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Congo : 64 millions de dollars dédiés à la riposte du VIH, de la tuberculose et du paludisme
01 mars 2021
01 mars 2021 01 mars 2021Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le gouvernement du Congo et des partenaires de santé ont annoncé l’octroi de deux subventions pour plus de 64 millions de dollars. L’objectif est de renforcer les services de prévention et de soin pour lutter contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, ainsi que de construire des systèmes de santé résilients et pérennes au Congo.
Ces deux subventions représentent une augmentation de 97 % par rapport à la subvention précédente destinée à ces trois maladies. Elles seront utilisées entre 2021 et 2023.
« L’ONUSIDA est impatiente de poursuivre la collaboration étroite avec l'ensemble des partenaires en vue d’accélérer l’élimination de la transmission verticale du VIH et du sida pédiatrique au Congo et d’améliorer l’accès aux programmes de lutte contre le VIH et la tuberculose, aux services juridiques et de santé sexuelle et reproductive pour les jeunes femmes et les adolescentes, ainsi que pour tous les groupes exposés à un risque élevé de contracter le VIH », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA.
La subvention pour le VIH va permettre à beaucoup plus de personnes vivant avec le VIH de connaître leur statut sérologique et de sauver des vies en élargissant l’accès à la thérapie antirétrovirale, en particulier parmi les femmes enceintes. De fait, en 2019, au Congo, seuls 51 % des personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique et 25 % des personnes séropositives avaient accès à une thérapie antirétrovirale. Par ailleurs, seuls 10 % des femmes enceintes vivant avec le VIH au Congo avaient accès à des antirétroviraux afin d’empêcher la transmission du virus à leur bébé.
La composante de la subvention destinée à la tuberculose sera utilisée pour accélérer la riposte nationale, augmenter le signalement de nouveaux cas de cette maladie et atteindre un taux de réussite du traitement de 90 % d’ici 2023, l’objectif étant de respecter la stratégie de l’Organisation mondiale de la Santé pour mettre fin à la tuberculose. Cette subvention aidera également le pays à améliorer le taux de réussite du traitement pour les personnes souffrant d’une tuberculose multirésistante. La subvention pour le paludisme permettra au Congo d’atteindre son objectif de distribuer 3,5 millions de moustiquaires d’ici 2023 et d’étendre l’accès à des diagnostics et à des outils de traitement de qualité.
« Dans le contexte de la crise financière du pays, exacerbée par la pandémie de COVID-19, les subventions allouées au Congo sont une bouffée d’air frais. Elles donnent un nouvel élan à l’action du gouvernement en faveur des populations touchées par le VIH, la tuberculose et le paludisme, » a déclaré le Premier ministre du Congo, Clément Mouamba.
Le Programme des Nations Unies pour le développement mettra en place la subvention pour le VIH et la tuberculose, et les Catholic Relief Services celle pour le paludisme.
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Une couverture disparate de la thérapie antirétrovirale parmi la population carcérale vivant avec le VIH
22 février 2021
22 février 2021 22 février 2021La population carcérale dans le monde s’élève à quelque 11 millions de personnes, quel que soit le jour de l’année. Dans les prisons du monde entier, des prisonnier-ères consomment des drogues injectables et ont des rapports sexuels. Le risque de violence sexuelle parmi cette population, ainsi que le manque d’accès aux préservatifs, aux lubrifiants, à la prophylaxie pré-exposition et aux services de réduction des risques, augmente le risque de contamination au VIH, à l’hépatite C et à d’autres infections sexuellement transmissibles.
Les consommateurs-rices de drogues injectables qui commencent leur incarcération voient leur risque d’infection au VIH augmenter de 81 % et celui de contamination à l’hépatite C de 62 %.
Les environnements fermés devraient, en théorie, faciliter la fourniture de services de dépistage et de traitement efficaces, même si les interruptions de traitement et les préoccupations concernant la confidentialité et la discrimination posent des difficultés. En 2019, 78 pays ont signalé à l’ONUSIDA qu’un dépistage du VIH était disponible à tout moment au cours de la détention ou de l’emprisonnement, et 104 pays ont indiqué qu’une thérapie antirétrovirale était mise à disposition de tou-tes les prisonnier-ères vivant avec le VIH. La couverture de la thérapie antirétrovirale est satisfaisante, mais présente encore des lacunes.
