publique aux opérateurs des entreprises de services sexuels et en autorisant les professionnel(le)s du sexe à se regrouper pour travailler. La législation interdit explicitement l’exploitation des travailleur(se)s du sexe, elle garantit leur accès à la justice et proscrit la traite des enfants.

« Je salue cette décision du Territoire du Nord en Australie qui confirme les droits de l’homme des professionnel(le)s du sexe. Elle confirme que leur travail est soumis aux lois et réglementations existantes, dont les lois relatives à l’emploi, à la santé et à la sécurité au travail, aux droits des travailleur(se)s et à la discrimination », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « La décriminalisation du commerce du sexe réduit par ailleurs le risque de transmission du VIH aussi bien pour les travailleur(se)s du sexe que pour leurs client(e)s. »

Dans le monde entier, les travailleur(se)s du sexe ont en effet 21 fois plus de risques d’être contaminés par le VIH que la population adulte en général. Une étude publiée en 2014 par The Lancet révélait que la décriminalisation du travail du sexe serait la mesure distincte la plus efficace sur 10 ans pour lutter contre l’épidémie du VIH. Ce document estimait qu’elle diminuerait de 33 % à 46 % les nouvelles infections parmi les professionnel(le)s du sexe et leurs client(e)s.

« Le mérite de cette étape importante revient aux années de lutte des travailleur(se)s du sexe et de leurs sympathisants. Cette décision est le résultat de bonnes pratiques de collaboration entre le gouvernement et les professionnel(le)s du sexe », explique Jules Kim, présidente de l’association australienne des professionnel(le)s du sexe, Scarlet Alliance. « Décriminaliser signifie que les travailleur(se)s du sexe du Territoire du Nord sont maintenant en mesure d’avoir accès au système judiciaire sans avoir peur d’être arrêtés alors qu’ils ont été victimes d’un crime. Nous allons également pouvoir mettre en place des stratégies de santé et de sécurité au travail, mais aussi mettre l’accent sur la santé et la sécurité de tous les acteurs du commerce du sexe. »

ONUSIDA

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Recul de la pénalisation des relations sexuelles entre personnes du même sexe

07 octobre 2019

Cinquante ans après les émeutes de Stonewall à New York qui ont marqué un tournant dans la lutte moderne en faveur des droits des communautés lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles, le nombre de personnes jouissant des droits défendus par les manifestants de Stonewall augmente. Le nombre d’êtres humains vivant dans des pays criminalisant les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe baisse continuellement depuis 1969.

En juin 2019, le Botswana est devenu le plus récent pays à dépénaliser les relations homosexuelles, mais l’Afrique reste le continent où vit près de la moitié de la population mondiale soumise à des lois contre les homosexuel(le)s. En 2018, la part de la population mondiale vivant dans un pays pénalisant les relations sexuelles entre personnes du même sexe a connu une forte baisse, passant de 40 % à 23 %. Ce recul est dû à la décision de la Cour suprême indienne de dépénaliser toute relation sexuelle entre adultes consentants. Il s’agissait de la plus forte diminution annuelle depuis 1997, lorsque la Chine a dépénalisé les relations sexuelles entre personnes du même sexe.

Les lois et réglementations défavorisant les populations clés augmentent la vulnérabilité au VIH de ces dernières. Il est ainsi vital de garantir le respect total des droits humains pour toutes les personnes indépendamment de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre. Cela passe par l’abrogation des lois qui interdisent les relations sexuelles en privé entre adultes consentants, l’adoption de lois les protégeant contre la violence et les discriminations, ainsi que la lutte contre l’homophobie et la transphobie.

67 pays et territoires au moins pénalisent toujours les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe, à travers le monde.

Cartographier les lois et les réglementations relatives au VIH

31 juillet 2019

L’ONUSIDA vient de lancer un nouveau site Internet permettant d’identifier les lois et réglementations nationales relatives à la riposte au sida.

Le site Laws and Policies Analytics donne un aperçu complet des lois et réglementations relatives à la riposte au VIH dans le monde. Il aborde des thèmes divers comme la capacité d’un pays à diagnostiquer le VIH chez les jeunes bébés, mais aussi l’existence de lois discriminant les personnes transgenres ou pénalisant la possession de préservatifs. Le site permet également d’obtenir des informations sur la législation, tout comme sur l’épidémie et la riposte au VIH.

« Nous devons mieux comprendre les systèmes légaux et juridiques afin d’apporter une riposte efficace à l’épidémie de VIH. Ce nouvel outil permet d’obtenir des données sur les lois et les réglementations nationales et de les croiser avec des informations sur l’épidémie et la riposte. L’objectif est d’améliorer la prise de décisions », explique Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA pour la branche Programme.

Conformément à la Déclaration politique des Nations Unies sur le VIH et le sida de 2016, les pays se sont engagés à accélérer leurs efforts afin d’améliorer de manière significative la disponibilité de données de qualité sur le VIH. Les informations utilisées sur ce nouveau site couvrent une période allant de 2017 jusqu'à récemment, en 2019, grâce au National Commitments and Policy Instrument (NCPI). Cet élément du mécanisme de surveillance mondiale du sida permet aux pays de consigner leurs progrès par rapport à leurs engagements pris lors de la Déclaration politique de 2016.

Des administrations nationales, des organisations de la société civile et d’autres partenaires non gouvernementaux impliqués dans la riposte au sida ont fourni ces informations. Les données livrées par les pays sur les lois et réglementations relatives au VIH sont complétées par des informations tirées d’autres documents officiels externes. L’ONUSIDA contrôle toutes les données en profondeur afin de garantir leur exactitude et les actualisera tous les ans.

Le site contient des données sur plus de 140 pays. Les utilisateurs et utilisatrices peuvent faire une recherche par pays ou par région sur la carte interactive ou choisir un thème spécifique.

En rendant les données sur les lois accessibles à un grand nombre, l’ONUSIDA souhaite promouvoir la transparence et leur utilisation dans les analyses sur l’épidémie et la riposte au VIH dans les pays du monde entier.

Vous pouvez consulter le site Laws and Policies Analytics sur lawsandpolicies.unaids.org.

Laws and Policies Analytics website

http://lawsandpolicies.unaids.org/

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