Une couverture disparate de la thérapie antirétrovirale parmi la population carcérale vivant avec le VIH, pays ayant des données disponibles, 2016-2019
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Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo et de l’Union africaine en 2021, appelle ses pairs à tirer les leçons du VIH et à renforcer leurs systèmes de santé
15 février 2021
15 février 2021 15 février 2021La 34e session ordinaire des chef-fes d’État et de gouvernement de l’Union africaine s’est tenue en ligne les 6 et 7 février 2021.
Le président de la République démocratique du Congo et nouveau président de l’Union africaine, Félix Tshisekedi (photo ci-dessus), a enjoint aux États membres de ne pas oublier les épidémies mondiales dévastatrices, comme le paludisme et le sida, et d’en tirer les leçons pour renforcer les systèmes de santé, y compris en consolidant le Centre africain pour le contrôle et la prévention de maladies.
« Contre l’expérience du combat, contre l’adversité et nos capacités d’adaptation, ne baissons pas les bras, et ne perdons pas de vue d’autres pathologies qui continuent de sévir au point d’être parfois de loin plus mortelles, comme la malaria ou le VIH », recommande le président de la République démocratique du Congo.
L’assemblée a reconnu le rôle de l’Union africaine pour organiser un partenariat uni, innovant et solide parmi les États membres afin de lutter contre la pandémie de COVID-19 qui affecte considérablement l’économie africaine et continue à fragiliser les systèmes de santé.
Les chef-fes des États ont pris l'engagement de maintenir leurs efforts pour inverser la propagation du virus et atténuer son impact socio-économique en utilisant l’accord sur la Zone continentale africaine de libre-échange et pour mettre en place un programme de vaccination coordonné par le biais de l’équipe spéciale africaine d’acquisition de vaccins afin de garantir de n’oublier aucun pays.
« La pandémie nous force à être à la pointe de l’innovation. Nous avons créé la plateforme africaine révolutionnaire de matériel médical pour aider les États membres de l’Union africaine à obtenir du matériel et des équipements médicaux à des tarifs abordables », a déclaré le président sud-africain, Cyril Ramaphosa (photo ci-dessus).
Le président de l’Afrique du Sud a salué le rôle extraordinaire et décisif des chef-fes d’État pour lutter contre la crise de la COVID-19. Il s’est montré consterné par l’augmentation des violences à l’égard des femmes et a appelé l’assemblée du continent à mettre l’accent sur l’émancipation économique des femmes et à élaborer une convention visant à promouvoir, à protéger et à satisfaire les droits des femmes. Il a enjoint aux États membres de ratifier la Convention n° 190 de l’Organisation internationale du Travail afin de mettre un terme à la violence et au harcèlement dans le monde du travail.
Outre le passage de relais à la tête de l’Union africaine entre l’Afrique du Sud et la République démocratique du Congo, cette rencontre de deux jours a été le cadre de décisions cruciales sur la mise en place de la réforme institutionnelle de l’Union africaine, dont sa Commission, et de l’élection de quatre nouveaux commissaires. Moussa Faki Mahamat a été réélu au poste de président de la Commission de l’Union africaine pour un second mandat de quatre ans et a pour adjointe Monique Nsanzabaganwa, fraîchement élue et première femme de l’histoire à siéger au sein de Commission.
« Je félicite le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, pour sa prise de fonction au poste de président de l’Union africaine pour 2021 et je salue son appel à ses pairs pour maintenir leurs efforts dans la riposte au sida et renforcer les systèmes de santé en Afrique alors que nous sommes toujours en proie à la pandémie de COVID-19. Je réaffirme ici le soutien de l’ONUSIDA envers l’Union africaine. Sauver des vies, lutter contre les inégalités et promouvoir les soins de santé universels sont des leçons que nous avons apprises du sida et que nous pouvons appliquer avec succès pour répondre aux pandémies actuelles et futures », a déclaré Clémence Aissatou Habi Baré, Directrice du bureau de liaison de l’ONUSIDA auprès de l’Union africaine et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique.
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L’écart de dépistage de la tuberculose se réduit chez les personnes vivant avec le VIH
15 février 2021
15 février 2021 15 février 2021En 2019, les 38 millions de personnes séropositives avaient 18 fois plus de risques de développer la tuberculose que le reste de la population mondiale. La tuberculose reste la première cause de mort prématurée chez les personnes vivant avec le VIH.
Dans le monde, la démocratisation de la thérapie antirétrovirale, ainsi qu’une meilleure offre intégrée de services de lutte contre le VIH et la tuberculose ont réduit de 69 % le nombre de décès liés à la tuberculose parmi les personnes séropositives, le faisant tomber de 678 000 en 2000 à 208 000 en 2019. Dans les 131 pays ayant fourni des données à l’ONUSIDA et à l’Organisation mondiale de la Santé en 2020, 48,9 % des 815 000 personnes environ vivant avec le VIH et ayant développé la tuberculose (cas incidents) recevaient un traitement pour le VIH et la tuberculose.
L’écart de dépistage de la tuberculose, autrement dit l’écart entre le nombre de personnes vivant avec le VIH que l’on estime avoir la tuberculose et le nombre de personnes vivant avec la tuberculose qui ont eu un résultat positif au dépistage du VIH, se réduit. Toutefois, les 456 426 cas de tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH signalés en 2019 ne représentaient que 56 % du nombre estimatif de cas incidents de tuberculose parmi cette population. 88 % des personnes séropositives qui étaient un cas documenté de tuberculose suivaient une thérapie antirétrovirale en 2019.
Estimation du nombre de cas incidents de tuberculose chez des personnes séropositives par rapport au nombre de nouveaux cas et de rechutes de tuberculose signalés chez des personnes séropositives et le nombre de malades de la tuberculose qui ont commencé une thérapie antirétrovirale, 2004-2019, monde
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Au Kirghizstan, les personnes vivant avec le VIH ont maintenant le droit d’adopter
12 février 2021
12 février 2021 12 février 2021Fin janvier 2021, la Cour constitutionnelle du Kirghizstan a retiré le VIH de la liste des maladies qui ne permettent pas d’adopter des enfants ou de devenir tuteur, tutrice ou famille d’accueil. Cette décision a mis un terme à un obstacle à la parentalité auquel sont confrontées depuis longtemps les personnes séropositives dans le pays.
Ce changement représente une victoire contre la stigmatisation et la discrimination envers cette partie de la population. Il est le fruit d’efforts communs d’activistes, d’avocats et avocates et de défenseurs et défenseuses des droits humains, mais en premier lieu de personnes qui ont été victimes de discriminations et luttaient pour leurs droits.
Baktygul Israilova (photo ci-dessus), responsable du Réseau national des femmes vivant avec le VIH, a fait elle-même l’expérience de cette forme de discrimination lorsqu’elle a désiré adopter un enfant il y a quelques années. « À cette époque, je n’avais pas pris la mesure du problème. Je pensais que si j’avais tous les documents nécessaires et que je les fournissais au bon service, alors ma demande serait prise en compte pour l’adoption et que l’on trancherait en ma faveur », se souvient-elle. « Je suis mère de deux filles formidables, j’ai un emploi, un emploi stable, ainsi à cette époque je pensais avoir toutes les chances de mon côté. »
Elle a toutefois été choquée d’apprendre qu’elle ne pourrait pas adopter d’enfant à cause de sa séropositivité. « J’ai l’habitude que les personnes vivant avec le VIH soient régulièrement la cible de discriminations, mais pourquoi n’auraient-elles pas le droit de devenir parents, de donner leur amour et de prendre soin d’un enfant venant d’un orphelinat ? »
À cette époque, Mme Israilova faisait ces premiers pas dans le monde du militantisme de la cause du VIH. « Jusqu’à ce refus, j’avais toujours peur de quelque chose, à commencer par mon statut sérologique. J’avais peur pour mes filles, j’avais peur de ne pas trouver de travail, j’avais peur de ne pas être comprise, j’avais peur de ne rien faire de ma vie. J’ai fini à ce moment-là par en avoir assez d’avoir toujours peur. Cela a marqué un tournant dans ma vie. Je n’ai alors plus fait un secret de mon statut sérologique et je suis devenue la première femme du pays à vivre ouvertement avec le VIH. »
Selon le Comité national des statistiques du Kirghizstan, en 2019, plus de 2 000 enfants et ados de moins de 18 ans se trouvaient sans garde légale, dont 592 orphelins et orphelines.
En 2018, Mme Israilova fait la rencontre de Svetlana Izambayeva (photo ci-dessus), une militante séropositive de Fédération de Russie qui est devenue une des premières femmes à déclarer publiquement avoir le VIH dans son pays. Forte de son expérience en Russie, Mme Izambayeva a aidé et conseillé les femmes kirghizes dans leur bataille après avoir réussi à faire changer le droit à l’adoption en Russie.
À cette époque, les tribunaux kirghizes devaient rendre une décision sur une affaire similaire : une femme vivant avec le VIH essayait d’obtenir la garde de son neveu après la mort de la mère de ce dernier. Elle était représentée par l’avocate kirghize Ainura Osmonalieva et des collègues de la permanence juridique Adilet.
Les activistes ont uni leurs efforts et leurs ressources pour étudier dans les moindres détails le cadre juridique en vigueur, les obligations internationales, les conventions ratifiées et la Déclaration politique des Nations Unies sur la fin du sida que le Kirghizstan s’est engagé à mettre en place. Ce procès a duré deux ans. Des activistes d’autres pays, en particulier le Réseau des femmes eurasiennes sur le sida, ont aidé à rassembler des preuves. Les activistes ont mis en avant les changements de législation dans trois pays d’Europe de l’Est : la République de Moldavie, la Fédération de Russie et l’Ukraine. Le bureau pays de l’ONUSIDA au Kirghizstan a soutenu à toutes les étapes les efforts des militantes du Réseau national de femmes vivant avec le VIH et a fourni une assistance technique pour renforcer leurs capacités organisationnelles et leur action.
Mme Israilova raconte avoir été prête à toutes les éventualités lorsqu’elle a été entendue et a dû défendre sa position devant les juges de la Cour constitutionnelle. « Même si la Cour avait rejeté notre demande, nous n’aurions pas baissé les bras, mais nous aurions continué de lutter pour que chaque personne vivant avec le VIH puisse adopter ou avoir la garde d’un enfant. »
« Lorsque nous avons appris l’issue positive de notre demande, je suis rentrée chez moi et j’ai expliqué à mes filles ce que nous venions d’atteindre. Cela faisait déjà longtemps qu’elles rêvaient d’avoir un frère et elles lui avaient même trouvé un nom. Mes filles sont la lumière qui éclaire mon chemin. Grâce à elle, j’ai atteint beaucoup de choses dans ma vie. Maintenant, je dois préparer tous les documents nécessaires pour rendre heureux un autre enfant, » conclut Mme Israilova.
Photos : ONUSIDA, novembre 2019.
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Comment a-t-on fait pour découvrir si vite un vaccin contre la COVID-19 ?
09 février 2021
09 février 2021 09 février 2021Alors que la vaccination contre la COVID-19 se met en place à travers le monde, l’ONUSIDA s’est entretenue avec Peter Godfrey-Faussett, Conseiller scientifique principal de l’ONUSIDA et professeur de santé internationale et des maladies infectieuses à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, au sujet des obstacles à l’émergence d’un vaccin contre le VIH.
Beaucoup de personnes se demandent : « Comment a-t-on fait pour découvrir si vite un vaccin contre la COVID-19 ? »
Le virus SARS-CoV-2 à l’origine de la COVID-19 est passé des animaux aux humains en 2019. En ce qui concerne le VIH, cette étape s’est produite il y a 100 ans, grosso modo dans les années 1920. Ce virus est devenu un problème dans les années 1980 lorsqu’il a commencé à se propager à grande échelle au sein de la population humaine.
La situation d’urgence explique l’ampleur des recherches pour découvrir un vaccin de la COVID-19. En 2020, la COVID-19 a infecté près de 100 millions de personnes sur la planète et a fait près de 2 millions de victimes.
Cette réalité a créé un sentiment d’urgence. Malgré les changements considérables que nous constatons dans la vie de tout le monde, aussi bien pour ce qui des déplacements, de l’éloignement physique, des masques, du lavage des mains que des désinfectants, nous enregistrons toujours une augmentation rapide des infections. Tous ces aspects alimentent le besoin de trouver un vaccin. Et, bien sûr, cela a un impact économique considérable.
Le VIH et le SARS-CoV-2 sont très différents, n’est-ce pas ?
Des différences fondamentales existent entre le SARS-CoV-2 et le VIH. Même s’il s’agit de deux virus, le SARS-CoV-2 est une infection très simple. Cette maladie peut avoir des complications et être mystérieuse dans certains cas, mais la plupart des personnes contaminées produisent des anticorps contre la protéine Spike qui neutralisent le virus et permettent de guérir en éliminant le virus.
Du côté du VIH, pratiquement toutes les personnes séropositives produisent des anticorps que nous utilisons dans le dépistage habituel. Mais, malheureusement, rares sont celles à vaincre l’infection et ces anticorps ne suffisent pas à neutraliser le VIH. L’enveloppe du VIH, qui forme plus ou moins une pointe, est une structure complexe à la surface du virus. Elle est recouverte de glucides et le site actif est loin de la surface, par conséquent, il est difficile à atteindre.
Avec le temps, certaines personnes séropositives produisent des anticorps capables de neutraliser le VIH, mais cela peut prendre plusieurs années. À cela s’ajoute que le VIH est un rétrovirus, c’est la raison pour laquelle nous parlons d’antirétroviraux. Un rétrovirus est un virus qui copie son propre code génétique et l’intègre au code génétique humain. En faisant cela, il copie son code génétique, mais de manière imprécise en faisant de nombreuses erreurs. Autrement dit, la protéine de l’enveloppe et le VIH en lui-même évoluent constamment, changent de forme, ce qui complique la tâche des anticorps pour protéger contre le virus. Ainsi, même les anticorps neutralisants d’une personne n’arrivent souvent pas à neutraliser le virus chez quelqu’un d’autre.
Nous avons aujourd’hui découvert des anticorps dits neutralisants à large spectre qui sont efficaces contre plusieurs souches de VIH. Ces anticorps font l’objet d’études, et le monde de la recherche essaie de voir s’ils sont en mesure de protéger les gens d’une infection à différentes souches de VIH. Ils pourraient former une étape importante menant à la découverte d’un vaccin contre le VIH si nous arrivons à générer des anticorps neutralisants à large spectre avant l’infection au VIH.
Une dernière chose. Il ne faut pas oublier que, à l’inverse ou presque de la COVID-19, le VIH dépend énormément du nombre de lymphocytes T, la deuxième moitié du système de défense du corps humain. Le système immunitaire a des anticorps, mais il a aussi ce que l’on appelle l’immunité cellulaire dirigée par les lymphocytes T. Son étude est beaucoup plus complexe et protéiforme, et c’est ce qui fait également la difficulté et la différence du VIH par rapport à la COVID-19 concernant la mise en place d’un vaccin.
Quel est le montant des investissements pour un vaccin contre le VIH ?
Au cours des dix dernières années, nous avons investi 1 milliard de dollars par an dans la recherche et le développement d’un vaccin contre le VIH. Est-ce beaucoup ou pas assez ? Cela représente 5 % environ du budget mondial de la riposte au VIH. Et nous avons déjà enregistré des succès partiels. En 2009, un candidat expérimental en Thaïlande a nourri les espoirs en réussissant à apporter une certaine protection contre une infection au VIH, protection malheureusement insuffisante pour envisager sa production à grande échelle.
Puis, au cours de la décennie suivante, des essais supplémentaires nous ont apporté de grandes connaissances sur l’immunologie, sur les interactions du corps et du système immunitaire humains avec le VIH, mais cela ne s’est pas traduit par une baisse des nouvelles infections au VIH. L’espoir repose actuellement sur deux grandes études sur le terrain et de nombreux autres candidats sont à l’étude. Ainsi, je pense que l’espoir est permis, mais nous n’aurons vraisemblablement pas de vaccin dans un futur proche comme cela s’est passé avec la COVID-19.
La COVID-19 occupe le devant de la scène. Qu’en est-il des autres maladies infectieuses ?
En Afrique, la tuberculose, le paludisme et le VIH tuent séparément plus de cinq fois plus de personnes par an que la COVID-19 cette année sur ce continent. Ce sont des problèmes colossaux qui perdurent depuis longtemps. Nous disposons d’un vaccin contre la tuberculose, le BCG, qui a été utilisé pour la première fois il y a 100 ans en 1920, mais malheureusement il n’apporte pas une très bonne protection contre les formes de tuberculose traditionnelles chez les adultes. Très récemment, de nouveaux vaccins ont été découverts contre la tuberculose et le paludisme, mais leur effet n’est pas particulièrement satisfaisant. Des discussions sont en cours pour savoir s’il faut les proposer davantage, car ils protègent tout au plus dans 30 % des cas.
La bonne nouvelle est qu’un nouveau vaccin contre le paludisme vient d’entrer dans la phase trois tant attendue des essais en Afrique et il est le fruit de la même organisation qui a produit le vaccin de la COVID-19 AstraZeneca Oxford. Ainsi, nous pouvons espérer que les recherches sur les vaccins du coronavirus donnent un coup de fouet à toutes les grandes maladies infectieuses qui tuent énormément de personnes en Afrique et dans d’autres régions du monde ayant des ressources limitées.
Regarder : un conseiller scientifique de l’ONUSIDA explique les différences entre le VIH et la COVID-19
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Disparités des services contre les violences familiales
08 février 2021
08 février 2021 08 février 2021De nombreuses formes de violence pèsent sur la vie de filles et de femmes, de personnes séropositives et de populations clés. En 2019, dans des dizaines de pays, les autorités nationales et des responsables de la société civile ont indiqué à l’ONUSIDA l’existence de mesures et services variés visant à protéger la santé, la sécurité et la sécurité des survivants et survivantes de violences familiales et sexuelles. Toutefois, la mise en œuvre et l’application de ces politiques et de ces législations varient énormément, y compris pour ce qui est de leur couverture et de leur qualité.
Des enquêtes menées dans le monde montrent que les efforts de prévention accusent également un retard important ce qui transparaît à travers le taux élevé de violence exercée par un partenaire intime. Des études menées dans 46 pays entre 2014 et 2018 concluent que 19,7 % des femmes et des adolescentes (entre 15 ans et 49 ans) mariées et en couple ou qui l’ont été ont signalé avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire intime au cours des 12 mois précédents.
Pays avec des établissements apportant des soins et une assistance médicale et psychologique aux femmes et aux hommes victimes de violences sexuelles, pays ayant des données disponibles, 2019
Pays ayant des dispositions concernant la violence familiale, pays ayant des données disponibles, 2019
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« C’est peut-être moi qui ai eu de la chance »
03 février 2021
03 février 2021 03 février 2021La vie de Martha Clara Nakato a changé du jour au lendemain suite à un test spontané du VIH qui s’est révélé positif. Lorsque cette citoyenne ougandaise a découvert sa séropositivité, elle avait 14 ans et n’avait jamais eu de rapports sexuels.
« Je suis juste allée avec mon frère jumeau pour ne pas qu’il fasse le test tout seul. Je n’aurais jamais cru qu’un dépistage allait changer ma vie à jamais », explique-t-elle en se souvenant du choc et de la confusion qui ont suivi l’annonce du résultat.
Le test de son frère s’est quant à lui révélé négatif.
Mme Nakato a appris peu après par son père qu’elle était née avec le VIH. Elle était la seule sur huit enfants à avoir été contaminée par leur mère séropositive qu’elle a perdue à cinq ans des suites de maladies opportunistes.
« Je ne sais pas pourquoi cela m’est arrivé. Si cela se trouve, c’est moi qui ai eu de la chance. Peut-être qu’il y avait une raison à cela pour moi. Quand je regarde mon passé, je sais maintenant que la seule manière de découvrir sa raison d’être consiste à penser à la chose qui fait le plus mal », raconte Mme Nakato.
Mme Nakato a puisé dans sa douleur pour agir. Elle travaille aujourd’hui en tant que militante des droits humains et de la lutte contre le VIH au sein de l’Uganda Network of Young People Living with HIV/AIDS (UNYPA).
En 2019, pour la sixième campagne mondiale de reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, elle est l’une des cinq personnes à avoir été choisies pour illustrer la lutte du Fonds mondial.
« Je fais beaucoup de mentorat et d’interventions pour motiver les gens », explique Mme Nakato qui puise dans sa propre histoire pour montrer comment le respect du traitement du VIH permet aux personnes séropositives de vivre pleinement et en bonne santé.
L’activité de sensibilisation et de mentorat de Mme Nakato implique beaucoup d’interactions avec des jeunes directement dans leurs communautés. Suite à l’arrivée de la COVID-19, elle a dû revoir sa manière de rencontrer ce public tout en respectant les mesures d’éloignement physique mises en place.
« Il n’était plus possible de réaliser la plupart des interventions en face à face. Nous avons eu beaucoup de mal à entrer en contact avec les jeunes vivant dans les zones rurales qui n’ont pas accès à Internet ou un smartphone », se souvient Mme Nakato.
Mme Nakato et son équipe ont alors pris conscience de l’importance de rencontrer les jeunes sur les médias sociaux, comme Facebook, pour faire passer son message.
L’ONUSIDA apporte un soutien technique et financier au concours de beauté Y+ et au congrès des jeunes que l’UNYPA organise tous les ans. Le concours de beauté élit un Mister et une Miss Y+ afin d’encourager les jeunes séropositifs à se rassembler, à être fiers et fières de leur beauté et à lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH.
Au cours de l’épidémie de COVID-19, l’ONUSIDA a garanti aux organisations communautaires comme l’UNYPA un accès aux plateformes nationales, par exemple, au secrétariat national sur la COVID-19, afin d'échanger avec le gouvernement et de fournir une aide et une assistance alimentaire de meilleure qualité aux communautés dans le besoin.
Mme Nakato est née en 1996 alors qu’aucun traitement du VIH n’était disponible en Ouganda. Cette année-là, 34 000 enfants âgés de 0 à 14 ans ont été infectés par le VIH.
Aujourd’hui, 95 % des femmes enceintes vivant avec le VIH en Ouganda ont accès aux services de prévention de la transmission verticale du VIH (de la mère à l’enfant). Ce type de transmission a fortement reculé et le pays a réussi à réduire de 86 % les infections au VIH chez les enfants depuis 2009.
« Je ne veux pas accoucher d’un enfant séropositif ou que cela arrive à une autre femme. Nous avons maintenant les moyens d’éviter cela, ce qui n’était pas le cas pour de nombreuses personnes par le passé », continue-t-elle.
En tant que militante de la cause du sida, Mme Nakato a des objectifs pour elle et pour la société. Elle espère voir un jour le monde libéré du sida. Elle souligne l’importance de respecter le traitement du VIH afin que cela puisse arriver un jour.
« S’il y a bien une chose que je sais, c’est que je suis la preuve vivante [de l’efficacité] du traitement. Je suis la preuve vivante que l’on peut s’aimer soi-même », conclut-elle.
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Nous sommes en retard par rapport au nombre de circoncisions masculines médicales volontaires fixé pour 2020
01 février 2021
01 février 2021 01 février 2021La circoncision masculine médicale volontaire offre une protection partielle durable contre la transmission du VIH de la femme à l’homme et réduit de 60 % environ la vulnérabilité des hommes hétérosexuels face à une infection au VIH.
Dans les environnements touchés par des épidémies généralisées, cette procédure peut aussi servir de point d’accès pour fournir des offres de santé plus larges aux adolescents de plus de 15 ans et aux hommes afin d’améliorer leur santé. Combinée à une bonne couverture du traitement et à la suppression de la charge virale, la circoncision masculine médicale volontaire s’est révélée particulièrement efficace.
Toutefois, le nombre de circoncisions pratiquées dans les 15 pays prioritaires reste relativement stable depuis 2017 et en deçà des niveaux nécessaires pour atteindre l’objectif 2020 fixé à 25 millions de circoncisions supplémentaires depuis début 2016.
Nombre d’hommes ayant eu une circoncision médicale volontaire dans les 15 pays prioritaires, 2016-2019
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République Centrafricaine : produire les estimations du VIH dans un contexte de crise sécuritaire
28 janvier 2021
28 janvier 2021 28 janvier 2021Les élections présidentielles et législatives du 27 décembre 2020 en République Centrafricaine devaient marquer la consolidation des acquis démocratiques, et des efforts de relèvement économiques et sociaux d’un pays confronté à des décennies de conflits et de défis humanitaires. Toutefois, ce processus électoral a conduit à une grave crise politique et militaire, avec la résurgence du conflit à travers le pays et un blocus par les groupes armés des principales routes commerciales et d’approvisionnement vers ce pays enclavé d’Afrique Centrale.
C’est dans ce contexte de crise majeure, et au lendemain d’affrontements sanglants entre groupes rebelles et forces gouvernementales dans la périphérie de la capitale, Bangui, que le bureau pays de l’ONUSIDA en Centrafrique a organisé un atelier sur les estimations du VIH du 18 au 22 janvier. Cet important exercice annuel est mené par l’ONUSIDA avec les autorités nationales dans toutes des régions du monde pour doter les pays et les acteurs de la lutte contre le SIDA de données essentielles sur la pandémie et la réponse.
Marie Charlotte Banthas, Directrice de la Lutte contre la Maladie au Ministère de la Santé Publique, supervise les programmes de traitement du VIH et de la tuberculose en Centrafrique. Au cours des trois dernières années, ses services ont été en première ligne des efforts pour accélérer l’accès à la thérapie antirétrovirale qui est passée d’environ 25 000 personnes sous traitement antirétroviral en 2016 à plus de 48 000 en juin 2020. Ancienne responsable du suivi et évaluation au Ministère de la Santé, Dr Banthas considère l’atelier sur les estimations VIH comme une priorité en dépit du contexte sécuritaire particulièrement dégradé. « Il n’y a pas de réponse efficace au VIH sans données. Nous devons tenir cet atelier pour permettre au pays de disposer des données fiables afin de mieux orienter nos efforts et améliorer la prise en charge de nos patients » a-t-elle noté.
Pour la société civile également, les estimations sur le VIH sont un exercice primordial. Bertille Zemangui est la Présidente du Réseau National des Filles Libres (RENAFILS), une organisation de travailleuses du sexe représentant les populations clés. Pour participer à l’atelier, Mme Zemangui a dû chaque jour parcourir de longues distances traversant les zones sensibles de la capitale. L’augmentation du coût des transports en commun à cause de la crise actuelle n’a pas suffi à décourager Mme Zemangui et les autres participants à l’atelier. « La situation actuelle est difficile. Tout est devenu cher : le transport, la nourriture. Mais, on doit être là pour faire entendre notre voix car ce sont les travailleuses du sexe et les autres populations clés qui sont les plus affectées par le VIH en Centrafrique » a-t-elle déclaré. Selon les données d’une enquête de 2019, la prévalence du VIH est de 15% chez les travailleuses du sexe et de 6,5% chez les homosexuels et les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, contre 3,5% dans la population générale.
Pour des raisons de sécurité, l’atelier sur les estimations a été déplacé dans les bureaux de l’ONUSIDA et la participation a été réduite aux experts nationaux et internationaux, et aux acteurs de la société civile. « Cet atelier nous a donné une idée plus précise de l’ampleur et de la trajectoire de l’épidémie en 2021. Tout ceci nous aidera à mesurer nos progrès vers l’atteinte des objectifs 95-95-95,» a déclaré Dr Marcel Massanga, Coordinateur National Adjoint du Comité national de lutte contre le SIDA. L’atelier a également servi à identifier des approches pour améliorer la qualité et la complétude des données sur le VIH en Centrafrique. Ainsi les participants sont convenus de la nécessité d’intégrer les données du VIH dans la plateforme du Système d’Information Sanitaire par District 2 (DHIS2) en vue du renforcement du système de santé.
Les acteurs de la réponse au VIH s’inquiètent de la volatilité de la situation sécuritaire qui risque de compromettre les efforts accomplis par la République Centrafricaine pour accélérer sa réponse. En 2020, le pays a lancé un ambitieux Plan Stratégique National de Lutte contre le VIH 2021-2025 qui vise à éliminer la discrimination, réduire de moitié les nouvelles infections à VIH et mettre 95% des personnes vivant avec le VIH sous ARV d’ici à 2025. « Il ne sera pas possible d’atteindre ces ambitieux objectifs sans la paix et la stabilité ». « Déjà, nous avons des informations indiquant que dans plusieurs zones, les personnes vivant avec le VIH ont fui dans la brousse et sont sans traitement. Nous devons rapidement mettre en œuvre des plans de contingence pour répondre à ces urgences », a interpellé Patrick Eba, Directeur pays de l’ONUSIDA en Centrafrique.